Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du...

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Diagnostic réalisé dans le cadre du Projet d'Appui au Développement Durable des Activités et filières et agricoles dans le Territoire de Luozi - Province du Bas Congo -PADDALU Juin – Juillet 2011 Diagnostic agraire et études filières District des Cataractes – Bas-Congo – RDC

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Diagnostic réalisé dans le cadre du Projet d'Appui au Développement

Durable des Activités et filières et agricoles dans le Territoire de Luozi -

Province du Bas Congo -PADDALU

Juin – Juillet 2011

Diagnostic agraire et études filières

District des Cataractes – Bas-Congo – RDC

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Préface – Mot d’AGRISUD International

AGRISUD, Association de Solidarité International, s’implique depuis 1992 dans le développement

économique des pays du Sud.

Sa vocation: faire passer des populations d’un état de pauvreté à une situation d’autonomie économique et

sociale par la création de très petites exploitations et entreprises (TPE) agricoles familiales, durables,

ancrées sur le marché local. Ces TPE créent des emplois et génèrent des revenus. Elles répondent aux

besoins des marchés locaux et réduisent les importations alimentaires .

AGRISUD, est en République Démocratique du Congo depuis 2005, et dans la Province du Bas-Congo

(Kimpese, Mbanza Ngungu) depuis 2007. Le Projet d’Appui au Développement Durable des Activités et

Filières Agricoles dans le District des Cataractes (PADDAFAC) et Production Agricole et Sécurité

Alimentaire dans l’Ouest du Congo (PASAOC) ont permit de créer 3.200 nouvelles TPE agricoles

familiales.

Depuis novembre 2010, Le Projet d’Appui au Développement Durable des Activités et Filières agricoles

dans la vallée de la Luala-Territoire de Luozi (PADDALU) cofinancé par l’Union Européenne, France

Volontaire, et AGRISUD International vise à appuyer 2.000 bénéficiaires sur 4 ans.

PADDALU travaille sur 3 domaines :

- La production végétale (Formation des bénéficiaires, Appuis en intrants, Organisation

Professionnelle, Vulgarisation des pratiques agroécologiques, etc,);

- La production animale (Formation des éleveurs, Appuis en intrants, Développement de la Traction

animale…);

- La commercialisation et la valorisation des produits agricoles (Observatoire Economique,

création de Centre de Regroupement Ruraux, Réhabilitation et entretien de pistes rurales, etc,)

Dans le cadre du démarrage du projet PADDALU, AGRISUD a souhaité capitaliser ses connaissances du

territoire de Songololo et mettre en évidence les particularités du territoire de Luozi, à travers ce manuel

« Diagnostic agricole du District des Cataractes (territoires de Songololo et Luozi) dans la Province du Bas-Congo et

Caractérisation des filières et Détermination des axes prioritaires d’intervention pour leur développement durable ».

Union Européenne

République Démocratique

du Congo

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CONTEXTE DE L’ÉTUDE Sommaire

Contexte et objectifs de l’étude 3

Méthodologie 4

Présentation de la zone d’étude

La République Démocratique du Congo 5

Le district des Cataractes 6

Le territoire de Songololo 10

Le territoire de Luozi 12

Le système de commercialisation 16

Typologie des producteurs 21

Etude des filières par spéculation 23

L’association manioc-arachide 24

Le haricot 32

L’oignon 37

Le riz 42

Le pois d’Angole 46

L’huile de palme 48

Axes d’interventions 52

Annexes 54

Lexique

Le franc congolais (FC) : monnaie nationale en RDC. Au moment de l’étude, 1 $ valait 920FC et 1 € valait 1200 FC.

Dans le rapport, tous les prix sont exprimés en franc congolais.

Papa, Maman : formule de respect donnée respectivement aux hommes et aux femmes en RDC.

Les termes entre guillemets sont des termes locaux que nous avons repris tels quels et qui peuvent ne pas

correspondre à la définition exacte selon la définition française. « Maman-manœuvre » par exemple.

L’ÉTUDE

L’étude est un diagnostic de l’agriculture du district des Cataractes. Elle a été élaborée selon trois axes : l’organisation

des filières de commercialisation, la typologie des producteurs et la caractérisation des sept principaux produits

agricoles identifiés comme prioritaires.

Dans un premier temps, l’étude présente les fonctions et rôles des différents lieux et acteurs de la commercialisation.

Ceci permet d’avoir une meilleure compréhension du fonctionnement global du système de commercialisation des

denrées agricoles.

Dans un deuxième temps, une typologie effectuée par le groupe Adonis, présente succinctement les différentes

catégories de producteurs qui ont été rencontrés sur le territoire de Luozi.

Enfin, pour chacune des productions identifiées comme prioritaires une étude approfondie a été effectuée, mettant en

avant les caractéristiques de leur production et de leur commercialisation.

L’étude s’est déroulée en République

Démocratique du Congo, dans la province du

Bas-Congo, dans le district des Cataractes.

Elle intervient à la fin du projet PASAOC sur le

territoire de Songololo et au lancement du projet

PADDALU, sur le territoire de Luozi.

Dans le but de capitaliser les informations

relatives à la zone d’action de ce dernier projet et

d’identifier les particularités agricoles du

territoire de Luozi, Agrisud a souhaité réaliser

cette étude. Elle permettra d’identifier les axes

prioritaires du projet.

L’étude a été réalisée par le groupe Adonis

composé d’étudiants de l’ISTOM (École

d’ingénieurs en agro-développement

international).

Carte : La République Démocratique du Congo – Encadré vert: le Bas-Congo

Vallée maraichère – Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011

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MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

Choix des personnes enquêtées

L’étude s’appuie sur un échantillon raisonné du nombre de producteurs du district. Dans un premier temps, un nombre

maximum de producteurs a été interrogé pour pouvoir déceler les différences entre les producteurs et établir de grandes

catégories d’exploitants. Dans un deuxième temps, les enquêtés étaient ciblés en fonction des informations recherchées. Après

avoir discuté des attentes d’une enquête avec les animateurs terrains, ils nous permettaient de choisir des cibles pertinentes

puisqu’ils travaillent avec les producteurs et connaissent leurs particularités. Certains des producteurs enquêtés étaient donc,

surtout sur la zone de Kimpese, des bénéficiaires des projets d’Agrisud.

L’ensemble des acteurs de la commercialisation est rencontré de façon aléatoire en se déplaçant sur les marchés, les parkings,

les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi.

Élaboration des questionnaires et guides d’entretien

La première phase a correspondu à des enquêtes quantitatives s’appuyant sur des questionnaires. La

deuxième phase comportait des entretiens plus ouverts réalisés à l’aide de guides d’entretien

A chaque type d’acteur (producteurs, commerçants, transporteurs, responsables de marché, responsables

d’association) correspondait un questionnaire. Ils étaient nominatifs et individuels. Certaines enquêtes ont été

réalisées collectivement pour des raisons logistiques (nombre de personnes trop important ou manque de

temps).

Le type de question (ouverte, fermée, à réponses multiples, etc.) a été sélectionné selon l’information

recherchée et de manière à favoriser le dialogue.

Méthodologie d’enquête et d’analyse selon les objectifs

Cette étude s’est déroulée sur une période de deux mois. L’essentiel du travail a été la réalisation et l’analyse d’enquêtes auprès de producteurs et de divers acteurs participant à l’organisation des circuits de commercialisation.

L’étude s’est déroulée en deux phases consécutives, chacune d’un mois. La première phase a permis d’identifier les acteurs et les circuits de commercialisation des productions agricoles. Elle a abouti à la sélection de sept filières prioritaires. La

seconde phase a permis d’analyser plus précisément les contraintes de production et de commercialisation de ces filières prioritaires.

Analyse technico-économique des systèmes de culture et des contraintes de

production

Des entretiens semi-directifs ont été effectués auprès des producteurs. Ils ont permis de révéler, pour chaque

culture les principaux facteurs limitants, le principal itinéraire technique effectué, ainsi que les coûts liés à

chaque opération agricole.

• L’estimation des charges de chaque production est basée sur les résultats des entretiens.

Ils ont permis de dégager l’itinéraire technique type, mais également d’estimer la quantité d’intrants et de

semences généralement utilisées pour une surface donnée. Afin de mieux évaluer l’importance de chaque

opération unitaire il est important de considérer le nombre d’hommes nécessaire à sa réalisation. C’est-à-

dire le nombre d’hommes nécessaire pour effectuer l’opération sur la surface établie en 1 jour.

• Pour établir les comptes d’exploitations de chaque culture ; nous avons considéré les charges

effectives : les dépenses réelles des exploitations les plus fréquemment rencontrées. C'est-à-dire les charges

effectives en main d’œuvre et intrants des principaux systèmes de culture observés pour une culture

donnée.

• Concernant le produit dégagé pour une culture donnée, il a été construit en prenant en compte le

rendement moyen multiplié par le prix de vente bord champ (en période d’abondance et de rareté).

• La valeur ajoutée est égale au produit dégagé par la culture moins les consommations intermédiaires soit

les charges en intrants.

• La marge brute est égale au produit dégagé par la culture moins les consommations intermédiaires et les

charges effectives en personnel du système.

Construction de la typologie

Dans l’objectif de cerner les futurs bénéficiaires du projet PADDALU, la typologie prend uniquement en

considération les producteurs du territoire de Luozi.

Dans un premier temps, une approche quantitative a été privilégiée. Les enquêtes ont permis d’apprécier et de

comprendre la diversité des exploitations. À la suite de cette première série d’enquêtes, les premiers

indicateurs et les grandes catégories d’exploitants ont été définis. Dans un second temps, nous avons privilégié

une approche plus qualitative des systèmes de productions existants. Ainsi des entretiens plus exhaustifs nous

ont permis d’affiner notre compréhension des caractéristiques et des stratégies employées par chaque catégorie

Caractérisation du système de commercialisation des produits identifiés comme prioritaires

• L’évolution (inter et intra-annuelle) du prix des produits a été réalisée grâce à l’analyse des bases de données

d’Agrisud, complétées par les entretiens. Ces bases de données sont issues de la collecte, tous les quinze jours, des prix

sur les différents marchés (Kimpese, Kinshasa, Matadi).

• Pour la composition des prix en fonction des lieux de vente, les prix sont découpés de la façon suivante :

Prix d’achat bord champ en période d’abondance (sur le territoire de Luozi)

Coûts de transport (bord champ vers lieu de vente) : caractérisé grâce aux bases de données d’Agrisud, et aux

entretiens menés auprès de responsables des prix de transport (l’organisme A.C.CO, Association des Chauffeur

du Congo), de transporteurs et de producteurs.

Coûts de dépôt : définis grâce aux enquêtes auprès des producteurs et des dépôts.

Taxes liées à la commercialisation : définis grâce aux enquêtes auprès des producteurs et des dépôts

Marges commerciales : elles ont été calculées en soustrayant l’ensemble des charges au prix de vente sur le marché

en période d’abondance.

• Afin d’identifier les bassins de productions et les flux de commercialisation de chaque produit, des entretiens

auprès des agents de commercialisation, principalement transporteurs et commerçants, ont été effectués selon une

méthode participative utilisant une carte sur laquelle les agents devaient replacer les informations demandées.

Analyse des circuits de commercialisation de chaque filière

• Identification par produit des principaux circuits de commercialisation et des agents les composant. Pour

ce faire, nous nous sommes basés sur les résultats des enquêtes des producteurs et des agents de commercialisation. Ces

informations ont été complétées et approuvées par le personnel responsable de la commercialisation au sein d’Agrisud.

• Identifier les charges de chaque acteur pour les différents circuits de commercialisation sélectionnés. Ces charges

se composent des coûts de transport, des taxes de commercialisation, des coûts de dépôt et également du prix d’achat

du produit. Les sources sont issues de l’analyse des bases de données d’Agrisud, et des enquêtes réalisées auprès des

différents acteurs. Afin de ne pas introduire de biais dans le calcul des charges, une distinction sur les prix a été faite en

fonction des périodes d’abondance ou de rareté. Pour l’analyse, seul le prix d’abondance a été retenu.

• Les marges dégagées par les différents agents en fonction des circuits ont été calculées de la façon suivante :

Marge d’un acteur = Prix de vente sur le lieu donné (période d’abondance) — Charges de l’acteur (coûts de transport +

taxes liées à la commercialisation + coût de dépôt + prix d’achat en période d’abondance)

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Géographie

La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays d’Afrique Centrale, partageant ses

frontières avec neuf pays. D’une superficie de 2 344 860 km2 (soit trois fois et demie la France), la RDC

est un vaste plateau forestier recouvrant la plus grande partie du bassin versant du fleuve Congo. À

l’est, d’importantes chaînes montagneuses constituent la bordure orientale et marquent la frontière

avec ses pays voisins de la région des Grands Lacs.

Le réseau hydrographique de la RDC couvre 3,5 % du territoire et offre 14 000 km de voies navigables

ainsi qu’un potentiel hydroélectrique considérable au travers l’ensemble du pays. Le fleuve Congo est

— après le Nil — le deuxième plus long fleuve du continent, mais celui-ci possède le débit le plus

important. À cheval sur l’équateur, la répartition presque homogène de ses affluents dans les deux

hémisphères régularise son débit et en fait le fleuve le plus régulier du monde. De plus, le pays possède

37 km de bordure littorale sur l’Océan Atlantique.

Histoire

C’est en se lançant à la recherche d’une nouvelle route maritime entre l’Europe et l’Asie que les

Portugais découvrirent au XVe siècle l’embouchure du fleuve Congo. Ils nouèrent ainsi les

premiers contacts avec le royaume Kongo. Leur présence se limite alors aux côtes où ils

entretiennent leurs activités commerciales, notamment le commerce triangulaire avec la traite

des Noirs.

À partir des années 1870, le roi belge Léopold 11 envoie Henry Morton Stanley à la découverte

du Congo et de ses alentours par la remontée du fleuve.

Lors de la conférence de Berlin, en février 1885, Léopold II fit reconnaître un « état indépendant

du Congo » dont il fut le souverain à titre personnel. En 1908, le territoire devient une colonie

belge. La colonie est gérée depuis Bruxelles qui assure son administration et veille à son

autonomie économique.

Le président Kabila limite alors l’activité politique. En 1998, le président engage la seconde guerre

du Congo contre les rwandais. Elle entraine la mort de plus de trois millions de Congolais et

déstabilise le pays. Le président Kabila est assassiné par des proches en janvier 2001 et est

remplacé par son fils, Joseph Kabila.

Avec l’aide de l’ONU, des élections sont programmées et une nouvelle Constitution est

promulguée le 18 février 2006. C’est le début de la IIIe République, dirigée par le président Joseph

Kabila. Les prochaines élections sont prévues en novembre 2011.

Économie

Avec un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de 163 $ en 2009,

la RDC fait actuellement partie des pays à faibles revenus et des

Pays les Moins Avancés (PMA). [Banque Mondiale]

En 2009, la RDC a réalisé une croissance économique de 2,7 %, soit

un ralentissement important par rapport à 2008 (6,2 %) [B.M.] Ce

repli est lié aux problèmes structurels du pays et aux effets de la

crise de 2008. Celle-ci a particulièrement touché la RDC par la

baisse de la demande mondiale et la chute des cours des minerais,

principaux produits d’exportation congolais.

La RDC bénéficie d’une large variété de climats (types équatorial

humide, méditerranéen, tropical humide, montagnard) et

d’écosystèmes. La température moyenne de l’ensemble des plateaux

du pays est de 25 °C, avec une alternance de quatre saisons : deux

saisons des pluies et deux saisons sèches. La surface forestière

représente 58 % du territoire, soit 80 % de la forêt équatoriale

africaine.

Le pays dispose de sous-sols extrêmement convoités dans les

régions de l’est et du sud. Les ressources de minerais concernent

surtout les diamants, l’étain, l’or, le cuivre, le cobalt, le coltan,

l’argent, l’uranium, etc. Les sous-sols congolais renferment également

du pétrole.

Avec la reprise de l’économie mondiale, la mise en œuvre de l’accord sino-congolais (attribution de

gisements miniers à un consortium chinois contre la construction d'infrastructures), l’allègement de la

dette extérieure réalisé durant l'été 2010 et les réformes en cours, le taux de croissance économique

devrait passer à 6.5 % en 2010 et 8.8 % en 2011.

La structuration du PIB de la RDC est caractéristique des économies africaines avec une large part

consacrée au secteur agricole et à l'extraction de matières premières (plus de 50 % du PIB). Le

commerce représente quant à lui 21 % du PIB. L'économie de la RDC est ainsi une économie minière

avec une dynamique spécifique axée sur la production et la circulation de rentes.

La Belgique établit un « régime paternaliste d’exploitation » du pays,

qu’elle dote d’une infrastructure routière et ferroviaire destinée à faciliter

l’acheminement vers la métropole des produits des mines et des plantations.

Face à la multiplication des émeutes, le gouvernement belge entame des

négociations à partir de l’année 1959. L’indépendance est déclarée le 30 juin

1960. Faute de cadres indigènes suffisamment nombreux, la jeune république

sombre aussitôt dans le chaos et la division. Après plusieurs années de guerres

civiles, la situation est stabilisée par la prise du pouvoir de Mobutu en 1965, avec

le support des États-Unis et de la France

Au début des années 70, les cours des matières premières sont très élevés avec

le plein emploi en Europe. L’abondance des ressources naturelles au Congo

permet un enrichissement important du pays. En 1971, Mobutu met en place la

« Zaïrianisation » ou retour à l’authenticité : c’est la rupture totale avec les

connotations coloniales. Le Congo devient le Zaïre, des fêtes religieuses sont

supprimées, il y a obligation de transformer son prénom chrétien, l’adhésion au

parti unique est obligatoire, etc.

En 1991, la dégradation des conditions de vie de la population entraine une

vague de violence et de pillage sans précédent.

Une coalition militaire composée du Rwanda, de l’Ouganda et de rebelles Tutsi,

conduite par Laurent-Désiré Kabila, se forme pour venir à bout des camps de

réfugiés Rwandais dans lesquels se sont mêlés des génocidaires et pilleurs des

ressources naturelles du Congo. Après sept mois de combats à travers le pays,

Kabila renverse Mobutu en 1997 et devient président. Village de pécheurs le long du fleuve Congo, Adonis, Juin 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE DISTRICT DES CATARACTES

Carte du la province du Bas-Congo (le district de cataractes avec ses trois territoires est entouré en rouge), F. VAN HOOF, 2011

KIMPESE

KINSHASA

Situé au centre de la province du Bas-Congo, au sud-ouest de la RDC, le district des

Cataractes possède une superficie de 23 481 km², correspondant à environ la moitié de la

province. Les langues parlées sont le kikongo et le lingala.

Le district est découpé en trois territoires : Songololo, Luozi et Mbanza Ngungu. La ville de

Mbanza Ngungu est le chef-lieu. Il est traversé de part et d’autre par le fleuve Congo et par la RN1.

Cette route relie la ville portuaire de Matadi à Kinshasa, les deux principaux grands centres de

consommation du Sud-Ouest de la RDC.

Le transit des denrées agricoles d’ouest (district du Bas-Fleuve et la ville portuaire de Boma) en

est (districts de Lukaya et de Kinshasa), assure au district des Cataractes la place de carrefour

commercial du Bas-Congo. Sa proximité avec l’Angola et la République du Congo lui confère une

dynamique de commercialisation .

Ce district représente l’un des principaux bassins de production agricole de la province. Son

potentiel agricole et sa position stratégique sont favorables au développement de l’agriculture,

dont dépend la majorité de la population du district.

Ces projets de développement agricole trouvent ainsi tous leurs sens, puisqu’ils permettent la

valorisation de cette activité et l’amélioration des revenus des agriculteurs des territoires de

Songololo et Luozi. Ils aident également à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans les grands

centres de consommation tel Kinshasa, où le manque de denrées agricoles fraîches peut impliquer

l’augmentation des maladies liées à la malnutrition et la consommation de denrées avariées.

Conditions agro-écologiques

LE CLIMAT

Climat tropical soudanais (classification de Koppen) : température moyenne annuelle de 25 °C et

quatre saisons climatiques. Les précipitations annuelles varient entre 900 et 1500mm. Trois

saisons principales sont utilisées pour les calendriers culturaux : les saisons A, B et C.

LA RESSOURCE EN EAU

Traversé par le fleuve Congo sur environ 100 km du nord-est au sud-ouest, le district possède un

réseau hydrographique composé de petites et moyennes rivières (Luozi, Lukunga, Luala, etc.).

LES SOLS

Sols ferrallitiques dont deux types apparaissent majoritairement : les sols argilo-sablonneux,

particulièrement fertiles pour des cultures vivrières, et les sols sablo-argileux très sujets à

l’érosion.

LES RELIEFS ET LA VÉGÉTATION

Le district est caractérisé par un plateau qui s’étend sur les territoires de Songololo et de Luozi et

par le mont Bangu culminant à 750 m. Au-delà de ces zones « montagneuses », on trouve aussi

des plaines alluviales comme la vallée de la Luala.

La savane et les zones de forêt dans les bas-fonds sont les deux végétations caractéristiques du

district.

Savane du district des Cataractes, Adonis, Juillet 2011

Janv Févr Avril Juin Juil. Août Sept Nov DécSaisons

climatiques

Saisons

culturales S. A

Oct

Saison A

P. chaude

Saison C Saison B

Petite

saison séche

Pluies peu

abondantes

Grande saison séche

Période fraiche

Mars Mai

Fortes pluies

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE DISTRICT DES CATARACTES

Pratique et gestion de la fertilité

La plupart des sols du district présentent une carence en phosphore qui est un

facteur limitant pour l’agriculture, comme de nombreux sols ferralitiques tropicaux.

Afin de pallier à ce problème, les producteurs pratiquent un brulis systématique

avant la mise en culture. Les cendres permettent ainsi un apport en phosphore et en

potassium, malheureusement peu durable.

La mise en culture de zones de savane nécessite un travail du sol plus conséquent

puisque ces sols sont initialement moins fertiles. Ce travail nommé « écobuage »

consiste à former des plates-bandes avec les résidus végétaux issus du désherbage, à

recouvrir ces dernières d’une couche de terre avant de les bruler, et à mélanger les

cendres et les résidus organiques obtenus.

