Madame Bovary de Gustave Flaubert Flaubert [éd. … Gustave...my work has acquired for myself, as...

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    Madame Bovary : moeurs de province

    parFlaubert

    [éd. par Claudine Gothot-Mersch,...]

    Première partie

    I

    A Marie-Antoine-Jules Senard

    MEMBRE DU BARREAUDE PARIS EX-PRESIDENT DEL’ASSEMBLEE NATIONALEET ANCIEN MINISTRE DEL’INTERIEUR

    Cher et illustre ami,

    Permettez-moi d’inscrire vo-tre nom en tête de ce livre et au-dessus même de sa dédicace; carc’est à vous, surtout, que j’en doisla publication. En passant parvotre magnifique plaidoirie, monoeuvre a acquis pour moi-mêmecomme une autorité imprévue.Acceptez donc ici l’hommage dema gratitude, qui, si grandequ’elle puisse être, ne sera jamaisà la hauteur de votre éloquenceet de votre dévouement.

    GUSTAVE FLAUBERT

    Paris, 12 avril 1857

    A Louis Bouilhet

    Madame Bovaryby

    Gustave Flaubert

    November, 2000 [Etext#2413]

    [Most recently updated Septem-ber 4, 2002]

    *** Start of Project GutenbergEtext, Madame Bovary, byGustave Flaubert ***

    Translated from the Frenchby Eleanor Marx-Aveling

    To Marie-Antoine-JulesSenard Member of the Paris Bar,Ex-President of the National As-sembly, and Former Minister ofthe Interior Dear and IllustriousFriend, Permit me to inscribeyour name at the head of thisbook, and above its dedication;for it is to you, before all, that Iowe its publication. Readingover your magnificent defence,my work has acquired for myself,as it were, an unexpected author-ity.

    Accept, then, here, the hom-age of my gratitude, which, howgreat soever it is, will never at-tain the height of your eloquenceand your devotion.

    Gustave Flaubert Paris, 12April 1857

    MADAME BOVARY

    MADAME BOVERYde

    Gustave Flaubert

    ¿¿tr. ?????

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    Première partie

    I

    Nous étions à l’Etude, quandle Proviseur entra, suivi d’un nou-veau habillé en bourgeois et d’ungarçon de classe qui portait ungrand pupitre. Ceux qui dor-maient se réveillèrent, et chacunse leva comme surpris dans sontravail.

    Le Proviseur nous fit si-gne de nous rasseoir; puis, setournant vers le maître d’étu-des:

    - Monsieur Roger, lui dit-il àdemi-voix, voici un élève que jevous recommande, il entre en cin-quième. Si son travail et sa con-duite sont méritoires, il passeradans les grands, où l’appelle sonâge.

    Resté dans l’angle, derrière laporte, si bien qu’on l’apercevait àpeine, le nouveau était un gars dela campagne, d’une quinzaine d’an-nées environ, et plus haut de taillequ’aucun de nous tous. Il avait lescheveux coupés droit sur le front,comme un chantre de village, l’airraisonnable et fort embarrassé.Quoiqu’ i l ne fû t pas la rgedes épaules, son habit-vestede drap vert à boutons noirsdevait le gêner aux entour-nures et laissait voir, par laf e n t e d e s p a r e m e n t s , d e spoignets rouges habitués àêtre nus. Ses jambes, en b a sb l e u s , s o r t a i e n t d ’ u n .p a n t a l o n j a u n â t r e t r è st i r é p a r les bretelles. Il étaitchaussé de souliers forts, malcirés, garnis de clous.

    On commença la récitationdes leçons. Il les écouta de tou-tes ses oreilles, attentif commeau sermon, n’osant même croi-ser les cuisses, ni s’appuyer surle coude, et, à deux heures,quand la cloche sonna, le maî-tre d’études fut obligé de l’aver-tir, pour qu’il se mît avec nousdans les rangs.

    Nous avions l’habitude, enentrant en classe, de jeter nos cas-

    Part I

    Chapter One

    We were in class when thehead-master came in, followedby a “new fellow,” not wearingthe school uniform, and a schoolservant carrying a large desk.Those who had been asleep wokeup, and every one rose as if justsurprised at his work.

    The head-master made a signto us to sit down. Then, turningto the class-master, he said tohim in a low voice—

    “Monsieur Roger, here is apupil whom I recommend toyour care; he’ll be in the sec-ond. If his work and conductare satisfactory, he will gointo one of the upper classes,as becomes his age.”

    The “new fellow,” stand-ing in the corner behind thedoor so that he could hardlybe seen, was a country lad ofabout fifteen, and taller thanany of us. His hair was cutsquare on his forehead like avillage chorister’s; he lookedreliable, but very ill at ease.Although he was not broad-shouldered, his short schooljacket of green cloth withblack buttons must have beentight about the arm-holes, andshowed at the opening of thecuffs red wrists accustomed tobeing bare. His legs, in bluestockings, looked out frombenea th ye l low t rouse r s ,drawn tight by braces . Hewore stout, ill-cleaned, hob-nailed boots.

    We began repeating thelesson. He listened with allhis ears, as attentive as if ata sermon, not daring even tocross his legs or lean on hise l b o w ; a n d w hen a t twoo’clock the bell rang, the mas-ter was obliged to tell him tofall into line with the rest ofus.

    When we came back towork, we were in the habit of

    PRIMERA PARTE

    CAPÍTULO PRIMERO

    Estábamos en la sala de estudiocuando entró el director, seguido deun «novato» con atuendo puebleri-no y de un celador cargado con ungran pupitre. Los que dormitaban sedespertaron, y todos se fueron po-niendo de pie como si los hubieransorprendido en su trabajo.

    El director nos hizo seña de quevolviéramos a sentarnos; luego, di-rigiéndose al prefecto de estudios,le dijo a media voz:

    —Señor Roger, aquí t ieneun alumno que le recomien-do, entra en quinto. Si por suaplicación y su conducta lomerece, pasará a la clase delos mayores , como co r re s -ponde a su edad.

    El «novato», que se habíaquedado en la esquina, detrás dela puerta, de modo que apenas sele veía, era un mozo del campo,de unos quince años, y de una es-tatura mayor que cualquiera denosotros. Llevaba el pelo corta-do en flequillo como un sacris-tán de pueblo, y parecía formal ymuy azorado. Aunque no era an-cho de hombros, su chaqueta depaño verde con botones negrosdebía de molestarle en las sisas,y por la abertura de lasbocamangas se le veían unas mu-ñecas rojas de ir siempre reman-gado. Las piernas, embutidas enmedias azules, salían de un pan-talón amarillento muy estiradopor los t irantes . Calzabazapatones, no muy limpios, guar-necidos de clavos.

    Comenzaron a recitar las lec-ciones. El muchacho las escuchócon toda atención, como si estu-viera en el sermón, sin ni siquieraatreverse a cruzar las piernas niapoyarse en el codo, y a las dos,cuando sonó la campana, el pre-fecto de estudios tuvo que avisar-le para que se pusiera con noso-tros en la fila.

    Teníamos costumbre al en-trar en clase de tirar las gorras

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    quettes par terre, afin d’avoir en-suite nos mains plus libres; il fal-lait, dès le seuil de la porte, leslancer sous le banc, de façon àfrapper contre la muraille en fai-sant beaucoup de poussière;c’était là le genre.

    Mais, soit qu’il n’eût pas remar-qué cette manoeuvre ou qu’il n’eutosé s’y soumettre, la prière était fi-nie que le nouveau tenait encore sacasquette sur ses deux genoux.C’était une de ces coiffures d’or-dre composite, où l’on retrouve leséléments du bonnet à poil, duchapska, du chapeau rond, de lacasquette de loutre et du bonnet decoton, une de ces pauvres choses,enfin, dont la laideur muette a desprofondeurs d’expression commele visage d’un imbécile. Ovoïde etrenflée de baleines, elle commen-çait par trois boudins circulaires;puis s’alternaient, séparés par unebande rouge, des losanges de ve-lours et de poils de lapin; venaitensuite une façon de sac qui se ter-minait par un polygone cartonné,couvert d’une broderie en soutachecompliquée, et d’où pendait, aubout d’un long cordon trop mince,un petit croisillon de fils d’or, enmanière de gland. Elle était neuve;la visière brillait.

    - Levez-vous, dit le professeur.

    Il se leva; sa casquette tomba.Toute la classe se mit à rire.

    Il se baissa pour la reprendre.Un voisin la fit tomber d’un coupde coude, il la ramassa encoreune fois.

    - Débarrassez-vous donc devotre casque, dit le professeur, quiétait un homme d’esprit.

    Il y eut un rire éclatant desécoliers qui décontenança lepauvre garçon, si bien qu’ilne savait s’il fallait garder sacasquette à la main, la lais-ser par terre ou la mettre sursa tête. Il se rassit et la posasur ses genoux.

    - Levez-vous, reprit le professeur,et dites-moi votre nom.

    throwing our caps on theground so as to have our handsmore free; we used from thedoor to toss them under theform, so that they hit againstthe wall and made a lot of dust:it was “the thing.”

    But, whether he had not no-ticed the trick, or did not dareto attempt it, the “new fellow,”was still holding his cap on hisknees even after prayers wereover. It was one of those head-gears of composite order, inwhich we can find traces of thebearskin, shako, billycock hat,sealskin cap, and cotton night-cap; one of those poor things,in fine, whose dumb uglinesshas depths of expression, likean imbecile’s face. Oval, stiff-ened with whalebone, it beganwith three round knobs; thencame in succession lozenges ofvelvet and rabbit-skin sepa-rated by a red band; after thata sort of bag that ended in acardboard polygon coveredwith complicated braiding,from which hung, at the end ofa long thin cord, small twistedgold threads in the manner ofa tassel. The cap was new; itspeak shone.

    “Rise,” said the master.

    He stood up; his cap fell. Thewhole class began to laugh.

    He stooped to pick it up. Aneighbor knocked it down againwith his elbow; he picked it uponce more.

    “Get rid of your helmet,”said the master, who was abit of a wag.

    There was a burst of laughterfrom the boys, which so thor-oughly put the poor lad out ofcountenance that he did not knowwhether to keep his cap in hishand, leave it on the ground, or putit on his head. He sat down againand placed it on his knee.

    “Rise,” repeated the master,“and tell me your name.”

    al suelo para tener después lasmanos libres; había que echar-las desde el umbral para que ca-yeran debajo del banco, de ma-nera que pegasen contra la pa-red levantando mucho polvo; eranuestro estilo.

