Adieu Jean-Marie

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Décembre 2004, vol. 4, n° 4 Droit, déontologie et soin 379 É DITORIAL Adieu Jean-Marie « C’est un moment troublant et immense de devoir annoncer l’approche de la mort à un homme, à une femme. Les êtres se révèlent. On découvre des envergures insoupçonnées enfouies secrètement dans les âmes. Quel instant troublant là aussi d’apprendre à s’avancer doucement face à la peur, de détecter patiemment chez le patient ce qu’il sait ou ne sait pas, ce qu’il veut savoir, ce qu’il a déjà vécu de la mort, celle des siens, ses peurs, ses tabous, mais aussi son courage, sa recherche, sa prière. Un échange qui, lui aussi, joue avec les mots, les humours, le tact, le respect. « On peut presque tout dire à un homme qu’on est arrivé à faire sourire. Parce que le sourire est une révérence de confiance. » Jean-Marie Fontrouge, qui a beaucoup aidé à la création de cette revue, et avec qui nous partagions amitié et espoir d’un monde plus humain, nous a bru- talement quitté le 22 novembre 2004. À son épouse et à ses deux enfants, mes pensées les plus chaleureuses. Gilles DEVERS

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Décembre 2004, vol. 4, n° 4 Droit, déontologie et soin 379

É D I T O R I A L

Adieu Jean-Marie« C’est un moment troublant et immense de devoir annoncer l’approche

de la mort à un homme, à une femme.

Les êtres se révèlent.

On découvre des envergures insoupçonnées enfouies secrètement dans lesâmes.

Quel instant troublant là aussi d’apprendre à s’avancer doucement face àla peur, de détecter patiemment chez le patient ce qu’il sait ou ne sait pas, cequ’il veut savoir, ce qu’il a déjà vécu de la mort, celle des siens, ses peurs, sestabous, mais aussi son courage, sa recherche, sa prière. Un échange qui, lui aussi,joue avec les mots, les humours, le tact, le respect.

« On peut presque tout dire à un homme qu’on est arrivé à faire sourire.Parce que le sourire est une révérence de confiance. »

Jean-Marie Fontrouge, qui a beaucoup aidé à la création de cette revue, etavec qui nous partagions amitié et espoir d’un monde plus humain, nous a bru-talement quitté le 22 novembre 2004.

À son épouse et à ses deux enfants, mes pensées les plus chaleureuses.

Gilles DEVERS