Les sols du district sont rapidement altérés et sont fortement sensibles à l’érosion

lorsqu’ils sont découverts. La zone est très soumise à ces phénomènes. Elle présente

notamment des sols indurés et des cuirasses latéritiques, ainsi que des ravines qui

sont le signe d’une érosion hydrique importante. Ces phénomènes ont pour effet de

réduire de manière parfois irréversible les surfaces cultivables.

Une autre pratique ayant un effet sur la fertilité du sol est la gestion de la friche. Plus

la friche est longue, plus elle est fertile, mais le travail de défriche est d’autant plus

important, les arbres et arbustes ayant eu plus de temps pour repousser. Le temps

de friche est donc un compromis entre ces deux facteurs et varie en fonction des

villages et des producteurs. Sur un nombre important de villages, un autre facteur

influe sur le temps de friche : l’augmentation de la pression démographique.

Il existe peu d’autres pratiques visant à améliorer la fertilité des sols. Un minimum

de couverture des sols est réalisé de manière généralement spontanée puisque les

producteurs laissent les résidus végétaux au champ après le sarclage ou la récolte. Il

faut noter que dans certaines zones, les producteurs préfèrent avoir des sols sans

résidus afin de les protéger du feu.

De plus, exception faite des cultures d’oignons voire de tomates sur le territoire de

Songololo, l’utilisation d’engrais de synthèse est presque inexistante sur l’ensemble

du district. La fiente de chauve-souris (guano) et la cendre sont ainsi les principaux

apports réalisés.

Pour le choix des parcelles mises en culture, les producteurs semblent s’appuyer sur

de nombreuses plantes indicatrices de la fertilité dont la principale est Chromolaena

odorata. Cette plante, apparue dans les années 80, ne pousse que sur des sols

déboisés et fertiles, et nécessite une grande luminosité.

Le district est actuellement soumis à une pression démographique croissante, qui a

pour effet de réduire les temps de friche, principal paramètre permettant de

maintenir la fertilité des sols. Parallèlement à cela, les pratiques permettant

d’améliorer voire de maintenir la fertilité sont peu nombreuses. C’est pourquoi ces

terres sont soumises à des phénomènes importants de dégradation.

Le paysage et ses aménagements

Le district des Cataractes présente un relief très vallonné, composé d’une multitude de petites collines formées par

l’érosion des sols cristallins. Le territoire de Luozi présente une zone de plaine : la vallée de la Luala, ainsi qu’une zone

dite « montagneuse » présentant des reliefs à fortes pentes, située au nord-est de la vallée.

Le territoire de Songololo comporte une vallée le long de la Lukunga, autour de la ville de Kimpese, ainsi qu’une chaîne

montagneuse appelée le mont Bangu.

L’ensemble du district présente un paysage de savane au sein duquel on observe des portions de forêts tropicales dont

des forêts galerie. Ces forêts sont généralement situées sur les bassins versants et dans les bas fonds.

La savane est un territoire sur lequel le feu passe chaque année. C’est un milieu créé et maintenu par l’homme, sans

lequel il évoluerait spontanément vers un milieu entièrement forestier. Les feux sont dans la majorité des cas réalisés

sous le contrôle du chef de terre et ont pour principale fonction de faciliter la chasse. Elle présente une flore

composée essentiellement d’herbacée, voire d’une strate arbustive très éclaircie composée d’arbres courts à ligne

brisée. On distingue deux types de savane : herbeuses ou arbustives.

Le territoire de Luozi et plus spécifiquement la savane de Sundi Manba, présentent une proportion de forêts plus

importantes. Ceci explique la présence dans cette région, des cultures d’huile de palme et de riz qui préfèrent les

milieux forestiers fertiles.

Une autre spécificité du territoire est liée à l’aménagement des lits et des abords des cours d’eau en période de décrue.

Ces zones hydromorphes constituent les principaux terrains sur lesquels sont cultivées les productions de saison

sèche (oignon, légumes feuilles, etc.).

Les forêts tout comme la savane sont mises en culture et représentent ainsi une grande surface agricole disponible.

Aménagements maraichers le long de la rivière Luozi, Adonis,

Juillet 11

Feu de brousse, Territoire de Kimpese, Adonis, Juillet 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE DISTRICT DES CATARACTES

L’élevage

En premier lieu, l’élevage constitue un capital sur pied, c'est-à-dire une source de liquidité sûre

pour la famille en cas de problème. La vente de l’animal vivant, le plus souvent en raison des

contraintes de conservation de la viande, permet de subvenir au besoin de la famille en cas de

maladie, mauvaise récolte, mariage, etc. Les animaux élevés sont donc rarement destinés à

l’autoconsommation, mais plutôt à la vente. Seules les volailles rentrent dans la ration alimentaire

du ménage, à hauteur de 50 % de l’effectif détenu par l’éleveur. Économiquement, les volailles

rapportent moins que les caprins et ovins, qui eux rapportent moins que les porcins. Le prix de

l’animal varie toutefois en fonction du lieu de vente : il se vend moins cher au village (directement

auprès de l’éleveur) que sur les marchés.

L’élevage des bovins est présent dans tout le district des Cataractes. Bien que quasi-inexistant sur

le territoire de Songololo, il se concentre sur le territoire de Luozi, où il est destiné au travail

des champs. La place occupée par ce dernier peut donc être supposée significativement

différente de celle des élevages de petits ruminants et de volailles, seulement considérés comme

un capital sur pied et non pas comme une force de travail.

Dans les zones étudiées, l’élevage doit faire face à de nombreuses contraintes pour les

producteurs. Les principales sont la santé des animaux et leur alimentation. La difficulté d’accès

aux produits vétérinaires, ainsi que leurs prix très élevés, rendent ces petits élevages très

vulnérables aux maladies, notamment à la peste porcine et à la peste aviaire. L’aliment pour bétail

présente les mêmes contraintes que celles posées par les produits vétérinaires : prix élevés et

difficultés d’approvisionnement.

Afin de pallier à ces difficultés, les éleveurs laissent leurs sujets en divagation. Cette pratique

consiste en la libre circulation des animaux dans le village et ses alentours. Ils sont parqués en

enclos seulement pour la nuit afin, entre autres, d’éviter les vols de bêtes. Toutefois, cette

claustration des animaux pour la nuit n’est pas systématique ni généralisable. Elle dépend des

moyens (temps, argent, main d’œuvre) que l’éleveur a à sa disposition afin de construire ces

enclos.

La divagation présente d’autres contraintes comme la non-régulation des naissances, les ravages

des cultures (en particulier par les porcs, les chèvres et les moutons) et l’impossibilité de

centraliser les déjections animales dans le but de les réutiliser comme fertilisants organiques.

Le métayage

Le métayage est une association où le propriétaire apporte le capital, et le métayer son

travail. Dans notre cas, le capital correspond généralement à un caprin, un ovin, ou un

porcin. Le propriétaire initial confie son animal à une autre personne afin que cette dernière

l’élève à sa place en échange d’une contrepartie.

Les contrats entre propriétaire et métayer peuvent être très différents. Cependant ils sont

construits généralement de la façon suivante quelque soit le type d’animal : le propriétaire

initial récupère 50 % du prix de vente de l’animal dans le cas où ce dernier est directement

destiné à la vente après engraissement. S’il est élevé à des fins de reproduction, le

propriétaire peut récupérer le produit de 50 % des mises bas. Toutefois, cette répartition

des mises bas n’est pas généralisable. Le nombre de petits laissés au copropriétaire est

décidé par le propriétaire initial. Ce dernier peut ne recevoir qu’une bête toute les deux

mises bas.

Cette pratique est retrouvée sur l’ensemble des deux territoires et concerne tout type

d’élevage. Le métayage permet aux producteurs d’acquérir des sujets à moindre coût et ainsi

agrandir son cheptel, ou de se décharger de l’entretien demandé par un sujet tout en

conservant un droit sur ce dernier. Elle représente donc une solution à la capacité

d’investissement limitée de certains producteurs.

Cette pratique donne lieu à des relations relativement complexes entre producteurs.

Toutefois, son fonctionnement reste relativement simple et équitable vu les modalités

d’élevage actuelles.

Bœufs, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011 Bœuf, T. de Luozi, Agrisud, 2011

Papa nourrissant ses poules, Territoire de

Kimpese, Adonis, Juiller 11

Chèvres, Territoire de Luozi Adonis, Juillet 2011 Porcs, Territoire de Luozi, Agrisud, 2011

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LE DISTRICT DES CATARACTES

L’AGRICULTURE DANS LE DISTRICT DES CATARACTES

FORCES

- Diversité des cultures grâce aux situation agro-écologiques variés

- Développement du maraîchage sur les bords des rivières

- Présence de nombreux marchés ruraux

- Existence d’un bon réseau de commercialisation et de nombreux

acteurs.

- Accès facilité vers les grands centres de consommation (le port de

Matadi et la capitale Kinshasa) grâce à la route nationale 1 (RN1)

asphaltée traversant le district.

FAIBLESSES

- Exploitation des sols de savane peu fertiles, pauvres en humus

- Pratiques agricoles favorisant l’érosion et lessivage des sols sur les

pentes

- Peu d’encadrement technique des agriculteurs

- Exploitations peu productives

- Peu d’entretien routier entrainant un mauvais état des pistes

- Mauvaise maintenance des moyens de transport (camions et bac de

traversée du fleuve) : difficultés d’écoulement des produits

- Peu de marchés structurés et aménagés pour la vente

OPPORTUNITÉS

- Beaucoup de surfaces arables disponibles et non exploitées

- Développement des groupements de producteurs pour la

commercialisation

- Amélioration des pistes et routes rurales existantes pour

l’écoulement des produits

- Diversification des zones d’écoulement des produits : Angola et

Congo Brazzaville

- Présence de grands centres de consommation à proximité

MENACES

- Variations interannuelles des pluies : forte variation des rendements

d’une année sur l’autre

- Augmentation de la pression foncière

- Déforestation par l’augmentation de la démographie et la non-

maîtrise des feux de brousse.

- Risque de destruction de la fertilité

- Pression des autorités sur l’exploitation et les marchés

(augmentation des taxes)

- Multitudes de tracasseries de tous ordres

Principaux produits cultivés et systèmes culturaux

L’agriculture dans le district est majoritairement familiale et non mécanisée. Les surfaces cultivées ne dépassent que

rarement 1 ha.

Les principaux produits vivriers sont le manioc, l’arachide, le haricot, le riz pluvial, le pois d’Angole, le niébé, le soja, le

maïs et les bananes. Ces produits vivriers sont à la fois autoconsommés et vendus, voire échangés dans un système de

troc.

Les principaux produits maraîchers sont l’oignon, les légumes feuille, le chou, l’aubergine, la tomate, le piment et le

gombo.

Les produits issus de l’arboriculture sont l’huile de palme, les agrumes, le safou et l’avocat.

Champ de haricot et maïs, Kimpese, Adonis, Juin 11

Page 9

Rivière Luozi, Territoire de Luozi, Adonis, Juin 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 10

LE TERRITOIRE DE SONGOLOLO

Caractéristiques du territoire

PRATIQUES CULTURALES

Les principaux produits cultivés sont les produits caractéristiques du district des Cataractes, avec une

spécificité de la ville de Kimpese pour les oignons et du mont Bangu pour les bananes (plantains et desserts).

En effet, la région autour de la cité de Kimpese est une forte zone de production de l’oignon, reconnue pour

la qualité et la productivité de ceux-ci.

Les cultures sont principalement vivrières. Le maraîchage est aussi très pratiqué dans les vallées pendant la

saison sèche grâce aux facilités d’écoulement des produits vers Kinshasa et Matadi.

L’agriculture est pratiquée sur de petites surfaces avec un accès aux intrants et aux variétés améliorées

facilité par la proximité de la cité de Kimpese. L’association de cultures (manioc + légumineuses) est très

pratiquée, de même que les associations multiples.

COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES

Les marchés ruraux sont actuellement au nombre de 11 sur le territoire (Chantier-Malele, Kilueka, Kitobola,

etc.) Cf. Carte p17. Ce sont des marchés de gros plus que de détail. Deux autres marchés dans la cité de

Kimpese sont des marchés secondaires, plus fréquentés en termes de produits et d’acteurs. Les prix y sont

notamment plus élevés.

Les principaux centres de consommation sont Matadi, Kinshasa, Mbanza Ngungu et la cité de Kimpese.

Les acteurs présents sur ces lieux de commercialisation sont les détaillants, les grossistes et semi-grossistes,

les « mamans manœuvres » (spécifiques aux marchés secondaires et tertiaires) et les producteurs, qui se

déplacent à pied ou en transport jusqu’aux dépôts.

Le territoire de Songololo couvre une superficie de 8507 km² et est découpé en 5

secteurs : Bonboma, Luima, Palabala, Kimpese et Wombo.

La cité de Kimpese est le chef-lieu du territoire et un carrefour commercial pour les

denrées agricoles venant du district du Bas-Fleuve, du territoire de Luozi et des villages du

territoire de Songololo, en direction de la capitale. La présence d’une cimenterie et de

certains services notamment bancaires, en font notamment une ville stratégique en plein

essor économique.

Le territoire est traversé par la RN1 reliant Matadi à Kinshasa, à laquelle sont reliées de

nombreuses routes en plus ou moins bon état, jusqu’aux villages d’agriculteurs. Celles-ci

leur permettent toutefois d’écouler les produits agricoles vers ces centres de

consommation. Ce territoire est notamment à la frontière avec l’Angola, impliquant des

flux de migrations.

La proximité avec la capitale Kinshasa en fait un bassin d’approvisionnement des produits

agricoles important. Territoire de Songololo vu du mont Bangu, Adonis, Juin 2011

Territoire de Songololo (entouré vert), Province du Bas-Congo, RD Congo, UC Louvain

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE TERRITOIRE DE SONGOLOLO

Spécificités du mont Bangu

Le mont Bangu est la zone montagneuse du territoire de Songololo. Elle se caractérise par

son climat, sa topographie et son agriculture. C’est en effet le point le plus haut du

territoire, qui est géologiquement différent du reste du territoire. Le climat y est plus froid

et plus humide.

Au-delà des différences de température, de végétation et de pluviométrie, le mont Bangu se

différencie surtout au niveau de ses sols plus argileux. Pour la fertilité des sols, la principale

contrainte n’est pas de restaurer la fertilité, mais plutôt d’éviter qu’elle se dégrade par des

phénomènes de lessivage et d’érosion des sols très importants sur les pentes. D’où les

techniques préconisées par Agrisud : billons perpendiculaires à l’axe de la pente d’une

longueur de 10m, paillage, etc.

L’enclavement des villages est relativement important étant donnée la dégradation des

routes. L’une des pistes en état d’accueillir des véhicules est celle allant de Kimpese à

Lombo Fuese. Elle a été réhabilitée par Agrisud lors des précèdents projets (PADDAFAC).

Face à ces contraintes, les pratiques agricoles se différencient de celles observées en

brousse. Les stratégies s’orientent plus vers la culture de légumineuses, de bananes plantain

et dessert en bananeraie et de la canne à sucre. Pour cette dernière, la commercialisation

reste majoritairement interne au village. Le maraîchage est très peu développé en raison des

difficultés imposées par le milieu. Point commun avec les systèmes de la vallée, le manioc

occupe toujours une place importante dans les choix culturaux, tout comme les bananes

plantain et dessert.

Utilisation d’engrais chimique et de produits phytosanitaires

L’utilisation d’engrais chimique est relativement courante sur le territoire de Songololo. Les producteurs

ont principalement recours à de l’urée et du NPK composé. L’application se fait uniquement sur les cultures

destinées à la vente (oignon, tomate).

Il y a plusieurs possibilités pour un producteur de s’approvisionner :

À Kinshasa lorsqu’il part vendre ses productions sur les marchés de la capitale,

Auprès de distributeurs spécialisés à Kimpese qui eux, s’approvisionnent une à deux fois par mois à

Kinshasa,

Au niveau des CRR (Centre de Regroupement Ruraux), qui permettent aux producteurs de bénéficier

de tarifs avantageux et à proximité de leurs zones de production.

Les engrais sont de plus ou moins bonne qualité selon la source d’approvisionnement.

Les producteurs utilisent aussi des insecticides et des fongicides. Les applications se font principalement

sur les cultures maraîchères telles que la tomate, le piment et l’oignon. L’accès aux produits est le même que

pour les engrais chimiques : distributeurs agréés d’une société étrangère à Kinshasa, revendeurs à Kimpese ou

aux CRR.

Les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires ne sont pas toujours connus ou pris en compte par

les utilisateurs. La qualité de certains produits et leurs conditions d’application ne sont donc pas optimales.

Certains producteurs n’utilisent pas de produits phytosanitaires notamment à cause du manque de moyens

financiers et de la non-maitrise de la technicité des produits.

ATOUTS ET CONTRAINTES DU TERRITOIRE

ATOUTS

- Proximité des centres de consommation grâce

à la RN1 asphaltée qui facilite l’écoulement des

produits

- Pistes en bon état grâce à l’action d’Agrisud et

autres bailleurs de fonds (PARSAC et JICA)

dans cette zone

- Développement des marchés ruraux

- Renommée de l’oignon de Kimpese

- Présence ponctuelle d’intrants et variétés

améliorées

- Présence d’un marché frontalier avec l’Angola :

le marché de Lufu

CONTRAINTES

- Transports peu nombreux et trop coûteux,

depuis les villages jusqu’à l’axe principal

- Accès difficile aux villages du mont Bangu

- Forte pression foncière dans les villages en

périphérie de Kimpese avec les saisonniers

Paysage du mont Bangu, Adonis, Juin 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE TERRITOIRE DE LUOZI

D’une superficie de 6784 km², le territoire de Luozi est découpé en 10 secteurs : Balari, Kenge, Kimbanza,

Kimumba, Kinkenge, Kivunda, Mbanza-Mona, Mbanza-Mwembe, Mbanza-Ngoyo et Mongo-Luala, Son chef-lieu est la

cité de Luozi, située sur la rive nord du fleuve Congo.

Il faut traverser le fleuve en bac pour faire transiter les marchandises vers Kinshasa, Matadi, ou la cité de Kimpese.

Il s’agit ainsi d’une zone enclavée par rapport aux autres territoires du district des Cataractes, entre au nord la

frontière avec la République Populaire du Congo et au sud le fleuve Congo.

Le degré élevé d’enclavement de la zone, ainsi que le mauvais état des pistes, ont un impact considérable sur

l’écoulement des produits agricoles. La traversée du fleuve par le bac est inévitable et aléatoire, c’est ainsi un

goulot d’étranglement qui freine l’évacuation des productions agricoles vers les grands marchés. Deux bacs sont

présents, mais un seul des deux est en activité : le « grand bac » d’une capacité de 30T environ. Le petit, d’une

capacité de 12T, entre en activité seulement en cas de panne du grand.

La pratique du troc est typique de cette zone enclavée et peut être perçue comme une adaptation à ces

contraintes.

Son histoire récente

Depuis les années 50 jusqu’au début des années 2000, des programmes du gouvernement congolais et des projets de

coopération se sont succédés sur ce territoire. Ces projets fonctionnaient sur le modèle d’une entreprise, dont

l’activité principale était la production de produits agricoles et d’élevage : céréales (riz, maïs, etc.), manioc, bovins,

poissons, etc.

La réussite de ces projets reposait essentiellement sur la mécanisation de l’agriculture et l’utilisation de terres en

métayage. En plus de leurs propres concessions, ces structures cultivaient les terres villageoises, proposant, labour,

semis et récolte mécanisée en contrepartie de 25 % de la récolte. En créant la COPAL (Coopérative Intégrée de la

Luala), les producteurs pouvaient vendre le reste de leur production sur place. Les marchandises de la coopérative

étaient ensuite rachetées, la COPAL se chargeant du transport et de la vente sur les marchés. La coopérative disposait

de ses propres moyens de stockage et de transport.

Selon les projets, d’autres services périphériques étaient mis en place : la location et la vente de couple de traction

animale, la production de semences, le décorticage du riz, le broyage du manioc en farine et enfin la réhabilitation des

routes.

Caractéristiques du territoire

PRATIQUES CULTURALES

On y retrouve les traditionnels produits vivriers et maraîchers observables dans le

territoire de Songololo. Luozi se distingue de ce dernier par la production de riz

pluvial, des plantations d’agrumes (oranges, mandarines) dans les zones

montagneuses et une production importante d’huile de palme, un des produits

phares de la zone. De même, on retrouve le gingembre, très cultivé, dans les zones

montagneuses de l’est du territoire et généralement commercialisé vers la

République du Congo.

Les produits agricoles présents sur les marchés, ou échangés (troc) sont

principalement vivriers, les légumes pleins champs étant majoritairement

autoconsommés. En effet, la plupart sont très sensibles aux conditions de transport

(fragilité du produit, périssabilité…) et leur commercialisation, ne dépasse que

rarement le fleuve.

Les spécificités de ce territoire reposent ainsi sur la production d’huile de palme, de

riz, d’agrumes ainsi que sur l’utilisation de la traction animale.

COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES

Ce territoire ne comporte que des marchés ruraux, de gros et de détail, au nombre

de 8 (Séraphin, Marché Central, Nkundi,). Les marchandises accumulées par les

grossistes sont acheminées jusqu’à la cité de Luozi, déposées dans le dépôt demi-

terrain et transportées jusqu’à la cité de Kimpese, Kinshasa ou Matadi. La

commercialisation des denrées agricoles est rythmée par le régime des pluies qui

influe sur la fréquence des camions et le fonctionnement du bac.

Territoire de Luozi (entouré vert), Province du Bas-Congo, RD Congo, UC Louvain

De 1950 à 1979, les Belges se sont installés avec le

Groupe d’Économie Rurale auxquels ont succédé les

Italiens avec le Projet de Développement Rural Intégré

de la Luala, appelé aussi la compagnie Italo-zaïroise.

