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U U n n p p r r i i n n t t e e m m p p s s s s a a n n s s O O G G M M ! ! Au Pays Basque Au Pays Basque N° 120 MAI / JUIN 2007 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. Ustaritz dit NON ! aux lignes nouvelles 4. Brèves sociales 5. Vallée de l’Adour : terre de non droit (2) 6 / 7. Un printemps sans OGM 8 / 9. La nouvelle ligne ferroviaire ne passe pas ! 10. Élections et Europe 11. «Un Peuple, un Pays, un Chef !» 12. Cultures : Rencontres sur les Docks OGM Victoire temporaire des militants anti-OGM (Organisme Généti- quement Modifié) du Pays Basque. Suite à l’occupation du siège social de la coopéra- tive Lur Berri, aucun OGM n’aura été vendu ni semé avant le 7 mai. Voir dossier pages 6 et 7

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Au Pays BasqueAu Pays Basque

N°120MAI / JUIN 2007

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en vrac

3. Ustaritz dit NON ! aux lignes nouvelles

4. Brèves sociales

5. Vallée de l’Adour : terre de non droit (2)

6 / 7. Un printemps sans OGM

8 / 9. La nouvelle ligne ferroviaire ne passe pas !

10. Élections et Europe

11. «Un Peuple, un Pays, un Chef !»

12. Cultures : Rencontres sur les Docks

OGMVictoire temporaire des

militants anti-OGM

(Organisme Généti-

quement Modifié)

du Pays Basque.

Suite à l’occupation du

siège social de la coopéra-

tive Lur Berri, aucun OGM

n’aura été vendu

ni semé avant le 7 mai.

Voir dossier pages 6 et 7

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Chênes têtards

Les fameux pique-prune, espèceprotégée empêchaient la réalisationdu très controversé barrage écrê-teur de St Pée. Ils vivaient dans leschênes têtards du coin. Qu’à cela netiennent, on a donc déterré ces chê-nes centenaires et on les a trans-portés plus haut, avec leurs piqueprunes. Cela s’appelle du déména-gement du territoire coûteux et sansdoute inefficace. Combien de ceschênes survivront à cet arrachage ?Combien de pique-prunes leur sur-vivront ? Nous entrons maintenantdans l’ère de la caricature de ladéfense de la nature.

Kutzu relaxée

On se souvient de la condamnationde la revue Kutzu pour avoir traitéun élu du conseil municipal bayon-nais de «basquignol de service». Lacour d’appel de Pau vient de relaxerle journal satirique.

Brevet pour le porc : la mère Nature au service

des multinationales ?

Montréal, le 14 février 2007 —Géant mondial du marché dessemences qu’elle a largementconverti à ses produits modifiésgénétiquement, la multinationaleMonsanto tente maintenant d’obte-nir des autorités américaines unbrevet sur des séquences d’ADN deporcs désirables pour l’élevagequ’elle a décodées. Si cettedemande est agréée, des animauxqui sont largement présents dansla nature seront assimilés à la pro-priété intellectuelle de Monsanto.Les éleveurs du monde entier pour-raient donc, dans un avenir pastrop lointain, être obligés de verserdes redevances à l’entreprise pourdes animaux conçus tout à faitnaturellement.On peut voir le documentaire sur laquestion sur le site suivant :

http://www.dailymotion.com/boreale/video/x1aa29_monsanto-pur-porc-i

Huit tonnes de maïs transgénique déversés

devant le QG de Sarkozy

(« Le Monde », 17 Mars 2007)PARIS (Reuters) - Greenpeace adéversé huit tonnes de maïs, quel’organisation présente commetransgénique, devant le quartiergénéral de campagne de NicolasSarkozy, dans le Xe arrondissementde Paris.Une quinzaine de militants ont étéinterpellés peu après par les forcesde l’ordre, qui ont également saisi lecamion-benne transportant le maïs,a précisé sur place Yannick Jadot,directeur des campagnes de l’orga-nisation écologique.« L’essentiel pour nous est d’obte-nir enfin une réponse de NicolasSarkozy sur les OGM », a-t-ilexpliqué.« En livrant du maïs transgénique àNicolas Sarkozy, nous lui disons :‘ Vous refusez de prendre position

pour un moratoire sur les OGM enplein champ ? C’est donc que vousvoulez du maïs transgénique. Ehbien, en voilà ! ’ », déclare de soncôté le responsable de la campagneOGM de Greenpeace en France,Arnaud Apoteker, dans un commu-niqué.Vers neuf heures, le camion-bennede Greenpeace a déjoué l’importantdispositif de sécurité mis en place

habituellement dans la rue et s’estarrêté devant l’entrée du quartiergénéral du candidat de l’UMP.Tandis que des militants déployaientune banderole affichant « OGM =Moratoire ! », le maïs a été déversédevant l’entrée de l’immeuble. Plusd’un mètre d’épis se sont amonce-lés sur une quinzaine de mètres,sans toutefois interdire l’accès du QG.

