Jorge Arturo Vargas | Cie Teatro Línea de Sombra (Mexique) · La compagnie : Teatro Línea de...

6
Relations presse : Nicole Lévy 04 72 39 74 78 (ligne directe) 06 61 11 50 85 [email protected] Oullins Lyon Métropole 20 octobre Pequeños territorios en reconstrucción Jorge Arturo Vargas | Cie Teatro Línea de Sombra (Mexique) Théâtre | Première en France | Festival Sens Interdits

Transcript of Jorge Arturo Vargas | Cie Teatro Línea de Sombra (Mexique) · La compagnie : Teatro Línea de...

Relations presse :Nicole Lévy

04 72 39 74 78 (ligne directe)06 61 11 50 85

[email protected] Lyon Métropole

20octobre

Pequeños territorios en reconstrucciónJorge Arturo Vargas | Cie Teatro Línea de Sombra (Mexique)

Théâtre | Première en France | Festival Sens Interdits

Informations pratiques

Distribution

Textes Eduardo Bernal, Jorge A. Vargas, Noé Morales Muñoz,Assistante recherches David Gutiérrez Cas-tañedaAssistant mise en scène Ricardo PérezMusique originale Jorge VerdínCréation des silhouettes de femmes Carlos BecerrilMultimédia et video Marina EspañaProduction exécutive Alicia LagunaAssistante de production Aranza MuliaAdministration Patricia DíazAppui technique et production Moisés Flores

AvecAlicia Laguna, Zuadd Atala

Petite Salle | Durée : 1h

Conseillé à partir de13 ans

Dimanche 20 octobre à 15h

Spectacle en espagnol |Traduction simultanée en français1ère en France. Production Iberescena, Teatro Línea de Sombra.Avec le soutien du Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (FONCA) et du Fondo Iberescena. Spectacle en coréa-lisation Festival Sens Interdits / Théâtre de La Renaissance.

Résumé

Pequeños territorios en reconstrucción (petits territoires en reconstruction) est une fable docu-mentaire inspirée de l’histoire réelle d’une communauté de femmes déplacées par un groupe armé durant la guerre civile en Colombie. Refusant cette errance forcée, elles décident de reconstruire seules un village, pierre après pierre, pour créer un nouveau lieu de vie où elles puissent être en sécurité et élever leurs enfants. Elles vont jusqu’à fonder la « Ligue des femmes déplacées », s’en-tourant d’avocats et de juristes afin de demander justice contre les violences qu’elles ont subies et les pertes dont elles ont été victimes. « La ville des femmes » devient un symbole d’espoir et de ténacité que les deux comédiennes reconstruisent petit à petit au plateau. Elles apportent l’un après l’autre les 98 parpaings qui représentent les maisons reconstruites. A chacune correspond une his-toire, un souvenir et la photo de celle qui l’a édifiée et habitée. Avec un humour et une détermination émouvante les actrices dessinent les contours d’un lieu d’insécurité qui a su se transformer, grâce au courage de ces femmes, en refuge où la vie redevient possible.

Présentation du projet

Pequeños territorios en reconstrucción prend son inspiration dans un article de la revue “Proceso” qui retrace la reconstruction de la ville de Turbaco menée par un groupe de femmes déplacées par un groupe armée durant la guerre civile en Colombie.Elles décident de se rassembler et reconstruisent 98 logements en neuf ans, à la force de leur dé-sir de vie. Elles constituent la “ligue des femmes déplacées” et vont jusqu’à s’entourer d’avocats et de juristes afin de négocier avec l’Etat le sort des criminels qui ont commis des violences à leur encontre et ont assassinés leurs maris. Les maisons construites lors de l’exil politique symbolisent petit à petit l’espoir d’un temps nouveau, l’émergence d’un territoire libre établit dans un lieu autre-fois étranger et hostile.« La ville des femmes » devient la métaphore d’un paysage situé sur une ligne d’horizon qui symbo-lise l’errance forcée tout en la délimitant dans un temps limité. Ce spectacle peut être décrit comme une « fable documentaire ». Le quotidien de chacune de ces femmes se dessine petit à petit par un rapide portrait puis par une photo posée contre un parpaing représentant une maison, puis une autre encore, et une autre. A chaque parpaing, une nouvelle photo est accompagnée d’une autre his-toire. Et peu à peu le plateau devient le village des femmes, avec ses couleurs et ses rires d’enfants.