Après leur départ en 1990, l’État congolais crée le

Centre National d’élevage et de Dressage des Animaux

de traction animale (CENADRA) pour promouvoir la

culture attelée. En 1994, un programme cofinancé par

le Ministère de l’Agriculture et la FAO met l’accent sur

le riz, le Programme National Riz (PNR). Mais depuis

1997, lorsque la FAO met un terme à son soutien, le

PNR a cessé toute activité. Il ne reste plus aujourd’hui

que quelques représentants et vestiges de la

mécanisation, au siège à Nkundi. Petit bac de Luozi, Agrisud, 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 13

LE TERRITOIRE DE LUOZI

Production d’oranges dans la région de Kibunzi

La région de Kibunzi, située à l’ouest de Luozi, est spécialisée dans la

production et la commercialisation d’agrumes (oranges

majoritairement). La culture d’agrume a été mise en oeuvre à la suite

de l’installation d’une communauté suédoise au début du XXe siècle.

Ce sont essentiellement les économies faites sur les bénéfices des

productions vivrières qui permettent de créer petit à petit un verger.

Cette culture pérenne requiert une capacité d’investissement et une

trésorerie conséquente pour démarrer et entretenir le verger pendant

15 à 20 ans avant que le verger n’entre en pleine production. Une fois à

ce stade, le verger nécessite par contre peu de dépenses et d’entretien

et est à ce titre considéré comme « une culture de retraite ».

La commercialisation des oranges est systématique et il n’existe pas de

filière de transformation. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui

gèrent la récolte. C’est-à-dire que le producteur vend sa production en

champs (non récoltée). Le commerçant emploie alors de la main-

d'œuvre locale pour récolter les agrumes et les transporter jusqu’au

camion.

L’écoulement des marchandises se fait majoritairement vers Brazzaville.

En effet, le prix d’achat est toujours plus élevé que celui pratiqué par

des commerçants de Kinshasa et la valeur de la marchandise est payée

directement, en même temps que le chargement des agrumes. Les prix

pratiqués par les commerçants de Kinshasa sont à crédits et peuvent

très vite s’avérer inintéressants pour le producteur lorsque les routes

sont très détériorées et les produits trop abimés à leur arrivée sur les

marchés.

Dans le cas où les oranges sont vendues à Kinshasa, l’écoulement se fait

majoritairement par la route nécessitant la traversée du fleuve Congo.

Cet itinéraire est le plus rapide, mais très coûteux en main d’œuvre.

Les filets peuvent traverser le fleuve de différentes manières : hors

camion sur le bac, dans le camion sur le bac, en pirogue, etc. Il faut

donc de la main d’œuvre pour décharger recharger à chaque

changement de moyen de locomotion. Selon l’état des routes, il faut

environ deux semaines pour que la production arrive jusqu’à Kinshasa.

Le caractère périssable des oranges est donc problématique face à la

durée du transport.

Cultures spécifiques du territoire de Luozi

La culture du soja fut introduite dans le territoire de Luozi à la suite d'un projet mené par une ONG. Celle-ci avait identifié

un potentiel productif important dans la région. Les rendements furent conformes aux attentes. Toutefois, cette culture fut

vite abandonnée en raison des difficultés d’évacuation des produits et du manque d’acheteurs. La majorité des producteurs

ayant suivi les recommandations de l’ONG sont restés avec leur production non vendue.

La culture du tabac est propre à ce territoire et est plus particulièrement présente sur l’axe de Nkenge-palu – Kibusi (Cf.

p17). Cette culture est un moyen pour les producteurs de valoriser des sols relativement pauvres dans un contexte de

pression foncière importante avec une culture qui rapporte de l’argent. La production est majoritairement vendue à des

commerçants se déplaçant spécialement pour cette occasion depuis Kinshasa.

D’un point de vue agronomique, deux cycles de tabac sont souvent réalisés à la suite, avec un repos de la parcelle entre deux

semis. On sème au début de la saison sèche au mois de juin et la récolte se fait vers septembre. La période de culture est la

même que celle de l’oignon et le tabac peut être vu comme une sécurité en cas de mauvaise récolte de l’oignon.

La culture du riz pluvial est spécifique au territoire de Luozi. La présence du riz dans les montagnes et à Nkundi, repose en

partie sur les programmes qui se succèdent depuis les années 50.

Aujourd’hui, le riz reste une production importante étant donnée la place occupée par ce dernier dans la ration alimentaire

des ménages, mais aussi par son statut de monnaie d’échange dans le cadre du troc dans beaucoup de zones enclavées du

territoire. Sa commercialisation ne dépasse que rarement le fleuve et demeure ainsi propre au territoire de Luozi.

La culture du gingembre est réalisée dans la zone montagneuse à l’est de Luozi. Elle se fait sous ombrage et il y a possibilité

de garder cette culture en terre pendant un long moment. Elle est principalement vendue à Brazzaville à un prix important

permettant aux exploitants agricoles d’avoir une culture de rente et de la liquidité facilement disponible.

Camion chargé d’oranges à destination de Brazzaville, Territoire de

Luozi, Adonis, Juillet11

Plantation de tabac, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE TERRITOIRE DE LUOZI

Traction animale

La traction animale facilite le travail du sol et le transport. Elle permet ainsi de réduire la pénibilité du travail, participe à

l’amélioration de la productivité du travail agricole et contribue à la durabilité des systèmes mixtes, alliant agriculture et élevage

dans les petites exploitations familiales.

Dans le territoire de Luozi et plus particulièrement dans la vallée de la Luala, la pratique est bien développée. Une des raisons qui

explique la non utilisation de la traction, autour de Kimpese, est le faible développement de l’élevage, Ceci se justifie par la place

de l’élevage dans les sociétés rurales du Bas-Congo et par les récents conflits (2008) durant lesquels les animaux ont été volés ou

tués.

Sur le territoire de Luozi, ce sont les bœufs race N’Dama qui sont au centre de cette pratique. La pratique de la traction animale

est déjà ancienne, ce qui explique notamment son usage courant. Les progrès apportés par la traction animale sont les suivants :

• Efficacité du travail du sol (sarclage, buttage, labour de meilleure qualité)

• Rapidité du travail : aspect important du point de vue des premières pluies ou encore pour l’évacuation des

produits.

• Gain de temps pour d’autres activités

• La productivité du travail humain

Dans la zone de Luozi, les bœufs sont essentiellement utilisés pour les cultures suivantes : manioc, haricot, arachide et oignon. La

vallée de la Luala est la zone du territoire où la pratique de la culture attelée est la plus développée. Ceci s’explique par la

géomorphologie plane autorisant et facilitant ce type de pratique.

Cette pratique a également permis à un acteur d’émerger : le producteur-éleveur prestataire de services. Ce dernier loue ses

bœufs à d’autres producteurs pour en moyenne 80 000 FC/ha. Ceci permet au producteur-éleveur prestataire de service

d’amortir l’achat de ses bœufs. Il existe une autre solution qui est choisie par les producteurs pour lever la contrainte financière

que représente l’achat d’une paire de bœufs : le regroupement.

D’un point de vue plus technique, les bœufs travaillent généralement de 5 h du matin jusqu’à 16-17h avec une heure de pause. Ce

rythme est relativement intense, ce qui rend d’autant plus importante la qualité des soins et de l’alimentation donnée aux

animaux. Les animaux sont gardés à proximité de la maison dans le village, au piquet.

ATOUTS ET CONTRAINTES DU TERRITOIRE

CONCERNANT L’AGRICULTURE

ATOUTS

- Plaines alluviales fertiles

- Renommée de l’huile de palme du

territoire

- Débouchés commerciaux avec

Congo Brazzaville

- Potentiel d’augmentation de la

productivité avec la traction

animale par des bœufs de trait

- Cheptel animal conséquent

(traction et capital sur pied)

- Développement des cultures de

rente : oranges, gingembre, huile,

tabac

- Marchés frontaliers

CONTRAINTES

- Routes et pistes très dégradées :

transports peu nombreux et

coûteux

- Écoulement difficile surtout en

saison des pluies et pertes de

production

- Flux de marchandises limités par le

bac (goulot d’étranglement)

- Enclavement de la zone

- Pas d’accès aux intrants

Labour effectué par traction animale avec deux taurins, Agrisud, 2011 Labour effectué par traction animale avec deux taurins, Agrisud, 2011 Taurins, Agrisud, 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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LE TERRITOIRE DE LUOZI

Les membres

Les groupes de membres sont une organisation sociale de travail spécifique au

territoire de Luozi.

Ce sont des groupes de 7 à 15 villageois mixtes ou non, ayant leur propre

organisation (chef, comptable, etc.) et travaillant une à deux journées par

semaine aux travaux des champs pour une personne tierce. En moyenne le

travail dure entre 4 et 5 h par jour, sans pause. N’importe qui peut devenir

membre s’il est « fort et motivé ». Dans un village où les membres sont

présents, environ un tiers des villageois fait partie de cette organisation.

Le groupe est payé environ 1500 FC/pers./jour plus le repas. Concernant ce

dernier, il peut avoir des demandes spécifiques pour le choix des ingrédients et

la quantité (par exemple : 10 verres de riz, 10 verres de haricots, du pundu, de

la boisson, etc.)

Les salaires du groupe sont épargnés jusqu'à la fin de l’année, puis redistribués

entre les membres au moment des fêtes de Noël. Des provisions sont

achetées : une partie est réservée pour les festivités et l’autre est redistribuée

aux membres sous forme de colis (sel, sucre, savons, viande, habits, machette,

etc.). Si un membre est en difficulté, il est possible de lui avancer de l’argent.

Quand une personne du groupe souhaite bénéficier des services des membres,

le prix est divisé par deux et la personne est prioritaire sur le planning.

Malgré l’obligation de fournir le repas à l’ensemble du groupe, le service des

membres est apprécié en raison de leur efficacité ainsi que le coût relativement

faible de leur service.

Appartenir au groupe de membre pourrait être ainsi décrit comme un système

permettant d’épargner, de garantir le paiement des services, de se constituer

un petit capital pour l’année suivante et d’avoir de la main-d'œuvre à moindres

coûts pour ses adhérents.

Le troc

Il existe deux types d’échanges : des produits agricoles contre des biens manufacturés ou contre différents produits

agricoles.

Les échanges de matières premières peuvent avoir lieu entre producteurs d’un même village ou de villages différents,

lorsqu’un ménage manque d’une denrée alimentaire. Dans le cas d’un échange entre deux villages distincts, les produits

échangés sont en général spécifiques de chaque zone (haricot de la vallée contre riz des zones montagneuses par

exemple).

Les échanges de matières premières contre des produits manufacturés peuvent avoir lieu entre des producteurs et des

commerçants qui amènent ces produits manufacturés (pétrole, vêtements, etc.). Ce type de troc peut aussi être

observé entre producteurs d’un même village, l’un d’eux étant revenu d’un grand marché avec des produits

manufacturés à échanger. Cette pratique permet au producteur de rentabiliser son trajet.

Les produits agricoles les plus couramment troqués sont le haricot, l’arachide, le riz, les pois et les cossettes de manioc.

Dans la plupart des cas, les échanges sont plus ou moins équitables, notamment pour les produits manufacturés, car on

passe par la valeur monétaire des biens. Voici quelques exemples :

3 verres de riz local 2 verres de haricots

2 verres de riz importé 2 verres de haricots

1 tas de cossettes 1 boîte de conserve de pétrole

I bidon (25L) d’huile de palme haricots (équivalence non connue)

Arachides poisson-chinchard (équivalence non connue)

Le troc est un moyen d’échange commercial qui se

pratique notamment dans les zones enclavées, où le

déplacement vers les marchés est difficile et peu

rentable. Il s’avère aussi être une alternative lorsque la

liquidité vient à manquer. Ce sont deux raisons qui

expliquent que ce phénomène s’observe essentiellement

sur le territoire de Luozi.

Néanmoins par cette pratique, le producteur peut être

défavorisé, notamment lorsque le lieu d’échange est

déconnecté des marchés et que le producteur n’a pas

accès à l’information du prix des marchandises.

Le principal objectif du troc pour les producteurs est donc de compléter et de diversifier leurs réserves

alimentaires avec des produits qu’ils ne cultivent pas ou pour lesquels la récolte aura été mauvaise. De plus, il est

difficile de les acheter, compte tenu du temps et de l’argent dépensés pour se rendre sur les marchés et obtenir de la

liquidité.

Cependant, certains producteurs y voient un autre intérêt : la plus-value réalisée par l’acquisition d’un produit de

valeur comme l’arachide ou le haricot, contre un produit de moindre valeur comme le pois. En effet même si l’échange

est normalement équitable, lorsqu’elle sera revendue l’arachide aura plus de valeur que le pois, et d’autant plus si le

producteur se déplace pour la vendre sur les marchés secondaires ou tertiaires où les prix sont plus élevés qu’au village.

Défriche d’une parcelle de manioc, Adonis, Juin 11

Marché, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

En tout cas c'est ce que nous avons

ressorti de nos enquêtes et pas qu'une

seule fois....C'était gagnant! Cela reste à

creuser, le troc n'était pas notre sujet

principal, nous sommes contentés de

vous retranscrire nos observations. J'ai

personnellement essayé de faire ce calcul

mais il y a trop de variables pour justifier

correctement par les chiffres cette

donnée.

Gabrielle

La Plue-Value est-elle réelle ?? Si il y a

équité au moment de l'échange (en valeur

monétaire), même si l'arachide se revend

plus cher en théorie, la quantité est

moindre que pour le pois. Donc aller la

revendre sur un marché représente-t-il

vraiment une plue-vlaue (étant donné qu'il

faut ajouter des frais d'acheminement,

etc.)De plus phrase globalement peu clair,

revoir la syntaxe.

Page 16: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 16

Les différents lieux de vente

LA COMMERCIALISATION

Les marchés primaires ou marchés ruraux

Marchés de petites tailles en terme de volumes de

marchandises présentes et de fréquentation des différents

acteurs. Ils se situent dans les villages importants du territoire

pour l’écoulement des produits, comme Chantier Malele,

Kilueka, Luozi, etc. On y trouve de la vente au détail, en demi-

gros et en gros.

Les marchés secondaires et tertiaires

Marchés de plus grande envergure dans les grandes villes du

district ou du pays (Kimpese, Matadi, Kinshasa). Les prix y sont

généralement plus élevés que dans les marchés ruraux ou que

dans les villages. Les marchandises y sont principalement

acheminées par véhicule depuis les zones de production ou le

lieu d’achat.

DEPOT

Depôt demi-terrain

VillageMarché rural

Marché secondaire

Marché tertiaire

DEPOT II

Depôt secondaire

DEPOT III

Depôt tertiaire

LIEUX DE VENTE (GROS ET DETAIL) ET DE STOCKAGE DES PRODUITS AGRICOLES DU BAS- CONGO

Destination des produits agricoles

Les dépôts

Ces lieux de stockage des marchandises sont présents sur les marchés secondaires et tertiaires. Ce sont principalement

les producteurs, les commerçants et les « mamans-manœuvres » qui utilisent ces dépôts pour entreposer les

marchandises. L’émergence des dépôts s’est accompagnée de l’émergence de petits marchés à leur périphérie. Pour

chaque dépôt, on trouve un responsable de dépôt responsable de la gestion du lieu et de la collecte de la taxe s’élevant à

environ 100FC/sac/jour.

Les dépôts demi-terrain

L’état des pistes et le passage du fleuve sont deux éléments qui conditionnent fortement la commercialisation à partir du

territoire de Luozi. Ce type de dépôt, aussi appelé dépôt de transit, se met en place à Luozi juste avant le passage du bac.

Selon les contraintes du terrain et la logistique de transport, les chargements sont fragmentés. Les dépôts demi-terrain

permettent de déposer une partie des cargaisons dans un lieu sûr, le temps de retourner compléter le chargement dans

les villages. Ils peuvent aussi être vus comme une optimisation du remplissage du camion permettant d’aller dans des

zones différentes et isolées où se trouve la marchandise.

Lorsque le « grand bac » est en panne et que seul le « petit bac » fonctionne, les dépôts demi-terrain se font sur l’autre

rive à Kimbemba, car les camions limités par le poids ne peuvent traverser qu’avec un chargement réduit.

Les villages

Les grossistes viennent y acheter ou récupérer les

marchandises agricoles (en gros ou en détail). Ils se déplacent

le plus souvent via des transporteurs (camions ou bus).

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLALOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

NKENGE YENGO

Marchés quotidiens

Marchés hebdomadaires

Localisation des Marchés sur les zones d’action d’AGRISUD International

Dépôt de Kimpese, Adonis, Juin 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 17

Les acteurs de la commercialisation

LA COMMERCIALISATION

Le grossiste

Le grossiste et le semi-grossiste sont présents sur tous

les lieux de vente.

Ils achètent les produits en grande quantité (minimum

deux sacs pour le grossiste, un demi-sac pour le semi-

grossiste), directement aux producteurs ou aux

producteurs-spéculateurs (cf. paragraphe ci-dessous).

Dans les villages, certains de ces commerçants louent

un local pour stocker leurs marchandises le temps d’en

réunir des quantités suffisantes.

Le grossiste vend ses produits au niveau des dépôts ou

sur les marchés secondaires et tertiaires, sur lesquels

les prix sont les plus élevés. Ses clients sont les

détaillants et les « mamans-manœuvres ».

Le moyen de déplacement est le camion, en raison des

grandes quantités de marchandises à transporter.

La détaillante

Elle est présente sur tous les types de marchés. Elle

effectue ses achats auprès des semi-grossistes, des

« mamans-manœuvres » ou des producteurs, en

moyenne quantité (1/2 sac ou bassines).

Elle revend aux consommateurs, sur des étalages

ou à même le sol, sur les marchés ruraux,

secondaires ou tertiaires.

Le producteur-spéculateur

Le producteur-spéculateur vend sa propre production sur les marchés, qu’il

complète par l’achat de marchandises agricoles à d‘autres producteurs.

Il revend les marchandises principalement sur les marchés ruraux aux grossistes et

aux consommateurs. Il peut les vendre aussi dans les dépôts et marchés

secondaires, voire tertiaires, aux grossistes et aux « mamans-manœuvres ».

Le choix du lieu de vente dépend de la quantité de marchandises à vendre, ainsi

que des possibilités de déplacement.

Leurs déplacements peuvent être effectués à pieds, avec l’aide ou non de porteurs,

entre les villages et les marchés ruraux. Au-delà, le transport de marchandises se

fait par camion.

La « maman-manœuvre »

La « maman-manœuvre » est présente dans les dépôts des marchés secondaires et tertiaires. Elle se fournit en

marchandises auprès des producteurs dans les villages ou sur les marchés ruraux par le biais d’intermédiaires

(éclaireurs ou gérant de camion) grâce à qui elle envoie ses propres sacs vides. (Voir l’encadré ci-dessous) La

« maman-manœuvre » ne se déplace pas jusqu’aux lieux de production.

Elle achète aussi auprès des grossistes revenant des villages, arrivant sur les marchés secondaires ou tertiaires.

Le mode de paiement de cet acteur lui est spécifique : elle achète les marchandises « à crédit », puis se charge

de la vente des produits en s’assurant de tenir à l’écart leur propriétaire par une prise en charge financière

(repas par exemple). Le prix de vente est négocié avec le producteur/grossiste avant qu’elle ait procédé à la

vente. Elle effectue alors la vente à un prix qu’elle espère plus élevé, auprès des commerçants, détaillants ou

consommateurs. Suite à la vente, elle remet la somme prévue au propriétaire des marchandises. La marge

obtenue reste secrète, il est difficile de la chiffrer.

La « maman manœuvre » parvient à fidéliser des producteurs en leur envoyant des outils ou semences, en

cadeau ou à leur demande. Ces derniers commercent alors exclusivement avec elle.

Les sacs des « mamans-manœuvre »

Il est fréquent que les « mamans-manœuvre » confient des

sacs vides au responsable du camion à destination des

producteurs. En effet, les producteurs rencontrent des

difficultés pour conditionner leurs produits agricoles, liées à

la disponibilité de sacs dans les villages. Les « mamans-

manœuvre » envoient donc des sacs aux producteurs en

échange de quoi, la marchandise leur revient. Ainsi elles

s’assurent de recevoir des produits agricoles.

Lorsque le producteur ne se déplace pas, le prix se négocie

par téléphone une première fois avant l’envoi des sacs et une

deuxième fois quand la « maman-manœuvre » reçoit la

marchandise. Le producteur recevra l’argent une fois la

vente effectuée, via le même responsable qui a transporté les

sacs.

L’intérêt est mutuel pour le transporteur, le producteur et la

« maman-manœuvre » : la « maman-manœuvre » s’assure de

recevoir des produits, le producteur est assuré de

commercialiser ses marchandises et le transporteur est

assuré d’un chargement dés le départ.

Dépôt de Kimpese, Adonis, Juin 2011

Marché de détail, Adonis, Juin 2011

Marché de détail, Adonis, Juillet 2011

Marché Séraphin, Cité de Luozi, Adonis, Juillet 2011

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Page 18

LA COMMERCIALISATION

Les transporteurs

Le propriétaire : il possède un ou plusieurs véhicules pour le transport de marchandises et/ou

de personnes. Il met ses véhicules en location ou embauche lui-même le personnel

d’équipage.

Il a à sa charge les salaires des membres de l’équipage, les frais de carburant, les réparations

et les tracasseries (taxes, douanes, police, etc.).

L’équipage : il se compose en général d’un chauffeur, d’un gérant responsable de la facturation

du transport et du paiement des charges et d’un à deux aides-chauffeurs chargés de faciliter

les manœuvres et de faire les réparations. Chacun est rémunéré entre 5 et 10 % des recettes

du transport.

Les éclaireurs

L’éclaireur informe le transporteur de la quantité de

marchandises disponibles dans les villages de producteurs. Il

est affilié à une zone de production. Soit il contacte les

commerçants étant sur la zone pour connaître les volumes

disponibles, soit il va lui-même sur place et appelle le

transporteur.

Lorsqu’il contacte un transporteur, il peut voyager avec lui

jusqu’aux lieux de chargement. Il reçoit 10 % des marges

dégagées par le transport, versées par le propriétaire.