N° 120 • MAI / JUIN 2007

… infos en vrac ...… infos en vrac ...

Avec 40 000 manifestants à Rennes,8 000 à Lyon, 5 000 à Toulouse,5 000 à Strasbourg et 4 000 à Lille,ce sont au total 62 000 personnesqui ont manifesté ce samedi 17 marsà travers toute la France contre leréacteur EPR et pour des alternati-ves au nucléaire.

Un succès incontestable dignedes plus grands rassemblementsdes années 70.Le Réseau “Sortir du nucléaire” sefélicite de cette mobilisation histori-que pour un autre avenir énergéti-que. Il demande aux candidats àl’élection présidentielle de s’enga-ger à annuler la construction detout projet de réacteur nucléaireEPR, à Flamanville en Normandie ouailleurs. Le nucléaire n’est pas une fata-lité. Des alternatives énergétiquessont possibles : économies et effica-

cité énergétique, énergies renouve-lables sont les seules solutionsacceptables pour l’avenir. Elles sontbeaucoup plus créatrices d’emploique le nucléaire et plus sûres pourl’avenir.Pour le Réseau “Sortir du nuclé-aire”, il est temps que la classepolitique entende la voix d’unevaste majorité des français qui neveut pas rester prisonnier d’unmodèle nucléaire dépassé, centra-lisé et dangereux. Aujourd’hui,59 % des Français se prononcenten faveur d’une diminution dunucléaire en France (1). Il esttemps que la volonté populairesoit respectée.Avec le réacteur nucléaire EPR, c’estle renouvellement du parc nucléairetout entier qui est en jeu avec desdizaines de nouveaux réacteurs. Sil’EPR est construit, il condamneratoute politique ambitieuse de maî-

trise de l’énergie et de développe-ment des énergies renouvelablespour les cent prochaines années ! Le premier réacteur EPR coûteraitau minimum 3,3 milliards d’euros,payés directement par les consom-mateurs d’EDF. L’étude du cabinetd’étude d’experts indépendants“Les sept vents du Cotentin” mon-tre que cette même somme permet-trait de produire autant d’électricitéà partir d’énergies renouvelables etde créer 15 fois plus d’emplois.

Pour le Réseau “Sortir du nucléaire”, les 62 000 manifes-tants ont clairement démontréqu’ils ne voulaient pas derelance du nucléaire en France.Ils doivent être entendus !

Contact presse : Stéphane Lhomme – 06 64 100 333 ou 04 78 28 29 22.

Mobilisation historique contre lenucléaire : 62000 manifestants

à travers toute la France

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« Des passants applaudissaient etles policiers encerclaient. Ça faitpartie des scènes quotidiennes dela rue depuis l’installation du QG deSarkozy », a raconté Yannick Jadot.

Double langage

L’accès à la rue d’Enghien a étéaussitôt fermé par un cordon deCRS, qui ont interdit pendant unepartie de la matinée aux journa-listes et aux photographes des’approcher de l’entrée.Le point de presse quotidien desporte-parole de Nicolas Sarkozya été cependant maintenu. « Onn’a pas déclenché le planOrsec ! », a-t-on ironisé dansl’entourage du candidat.Une militante écologiste a soulignéque les riverains étaient excédéspar le dispositif policier mis en placedans le quartier depuis le début dela campagne électorale.« Quartier annexé par NicolasSarkozy », dénoncent sur un siteInternet des habitants, qui ont pro-testé il y a quelques semainescontre le « fichage » présumé desriverains, qualifié de simple« mesure de protection » par la pré-fecture de police.Sur le fond, Greenpeace entendstigmatiser « le dernier candidat àl’élection présidentielle qui restesourd à ce que réclament lesFrançais et tient un double lan-gage. »« En public, Nicolas Sarkozy affirmeavoir de la réticence, voire de laméfiance à l’égard des culturestransgéniques. Mais en réalité, il netraduit pas ces belles paroles enproposition concrète », explique l’or-ganisation.

