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CERITO ET LES FILMS ARIANE PRESENTENT GEORGES LAUTNER DIALOGUES MICHEL AUDIARD JEAN DESAILLY ROBERT HOSSEIN JEAN-LOUIS RICHARD CYRIELLE CLAIRE MICHEL BEAUNE ELYSABETH MARGONI » MARIE-CHRISTINE DESCOUARD ENNIO MORRICONE PRODUCTEURS DELEGUES : A. MNOUCHKINE, G. DANCIGERS DISTRIBUTION GAUMONT-CÉRITO RENÉ CHÂTEAU DIRECTEUR DE PRODUCTION ALAIN BELMONDO DIRECTEUR DE LA PHOTO HENRI DECAE

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CERITO ET LES FILMS ARIANE PRESENTENT

GEORGES LAUTNER

DIALOGUES MICHEL

AUDIARD JEAN DESAILLY ROBERT HOSSEIN JEAN-LOUIS RICHARD

CYRIELLE CLAIRE • MICHEL BEAUNE • ELYSABETH MARGONI » MARIE-CHRISTINE DESCOUARD

ENNIO MORRICONE PRODUCTEURS DELEGUES : A. MNOUCHKINE, G. DANCIGERS DISTRIBUTION GAUMONT-CÉRITO RENÉ CHÂTEAU

DIRECTEUR DE PRODUCTION ALAIN BELMONDO DIRECTEUR DE LA PHOTO HENRI DECAE

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CERITO-FILMS et LES FILMS ARIANE présentent

JEAN-PAUL

BELMONDO

dans

ci mm UN FILM DE

GEORGES LAUTNER

SCENARIO DE

MICHEL AUDIARD

d'après le livre de PATRICK ALEXANDER «La mort d'une bête à la peau fragile»

avec

JEAN DESAILLY ROBERT HOSSEIN JEAN-LOUIS RICHARD MICHEL BEAUNE — ELYSABETH MARGONI — CYRIELLE CLAIRE

DIRECTEUR DE PRODUCTION : ALAIN BELMONDO DIRECTEUR DE LA PHOTO : HENRI DECAE

PRODUCTEURS DÉLÉGUÉS : ALEXANDRE MNOUCHKINE — GEORGES DANCIGERS

SORTIE DU FILM: 21 OCTOBRE 1981

* * *

DISTRIBUTION: GAUMONT — CERITO RENÉ CHATEAU

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Lorsqu'un agent des services secrets envoie un message codé à ses supérieurs hiérarchiques, ce n'est pas pour leur raconter une histoire belge ou marseillaise. Surtout lorsque la transmission intervient après un long séjour forcé (de l'expéditeur) dans un bagne d'Afrique centrale... Deux ans d'isolement et de brimades. Deux ans à guetter le moment propice à l'évasion, à atten-dre l'heure de la vengeance, à la préparer en ressassant sa hargne... Car ce n'est pas pour solliciter humblement des explications auprès de ses chefs que «Le Professionnel», qu'incarne Jean-Paul Belmondo dans le film du même titre de Georges Lautner, débarque à Paris. C'est pour régler ses comptes avec ceux qui l'ont trahi, sacrifié délibérément sur l'autel des opportunités politiques et des retournements d'alliances après lui avoir confié une mission «spéciale» de la plus haute importance: éliminer physiquement le potentat sanguinaire qui règne sur la République de Malawy. On cherchera en vain le nom de cet Etat sur une carte du continent africain. Pour être imaginaire, l'aventure vécue à l'écran par Jean-Paul Belmondo (d'après un livre de Patrick Alexander, «La Mort d'une bête à la peau fragile») n'en est pas moins riche en allusions politiques. Mais ce n'est pas cet aspect de l'intrigue qui a séduit son protagoniste. Avec «Le Professionnel», Belmondo ne prétend pas jouer les serruriers opportunistes dans une histoire à clés. Pour lui, il s'agit encore, et toujours, de distraire le public, dans un registre différent de celui illustré par «Le Guignolo» ou «L'Animal» certes, mais avec la même force d'attraction. Des ruptures de ton, aussi fulgurantes que toniques, ménagent, en plein drame, quelques échappées vers l'humour et des scènes de séduction dont le charme n'est pas seulement de composition...

Pierre DAVID

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LE QUOTIDIEN DE PARIS

UN FILM PAR AN

LE QUOTIDIEN DE PARIS

Il n'organise jamais de projections de presse, se soucie fort peu des cri-tiques et délaisse le plus souvent les demandes d'interviews. Exception-nellement, et à l'occasion du tournage de son soixantième film, « le Pro-fessionnel », il a accepté de s'expliquer pour « le Quotidien » et de parler. Du Festival de Cannes, de Marguerite Duras, de Mesrine, de la télé, de ses détracteurs, du nouveau gouvernement, etc. En toute liberté et sans jamais mâcher ses mots

A vec « le Professionnel » son soixantième film, Jean-Paul Belmondo continue une car-rière qui l'a porté en un quart de siècle au sommet du box-office. En effet, du petit voyou d'« A bout de souffle » au policier de « Flic ou voyou » en passant par « Léon Morin prêtre » ou Stark, le petit truand de « Classe tous risques », tous ses rôles il les interprète avec la même con-viction, la même détermina-tion d'acteur qui font de lui un des dignes successeurs de Gabin ou de Jules Berry. Sou-vent controversé et taxé de facilité, Bébel continue de défendre avec acharnement un certain type de cinéma : cette évasion du samedi soir, ce cinéma tel que l'ont créé et défendu les frères Lumière et Méfiés. Un divertissement sans message ni idéologie, car là n'est pas son propos, sim-plement un but : amuser, retrouver les racines d'un divertissement populaire sans ce « terrorisme intellectuel » qu'il dénonce pour avoir fait main basse sur toute produc-tion. « A force d'intelligence, confie-t-il, le théâtre s'est des-séché et les spectateurs ont déserté les salles. Les acteurs sont traumatisés, ils en vien-nent à refuser les pièces de boulevard par peur de passer pour des imbéciles. Le succès est suspect, le commercial est honteux. C'est ridicule, jouer Labiche est une expérience formidable. »

Un engagement total Son succès précisément, le nombre d'entrées réalisées par ses films l'ont mis au banc d'une certaine société, celle-là même qu'il rejette. Et pourtant

Belmondo est et reste un grand professionnel entière-ment au service de son art, s'engageant totalement dans la réalisation de chacun de ses films. Dès l'écriture, sa « patte » intervient : il choisit lui-même l'histoire, participe à l'élaboration du script, émaille ça et là le scénario de gags, d'effets ou de cascades. N'ac-ceptant aucune doublure, au grand désarroi de ses assu-reurs, ce sportif hors pair recule chaque fois les limites de ses possibilités physiques, allant au-devant de risques de

plus en plus osés — et pour-quoi ? Pour quelques minutes, voire quelques secondes d'image, quelques secondes magiques qui donnent au spectateur la vraie dimension de ce VIP Art : le rêve, l'éva-sion, l'oubli d'un quotidien qu'il n'a pas besoin de revivre dans une salle obscure. Et c'est par ce dépaysement que Bébel atteint son but.