Les manutentionnaires

Ils chargent les marchandises dans les véhicules de

transport, sur les marchés ruraux, secondaires et tertiaires

(si ce n’est pas l’équipage du véhicule qui s’en charge). Ils

déchargent également les marchandises des camions

présents sur les dépôts et parkings des marchés secondaires

et tertiaires. Ils sont payés jusqu’à 1000FC/sac par le

propriétaire des marchandises.

Le coût de transport

Les coûts de transport sont aux frais des producteurs et des commerçants qui chargent la

marchandise. Ils sont basés sur le prix de vente des produits sur les marchés et sont

fonction du nombre de sacs, du poids, du type de produit, et de la distance parcourue.

Le transport se fait à crédit le plus souvent, le paiement s’effectuant à l’arrivée, après la

vente des produits sur les marchés/dépôts secondaires ou tertiaires par les producteurs

ou grossistes.

Les prix de base du transport sont généralement fixés par l’A.C.CO (Association des

Chauffeurs du Congo), mais varient indépendamment des tarifs fixés en fonction de la

distance du trajet, du prix du carburant et de l’état des routes empruntées, qui dépend de

la saison.

Les taxes

Il existe deux types de taxes :

- Les taxes légales qui sont collectées selon une fréquence irrégulière par des agents

autorisés.

- Les taxes illégales : communément appelées « tracasseries » et « roulages » qui sont

tolérées et payées.

C’est au niveau des marchés tertiaires, que sont collectées un grand nombre de taxes. Les

taxes des services de l’agriculture et des affaires économiques sont payés par les

producteurs et les commerçants à chaque sac déchargé, et par les « mamans manœuvre » à

chaque sac acheté. Celles des services de l’environnement, des affaires économiques, de

l’art et la culture, vétérinaires, et autres sont payés par les propriétaires des dépôts.

Les affaires économiques délivrent un « ticket » ou droit (de vente) aux détaillantes,

moyennant un impôt. Les transporteurs, pour pouvoir stationner, doivent payer une taxe à

la police qui garantit la sécurité du lieu et des véhicules. Pour la circulation sur les routes,

ces derniers ont aussi des frais de péages destinés à l’Office des routes.

D’autres services, tels que l’Hygiène, la Jeunesse, l’Entretien des marchés, etc. imposent

parfois ces acteurs.

Camion sur la route de Kinshasa, Adonis, Juil. 2011

Marché à Luozi, Adonis, Juin 2011 Camion en direction de Brazzaville, Adonis, Juin 2011

Transport des produits

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 19

État des axes routiers du district des Cataractes

LA COMMERCIALISATION

La commercialisation des produits agricoles est effectuée vers différents types de marchés :

les villages, les marchés ruraux, les marchés secondaires et les marchés tertiaires. Les prix

sont fixés selon l’offre et la demande du produit sur les marchés tertiaires, les grands

centres de consommation.

Le transport entre les villages et les marchés ruraux s’effectue généralement à pied, et ce,

malgré les grandes distances à parcourir.

Au-delà le transport des marchandises se fait en véhicule via des transporteurs. Le coût

élevé du transport véhiculé est dû au mauvais état des routes (majoritairement des pistes),

aux tracasseries (frais) sur le trajet et aux prix des produits.

L’état des pistes est correct sur le territoire de Songololo, grâce aux interventions d’Agrisud

et de la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) pour la réhabilitation des

pistes. Sur le territoire de Luozi les pistes sont en mauvais, voire très mauvais état. Ceci

rend l’évacuation des produits de ce territoire plus difficile. Par exemple, l’axe Luozi-Nkundi

est dans un piètre état, ce qui perturbe le transport des marchandises puisqu’il est souvent

impraticable pour les camions en saison des pluies. Ceci empêche donc l’écoulement des

marchandises de la seconde vallée de la RDC.

De plus, le passage du bac pour traverser le fleuve reste un frein important à l’évacuation

des produits agricoles car des congestions s’y créent. La réhabilitation des pistes du

territoire de Luozi (par la CTB, Copération Technique Belge) et la mise en place de ponts

flottants sont en cour (par l’OR, Office des routes).

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

MBANZA BULU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLALOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Axe en bon état, accès véhiculé aiséAxe dégradé, accès véhiculé possibleAxe très dégradé, accès véhiculé très difficile

Axe asphalté reliant Matadi à Kinshasa

Traversée en bac

Etats des axes de transports

Piste qui relie Kimpese à Luozi, Adonis, Juin 2011

Camion qui s’apprête à traverser le fleuve pour s’approvisionner

sur le Territoire de Luozi, Adonis, Juin 2011 Camion très chargé en direction de Kinshasa, Adonis, Juillet 2011

Animateur sur une piste dégradée, Adonis, Juin 2011

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Page 20

Dynamiques de commercialisation des produits agricoles

Cas de cossettes de manioc Luozi-Kinshasa

La commercialisation des produits agricoles suit des schémas complexes. Il existe une multitude de circuits en fonction des acteurs et des lieux par lesquels

transite la marchandise. Le choix du circuit est régi par les quantités commercialisées, la fréquence de passage des camions, le coût de transport, les prix du produit sur les

différents marchés, etc. La dynamique de commercialisation des produits agricoles repose sur la diversité des acteurs et leur complémentarité. Pour comprendre le

fonctionnement global du système de commercialisation. Nous reconstituons ci-dessous, étape par étape le trajet effectué par un sac de cossettes de manioc.

Dans le cas où un producteur ne souhaite pas se déplacer pour vendre ses sacs, il va faire appel à un éclaireur. Il le contacte par téléphone pour l’informer de la quantité

dont il dispose. Avant de proposer ses services à un transporteur, l’éclaireur cherche d’autres marchandises en contactant des producteurs issus de la zone qu’il connait,

afin de disposer de la quantité suffisante pour remplir un camion. Après avoir négocié avec le transporteur, l’éclaireur se charge ensuite de trouver des commerçants ou

« mamans-manœuvres » qui sont intéressés par la marchandise disponible. Une fois que les commandes sont suffisantes, le camion part de Kinshasa à destination de

Luozi par exemple, avec son équipage, l’éclaireur et les commerçants. Certains de ces commerçants emporteront à l’aller des biens de consommation (pétrole, riz importé,

sel, sucre, habits) qu’ils revendront dans les villages enclavés. Les commerçants ne se déplacent pas toujours, ils confient alors leur argent à l’éclaireur pour une quantité

donnée de produits.

Le transporteur ne prend pas systématiquement d’éclaireur, notamment lorsque le chauffeur ou le gérant connait la zone. Mais l’éclaireur a aussi la responsabilité de

contrôler le chargement indépendamment du gérant. Ainsi lorsque le transporteur ne fait pas confiance au gérant, pour éviter tout trafic, il prend un éclaireur.

Une fois sur la zone d’approvisionnement, l’éclaireur guide le chauffeur dans les différents villages, où se trouvent les marchandises. Les commerçants peuvent alors

négocier, acheter ou non les marchandises. Dans les zones d’accès difficiles, l’éclaireur a aussi le rôle d’aller au-devant du camion à pied pour rechercher des marchandises

supplémentaires.

Si le camion n’est pas plein, malgré les commandes annoncées par les commerçants au début du voyage, les colis de producteurs et d’autres commerçants peuvent

être ajoutés. Ces derniers sont des commerçants itinérants venus par leurs propres moyens, en repérage dans les villages avant l’arrivée d’un transport, pour préparer

leurs achats. Soit ils commandent un transporteur habituel, dans le cas où ils ont acheté beaucoup de marchandises, soit ils profiteront du passage d’un véhicule pour

transporter leurs sacs.

Lorsque le camion est chargé, il prend la route du retour, les producteurs et les commerçants n’accompagnent pas toujours leurs marchandises, ils doivent dans ce cas

prendre un taxi. Il faut en moyenne une semaine, pour effectuer un voyage entre la zone rurale de Luozi et Kinshasa. Cependant, on atteint parfois deux semaines

en fonction de la disponibilité des marchandises, de l’état des routes, de l’état du camion et de l’éloignement des villages. En effet, sur le territoire de Luozi, le mauvais état

des routes impose au transporteur de faire des voyages à moitié pleins et d’utiliser des dépôts demi-terrain à Luozi.

Arrivés à destination, les commerçants et producteurs déchargent leurs marchandises puis vendent les produits le plus souvent aux « mamans-manœuvres » qui sont au

dépôt. C’est lors du déchargement, lorsque le gérant ou l’éclaireur font descendre les sacs pour chacun de leurs clients que la plupart des taxes (agriculture, affaires

économiques, etc.) sont relevées par des agents de l’État.

Le producteur qui a reçu les sacs d’une « maman-manœuvre » doit lui confier ses produits. La « maman-manœuvre » vend la marchandise et le producteur est rémunéré

après la vente. Pour faciliter le paiement en différé, la vente pouvant prendre d’un à deux jours, la « maman-manœuvre » « prend en charge » le producteur ou le

commerçant. La part qui revient au producteur correspond au prix négocié auquel sont soustraits les frais de transport et de déchargement.

Si un commerçant ou producteur souhaite poursuivre sa route vers un autre marché, avec un autre transporteur, alors une personne de l’équipage aura le rôle de

mandataire pour accompagner la marchandise jusqu’au règlement du transport.

La « maman-manœuvre » en possession de la marchandise a le choix de vendre au détail ou en gros. La marchandise invendue est stockée dans un dépôt moyennant un

prix fixé selon le produit et le nombre de sacs. La durée du stockage n’a pas d’influence sur le prix.

Transport de marchandises, Adonis, Juil.

11

Vente d’oignons bord champ, Territoire de

Kimpese, Adonis, Juil. 11

Marché, Territoire de Kimpese Songololo,

Adonis, Juil. 11

LA COMMERCIALISATION

En conclusion, il est important de souligner la souplesse des modalités de commercialisation, elles s’adaptent en fonction des acteurs, de leur disponibilité en

trésorerie ; les nombreux règlements à crédits en sont une bonne illustration. Certes, la multitude des acteurs intermédiaires et la complexité des rapports de force entre

eux réduisent la marge du producteur, mais rendent les circuits souples et performants puisqu’ils permettent une redistribution importante de la valeur ajoutée

à de nombreux agents et répartie de façon globalement homogène, puisque les monopôles semblent inexistants.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 21

TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS DU TERRITOIRE DE LUOZI

Double actif investissant son capital dans l’agriculture

Caractéristiques

Ce producteur a une autre activité à laquelle il consacre la plus grande partie de son temps.

Cependant, il a investi un capital conséquent dans le secteur agricole, qui représente une part

importante de son revenu.

Il possède une forte capacité de mise en culture (supérieure à 2 ha de manioc mis en culture en

saison A)

Sa production ayant pour objectif principal de générer un fort revenu, il cultive essentiellement des

cultures à forte valeur commerciale (manioc, haricot, arachide). En outre, il utilise généralement de la

main-d'œuvre salariée pour l’ensemble des tâches.

Enfin, il possède une véritable stratégie de commercialisation, il se déplace systématiquement sur les

marchés les plus porteurs et il est en capacité de stocker afin d’obtenir de meilleurs prix.

Papa Fido

d’œuvre. Le secteur agricole demeure sa principale source de revenus. En effet, les produits agricoles et ses

bœufs de traction lui rapportent respectivement 50 % et 20 % de son revenu total.

Avec les profits de ses activités, il a pu construire une maison à Kinshasa et projette d’agrandir ses surfaces de

manioc.

Exploitant misant sur les cultures de rente

Caractéristiques

L’agriculture est sa principale activité et sa principale source de revenus.

Petit à petit, il a réalisé des économies pour améliorer son exploitation et il possède aujourd’hui

des moyens de production suffisants qui lui permettent notamment d’avoir une capacité de mise

en culture conséquente (de 1 à 2 ha de manioc en saison A). Il a pour principale stratégie de

miser sur les cultures à forte valeur commerciale (manioc, arachide, haricot, huile de palme,

oignon, gingembre) dont il commercialise l’essentiel de la production.

Il possède également du petit bétail (petits ruminants) qui représente un capital sur pieds. Il peut

aussi posséder un attelage dont il loue les services aux autres exploitations.

En plus de la main d’œuvre familiale, qui participe à l’ensemble des travaux, il fait appel à de la

main-d'œuvre salariée pour les travaux les plus pénibles voire pour l’ensemble des travaux.

Enfin pour la commercialisation de ses produits, il a généralement la possibilité de se déplacer

sur les marchés les plus rémunérateurs.

Papa Jean Pierre

Il est originaire de Kilomba, à quelques kilomètres de

Nkundi. Adolescent, il a étudié la mécanique à Luozi et a

ensuite été embauché dans la société sucrière de Kwuilu

Ngongo.

En 1982, il décida de retourner au village pour démarrer

une petite activité de commerce de produits manufacturés et

surtout pour cultiver les terres familiales. Dés le départ il

privilégia les cultures de manioc et de haricot ; et quelques

années plus tard, il acheta une paire de bœufs qu’il utilise

encore aujourd’hui. Les deux bêtes sont aussi mises en

location pour les autres exploitants.

En 1990, il déménagea à Nkundi où il réside toujours

aujourd’hui. Il y ouvrit une boutique de produits

manufacturés et mis de nouvelles terres en culture.

Cependant, n’étant pas de Nkundi, il est obligé de louer les

terres qu’il exploite au prix de 60 000 FC/ha/an.

À l’heure actuelle, il possède 4 ha sur lesquels il cultive du

manioc, de l’arachide, du riz, du haricot et du soja. Il ne

participe plus aux travaux agricoles, mais emploie de la main

Il est né à Kivunda et a suivi l’école primaire à Zimba.

Il a commencé à cultiver dans ce village de petites

surfaces d’oignons, de gingembre et de manioc. En

2005 il s’installe à Mbanza Mpombo (à proximité de

Kintete) après s’être marié à une femme du village et

être devenu ayant droit par alliance. À son arrivée, il

réinvestit les bénéfices dégagés par les cultures dans de

plus grandes surfaces de manioc qui l’obligent à

employer de la main-d'œuvre pour l’ensemble des

opérations. Il a aussi acheté 5 porcs et 10 chèvres.

Pour maximiser son revenu, il compare

systématiquement les prix sur les différents marchés

(Kinshasa, Kimpese, Mbanza Ngungu) avant de

décider où il va vendre sa production.

Il a aujourd’hui pour projet de continuer à augmenter les surfaces des cultures à forte valeur

commerciale, principalement le manioc.

Papa Fido devant sa boutique, Adonis, Juil. 11 Papa Jean-Pierre dans ses champs, , Adonis, Juil. 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS DU TERRITOIRE DE LUOZI

Exploitant pratiquant une agriculture vivrière

Caractéristiques

Il représente la majorité des exploitants de la zone. C’est un exploitant à temps complet. L’essentiel de

son revenu provient de sa production, qui a également pour fonction de subvenir aux besoins de la

famille. Il a des moyens modestes et une capacité de mise en culture généralement à peine supérieure à

celles des actifs disponibles sur l’exploitation, soit entre 50 ares et 1 ha de manioc mis en culture en

saison A. La quantité de manioc vendue est similaire, voire légèrement supérieure à la quantité

autoconsommée.

Son système de production est diversifié (vivrier, cultures de rente, maraîchage, etc.). Il possède

quelques têtes de petits bétails, mais il est rare qu’il possède du gros capital (bœufs, etc.). La main-

d'œuvre familiale est utilisée pour l’ensemble des travaux. Cependant, lorsque des opérations

nécessitent un emploi de main d’œuvre conséquent, il peut faire appel à des personnes salariées. Il peut

lui-même louer sa propre force de travail en appartenant à un groupe de membres ou de manière

individuelle.

Sa capacité de trésorerie est modeste, c’est pourquoi il ne se déplace pas systématiquement sur les

marchés les plus rémunérateurs. De même, sa capacité à stocker une partie de la récolte, afin d’obtenir

de meilleurs prix, est restreinte.

Papa Jacques

Exploitant de subsistance

Caractéristiques

Cet exploitant vit essentiellement de son activité agricole. Il dispose de moyens et d’une capacité

de mise en culture très limités.

Ainsi la surface de manioc mise en culture en saison A est comprise entre 25 et 50 ares. La

fonction de sa production est avant tout de couvrir ses besoins alimentaires. C’est pourquoi la part

vendue est très faible. Il possède , dans quelques cas, quelques têtes de petits bétails voire un à

deux porcs.

La main d‘œuvre utilisée est uniquement familiale ou du type entraide pour l’ensemble des travaux.

Concernant la location de force de travail, il faut discerner deux sous-types :

- Les personnes limitées par leur force de travail, essentiellement les personnes âgées qui sont

dans l’incapacité de la louer

- Les personnes en capacité de louer leur main d’œuvre, et qui le font très fréquemment

Leur stratégie de commercialisation est limitée par leur faible ressource financière. L’essentiel de la

vente est effectué au village ou sur les marchés primaires.

Papa Lucinga

.

Double actif dont l’agriculture est un complément de revenus

Caractéristiques

Cet actif possède une autre activité à laquelle il dédie l’essentiel de son temps. Il s’agit principalement de

fonctionnaire pour qui l’activité agricole n’est qu’un complément de revenu.

Leur capacité de mise en culture est moyenne et dépend des revenus de l’activité principale. De manière

générale, c’est de la main-d'œuvre salariée qui est utilisée. La part vendue est légèrement supérieure à la

part autoconsommée.

Il peut posséder quelques têtes de petits ruminants, mais a rarement du gros capital.

Le type de main d’œuvre utilisé dépend de ses ressources, même s’il utilise généralement de la main-

d'œuvre salariée pour les travaux conséquents.

De même, la stratégie de commercialisation est fonction de ses ressources, même s’il se déplace

fréquemment sur les marchés les plus rémunérateurs.

Il vit à Mbanza Buende, un village de la vallée de la Luala depuis plus de

40 ans.

Il a toujours été agriculteur et cultivé des surfaces modestes. Durant de

nombreuses années et jusqu’à ce que sa force de travail se réduise, il

appartenait à un groupe de membres. Aujourd’hui, il travaille avec sa

femme et cultive le haricot le manioc et l’arachide sur à peine plus de

0.5 ha. Il cultive également des cultures dédiées seulement à sa propre

consommation telle que la patate douce.

Sa force de travail limitée l’oblige à récolter le manioc de manière très

fréquente et ponctuelle. Il peut réaliser jusqu’à cinq récoltes sur un

même pied.

Ses besoins financiers l’obligent à vendre l’essentiel de ses ventes au

village. Il vend régulièrement de petites quantités, quelques bassines de

manioc tout au plus.

Maman Rachelle

Elle est enseignante et a été mutée au village de Kintete depuis 12 ans.

Afin de compléter ses revenus, elle loue des terres et y cultive le haricot et

l’association manioc-arachide. Chaque année, elle met en culture un peu

moins de 1 ha de manioc. Cette production lui permet de couvrir ses

besoins et génère un revenu suffisant qui vient compléter son modeste

salaire.

Le travail d’enseignante ne lui permettant pas d’assurer elle-même

l’ensemble des travaux agricoles, elle emploie des journaliers, mais

également ses élèves.

Comme elle compte rester encore quelques années à Kintete, elle aimerait

augmenter ses surfaces. Maman Rachelle, Adonis, Juil. 11

Papa Luncinga dans ses champs, Adonis,

Juil. 11

Il est originaire de Nsanda, un village dans la zone de montagne du territoire

de Luozi. Il a reçu une formation de boulanger, mais il n’exerce cette activité

que de manière très ponctuelle. Ainsi, il a toujours vécu de l’activité agricole

pratiquée de manière familiale. À ce jour, sa femme, ses enfants, ses neveux

et lui-même, soient sept personnes, travaillent à temps complet sur

l’exploitation. Cette importante main d’œuvre lui permet de mettre en

culture, un peu plus d’un ha de manioc chaque année en saison A. La moitié

de ses productions de manioc et de riz, qui sont les plus importantes sont dédiées à la consommation de la famille. Il cultive également un jardin en saison sèche. Papa Jacques possède

un modeste « petit capital » composé de deux porcs, en métayage dans un autre village, et quelques poules.

Concernant sa stratégie de commercialisation, il préfère réaliser ses ventes à Kimpese, cependant lorsqu’il a besoin

d’argent rapidement il vend aux commerçants du village.

Papa Jacques, Adonis, Juil. 11

Page 22 Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 23: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 23

La première partie du travail de terrain, qui s’appuyait sur des enquêtes quantitatives, a permis de déterminer les cultures les plus fréquemment pratiquées par les exploitants agricoles et les plus porteuses. Ce

sont celles-ci qui ont été retenues pour une étude plus approfondie dans une seconde phase, afin de déterminer les itinéraires culturaux pratiqués et les circuits de commercialisation.

Les cultures suivantes seront ainsi présentées dans la suite de ce rapport :

L’association manioc-arachide

Le manioc est une culture pratiquée par tous la grande majorité des exploitants. Il constitue la

base de l’alimentation des populations du Bas-Congo. Il est dans la majorité des cas cultivé

dans un but premier d’autoconsommation et de vente. Le manioc est généralement cultivée en

association dont la principale est manioc-arachide.

L’arachide est une culture pratiquée en début de cycle du manioc, c’est une culture dont l’objectif

principal est la vente. Elle peut-être considérée comme une culture améliorante puisqu’elle couvre

le sol et apporte de l’azote. Les fanes, souvent laissées au champ, servent ainsi de paillage au

manioc.

Le manioc est vendu sec sous forme de cossettes, l’arachide est vendue décortiquée ou en

gousses. Ces deux cultures sont principalement vendues à Kinshasa, mais également sur tous les

autres marchés.

Le haricot

Le haricot est pratiqué soit en culture pure

en un ou plusieurs cycles par an sur une

même parcelle, soit en culture associée avec

le manioc. Cette plante est cultivée dans un

but premier de vente.

Il est consommé par une majorité de Bas-

Congolais tout au long de l’année en

accompagnement du manioc. Le haricot est

vendu sur tous les marchés : Luozi, Kimpese

et Kinshasa. Kinshasa est le marché

principal.

L’oignon

L’oignon est une culture de rente,

caractéristique du territoire de Kimpese.