Luc Esprit, directeur de l’Asso-ciation des producteurs de maïs(AGPM), a dit douter que Green-peace ait réussi à se procurer huittonnes de maïs transgénique.« Qu’il y ait encore un peu de maïsOGM en France à vendre, c’est pos-sible puisque 5 000 hectares ont étécultivés l’an dernier. Mais qu’unecoopérative en mette à la disposi-tion de Greenpeace cela me paraîtvraiment très peu probable », a-t-ildit. « Cela relève plus de l’opérationde communication », a-t-il ajouté.Interrogée par Reuters, AdélaïdeColin, chargée de communication àGreenpeace, a maintenu qu’ils’agissait de maïs transgénique. ◆

3ORTZADAR •N° 120 • MAI / JUIN 2007

LA PETITE ville des bords de Nivevit-elle ses dernières années detranquillité ? On peut se poser laquestion à la lecture du projet deRéseau Ferré de France qui envi-

sage d’y implanter la nouvelle gare TGVet de faire traverser le village par la nou-velle ligne Bordeaux-Irun. La mise enoeuvre de ces deux chantiers signifierait:des trains lancés à grande vitesse enplein centre ville, le saccage de la forêt,la valse de milliers de camions de rem-blais, graviers et autres granulats pen-dant des années.

Et tout ça pour une ligne qui a été impo-sée par les grands élus aquitains et desentreprises du bâtiment en mal de mar-chés. Comme ne cessent de le répéter lesassociations, et cela a été confirmé parles expertises indépendantes : les lignesactuelles sont sous-utilisées et suffiraientà couvrir les besoins jusqu’en 2020 etsans doute après. Voir les nombreux arti-cles d’Ortzadar sur le sujet.

Alors, que faire face à cette menacemajeure ? Du côté de la mairie d’Ustaritzon a décidé ... de s’en prendre à la nou-velle association Ustaritz Défendrel’Environnement : «Leurs arguments c’estdu vent », « Basques ! », « Abertzale!», « Electoralistes !»... Ils ont oubliéBolchéviques !

Pourquoi tant d’agressivité? Pour com-prendre, il faut revenir quelques mois enarrière, au début du débat public, plu-sieurs réunions sont prévues, dont une àUstaritz. Tiens, tiens, pourquoi àUstaritz? Pas à cause de la magnifiqueacoustique de Kiroleta ? Tout simple-ment car RFF envisage d’y implanter lanouvelle gare. L’emplacement est claire-ment indiqué sur leur site Internet.

Il en aurait fallu plus pour émouvoir lemaire d’Ustaritz. Pendant la réunion du29 novembre il se contentera de direqu’il est favorable aux lignes nouvelles,mais qu’il reste «vigilant».RFF a dû trembler devant tant d’audace.Plus étonnant, alors qu’il s’agit d’un pro-jet crucial pour l’avenir de notre petiteville, il refuse débat et vote au conseil

municipal dans le cadre du débat public(qui prend fin le 31 décembre 2007). Leconseil sera appelé à voter... le 8 mars2007 alors que RFF s’apprête à rendrepublique sa décision, autant dire alorsque tout est plié.

A la lecture du texte voté ce 8 mars onse frotte les yeux:

Bien sûr on y trouve les formules d’usagesur «la préservation de la qualité écolo-gique des territoires traversés » (rappe-lons qu’une ligne LGV c’est une saignéede 45 m de chaque côté de la ligne), ony évoque les mythiques tunnels que RFFn’envisage dans aucun de ses documents,mais on croit rêver quand la municipalitéparle d’optimiser les voies existantes.

C’ EST PENDANT LE DÉBAT PUBLIC QU’ ILFALLAIT LE DIRE, comme l’ont fait d’ail-leurs plusieurs municipalités. RFF A DÉJÀPRIS SA DÉCISION, et s’est assise sur lesconclusions de l’enquête suisse, quiconcluait justement qu’il fallait optimiserles lignes actuelles.

Quand à la nouvelle gare, s’il n’est pascertain à 100 % qu’elle soit à Ustaritz,c’est bien l’option retenue par RFF àcause de l’axe des lignes à haute tension.

Comme l’a dit un des conseillers de M.Auroy au moment du vote: « Nous don-nons un chèque en blanc à RFF ».

Eh bien c’est précisément ce que nousavons refusé en créant Ustaritz Défendrel’Environnement : LA POLITIQUE DUCHÈQUE EN BLANC. D’autant que la notepourrait être salée. Pour les Uztaritzarsqui verraient leur cadre de vie grave-ment dégradé, et pour tous les Aquitainsdont les impôts financeraient largementce coûteux projet.