«J'y mets mes billes ! » Mais l'homme d'écran, la vedette choyée, se double d'un

homme d'affaires avisé. Il n'y a pas de secret : comme dans toute entreprise, l'argent est le moteur. Belmondo, en assu-mant tous les risques finan-ciers de ses films, prend là sa vraie dimension. Il est l'un des rares acteurs au monde à être simultanément son propre producteur et distributeur : « Le vrai producteur qui se mouille sur un film, c'est très rare, dit-il ; moi, quand je fais un film, j'y mets mes billes ! Ce que j'ai gagné avec « Peur sur la ville », je l'ai remis dans « l'Alpagueur » et ainsi de suite. » Et tous ces risques reposent sur lui, sur sa « gueule » et son jeu. A-t-il, au seuil d'un nouveau film, l'impression d'être le pre-mier, l'intouchable ? Non, sa modestie et sa simplicité l'en empêchent car, conclut-il, « dans ce métier, on ne peut être le premier ». En effet, chaque film remet en cause l'acteur et un échec peut remettre en cause une carrière complète. Avec « le Profes-sionnel », qu'il tourne actuelle-ment, Belmondo a choisi de s'éloigner un peu de ce qu'ont été ses derniers films pour revenir à un genre policier plus strict, plus rigoureux et à un scénario plus étoffé. Il a accepté, en exclusivité, de nous recevoir afin de faire le point sur sa carrière, mais aussi pour nous permettre de découvrir, derrière la vedette, l'homme, tout simplement.

A.G.

* « Le Professionnel » sortira sur les écrans le 21 octobre 1981 dans 250 salles.

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LE QUOTIDIEN DE PARIS

LE QUOTIDIEN : Avec « le Professionnel », votre pro-chain film, vous semblez revenir vers un genre plus strict, plus construit, laissant plus de place à l'histoire. Est-ce un tournant par rap-port à des films comme « le Guignolo » ? Jean-Paul BELMONDO. -Non, ce n'est pas un tournant, j'ai tout le temps essayé d'al-terner le genre comique et le genre dramatique, bien que, par goût, je préfère les films comiques mais c'est de plus en plus dur à trouver. C'est une question de scéna-rio ? Oui, c'est une question de script uniquement, pour moi il n'y pas de loi : comique ou dramatique, il n'y a que de bons films, et je préfère me prendre les pieds dans un tapis que de faire pleurer et j'espère me les prendre encore longtemps. Contrairement à ce que l'on pense, il est plus difficile de faire un film comique qu'un film drama-tique. Les ressorts d'un film dramatique sont connus et facilement exploitables tandis que pour faire un film comique qui sonne juste, les recettes sont moins évidentes. Vous savez, j'ai débuté dans le métier dans des pièces comiques ; pendant dix ans au théâtre, je n 'ai jamais dit une phrase sérieuse, alors que curieusement, au cinéma, j'ai débuté avec des rôles plutôt dramatiques. Après « A bout de souffle », j'ai été catalogué dans le rôle du petit voyou ou du flic, je ne regrette rien mais il n 'est pas bon pour un acteur de s'enfermer dans un certain type de rôle. D'un autre côté, on ne peut pas tout jouer, il y a le physique qui limite aussi, Louis de Funès ne peut jouer du Delon ou vice-versa.

Vous êtes taxé de faire uni-quement du cinéma com-mercial, sans grande valeur. Que pensez-vous de ces détracteurs ? Le mot facilité que l'on emploie souvent à mon égard me fait toujours rire, car si c'était aussi facile que cela, beaucoup de gens le feraient et le cinéma s'en porterait beau-coup mieux et ferait plus d'entrées. C'est surtout en France qu'il existe cette diffé-

rence entre les films. Aux Etats-Unis, on ne s'occupe pas de cela, on ne vous dit pas que vous jouez la facilité ou non, votre film marche ou ne marche pas : donc il est bon ou non. C'est le public qui juge par le nombre de per-sonnes qui viennent le voir. Les Français sont terrible-ment intolérants avec leur propre produit. Prenez le cinéma italien, jugé par les Français ce cinéma est formi-dable même si l'acteur se pro-mène en caleçon du début à la fin, tandis que si moi je le fais, ça devient dégradant. Je pense qu 'il y a de bons et de mau-vais films, dans un cas il y a des spectateurs, dans l'autre non.

Les attaques à votre encontre sont la rançon du succès ? Oui, c'est cela, quelqu'un qui se dit vedette se doit de faire rentrer le public dans les salles. Il y a en ce moment un mot à la mode : les antistars ; c'est complètement idiot, ce

sont plutôt des antispecta-teurs, on classe dans cette catégorie des types comme De Niro : c'est stupide. De Niro est une star et se comporte comme une star. Il y a un mi-lieu et un comportement qui découle de ce milieu, c'est tout.

Que pensez-vous du cinéma français des années quatre-vingts ? Il y a un manque énorme d'auteurs, c'est la chasse au scénario, j'en lis énormément ; il y a un manque d'idées et d'originalité. C'est mon pro-blème numéro un et c'est le problème de notre cinéma. Nous avons d'excellents tech-niciens, de très bons metteurs en scène, tout pour faire un bon cinéma mais pas de textes por l'alimenter. Dans tous les scripts que je lis, il y a peu de bons personnages; les scéna-ristes ont déjà du mal à écrire pour la vedette, vous imaginez ce que cela peut être pour les seconds rôles. Prenez « Quai des brumes », ou « Pépé le

Avec Georges LAUTNER

Avec Cyrielle CLAIRE

Moko » ou « Le jour se lève », regardez le foisonnement de personnages autour de la vedette, la cohérence de tous ces rôles. Il faut se rendre à l'évidence : on ne sait plus le faire. Dites-moi quel bon film français cette année j'aurais dû faire et que j'ai loupé ? Moi je n'en vois pas où je puisse me dire :j'ai laissé pas-ser le chef-d'œuvre de l'année. Vous savez, on représente le cinéma de son pays, ce n'est pas moi qui écris les films, je ne suis qu'un acteur. Je pré-fère dire du Jeanson ou du Prévert que des banalités, et c'est plus facile de dire des beaux textes que des mauvais textes. Quand vous devez « mouliner » dans le vide parce qu 'il n 'y a rien à dire, et cela m'est arrivé, c'est dur, beaucoup plus dur que de dire du Feydeau où là on peut jouer les doigts de pieds en éventail. Tandis que dire « Passe-moi le sel ou passe-moi le poivre », d'un air pénétré, ce n'est pas passionnant et c'est beaucoup plus dur. Un beau texte est la plus belle chose du monde, et je vais vous dire honnêtement, j'aime mieux dire de l'Audiard que du Duras et pourtant j'ai joué du Duras dans « Mode-rato Cantabile », mais c'est duraille !

Et le théâtre, vous pensez y revenir ? J'ai tellement répondu oui, que je n'ose plus dire non. Le théâtre, on en a toujours la nostalgie, mais vous savez, le théâtre c'est dur; j'ai joué pen-dant dix ans tous les soirs, je sais ce que c'est. Mais c'est toujours pareil, je trouverais une pièce vraiment formi-dable, je n 'hésiterais pas à la jouer, mais rentrer au théâtre pour dire que j'y joue, simple-ment pour mon image de marque, ça ne m'intéresse pas. De plus, il ne faudrait pas que je me trompe de pièce, car bon nombre de gens m'atten-draient pour me démolir. Je ne peux pas louper mon coup !

Le cinéma, c'est aussi le Festival de Cannes et les césars. On ne vous y voit pas beaucoup ? Ah ! le Festival de Cannes, on est pas près de m'y revoir; quant aux césars, on veut

LE QUOTIDIEN DE PARIS

copier les Américains et l'on n'est pas capable de le faire; on a l'air des petits cousins qui imitent les grands au casino de Palavas-les-Flots.