    Pero, bien porque no se hubierafijado en aquella maniobra o porqueno quisiera someterse a ella, ya se ha-bía terminado el rezo y el «novato»aún seguía con la gorra sobre las ro-dillas. Era uno de esos tocados deorden compuesto, en el que se en-cuentran reunidos los elementos dela gorra de granadero, del chapska (1),del sombrero redondo, de la gorra denutria y del gorro de dormir; en fin,una de esas pobres cosas cuya mudafealdad tiene profundidades de expre-sión como el rostro de un imbécil.Ovoide y armada de ballenas, comen-zaba por tres molduras circulares;después se alternaban, separados poruna banda roja, unos rombos de ter-ciopelo con otros de pelo de conejo;venía después una especie de sacoque terminaba en un polígono acar-tonado, guarnecido de un bordado entrencilla complicada, y de la que pen-día, al cabo de un largo cordón muyfino, un pequeño colgante de hilosde oro, como una bellota. Era unagorra nueva y la visera relucía.

    —Levántese — le dijo el profesor.

    El «novato» se levantó; la gorra cayóal suelo. Toda la clase se echó a reír.

    Se inclinó para recogerla. Elcompañero que tenía al lado se lavolvió a tirar de un codazo, él vol-vió a recogerla.

    —Deje ya en paz su gorra —dijo el profesor, que era hombrede chispa.

    Los colegiales estallaron enuna carcajada que desconcertóal pobre muchacho, de tal modoque no sabía si había que tenerla gorra en la mano, dejarla enel suelo o ponérsela en la cabe-za. Volvió a sentarse y la pusosobre las rodillas.

    —Levántese — le ordenó el pro-fesor‘, y dígame su nombre.

    shako n. (pl. -os) a cylindrical peakedmilitary hat with a plume.

    chacó. Del húngaro csákó. 1. m. Morrión(casco con plumaje) propio de la caba-llería ligera, y aplicado después a tro-pas de otras armas.

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    Le nouveau articula, d’unevoix bredouillante, un nom inin-telligible.

    - Répétez!

    Le même bredouillement desyllabes se fit entendre, couvertpar les huées de la classe.

    - Plus haut! cria le maître, plushaut!

    Le nouveau, prenant alors unerésolution extrême, ouvrit unebouche démesurée et lança àpleins poumons, comme pour ap-peler quelqu’un, ce mot:Charbovari.

    Ce fut un vacarme qui s’élançad’un bond, monta en crescendo,avec des éclats de voix aigus (onhurlait, on aboyait, on trépignait, onrépétait: Charbovari!Charbovari!), puis qui roula ennotes isolées, se calmant àgrand-peine, et parfois quireprenait tout à coup sur laligne d’un banc où saillissaitencore çà et là, comme un pé-tard mal éteint, quelque rireétouffé.

    Cependant, sous la pluiedes pensums, l’ordre peu à peuse rétablit dans la classe, et leprofesseur, parvenu à saisir lenom de Charles Bovary, sel’étant fait dicter, épeler et re-lire, commanda tout de suiteau pauvre diable d’aller s’as-seoir sur le banc de paresse, aupied de la chaire. Il se mit enmouvement, mais, avant departir, hésita.

    - Que cherchez-vous? de-manda le professeur.

    - Ma cas.:., fit timidement lenouveau, promenant autour de luides regards inquiets.

    - Cinq cents vers à toute laclasse! exclamé d’une voix fu-rieuse, arrêta, comme le Quosego, une bourrasque nouvelle. -Restez donc tranquilles! conti-nuait le professeur indigné, ets’essuyant le front avec son mou-choir qu’il venait de prendre dans

    The new boy articulated in astammering voice an unintelli-gible name.

    “Again!”

    The same sputtering of syl-lables was heard, drowned by thetittering of the class.

    “Louder!” cried the master;“louder!”

    The “new fellow” then tooka supreme resolution, opened aninordinately large mouth, andshouted at the top of his voice asif calling someone in the word“Charbovari.”

    A hubbub broke out, rosein crescendo with bursts ofshr i l l voices ( they yel led,barked, s tamped, repeated“Charbovari! Charbovari”),then died away into single notes,growing quieter only with greatdifficulty, and now and againsuddenly recommencing alongthe line of a form whence rosehere and there, like a dampcracker going off, a stifledlaugh.

    However, amid a rain of im-positions, order was graduallyre-established in the class; andthe master having succeeded incatching the name of “CharlesBovary,” having had it dictatedto him, spelt out, and re-read, atonce ordered the poor devil to goand sit down on the punishmentform at the foot of the master’sdesk. He got up, but before go-ing hesitated.

    “What are you looking for?”asked the master.

    “My c-a-p,” timidly said the“new fellow,” casting troubledlooks round him.

    “Five hundred lines for allthe class!” shouted in a furi-ous voice stopped, like theQuos ego*, a fresh outburst.“Silence!” continued the mas-ter indignantly, wiping hisbrow with his handkerchief,which he had just taken from

    E l « n o v a t o » ,t a r t a j e a n d o , a r t i c u l ó u nnombre in in t e l ig ib l e :

    —¡Repita!

    Se oyó el mismo tartamudeode sí labas, ahogado por losabucheos de la clase.

    «¡Más alto!», gritó el profesor,«¡más alto!».

    El «novato», tomando enton-ces una resolución extrema,abrió una boca desmesurada, ya pleno pulmón, como parallanar a alguien, soltó esta pala-bra: Charbovari.

    Súbi tamente se a rmó unjaleo, que fue in crescendo,con gritos agudos (aullaban,ladraban, pa ta leaban, repe-t í a n a c o r o : ¡ C h a r b o v a r i ,Charbovar i ! ) que luego fuerodando en notas aisladas, yca lmándose a duras penas ,resurgiendo a veces de pron-to en algún banco donde es-ta l laba a is ladamente , comoun petardo mal apagado, al-guna risa ahogada.

    Sin embargo, bajo la lluvia deamenazas, poco a poco se fue resta-bleciendo el orden en la clase, y elprofesor, que por fin logró captar elnombre de Charles Bovary, despuésde que éste se lo dictó, deletreó yreleyó, ordenó inmediatamente alpobre diablo que fuera a sentarse enel banco de los desaplicados al piede la tarima del profesor. El mucha-cho se puso en movimiento, pero an-tes de echar a andar, vaciló.

    —¿Qué busca? —le preguntó elprofesor.

    —Mi go... —repuso tímidamen-te el «novato», dirigiendo miradasinquietas a su alrededor.

    —¡Quinientos versos a todala clase! —pronunciado con vozfuriosa, abortó, como el Quosego (2) una nueva borrasca. ¡Aver si se callan de una vez! —continuó indignado el profesor,mientras se enjugaba la frentecon un pañuelo que se había sa-

    * a quotation from the Aeneid signifying a threat.2. Palabras tomadas de la Eneida deVirgilio que el autor pone en bocade Neptuno, irritado contra losvientos desencadenados en elmar. En la boca del prefecto deestudios expresan la cólera y laamenaza a los alumnos. Obsér-vese la importancia del latín enaquella época.

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    sa toque: Quant à vous, le nou-veau, vous me copierez vingt foisle verbe ridiculus sum.

    Puis, d’une voix plus douce:- Eh! vous la retrouverez, vo-

    tre casquette; on ne vous l’a pasvolée!

    Tout reprit sort calme. Les tê-tes se courbèrent sur les cartons,et le nouveau resta pendant deuxheures dans une tenue exem-plaire, quoiqu’il y eût bien, detemps à autre, quelque boulette depapier lancée d’un bec de plumequi vînt s’éclabousser sur sa fi-gure. Mais il s’essuyait avec lamain, et demeurait immobile, lesyeux baissés.

    Le soir, à l’Etude, il tira sesbouts de manches de son pupitre,mit en ordre ses petites affaires,régla soigneusement son papier.Nous le vîmes qui travaillait enconscience, cherchant tous lesmots dans le dictionnaire et sedonnant beaucoup de mal. Grâce,sans doute, à cette bonne volontédont il fit preuve, il dut de ne pasdescendre dans la classe infé-rieure; car, s’il savait passable-ment ses règles, il n’avait guèred’élégance dans les tournures.C’était le curé de son village quilui avait commencé le latin, sesparents, par économie, ne l’ayantenvoyé au collège que le plus tardpossible.

    Son père, M. Charles-De-nis-Bartholomé Bovary, ancienaide-chirurgien-major, com-promis, vers 1812, dans des af-faires de conscription, et forcé,vers cette époque, de quitter leservice, avait alors profité deses avantages personnels poursaisir au passage une dot desoixante mille francs, qui s’of-frait en la fille d’un marchandbonnetier, devenue amoureusede sa tournure. Bel homme, hâ-bleur, faisant sonner haut seséperons, portant des favoris re-joints aux moustaches, lesdoigts toujours garnis de ba-gues et habillé de couleursvoyantes, il avait l’aspect d’unbrave, avec l’entrain faciled’un commis voyageur. Une

    his cap. “As to you, ‘new boy,’you will conjugate ‘ridiculussum’** twenty times.”

    Then, in a gentler tone,“C o m e , y o u ’ l l f i n d y o u rc a p a g a i n ; i t h a s n ’ t b e e ns to l en . ”

    Quiet was restored. Headsbent over desks, and the “newfe l low” remained for twohours in an exemplary atti-tude, although from time tot ime some paper pe l l e tflipped from the tip of a pencame bang in his face. But hewiped his face with one handand continued motionless, hiseyes lowered.

    In the evening, at prepara-tion, he pulled out his pensfrom his desk, arranged hissmall belongings, and carefullyruled his paper. We saw himworking conscientiously, look-ing up every word in the dic-tionary, and taking the greatestpains. Thanks, no doubt, to thewillingness he showed, he hadnot to go down to the class be-low. But though he knew hisrules passably, he had little fin-ish in composition. It was thecure of his village who hadtaught him his first Latin; hisparents , f rom motives ofeconomy, having sent him toschool as late as possible.

    His fa ther, MonsieurChar les Denis Bar to lomeBovary, retired assistant-sur-geon-major, compromisedabout 1812 in certain con-scription scandals, and forcedat this time to leave the ser-vice, had taken advantage ofhis fine figure to get hold of adowry of sixty thousand francsthat offered in the person of ahosier ’s daughter who hadfallen in love with his goodlooks. A fine man, a greattalker, making his spurs ring ashe walked, wearing whiskersthat ran into his moustache, hisfingers always garnished withr ings and dressed in loudcolours, he had the dash of amilitary man with the easy go

    cado de su gorro—: y usted, «elnuevo», me va a copiar veinteveces el verbo ridiculus sum.

    Luego, en tono más suave:— Y a e n c o n t r a r á s u

    g o r r a : n o s e l a h a nr o b a d o .

    Todo volvió a la calma. Lascabezas se inclinaron sobre lascarpetas, y el «novato» permane-ció durante dos horas en unacompostura ejemplar, aunque, devez en cuando, alguna bolita depapel lanzada desde la punta deuna pluma iba a estrellarse en sucara. Pero se limpiaba con lamano y permanecía inmóvil conla vista baja.

