Traitement d’un carcinome d’origine annexielle eccrine du menton

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H78 JDIP 2012 Dermatologie chirurgicale P26 Traitement d’un carcinome d’origine annexielle eccrine du menton A. Claeys , J. Charles, I. Templier, M.-T. Leccia Service de dermatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France Auteur correspondant. Mots clés : Carcinome annexiel eccrine ; Menton Introduction.— Le traitement des carcinomes d’origine annexielle est essentiellement chirurgical, mais leur rareté rend difficile l’instauration de recommandations thérapeutiques bien définies. Voici la prise en charge chirurgicale d’une lésion mentonnière de ce type. Matériel et méthodes.— Patiente de 50 ans, sans antécédent ni traitement particulier. Apparition d’une lésion mentonnière gauche il y a 1 an, augmentation rapide de taille depuis 3 mois (Fig. 1) : 1,7 cm, nodulaire, infiltrée, avec des télangiectasies. Devant l’aspect et la fréquence, la première hypothèse était celle d’un carcinome basocellulaire. Mais la biopsie a corrigé le diagnostic en faveur d’un carcinome d’origine annexielle eccrine. Absence d’adénopathie cervicale. Figure 1. Résultats.— Tumeur classée à haut risque de récidive, plus de part la nature et la taille que la localisation (zone à risque moyen). Pré- sentation en RCP. Décision d’exérèse chirurgicale en deux temps opératoires, avec des marges latérales de 6 à 10 mm allant au mini- mum jusqu’à l’aponévrose. Risques anatomiques : sortie du nerf V3 mais qui est éloigné. Risques esthétiques : respecter l’orifice buccal, et éviter de franchir la branche horizontale de la mandibule lors de la réparation. Histologie de l’exérèse initiale avec marges latérales de 6 mm : carcinome à différentiation annexielle eccrine, extensiondermique latérale bien au-delà du secteur macroscopiquement surélevé de l’épiderme. Marge latérale : exérèse semblant complète mais infra- millimétrique (0,3 mm) entre 9 et 11 h. Marge profonde : section atteignant le plan musculaire, bien à distance de la tumeur. Indication d’exérèse complémentaire avec marges de 5 mm sur l’ensemble de la périphérie, et 7 à 8 mm entre 9 et 11 h : absence de reliquat tumoral sur l’histologie. Réparation par un double lambeau d’avancement cutané, celui jugal prédominant nettement sur celui mentonnier. Bonne évolution cicatricielle à trois mois (Fig. 2). Figure 2. Discussion.— Intérêt de la biopsie : confirmer le diagnostic tumo- ral avant de se lancer dans une réparation cutanée complexe, et comme ici corriger le diagnostic, le tout permettant d’adapter la prise en charge chirurgicale. Extension tumorale majorée par rapport à la clinique, favorisant des exérèses incomplètes et motivant des marges larges : préférer 1 cm latéralement et jusqu’à l’aponévrose au minimum en profondeur. Tumeur à haut risque de récidive locale, mais avec risque méta- statique possible. Décision d’une surveillance clinique trimestrielle et paraclinique (échographie ganglionnaire cervicale) semestrielle pendant deux ans, puis clinique semestrielle pendant trois ans, puis annuelle à vie. Conclusion.— Absence de référentiel de prise en charge chirurgicale pour ces carcinomes d’origine annexielle du fait de leur rareté. Nécessité d’une exérèse large latéralement et en profondeur. Bonne indication de la chirurgie de Mohs. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.04.126 P27 Intérêt des traitements combinés pour le mélanome de Dubreuilh : à propos de 6 cas A. Gey , O. Cogrel , A.-L. Pham-Ledard , P. Guillot , M.-S. Doutre , M. Beylot-Barry Service de dermatologie, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Auteur correspondant. Mots clés : Chirurgie ; Mélanome de Dubreuilh ; Traitement adjuvant Introduction.— Le mélanome de Dubreuilh (MD) est un défi thé- rapeutique. Les marges recommandées sont difficiles à respecter lorsque la lésion est de grande taille notamment au visage ou chez des sujets très âgés. Les traitements non invasifs par imiquimod ou radiothérapie sont une alternative thérapeutique lorsque la chi- rurgie est impossible ou refusée mais ne sont pas encore validés en première intention en monothérapie. Nous présentons 6 patients traités par l’association chirurgie—imiquimod ou radiothérapie. Matériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 6 cas présentant un MD du visage traités par chirurgie (histologie 3D) et par imiquimod ou radiothérapie entre septembre 2008 et février 2012. Résultats.— Cas 1.— Mme N. 85 ans, MD aile du nez gauche 0,9 cm, berges positives mais reprise délabrante. Traitement par imiquimod 1/j pendant 2 mois. Pas de récidive à 2,5 ans.

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ots clés : Carcinome annexiel eccrine ; Mentonntroduction.— Le traitement des carcinomes d’origine annexiellest essentiellement chirurgical, mais leur rareté rend difficile’instauration de recommandations thérapeutiques bien définies.oici la prise en charge chirurgicale d’une lésion mentonnière dee type.atériel et méthodes.— Patiente de 50 ans, sans antécédenti traitement particulier. Apparition d’une lésion mentonnièreauche il y a 1 an, augmentation rapide de taille depuis 3 mois (Fig.) : 1,7 cm, nodulaire, infiltrée, avec des télangiectasies. Devant’aspect et la fréquence, la première hypothèse était celle d’unarcinome basocellulaire. Mais la biopsie a corrigé le diagnosticn faveur d’un carcinome d’origine annexielle eccrine. Absence’adénopathie cervicale.

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ndication de la chirurgie de Mohs.

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27ntérêt des traitements combinés pour le

élanome de Dubreuilh : à propos de 6 cas. Gey ∗, O. Cogrel , A.-L. Pham-Ledard , P. Guillot , M.-S. Doutre ,. Beylot-Barry

Service de dermatologie, hôpital Haut-Lévêque, CHU deordeaux, Bordeaux, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Chirurgie ; Mélanome de Dubreuilh ; Traitementdjuvantntroduction.— Le mélanome de Dubreuilh (MD) est un défi thé-apeutique. Les marges recommandées sont difficiles à respecterorsque la lésion est de grande taille notamment au visage ou chezes sujets très âgés. Les traitements non invasifs par imiquimodu radiothérapie sont une alternative thérapeutique lorsque la chi-urgie est impossible ou refusée mais ne sont pas encore validésn première intention en monothérapie. Nous présentons 6 patientsraités par l’association chirurgie—imiquimod ou radiothérapie.atériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 6 casrésentant un MD du visage traités par chirurgie (histologie 3D) etar imiquimod ou radiothérapie entre septembre 2008 et février012.ésultats.—

as 1.— Mme N. 85 ans, MD aile du nez gauche 0,9 cm, bergesositives mais reprise délabrante. Traitement par imiquimod 1/jendant 2 mois. Pas de récidive à 2,5 ans.