Le cinéma que vous défen-dez n'y est, n'importe com-ment, pas représenté ? Le Festival de Cannes est devenu très emmerdant, même le cinéma américain n'a plus droit de cité; à force de dire qu'il n'y a qu'un seul cinéma, ce cinéma pseudo-intellectuel, ils sont en train de le tuer. Cette grande fête qu'était le Festival il y a encore quelques années est complètement morte. Il y a trop de compro-mis, on crée des dizaines de prix de peur d'oublier ou de froisser quelqu'un, de ce fait chaque récompense perd de sa valeur. Pour que ce festival en garde, il devrait n'y avoir que trois ou quatre prix et c'est tout ; pensez qu'il y a des prix comme celui de la participa-tion artistique ! Qu 'est-ce cela veut dire ? Quant aux césars, je suis vio-lemment contre, c'est pire que tout, d'ailleurs, j'aurais pré-féré que cela se nomme un « Pagnol » ou un « Raimu ». De plus, ce sont les gens de la profession qui votent, c'est donc un vote très réduit ; nous ne sommes pas en Amérique, ce sont les petits copains qui choisissent, ça n'a donc pas beaucoup de valeur. Chaque année, du reste, ce sont les mêmes gens qui sortent du chapeau. Cette année, c'est le film de Truffaut qui a tout raflé, je l'ai trouvé très bien ce film, mais pourquoi dix récompenses ? Le cinéma français n'a fait qu'un seul film en 1980 ? Il y avait d'autres films qui méritaient des récompenses. Ça devient un gag, quant à la cérémonie de remise, je n'ai jamais rien vu de plus lamentable et c'est pareil pour Cannes. De plus, Cannes est un festival dans lequel rentre en jeu d'autres considérations que celles purement cinématogra-phiques, c'est une des raisons pour lesquelles les Américains ont créé le festival de Los Angeles qui commence à sérieusement concurrencer le marché du film de Cannes. Notre festival n'est pas une vraie représentation du métier : des acteurs comme

Jean Gabin ou Alain Delon n'ont jamais été récompensés par des prix d'interprétation.

Pensez-vous que c'est un problème d'acteur ou un problème d'auteur ? C'est un problème d'auteur, nous en revenons toujours au même. Nous avons de grands acteurs en puissance, mais rien pour qu'ils puissent s'éclater. Prenons les Améri-cains, toujours eux, ils ont eu la guerre du Vietnam, tout de suite ils ont fait des films des-sus et quels films ! : «Apoca-lypse Now » et « Voyage au bout de l'enfer ». Nous, nous avons eu la guerre d'Algérie et celle d'Indochine, qu'avons-nous fait ? Une ou deux pro-ductions sans moyens et c'est tout, alors qu'il y avait matière à faire de grandes choses. C'est pareil pour les films policiers, nous avons eu de grandes affaires policières, qu'en avons-nous fait ?

A ce propos, vous avez acquis les droits cinémato-

graphiques du livre de Mesrine, pensez-vous en tirer un film bientôt ?

Oui, j'espère le tourner, mais je sais que je vais me heurter à de nombreuses difficultés : j'aurai du mal à avoir les autorisations, il sera interdit au moins de dix-huit ans et pourtant ce qui me fascine chez Mesrine, ce n'est pas l'homme mais le personnage de cinéma qu'il représente. Je l'ai proposé à beaucoup de metteurs en scène français qui Vont tous refusé parce qu'ils le trouvent trop violent. Et Al Capone, était-il trop violent ? C'était autre chose que Mesrine et pourtant un grand nombre de films ont été faits. Mon propos n 'est pas de faire un héros de Mesrine mais sim-plement de retracer sa vie. D'ailleurs, ce serait un film moral : ne meurt-il pas à la fin ? Ce sont des marginaux, les grands gangsters : ils ont des vies de romans comme « Bonnie and Clyde » ou « le Parrain ». Cela n'a pas empê-

ché les Américains de faire des films sur eux avec le suc-cès que l'on sait sans que per-sonne ne soit choqué.

Oui, mais Mesrine nous touche de plus près, tandis que pour nous. Français, Bonnie et Clyde ou Al Capone sont du domaine du mythe. Et les séquences sur le Liban, le Vietnam ou l'Ouganda qu'on retransmet à vingt heures au journal télévisé et que toute la famille regarde, sont-elles un mythe ? Non, elles sont bien réelles et je trouve cela plus choquant. Le cinéma, c'est jamais vrai, même si ça retrace une his-toire vécue.

Cela nous amène directe-ment à la censure cinémato-graphique : qu'en pensez-vous ? Je suis contre, c'est très arbi-traire; cette commission ne devrait pas exister. Le public est assez adulte pour savoir s'il peut aller voir un tel film ou non. Pourquoi des person-nages s'arrogent le droit de choisir pour d'autres ce qui est visible ou non. Nous reve-nons au même problème : vous ouvrez votre poste de télévision et des gens se font tuer en direct, et là, il n'y a pas de censure, tandis qu'au cinéma, ce n'est toujours que de l'hémoglobine, l'acteur se relève après la séquence. Alors pourquoi deux mesures ? De plus, si une commission de « contrôle » existe, je ne com-prends pas que la profession y soit en minorité et, dans ce cas, accepte de servir d'otage au gouvernement. Quant à l'interdiction pour violence de certains films tels que « Mad Max », « Massacre à la tron-çonneuse » qui fut grand prix à Avoriaz et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes ou encore « l'Extermi-nator », je ne comprends pas, il y a plus de violence dans le monde qui nous entoure que dans ces films, et ce n'est pas en les supprimant qu'on arrê-tera la violence dans la rue !

Donc, la seule chose qui vous intéresse est le côté spectacle du cinéma; vos films ne comportent ni mes-sage ni idéologie et, du

• • •

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LE QUOTIDIEN DE PARIS

• • • reste, pendant la campagne présidentielle, vous n'avez pris aucune position pour l'un ou l'autre des candidats en présence.

Non, ce n'est pas mon rôle, j'ai eu un moment l'envie de signer pour tous les candidats, d'être sur chaque liste des comités de soutien, pour être bien avec tout le monde. Pour parler sérieusement, j'estime que ce n 'est pas parce que l'on est un acteur connu qu'on doit se mêler de tout. Il y a le Bel-mondo comédien qui accepte de prendre des positions dans le cadre de son métier d'acteur et le Belmondo citoyen, homme qui, lui, agit comme tel. Je ne me permets pas de juger ceux qui confondent les deux, ça les regarde. Ça aussi, c'est devenu une mode car cela se fait aux Etats-Unis et d'ailleurs, je ne pense pas que, quand je dirai aux gens : votez

socialiste ou RPR, ils vont se précipiter pour le faire. Moi, je joue la comédie pour dis-traire les gens, je joue pour tout le monde; ce que je pense, moi, ne regarde que moi. Le métier d'acteur est beaucoup plus noble et plus beau que la politique; si un jour il me prend l'envie de faire de la politique, je milite-rais mais ne me servirais pas de mon nom d'acteur pour cela, et je ne comprends pas les hommes politiques qui ont besoin d'acteurs à leurs côtés pour affirmer leurs propos. Dans notre société, ce n'est pas le rôle du type d'acteur que je suis de faire prendre consience aux gens des injus-tices ou des inégalités, c'est le rôle du journaliste, de l'écri-vain, pas le mien. Je suis là pour distraire, et c'est tout.

Avec le nouveau gouverne-ment et l'arrivée de Jack

Lang à la Culture, pensez-vous qu'un effort va être entrepris pour sortir le cinéma français de sa crise ?