    Por la tarde, en el estudio,sacó sus manguitos del pupi-tre, puso en orden sus cosas,rayó cuidadosamente el pa-pel. Le vimos trabajar a con-ciencia , buscando todas laspalabras en el diccionario yhaciendo un gran esfuerzo.Gracias, sin duda, a la apli-cación que demostró, no bajóa la c lase infer ior, pues , s isabía bastante bien las reglas,carecía de e legancia en losgiros. Había empezado el la-tín con el cura de su pueblo,pues sus padres, por razonesde economía, habían retrasa-do todo lo posible su entradaen el colegio.

    Su padre, el señor Charles-Denis-Bartholomé Bovary, an-tiguo ayudante de capitán mé-dico, comprometido hacia 1812en asuntos de reclutamiento yobligado por aquella época adejar e1 servicio, aprovechósus prendas personales paracazar al vuelo una dote de se-tenta mil francos que se le pre-sentaba en la hija de un comer-ciante de géneros de punto,enamorada de su tipo. Hombreguapo, fanfarrón, que hacía so-nar fuerte sus espuelas, conunas patillas unidas al bigote,los dedos llenos de sortijas, te-nía el sire de un valentón y lavivacidad desenvuelta de unviajante de comercio. Ya casa-do, vivió dos o tres años de la

    ** I am ridiculous.

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    fois marié, il vécut deux outrois ans sur la fortune de safemme, dînant bien, se levanttard, fumant dans de grandespipes en porcelaine, ne rentrantle soir qu’après le spectacle etfréquentant les cafés. Le beau-père mourut et laissa peu dechose; il en fut indigné, selança dans la fabrique, y perditquelque argent, puis se retiradans la campagne, où il voulutfaire valoir.Mais, comme il ne s’entendait guèreplus en culture qu’en indiennes, qu’ilmontait ses chevaux au lieu de lesenvoyer au labour, buvait son cidreen bouteilles au lieu de le vendre enbarriques, mangeait les plus bellesvolailles de sa cour et graissait sessouliers de chasse avec le lard deses cochons, il ne tarda point às’apercevoir qu’il valait mieux plan-ter là toute spéculation.

    Moyennant deux cents francspar an, il trouva donc à louerdans un village, sur les confinsdu pays de Caux et de la Picar-die, une sorte de logis moitiéferme, moitié maison de maître;et, chagrin, rongé de regrets, ac-cusant le ciel, jaloux contre toutle monde, il s’enferma dès l’âgede quarante-cinq ans, dégoûtédes hommes, disait-il, et décidéà vivre en paix.

    Sa femme avait été folle de luiautrefois; elle l’avait aimé avecmille servilités qui l’avaient dé-taché d’elle encore davantage.Enjouée jadis, expansive et toutaimante, elle était, en vieillissant,devenue (à la façon du vin éventéqui se tourne en vinaigre) d’hu-meur difficile, piaillarde, ner-veuse. Elle avait tant souffert,sans se plaindre, d’abord, quandelle le voyait courir après toutesles gotons de village et que vingtmauvais lieux le lui renvoyaientle soir, blasé et puant l’ivresse!Puis l’orgueil s’était révolté.Alors elle s’était tué, avalant sarage dans un stoïcisme muet,qu’elle garda jusqu’à sa mort.Elle était sans cesse en courses,en affaires. Elle allait chez lesavoués, chez le président, se rap-pelait l’échéance des billets, ob-tenait des retards; et, à la maison,

    of a commercial traveller.Once married, he lived for

    three or four years on his wife’sfortune, dining well, rising late,smoking long porcelain pipes,not coming in at night till afterthe theatre, and haunting cafes.The father-in-law died, leavinglittle; he was indignant at this,“went in for the business,” lostsome money in it, then retired tothe country, where he thought hewould make money.

    But, as he knew no moreabout farming than calico, as herode his horses instead of send-ing them to plough, drank his ci-der in bottle instead of selling itin cask, ate the finest poultry inhis farmyard, and greased hishunting-boots with the fat of hispigs, he was not long in findingout that he would do better togive up all speculation.

    For two hundred francs ayear he managed to live on theborder of the provinces ofCaux and Picardy, in a kind ofplace half farm, half privatehouse; and here, soured, eatenup with regrets, cursing hisluck, jealous of everyone, heshut himself up at the age offorty-five, sick of men, hesaid, and determined to live atpeace.

    His wife had adored him onceon a time; she had bored himwith a thousand servilities thathad only estranged him the more.Lively once, expansive and af-fectionate, in growing older shehad become (after the fashion ofwine that, exposed to air, turnsto vinegar) ill-tempered, grum-bling, irritable. She had sufferedso much without complaint atfirst, until she had seem him go-ing after all the village drabs, anduntil a score of bad houses senthim back to her at night, weary,stinking drunk. Then her priderevolted. After that she was si-lent, burying her anger in a dumbstoicism that she maintained tillher death. She was constantlygoing about looking after busi-ness matters. She called on thelawyers, the president, remem-bered when bills fell due, got

    fortuna de su mujer, comiendobien, levantándose tarde, fu-mando en grandes pipas de por-celana, y por la noche no regre-saba a casa hasta después dehaber asistido a los espectácu-los y frecuentado los cafés.Murió su suegro y dejó pocacosa; el yerno se indignó y semetió a fabricante, perdió al-gún dinero, y luego se retiró alcampo donde quiso explotarsus tierras.Pero, como entendía de agriculturatanto como de fabricante de telas dealgodón, montaba sus caballos enlugar de enviarlos a labrar, bebía lasidra de su cosecha en botellas en vezde venderla por barricas, se comíalas más hermosas aves de su corral yengrasaba sus botas de caza con to-cino de sus cerdos, no tardó nada endarse cuenta de que era mejor aban-donar toda especulación.

    Por doscientos francos al año,encontró en un pueblo, en losconfines del País de Caux (3), yde la Picardía, para alquilar unaespecie de vivienda, mitad gran-ja , mi tad casa señor ia l ; ydespechado, consumido depena, envidiando a todo el mun-do, se encerró a los cuarenta ycinco años, asqueado de loshombres, decía, y decidido avivir en paz.

    Su mujer, en otro tiempo, ha-bía estado loca por él; lo habíaamado con mil servilismos, que leapartaron todavía más de ella.

    En otra época jovial, expansivay tan enamorada, se había vuelto,al envejecer, como el vino desta-pado que se convierte en vinagre,de humor difícil, chillona y ner-viosa. ¡Había sufrido tanto, sinquejarse, al principio, cuando leveía correr detrás de todas las mo-zas del pueblo y regresar de nochede veinte lugares de perdición, has-tiado y apestando a vino! Después,su orgullo se había rebelado. En-tonces se calló tragándose la rabiaen un estoicismo mudo que guar-dó hasta su muerte.

    Siempre andaba de compras yde negocios. Iba a visitar a los pro-curadores, al presidente de la au-diencia, recordaba el vencimien-to de las letras, obtenía aplaza-

    3. El Pays de Caux se sitúa en la altaNormandía, en el valle bajo delSena, limitando con la región dePicardía.

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    repassait, cousait, blanchissait,surveillait les ouvriers, soldait lesmémoires, tandis que, sans s’in-quiéter de rien, Monsieur, conti-nuellement engourdi dans unesomnolence boudeuse dont il nese réveillait que pour lui dire deschoses désobligeantes, restait àfumer au coin du feu, en crachantdans les cendres.

    Quand elle eut un enfant, il lefallut mettre en nourrice. Rentréchez eux, le marmot fut gâtécomme un prince. Sa mère lenourrissait de confitures; son pèrele laissait courir sans souliers, et,pour faire le philosophe, disaitmême qu’il pouvait bien aller toutnu, comme les enfants des bêtes.A l’encontre des tendances ma-ternelles, il avait en tête un cer-tain idéal viril de l’enfance,d’après lequel il tâchait de formerson fils, voulant qu’on l’élevâtdurement, à la spartiate, pour luifaire une bonne constitution. Ill’envoyait se coucher sans feu, luiapprenait à boire de grands coupsde rhum et à insulter les proces-sions. Mais, naturellement paisi-ble, le petit répondait mal à sesefforts. Sa mère le traînait tou-jours après elle; elle lui découpaitdes cartons, lui racontait des his-toires, s’entretenait avec lui dansdes monologues sans fin, pleinsde gaietés mélancoliques et dechatteries babillardes. Dans l’iso-lement de sa vie, elle reporta surcette tête d’enfant toutes ses va-nités éparses, brisées. Elle rêvaitde hautes positions, elle le voyaitdéjà grand, beau, spirituel, établi,dans les ponts et chaussées oudans la magistrature. Elle lui ap-prit à lire, et même lui enseigna,sur un vieux piano qu’elle avait,à chanter deux ou trois petitesromances. Mais, à tout cela, M.Bovary, peu soucieux des lettres,disait que ce n’était pas la peine!Auraient-ils jamais de quoi l’en-tretenir dans les écoles du gou-vernement, lui acheter une chargeou un fonds de commerce?D’ailleurs, avec du toupet, unhomme réussit toujours dans lemonde. Madame Bovary se mor-dait les lèvres, et l’enfant vaga-bondait dans le village.

    them renewed, and at homeironed, sewed, washed, lookedafter the workmen, paid the ac-counts, while he, troubling him-self about nothing, eternally be-sotted in sleepy sulkiness,whence he only roused himselfto say disagreeable things to her,sat smoking by the fire and spit-ting into the cinders.

    When she had a child, it hadto be sent out to nurse. When hecame home, the lad was spoilt asif he were a prince. His motherstuffed him with jam; his fatherlet him run about barefoot, and,playing the philosopher, evensaid he might as well go aboutquite naked like the young of ani-mals. As opposed to the mater-nal ideas, he had a certain virileidea of childhood on which hesought to mould his son, wish-ing him to be brought up hardily,like a Spartan, to give him astrong constitution. He sent himto bed without any fire, taughthim to drink off large draughtsof rum and to jeer at religiousprocessions. But, peaceable bynature, the lad answered onlypoorly to his not ions. Hismother always kept him nearher; she cut out cardboard forhim, told him tales, entertainedhim with endless monologuesfull of melancholy gaiety andcharming nonsense. In herlife’s isolation she centered onthe child’s head all her shat-tered, broken little vanities.She dreamed of high station;she already saw him, ta l l ,handsome, clever, settled as anengineer or in the law. Shetaught him to read, and even,on an old piano, she had taughthim two or three little songs.But to a l l th i s MonsieurBovary, caring little for letters,said, “It was not worth while.Would they ever have themeans to send him to a publicschool, to buy him a practice,o r s t a r t h im in bus ines s?Besides, with cheek a manalways gets on in the world.”M a d a m e B o v a r y b i t h e rl ips, and the child knockedabout the village.

    mientos, y en casa planchaba, co-sía, lavaba, vigilaba los obreros,pagaba las cuentas, mientras que,sin preocuparse de nada, el señor,continuamente embotado en unasomnolencia gruñona de la que nose despertaba más que para decir-le cosas desagradables, permane-cía fumando al lado del fuego, es-cupiendo en las cenizas.