Elle est également pratiquée sur le territoire

de Luozi, mais dans des proportions

moindres. Cette culture est réalisée en

saison C (saison sèche) près des points

d’eau pour faciliter l’arrosage. L’oignon est

produit essentiellement pour la vente et est

principalement commercialisé à Kinshasa.

L’huile de palme

L’huile de palme est produite essentiellement dans

le territoire de Luozi. Cette activité est réalisée

souvent durant les premières heures de la

matinée. La coupe des régimes et l’extraction de

l’huile sont effectuées dans un premier temps. Le

ramassage et la collecte des noix sont réalisés par

la suite. L’huile est majoritairement vendue pour

venir en complément de l’activité agricole pure. La

vente est principalement effectuée à Kimpese, via

Luozi.

Le pois d’Angole

Le pois d’Angole ou pois Cajan est cultivé en

association. C’est une culture de soudure

pratiquée principalement pour

l’autoconsommation. Il est mangé frais ou sec. Il

peut être vendu localement sur les marchés de

Luozi et Kimpese.

Le riz pluvial

Le riz est cultivé uniquement dans le territoire de

Luozi. Cette production est destinée de manière

équitable à la vente et à l’autoconsommation. II est

réalisé majoritairement en culture pure. Le riz

peut être vendu sous forme de riz paddy ou sous

forme de riz décortiqué. Ce riz « local » est

exclusivement vendu sur ce territoire. Il est

majoritairement décortiqué au mortier et au pilon

par les femmes au village.

Vallée maraichère sur le Territoire de Luozi, Adonis, Juil. 11

LES SEPT FILIÈRES IDENTIFIÉES

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 24

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Système de culture

Le Manioc (Manihot esulenta)

Il constitue la base de l’alimentation de la population du Bas-Congo.

Le manioc est autant cultivé à des fins d’autoconsommation que de

commercialisation, il est d’ailleurs considéré comme la culture principale par

l’ensemble des producteurs. C'est pourquoi il peut être considéré comme

une culture vivrière tout comme une culture de rente.

Le manioc est principalement cultivé pour ses racines tubéreuses, mais les

feuilles sont également consommées. Celles-ci sont d'autant plus appréciées

si elles proviennent d'un pied affecté par la mosaïque, car celle-ci provoque

une accumulation des sucres dans la feuille.

Besoins théoriques de la culture :

Température : minimale 12 °C, optimale entre 25 et 29 °C.

Eau : de 600 mm à plus de 4 000 mm, résistance aux périodes de sécheresse

Sol : meuble, afin de faciliter la formation des tubercules

Adaptabilité : à tous les types de sols

Durée du cycle : de 1 à 2 ans

Variétés :

Les variétés améliorées (Rav, Butamu, etc.) sont résistantes aux maladies, principalement la

mosaïque et présentent de meilleurs rendements que les variétés locales. Elles sont présentes sur

les deux territoires. Il existe également des différences organoleptiques entre les variétés. Les

variétés sucrées telles que Lueki, sont généralement cultivées à des fins d’autoconsommation.

Dans la majorité des cas, une parcelle de manioc présente plusieurs variétés.

La durée du cycle est différente en fonction des variétés. Ainsi les variétés précoces, telles que le Rav, forment des tubercules à partir de 9 mois après la

plantation de boutures. Cette dernière est effectuée à deux périodes de l’année : au début du mois d’octobre en saison A et au début du mois de mars

en saison B. Le temps de préparation du sol étant court à cause des contraintes climatiques, les surfaces de mise en culture en saison A sont

généralement plus importantes que celles de saison B. Il est également fréquent que les parcelles mises en culture en saison B soient dédiées à

l’autoconsommation.

La récolte est préférentiellement effectuée au mois de septembre, car ce mois bénéficie d’un climat idéal pour le séchage du manioc.

Association culturale :

En début de cycle, le manioc est généralement planté en association avec une légumineuse qui

présente un cycle de trois à quatre mois. L’association la plus fréquente est manioc-arachide,

c’est pourquoi elle est présentée plus en détail dans les pages qui suivent. Cette association

permet d’éviter la croissance d’adventices pendant les trois premiers mois de culture du manioc

— période à laquelle il est le plus soumis à la compétition — et également d’enrichir le sol en

azote.

Légende: S : semis (plantation des boutures) ; Sa : sarclage ; R : récolte

Cycle de culture du Manioc

Pieds de manioc, Adonis, Juil. 11

Mois

Saison culturale

S

Saison B Saison C Saison A

Manioc

saison A

Sa

r r R r

DécJanv Févr Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct Nov

Manioc

saison B r r R r

S Sa

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L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Système de culture

L’arachide (Arachis hypogaea)

L’arachide est une légumineuse annuelle, cultivée pour ses gousses qui sont vendues.

Elle est mise sur le marché sous deux formes : décortiquées ou en gousses.

Variétés :

Dans les territoires de Luozi et de Songololo, la durée du cycle est de 90 jours. Ce sont donc des

variétés hâtives moins sensibles à la sécheresse.

Besoins théoriques de la culture :

Température : optimale entre 25 °C et 35 °C

Eau : 500 et 1 000 mm

Sol : meuble et non rocailleux, bien drainé et aéré, pour permettre la formation des gousses.

Durée du cycle : 90 jours

Cycle de culture :

L’arachide est principalement semée en association avec le manioc. Elle est toujours semée en début de cycle du manioc,

simultanément voire avec un décalage de quelques jours.

Ainsi, l’arachide est comme le manioc, semée à deux périodes de l’année : en saison A et en saison B. Mais contrairement au

manioc, son cycle court permet d’obtenir deux productions dans l’année.

Légende: S : semis ; R : récolte

Mois

Saison culturale

Arachide saison A S R

S

R

DécJanv Févr Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct Nov

Arachide saison B

Saison B Saison C Saison A

Pieds d’arachide, Adonis, Juil. 11

Arachide gousse, Adonis, Juil. 11

Arachide décortiquée, Adonis, Juil. 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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Page 26

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Système de culture

Types de terrain

Cette association est présente sur tout type de terrain : les plaines, les bas de pente et les

coteaux. Elle est mise en culture en zone forestière tout comme en zone de savane boisée.

Rendements :

Les enquêtes et l’analyse des bases de données STE

d’Agrisud ont permis de révéler les résultats

suivants:

Les rendements observés sur le territoire de

Luozi sont en moyenne de 12 tonnes de manioc

frais à l’hectare (soit 2,8 T de cossette), et peuvent

atteindre jusqu’à 18T/ha dans la vallée de Nkundi

(soit 4,1 T de cossette).

Dans le territoire de Kimpese, les rendements

observés semblent être légèrement inférieurs avec

10 T/ha (soit 3 T de cossette). On observe

cependant une forte variabilité entre les

exploitations.

Les facteurs limitants

Il s’agit avant tout de maladies :

• La Mosaïque est la principale maladie.

Elle a pour conséquence un retard de

croissance et une baisse de rendements

de 25 %

• L’Anthracnose est la seconde maladie

responsable d'une baisse de rendement.

• La Pourriture des tubercules est

principalement présente dans les zones

de bas fonds.

Jeune pied de manioc, Adonis, Juillet 2011

Tubercules de manioc fraichement déterrés, Adonis, Juil. 11

Séchage des cosettes, Adonis, Juil. 11

Itinéraire traditionnel Défriche : coupe des herbes et dessouchage. Ce travail est effectué en saison sèche. Il est plus laborieux en

forêt.

Préparation du sol :

Brûlis

Labour : Il est majoritairement effectué avec du petit outillage (houe). Dans la vallée de la Luala, sur le territoire

de Luozi il peut également être effectué grâce à la traction attelée.

Formation de billon : Ce travail est seulement effectué sur le territoire de Kimpese. En effet, sur le territoire de

Luozi, le travail du sol se limite à la formation de buttes.

Semis : le manioc est généralement planté sur les buttes afin de bénéficier d’un sol meuble et l’arachide entre

celles-ci afin de recouvrir le sol.

Plantation des boutures de manioc. : espacement de moins d'un mètre, soit pour un fort remplissage plus de

50 bottes/ha. (une botte = 50 tiges d’un mètre ~ 150 boutures de 30cm)

Semis d’arachide: graine par graine, soit pour un fort remplissage 150 kg/ha.

Sarclage : Effectué manuellement. Le premier est réalisé un mois après le semis, un second peut être réalisé

après la récolte de l'arachide. Il faut également noter qu’un travail conséquent de désherbage est effectué lors de

la récolte d’arachide.

Récolte de l’arachide (Semis + 3 mois) : Arrachage des pieds et collecte des gousses

A Luozi, les pieds sont arrachés puis laissés sécher sur le champ durant une à deux semaines. L’arachide est alors

commercialisée sèche. À Kimpese, l’arrachage et la récolte des gousses sont effectués le même jour. L’arachide

est commercialisée fraiche.

Récolte du manioc : déterrement des tubercules, pelage et transport.

Le transport du manioc depuis le champ jusqu’au lieu de rouissage (point d’eau) est toujours nécessaire.

Lorsque la parcelle est également dédiée à l'autoconsommation, une faible quantité est récoltée de manière

hebdomadaire dés la tubérisation. Cependant, la plus grande partie de la production est récoltée un à deux ans

après la mise en culture selon les variétés.

La culture de manioc peut constituer un garde-manger, voire un capital en terre. Ces différentes stratégies de récolte sont

observées en fonction des besoins des producteurs.

Conditionnement : rouissage, découpage et séchage des cossettes et mise en sacs.

Le rouissage est l’immersion des racines pelées durant 2 à 8 jours selon les variétés. Ce procédé est nécessaire

pour la majorité de variétés afin de décomposer les composés cyanés et rendre le manioc comestible. Les

modalités de rouissage ont une forte influence sur les qualités organoleptiques et nutritionnelles du manioc.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Économie de la production

Analyse des comptes de résultats

Le compte de résultat est établi pour un hectare de l’association culturale manioc-arachide. La culture est

conduite selon un itinéraire technique traditionnel. La production est évaluée à 12 tonnes de manioc frais, ce

qui d’après les conversion basée sur les bases de données d’Agrisud et les enquêtes équivaut à 2.7 tonnes de

cossettes; et à 52 sacs UPAK de cossette. La production d’arachide est de 520 kg de gousse ce qui équivaut à

270 kg d’arachide graine et donc a environ 1800 verres (0,15 kg/verre). Cette production a été valorisée au

prix bord champs. Les boutures et semences ont été valorisées au prix d’achat en période de semis. Les

hommes/jour (H/J) présentés ici représentent le nombre total d’hommes nécessaire par étape pour une surface

d’un ha. Il existe des différences dans les systèmes de culture, les deux types d’exploitations observés sur le

territoire de

Luozi sont présentés ici. Les charges représentent les dépenses réelles des exploitants.

Cas 1 : Double actif investissant son capital dans l’agriculture.

Il utilise un groupe de membres pour réaliser l’ensemble des travaux. En comptant les dépenses liées à leurs

salaires et repas, le coût est de 1500 FC/personne/jour.

Cas 2 : Exploitant pratiquant une agriculture vivrière.

Il emploie de la main d’œuvre salariée seulement pour les travaux conséquents : le défrichage, le sarclage et la

récolte. Pour l’ensemble des opérations, il s’appuie essentiellement sur la force de travail de sa famille qui est

composée de dix personnes. L’utilisation de cette main d’œuvre familiale ne représente aucun coût pour

l’exploitant.

Ses charges correspondent à l’emploi d’un groupe de membres de vingt personnes en complément de la main

d’œuvre familiale, pour les opérations de défriche de préparation du sol, de semis et la récolte de manioc.

Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée

De part les différents types de main d’œuvre utilisés, les deux cas présentent des coûts

différents qui se reflètent dans leurs marges brutes. En effet, elles représentent le différentiel

entre le produit et les charges (consommation intermédiaires et charges en personnel) de

l’exploitant.

On s’aperçoit que pour le cas 1, l’association manioc-arachide n’est pas rentable si l’ensemble de

la production est vendue à des prix bas.

En outre, il faut également noter que si le cas 2 présente des fortes marges brutes. Ces chiffres

sont peu envisageables dans la réalité. En effet, l’utilisation de la main d’œuvre uniquement

familiale ne permet généralement pas de cultiver plus de 50 ares.

Préparation

de la parcelle

29%

Semis

19% Sarclage

15% Récolte arachide

6%

Récolte et post

récolte manioc

19%

Boutures

de

Manioc

10%

Semences

Arachide

2%

Répartition des charges du système Manioc-Arachide

Cette répartition des coûts a été établi grâce à l’analyse de bases STE d’Agrisud. Elle représente une moyenne des dépenses

générées par la culture de Manioc.

Cas 1 Cas 2

Charges Valeur en Francs

Congolais

Main d'œuvre

salariée

H/J Opération

100 Défriche 150 000 120 000

50 Préparation du sol 75 000 30 000

100 Semis 150 000 120 000

75 Sarclage 112 500 0

25 Récolte arachide 37 500 0

50 Récolte manioc 75 000 30 000

50 Conditionnement

(Rouissage etc) 75 000 0

Total charges de main d'œuvre 675 000 300 000

Consommations

intermédiaires

Boutures Manioc (pour 50bottes) 100 000 100 000

Semences Arachide (135kg) 22 500 22 500

Total charges consommations intermédiaires 122 500 122 500

Total des charges 797 500 300 000

Production MANIOC cossette (en sac sucrière de 50kg) 52

Produit prix bas bord champ (8000/sac) 416 000 416000

Produit prix haut bord champ (12000/sac) 624 000 624000

Production ARACHIDES gousses (en sac bande verte de 700 verres) 2.6

Produit prix bas Arachide graines (100/verre) 180 000 180 000

Produit prix haut arachide graines (200/verre) 360 000 360 000

Valeur ajoutée prix bas 473 500 473 500

Marge brute prix bas -201 500 173 500

Valeur ajoutée prix haut 861 500 861 500

Marge brute prix haut 186 500 561 500

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 28: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 28

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Commercialisation du manioc

On distingue très clairement une période d’abondance à la fin de la saison C. Le principal

facteur explicatif est les conditions climatiques qui sont propices à la récolte et à la transformation

du manioc.

Le manioc est produit dans tout le territoire et par tous les producteurs. Il est vendu sous forme de manioc cossettes (rouies

puis séchées) à Kinshasa et Kimpese et sous forme de chikwangue (pâte de manioc cuite).

Lorsqu’il est produit sur le territoire de Luozi, le manioc est vendu principalement à Kinshasa et dans une moindre mesure à

Kimpese voir dans d’autres provinces de la République du Congo.

Le manioc produit sur le territoire de Kimpese est essentiellement

commercialisé à Kinshasa.

La construction du prix de gros du manioc nous montre une marge commerciale plus importante à

Kimpese qu’à Kinshasa (respectivement 21 % et 17 % par rapport au prix de gros), ce phénomène est

principalement expliqué par les forts coûts de transport et de dépôt à Kinshasa. La marge commerciale

correspond au total des marges prises par les acteurs de la commercialisation entre le prix bord champs et

le prix de gros sur le marché donné par rapport au prix total.

La proportion du prix bord champs par rapport au prix de gros diminue avec l’éloignement au village

(100 % au village, 75 % à Luozi, 48 % à Kimpese et 40 % à Kinshasa) et le coût du transport augmente

(16 % à Luozi, 28 % à Kimpese et 37 % à Kinshasa).

N

République du Congo République

du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Manioc(à la plus forte période de production)

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Séchage de manioc au champs, Adonis, Juillet 2011

Abondance

Rareté

Source: Obseco; Agrisud.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

Village Luozi Luozi Kimpese Kinshasa

9 %

21 %

17 %

Construction du prix de gros du Manioc Cosette(Pour un sac UPAK en période d'abondance)

Marges commerciales

Taxes liées à la vente

Coûts du Dépôt

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs Congolais

Adonis

Nous sommes dans l'incapacité

de fournir des quantités et pour

les prix le tableau illustre bien la

variabilité des prix.

Gabrielle

pas clair. qu'entendez-vous par"

moyennement" ?

quelles quantités ? quels prix ?

Page 29: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 29

Le manioc est vendu essentiellement sous forme de cossettes

séchées en sac de 50 kg, couramment appelés sacs UPAK. Les

schémas ci-contre présentent les principaux circuits de

commercialisation de ces sacs.

Cas 1. Ce circuit est emprunté pour de petites quantités de

cossettes, en moyenne d’un sac. Le producteur se déplace à

pied, au moyen d’un vélo ou encore en louant les services d’un

porteur à hauteur de 500FC/sac, jusqu’au marché rural

hebdomadaire. Les commerçants achètent une partie de leurs

marchandises sur ces marchés ruraux avant d’aller les vendre

sur les marchés à Kinshasa.

Cas 2. et 4. Les producteurs de Luozi et de Kimpese suivent

ce circuit en général lorsqu’ils ont une production suffisante à

écouler (plus de 10 sacs). Les coûts de transport étant plus

importants pour le producteur de Luozi, sa marge est plus

faible que celle du producteur de Kimpese.

Cas 3. Lorsque les commerçants se présentent directement

dans les villages, le producteur peut lui vendre des sacs. Il se

déplace alors jusqu’à Kinshasa, où il les revend à une « maman-

manœuvre ».

Cas 5. Le producteur sur le territoire de Luozi est susceptible

de s’arrêter au marché secondaire de Kimpese. En effet, les

prix de Kimpese sont parfois plus intéressants que ceux de

Kinshasa, relativement aux coûts supplémentaires engendrés

par le transport jusqu'à Kinshasa.

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Circuits de commercialisation du manioc

Analyse des marges :

La marge du producteur est plus importante lorsqu’il vend sur

les marchés de Kinshasa. Cependant pour que la marge soit

aussi importante que dans le cas 4 (11700 FC), le producteur

doit vendre plus de 10 sacs afin d’amortir les coûts de

transport.

D’après l’analyse le second marché le plus rémunérateur est

Kimpese. Néanmoins, il faut noter que le différence entre la

marge du producteur à Kimpese (cas 5) et au village (Cas 3)

n’est que de 800 FC. On peut donc penser qu’il est préférable

de vendre au village en période d’abondance puisque les prix

de la marchandise sont au plus bas et que les coûts de

transport grèvent la marge.

Les détaillantes semblent bénéficier d’une plus grande marge

par rapport aux grossistes et aux « mamans-manœuvre ». Cet

écart est probablement compensé par des quantités achetées

plus importantes pour ces deux derniers commerçants.

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

VILLAGE MARCHE RURAL MARCHE SECONDAIRE Kimpese

Grossiste

Maman Manœuvre

Producteur de la zone de Kimpese

Maman Manœuvre

Grossiste

MARCHE TERTIAIRE Kinshasa

Producteur de la zone de Luozi

11 000

2 300

11 700

25 000

CAS 4

7 000

2 300

15 700

25 000

CAS 2

CAS 2

8 000

CAS 3

8 000

CAS 5

1 200

1 200

8 800

17 000

15 000

7 000

2 300 700

25 000

25 000

1700 1200

28 000

8 000

11 000

2 300

3 700

25 000

17 000

550 450 18 000

18 000

300 1 000 2 700

22 000

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 10 000Fr

PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU MANIOC COSSETTE (pour un sac UPAK en période d’abondance)

12 500

CAS 1

15 000

2 500

Consommateur

Consommateur

Détaillant

Détaillant

28 000

7 500

36 000

500

Prix de vente conso: 22 000Fr

Prix de vente conso: 36 000Fr

NB: seuls les circuits jugés les plus représentatifs sont représentés ici..

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

Nous avons essayé de différencier les

cas par des flèches de couleurs

différentes mais cela faisait trop bariolé et

l’information était encore moins lisible.

Gabrielle

couleurs des flèches différentes pour

identifier les différents cas

Page 30: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 30

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Commercialisation de l’arachide graine

La construction du prix de gros de l’arachide nous montre une marge commerciale presque deux fois plus

importante à Kinshasa qu’à Kimpese (42 % du prix de gros à Kinshasa est composé de la marge

commerciale, 13 % du prix de gros à Kimpese est composé de la marge commerciale).

À Kimpese, le prix bord champs représente plus de la moitié du prix de gros (63 %), à Kinshasa il représente

45 % du prix de gros. Le coût du transport est équivalent pour Kimpese et Kinshasa.

Cette carte représente les flux d’arachide graine. Elle est équivalente à celle du manioc puisque l’arachide est semée

principalement en association avec le manioc, les bassins de production sont donc identiques. Pour la commercialisation,

les flux sont également similaires :

•un flux moyen du territoire de Luozi vers Kinshasa

•un flux faible du territoire de Luozi vers Kimpese et la République du Congo

•un flux moyen entre le territoire de Kimpese et Kinshasa

Les flux sont exprimés de manière qualitative, une quantification de ceux-ci est une chose très complexe.

Abondance

Rareté

Rareté

Abondance

N

République du Congo République

du Congo

20 km

Faible

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Arachide graine(à la plus forte période de production)

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Ce graphique représente l’évolution du prix de l’arachide gousse qui est semblable à celle de

l’arachide graine décrite dans cette partie. On observe ainsi une diminution du prix de l’arachide en

période de récolte avec une plus forte baisse en janvier-février, moment de la récolte de l’arachide

semée en association avec le manioc. Aussi, le prix remonte plus fortement en septembre-octobre

moment de rareté et de semis de l’arachide en association avec le manioc.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

Village Luozi Luozi Kimpese Kinshasa

14%

23%

42%

Construction du prix de gros de l'Arachide(Pour un sac bande verte en période d'abondance)

Marges commerciales

Taxes liées à la vente

Coûts du Dépôt

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs CongolaisAdonis

Nous ne sommes pas en capacité

d'estimer quantitativement les flux.

Gabrielle

pouvez-vous préciser les quantités ? ou

au moins donner un ordre de grandeur ?

Page 31: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 31

L’arachide suit quatre circuits de

commercialisation principaux, à l’échelle du

District des Cataractes. L’arachide est

commercialisée en gousse ou décortiquée en

graine dans de grands sacs de 150 kg dits

« bande-verte ». Les circuits suivants font

référence à l’arachide graine.