On espère toujours des amé liorations, pour que le cinéma français retrouve sa place. Pour l'instant, on ne sait pas encore ce qui va se passer, il faut attendre. Je ne le juge pas encore ; laissons-lui un peu de temps, on verra. Nous avons eu beau-coup de ministres de la Cul-ture qui ont été de joyeux drilles et même certains furent de grands comiques. Il faut espérer que Jack Lang com-prendra le cinéma, et réfor-mera ou supprimera la com-mission de censure. Qu'on arrête de dire qu'il n'y a qu'un seul type de cinéma et qu'on permette à tous les genres de s'exprimer : intellectuel, underground, comique et que l'on ramène les choses à leurs

justes proportions. Il y a des fdms faits pour sortir dans cinq salles et d'autres dans trente. Du reste, je n'ai pas sorti de la même façon « Stavisky », d'Alain Resnais, ou «Flic ou voyou » de Lautner. Un film fait pour une petite audience qui sortira dans tren-te salles n'aura pas plus de spectateurs. Je suis tolérant, je vous disais tout à l'heure que j'ai joué du Duras mais que ce n'est pas mon truc, mais Duras doit avoir la possibilité de s'expri-mer au même titre que Godard, Oury, Verneuil ou Resnais. Et il ne faut pas oublier que l'argent de l'avance sur recettes qui per-met de monter bon nombre de ces films est pris sur les entrées des fdms comme les miens, ceux de De Funès ou de Delon. Tous les gens qui

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gueulent sur mes films ne devraient pas l'oublier, car mon travail permet beaucoup de création, et si un jour, pour une raison quelconque, vous tuez ce type de cinéma, vous tarissez la source des reve-nus !

Vous ôtes connu pour ne pas trop aimer les médias, on ne vous voit pas souvent à la télévision, vous refusez les projections de presse et donnez très peu d'inter-views. Pourquoi ? On traumatisme le public à trop passer à la télévision, on s'use complètment. Un acteur de cinéma est fait pour le cinéma. Déjà, avec les cinq cent soixante films qui passent gratuitement par an à la télé-vision, le public ne vous oublie pas. Quant aux médias ou critiques, je leur refuse les projections de presse, on a trop l'impression de venir s'y

vendre. La seule chose qui m'intéresse est le verdict du public. Si les critiques veulent voir mes films, qu'Us fassent comme tout le monde. Cela dit, je veux bien les inviter mais dans la même salle que le public, pas avant.

Il y a toujours cette vieille dualité cinéma-télévision. Pensez-vous qu'elle existe vraiment et que la télévision est responsable en partie de la mauvaise santé du cinéma français ? Oui, pour la fréquentation dans les salles, la télévision c'est l'ennemi. Je trouve désastreux pour l'industrie du cinéma des initiatives comme celles d'Antenne 2 et de Jacques Chance! de program-mer, comme l'autre semaine, dix films à la suite, et pour-quoi pas cinquante films pen-dant huit jours et huit nuits ?

Si les professionnels ne réagis-sent pas, cela risque de deve-nir comme en Italie ou en Angleterre et le cinéma fran-çais mourra. Un autre aspect du côté néfaste de la télévision pour l'industrie cinématogra-phique serait l'implantation de stations de télévision locale. Si le gouvernement autorise la programmation de films dans ces stations, cela sera la fail-lite des salles de cinéma. Pen-sez que depuis l'avènement de la télévision, en vingt ans, la fréquentation annuelle des salles de cinéma est passée de 560 millions à 170 millions de spectateurs !

Vous venez de sortir chez René Château « Peur sur la ville » en vidéo-cassettes. Vous ne pensez pas que la vidéo tuera peu à peu le cinéma ? Non, pour deux raisons : la

vidéo est encore trop chère, notamment à cause de l'Etat, qui avec 33 % de TVA prend environ 200 F par cassette ; et de plus, il y aura toujours l'envie de sortir, de voir un film sur grand écran; bien que ceux-ci diminuent de jour en jour. Afin que le cinéma reste vraiment concurrentiel, il fau-dra peut-être revenir aux grandes salles. D'ailleurs, il est scandaleux que des gens paient 22 F pour voir des films sur des écrans timbre-poste. Je comprends la néces-sité des petites salles mais pas des petits écrans. Le cinéma se fait du tort à lui-même, je pense qu 'il devrait y avoir une loi ou une norme concernant les dimensions minimales acceptables.

Vous êtes un des rares acteurs au monde à être producteur et distributeur de vos films. Pour quelle rai-

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LE QUOTIDIEN DE PARIS

1 '> Avec René CHATEAU

• • • son ? Parce que vous étiez devenu trop cher et vous aviez des difficultés à trou-ver des productions ? En quelque sorte oui, mais surtout pour pouvoir être plus libre. Si vous écoutez les pro-ducteurs, vous êtes toujours trop cher, mais un nom comme le mien, c'est quand même six milliards de recettes guichet avec « le Guignolo ». Alors, pour éviter tous ces marchandages, j'ai préféré

produire moi-même mes films et les distribuer avec René Château. Comme ça, j'en suis responsable jusqu'au bout, jusque dans la salle.

Combien gagnez-vous par film ? Il n'y a pas de loi, au départ je ne touche rien, j'apporte mon travail. Si le film marche, je touche sur les bénéfices, sinon... Mais, vous savez, c'est un budget de deux milliards que j'investis avec les recettes du précédent ; il ne faut pas

£1

oublier qu'un film fait vivre environ cinq cents personnes, que je paie plus de deux cents millions de frais sociaux par film, auxquels viennent s'ajou-ter les taxes et impôts. Pour « le Guignolo », par exemple, l'Etat a prélevé un milliard deux cents millions sur les recettes guichet. Les sommes paraissent énormes, mais les rapports sont en fonction des dépenses.

Comment vous voyez-vous et comment voyez-vous votre métier ? // ne faut pas minimiser le rôle de l'acteur, nous faisons oublier aux gens qui viennent nous voir leurs soucis quoti-diens. Ma plus belle récom-pense, des spectateurs me la donnent en me disant : « Vous m'avez donné beaucoup de joie, merci. »

Propos recueillis par Alexandre GRENIER

(7 BOX OFFICE

1070/1000

1970 BORSALINO JACQUES DERAY 850. 096

1971 LES MARIES DE L' AN II J.P. RAPPENEAU 605. 934

1971 LE CASSE HENRI VERNEUIL 807. 123

1972 DOCTEUR POPAUL CLAUDE CHABROL 506. 401

1972 LA SCOUMOUNE JOSE GIOVANNI 465. 242

1973 L' HERITIER PHILIPPE LABRO 576. 632

1973 LE MAGNIFIQUE PHILIPPE DE BROCA 726. 665

1974 STAVISKY ALAIN RESNAIS 326. 175

1975 PEUR SUR LA VILLE HENRI VERNEUIL 836. 426

1975 L' INCORRIGIBLE PHILIPPE DE BROCA 766. 857

1976 L'ALPAGUEUR PHILIPPE LABRO 445. 281

1976 LE CORPS DE MON ENNEMI HENRI VERNEUIL 528. 345

1977 L'ANIMAL CLAUDE ZIDI 730. 000

1979 FLIC OU VOYOU GEORGES LAUTNER 1 024. 695

1980 LE GUIGNOLO GEORGES LAUTNER 753. 000

1981 LE PROFESSIONNEL GEORGES LAUTNER

Moyenne par fîlm : 663. 258 Entrées

Exclusivité Paris-Périphérie 13

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CINEMA de FRANCE

BELMONDO'THE PROPESSIONNÂL SlUrS NEW HIRED KILLER THRILLER, SELF-PBODUCED □ISTRIBUTED WITH CHATEAU : î 2 MIL (PLUS ACTDRS)