    Cuando tuvo un niño, hubo quebuscarle una nodriza. Vuelto acasa, el crío fue mimado como unpríncipe. Su madre lo alimentabacon golosinas; su padre le dejabacorretear descalzo, y para dárselasde filósofo, decía que incluso po-día muy bien ir completamente des-nudo, como las crías de los anima-les. Contrariamente a las tenden-cias maternas, él tenía en la cabezaun cierto ideal viril de la infanciasegún el cual trataba de formar asu hijo, deseando que se educaseduramente, a la espartana (4), paraque adquiriese una buena consti-tución. Le hacía acostarse en unacama sin calentar, le daba a bebergrandes tragos de ron y le enseña-ba a hacer burla de las procesio-nes. Pero de naturaleza apacible, elniño respondía mal a los esfuerzospaternos. Su madre le llevaba siem-pre pegado a sus faldas, le recorta-ba figuras de cartón, le contabacuentos, conversaba con él en mo-nólogos interminables, llenos dealegrías melancólicas y dezalamerías parlanchinas. En la so-ledad de su vida, trasplantó a aque-lla cabeza infantil todas sus frus-traciones. Soñaba con posicioneselevadas, le veía ya alto, guapo, in-teligente, situado, ingeniero de ca-minos, canales y puertos o magistra-do. Le enseñó a leer a incluso, conun viejo piano que tenía, aprendió acantar dos o tres pequeñas romanzas.Pero a todo esto el señor Bovary,poco interesado por las letras, decíaque todo aquello no valía la pena.

    ¿Tendrían algún día con quémantenerle en las escuelas del es-tado, comprarle un cargo o untraspaso de una tienda? Por otraparte, un hombre con tupé (5)triunfa siempre en el mundo. Laseñora Bovary se mordía los la-bios mientras que el niño andabasuelto por el pueblo.

    5. Un caradura.

    4. Las ideas pedagógicas del Emiliode Rousseau siguen vigentes y elpadre de Carlos Bovary las asu-me como programa para la edu-cación de su hijo, al que incorpo-ra sus propias ideas pintorescas.

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    Il suivait les laboureurs, etchassait, à coups de motte de terre,les corbeaux qui s’envolaient. Ilmangeait des mûres le long desfossés, gardait les dindons avecune gaule, fanait à la moisson, cou-rait dans le bois, jouait à la ma-relle sous le porche de l’église lesjours de pluie, et, aux grandes fê-tes, suppliait le bedeau de lui lais-ser sonner les cloches, pour se pen-dre de tout son corps à la grandecorde et se sentir emporter par elledans sa volée.

    Aussi poussa-t-il comme unchêne. Il acquit de fortes mains,de belles couleurs.

    A douze ans, sa mère obtint quel’on commençât ses études. On enchargea le curé. Mais les leçonsétaient si courtes et si mal suivies,qu’elles ne pouvaient servir àgrand-chose. C’était aux momentsperdus qu’elles se donnaient, dansla sacristie, debout, à la hâte, entreun baptême et un enterrement; oubien le curé envoyait chercher sonélève après l’Angelus, quand iln’avait pas à sortir. On montait danssa chambre, on s’installait: lesmoucherons et les papillons denuit tournoyaient autour de lachandelle. Il faisait chaud,l’enfant s ’endormai t ; e t lebonhomme, s’assoupissant lesmains sur son ventre, ne tardaitpas à ronfler, la bouche ouverte.D’autres fois, quand M. le curé,revenant de porter le viatique àquelque malade des environs,apercevait Charles qui polisson-nait dans la campagne, ill’appelait, le sermonnait un quartd’heure et profitait de l’occasionpour lui faire conjuguer sonverbe au pied d’un arbre. Lapluie venait les interrompre, ouune connaissance qui passait. Dureste, il était toujours content delui, disait même que le jeunehomme avait beaucoup de mé-moire.

    Charles ne pouvait en res-ter là. Madame fut énergi-que . Hon teux , ou f a t i guéplutôt, Monsieur céda sansrésistance, et l’on attenditencore un an que le gamineût fait sa première commu-nion.

    He went after the labourers,drove away with clods of earth theravens that were flying about. Heate blackberries along the hedges,minded the geese with a longswitch, went haymaking duringharvest, ran about in the woods,played hop-scotch under thechurch porch on rainy days, andat great fetes begged the beadleto let him toll the bells, that hemight hang all his weight on thelong rope and feel himself borneupward by it in its swing.Meanwhile he grew like an oak;he was strong on hand, fresh ofcolour.

    When he was twelve yearsold his mother had her ownway; he began lessons. Thecure took him in hand; but thelessons were so short and ir-regular that they could not beof much use. They were givenat spare moments in the sac-risty, standing up, hurriedly, be-tween a baptism and a burial;or else the cure, if he had notto go out, sent for his pupil afterthe Angelus*. They went up tohis room and settled down; theflies and moths fluttered roundthe candle. It was close, thechild fell asleep, and the goodman, beginning to doze with hishands on his stomach, was soonsnoring with his mouth wide open.On other occasions, when Mon-sieur le Cure, on his way back afteradministering the viaticum to somesick person in the neighbourhood,caught sight of Charles playingabout the fields, he called him,lectured him for a quarter of anhour and took advantage of the oc-casion to make him conjugate hisverb at the foot of a tree. The raininterrupted them or an acquain-tance passed. All the same he wasalways pleased with him, and evensaid the “young man” had a verygood memory.

    Charles could not go on likethis. Madame Bovary tookstrong steps. Ashamed, or rathertired out, Monsieur Bovary gavein without a struggle, and theywaited one year longer, so thatthe lad should take his first com-munion.

    Se iba con los labradores yespan taba a t e r ronazos loscuervos que volaban. Comíamoras a lo largo de las cune-tas, guardaba los pavos con unavara, segaba las mieses, corríapor el bosque, jugaba a larayuela en el pórtico de la igle-sia y en las grandes fiestas pedíaal sacristán que le dejase tocarlas campanas, para colgarse contodo su peso de la cuerda gran-de y sentirse transportado porella en su vaivén.

    Así creció como un roble, ad-quiriendo fuertes manos y belloscolores.

    A los doce años, su madre con-siguió que comenzara sus estu-dios. Encargaron de ellos al cura.Pero las lecciones eran tan cor-tas y tan mal aprovechadas, queno podían servir de gran cosa.Era en los momentos perdidoscuando se las daba, en lasacristía, de pie, deprisa, entreun bautizo y un entierro; o bienel cura mandaba buscar a sualumno después del Angelus,cuando no tenía que salir. Subíana su cuarto, se instalaban los dosjuntos: los moscardones y lasmariposas nocturnas revolotea-ban alrededor de la luz. Hacíacalor, el chico se dormía, y elbueno del preceptor, amodorra-do, con las manos sobre el vien-tre, no tardaba en roncar con laboca abierta. Otras veces, cuan-do el señor cura, al regresar dellevar el Viático a un enfermo delos alrededores, veía a Carlos va-gando por el campo, le llamaba,le sermoneaba un cuarto de horay aprovechaba la ocasión parahacerle conjugar un verbo al piede un árbol. Hasta que venía ainterrumpirles la lluvia o un co-nocido que pasaba. Por lo de-más, el cura estaba contento desu discípulo e incluso decía quetenía buena memoria.

    Carlos no podía quedarseasí . La señora Bovary tomóuna decisión. Avergonzado, omás bien cansado, su maridoc e d i ó s i n r e s i s t e n c i a y s eaguardó un año más hasta queel ch ico h ic iera la Pr imeraComunión.

    * a devotion said at morning, noon, and evening, at the sound of a bell. Here, the evening prayer.

    town-beadle : a minor par ishofficial, one of whose duties wasto lead processions

    beadle n. 1 Brit. a ceremonial officerof a church, college, etc. 2 Sc. achurch officer attending on theminister. 3 Brit. hist. a minorparish officer dealing with pettyoffenders etc.

    bedel 1. m. y f. En los centros deenseñanza, persona cuyo oficioes cuidar del orden fuera de lasaulas, además de otras funcio-nes auxiliares.2. Por ext., orde-nanza.

    sacristán 1. m. El que en las igle-sias tiene a su cargo ayudar alsacerdote en el servicio del altary cuidar de los ornamentos y dela limpieza y aseo de la iglesia ysacristía. 2. Dignidad eclesiásti-ca a cuyo cargo estaba la custo-dia y guarda de los vasos, vesti-duras y libros sagrados, y la vigi-lancia de todos los dependientesde la sacristía. Hoy se conservaen algunas catedrales, y en lasórdenes militares.

    macero 1. m. El que lleva la mazadelante de los cuerpos o perso-nas autorizadas que usan estaseñal de dignidad.

    pertiguero 1. m. Ministro secular enlas iglesias catedrales, que asis-te acompañando a los que oficianen el altar, coro, púlpito y otrosministerios, llevando en la manouna pértiga o vara larga guarne-cida de plata.

    muñidor: 1. Encargado de convo-car a los cofrades. 2. m. Criadode cofradía, que sirve para avi-sar a los hermanos las fiestas,entierros y otros ejercicios a quedeben concurrir. 3. Persona quegestiona activamente para con-certar tratos o fraguar intrigas, ocon cualquier otro fin semejante.

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    Six mois se passèrent en-core; et, l’année d’après, Char-les fut définitivement envoyé aucollège de Rouen, où son pèrel’amena lui-même, vers la find’octobre, à l’époque de la foireSaint-Romain.

    Il serait maintenant impossi-ble à aucun de nous de se rienrappeler de lui. C’était un garçonde tempérament modéré, quijouait aux récréations, travaillaità l’étude, écoutant en classe, dor-mant bien au dortoir, mangeantbien au réfectoire. Il avait pourcorrespondant un quincaillier engros de la rue Ganterie, qui le fai-sait sortir une fois par mois, ledimanche, après que sa boutiqueétait fermée, l’envoyait se prome-ner sur le port à regarder les ba-teaux, puis le ramenait au collègedès sept heures, avant le souper.Le soir de chaque jeudi, il écri-vait une longue lettre à sa mère,avec de l’encre rouge et troispains à cacheter; puis il repassaitses cahiers d’histoire, ou bien li-sait un vieux volumed’Anacharsis qui traînait dansl’étude. En promenade, il causaitavec le domestique, qui était dela campagne comme lui.