Nous avons bien l’intention, avec lesautres associations du CADE, de nousmêler de ce qui nous regarde.

Avis aux tireurs de chèques en blanc.

André GARO

Ustaritz dit NON ! aux lignes nouvelles, NON ! à la nouvelle gare,

NON ! au chèque en blanc donné à R.F.F par M. Auroy

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4 • ORTZADAR N° 120 • MAI / JUIN 2007

Par JM. FAYE

BrèvesSocialesBrèvesSociales

tre dans la rue, marchant sans diffi-culté. Il propage alors la rumeur (quiva s’étendre) qu’Alexandre est un tri-cheur. Cela va jusqu’à une convoca-tion chez le directeur, qui, assisté dedeux autres cadres va contraindre lesalarié à baisser son pantalon pourprouver son infirmité. A la suite decela, dépression et retraite antici-pée… Aujourd’hui cette personnequi perçoit seulement 500 eurosmensuels, relève la tête et entameune procédure au tribunal.

MOULINEX…Le PDG débouté

✰ Patrick PUY, le dernier PDGde Moulinex qui avait mené

le plan social et les 3300 licencie-ments de 2001 à 2003, a étédébouté de sa demande de 176 000euros d’indemnités pour licencie-ment économique. Le Conseil dePrud’hommes de Nanterre a estiméqu’il n’avait occupé aucune fonctionsalariée. « C’était important que cesoit jugé comme cela au niveau dela moralité » a commenté MarieGisèle CHEVALIER, ex déléguéeCFDT de Moulinex.

Rappel de chiffres

✰ Le RMI pour personneseule : 440,86 euros par

mois. Deux personnes : 661,29 eu-ros. Trois personnes : 793,55 euroset 176,34 euros par personne sup-plémentaire. C’est toujours pas lafortune !Allocation aux adultes handica-pés (AAH) : 621,27 euros par moisavec complément de ressource de179,31 euros. Le montant de lagarantie de ressources étant dedonc de 800,58 euros. Ce n’est pasByzance non plus !SMIC : il est de 8,27 euros brut del’heure soit 1254,28 euros par mois(985,09 euros net). Ce n’est pasle Pérou non plus ! Et dire que cer-tains « royalement », proposent depasser le SMIC à 1500 euros brut en 5 ans… ◆

« Basquignol » n’est pas une injure

✰ Dernièrement la cour d’ap-pel de Pau a tranché. Les

magistrats ont considéré que leterme incriminé était à mettre aucompte d’une « action politique » etnon pas « ethnique ». L’équipe de lapublication Kutzu en la personne deson directeur, se trouve doncrelaxée sur le fond. L’adjoint abert-zale au maire de Bayonne, AitorARANDIA, président de l’office detourisme et porte parole du PNB, nepourra plus alléguer une « injurepublique envers un particulier enraison de son origine ». Le terme de« basquignol » peut donc reprendredu service pour ironiser sur la cau-tion culturelle qu’ARANDIA appor-tait au projet immobilier de l’hôteldes Basses-Pyrénées comme lesouligne le Journal du Pays Basqueen date du 30 Mars 2007.

Une caissière de CHAMPION indemnisée

✰ La société propriétaire duChampion d’Hendaye s’est

vue condamnée par le Conseil dePrud’hommes de Bayonne à verser40 000 euros toutes demandesconfondues, à Martine PONCELETqui avait été accusée de « négli-gence fautive » à la suite du vol de3 400 euros dans la caisse dumagasin. Son employeur l’avaitlicenciée pour faute grave en l’accu-sant d’avoir facilité ce vol. Les syndi-cats LAB et CGT l’ont soutenuedans sa démarche et la salariée sedit satisfaite de la décision judiciaire.Il est évident que la société ALTIS(propriétaire du magasin) va aller enappel, mais cette démarche ne ladispensera pas (l’appel n’étant passuspensif) de payer la somme de40 000 euros à Martine PONCELET.