Although they have worked together only once (in the 1969 "La Sirène du Mississippi"), François Truffaut called Jean-Paul Belmondo a mixture of Jean Gabin, Fernandel, and Gérard Philippe: "For me, there is no doubt, Jean-Paul Belmondo is the best actor around, the best and the most complète". Certainly the French public agrées insofar as they have made Belmondo the most popular star — with Alain Delon and Louis De Funès — in the French cinéma. During the last two décades, he has worked with the most important directors in the french cinéma. About to begin shooting his 63rd film, "Le Professionnel", Belmondo is now not only an ail-important star, but also a pro-ducer and the distributor (in association with René Châ-teau) of his own films. "Le Professionnel" is an apt title for a Belmondo film, for he is the complète profession-nal, having taken complète control of his own career. There is no aspect of the pro-fession which he has not analysed. Télévision: "Say what you like, télévision is the number one enemy of cinéma. I don't sell my films for télévi-sion. Spectators don't make the différence, professionnals do, between the small and large screens. They have seen you. That's ail. Télévision never helps the cinéma except in the promotion of a film... when it is done intelligently. When you reach a certain level of famé, and I reached it, it's true, by making four films a year between 1961 and 1965, when you have become someone whom people will corne out to see, you have to préserve that désire to see you". Critics: "With a couple of exceptions. I don't think the public follows the advice of critics. Perhaps for the first week, but then it is word of mouth that matters. The important critics are the public". The "crisis" in French théâtre and cinéma: "There is an intellectual terrorism wor-king in the théâtre and cinéma. That has dried up the théâtre and the public has deserted it. Actors are trauma-tized. They refuse "entertai-ning" plays from fear of being thought to be imbéciles. Suc-ces is suspect. Commercial success is shameful. Actors are ashamed if they aren't carrying a message. The resuit

is an intellectual trauma which has paralized actors, directors, and writers". The most impor-tant thing in choosing a new Project: "A good story. For that there are no other rules except that it keeps you on the edge of your seat while it is being told. I don't know how many proposed scénarios just drop from my fingers after ten pages. Don't think I have to have a huge choice. At the end of the year when I ask myself how many French films which have been released I should have accepted, I don't need ail the fingers of one hand to count them up. I don't know if its great Art or if the désire to entertain is going to assure me posthumous glory, and I don't care. l'm interested in making films which the largest possible number of spectators will corne to see". If statistics prove anything, Belmondo obviously knows what he is doing. Over the last ten years (and fifteen films), the average number of tickets sold for each Belmondo vehi-cle has been 655,800 (or about $2,625,000) in Paris alone. In 1979, his "Cop or Crook" sold an amazing 1,010,000 tickets, (in Paris) and in 1980 "Le Gui-gnolo" was the third most suc-cessful film in France (with 753,000 tickets sold in Paris). Grosses for "Le Guignolo" (co-distributed by Belmondo's Cérito/René Château and Gau-mont) was $ 12 million. René Château, Belmondo's partner in production and dis-tribution, describes the reason for Belmondo's staying power

at the top as very simple: "He is never boring. The average movie-goer looks at the list of films playing and can never be sure — even if the critics raved about it — that a film will be worth going out to see. With Belmondo, even if it hap-pens that a particular film is not a great one, they can be sure they will be entertained". Belmondo's last few film have been comedy-adventures, but "Le Professionnel" will be a change of pace. Château says that Belmondo has wanted to do a "hard" thriller for some time now, but there hasn't been a good script for him. "Flic ou Voyou" was originally a "serious" script, but Bel-mondo was the first to see that it didn't work that way, and the film became a sort of comedy. I don't think anyone really realizes how much he contributes to a scénario — on the level of ideas, since he's not a writer. Of course he can choose what he likes, but he can only choose what exists. He has had the rights to the story of Mesrine for some years now, but we haven't been able to get the right script. There is also the problem of directors in France who want to do policiers. There are not many directors like Jean-Pierre MelviIle. He was the best. Since his death, the french cinéma still has good directors of thrillers, but they don't seem to want to make anything now except "films d'auteur". The new film, "Le Professionnel", will be directed by Georges Lautner

from a script by Michel Audiard (the same team which made "Flic ou Voyou" and "Le Guignolo"), both of whom are anxious to make a non-comic film with Belmondo. There will be humour, of course, but nothing of the clownish aspect of the other two films". The story: Belmondo plays a hired killer employed by the French secret service to kill an African dictator (a combina-tion of Idi Amin and Bokassa). When he arrives in Africa, he finds French policy has cnan-ged, is arrested and tortured. He escapes, returns to Paris, and décides to revenge him-self — while the police, secret service, and agents of the dic-tator are on his trail to kill him. Anything political in such a taie? Château: "That dépends upon what you mean by political. Everything, in one sensé, is political. Not really, however, if you have in mind something like the films of Yves Boisset, where there is always a political coloration. No "Le Professionnel" is an exciting, "hard" thriller". The film is a co-production between Belmondo's Cerito and Ariane Films, with a 50-50 participation split of the 2 mil-lion budget, (not including the actors' salaries). Château explained that "Le Guignolo" was a co-production with Gau-mont. The same reason applies to the choice this time of Ariane as co-productor. The distribution will be handled by Cerito/Rene Château, with Cerito/Chateau handling every aspect of distribution except the physical transportation of prints, etc. Château: "The two most important aspects of pro-motion and distribution — aside from the audience which is the most important aspect naturally of releasing any film — is the product itself and the promotion. If the product is solid, the cinémas and the rest will be there. However, how the product is presented, how the public is told about it and the rest, is ail important. We know the best of anyone what our product — the film — is, and therefore we know best how it should be presented." That Belmondo should have become the distributor of his own films is, of course, logi-cal: he now has complète con-trol over his career. Of course no one would deny, either, that those huge and tempting dis-tribution grosses might not have something to do with it. BELMONDO IN "COP OR CROOK"

"BELMONDO, UN PHENOMENE OUI ME SIDERE

AUTANT QU'IL ETONNAIT GABIN"

par Michel Audiard Belmondo a pris une grande décision : alors qu'il tourne son 61e film, « Flic ou voyou », il a décidé de ne plus en faire qu'un par an. Il est bien le seul dans le cinéma français à pouvoir rejuser de travailler ! Il est vrai que « Flic ou voyou » tourné sur la Côte d'Azur, avec Lautner et son vieux complice Audiard est une histoire mi-policière, mi-comique, cousue main par son pote Audiard qui explique pourquoi il adore travailler avec Belmondo. • Je me souviens très bien.

La première fois que j'ai rencontré Belmondo c'était à Florence, au « Musée des Offices », il souriait en bas, à droite, sur une toile de Botticelli. Dans l'entourage de je ne sais quel prince, s'inscrivait un page au visage bosselé, farceur, nimbé de cette aristocratie périgriote qui désigne les élus et sans laquelle ils ne seraient que de tristes petites frapes. Ce visage d'ange cabossé devait renaître dix ans plus tard, non plus auréolé des prestiges de la Renaissance mais sous l'aspect plutôt polaire du voyou de « A bout de souffle ». Les anges passent, des étoiles se lèvent. Les querelles peinturlurées d'esthéticisme qui m'ont opposé à Godard, autant de mauvais prétextes, de polémiques en trompe-l'oeil, de faux semblant, la vérité demeure plus simple : je ne lui ai jamais pardonné d'avoir découvert Belmondo avant moi, alors que je l'avais « vu » avant lui. Existe-t-il un « cas Belmondo»? Il haussera les épaules en lisant cela. 11 n'empêche, oui il n'empêche, que sa vertigineuse carrière ne repose sur aucun des critères habituels de la profession, à