    A force de s’appliquer, il semaintint toujours vers le milieu dela classe; une fois même, il ga-gna un premier accessit d’histoirenaturelle. Mais à la fin de sa troi-sième, ses parents le retirèrent ducollège pour lui faire étudier lamédecine, persuadés qu’il pour-rait se pousser seul jusqu’au bac-calauréat.

    Sa mère lui choisit une cham-bre, au quatrième, sur l’Eau-de-Robec, chez un teinturier de saconnaissance: Elle conclut les ar-rangements pour sa pension, seprocura des meubles, une table etdeux chaises, fit venir de chez elleun vieux lit en merisier, et achetade plus un petit poêle en fonte,avec la provision de bois qui de-vait chauffer son pauvre enfant.Puis elle partit au bout de la se-maine, après mille recomman-dations de se bien conduire,maintenant qu’il allait être aban-

    Six months more passed,and the year after Charles wasf ina l ly sen t to schoo l a tRouen, where his father tookhim towards the end of Octo-ber, a t the t ime of the St .Romain fair.

    It would now be impossiblefor any of us to remember any-thing about him. He was a youthof even temperament, whoplayed in playtime, worked inschool-hours, was attentive inclass, slept well in the dormitory,and ate well in the refectory. Hehad in loco parentis* a wholesaleironmonger in the Rue Ganterie,who took him out once a monthon Sundays after his shop wasshut, sent him for a walk on thequay to look at the boats, andthen brought him back to collegeat seven o’clock before supper.Every Thursday evening hewrote a long letter to his motherwith red ink and three wafers;then he went over his historynote-books, or read an old vol-ume of “Anarchasis” that wasknocking about the study. Whenhe went for walks he talked tothe servant, who, like himself,came from the country..

    By dint of hard work hekept always about the middleof the class; once even he gota certificate in natural history.But at the end of his third yearhis parents withdrew him fromthe school to make him studymedicine, convinced that hecould even take his degree byhimself.

    His mother chose a room forhim on the fourth floor of adyer’s she knew, overlooking theEau-de-Robec. She made ar-rangements for his board, gothim furniture, table and twochairs, sent home for an oldcherry-tree bedstead, andbought besides a small cast-ironstove with the supply of woodthat was to warm the poor child.

    Then at the end of a weekshe departed, after a thou-sand injunctions to be goodnow that he was going to be

    Pasaron otros seis meses,y a l año s iguiente , por f in ,mandaron a Carlos al Colegiode Rouen, adonde le llevó supadre en persona, a finales deoctubre, por la feria de SanRomán.

    Hoy ninguno de nosotrospodría recordar nada de él. Eraun chico de temperamento mo-derado, que jugaba en los re-creos, trabajaba en las horas deestudio, estaba atento en cla-se, dormía bien en el dormito-rio general, comía bien en elrefectorio. Tenía por tutor a unferretero mayorista de la calleGanterie, que le sacaba unavez al mes, los domingos, des-pués de cerrar su t ienda, lehacía pasearse por el puertopara ver los barcos y despuésle volvía a acompañar al cole-gio, antes de la cena. Todos losjueves por la noche escribíauna larga carta a su madre, continta roja y tres lacres; despuésrepasaba sus apuntes de histo-ria, o bien un viejo tomo deAnacharsis (6) que andaba porla sala de estudios. En el pa-seo charlaba con el criado, queera del campo como él.

    A fuerza de aplicación, semantuvo siempre hacia la mitadde la clase; una vez inclusoganó un primer accéssit de his-toria natural. Pero, al terminarel tercer año, sus padres le reti-raron del colegio para hacerleestudiar medicina, convencidosde que podía por sí solo termi-nar el bachillerato.

    Su madre le buscó una habita-ción en un cuarto piso, que daba al’Eau-de-Robec, en casa de untintorero conocido. Ultimó los de-talles de la pensión, se procuró unosmuebles, una mesa y dos sillas,mandó buscar a su casa una viejacama de cerezo silvestre y compróademás una pequeña estufa de hie-rro junto con la leña necesaria paraque su pobre hijo se calentara.Al cabo de una semana se mar-chó, después de hacer mil reco-mendaciones a su hijo para quese comportase bien, ahora que iba

    * in place of a parent

    6. Anacharsis en Grèce es el títulode un libro escrito por el padreBarthélemy, en 1708, y que cons-tituye una reconstitución hábil dela vida pública y privada de losgriegos en el siglo IV a. C.

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    donné à lui-même.

    Le programme des cours,qu’il lut sur l’affiche, lui fit uneffet d’étourdissement: coursd’anatomie, cours de pathologie,cours de physiologie, cours depharmacie, cours de chimie, et debotanique, et de clinique, et dethérapeutique, sans compter l’hy-giène ni la matière médicale, tousnoms dont il ignorait les étymo-logies et qui étaient comme autantde portes de sanctuaires pleinsd’augustes ténèbres.

    Il n’y comprit rien; il avaitbeau écouter, il ne saisissaitpas. Il travaillait pourtant, ilavait des cahiers reliés, il sui-vait tous les cours; il ne perdaitpas une seule visite. Il accom-plissait sa petite tâche quoti-dienne à la manière du chevalde manège, qui tourne en placeles yeux bandés, ignorant de labesogne qu’il broie.

    Pour lui épargner de la dé-pense, sa mère lui envoyait cha-que semaine, par le messager, unmorceau de veau cuit au four,avec quoi il déjeunait le matin;quand il était rentré de l’hôpital,tout en battant la semelle contrele mur. Ensuite il fallait couriraux leçons, à l’amphithéâtre, àl’hospice, et revenir chez lui, àtravers toutes les rues. Le soir,après le maigre dîner de sonpropriétaire, il remontait à sachambre et se remettait au tra-vail, dans ses habits mouillésqui fumaient sur son corps, de-vant le poêle rougi.

    Dans les beaux soirs d’été;à l’heure où les rues tièdes sontvides, quand les servantes,jouent au volant sur le seuil desportes, il ouvrait sa fenêtre ets’accoudait. La rivière, qui faitde ce quartier de Rouen commeune ignoble petite Venise, cou-lait en bas, sous lui, jaune, vio-lette ou bleue, entre ses ponts etses grilles. Des ouvriers, accrou-pis au bord, lavaient leurs brasdans l’eau. Sur des perches par-tant du haut des greniers, desécheveaux de coton séchaient àl’air. En face, au-delà des toits,

    left to himself.

    The syllabus that he read onthe notice-board stunned him;lectures on anatomy, lectures onpathology, lectures on physiol-ogy, lectures on pharmacy, lec-tures on botany and clinicalmedicine, and therapeutics, with-out counting hygiene and mate-ria medica—all names of whoseetymologies he was ignorant, andthat were to him as so manydoors to sanctuaries filled withmagnificent darkness.

    He understood nothing of itall; it was all very well to listen—he did not follow. Still heworked; he had bound note-books, he attended all thecourses, never missed a singlelecture. He did his little dailytask like a mill-horse, who goesround and round with his eyesbandaged, not knowing whatwork he is doing.

    To spare him expense hismother sent him every week bythe carrier a piece of veal bakedin the oven, with which helunched when he came back fromthe hospital, while he sat kick-ing his feet against the wall. Af-ter this he had to run off to lec-tures, to the operation-room, tothe hospital, and return to hishome at the other end of thetown. In the evening, after thepoor dinner of his landlord, hewent back to his room and set towork again in his wet clothes,which smoked as he sat in frontof the hot stove.

    On the fine summer eve-nings, at the time when the closestreets are empty, when the ser-vants are playing shuttle-cock atthe doors, he opened his win-dow and leaned out. The river,that makes of this quarter ofRouen a wretched little Venice,flowed beneath him, between thebridges and the railings, yellow,violet, or blue. Working men,kneeling on the banks, washedtheir bare arms in the water.On poles projecting from theattics, skeins of cotton weredrying in the air. Opposite, be-

    a «quedarse solo».

    El programa de asignatu-ras que leyó en el tablón deanuncios le hizo el efecto deun mazazo: clases de anato-m í a , p a t o l o g í a , f i s i o l o g í a ,farmacia, química, y botáni-ca, y de clínica y terapéuti-ca, sin contar la higiene y lamateria médica, nombres to-dos cuyas etimologías ignora-ba y que e r an o t r a s t an t a spuertas de santuarios l lenosde augustas tinieblas.

    No se enteró de nada detodo aquello por más que es-cuchaba , no cap t aba nada .Sin embargo, trabajaba, teníalos cuadernos forrados , se-guía todas las clases, no per-día una sola visita. Cumplíacon su tarea cotidiana comoun cabal lo de nor ia que davueltas con los ojos vendadossin saber lo que hace.

    Para evitarle gastos, su ma-dre le mandaba cada semana,por el recadero, un trozo de ter-nera asada al horno, con lo quecomía a mediodía cuando vol-vía del hospital dando patadasa la pared. Después había quesalir corriendo para las leccio-nes, al anfiteatro, al hospicio,y volver a casa recorriendo to-das las calles. Por la noche,después de la frugal cena de supatrón, volvía a su habitacióny reanudaba su trabajo con lasropas mojadas que humeabansobre su cuerpo delante de laestufa al rojo.

    En las hermosas tardes deverano, a la hora en que las ca-lles tibias están vacías, cuandolas criadas juegan al volante (7)en el umbral de las puertas,abría la ventana y se asomaba.El río que hace de este barriode Rouen como una innoble pe-queña Venecia, corría allá aba-jo, amarillo, violeta, o azul,entre puentes, y algunos obre-ros agachados a la orilla se la-vaban los brazos en el agua.

    De lo alto de los desvanes salíanunas varas de las que colgaban ma-dejas de algodón puestas a secar al

    7 Se juega con raquetas, como el te-nis, y consiste en lanzar y devol-ver una pelota ligera de corcho ode madera, provisto de unas plu-mas en corona.

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    le grand ciel pur s’étendait,avec le soleil rouge se cou-chant. Qu’il devait faire bonlà-bas! Quelle fraîcheur sous lahêtrée! Et il ouvrait les narinespour aspirer les bonnes odeurs dela campagne, qui ne venaient pasjusqu’à lui.

    Il maigrit, sa taille s’allongea,et sa figure prit une sorte d’ex-pression dolente qui la renditpresque intéressante.

    Naturellement, par noncha-lance; il en vint à se délier de tou-tes les résolutions qu’il s’était fai-tes. Une fois, il manqua la visite,le lendemain son cours, et, savou-rant la paresse, peu à peu, n’y re-tourna plus.

    Il prit l’habitude du cabaret,avec la passion des dominos.S’enfermer chaque soir dans unsale appartement public, pour ytaper sur des tables de marbre depetits os de mouton marqués depoints noirs, lui semblait un acteprécieux de sa liberté, qui le re-haussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiationau monde, l’accès des plaisirsdéfendus; et, en entrant, il posaitla main sur le bouton de la porteavec une joie presque sensuelle.Alors, beaucoup de choses com-primées en lui, se dilatèrent; ilapprit par coeur des couplets qu’ilchantait aux bienvenues, s’en-thousiasma pour Béranger, sutfaire du punch et connut enfinl’amour.