Expulsions en hausse

✰ POLITIS rappelait dernière-ment que la Fondation Abbé

Pierre s’était émue (dans une cer-taine indifférence médiatique d’ail-leurs) de l’augmentation alarmantedes expulsions. En 2006, selon lafondation, la barre symbolique des100 000 résiliations de bail pourimpayé de loyer a été atteinte tandisque 10 000 expulsions effectivesétaient comptabilisées. Ce quiconstitue 33% d’augmentation surun an. La question que l’on peut seposer, c’est comment mettre enplace le droit au logement opposa-ble en contradiction avec cette logi-que répressive à l’encontre deslocataires en situation d’impayé ? LaFondation Abbé Pierre demande lamise en place d’un moratoirejusqu’à Décembre 2008 (date demise en application du droit au loge-ment opposable)

A propos de droit au logement

✰ Dans la loi du 5 Mars 2007instituant le droit au loge-

ment opposable, il est établi que lebailleur peut demander à avoiraccès au dossier médical personnelquand une personne handicapéefait une demande de logementadapté. Or, le dossier médical per-sonnel, n’a toujours pas été mis enplace, mais de plus, lorsqu’il le sera,il restera confidentiel, consultableuniquement par le médecin et lepatient concerné. Permettre l’accèsà un propriétaire serait une violationdu secret médical. En fait, la termi-nologie de la loi constitue une gaffedu ministère de la santé (incons-cient quand tu nous tiens) et « dos-sier médical » sera remplacé par« certificat médical ».

Lutte contre les caissesautomatiques

✰ La CFDT s’est mobiliséeces derniers temps contre

le développement des caisses auto-matiques dans les grandes surfa-ces. Une pétition proposée par cetteorganisation devant le magasin

Carrefour d’Anglet paraît avoir béné-ficié d’un franc succès parmi laclientèle. Non seulement avec laprolifération des caisses automati-ques, il y a déshumanisation du rap-port au client, mais risque aussi ence qui concerne les emplois. Lecapitalisme poursuit son but qui estd’engranger toujours plus au détri-ment de la personne (client ou sala-rié). Les technologies de pointe tel-les que les caisses automatiques etdemain les chariots à puce (quiscanneront les articles au fur et àmesure) ont en plus pour consé-quence de repousser les plus pau-vres (qui n’ont pas le moyen depaiement par carte par exemple)vers un peu plus d’exclusion.

Handicap et humiliation

✰ Les faits remontent àJanvier 1995. Alexandre

NTSANGHA est entré 10 ans plustôt à France Télécom où il occupeun emploi réservé en tant que per-sonne handicapée dans un centrede renseignements téléphoniques. Ilest atteint de poliomyélite depuisl’âge de quatre ans, mais un jour, unde ses supérieurs croit le reconnaî-

«Venez jouer à la marchande… et encaissez-vous, vous-même !», semblent-ils nous dire.

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Le bureau du Collectif des asso-

ciations de défense de l’environ-

nement (CADE) nous présente un

florilège des infractions, délits

environnementaux et autres tur-

pitudes constatés ces dernières

années. Nous continuons avec

l’affaire des déchets industriels

banals et spéciaux déversés dans

les barthes d’Urcuit.

Affaire DURRUTY / COMMUNE.Vocation et destination des par-celles AA33 et 79. Remblaiementsillégaux.

Rappel des faits

Par courrier en date du 1er avril2005 (sic!), M. le Maire d’Urcuitdemandait à M. DURRUTY, proprié-taire des parcelles cadastrées AA33 et 79, de prendre contact avecles services de la Mairie d’Urcuitsuite à des remblais qu’il effectuaitsans autorisation sur ses terrains.

Le 17 mai 2005 un nouveau courrierlui était adressé avec copie à laBrigade de gendarmerie du canton,à la Sous-préfecture de Bayonne, àla Direction Départementale del’Équipement et à la SNCF.

Par lettre en date du 1/09/05, M. leMaire demandait au sous-Préfet deBayonne l’intervention des Servicesde l’État sur ce dossier car M. DUR-RUTY n’avait cure des injonctionsdes Élus, ne prenant même pas lapeine de répondre aux différentscourriers de la Mairie pas plusqu’aux convocations du Com-mandant de la Brigade de Gendar-merie du Canton.

Le 24/10/05, suite à un constateffectué par les services chargés de

la police de l’eau sur l’AdourMaritime, M. le sous-Préfet deBayonne demandait à M. DUR-RUTY de cesser les travaux et d’en-lever les matériaux situés en zoneinondable. À défaut une demanded’autorisation devait être déposéedans un délai maximum d’un moissans préjuger que cette démarcheaboutisse favorablement.

La situation n’ayant pas évolué,mais au contraire s’étant empiréeavec l’installation toujours sansautorisation de 2 caravanes par M.DURRUTY, M. le Maire écrivait le15/06/06 à M. le Sous-Préfet deBayonne, lui demandant de nouscommuniquer les dernières infor-mations concernant ce dossier etceci dans le cadre de la révision duPLU en cours sur notre Commune,qui souhaitait alors classer ces ter-rains en zone pouvant accueillirdes activités artisanales et ce mal-gré un avis contraire des servicesde la DDE qui considérait cettezone inondable.