savoir : le box-office, en bon français : les hauts et les bas. Fut un (vilain) temps où Jean-Paul accumulait les échecs commerciaux, (« Moderato Cantabile », « la Ciociara »), eh bien, dans cette tempête où d'autres auraient sombré, la frégate belmondienne continuait de flotter pavillon haut, prestige miraculeusement intact, et si l'immense succès de « L'homme de Rio » (l'équivalent de ce que fut « Fanfan la tulipe » pour Gérard Philipe) lui amena une audience populaire considérable, il ne changea pratiquement pas grand-chose à un vedettariat qui n'avait jamais cessé d'être au zénith. Que voulez-vous madame, c'est ainsi. Au cours d'entretiens j'entends souvent des comédiens repousser l'appellation « star » avec des mines horrifiées, comme s'ils voulaient s'exorciser, feignant même parfois de n'en pas saisir le sens. « Star, qu'est-ce que ça veut dire ? ». Je les soupçonne de fort bien le savoir. Belmondo était une star au lendemain de « A bout de souffle », comme Gabin était une star au lendemain de « La Bandera », comme Dean était une star au lendemain de « A l'Est d'Eden ». Il y a des gens qui ne sont pas faits pour dire « Madame est servie ». On me répondra que ce n'est pas obligatoirement brevet d'excellence, je persiste à croire que oui. Les vrais grands — à quelques exceptions près — sont bons tout de suite, instantanément, comme par magie, les mauvais restent mauvais, comme par fatalité. A vingt ans Merckx était champion du monde. Nous préparions, à cette époque, « Un singe en hiver ».

Alors qu'il venait de rencontrer Belmondo pour la première fois, j'entends encore Gabin me aUre : «Tu vois, çui-là aurait pu faire mes trucs d'avant mes cheveux blancs ». Entendez par là que Jean-Paul aurait pu interpréter l'homme traqué de « Pépé le Moko », le déserteur de « Quai des brumes », le prolo de « Le jour se lève ». Cet aveu me parut d'autant plus remarquable que, fort justement jaloux de ses prérogatives, Gabin n'avait pas pour habitude de morceler un royaume qui lui appartenait de longue date. S'il advient qu'il s'égare parfois dans le style acrobatique., mais passons., car je ne cacherai pas que Belmondo m'agace énormément lorsqu'il caracole sur le toit du métro ou lorsqu'il s'agite sur une aile d'avion, non par humeur de dialoguiste frustré, mais parce que j'estime qu'il vaut infiniment mieux que ces numéros de gentleman-cabrioleur. Enfin quoi !

"Bébel est né star, il ne l'est pas devenu"

Souvenez-vous de « Léon Morin prêtre » du « Voleur» de « Pierrot le fou » et d'« Un singe en hiver » ! Lorsqu'il opère à ce niveau-là il marche du même pas que les meilleurs, du côté de Sir Laurence, si vous voyez ce que je veux dire. C'est pourquoi., mais ne revenons pas là-dessus... On se fâcherait ! Ce qui reste frais comme une source dans le cas Belmondo c'est qu'il dérange. Oh, oui ! Car enfin, est-ce normal, est-ce régulier ? Ce type affligé d'une « gueule impossible » (Pierre Dux dixit), ce champion de la décontraction, ce prix Nobel du j'm'en foutisme, épingle déjà — à mi-chemin de sa carrière — plusieurs «classiques» à son palmarès. La chance, dira-t-on. C'est comme ça qu'on appelle le talent des autres. M

Paris Match du 22 décembre 1978

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JEAN-PAUL BELMONDO PAR

FRANÇOIS TRUFFAUT

Je connais Jean-Paul depuis bientôt dix ans. Nous nous sommes rencontrés pendant les séances de rushes d'A Bout de souffle qui était à la fois le premier film de Godard, le premier film de Belmondo et sans aucun doute le meilleur film de ce qu'on a appelé la «Nouvelle Vague». (...) Pour moi, cela ne fait aucun doute, Jean-Paul Belmondo est le meilleur acteur actuel, le meilleur et le plus complet. Si l'idée de tourner des remakes ne lui répugnait pas, Jean-Paul pourrait sans effort et sans souf-frir de la comparaison reprendre les meil-leurs rôles de Jean Gabin (Quai des Brumes, La Bête humaine), ceux de Fernandel (Fran-çois Ier, Les Cinq Sous de Lavarède) et ceux de Gérard Philippe (Monsieur Ripois, Le Rouge et le Noir). Bien sûr, on peut dire que Gérard Philippe aurait pu jouer Léon Morin prêtre, Fernan-del L'Homme de Rio et Jean Gabin Pierrot le Fou, mais Gabin n'aurait pas pu tourner Léon Morin prêtre, ni Gérard Philippe L'Homme de Rio, ni Fernandel Pierrot le Fou! J'ajoute que Belmondo pourrait également reprendre les rôles de Jules Berry, Michel Simon et Pierre Brasseur et qu'il porte à tous les acteurs que j'ai cités la même vénération qu'un jeune réalisateur porte naturellement à ceux, de Vigo à Renoir, qui les ont fait tour-ner. (...) Un film à tourner c'est une route à ouvrir, et avec Belmondo un bon bout de chemin est tracé d'avance.

J.P. Belmondo est né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine, mais le quartier de son enfance, c'est le 14e

arrondissement, Place Denfer Rochereau. Son père, Paul Belmondo, d'origine sicilienne, est un sculpteur réputé.

Belmondo : "Quand j'étais jeune, je voulais être clown. J'allais toujours au cirque. D'ailleurs, c'est ma mère, qui aime beaucoup le cirque, qui m'y emmenait toujours. Mon père, lui, m'emmenait au Louvre ou à la Comédie Française." Par admiration pour VIGNAL "Le Fou Volant", il devint goal dans l'équipe de son école.

Le 21 septembre 1948 : Avec toute la France, il écoute à la radio, en direct du Ring du Roosevelt Sta-dium de Jersey city, Marcel Cerdan devenir cham-pion du monde des poids moyens en battant Tony Zale au 12e round par KO. Le lendemain, il s'inscrit en cachette de ses parents à l'"Avia Club". 11 assiste à tous les matches disputés au Central, à Wagram, au Palais des Sports.

Décide d'être acteur à 16 ans. Après une audition désastreuse auprès de André Brunot de la Comédie Française, il ne se décourage pas et prépare le Con-servatoire chez Raymond Girard (26, rue Vavin) et, un an plus tard, le 3 juillet 1950, fait ses débuts sur scène avec une tournée dans les Hôpitaux de Paris. Rôle du Prince dans "La Belle au Bois Dormant". Charmant.

"Tournée d'été" en juillet 1950 dans les Pyrénées avec "Mon ami le Cambrioleur". Partenaire : Guy Bedos. Retour sur un camion de farine.

1950 -Porte une hallebarde au Théâtre de la Huchette dans "Gloriana sera vengé" de Cyril Tourneur dont J.P. Mocky est la vedette. 17 acteurs sur scène, 7 specta-teurs dans la salle. 26 septembre - J.P. Belmondo est battu aux points par Ben Yaga sur le ring de Pantin.

1951 -Concours d'entrée au Conservatoire. Première ren-contre avec J.P. Marielle, Jean Rochefort, Pierre Vernier, Michel Beaune, Bruno Cremer. J.P. Belmondo complète ses cours et son éducation d'acteur en fréquentant les cafés, les théâtres, les rings et les cinémas où il voit tous les films de Jules Berry, Pierre Brasseur, Louis Jouvet, Michel Simon, Fernandel, Raimu, Saturnin Fabre, Carette et Jean Gabin. 2 pièces au Th. de l'Atelier : "Médée" de J. Anouilh et "Zamore" de G. Neveux : 2 bides. 1952 -— Joue pendant 1 an au Théâtre Michel "La Reine Blanche" de Barillet et Grédy avec R. Cordy : 6,30 F par jour. 1953 -Grâce à Maurice Baquet, devient figurant à la Gaîté Lyrique pendant 1 mois dans "Andalousie" avec le remplaçant de Luis Mariano : Rudy Hyrigoyen.