    Grâce à ces travaux prépa-ratoires, il échoua complète-ment à son examen d’officierde santé. On l’attendait le soirmême à la maison pour fêterson succès.

    Il partit à pied et s’arrêtavers l’entrée du village, où il fitdemander sa mère, lui contatout. Elle l’excusa, rejetantl’échec sur l’injustice des exa-minateurs, et le raffermit unpeu, se chargeant d’arranger leschoses. Cinq ans plus tard seu-lement, M. Bovary connut lavérité; elle était vieille, il l’ac-cepta, ne pouvant d’ailleurs

    yond the roots spread the pureheaven with the red sun setting.How pleasant it must be athome! How fresh under thebeech-tree! And he expandedhis nostrils to breathe in thesweet odours of the countrywhich did not reach him.

    He grew thin, his figure be-came taller, his face took a sad-dened look that made it nearlyinteresting.

    Naturally, through indifference,he abandoned all the resolutionshe had made. Once he missed alecture; the next day all the lec-tures; and, enjoying his idleness,little by little, he gave up workaltogether.

    He got into the habit of going tothe public-house, and had a pas-sion for dominoes. To shut him-self up every evening in the dirtypublic room, to push about onmarble tables the small sheepbones with black dots, seemed tohim a fine proof of his freedom,which raised him in his own es-teem. It was beginning to see life,the sweetness of stolen plea-sures; and when he entered, heput his hand on the door-handlewith a joy almost sensual. Thenmany things hidden within himcame out; he learnt couplets byheart and sang them to his booncompanions, became enthusias-tic about Beranger, learnt how tomake punch, and, finally, how tomake love.

    Thanks to these preparatorylabours, he failed completely inhis examination for an ordinarydegree. He was expected homethe same night to celebrate hissuccess.

    He started on foot, stopped at thebeginning of the village, sent forhis mother, and told her all. Sheexcused him, threw the blame ofhis failure on the injustice of theexaminers, encouraged him alittle, and took upon herself to setmatters straight. It was only fiveyears later that Monsieur Bovaryknew the truth; it was old then,and he accepted it. Moreover, he

    aire. Enfrente, por encima de los teja-dos, se extendía el cielo abierto y puro,con el sol rojizo del ocaso. ¡Qué biense debía de estar allí! !Qué frescorbajo el bosque de hayas! Y el mucha-cho abría las ventanas de la nariz paraaspirar los buenos olores del campo,que no llegaban hasta él.

    Adelgazó, creció y su caratomó una especie de expre-sión doliente que le hizo casiinteresante.

    Naturalmente, por pereza,llegó a desligarse de todas lasresoluciones que había toma-do. Un día faltó a la visita, alsiguiente a clase, y saborean-do la pereza poco a poco, novolvió más.

    Se aficionó a la taberna conla pasión del dominó. Encerrarsecada noche en un sucio estable-cimiento público, para golpearsobre mesas de mármol conhuesecitos de cordero marcadoscon puntos negros, le parecía unacto precioso de su libertad quele aumentaba su propia estima-ción. Era como la iniciación enel mundo, el acceso a los place-res prohibidos, y al entrar poníala mano en el pomo de la puertacon un goce casi sensual. Enton-ces muchas cosas reprimidas enél se liberaron; aprendió de me-moria coplas que cantaba en lasfiestas de bienvenida. Se entu-siasmó por Béranger, aprendiótambién a hacer ponche y cono-ció el amor.

    Gracias a toda esa actua-ción, fracasó por completo ensu examen—de «oficial de sa-nidad» (8). Aquella misma no-che le esperaban en casa paracelebrar su éxito.

    Marchó a pie y se detuvo a laentrada del pueblo, donde mandóa buscar a su madre, a quien con-tó todo. Ella le consoló, achacan-do el suspenso a la injusticia delos examinadores, y le tranquilizóun poco encargándose de arreglarlas cosas. Sólo cinco años despuésel señor Bovary supo la verdad;como ya había pasado muchotiempo, la aceptó, ya que no po-

    8. En Francia, de 1803 a 1892, mé-dico que no tenía el título de doc-tor en medicina. El diploma de Ofi-cial de Sanidad era otorgado porlas Facultades de Medicina yfacultaba para ejercer la profesiónen un departamento determinado,pero no para hacer operacionesquirúrgicas importantes en ausen-cia de un doctor.

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    supposer qu’un homme issu delui fût un sot.

    Charles se remit donc au tra-vail et prépara sans discontinuerles matières de son examen, dontil apprit d’avance toutes les ques-tions par coeur. Il fut reçu avecune assez bonne note. Quel beaujour pour sa mère! On donna ungrand dîner.

    Où irait-il exercer son art? ATostes. Il n’y avait là qu’un vieuxmédecin. Depuis longtemps ma-dame Bovary guettait sa mort, etle bonhomme n’avait point en-core plié bagage, que Charlesétait installé en face, comme sonsuccesseur.

    Mais ce n’était pas tout qued’avoir élevé son fils, de lui avoirfait apprendre la médecine et dé-couvert Tostes pour l’exercer: illui fallait une femme. Elle lui entrouva une: la veuve d’un huis-sier de Dieppe, qui avait qua-rante-cinq ans et douze cents li-vres de rente.

    Quoiqu’elle fût laide, sèchecomme un cotret, et bourgeonnéecomme un printemps, certes ma-dame Dubuc ne manquait pas departis à choisir. Pour arriver à sesfins, la mère Bovary fut obligéede les évincer tous, et elle déjouamême fort habilement les intri-gues d’un charcutier qui était sou-tenu par les prêtres.

    Charles avait entrevu dans lemariage l’avènement d’une con-dition meilleure, imaginant qu’ilserait plus libre et pourrait dispo-ser de sa personne et de son ar-gent. Mais sa femme fut le maî-tre; il devait devant le monde direceci, ne pas dire cela, faire mai-gre tous les vendredis, s’habillercomme elle l’entendait, harcelerpar son ordre les clients qui nepayaient pas. Elle décachetait seslettres, épiait ses démarches, etl’écoutait, à travers la cloison,donner ses consultations dans soncabinet, quand il y avait des fem-mes.

    Il lui fallait son chocolat tousles matins, des égards à n’en plus

    could not believe that a man bornof him could be a fool.

    So Charles se t to workagain and crammed for hise x a m i n a t i o n , c e a s e l e s s l ylearning all the old questionsby heart . He passed prettywell. What a happy day forh i s m o t h e r ! T h e y g a v e agrand dinner.

    Where should he go to prac-tice? To Tostes, where there wasonly one old doctor. For a long timeMadame Bovary had been on thelook-out for his death, and the oldfellow had barely been packed offwhen Charles was installed, oppo-site his place, as his successor.

    But it was not everything tohave brought up a son, to havehad him taught medicine, and dis-covered Tostes, where he couldpractice it; he must have a wife.She found him one—the widowof a bailiff at Dieppe—who wasforty-five and had an income oftwelve hundred francs.

    Though she was ugly, as dry as abone, her face with as manypimples as the spring has buds,Madame Dubuc had no lack ofsuitors. To attain her ends Ma-dame Bovary had to oust themall, and she even succeeded invery cleverly baffling the in-trigues of a port-butcher backedup by the priests.

    Charles had seen in mar-riage the advent of an easierl ife, thinking he would bemore free to do as he likedwith himself and his money.But his wife was master; hehad to say this and not saythat in company, to fast ev-e r y F r i d a y, d r e s s a s s h eliked, harass at her biddingthose patients who did notpay. She opened his letter,watched his comings and go-ings, and listened at the par-t i t i o n - w a l l w h e n w o m e ncame to consult him in hissurgery.

    She must have her chocolateevery morning, attentions with-

    día suponer que un hijo suyo fue-se un tonto.

    Carlos volvió al trabajo ypreparó sin interrupción lasmaterias de su examen cuyascuestiones se aprendió previa-mente de memoria. Aprobó conbastante buena nota. ¡Qué díatan feliz para su madre! Hubouna gran cena.

    ¿Adónde iría a ejercer su pro-fesión? A Tostes. Allí no habíamás que un médico ya viejo. Des-de hacía mucho tiempo la señoraBovary esperaba su muerte, y aúnno se había ido al otro barrio elbuen señor cuando Carlos estabaestablecido frente a su antecesor.

    Pero la misión de la señora Bovaryno terminó con haber criado a suhijo, haberle hecho estudiar me-dicina y haber descubierto Tostespara ejercerla: necesitaba una mu-jer. Y le buscó una: la viuda de unescribano de Dieppe, que teníacuarenta y cinco años y mil dos-cientas libras de renta.

    Aunque era fea, seca como unpalo y con tantos granos en la caracomo brotes en una primavera, laverdad es que a la señora Dubuc nole faltaban partidos para escoger.Para conseguir su propósito, mamáBovary tuvo que espantarlos a to-dos, y desbarató muy hábilmente lasintrigas de un chacinero que estabaapoyado por los curas.

    Carlos había vislumbrado enel matrimonio la llegada de unasituación mejor, imaginandoque sería más libre y que podríadisponer de su persona y de sudinero. Pero su mujer fue elama; delante de todo el mundoél tenía que decir esto, no deciraquello, guardar abstinencia losviernes, vestirse como ella que-ría, apremiar, siguiendo sus ór-denes, a los clientes morosos.Ella le abría las cartas, le seguíalos pasos y le escuchaba a tra-vés del tabique dar sus consul-tas cuando tenía mujeres en sudespacho.

    Había que servirle su choco-late todas las mañanas, y necesi-

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    finir. Elle se plaignait sans cessede ses nerfs, de sa poitrine, deses humeurs. Le bruit des pas luifaisait mal; on s’en allait, la so-litude lui devenait odieuse; reve-nait-on près d’elle, c’était pourla voir mourir, sans doute. Lesoir, quand Charles rentrait, ellesortait de dessous ses draps seslongs bras maigres, les lui pas-sait autour du cou, et, l’ayant faitasseoir au bord du lit, se mettaità lui parler de ses chagrins: ill’oubliait, il en aimait une autre!On lui avait bien dit qu’elle se-rait malheureuse; et elle finissaiten lui demandant quelque siroppour sa santé et un peu plusd’amour.