Dans sa réponse du 2 octobre2006, Monsieur le Préfet des P.A.l’informait qu’un procès verbaldressé par ses services avait ététransmis au Procureur de laRépublique le 16 mars 2006, quel’affaire suivait son cours et qu’iln’avait pas d’autres éléments à luicommuniquer sur ce sujet.

Par contre cette zone ayant étéidentifiée dans le cadre de l’étudesur l’accueil des gens du voyagelancée par la Communauté decommunes Nive Adour comme sitepotentiel pouvant répondre auxobligations faites à cette collecti-vité, il nous demandait de confor-ter cette orientation en dédiant àcette emprise un zonage et unrèglement autorisant ce type d’oc-cupation. (réalisation d’un équipe-ment à l’attention des gens duvoyage vraisemblablement sous laforme de terrains familiaux).

Le 19 octobre 2006, M. le Maire,après lui avoir rappelé le caractèreinondable de cette zone (qui empê-

chait d’y installer une zone artisa-nale), son voisinage immédiat de lavoie SNCF Bayonne-Toulouse, laproximité d’habitations, d’un restau-rant et d’une usine, l’informait queces terrains conserveraient au PLUleur zonage du POS : zone naturelleespace boisé classé. Il lui rappelaitégalement que ces terrains faisaientl’objet de dossiers transmis auProcureur de la République.

Le 11 janvier 2007, M. le Préfetconfirmait en réponse que 2 procèsverbaux avaient été transmis auProcureur de la République deBayonne, l’un au titre du code del’Environnement et l’autre au titre du

Code de l’Urbanisme. Il l’informaitégalement que sur le plan adminis-tratif ce litige pouvait être réglé soitpar l’enlèvement des matériauxsitués en zone inondable soit par ledépôt d’un dossier de déclaration autitre de la loi sur l’eau. Il rappelaitque ce site avait été identifiécomme l’un des sites les plusappropriés pour la réalisation d’unéquipement à l’attention des gensdu voyage. Les problèmes de ter-rain inondable et de condition d’ac-cès du fait de la présence de lavoie SNCF pouvaient être résoluspar différentes mesures à prendrepour assurer la sécurité en fonc-tion de l’équipement retenu. ◆

5ORTZADAR •N° 120 • MAI / JUIN 2007

VALLÉE DE L’ADOURTerre de non droit (2)

Conseil municipal d’UrcuitSéance 9 février 2007

Après lecture de ce rappel desfaits et discussion sur ce dos-sier, Monsieur le maire pro-pose au Conseil Municipal dedélibérer afin de demander…

À Monsieur le Préfet :

✓ En ce qui concerne le respectdes Codes de l’Environnementet de l’Urbanisme :• D’appuyer les démarchesentreprises par le Maire d’Urcuitpour faire cesser les actions illé-gales menées par MonsieurDURRUTY ;

• De faire appliquer strictementles injonctions de Monsieur leSous-Préfet de Bayonne expri-mées dans son courrier du24/10/05, à savoir l’enlèvementdes matériaux situés en zoneinondable, le délai d’un moispour déposer une demanded’autorisation étant très large-ment dépassé ;

✓ En ce qui concerne le posi-tionnement de la future aire depassage des gens du voyage surla Communauté de CommunesNive-Adour :

• De prendre en compte la pro-position faite par laCommunauté de communesNive-Adour quant à son implan-tation et qui correspond à lademande du schéma départe-mental ;

À Monsieur le Présidentde la Communauté deCommunes Nive-Adour :

• De rappeler à Monsieur lePréfet la proposition faite par laCommunauté de communesNive-Adour en ce qui concernel’implantation de la future airede passage des gens du voyage,aire qui ne se trouve pas sur lacommune d’Urcuit ;

• De rappeler à Monsieur lePréfet que le site d’accueil de“terrains familiaux” ne faitpas partie du schéma dépar-temental.

• D’apporter le soutien de laCommunauté de CommunesNive-Adour dans ce dossier où laCommune d’URCUIT n’a pasd’obligation.

La délibération du 9/02/07

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6 • ORTZADAR

Victoire temporaire des

militants anti-OGM

(Organisme Génétiquement

Modifié) du Pays Basque,

aucun OGM ne sera vendu

ni semé avant le 7 mai.