Cas 1 et 3. Lorsqu’un producteur a de

nombreux sacs d’arachides, il préfère se

rendre directement à Kinshasa pour les

vendre. Pour cela, il emmène des sacs

d’arachides et d’autres produits agricoles (un

producteur se déplace rarement pour un seul

type de produit). Il lui arrive de prendre les

sacs des voisins, le but étant d’optimiser le

coût du trajet, du séjour et du temps passé.

Cas 2. Les commerçants viennent au village

lors des fortes périodes de récolte pour

ensuite revendre les produits à Kinshasa.

Cas 4. Le producteur peut décider de vendre

à Kimpese à un commerçant pour limiter les

dépenses en transport et le temps passé. Ce

commerçant se chargera de vendre à

Kinshasa.

L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE

Circuits de commercialisation de l’arachide

Analyse des marges :

Il est plus rentable pour le producteur

d’aller vendre directement à Kinshasa, qu’il

soit du territoire de Luozi ou de Kimpese.

Mais il y a une mobilisation en temps non

prise en compte dans les calculs.

Pour les grossistes, il est plus rentable

d’aller chercher directement les produits

au village.

VILLAGE MARCHE RURAL MARCHE SECONDAIRE Kimpese

Grossiste

Détaillant

Consommateur

MARCHE TERTIAIRE Kinshasa

Producteur de la

zone de Luozi

Producteur de la zone de Kimpese

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 100 000Fr

PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE (pour un sac bande verte en période d’abondance)

8 000 3 800

142 200

CAS 1

154 000

70 000

CAS 2

70 000

18 000 3 800

132 200

CAS 3

154 000

16 000 1 900

94 100

CAS 4

112 000

70 000

18 000 3 800

62 200

150 000

154 000

8 000

29 200 4 800

154 000

154 000

1 800

33 200

189 000

Grossiste

Maman Manœuvre

189 000

103 100

292 600

500

Prix de vente conso: 292 600Fr

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

Page 32: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 32

Le Haricot (Phaseolus vulgaris)

Cette légumineuse annuelle est avant tout cultivée à des fins commerciales, même si

une petite partie de la production est dédiée à l’autoconsommation. Elle est souvent

décrite par les producteurs comme l’une des cultures les plus rentables du système de

production.

Sur le territoire de Luozi, elle sert de monnaie d’échange. À ce titre, elle est

fréquemment troquée contre du riz et peut servir à payer des services tels que le

labour par traction animale, ou même des soins médicaux.

Au vu des difficultés de gestion de la fertilité des sols, l’introduction de cette culture en

début et en fin de cycle de successions culturales peut être perçue comme une réponse

permettant d’améliorer la fertilité des sols.

Variétés : Il s’agit de variétés naines locales blanches et jaunes (Ntendezy).

Type de terrain et cycle de culture

Cette culture est présente sur de nombreux types de terrains : les vallées comme les coteaux. Elle est principalement mise en culture en

zone forestière, mais est également présente en zone de savane voire dans les zones marécageuses.

Il est possible de réaliser jusqu’à trois cycles de haricot sur une année, mais en général les producteurs en réalisent un à deux par an. Les

itinéraires techniques et les cycles de cultures sont quelque peu différents en fonction des terrains mis en culture :

En saison A ou B, le haricot est semé sur des pentes faibles et/ou dans les bas de pente. Dans la zone de Kimpese, lorsqu’il

est semé sur les bas de pente, il est fréquent que des billons soient formés.

Lorsque le haricot est mis en culture en saison C, les seuls terrains propres à la culture sont les terrains marécageux où un

labour ponctuel est effectué.

Les terrains forestiers, qui présentent une plus forte capacité à retenir l’eau, sont semés plus tardivement que les zones de

savane.

Besoins théoriques de la culture :

Température : entre 17.5 °C et 25 °C, optimale entre

20 °C et 22.5 °C.

Eau : de 300 mm à 400 mm. La sécheresse et l’excès d’eau

lui sont néfastes. Elle nécessite de l’eau en début de cycle.

Cependant après la floraison un excès d’eau rend la plante

plus sensible aux maladies.

Sol : léger à moyennement lourd, pH neutre et bien

drainé.

Durée du cycle : 75 jours

Haricots, Adonis, juin 2011

LE HARICOT

Système de culture

Légende: S: semis ; Sa: sarclage ; R: récolte

Mois

Saison culturale

Haricot saison A R SHaricot saison B S RHaricot saison C S R

Oct Nov Déc

Saison B Saison C Saison A

Mars Mai SeptJanv Févr Avril Juin Juil. Août

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 33: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 33

LE HARICOT

Système de culture

Successions et associations culturales :

Il existe différentes successions culturales possibles. Elles sont principalement fonction des zones mises en culture.

- Sur les zones de vallée ou de bas fond, le haricot peut être suivi de maraichage, ou d’une culture de Manioc.

- Sur les coteaux à forte pente, dans le territoire de Luozi, il est généralement mis en culture avec le pois

d’Angole,

Les rendements :

On observe une variation de rendement en fonction

de la période de mise en culture. Ainsi les rendements

de la saison B sont supérieurs à ceux de la saison A.

Mais c’est en saison C que l’on observe les meilleurs

rendements. Le haricot est semé dans les bas-fonds

hydromorphes qui gardent l’humidité pendant la plus

grande partie de la saison sèche.

Il existe une forte variabilité interannuelle. Cette

culture est qualifiée de capricieuse, car d’une année

sur l’autre, la production peut varier du simple au

triple.

Les rendements observés sur le territoire de Luozi

lors d’une bonne année de production sont de l’ordre

de 600 kg par ha. Pour une mauvaise année, les

rendements peuvent descendre jusqu’à 220 kg/ha.

Les facteurs limitants

Cette culture est affectée par un problème de fonte des semis dû à un excès d’humidité.

Elle subit également des attaques d’insectes qui endommagent les feuilles et génèrent une baisse de rendement

Le manque d’eau entraine de fortes baisses de rendement surtout pour le haricot cultivé en saison B.

Parcelle de haricots, Adonis, Juillet 2011.

Bords de la rivière Luozi, Adonis, Juillet 2011.

Itinéraire traditionnel en culture pure

Préparation du sol : défriche/brûlis

Labour sur toute la superficie (manuellement ou avec la

traction attelée) ; labour localisé (travail manuel)

Semis : effectué graine par graine de manière aléatoire

Note : Une étape de gardiennage peut être nécessaire depuis la sortie des cotylédons

jusqu’à la sortie des premières feuilles pour éviter que la culture soit piquetée par les

oiseaux.

Sarclage : (Semis + 1 mois)

Effectué manuellement

Récolte : (quand les pieds sont secs)

Coupe des pieds

Battage (Effectué au champ si le risque de vol est inexistant. S’il y a

risque de vol : battage du pied entier au village)

Conditionnement : Vannage

Mise en sac

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

Pourquoi pas, elle donne , en extrapolant

la moyenne des résultats collectés sur

toutes les périodes, 300kg/ha. Ce qui est

dans la fourchette que l'on donne et qui

donc n'invalide pas nos chiffres.

Notre méthode d'enquête qualitative

donnent des résultats probablement

moins précis que les vôtres mais pas

moins sûrs. Ils permettent au moins

d'avoir un ordre de grandeur.

De plus nos résultats d’enquête sont sur

Luozi et la base STE de PADDAFAC est

sur Kimpese.

Gabrielle

Pourquoi ne pas utilisé les rendement

observé sur la base STE de PADDAFAC

?

Page 34: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 34

LE HARICOT

Économie de la production Défriche

21%

Semis

34%

Sarclage

26%

Récolte

9%

Semences

10%

Répartition des charges

Analyse des comptes

d’exploitations :

Le compte d’exploitation suivant est établi sur

0.5 ha cultivé en zone de forêt. Cela signifie

qu’il y a peu de préparation du sol.

Le produit est calculé en prenant en compte le

prix bord champs. Au vu de la faible variation

de ce prix au cours de l’année, il s’agit du prix

moyen.

Le rendement du haricot quant à lui varie

fortement d’une année sur l’autre, c’est

pourquoi nous avons choisi de présenter une

année à forts rendements dite « bonne

récolte » et une année à faibles rendements

dite « mauvaise récolte ».

Le cas présenté est un exploitant pratiquant

une agriculture vivrière.

La main-d'œuvre salariée a été utilisée

seulement pour effectuer les gros travaux tels

que la défriche et le semis.

Produit échangé (valeur commerciale au village)

Haricot (valeur commerciale :

prix bord champs)

1 verre de riz importé

équivaut à 275FC

1 verre

équivaut entre 150

à 250 FC

3 verres de riz local

équivalent entre 350 à 600 FC

2 verres

équivalent entre

300 à 500 FC

Labour (traction animale) pour

¼ ha

équivaut à 20 000 FC

100 à 120 verres

équivalent entre

16 500 à

275 000 FC

La valeur du haricot troqué

En général, la valeur monétaire du produit échangé et la valeur de la quantité de

haricot troquée sont équivalentes pour le producteur.

De plus, le troc est souvent effectué en période d’abondance au cours de laquelle la

valeur bord champs du haricot est au plus bas. Cette pratique présente donc un

intérêt pour le producteur qui ne doit pas se déplacer.

Battage au champ des pieds de haricot, Agrisud, 2011

Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée

La plupart des producteurs achètent une partie des semences,

ces charges sont donc comprises dans la valeur ajoutée. La

comparaison d’une « bonne année » et « mauvaise année »

montre qu’une diminution du rendement de 60% aura pour

conséquence une diminution de la valeur ajoutée de 70 % et de

80% de la marge brute.

L’analyse montre que si l’on emploi pour toute les opérations de

la main-d'œuvre salariée au cours d’une mauvaise année de

production, le système ne serait probablement pas rentable. La

marge brute serait surement négative.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Charges Valeur en

Franc

Congolais

Main

d'œuvre

Nbre H/jour Opérations

30 Défriche 15 000

40 Semis 30 000

30 Sarclage 0

10 Récolte 0

Total charge main d'œuvre 45 000

Semences 24 000

Total des charges consommation

intermédiaire 24 000

Quantité produite

(bonne récolte = 3 sacs bande verte)) 304 kg

PRODUITS (200fr/verre) 320 000

Valeur ajoutée 296 000

Marge brute 251 000

Quantité produite

(mauvaise récolte = 1 sac bande verte) 114 kg

PRODUITS (200fr/verre) 120 000

Valeur ajoutée 96 000

Marge brute 51 000

La répartition des charges fait référence à un itinéraire technique classique que l’on retrouve chez

la plupart des exploitants.

Page 35: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 35

0

500

1000

1500

2000

janv mars mai juil sept nov

FC/kg

Evolution du prix détail du haricot

2008

2009

2010

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Haricot(à la plus forte période de production)

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Les prix du haricot sont relativement constants sur une année, le haricot étant un produit sec qui se

conserve bien. On observe une nette augmentation du prix sur les trois dernières années : prix moyen

autour de 1 000 FC/kg en 2008, 1 300 FC/kg en 2009 et 1 700 FC/kg en 2010.

Ceci peut être expliqué entre autres par l’inflation qu’a connu le franc congolais (en 2008, 1 USD

équivaut à 530 FC ; en 2010, 1 USD équivaut à 920 FC).

L’augmentation du prix de gros du haricot est proportionnelle aux coûts de transport et de dépôts

normalement croissants avec la distance village-Kinshasa.

La marge commerciale est la plus forte à Kinshasa, elle représente 29% du prix de gros.

Le haricot est produit dans presque toutes les zones, ce qui semble normal puisqu’il s’agit d’une culture très

rentable les bonnes années de production. La grande majorité de la production est destinée à Kinshasa. Il faut

remarquer un flux moyen en provenance du territoire de Luozi et en direction de Matadi.

LE HARICOT

Commercialisation

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

Village Luozi Luozi Kimpese Kinshasa

12%

25%29%

Construction du prix de gros de l'Haricot(Pour un sac bande verte en période d'abondance)

Marge commerciale

Taxes liées à la vente

Coûts du Dépôt

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs Congolais

Page 36: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Le haricot suit quatre circuits de

commercialisation principaux, à l’échelle du

district des Cataractes. Il est commercialisé sec,

dans de grands sacs de 150 kg dits « bande-

verte », mais l’unité de vente la plus répandue

sur les marchés de gros est le « verre

plastique ». Quatre des circuits de

commercialisation les plus fréquemment utilisés

sont présentés.

Cas 1. et 3. Lorsqu’un producteur fait une

bonne récolte, de l’ordre de 5 à 7 sacs, il préfère

se rendre lui-même à Kinshasa pour augmenter

sa marge. C’est aussi l’occasion pour lui, grâce

aux bénéfices importants dégagés par les

haricots, d’acheter des biens de consommation

que l’on ne trouve qu’à la capitale pour les

revendre au village.

Cas 2. En juillet-août, période de récolte dans la

vallée de la Luala sur le territoire de Luozi, les

commerçants affluent dans les villages pour

acheter des haricots. Ils se rendent ensuite

essentiellement à Kinshasa qui propose les prix

les plus élevés.

Cas 4. Le producteur du territoire de Luozi

peut s’arrêter à Kimpese pour limiter les

dépenses de transport et vendre au niveau d’un

parking à Kimpese, à un commerçant. Il se rend

sur un marché tertiaire, via de gros camions

faisant la navette entre Kinshasa et Matadi.

LE HARICOT

Circuits de commercialisation

Analyse des marges :

La marge du grossiste est plus grande lorsqu’il

s’approvisionne directement au village.

C’est à Kinshasa que la marge du producteur

est la plus élevée, mais le différentiel entre

Kinshasa (cas 3) et Kimpese (cas 4) n’est que de

10 000 FC.

Ainsi, par rapport aux contraintes de

déplacement jusque Kinshasa, le producteur

serait plus avantagé de vendre à Kimpese.

Notons que les marges des mamans manœuvres

sont plus faibes que celles des grossistes.

Page 36

VILLAGE MARCHE RURAL MARCHE SECONDAIRE Kimpese

Grossiste

Détaillant

Consommateur

MARCHE TERTIAIRE Kinshasa

Producteur de la

zone de Kimpese

Producteur de la

zone de Luozi

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 100 000Fr

PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’HARICOT (pour un sac bande verte en période d’abondance)

12 000 3 800

215 200

CAS 1

231 000

140 000

140 000

CAS 2

23 000 3 800

204 200

CAS 3

231 000

17 000 1 900

191 100

210 000

CAS 4

140 000

23 000 3 800

64 200

231 000

210 000

12 000

4 200 4 800

231 000

231 000

1 800 19 900

252 700

252 700

39 400

292 600

Grossiste

Maman Manœuvre

500

Prix de vente conso: 292 600Fr

.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

Page 37: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 37

L‘OIGNON

Système de culture

L’oignon (Allium cepa L.) L’oignon est une culture maraîchère, qui procure des revenus importants aussi bien aux producteurs qu’à la population active non agricole autour des bassins de

production. L’argent permet notamment de financer la rentrée scolaire.

Cette culture génère un fort engouement de la part des saisonniers : des actifs et des étudiants surtout, qui habitent en ville et qui cultivent en saison sèche

l’oignon sur des terres qu’ils louent aux villageois. Ce phénomène se vérifie particulièrement dans la zone périurbaine de Kimpese. Cela génère de nouveaux

revenus liés à la location des terres, mais aussi des conflits fonciers.

Variétés :

Texas grano (jaune) : mauvaise conservation, mais moins sujets aux

maladies

Red Créole : conservation moyenne

Violet de Galmi : bonne conservation, très sujette aux attaques parasitaires.

Type de terrain :

Nécessitant beaucoup d’eau, l’oignon se cultive dans les bas fonds à proximité d’un point d’eau pour faciliter l’arrosage essentiellement

manuel. Des zones sont parfois équipées de systèmes d’irrigation.

Besoins théoriques de la culture

Température : Idéale en dessous de 35 °C, au-delà, à 35-40 °C, le cycle de culture se

raccourcit et la bulbification est précoce.

Eau : Environ ½ litre/jour/m² depuis la croissance des feuilles jusqu’au grossissement

du bulbe. Pendant la maturation du bulbe, 2 à 3 semaines avant la récolte, l’oignon

nécessite moins d’eau voire aucun arrosage.

Sol : Tout type de sol, mais pas les milieux trop acides. Les pH favorables sont situés

entre 5,5 et 7,5.

Plates bandes d’oignons à Kimpese, Adonis, Juillet 2011

Légende:

P : Préparation du sol

S : Semis

R : Récolte

Pp : Pépinière

Sa : Sarclage

D : Démariage

B : Binage

A : Arrosage

Succession culturale

L’oignon est cultivé dans les bas fonds en friches qui

sont inondés en saison des pluies. Le plus souvent,

aucune culture ne suit ni ne précède l’oignon.

Oignon rouge, Adonis, Juillet 2011

Durée du cycle : 3 à 4 mois

10 20 30 10 20 30 10 20 30 10 20 30 10 20 30 10 20 30 10 20 30

Saison culturale

S D B B B B

A A A A A A A A A A A

Sa Sa Sa Sa

D B B

Rq A A A A A A A

Sa Sa Sa

P

A

Pp

ROignon Jaune

Mois

Oignon Rouge P R

Saison B Saison C Saison A

OctAoûtJuil.MaiAvril SeptJuin

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 38: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 38

L‘OIGNON

Système de culture

Remarque :

Sur la zone de Kimpese, l’influence d’Agrisud sur les pratiques culturales est visible :

- l’écobuage est remplacé par un enfouissement profond de la matière organique,

- des pépinières sur pilotis sont mises en place

Semis en pépinière :

Le semis-direct n’est pas le seul ITK (itinéraire technique)

pour la culture d’oignon, elle se fait aussi en pépinière. Le

principal intérêt de cette technique est de concentrer les

travaux durant les premiers stades de l’oignon sur une petite

surface, réduisant ainsi le temps de travail. Le repiquage a lieu

un mois après le semis. Le repiquage permet de déclencher

plus facilement le bulbage.

L’utilisation d’intrants :

Sur ce point, les deux territoires diffèrent. Sur la zone de

Luozi, les producteurs n’appliquent que peu ou pas d’intrant.

Notons qu’on ne trouve quasiment pas de produits

phytosanitaires dans les magasins de la cité de Luozi. Dans la

zone de Kimpese, les producteurs en utilisent beaucoup,

parfois même abusivement. Dans cette zone, ce sont des

engrais tels que du NPK et de l’urée qui sont utilisés : toutes

les 2 semaines, un traitement préventif est appliqué.

Facteurs limitants

L’oignon est très sensible aux maladies fongiques et virales

transmises par les insectes comme les thrips.

Lors de la maturation et du stockage, « la pourriture » des bulbes

cause des pertes.

Les récoltes subissent aussi les vols.

Pulvérisation des oignons, Adonis, Juillet 2011

Oignons verts récoltés, Adonis.; Juillet 2011

Itinéraire technique pour une parcelle en semis-direct

Défriche de la parcelle : coupe des herbes Labour : cette tâche se fait manuellement

« Écobuage » : remise des herbes sur la parcelle sous forme d’andains, ajout d’une fine

couche de terre et brûlage des herbes

Préparation des plates bandes de 10x1m.

Semis-direct : sur la moitié de la surface préparée, on sème les graines

Démariage : après 30 à 40 jours on enlève des oignons pour éclaircir les planches semées puis on les repique sur la deuxième partie de la parcelle.

Arrosage : chaque jour, chaque plate bande reçoit 4 à 6 arrosoirs (soit 6 à 9 litres par m2).

Sarclage cette étape est répétée 5 fois durant le cycle de culture. Il s’agit de désherber entre les lignes d’oignon.

Binage : il consiste en un léger travail entre les lignes à l’aide d’une binette pour éviter la formation d’une croûte de battance et donc faciliter l’infiltration de l’eau toutes les deux semaines.

Gardiennage : on surveille les parcelles nuit et jour pour éviter les vols durant les 2 mois précédant la récolte.

Séchage : 1 semaine avant la récolte l’arrosage est stoppé pour permettre aux oignons de sécher.

Récolte : arrachage des bulbes, coupe des feuilles et mise en filets. Les oignons récoltés précocement peuvent être conditionnés en bottes avec leurs feuilles.

Rendements

En moyenne : 100 g semés = entre 6 à 10 filets = entre

250 et 400 kg

Les rendements peuvent cependant être inférieurs à 6 filets pour

100g lorsque la culture subit des dommages par les maladies et

ravageurs.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 39: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 39

L‘OIGNON

Économie de la production

Analyse du compte

d’exploitation

Le compte d’exploitation ci-contre a été réalisé

pour un exploitant moyen du territoire de

Songololo qui sème 600 grammes d’oignons sur

150 m².

Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée

La marge brute reflète la situation réelle de cet exploitant qui ici n’a aucune charge de main d’œuvre puisqu’il utilise les

membres de sa famille pour toutes les tâches. Ce qui explique que la valeur ajoutée et la marge brute sont les mêmes.

La comparaison rareté/abondance permet de comprendre l’influence du prix sur les gains du producteur, mais il est

assez rare qu’un exploitant puisse conserver toute sa production et attendre des prix plus élevés. Ainsi, le plus souvent,

les oignons sont vendus de septembre à novembre en période d’abondance.

La répartition des charges fait référence à un itinéraire technique classique que

l’on retrouve chez la plupart des exploitants.

Les charges de la « pépinière » font référence au sarclage, binage et arrosage

des plates bandes de pépinières.

La préparation de la parcelle comprend les tâches de défriche et de

préparation du sol, soit un travail de la terre et la mise en place des plates-

bandes.

Les opérations sont les tâches de sarclage, d’arrosage, de binage et de buttage.

Ce sont ces travaux les plus coûteux en main d’œuvre qui sont généralement

effectués par les membres de la famille de l’exploitant.

La surveillance est effectuée jour et nuit pendant 60 jours avant la récolte par

2 personnes.