    II

    Une nuit, vers onze heures,ils furent réveillés par le bruitd’un cheval qui s’arrêta juste àla porte. La bonne ouvrit la lu-carne du grenier et parlementaquelque temps avec un hommeresté en bas, dans la rue. Il ve-nait chercher le médecin; il avaitune lettre. Nastasie descenditles marches en grelottant, et allaouvrir la serrure et les verrous,l’un après l’autre. L’hommelaissa son cheval, et, suivant labonne, entra tout à coup derrièreelle. Il tira de dedans son bon-net de laine à houppes grises,une lettre enveloppée dans unchiffon, et la présenta délicate-ment à Charles, qui s’accoudasur l’oreil ler pour la l ire.Nastasie, près du lit, tenait lalumière. Madame, par pudeur,restait tournée vers la ruelle etmontrait le dos.

    Cette lettre, cachetée d’unpetit cachet de cire bleue, sup-pliait M. Bovary de se rendreimmédiatement à la ferme des

    out end. She constantly com-plained of her nerves, her chest,her liver. The noise of footstepsmade her ill; when people lefther, solitude became odious toher; if they came back, it wasdoubtless to see her die. WhenCharles returned in the evening,she stretched forth two long thinarms from beneath the sheets, putthem round his neck, and havingmade him sit down on the edgeof the bed, began to talk to himof her troubles: he was neglect-ing her, he loved another. Shehad been warned she would beunhappy; and she ended by ask-ing him for a dose of medicineand a little more love.

    Chapter Two

    One night towards eleveno’clock they were awakened bythe noise of a horse pulling upoutside their door. The servantopened the garret-window andparleyed for some time with aman in the street below. Hecame for the doctor, had a letterfor him. Natasie came down-stairs shivering and undid thebars and bolts one after theother. The man left his horse,and, following the servant, sud-denly came in behind her. Hepulled out from his wool capwith grey top-knots a letterwrapped up in a rag and pre-sented it gingerly to Charles,who rested on his elbow on thepillow to read it. Natasie, stand-ing near the bed, held the light.Madame in modesty had turnedto the wall and showed only herback.

    This letter, sealed with asmall seal in blue wax, beggedMonsieur Bovary to come im-mediately to the farm of the

    taba cuidados sin fin. Se quejabacontinuamente de los nervios, delpecho, de sus humores. El ruidode pasos le molestaba; si se iban,no podía soportar la soledad; vol-vían a su lado y era para verlamorir, sin duda. Por la noche,cuando Carlos regresaba a sucasa, sacaba por debajo de susropas sus largos brazos flacos, selos pasaba alrededor del cuello yhaciéndole que se sentara en elborde de la cama se ponía a ha-blarle de sus penas: ¡la estaba ol-vidando, amaba a otra! Ya le ha-bían advertido que sería desgra-ciada; y terminaba pidiéndole al-gún jarabe para su salud y unpoco más de amor.

    CAPITULO II

    Una noche hacia las oncelos despertó el ruido de uncaballo que se paró justo enla misma puerta. La mucha-cha ab r ió l a c l a r aboya de ldesván y habló un rato con unhombre que estaba en la ca-lle. Venía en busca del médi-co; traía una carta. Anastasiabajó las escaleras tiri tando yfue a abrir la cerradura y losc e r r o j o s u n o t r a s o t r o . E lhombre dejó su caballo y en-tró inmediatamente detrás deella. Sacó de su gorro de lanacon borlas una carta envuel-ta en un trapo y se la presen-tó cuidadosamente a Carlosquien se apoyó sobre la almo-hada para leerla. Anastasia,cerca de la cama, sostenía laluz . La seño ra , po r pudor,permanec ía vue l ta hac ia lapared dando la espalda.

    La carta, cerrada con un peque-ño sello de cera azul, suplicaba alseñor Bovary que fuese inmediata-mente a la granja de Les Bertaux para

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    Bertaux, pour remettre unejambe cassée. Or il y a, de Tostesaux Bertaux, six bonnes lieues detraverse, en passant par Longue-ville et Saint-Victor. La nuit étaitnoire. Madame Bovary jeune re-doutait les accidents pour sonmari. Donc il fut décidé que levalet d’écurie prendrait les de-vants. Charles partirait trois heu-res plus tard, au lever de la lune.On enverrait un gamin à sa ren-contre, afin de lui montrer le che-min de la ferme et d’ouvrir lesclôtures devant lui.

    Vers quatre heures du matin,Charles, bien enveloppé dans sonmanteau, se mit en route pour lesBertaux. Encore endormi par lachaleur du sommeil, il se laissaitbercer au trot pacifique de sa bête.Quand elle s’arrêtait d’elle-mêmedevant ces trous entourés d’épi-nes que l’on creuse au bord dessillons, Charles se réveillant ensursaut, se rappelait vite la jambecassée, et il tâchait de se remettre enmémoire toutes les fractures qu’ilsavait. La pluie ne tombait plus; lejour commençait à venir, et, sur lesbranches des pommiers sansfeuilles, des oiseaux se tenaientimmobiles, hérissant leurs petitesplumes au vent froid du matin. Laplate campagne s’étalait à pertede vue, et les bouquets d’arbresautour des fermes faisaient, àintervalles éloignés, des tachesd’un violet noir sur cette grandesurface grise, qui se perdait àl’horizon dans le ton morne duciel. Charles, de temps à autre,ouvrait les yeux; puis, son espritse fatiguant et le sommeil reve-nant de soi-même, bientôt il en-trait dans une sorte d’assoupisse-ment où, ses sensations récentesse confondant avec des souvenirs,lui-même se percevait double, àla fois étudiant et marié, couchédans son lit comme tout à l’heure,traversant une salle d’opéréscomme autrefois. L’odeur chaudedes cataplasmes se mêlait dans satête à la verte odeur de la rosée;il entendait rouler sur leur tringleles anneaux de fer des lits et safemme dormir... Comme il passaitpar Vassonville, il aperçut, aubord d’un fossé, un jeune garçonassis sur l’herbe.

    Bertaux to set a broken leg.Now from Tostes to the Bertauxwas a good eighteen milesacross country by way ofLongueville and Saint-Victor. Itwas a dark night; MadameBovary junior was afraid of ac-cidents for her husband. So itwas decided the stable-boyshould go on first; Charleswould start three hours laterwhen the moon rose. A boy wasto be sent to meet him, and showhim the way to the farm, andopen the gates for him.

    Towards four o’clock in themorning, Charles, well wrappedup in his cloak, set out for theBertaux. Still sleepy from thewarmth of his bed, he let him-self be lulled by the quiet trot ofhis horse. When it stopped of itsown accord in front of thoseholes surrounded with thorns thatare dug on the margin of furrows,Charles awoke with a start, sud-denly remembered the brokenleg, and tried to call to mind allthe fractures he knew. The rainhad stopped, day was breaking,and on the branches of the leaf-less trees birds roosted motion-less, their little feathers bristlingin the cold morning wind. Theflat country stretched as far aseye could see, and the tufts oftrees round the farms at longintervals seemed like dark vio-let stains on the cast grey sur-face, that on the horizon fadedinto the gloom of the sky.

    Charles from time to timeopened his eyes, his mind grewweary, and, sleep coming uponhim, he soon fell into a dozewherein, his recent sensationsblending with memories, hebecame conscious of a doubleself, at once student and mar-ried man, lying in his bed asbut now, and crossing the op-eration theatre as of old. Thewarm smel l of poul t icesmingled in his brain with thefresh odour of dew; he heardthe iron rings rattling along thecurtain-rods of the bed andsaw his wife sleeping. As hepassed Vassonville he cameupon a boy sitting on the grassat the edge of a ditch.

    componer una pierna rota. Ahorabien, de Tostes a Les Bertaux hayse i s l eguas de camino , pa -s a n d o p o r L o n g u e v i l l e ySain t Victor. La noche estabaoscura . La nueva señoraBovary temía que a su maridole pasara algo. Así que se deci-dió que el mozo de mulas fue-se delante. Carlos se pondría encamino tres horas después, alsalir la luna. Enviarían un mu-chacho a su encuentro para quele enseñase el camino de la gran-ja y le abriese la valla.

    Hacia las cuatro de la mañana, Car-los, bien enfundado en su abrigo, sepuso en camino para Les Bertaux.Todavía medio dormido por el calordel sueño, se dejaba mecer al trotepacífico de su caballo. Cuando éstese paraba instintivamente ante esoshoyos rodeados de espinos que seabren a la orilla de los surcos, Car-los, despertándose sobresaltado, seacordaba de la pierna rota a intenta-ba refrescar en su memoria todos lostipos de fractura que conocía. Ya ha-bía cesado de llover; comenzaba aapuntar el día y en las ramas de losmanzanos sin hojas unos pájaros semantenían inmóviles, erizando susplumitas al viento frío de la maña-na. El campo llano se extendía has-ta perderse de vista y los pequeñosgrupos de árboles en torno a lasgranjas formaban, a intervalos ale-jados, unas manchas de un violetaoscuro sobre aquella gran superfi-cie gris que se perdía en el horizon-te en el tono mortecino del cielo.Carlos abría los ojos de vez en cuan-do; después, cansada su mente yvolviendo a coger el sueño, entrabaen una especie de modorra en la que,confundiéndose sus sensaciones re-cientes con los recuerdos, se perci-bía a sí mismo con doble personali-dad, a la vez estudiante y casado,acostado en su cama como hacía unmomento, atravesando una sala deoperaciones como hacía tiempo. Elolor caliente de las cataplasmas semezclaba en su cabeza con elverde olor del rocío; escuchabacorrer sobre la barra los anillosde hierro de las camas y oía dor-mir a su mujer. Al pasar porVassonville distinguió, a la orillade una cuneta, a un muchacho jo-ven sentado sobre la hierba.

    roost 1 1 a branch or other support on which abird perches, esp. a place where birds regularlysettle to sleep. 2 a place offering temporarysleeping-accommodation. living roost=salitade estar

    1 intr. a (of a bird) settle for rest or sleep. b(of a person) stay for the night. 2 tr. providewith a sleeping-place.

    come home to roost (of a scheme etc.) recoilunfavourably upon the originator.

    roost percha LOC: to rule the roost, llevarel mando/la voz cantante

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    - Etes-vous le médecin? de-manda l’enfant.

    Et, sur la réponse de Charles,il prit ses sabots à ses mains et semit à courir devant lui.

    L’off ic ier de santé , che-m i n f a i s a n t , c o m p r i t a u xdiscours de son guide queM. Rouaul t devai t ê t re uncul t iva teur des p lus a isés .Il s’était cassé la jambe, laveille au soir, en revenant defaire les Rois, chez un voisin.Sa femme était morte depuisdeux ans. Il n’avait avec luiq u e s a d e m o i s e l l e , q u il’aidait à tenir la maison.

    Les ornières devinrent plusprofondes. On approchait desBertaux.Le petit gars, se coulant alors parun trou de haie, disparut, puis, ilrevint au bout d’une cour enouvrir la barrière. Le cheval glis-sait sur l’herbe mouillée; Charlesse baissait pour passer sous lesbranches. Les chiens de garde àla niche aboyaient en tirant surleur chaîne. Quand il entra dansles Bertaux, son cheval eut peuret fit un grand écart.