La même année épouse ELOD1E, la meilleure dan-seuse dans la région de Rouen où il a pour partenai-res : Michel Galabru, Annie Girardot et Paul Crau-chet. "Les Précieuses Ridicules" (rôle de Mascarille), "Georges Dandin" (Dandin) et "L'Avare" (La Flèche). Toujours en 1954 : "Jean de la Lune", "Fantasio" de Musset et "L'Annonce Faite à Marie" de Clau-del. Et première apparition de Belmondo dans un film consacré à Molière avec Catherine Samie.

1955 -— "La Locandiera" de Goldoni et "Le Malade Imaginaire" de Molière, avec A. Girardot. Doublure de Guy Bertil pour "Lorsque l'enfant paraît", avec Gaby Morlay et A. Luguet. Bertil ne tombe jamais malade. Pour couronner son trav ail au Conservatoire, J.P. Belmondo obtient un accessit avec "L'Aden Artilleur" de Tristan Bernard.

1956 -— Rôle de Bel Ernest dans "L'Hôtel du Libre Echange" de Feydeau au Théâtre Marigny et au Théâtre Sarah Bernhardt celui de la Sentinelle peu-reuse dans "César et Cléopatre". Mise en scène de J. Le Poulain avec Jean Marais. 1 "juillet : sortie triomphale du Conservatoire. Porté en triomphe par ses camarades, il fait sur scène un bras de d'honneur au Jury après avoir obtenu un "rappel de 1er accessit" pour "Amour et Piano" et un second accessit pour "Les Fourberies de Scapin". 1957 -— 1 pièce : "La Mégère Apprivoisée" au Théâtre de l'Athénée, avec Pierre Brasseur, Michel Galabru et Suzanne Flon. 4 films : "Les Copains du Dimanche" de H. Aisner. Film produit par la C.G.T. dont il est la vedette. "A Pied, à Cheval, en Voiture" de M. Delbez, avec Noël-Noël, et "Sois Belle et Tais-Toi" de Marc Allé-gret, avec Henri Vidal qui devient son ami et où il rencontre pour la première fois Alain Delon.

1958 -— Création de "OSCAR" avec Pierre Mondy (rôle de De Funès), Mario David, Maria Pacôme, Fran-çoise Vatel. 4 films : "Les Tricheurs" de M. Carnéavec Laurent Terzieff et Pascale Petit. - "Drôle de Dimanche" de Marc Allégret, avec Bourvil et Arletty - "Mademoi-selle Ange" de G. Razvany avec Henri Vidal et Romy Schneider - et lae rencontre avec J.L. Godard : "Charlotte et son Jules" (cm.) Et pour la dernière fois au théâtre, dans "Trésor Party" de Bernard Régnier avec Evelyne Kerr, au Théâtre de la Bruyère, pendant 1 mois.

1959 -— "A Double Tour", première rencontre avec Claude Chabrol. Remplace in extremis J.C. Brialy couvert de boutons malgré le peu d'enthousiasme des producteurs. Unique télévision : "Les 3 Mousquetaires" (rôle de d'Artagnan"), mise en scène de Claude Barma, avec Daniel Sorano et Robert Hirsh.

1959 -— "A Bout de Souffle" de J.L. Godard, avec Jean Seberg. — "Classe Tous Risques" de Claude Sautet, avec Lino Ventura, d'après José Giovanni. Tous trois se battent contre le producteur pour imposer Bel-mondo. — "Moderato Cantabile" de Peter Brooks, avec-Jeanne Moreau, "Les Distractions" de Jacques Dupont avec Alexandra Stewart, "La Française et l'Amour", sketch de Henri Verneuil avec Dany Robin.

1960 -— "La Ciociara" de V. de Sica avec Sophia Loren -"La Novice" de Lattuada, avec Pascale Petit - "La Viacca" de Mauro Bolognini, avec Claudia Cardi-nale.

1961-1962 -— "Léon Morin Prêtre", de J.P. Melville avec Emmanuelle Riva - "Une Femme et une Femme" de J.L. Godard avec A. Karina - "Les Amours Célè-bres", sketch de Michel Boisrond (Lauzun) - "Un Nommé La Rocca" de Jean Becker avec P. Vaneck -"Cartouche" de P. de Broca, avec Claudia Cardi-nale - "Un Singe en Hiver", le meilleur film de H. Verneuil, avec Jean Gabin - "Le Doulos", premier film "à chapeau" de J.P. Melville - "L'Ainé des Fer-chaux" de J.P. Melville avec Charles Vanel - "La Mer à Boire" de Castellani, avec Gina Lollobrigida.

1963 -— "Peau de Banane" de Marcel Ophuls avec J. Moreau - "Dragées au Poivre" de J. Baratier, sketch avec S. Signoret -"L'Homme de Rio" de P. de Broca où Gil Delamare initie Belmondo à la cascade. Aux U.S.A. : un triomphe.

1964 -— "100 000 Dollars au Soleil "de H. Verneuil, avec

Lino Ventura, dialogues de Michel Audiard. -"Echappement Libre" de J. Becker avec Jean Seberg - "Par un Beau Matin d'Eté" de J. Deray, avec G. Chaplin.

1965 -— "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" de De Broca où Belmondo rencontre Ursula Andress. "Pierrot le Fou" de J.L. Godard, avec Anna Karina -"Paris Brûle-t-il ?" de René Clément, avec Kirk Douglas. 11 novembre : LIFE consacre sa couverture à Bel-mondo.

1966 -— "Tendre Voyou" de Jean Becker, avec J.P. Marielle - "Le Voleur" de Louis Malle, d'après Georges Darien. Arrête deux ans de tourner.

1968 -— "Ho !" de R. Enrico d'après José Giovanni adapté par R. Enrico avec Johanna Shimkus - "Le Cerveau" de Gérard Oury, avec Bourvil, Elli Wal-lach, David Niven.

1969 -— "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut, avec C. Deneuve - "Un Homme qui me plaît"de C. Lelouch, avec A. Girardot - "Borsalino" de J. Deray, avec Alain Delon - "Les Mariés de l'An II" avec Laura Antonelli et Marlène Jobert.

1971 -— "Le Casse" de Henri Verneuil, avec Omar Sha-rif, Robert Hossein, Renato Salvatori.

1972 -— "Docteur Popaul" de Claude Chabrol avec Mia Farrow et Laura Antonelli. 24 avril : "La Scoumoune" de José Giovanni, avec ClaudiaCardinale et Michel Constantin.

1er octobre : "L'Héritier" de Philippe Labro.

1973 -— "Le Magnifique" de Philippe De Broca avec Jac-queline Bisset.

1974 -— "Stavisky" de Alain Resnais, produit par Cerito Films, avec François Perrier et Charles Boyer.

1974 -"Peur sur la Ville" de Henri Verneuil. Produit par Cérito Films. Avec Charles Denner.

1975 -"L'Incorrigible" de Philippe De Broca avec Geneviève Bujold. 1976 -"L'Alpagueur" de Philippe Labro avec Bruno Cremer. — "Le Corps de mon Ennemi" de Henri Verneuil. 1977 -"L'Animal" de Claude Zidi avec Raquel Welch, dialogues de Michel Audiard, produit par Chris-tian Fechner. 1979 -"Flic ou Voyou" de Georges Lautner, dialogues de Michel Audiard (1000000 d'entrées à Paris). 1980 -"Le Guignolo" de Georges Lautner. 1981 -"Le Professionnel" de Georges Lautner.