Arrosage des oignons, Adonis, Juillet 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Charges Valeur en

Francs

Congolais

Main d'œuvre

Nbre

H/jour Opérations

4 Défriche 0

10 Préparation du sol 0

3 Pépinière 0

12 Préparation des plates-

B 0

1 Repiquage 0

20 Sarclage 0

6 Binage 0

32 Arrosage (100j) 0

10 Récolte 0

120 Surveillance 0

Total charge main d'œuvre 0

Consommations

intermédiaires

Semences 54 000

NPK 6 000

Urée 3 400

Insecticide 19 000

Total charges consommations intermédiaires 82 400

Total des charges 82 400

Quantité produites ( filet ) 40

PRODUITS ( Prix haut bord champ = 50 000fr/filet) 2 000 000

Valeur ajoutée 1 917 600

Marge Brute 1 1 917 600

PRODUITS ( Prix bas bord champ = 25 000fr/filet) 1 000 000

Valeur ajoutée 917 600

Marge brute 917 600

Pépinière

1%

Préparation de

la parcelle

11%

Opérations

14%

Récolte

1%

Surveillance

50%

Semences

15%

Intrants

8%

Répartition des charges

Page 40: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 40

L‘OIGNON

Commercialisation

(à Kinshasa)

La culture de l’oignon est pratiquée essentiellement sur le territoire de Songololo et plus précisément dans les villages

périphériques de Kimpese. Sur le territoire de Luozi, la production d’oignons est beaucoup moins importante et localisée

seulement sur certains villages.

La quasi-totalité de la production d’oignon est envoyée à Kinshasa pour y être consommée ou pour être revendue au

Congo-Brazzaville.

C’est en début de saison sèche que les prix sont au plus hauts (2500 FC/kg), juste avant la période de

récolte (septembre — octobre), où l’abondance des oignons sur le marché fait chuter le prix à 1000

FC/kg.

En effet, les producteurs rencontrent quelques difficultés liées au stockage de l’oignon durant la saison des

pluies, ce qui les contraint à vendre leur production dés la récolte. De plus, les frais de scolarité imposent

des besoins de trésorerie conséquents dès le mois de septembre, ce qui ne permet pas aux producteurs

d’attendre de meilleurs prix.

L’essentiel de la production du territoire de Songololo part à Kinshasa pour y être vendu du fait de la demande qui y

est très importante. Ceci peut expliquer les faibles marges commerciales réalisées à Kimpese.

À Kinshasa, les marges effectuées sur ce produit représentent presque 40 % du prix de gros. Ceci peut s’expliquer de

deux façons : soit la filière de l’oignon utilise plus d’intermédiaires que les autres produits, soit les intermédiaires

traditionnels se rémunèrent mieux sur l’oignon en jouant sur la variation des prix d’une période à l’autre.

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Oignon(à la plus forte période de production)

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

Village Kimpese Kimpese Kinshasa

6%

37%

Construction du prix de gros de l'Oignon(Pour un filet en période d'abondance)

Marges commerciales

Taxes liées à la vente

Coûts du Dépôt

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs Congolais

Page 41: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

L‘OIGNON

Circuits de commercialisation

Page 41

L’oignon est conditionné en filet de 40 kg environ.

Cas 1. En période de rareté, au mois d’août et

décembre surtout, les commerçants et même les

« mamans-manœuvres », se rendent sur les lieux

de productions pour rechercher la marchandise

qu’ils pourront vendre à des prix élevés sur les

marchés tertiaires.

Cas 2. En pleine période de récolte en octobre, les

producteurs préfèrent se rendre eux-mêmes à

Kinshasa avec la totalité de leur récolte pour la

vendre.

Cas 3. Une petite partie des oignons en

provenance de Luozi est écoulés à Kinshasa, via

Kimpese. Le producteur vend sa marchandise à un

commerçant qui se rend à Kinshasa le plus souvent.

Cas 4. Une autre partie des oignons de Luozi est

envoyée au Congo voisin, à Brazzaville, via un

commerçant en général. Les producteurs ne

préfèrent pas s’aventurer sur un terrain inconnu

pour vendre leurs marchandises et préfèrent

passer par des intermédiaires qui connaissent bien

la ville.

Analyse des marges :

Pour maximiser sa marge, le producteur doit

préférentiellement vendre ses oignons sur les

marchés tertiaires sans passer par un

intermédiaire.

La marge pour un producteur de Kimpese prend

68 % entre le village et Kinshasa. Alors que pour

un producteur de Luozi, la marge prend 20 %

entre le village et Kimpese.

La marge des « mamans-manœuvres » est très

faible en période d’abondance de l’oignon

lorsqu’elles achètent leurs oignons aux

producteurs à Kinshasa. En revanche, les

détaillantes ont une marge d’environ 10 500 FC

par filets d’oignons.

VILLAGE MARCHE RURAL MARCHE SECONDAIRE Kimpese

Consommateur

MARCHE TERTIAIRE Kinshasa +Brazzaville

Grossiste

Producteur de la zone de Kimpese

Producteur de la zone de Luozi

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 10 000Fr

PINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’OIGNON (pour un filet en période d’abondance)

19 000

CAS 1

19 000

3 000

2 800

32 200

CAS 2

38 000

19 000

3 000

2 800

13 200

35 000

19 000

CAS 4

19 000

Détaillant Brazza

5 500

700

15 800

CAS 3

22 000

19 000

12 000

19 000

50 000

50 000

NO

50 000

22 000

3 000

3 100

9 900

38 000

38 000

1 800 200

40 000

Grossiste

Maman Manœuvre

Maman Manœuvre

Détaillant

40 000

10 500

51 000

500

Prix de vente conso: 51 000Fr

NO : Non Observé

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

Page 42: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 42

Champ de riz au milieu d'une galerie forestière, Agrisud, 2011

Type de terrain :

Le riz est mis en culture dans les zones montagneuses du

territoire de Luozi. On le trouve dans les bas fonds sur de la

forêt défrichée où l’on a laissé les palmiers : « les palmeraies ».

Besoins théoriques de la culture

Température : optimale entre 25 et 30 °C

Eau : nécessite entre 1000 et 1800 mm d’eau pour tout le cycle

Sol : riche et meuble avec une bonne capacité aux champs, car le riz est

particulièrement sujet à la sécheresse

Variétés et cycle cultural

Les variétés cultivées sont des variétés non améliorées de riz pluvial. On distingue deux types de variétés en

fonction de la durée de leur cycle :

Les précoces qui ont un cycle de 2 mois ½ avec lesquelles il est possible de réaliser 2 cycles culturaux

dans une année.

Les tardives qui ont un cycle de 4 mois.

Succession culturale

Le riz est cultivé en culture pure le plus souvent, avant

une culture de manioc.

Jachère (3-5 ans) Riz Manioc Jachère… Rendement

Lors d’une bonne année, 1 ha peut produire jusque 4,8 tonnes de riz paddy, soit

30 sacs bandes vertes de 160 kg.

Lors des années sèches on peut descendre jusque 1,6 tonne, soit 10 sacs bande

verte.

Les rendements observés sont de l’ordre de 15-20 sacs bande-verte récoltés

pour 1 sac semé.

Facteurs limitants

Les oiseaux et les ravageurs attaquent les parcelles au moment du semis et de l’épiaison

réduisant parfois à néant les rendements. Les producteurs doivent donc surveiller les

parcelles pendant plus d’un mois avant la récolte.

Les sécheresses affectent aussi les rendements.

Culture de riz pluvial - Territoire de Luozi, Agrisud, 2011

Le riz (Oryza sativa)

C’est une culture vivrière qui, après le manioc, constitue un aliment de base.

Le riz produit est surtout autoconsommé, mais il fait aussi l’objet de vente

sur le territoire de Luozi uniquement. Il est également utilisé comme monnaie

d’échange dans le troc.

LE RIZ

Système de culture

Légende: P: préparation du sol ; S: semis ; Sa: sarclage ; R: récolte

Mois

Saison culturale

Sa

SaRiz - 2 cycles

R

S1P

S2 R2

Saison B Saison C Saison A

Riz - 1 cycleR

P S

Juil. Août Sept Oct Nov DécJanv Févr Mars Avril Mai Juin

Itinéraire traditionnel Défriche : coupe des herbes et dessouchage

Préparation du sol : brûlis et labour localisé

Semis : semis-direct en poquets dispersés (écartement de 30 x 30 cm). 5 à 7

graines par poquet.

Gardiennage jusqu’à la germination

Sarclage : effectué manuellement un mois après le semis.

Gardiennage du riz de l’épiaison jusqu’à la récolte

Démariage du riz : occasionnel, au cas où toutes les graines germent et sont

trop serrées

Récolte du riz : coupe des épis puis battage aux champs

Décorticage du riz : manuel en le pilant ou mécanique à l’aide d’une

décortiqueuse

Conditionnement : séchage puis mise en sac

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

Nous avons mis en évidence deux

phases de gardiennage pour protéger la

récolte des ravageur au moment de la

germination et de l'épiaison.

Gabrielle

il y a gardiennage non ?

Page 43: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 43

Défriche

12% Semis

8%

Gardiennage

19%

Sarclage

7%

Récolte

36%

Semences

18%

Répartition des charges

Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée

Ce compte d’exploitation met en évidence les répercussions économiques des mauvaises années de récolte

provoquées par un manque et un retard des pluies. Les mauvaises années, le produit est divisé par trois, comme la

récolte.

La valeur ajoutée est égale au produit car aucune consommation intermédiaire n’est nécessaire. La marge brute ne

valorise pas la main d’œuvre familiale qui correspond au gardiennage et équivaut à 100 000 FC.

Pour l’analyse de la répartition des charges, on valorise toutes les charges qu’impliquent un itinéraire

technique type.

La récolte et le gardiennage sont les plus coûteux en main d’œuvre et représentent 56 % des charges

pour cette culture.

Analyse du compte d’exploitation

Le compte d’exploitation a été réalisé pour 1 ha de riz cultivé par un exploitant misant sur les cultures de rente.

Il n’utilise que de la main-d'œuvre salariée. Seul le gardiennage est effectué par lui-même.

Les semences de riz ne sont pas valorisées, car elles sont retenues sur la récolte précédente.

Les produits tiennent compte de la stratégie de vente du producteur : sur 30 sacs de riz récoltés, le producteur

en vendra 25. Il en garde 5 pour sa propre consommation. Sur les 25, 5 sacs seront vendus paddy et les 20

restants seront décortiqués. A 20 sacs de riz paddy correspondent à environ 15 sacs de riz décortiqué.

Le décorticage : augmenter la valeur du riz

Le riz se conserve mieux lorsqu'il n’est pas décortiqué. Le riz réservé à l’autoconsommation du

ménage est donc pilé au fur et à mesure.

Lorsqu’il est destiné à la vente, le décorticage permet d’augmenter la valeur du riz. Le

décorticage est pourtant rarement de bonne qualité : il laisse des grains mal décortiqués et des

brisures, ce qui limite l’augmentation du prix de vente.

Habituellement, cette transformation est effectuée manuellement, mais pour de grandes

quantités (5 à 10 sacs bandes vertes) elle pourra être faite par une décortiqueuse moyennant

9000 FC par sac.

Les décortiqueuses datent de la période où la compagnie italo-zaïroise faisait payer ce service.

Aujourd’hui, on n’en compte plus qu’une à Luozi et environ quatre à Nkundi.

Champ de riz, Agrisud, 2011 Champ de riz, Agrisud, 2011

LE RIZ

Économie de la production

Charges Valeur en

Franc

Congolais

Main d'œuvre

Nbre H/jour Opérations

40 Défriche 60 000

25 Semis 37 500

65 Gardiennage 0

25 Sarclage 37 500

120 Récolte 180 000

Total charge main d'œuvre 315 000

Semences 0

Total des charges en intrants 0

Quantité produite (bonne récolte) 30 sacs

PRODUITS 1 650 000

Valeur ajoutée 1 650 000

Marge brute 1 335 000

Quantité produite (mauvaise récolte) 10 sacs

PRODUITS 546 000

Valeur ajoutée 546 000

Marge brute 231 000

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

Comme l'indique la légende en dessous, il

s'agit d'un itinéraire type, donc un cas

particulier mais semblable à ce qui est fait

en général.

Gabrielle

vrai pour quel cas analysé ?? bonne ou

mauvaise récolte ? ou c'est une moyenne

? à préciser

Page 44: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

LE RIZ

Commercialisation

Page 44

Périodicité des prix de détail

Le prix du riz évolue selon qu’il soit décortiqué ou non, selon les périodes d’abondance et de rareté

et selon le lieu de vente. Le riz local se vend au verre.

Abondance : mai/juin/juillet/août

Rareté : septembre/octobre/novembre

Village Luozi

Riz décortiqué (1 verre)

Rareté 200 225

Abondance 150 175

Riz non décortiqué

Rareté 400f/3 verres

Abondance 300 f/3 verres

Concurrence avec le riz importé

Le riz local et importé ne semble pas être en concurrence, puisque le riz local est moins cher que le riz

importé vendu à 300 FC le verre à Luozi. D’autre part, le riz local est apprécié par la population pour ses

qualités gustatives et nutritives. En revanche sur le plan culinaire, le riz importé est préféré, car la meilleure

qualité du décorticage permet d’avoir un riz plus blanc et une cuisson plus homogène. De plus la production

sur le territoire est trop faible pour répondre à la demande. Cela n’empêche pas le riz importé d’inonder le

marché, trois mois après la récolte du riz, les stocks sont épuisés et l'on n’en trouve plus sur les marchés.

Le riz troqué

Le riz est une monnaie d’échange utilisée dans le troc. Soit il est échangé contre des produits manufacturés

soit contre des produits agricoles.

200 verres = 1 pièce de vêtement

40 verres = 1 litre de pétrole

3 verres = 2 verres de haricots

Il existe également du troc que l’on pourrait nommer « troc spéculatif ».

Certains producteurs, commerçants ou autres échangent du riz local ayant une faible valeur sur le marché

(225 FC) et le troquent contre des haricots à d’autres producteurs de la vallée de Nkundi. Les haricots

troqués, 2 verres contre 3 de riz, sont revendus sur les marchés secondaires (Kimpese) ou tertiaires

(Kinshasa) au moment où les prix sont au plus hauts : 350 – 400 FC le verre.

Le prix le plus élevé est celui de la cité de Luozi. Cependant, la hausse du prix est expliquée par les

coûts de transports et non par les marges commerciales. Cela signifie que le riz n’est pas sujet à une

forte spéculation de la part des commerçants comme l’est le haricot par exemple.

Le riz n’est produit que sur le territoire de Luozi dans les zones montagneuses vers Kintete et Sundi Mamba

et dans la vallée de Luala au niveau de Nkundi. Où on peut trouver quatre décortiqueuses.

La production de riz est majoritairement consommée sur ce même territoire, mais de petites quantités sont

envoyées vers le Congo Brazzaville et la ville de Matadi.

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Riz(à la plus forte période de production – carte schématique)

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

Village - Territoire deLuozi

Luozi

8%

Construction du prix de gros du Riz(Pour un sac UPAK en période d'abondance)

Marges commerciales

Taxes liées à la vente

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs Congolais

Adonis

D'après nos enquêtes auprès des

transporteurs, des producteurs et autre

voilà ce qui en ait ressorti ! Maintenant

nous n'avons pas de chiffres pour dire ou

contre dire ni appuyer en terme de

quantité ou surface.

La relation entre quantités produites et

nombre de décortiqueuses n’est pas si

évidente car il y a eu divers projets

rizicoles à Nkundi qui n’ont pas été

présents dans les autres zones.

Gabrielle

Attention à Nkundi forte production d'où 4

décortiqueuses

Page 45: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 45

LE RIZ

Commercialisation

La production de riz local n’est pas bien

valorisée par le prix du marché, c’est

pourquoi le riz local ne se commercialise

pas au-delà du fleuve.

Cas 1. Dans le premier cas, le

commerçant se déplace au village pour

acheter le riz qui est vendu la plupart du

temps sous forme paddy.

Cas 2. Dans le deuxième cas, le

producteur décide de se rendre lui-

même à pied jusqu’à Luozi, avec une

petite quantité de riz décortiqué

manuellement. Il n’a donc pas de coût de

transport.

Analyse des marges :

Il est plus intéressant, au vu des marges,

que le producteur décortique le riz pour

augmenter sa valeur sur le marché et qu’il

l’écoule sur le marché de la cité Luozi,

centre de consommation où le riz local

est apprécié et vendu plus cher qu’au

village.

Vendeuse de riz à Luozi, Adonis, Juil. 11

VILLAGE MARCHE RURAL Luozi

Consommateur

Commerçant

Producteur de la

zone de Luozi

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 10 000Fr

PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU RIZ DECORTIQUE (pour un sac UPAK en période d’abondance)

22 500

CAS 1

22 500

26 250

CAS 2

26 250

22 500

5 000

100

2 400

30 000

26 250

100

2 400

30 000

Commerçant

Prix de vente conso: 30 000Fr

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

Page 46: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 46

LE POIS D’ANGOLE

Système de culture Le Pois d’Angole (Cajanus cajan)

Cette légumineuse bisannuelle est présente sur les deux territoires. Elle est principalement cultivée à des fins

d’autoconsommation et les quantités mises sur le marché sont faibles.

Cependant le pois d’angole a une forte importance pour les exploitants, qui le considère comme une culture de

soudure. Sa culture a également pour fonction d’occuper des terres afin de maintenir un droit sur celles-ci. Enfin

cette plante est peu exigeante, ce qui permet de valoriser les terrains les plus impropres aux cultures.

En fonction de la période de l’année, elle est commercialisée sous forme de gousses à écosser ou de grains secs.

Variétés

La couleur des fleurs (jaunes et rouges) et le nombre de grains par gousse (généralement plus de 3) sont

caractéristiques des variétés bicolores.

Types de terrain et associations culturales :

Dans la zone étudiée, le pois d’angole est toujours cultivé en association culturale et n’est jamais la culture principale. La zone sur laquelle il est cultivé dépend de

la culture avec laquelle il est associé.

Sur les deux territoires, il est fréquemment mis en association avec le manioc et est donc présent sur le même type de zone topographique. Il est semé

simultanément au manioc, soit au mois d’octobre (saison A).

Sur le territoire de Luozi, le pois est également mis en association essentiellement avec le haricot, mais aussi avec le maïs. Ces associations sont principalement

effectuées sur les coteaux à forte pente.

Il existe différents espacements selon sa fonction. Il est fréquent que le pois ne serve qu’à délimiter la parcelle, la densité de pois est dans ce cas très faible.

Dans d’autres systèmes, le pois est semé en poquet en association avec le manioc. Les poquets de pois sont alors espacés de deux mètres sur un.

Besoins théoriques de la culture :

Eau : 1000 à 2000 mm. Il craint l’excès d’eau et l’eau stagnante.

Sol : meuble, tolère alcalinité et la salinité

Adaptabilité : à une très large gamme de sols, supporte les vertisols

Durée du cycle : 10 mois

Propriété de la culture : Sa capacité de fixation de l’azote ainsi que son système de développement racinaire

permettent de valoriser les terrains les moins propices à la culture.

Cycle de culture

Légende: S : semis ; Sa : sarclage ; R : récolte

Mois

Saison culturale

S Sa

R

DécJanv Févr Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct Nov

Pois d'Angol

Saison B Saison C Saison A

Pois d’Angole au champ, Adonis, Juil. 11

Pois d’Angole en fleur, Adonis, Juil. 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 47: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

LE POIS D’ANGOLE

Système de culture

Page 47

Rendement

Lorsqu’il est associé avec le haricot, les

rendements de pois d’Angole sont de

l’ordre de 400 à 600 kg à l’hectare.

Lorsqu’il est associé au manioc, les

rendements sont d’environ 220 kg/ha.

Il semble qu’il n’y ait pas de facteurs

limitants cette culture.

Évolution du prix du pois

Le pois est présent sur le marché entre juillet et décembre. Durant la période de récolte en août, le pois est vendu « frais » en

gousse et l’unité de vente est le tas (un tas correspond à une grosse poignée).

Lorsque la quantité de pois présente sur le marché est faible, ce qui correspond au début de la période de récolte (fin juillet),

le prix du tas est de 200 FC. Alors qu’en pleine période d’abondance (août) un tas vaut 100 FC.

Dés le mois de septembre, le pois est vendu sous forme de grains secs. L’unité de vente est alors le verre (200g). Le prix

moyen est de 150 FC le verre, soit 750 FC le kg.

Il existe différents systèmes de culture du pois d’Angole. Ci-après est présenté celui

dans lequel le pois présente la plus forte densité de peuplement. Lorsqu'il est mis

avec le manioc, l’itinéraire technique est semblable mais la densité de peuplement est

beaucoup plus faible.

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLALOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

N

République du Congo République

du Congo

20 km

Principaux bassins de production du Pois Cajan(à la plus forte période de production)

Faible

Itinéraire traditionnel Pois d’Angole-Haricot

Défriche

« Écobuage » : Amoncellement d’herbe pour former des billons (longueur 1-2m)

Formation d’une cape de terre au sommet des billons

Mise à feu des billons

Mélange de la terre et des cendres

Semis simultané du pois d’Angole et du haricot :

En poquet, de 3 à 4 graines, espacées de 70 cm à 1 m pour le pois d’Angole

Graine par graine, avec des espacements de 20 cm pour le haricot

Sarclage : (Semis + 1 mois) Effectué manuellement

Récolte du haricot (Semis + 3 mois)

Récolte du pois d’Angole : (Semis + 10 mois)

Coupe de l’arbuste, récolte des gousses sèches

Une partie de la production est également récoltée lorsque les gousses sont

fraiches.

Conditionnement : les pois sont éventuellement écossés

Pois d’Angole en association avec du

manioc, Adonis, Juil. 11 Pois d’Angole, Adonis, Juil. 11 Gousses de pois d’Angole, Adonis, Juil. 11 Pois d’Angole écossé, Adonis, Juil. 11

Le pois est présent sur tout le bassin de production des Cataractes, mais n’est que très peu commercialisé.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 48: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Galerie forestière, Agrisud, 2011

L‘HUILE DE PALME

Système de culture

Variétés

Les palmiers présents dans les forêts sont des variétés

traditionnelles (Dura). Il est possible de trouver quelques

pieds améliorés (Tenera) issus de projets de reboisement

qui ont été menés dans la zone rurale de Luozi, impulsés

notamment par le PRODAF (Projet Agricole et Forestier).