La compagnie : Teatro Línea de Sombra (TLS)

Reconnue à l’international comme l’une des compagnies les plus innovantes du Mexique, le Teatro Línea de Sombra rassemble des artistes, professeurs et chercheurs qui travaillent ensemble en alliant création théâtrale et interventions sociales auprès des populations défavorisées. Fondé en 1993 et dirigé par Jorge Arturo Vargas et Alicia Laguna, le TLS réagit à l’invisibilisation et à la vio-lence qui touchent les communautés minoritaires proches de Mexico.La recherche artistique et l’engagement social propres à la compagnie se manifestent sous des formes diverses et pluridisciplinaires qui ont avant tout pour but de questionner l’injustice et de faire réagir les citoyens. Traquant les failles d’un système qui laisse des communautés entières dans la précarité, les membres du TLS vont à la rencontre de ces populations afin de nouer des liens avec elles et de nourrir leur travail.

Leur spectacle Amarillo, créé en 2009 en réponse à l’augmentation des violences envers les mi-grants, fait l’objet d’un programme au sein d’un camp de réfugiés de la ville frontalière de Tenosique (projection de films, construction d’un lieu de culte, représentations et débats (…). Il s’agit d’apporter de la visibilité à une réalité oubliée par l’opinion publique.Leurs dernières créations, Baños Roma et La Brisa, présentées dans le Festival Sens Interdits abordent chacune à leur manière un pan de l’histoire récente de la ville de Juárez, lieu déchiré par la violence et le trafic de drogue. En mêlant action sociale et processus artistique, Teatro Línea de Sombra réinvente un nouveau modèle de théâtre radical qui questionne le champs d’action de l’art et explore sa capacité à ouvrir le dialogue.

Le Teatro Linea de Sombra vient pour la seconde fois dans la région lyonnaise après avoir participé en 2011 au Festival des Invites de Villeurbanne. Leur installation, Article 13, en co-création avec la Cie Carabosse, traitait déjà de la question des migrations autours de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et proposait un hommage poétique aux milliers de voyageurs du désespoir qui disparaissent chaque année.

Biographie de Jorge A.Vargas

Jorge A. Vargas a étudié à l’École Internationale de Mime Corporel Dramatique de Paris. Il est au-jourd’hui acteur et metteur en scène et a monté des textes de Lars Noren, Jon Fosse ou encore d’Antony Neilson. Sa création, Yellow a reçu le prix de la meilleure pièce étrangère en espagnol de New York en 2012 ainsi que le prix du public lors de la 21ème édition du Festival International de Performance Exponto, à Ljlubljana en 2014. Ses oeuvres ont été jouées sur les plus grandes scènes et dans plusieurs des principaux festivals de théâtre à l’international.Jorge A. Vargas a, par ailleurs, été deux fois lauréat du prix du meilleur metteur en scène de théâtre documentaire. Il fait parti du programme Sistema Nacional de Creadores de Arte qui soutient la création artistique mexicaine en lien avec le Conseil National pour la Culture et les Arts. Il a égale-ment participé à la conception du projet Durango 66, une co-production avec la compagnie nationale de théâtre de l’Institut des Beaux-Arts, qui a vu le jour au Mexique sous la forme d’une installation extérieure. Elle a ensuite été présentée en 2015 à Fira Tàrrega en Catalogne, puis en 2018 lors du Pacific Standard Time LA./LA à la formation Getty de Los Angeles.Outre Baños Roma et Pequeños territorios en reconstrucción présentés dans le Festival Sens In-terdits, il crée en 2014 le spectacle Sidra Pino qui interroge la valeur symbolique des objets de consommation à travers l’histoire d’une société de fabrication de boissons. La dernière création de

la compagnie, Filo, de Caballo(s), répond à une commande du Museum of Contemporary Arts de Chi-cago, autour du trafic d’héroine entre les villes de Guerrero et de Chicago. Couplant toujours action sociale et travail au plateau, il dirige la compagnie Teatro Línea de Sombra qui creuse la question de la capacité d’action du théâtre face à la violence et réunit artistes et chercheurs afin d’interroger les injustices qui sévissent dans la région de México.