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MICHEL AUDIARD Michel Audiard est né à Paris, le 15 mai 1920. Élève médiocre, il était à dix ans — selon ses dires — "le ricaneur imbécile... qui apprivoisait des hannetons dans son plumier". Il passe pourtant à l'École Brêguet, puis tente une carrière de coureur cycliste. Il abandonne pour être un temps soudeur à l'arc, puis opticien. Michel Audiard cherche sa voie et pense enfin la trouver dans la presse où il débutera en portant les journaux à bicyclette. Mais, rapidement, il devient rédacteur à "l'Étoile du soir", avec un reportage sur la guerre de Chine, produit exclusif de son imagination. Cela le conduit à*écrire des romans, mêlant l'exotisme au policier et à l'humour : "Méfiez-vous des blondes", "Priez pour elles", "Massacre en dentelles", "Le Terminus des prétentieux". Dans le même temps, il collabore à "Cinémonde", se marie — le 3 mai 1947 — et rencontre André Hunebelle qui lui conseille d'écrire un scénario. Ce sera "Mission à Tanger", démarrage d'une carrière qui, en vingt-quatre ans va lui donner le moyen d'imaginer les scénarios et les dialogues de plus de 80 films. Longs et courts métrages, policiers et comiques, espionnage et fantaisie, tous les genres lui sont bons, menés avec une verve égale et dont les répliques font mouche.

PRINCIPA UX FILMS :

AVEC JEAN GABIN : 1955 - Gas Oil de Gilles Grangier. 1956 - Le sang à la tête. 1957 - Le rouge est mis, Les Misérables de Jean-Pierre Le Chanois. 1958 - Les Grandes Familles de Denys de la Patellière, Archimède le Clochard de Gilles Grangier, Le Désordre et la nuit de Gilles Grangier, Maigret tend un piège de Jean Delannoy. 1959 -Maigret et l'affaire St Fiacre, le Baron de l'écluse de Jean Delannoy, Rue des Prairies de Denys de la Patellière. 1960 - Les Vieux de la Vieille de Gilles Grangier. 1961 - Le Cave se rebiffe de Gilles Grangier, Le Président de Henri Verneuil. 1962 - Le Gentleman d'Espom de Gilles Grangier, un Singe en hiver de Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo, Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil avec Alain Delon. 1968 - Le Pacha de Georges Lautner. 1969 - Sous le signe du taureau de Gilles Grangier.

AVEC JEAN-PAUL BELMONDO : 1960 - La Française et l'amour de Henri Verneuil. 1962 - Un Singe en hiver de Henri Verneuil. 1964 - La chasse à l'homme de Édouard Molinaro. 1963 - 100 000 dollars au soleil de Henri Verneuil. 1964 - Par un beau matin d'été de Jacques Deray. 1966 - Tendre Voyou de Jean Becker. 1975 - L'Incorrigible de Philippe de Broca. . 1976 - Le Corps de mon Ennemi de Henri Verneuil. 1977 -l'Animal de Claude Zidi. 1979 - Flic ou Voyou de Georges Lautner. 1980 - Le Guignolo de Georges Lautner. 1981 - Le Professionnel.

COMME METTEUR EN SCENE : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages — Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause — Le drapeau noir flotte sur la marmite.

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GEORGES LAUTNER Né le 24 janvier 1925 à Nice, Georges Lautner se trouva dès son enfance en contact avec le monde du Cinéma, et ce, de par sa mère : Renée Saint-Cyr. 11 fit ses études au lycée Jeanson de Sailly, puis entra à la faculté de Droit. Il fut attiré un moment par le métier de comédien, mais il n'avait pas les dons nécessaires et c'est finalement vers la mise en scène que Georges Lautner s'oriente. 11 tournera son premier film en 1960 : Marche ou crève. Cette voie prise, il va la suivre avec cette volonté de continuité qu'il affirme dans ses idées. 11 travaille beaucoup ses sujets. Jamais pourtant, confesse-t-il, il ne les a choisis. Mais il modifie selon ses propres conceptions et il en assume la réalisation, du tournage au montage avec rigueur. En dix ans, Georges Lautner a tourné près de vingt films... "Mon travail ne repose pas sur des principes, dit-il encore, mais sur des contacts humains..."

FILMOGRAPHIE :

1959 - Marche ou crève, avec B. Blier, J. Mayniel. 1960 - Arrêtez les tambours, avec B. Blier, L. Saint-Simon. 1961 - Le Monocle noir, avec P. Meurisse, E. Andersen, P. Blanchar. En plein cirage, avec M. Carol, F. Marten, F. Blanche. Le Septième Juré, avec B. Blier, M. Biraud, F. Blanche, D. Delorme. 1962 - L'Œil du Monocle, avec P. Meurisse, M. Biraud. 1963 - Les Tontons flingueurs, dial. : M. Audiard, avec L. Ventura, B. Blier, C. Rich, J. Lefèbvre. Les Pissenlits par la racine, avec L. de Funès, M. Serrault, M. Darc. 1964 - Le Monocle rit jaune, avec P. Meurisse. Les Barbouzes, avec L. Ventura, M. Darc, F. Blanche, B. Blier. Les Bons Vivants, L. de Funès, M. Darc. 1965 - Galia, avec M. Darc. Ne nous fâchons pas, avec L. Ventura, J. Lefèbvre, M. Darc, M. Constantin. 1966 - La Grande Sauterelle, dial.: M. Audiard, avec M. Darc, M. Biraud, H. Kruger, G. Geret. 1967 - Fleur d'oseille, avec M. Darc. 1968 - Le Pacha, avec J. Gabin, D. Carrel, F. Marten, J. Gaven. 1969 - La Route de Salina, avec M. Farmer, R. Hayworth. 1970 - Laisse aller, c'est une valse, avec J. Yanne, M. Darc, M. Constantin, B. Blier. 1971 - Il était une fois un flic, avec M. Darc, M. Constantin. 1972 - Quelques messieurs trop tranquilles, avec R. Saint-Cyr, J. Lefèbvre, M. Galabru. 1973 - La Valise, avec M. Darc, M. Constantin, J.-P. Marielle. 1974 - Les Seins de glace, avec M. Darc, A. Delon, C. Brasseur. 1975 - Pas de problèmes, avec Miou-Miou, B. Menez, J. Lefèbvre. 1976 - On aura tout vu. 1977 - Mort d'un Pourri, avec A. Delon. 1979 - Flic ou Voyou, avec J.-P. Belmondo. 1980 - Le Guignolo, avec J.-P. Belmondo. Est-ce bien raisonnable? avec Miou-Miou. 1981 - Le Professionnel, avec J.-P. Belmondo.

MICHEL AUDIARD, JEAN PAUL BELMONDO, GEORGES LAUTNER,

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Vincent Rossel (Cerito) Gérard Schachmes (Sygma) Daniel Simon (Gamma)

Maquette : Michel Lavie Imprimerie : Abexpress 847.71.21

Page 13: DIALOGUES LAUTNER AUDIARD - cineressources.net

CERITO ET ARIANE FILMS PRESENTENT

mm UN FILM DE DIALOGUES

GEORGES LAUTNER

MICHEL AUDIARD

PRODUCTEURS DELEGUES : ALEXANDRE IVmOUCHKLNE ET GEORGES DANCIGERS

DISTRIBUTION : GAUMONT / CÉRITO RENÉ CHATEAU