L’offensive

Les coopératives Euralis etLur- Berri entre autres, s’apprê-tent à commercialiser du maïsOGM, 5000ha en Aquitainedont 500ha (= 5 millions de m2)en Pays Basque, au mépris desconsommateurs, et de leursanté. Ces produits contamine-ront les cultures voisines, pro-duits laitiers, viande, miel, pol-len, toute la chaîne alimentaire.

Alors que la mise sur le mar-ché d’un nouveau médicamentest précédée de tests, études,expérimentations… rien de toutcela pour ces produits transgé-niques. Mais le plus dangereuxest que ce maïs «BT» est bre-veté. Monsanto fait pression surles gouvernements Européenset promet à ses actionnaires lamain mise sur tout le marchédes céréales européen à 3 ans !En brevetant le vivant, Monsan-to est une des multinationalesles plus prédatrices, qui veutavoir le monopole de l’agro-ali-mentaire et si elle y parvient,elle aura le monopole de la vie.Chaque citoyen as le pouvoir duconsommateur qui décide del’achat ou non de tel ou tel produit.

La riposte

La riposte fut portée le ven-dredi 13 avril 2007 par le col-lectif anti-OGM du Pays Basquequi s’est créé dans l’urgence etregroupe des consommateurs,des producteurs et des défen-seurs de l’environnement. (Cito-yens anti-OGM ; producteursBIO ; syndicats agricoles [ELB],ATTAC et CADE)

Ce jour mémorable à 10h30sur la place de la Mairie deBayonne : « Les OGM ARRI-

VENT ! Je n’en veux pas dansmon assiette, et vous ? »,était le titre du tract distribué parle collectif anti-OGM du PaysBasque à la foire au jambon deBayonne. Une conférence depresse suivit ; Noël Mathey,porte parole du collectif expli-que « que tant que les scientifi-ques ne seront pas d’accordsur ce problème, la questionn’est pas de savoir si nous som-mes pour ou contre. Le collectifveut aborder le sujet du point devue du consommateur. Il inter-pelle le directeur de Lur Berriqui vient d’annoncer la mise surle marché de 500 ha de maïsOGM. Le collectif attend un sur-saut des agriculteurs et descoopératives et espère qu’ilsfiniront par prendre consciencedu danger que peuvent repré-senter les cultures OGM. Leprincipe de précaution s’impose(ex : La vache folle, le tabacetc.). Le premier objectif ducollectif est d’obtenir unmoratoire, puis l’interdictiontotale des cultures OGM ».

L’occupation

Dans l’après midi à 16h, àAïcirits, une centaine de per-sonnes anti-OGM investissaientle siège social de la coopérativeagricole Lur Berri qui est ungroupe agro-alimentaire quiréalise plus de 300 millionsd’euros de ventes annuelle, ilest lié à Labeyrie et à Pédavia(plats préparés). Vers 16h 30 il yavait 200 personnes. Le butétant d’occuper les locaux de lacoopérative tant qu’elle nerenoncerait pas à vendre dessemences et à collecter dumaïs OGM. Cette occupationest l’occasion d’amener ledébat sur les OGM et d’avancerdans le travail d’information.

Du vendredi 13 au jeudi 19beaucoup de travail a étéaccompli et chaque jour entre200 et 600 personnes pas-saient pour débattre et soutenirle collectif.

Il a était décidé qu’une as-semblée générale aurait lieu

tous les jours à 15h afin devoter la reconduction ou nonde l’occupation.

Le débat

Dans l’auditorium de LurBerri, beaucoup d’échanges onteu lieu.

✔ Les producteurs Biodénoncent que la coopérativerefuse de les servir en semen-ces biologiques.

✔ Les apiculteurs craignentpour la santé de leurs abeilles ;quel impact sur les coloniesd’abeilles avec des OGM insec-ticides ? la Lettonie a interdit lamise en culture d’OGM dans unrayon de 3000 mètres autourdes ruchers existants, il estreconnu qu’il est impossibled’empêcher la contaminationdes ruches par du pollen issude plantes transgéniques, unapiculteur dans le Lot etGaronne M. Maurice Coudouin,vient d’assigner en référédevant la justice, un agriculteurd’OGM.