Besoins théoriques de la culture

Température : 18 °C à 34 °C

Eau : 1 800 mm d’eau par an, bien répartie sur

toute l’année

Sol : Un sol meuble, profond ; à exclure les sols

gravillonaires ou trop argileux et les sables purs. Le

palmier est très sensible à la composition chimique

du sol.

Cycle de production

Un palmier de variété locale commence à produire ses premiers régimes à partir de

la quatrième année, et ce, jusqu’à une trentaine d’années. Chaque année, le palmier

produit en moyenne 1,25 régime par cycle, à raison de 3 cycles par an soient 3,75

régimes par an. Le premier cycle, le plus productif, commence en novembre pour se

terminer en mars. Le deuxième cycle commence en avril pour se terminer en

octobre. La maturation des régimes est échelonnée sur la durée du cycle. Les cycles

de production sont liés à la pluie, ainsi il y a plus de régimes en saison des pluies

qu’en saison sèche.

La gestion des forêts et des sites de

transformation :

Les palmiers ne font pas l’objet de plantation. Les arbres poussent

naturellement dans les forêts de bas fonds. Les exploitants favorisent la

croissance des palmiers. En effet, lors de la défriche des forêts pour la mise

en culture, ils prennent le soin de les laisser. On observe ainsi des forêts

améliorées ou « forêts à palmiers » où la densité de palmiers présents est

importante.

Chaque clan du village possède ses parcelles forestières et son site de

transformation. Cependant, l’accès aux palmiers n’est vraisemblablement pas

réglementé et les exploitants peuvent couper autant de régimes que leur

permet leur force de travail.

La transformation repose sur un travail d’entraide : des hommes se

réunissent et travaillent mutuellement les uns pour les autres. Les hommes

qui travaillent autour d’un même site ne doivent pas nécessairement

appartenir au clan qui a aménagé le site pour pouvoir l’utiliser. Si le site subit

des dommages, alors le chef du clan est tenu de les réparer avec la

participation des utilisateurs. Les personnes appartenant au clan ne payent

pas pour transformer, mais ils cotisent pour le renouvellement du matériel.

Les personnes n’appartenant pas au clan payent 2l d’huile par jour pour la

transformation, mais ne payent pas pour le renouvellement du matériel.

Le palmier à huile (Elaeis guineensis)

Le palmier à huile est présent naturellement dans les forêts-galeries des zones

de montagne. Il est exploité de manière clanique tant pour la coupe des régimes

que pour l’extraction de l’huile.

Noix de palme, Agrisud, 2011

Page 48 Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Page 49: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Rendements

Par an, un palmier de variété locale produit entre 2 et 5 régimes. Un régime de 15 kg donne de

1500 à 4000 noix.

Pour remplir un fût de 200 kg, 15 à 20 régimes sont nécessaires. Un fût de noix donne un

bidon de 25l d’huile. (Taux d’extraction : 11 % du poids du régime frais)

En période de forte production : un coupeur moyen peut extraire 200 l d’huile, pour 1 semaine

de coupe, 1 semaine de ramassage et 1 semaine de transformation (entraide : il ne transforme

pas que son huile) Soit en moyenne 600 l/an = 24 bidons/an

En période de faible production : un coupeur peut faire 50l en 3 semaines.

Facteurs limitants

La production de certains exploitants est limitée par leur capacité de stockage, restreinte par

la disponibilité de bidons.

Certains feux de brousse peuvent endommager des palmiers en production réduisant ainsi la

récolte.

L’huile de palme non raffinée (orange) est tirée de la pulpe du fruit. Les amandes sont jetées

et non utilisées pour la fabrication d’huile de palmiste, le matériel et les techniques n’étant

pas présents.

L‘HUILE DE PALME

Système de culture et économie de la production

Coupe

31 %

Ramassage

62%

Extraction

de l’huile

6%

Répartition des charges

Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée : Le compte de résultat est basé sur un coupeur travaillant une année entière, soit 50 fûts de noix produits et 800

arbres montés.

La valeur ajoutée et la marge brute sont identiques au produit car il n’y a aucune consommation intermédiaire et

la main d’œuvre valorisée ici est essentiellement familiale.

Page 49

Pour l’analyse de la répartition des

charges, on valorise toutes les charges

qu’impliquent un itinéraire technique

type. La charge la plus importante est

le ramassage puisque c’est celle où le

plus de main-d'œuvre est utilisée.

L’extraction de l’huile prend peu de

temps et est réalisée grâce à de

l’entraide.

Site de transformation, Adonis, Juil. 11

La conservation :

L’huile de palme se conserve

assez bien en bidon pendant

environ 4 mois, après cette

durée il y a une perte de qualité

de l’huile. Les producteurs

doivent donc jouer entre la

durée de conservation et la

qualité de l’huile

Itinéraire traditionnel

Débroussaillage : coupe des herbes autour du pied de l’arbre pour faciliter

l’accès aux arbres et la récolte des noix

Récolte : un grimpeur monte sur l’arbre à l’aide d’un cerceau et coupe les régimes

mûrs. Un bon grimpeur peut monter jusqu’à 20 arbres par jour.

Ramassage : cette tâche, longue et difficile, est effectuée par un groupe de

femmes payé par le coupeur. Les noix sont séparées des régimes au pied de l’arbre

puis sont amenées au site de transformation.

En général, une ou deux femmes sont utilisées et payées 5 l d’huile pour le

transport d’un fût de noix.

Pressage des fruits :

Cuisson des noix

Premier pressage dans un fût métallique relié à un rotor

Collecte de la première huile

Deuxième pressage avec de l’eau bouillante pour faciliter l’extraction, cette 2e

huile est déversée dans un bassin de décantation

Après décantation cette deuxième huile est récupérée, bouillie pour retirer les

impuretés et finalement collectée

Note : La transformation nécessite de grandes quantités d’eau. C'est pourquoi elle

est toujours effectuée aux abords d’une source d’eau.

Les sous produits (la coquille et l’amande de la noix) sont peu utilisés, ils sont

donnés aux animaux, notamment aux porcs.

Conditionnement : L’huile est conditionnée dans des bidons de 25 l.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Charges Valeur en Franc

Congolais

Main d'œuvre

Nbre H/jour Opérations

20 Coupe 40 000

40 Ramassage 80 000

4 Extraction de l'huile 8 000

Total charge main d'œuvre 128 000

Quantité produite 50 bidons de 25l

PRODUITS (prix période d'abondance; bidon=11 000) 550 000

Valeur ajoutée 550 000

Marge brute 550 000

PRODUITS (prix période de rareté; bidon=18 000) 900 000

Valeur ajoutée 900 000

Marge brute 900 000

Page 50: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 50

L‘HUILE DE PALME

Commercialisation

L’huile de palme connait une forte augmentation de ses prix de gros entre le marché de Luozi et

celui de Kimpese. Ceci est principalement dû à la marge commerciale qui est de 35 % du prix de

gros à Kimpese est de 26 % à Kinshasa. La marge prise par les acteurs de la commercialisation est

en proportion plus importante à Kimpese qu’à Kinshasa. La différence s’explique au niveau de

l’approvisionnement : le marché de Kimpese s’approvisionne essentiellement en huile de Luozi alors

que le marché de Kinshasa a plusieurs sources d’approvisionnement en huile. Les commerçants de

Kimpese seraient donc en position de force pour augmenter leur marge.

L’huile de palme est une caractéristique de la zone de montagne du territoire de Luozi (Sundi Mamba -Kintete). Elle

est principalement vendue à Kimpese puis à Luozi et Kinshasa. Une petite partie est vendue en République Populaire

du Congo du fait de la proximité du pays avec les zones de productions.

N

République du Congo

République du Congo

20 km

MAFUILU

KIBUNZI

DIVAGAMENE

KIMGUAMBA

LUKOKO

LUOZI

BETELEMI

KIBUSI

NKUNDI

SUNDI MAMBA

NSONA

MBANZA NGOYO

KINTETE

MBIONGO

NKENGE

NSUNDI NSANGU

MBANZA TADI

MBANZA BULU

KINGILA

BANDAKANI

LUFUKU

LUNANA

BIDI

KINSHASA

MATADI

KIYALA

KIMPESE

KIANDU

DIBU

KILUEKALUMUENO

NKONDO

KITOBOLA

LOMBOFUESE

KIDADA

KIASUNGUA

NKUMBA

CHANTIER MALELE

KUMBI

VALLANKALANGA

NSUMBA

SANZIKWA

NGOMBE

KIMBEMBA

Flux de commercialisation

Faible Moyen Fort

Bassins de productionLégende

Faible Moyen Fort

Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Huile de Palme(à la plus forte période de production)

ANGOLA

Régime, Adonis, Juil. 11 Site de transformation, Agrisud, 2011

Palmiers à Huile, Adonis, Juil. 11 Site de transformation, Agrisud, 2011 Palmiers à huile, Agrisud, 2011

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

Village Luozi Luozi Kimpese Kinshasa

4%

35%

26%

Construction du prix de gros de l'Huile de Palme(Pour un bidon de 25L en période d'abondance)

Marges commerciales

Taxes liées à la vente

Coûts du Dépôt

Coûts de Transport

Prix bord champ

Francs Congolais

Page 51: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 51

Trois cas sont détaillés dans ce schéma.

Cas 1 : le producteur vend son huile

directement à Luozi. Pour cela, il se

déplace la plupart du temps à pied ou à

vélo ce qui limite le nombre de bidons

transportés.

Cas 2 : le producteur vend son huile à

Kimpese. Pour cela il doit prendre un

moyen de transport pour y aller

(minibus, camion…) les quantités

transportées sont donc plus importantes.

Souvent le producteur en profite pour

vendre d’autres produits et revenir avec

des produits manufacturés de la ville.

Cas 3 : Le producteur vend son huile au

village à un grossiste qui se charge de la

vendre à Kinshasa. Le dernier cas se

produit quand le producteur a besoin de

liquidité. Cela se comprend, car c’est le

cas où il gagne le moins d’argent (8 000

FC par bidon de 25L).

L‘HUILE DE PALME

Circuits de commercialisation

Analyse des marges :

Aller vendre directement à Kimpese

est le plus rentable pour un

producteur puisqu’il gagne 13900

FC. Mais aller à Kimpese représente

un coût en temps et un coût de

déplacement qu’il faut mettre en

rapport avec la productivité de sa

journée de travail s’il reste au

village.

VILLAGE MARCHE RURAL MARCHE SECONDAIRE Kimpese

Détaillant

MARCHE TERTIAIRE Kinshasa

Détaillant

Détaillant Producteur de la

zone de Luozi

Prix de vente

Marge

Coûts de commercialisation (Taxes, Stockage, Manutentionnaires)

Coûts de transport du sac

Prix d’achat

10000

10000

10000

10000

Légende

1cm 10 000Fr

PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’HUILE DE PALME (pour un bidon de 25L en période d’abondance)

10 000

CAS 1

10 000

3 000 1 100

13 900

CAS 2

18 000

8 000

CAS 3

8 000

18 000

450 550

19 000

19 000

400

6 650

26 250

Grossiste 8 000

5 000

2 100

4 900

20 000

20 000

1 800 5 00

22 300

Maman

Manœuvre

Maman

Manœuvre

Consommateur

Consommateur

Consommateur

22 300

17 000

37 500

500

10 000

100

7 400

17 500

Prix de vente conso: 17 500Fr

Prix de vente conso: 2 6 250Fr

Prix de vente conso: 37 5 00Fr

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu

donné sont identiques.

• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas

pris en compte.

• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.

• Le prix de vente est en gras.

• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix

indiqué,

Page 52: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Page 52

Les filières prioritaires

Manioc – Arachide

Diffuser des variétés améliorées de manioc

Haricot

Favoriser l’utilisation de bio-pesticides pour lutter contre les insectes

ravageurs (ex: solution à base de piment)

Oignon

Développer cette culture sur le territoire de Luozi

Développer des filières vers le Congo Brazzaville pour contourner la

concurrence des oignons de Kimpese à Kinshasa

Mettre en place des techniques de conservation de l’oignon pour pouvoir

stocker la production et la vendre à des prix plus élevés en période de

rareté.

Appuis techniques pour une gestion raisonnée des intrants et diffusion

des biopesticides

Huile de palme

Introduire des variétés améliorées (Tenera) pour augmenter les

rendements

Moderniser et rénover les sites de transformation par notamment le

remplacement des pièces métalliques : les fûts et les axes

Mettre en place des techniques permettant d’extraire l’huile palmiste

Riz pluvial

Combinaison variétale: mélange entre variétés résistantes à la sécheresse

et variétés plus productives pour réduire la vulnérabilité des exploitations

face aux aléas climatiques et stabiliser les rendements.

Mettre en place des décortiqueuses dans les zones rurales du territoire

de Luozi pour faciliter l’accès à ces outils et augmenter la capacité et la

qualité du décorticage. Ceci permettrait de mieux valoriser le riz et ainsi

d’inciter les exploitants à la production.

Développer l’élevage

Étudier les potentialités de mise en place d’une filière de produits carnés

Former aux techniques d’élevage des animaux

Diffuser la pratique de la claustration pour permettre de lever certaines

contraintes et de développer l’interaction entre l’élevage et les pratiques

culturales: réutilisation des sous produits d’élevage, affouragement avec les résidus

culturaux (ex: pailles de riz), contrôles des maladies et des reproductions, etc.

Foresteries et arboricultures

fruitières Former aux pratiques de l’agroforesterie

Proposer d’autres essences fruitières

pour enrichir les forêts, favoriser la

reforestation et diversifier les productions

(ex: espèce tropical de noyer: le badamier)

Etudier les potentialités de mise en place

d’une filière bois pour la construction et la

production d’énergie

Améliorer la commercialisation des denrées agricoles

Réhabiliter les pistes vers Kimpese et vers la République du Congo

Mise en place d’un embarcadère flottant pour faciliter l’amarrage du bac en

période d’étiage (action déjà entreprise par Agrisud)

Mettre en place un Comité de gestion du Bac composé d’interprofessions pour

responsabiliser les acteurs usagers du Bac à participer à son bon fonctionnement

Renforcer la création des organisations professionnelles et

interprofessionnelles pour faciliter l’évacuation des produits agricoles

Favoriser la diffusion de l’information des prix sur les marchés notamment ceux

de Brazzaville, aux producteurs.

Développer les flux de commercialisation vers Brazzaville pour lever la

dépendance au marché de Kinshasa :

- Informer les producteurs du fonctionnement des marchés en République du

Congo pour leur permettre de se rendre plus facilement, sans appréhension, sur

ces marchés

- Favoriser la communication entre les producteurs et les acteurs des filières de

commercialisation vers Brazzaville.

Les observations et analyses faites au cours du diagnostic permettent de proposer des axes d’interventions pour le projet PADDALU, débuté en novembre 2010.

De manière générale, les conditions agronomiques et climatiques de la zone d’étude sont favorables à la diffusion des pratiques agro-écologiques, qui permettraient un développement économique des exploitations

familiales durable et respectueux de l’environnement. Celles-ci sont applicables aux cultures maraîchères, vivrières et fruitières.

L’appui à la création d’organisations de producteurs s’avère aussi être un levier important pour le développement agricole de la région en terme de stratégies de commercialisation de leurs produits et d’influence

politique et économique au sein des filières agricoles.

Ci-dessous, dans les cadres thématiques, nous proposons des axes d’intervention plus techniques.

Promouvoir la traction animale

Former à l’entretien et au dressage des

animaux de trait.

Créer des organisations de producteurs

de type CUMA pour la mutualisation du

matériel et des animaux de traction pour

amortir plus facilement les coûts engendrés.

AXES D’INTERVENTION PROPOSÉS POUR LE PROJET PADDALU

Améliorer la fertilité des sols

Aider à la régénération du couvert forestier pour maintenir une fertilité à long

terme à l’échelle d’un territoire

Diffusion de techniques d’amélioration de la fertilité à court et longs termes à

l’échelle de la parcelle

Coucher de soleil, Adonis, Juin 11

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

Adonis

Avec le recul je vois bien l'utilité de faire une telle

slide. Mais loin du terrain, et maintenant à d'autres

préoccupation je ne suis plus en mesure de

réfléchir correctement sur l'économie de ces

cultures.

De plus les comptes d'exploitation sont difficiles à

extrapoler, ils donnent un ordre d'idées mais je

crains qu'on ne puisse en tirer de réelle

conclusions. 1ha ce n'est pas une bonne surface

de comparaison, très peu d'exploitant cultive sur un

ha, ça risque de biaiser l'analyse.

Gabrielle

Il serait intéressant de reprendre l'économie de

chaque spéculations sur une page (une page

précédente), en la remettant à un surface identique

(ha) et en comparant + conclusions.

Adonis

Nous ne pensons pas avoir assez bien compris le

système d'élevage pour aller plus loin dans les

recommandations,

Gabrielle

être plus précis dans l'élevage

Page 53: Diagnostic agraire et études filières · les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi. Élaboration des questionnaires et guides d·entretien La première

Cette étude a été réalisée de juin à juillet 2011 par le groupe Adonis, composé de huit étudiants

de l’ISTOM (École d’ingénieurs en Agro-développement International) :

• Agnès Delefortrie

• Julien Gries

• Alicia Lengronne

• Johanne Lhomme

• Agnalys Michaud

• Camille Moulard

• Quentin Satgé

• Laura Smee

Elle a vu le jour grâce au soutien de M. Marc Oswald, tuteur du groupe Adonis et professeur à l’ISTOM et avec l’appui de toute l’équipe

d’Agrisud International au Bas-Congo. Nous tenons particulièrement à remercier M. Cédric Armien, Melle Sophie Christophe et tous les

collaborateurs de Luozi et de Kimpese.

Nous voulons également remercier Syngenta et Quenthial. pour leur soutien financier,

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ANNEXE

LES INDICATEURS DE LA TYPOLOGIE

Le temps dédié à l’activité agricole : certains actifs considèrent l’agriculture comme un complément de revenu. Nous avons donc discerné les exploitants en fonction du temps dédié aux activités agricoles par rapport aux autres activités.

Le revenu agricole par rapport au revenu du ménage : il révèle l’importance de l’activité agricole pour le ménage.

La capacité de mise en culture : elle reflète le capital et les moyens dont dispose un exploitant. Elle est révélée à travers la surface mise en culture.

La surface de manioc en saison A : La culture de manioc est réalisée par l’ensemble des producteurs et peut être considérée comme une culture vivrière tout comme une culture de rente. En outre, les contraintes climatiques, la surface de manioc mise en culture est toujours plus importante en saison A. C’est pourquoi cet indicateur est révélateur des moyens et de la stratégie de chaque catégorie d’exploitant. Cet indicateur permet également de révéler la capacité de mise en culture.

La proportion de manioc vendue par rapport à la proportion autoconsommée : elle reflète également les moyens et les stratégies de chaque catégorie d’exploitant.

Le capital disponible sur l’exploitation : il permet de révéler la logique d’investissement et de capitalisation des exploitants. Il faut distinguer deux types de capital. Le petit capital composé de petits ruminants qui constitue un capital sur pieds auquel l’exploitant peut avoir recours en cas de besoins. Le gros capital, principalement les bœufs de traction, qui constituent un investissement puisque leur location génère un revenu.

Le type de main d’œuvre utilisée : il permet de révéler les ressources économiques des exploitants, et ainsi de voir s’ils possèdent une logique de captation du travail ou de maximisation de la ressource familiale.

La location de leur force de travail : cet indicateur révèle également les ressources économiques que possède l’exploitant et la stratégie qu’il lui est préférable d’adopter. On peut penser qu’il aura intérêt à louer sa force de travail si, de par sa faible capacité de mise en culture, la rémunération de sa journée de travail sur son exploitation est plus faible que celle d’une journée de travail à l’extérieur.

Sur le territoire de Luozi, l’appartenance à un groupe de membres révèle également une logique de capitalisation (cf. page 16).

La stratégie de commercialisation : elle permet de révéler les ressources financières dont dispose l’exploitant. Elle comporte deux indicateurs :

• la fréquence de déplacement sur les marchés les plus rémunérateurs. Elle est en lien direct avec la quantité de produits à vendre, puisqu’en dessous de dix sacs le coût de transport est plus cher.

• la fréquence avec laquelle il réalise des stockages spéculatifs.

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes

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TABLEAU DE SYNTHÈSE DE LA TYPOLOGIE

INDICATEURS

Double actif

investissant son

capital dans

l'agriculture

Exploitant misant sur

les cultures de rente

Exploitant

pratiquant une

agriculture vivrière

Exploitant de

subsistance

Double actif dont

l'agriculture est un

complément de

revenu

Temps passé pour l'activité agricole Non agri. > agri. Non agri. < agri. Non agri. < agri. 100 % agri. Non agri. > agri.

Revenus agricoles/revenus du ménage 50 % < revenus agri<

80 % 80 %< revenus agri< 100 % 100 % 100 % revenus agri < 50 %

Capacité de mise en culture forte forte faible limitée par le nombre

d'actifs familiaux moyenne

Superficie de manioc en saison A > 2ha > 2ha 50 ares à 1ha 25 à 50 ares environ 1ha

Capital

animal

Petit capital (Porcs et chèvres) possible + + + + + + + +

Gros capital (bœufs de traction, utilisation de

tracteur) + + + + + + — +

Proportion de manioc vendu/autoconsommé V > A V > A V >= A V < A V >= A

Main d'œuvre

utilisée

MO salariée Pour l'ensemble des

travaux

Pour les gros travaux, voir

pour l'ensemble des

travaux

Pour les gros travaux Jamais Pour les gros travaux

MO familiale et entraide Très rarement Pour tous les travaux Pour tous les travaux Pour tous les travaux Pour tous les travaux

Location de sa force de travail (membre

ou travailleur indépendant) Jamais Jamais Régulièrement

Dépends de sa force de

travail Jamais

Stratégie de

commercialisation

Stockage spéculatif + + + + + + + — +

Possibilité de se déplacer sur les marchés

les plus rémunérateurs + + + + + + + + — +

ANNEXE

Présentation de la zone d’étude Typologie des producteurs Le système de commercialisation Axes d’interventions Etudes des filières par spéculation Méthodologie Annexes