    C’était une ferme de bonneapparence. On voyait dans lesécuries, par le dessus des portesouvertes, de gros chevaux de la-bour qui mangeaient tranquille-ment dans des râteliers neufs. Lelong des bâtiments s’étendait unlarge fumier, de la buée s’en éle-vait, et, parmi les poules et lesdindons, picoraient dessus cinqou six paons, luxe des basses-cours cauchoises. La bergerieétait longue, la. grange était haute,à murs lisses comme la main. Il yavait sous le hangar deux gran-des charrettes et quatre charrues,avec leurs fouets, leurs colliers,leurs équipages complets, dont lestoisons de laine bleue se salis-saient à la poussière fine qui tom-bait des greniers. La cour allaiten montant; plantée d’arbres sy-métriquement espacés, et le bruitgai d’un troupeau d’oies retentis-sait près de la mare.

    “Are you the doctor?” askedthe child.

    And on Charles’s answer hetook his wooden shoes in hishands and ran on in front of him.

    The general practitioner,riding along, gathered from hisguide’s talk that MonsieurRouault must be one of the well-to-do farmers.

    He had broken his leg theevening before on his way homefrom a Twelfth-night feast at aneighbour’s. His wife had beendead for two years. There waswith him only his daughter, whohelped him to keep house.

    The ruts were becomingdeeper; they were approachingthe Bertaux.

    The little lad, slippingthrough a hole in the hedge, dis-appeared; then he came back tothe end of a courtyard to openthe gate. The horse slipped on thewet grass; Charles had to stoopto pass under the branches. Thewatchdogs in their kennelsbarked, dragging at their chains.As he entered the Bertaux, thehorse took fright and stumbled.

    It was a substantial-lookingfarm. In the stables, over the topof the open doors, one could seegreat cart-horses quietly feedingfrom new racks. Right along theoutbuildings extended a largedunghill, from which manureliquid oozed, while amidst fowlsand turkeys, five or six pea-cocks, a luxury in Chauchoisfarmyards, were foraging on thetop of it. The sheepfold waslong, the barn high, with wallssmooth as your hand. Under thecart-shed were two large cartsand four ploughs, with theirwhips, shafts and harnessescomplete, whose fleeces of bluewool were getting soiled by thefine dust that fell from the gra-naries. The courtyard sloped up-wards, planted with trees set outsymmetrically, and the chatter-ing noise of a flock of geese washeard near the pond.

    —¿Es usted el médico? —pre-guntó el chico.

    Y a la respuesta de Carlos, co-gió los zuecos en la mano y echóa correr delante.

    El médico durante el caminocomprendió, por lo que decíasu guía, que el señor Rouaultdebía de ser un agricultor aco-modado.Se había roto la pierna la víspera,de noche, cuando regresaba de ce-lebrar la fiesta de los Reyes de casade un vecino. Su mujer había falle-cido hacía dos años. No tenía con-sigo más que a su «señorita», quele ayudaba a llevar la casa.

    Las rodadas se fueron haciendomás profundas. Se acercaban a LesBertaux.El jovencito, colándose por un bo-quete de un seto, desapareció, lue-go reapareció al fondo de un co-rral para abrir la barrera. El caba-llo resbalaba sobre la hierba mo-jada; Carlos se bajaba para pa-sar bajo las ramas. Los perrosguardianes en la perrera ladra-ban t i rando de las cadenas.Cuando entró en Les Bertaux sucaballo se espantó y reculó.

    Era una granja de buena aparien-cia. En las cuadras, por encimade las puertas abiertas, se veíangrandes caballos de labranza co-miendo tranquilamente en pese-bres nuevos. A lo largo de las ins-talaciones se extendía un esterco-lero, de donde ascendía un vaho,y en el que entre las gallinas y lospavos picoteaban cinco o seispavos reales, lujo de los corralesdel País de Caux. El corral eralargo, el granero era alto, de pa-redes lisas como la mano. Deba-jo del cobertizo había dos gran-des carros y cuatro arados, consus látigos, sus colleras, susaparejos completos cuyos vello-nes de lana azul se ensuciabancon el fino polvo que caía de losgraneros. El corral iba ascen-diendo, plantado de árbolessimétricamente espaciados, y cer-ca de la charca se oía el alegre graz-nido de un rebaño de gansos.

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    Une jeune femme, en robe demérinos bleu garnie de trois vo-lants, vint sur le seuil de la mai-son pour recevoir M. Bovary,qu’elle fit entrer dans la cuisine,où flambait un grand feu. Le dé-jeuner des gens bouillonnait alen-tour, dans des petits pots de tailleinégale. Des vêtements humidesséchaient dans l’intérieur de lacheminée. La pelle, les pincetteset le bec du soufflet, tous de pro-portion colossale, brillaientcomme de l’acier poli, tandis quele long des murs s’étendait uneabondante batterie de cuisine, oùmiroitait inégalement la flammeclaire du foyer, jointe aux premiè-res lueurs du soleil arrivant parles carreaux.

    Charles monta, au premier,voir le malade. Il le trouva dansson lit, suant sous ses couvertu-res et ayant rejeté bien loin sonbonnet de coton. C’était un grospetit homme de cinquante ans, àla peau blanche, à l’oeil bleu,chauve sur le devant de la tête, etqui portait des boucles d’oreilles.Il avait à ses côtés, sur une chaise,une grande carafe d’eau-de-vie,dont il se versait de temps à autrepour se donner du coeur au ven-tre; mais, dès qu’il vit le méde-cin, son exaltation tomba, et, aulieu de sacrer comme il faisaitdepuis douze heures, il se prit àgeindre faiblement.

    La fracture était simple, sanscomplication d’aucune espèce.Charles n’eût osé en souhaiter deplus facile. Alors, se rappelant lesallures de ses maîtres auprès dulit des blessés, il réconforta lepatient avec toutes sortes de bonsmots; caresses chirurgicales quisont comme l’huile dont ongraisse les bistouris. Afin d’avoirdes attelles, on alla chercher, sousla charretterie, un paquet de lat-tes. Charles en choisit une, lacoupa en morceaux et la politavec un éclat de vitre, tandis quela servante déchirait des drapspour faire des bandes, et que ma-demoiselle Emma tâchait à cou-dre des coussinets. Comme ellefut longtemps avant de trouverson étui, son père s’impatienta;elle ne répondit rien; mais, tout

    A young woman in a bluemerino dress with three flouncescame to the threshold of thedoor to receive MonsieurBovary, whom she led to thekitchen, where a large fire wasblazing. The servant’s breakfastwas boiling beside it in smallpots of all sizes. Some dampclothes were drying inside thechimney-corner. The shovel,tongs, and the nozzle of the bel-lows, all of colossal size, shonelike polished steel, while alongthe walls hung many pots andpans in which the clear flame ofthe hearth, mingling with thefirst rays of the sun coming inthrough the window, was mir-rored fitfully.

    Charles went up the first floorto see the patient. He found himin his bed, sweating under hisbed-clothes, having thrown hiscotton nightcap right away fromhim. He was a fat little man offifty, with white skin and blueeyes, the forepart of his headbald, and he wore earrings. Byhis side on a chair stood a largedecanter of brandy, whence hepoured himself a little from time totime to keep up his spirits; but assoon as he caught sight of the doctorhis elation [euforia] subsided, andinstead of swearing, as he had beendoing for the last twelve hours,began to groan freely.

    The fracture was a simple one,without any kind of complication.

    Charles could not have hopedfor an easier case. Then callingto mind the devices of his mas-ters at the bedsides of patients,he comforted the sufferer with allsorts of kindly remarks, thoseCaresses of the surgeon that arelike the oil they put on bistou-ries. In order to make somesplints a bundle of laths wasbrought up from the cart-house.Charles selected one, cut it intotwo pieces and planed it with afragment of windowpane, whilethe servant tore up sheets tomake bandages, and Mademoi-selle Emma tried to sew somepads. As she was a long timebefore she found her work-case,her father grew impatient; she

    Una mujer joven, en bata de me-rino azul adornada con tres vo-lantes, vino a la puerta a recibiral señor Bovary y le llevó a lacocina, donde ardía un buenfuego, a cuyo alrededor, enollitas de tamaño desigual, her-vía el almuerzo de los jornale-ros. En el interior de la chime-nea había ropas húmedas pues-tas a secar. La paleta, las tena-zas y el tubo del fuelle, todo ellode proporciones colosales, bri-llaban como acero pulido, mien-tras que a lo largo de las pare-des se reflejaba de manera des-igual la clara llama del hogarjunto con los primeros resplan-dores del sol que entraba por loscristales.

    Carlos subió al primer piso aver al enfermo. Lo encontró encama, sudando bajo las mantasy sin su gorro de algodón, quehabía arrojado muy lejos. Era unhombre pequeño y gordo, deunos cincuenta años, de tez blan-ca, ojos azules, calvo por delan-te de la cabeza y que llevaba pen-dientes. A su lado, sobre una si-lla, había una gran botella deaguardiente, de la que se servíade vez en cuando para darse áni-mos; pero en cuanto vio al mé-dico cesó de exaltarse, y, en vezde jurar como estaba haciendodesde hacía doce horas, empezóa quejarse débilmente.

    La fractura era sencilla, sinninguna complicación. Carlosno se hubiera atrevido a desear-la más fácil. Y entonces, recor-dando las actitudes de sus maes-tros junto a la cama de los heri-dos, reconfortó al paciente contoda clase de buenas palabras,caricias quirúrgicas, que soncomo el aceite con que se en-grasan los bisturíes. Para prepa-rar unas tablillas, fueron a bus-car en la cochera un montón delistones. Carlos escogió uno, lopartió en pedazos y lo pulió conun vidrio, mientras que la cria-da rasgaba una sábana para ha-cer vendas y la señorita Emmatrataba de coser unas almohadi-llas. Como tardó mucho en en-contrar su costurero, su padre seimpacientó; ella no dijo nada;

    allure (Fr.) paso vivo, marcha, as-pecto, aire, semblante,

    (En) attractiveness, personalcharm, fascination; encanto,

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    notes Flaubert’s Bovary tr. by Eleanor Marx-Aveling desconocido7

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    en cousant, elle se piquait lesdoigts, qu’elle portait ensuiteà sa bouche pour les sucer.

    Charles fut surpris de la blan-cheur de ses ongles. Ils étaientbrillants, fins du bout, plus net-toyés que les ivoires de Dieppe,et taillés en amande. Sa mainpourtant n’était pas belle, pointassez pâle peut-être, et un peusèche aux phalanges; elle étaittrop longue aussi, et sans mollesinflexions de lignes sur les con-tours. Ce qu’elle avait de beau,c’étaient les yeux; qu