Presse

Crimen, despojo e impunidad¿Qué significa levantar física y simbólicamente una ciudad?

31 de Julio de 2014, de LUZ EMILIA AGUILAR Z

La violencia en Latinoamérica viene produciendo masacres y desplazamientos sin castigo. México se ha colocado en los primeros lugares en este rubro. El grupo Teatro Línea de Sombra ha venido in-vestigando la manera de abordar desde el teatro el terror contemporáneo. En Pequeños territorios en reconstrucción configura una fábula documental sobre “La Ciudad de las Mujeres”, en Turbaco, cerca de Cartagena de Indias, Colombia. El lenguaje de Línea de Sombra se ha ido desplazando hacia el equilibrio entre la inclusión de lo real, lo épico, documental, y recursos simbólicos, metáforas. Construyen en escena un relato en voz de Zuadd Atala y Alicia Laguna. Están presentes también Nayelis Paola González, Yohan David ar-rios y Lubis González, que vienen de La Ciudad de las Mujeres. A las presencias en carne y hueso se suman proyecciones de video, fotografías y fotomontaje de tamaño natural. Cuentan lo que vivieron, lo que alguien les ha contado, además de una historia que recuerda a El flautista de Hamelin, “que podría ser real”.

Pequeños Territorios a été en effet le spectacle que j’ai le plus aimé du Festival ibero-americano — parallèlement à La Visite de la vieille Dame mise en scène par Omar Porras, qui était d’une tout autre nature.

La Cie Línea de sombra a su faire un excellent théâtre documentaire, d’une grande poésie, perfor-matif à souhait, car sachant faire exister sous nos yeux toutes ces fem-mes qui ont dû fuir leur terre, avec leurs enfants, laissant derrière elles leurs hommes (époux, pères et frères), assassinés, pour trouver un refuge, un autre sol où se re-construire, en se donnant de nouveaux toits, des maisons façonnées une à une à la force de leur désir de vie, 98 en 9 ans, tout près des Caraïbes, dans la lu-mière de la Cité de Carthagena de Indias.

Nous sont racontés les exactions, les menaces de mort, Escobar, mais aussi le quoti-dien de ses femmes, dont un rapide portrait nous est brossé, une photo à l’appui pour chacune d’entre elles, avant qu’elle ne soit posée contre un parpaing représentant en une synecdoque l’une de leur mai-son, puis une autre encore, et une autre. A chaque parpaing, une nouvelle photo est accompagnée d’une autre histoire. Et peu à peu le plateau devient le village des femmes, avec ses couleurs et ses rires d’enfants.

L’écran en fond de scène (qui agrandit à loisir les photos présentées, soumet à notre réflexion et à nos émotions des documents d’archives parlant par bribes de l’histoire du pays...), ne pèse en rien dans notre perception globale du spectacle, bien au con-traire : c’est un support efficace et parado-xalement presque discret.

La régie est en scène, la théâtralité exhibée, les récits débordent dans notre réel, et nous prenons tout avec l’empathie du témoin plein d’admiration devant la force de vie de ces femmes sans haine dont on nous parle... qui par ce spectacle nous sont à la fois rendues très réelles (la doyenne du village, à l’origine de la construction de la première maison bâtie il y a 9 ans vient même à nous sur le plateau), tout en étant promues au rang de symbole de toutes les luttes contre la violence.

Dans le séminaire de critique théâtrale que j’ai tenu à Bogota la semaine passée, j’ai eu des retours très émouvants. Si je peux, j’essaie de récupérer quelques analyses que j’ai pu lire et vous les en-voyer.

Brigitte Prost