✔ Les adhérents de la coo-pérative se plaignent d’être liés,pour les achats de semence etla récolte, à la coopérative parun système d’endettement. Onleur dit que le maïs «BT» est leseul à lutter efficacement contrela pyrale et que les maïs hybri-des accroissent le rendement.En fait il n’en est rien, le généti-cien, le semencier et ses techni-ciens détournent l’attention àcoups de «vigueur hybride» etautres «hétérosis» pendantqu’ils mettent en œuvre dansles champs, à l’insu et sous lesyeux admiratifs des agricul-teurs, une autofécondation,

c’est à dire la forme la plus vio-lente de consanguinité (chezles mammifères, vous ne pou-vez pas faire mieux (ou pire)que des croisements père-fille,mère-fils ou frère-sœur). En faitces agriculteurs détruisentleurs maïs dans leurs champset en prime ils admirent ladestruction dont ils sont victi-mes !

La sélection de variétésanciennes non OGM (ex :«maïs population») permettraitpourtant d’aussi bons résultatsagronomiques sans obligerl’agriculteur à racheter sessemences chaque année.Quant à la sésamie ou à la spi-rale (chenilles), les bonnes pra-tiques agricoles (rotations, luttebiologique, polyculture…) enviennent à bout sans aller cher-cher des semences de clonestransgéniques encore plus chè-res.

Ces chimères génétiques,ont cette remarquable caracté-ristique d’être brevetées, ce quimet légalement fin à la prati-que fondatrice de l’agriculture,semer le grain récolté et à l’in-dépendance des peuples -(Notes J.P. Berlan Directeur derecherche à l’Inra).

Les actions

Dès le samedi, le collectif areçu le soutien de José Bové etd’Olivier Besancenot, par com-muniqué de presse, CorinneLepage et Danièle Mitterandont également apporté leur sou-tien. Les manifestants ont eudroit à la présence de Domi-nique Voynet qui s’est déplacéetout spécialement à Aïciritz. Lemouvement a continué pour

UN PRINTEMPS SANS OGM AU PAYS BASQUE

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7ORTZADAR •

imposer ce sujet dans la campa-gne électorale et obtenir unengagement ferme de chacundes candidats en faveur dumoratoire. Au fil des jours la listes’est étendue. La plupart despartis politiques sont passéssoutenir le collectif. Les verts(Jean Lissar ; Martine Bisauta ;D. Hegoburu) et les abertzale(Mertxe Colina d’AB ; ManexPagola d’EA…). Pierre Havrauddu Parti Socialiste ; DanielRomestant du parti commu-niste, Jean Lassalle et d’au-tres. Le mercredi 18 SégolèneRoyal à envoyé un fax d’en-gagement sur le moratoire eta précisé qu’elle ferait détruireles parcelles déjà ensemen-cées avec une indemnisation.Une délégation a rencontréFrançois Bayrou à Pau (qui n’apas voulu prendre position),une autre Bruno Rebelle àToulouse, conseiller de Ségo-lène Royal qui était à Toulousepour soutenir des grévistes dela faim anti-OGM.

Il a été demandé aux mairesdu Pays Basque de signer unemotion demandant l’adoptiond’un moratoire par le gouverne-ment et exigeant de Lur Berriqu’il ne vende pas de semenceOGM. Pour l’instant 60 maireset 3 conseillers régionauxl’ont signée.

Les agriculteurs ont été infor-més sur les risques qu’ils pren-nent en semant des OGM, eneffet le semencier et la coopéra-tive se dégagent de toute res-ponsabilité. Sachant qu’il estimpossible d’éviter les contami-nations à un moment ou à unautre il serait absurde que lesagriculteurs OGM et produc-

teurs BIO se retrouvent face àface. Pour exemple dans lecahier des charges de l’AOCOssau Iraty, il est indiqué claire-ment que l’alimentation des ani-maux doit être totalement sansOGM. C’est donc plus de 3000agriculteurs qui sont touchés ;en Aragon en Navarre enCatalogne, cela fait 7 ans qu’il ya des cultures OGM ; aujour-d’hui, il est impossible de fairedu maïs BIO là bas ; souscontrôle d’huissier, en Lot etGaronne un champ situé à 1 Kmde culture OGM a eu 40 % dupollen contaminé. Dans l’articlepublié le 05/04/07, les députésEuropéens ne veulent pas detrace d’OGM dans les produitsBIO et ont rejeté la propositionde la commission, c’est leconseil européen qui trancheraen juin. Les députés ont égale-ment proposé une directive pré-voyant des mesures de précau-tion pour éviter la contaminationde la chaîne alimentaire par desOGM, avec des règles enmatière de responsabilité plusprécise et l’application du prin-cipe pollueur-payeur.

Les paysans voisins desparcelles OGM seront vigi-lants, les producteurs BIO ontdécidé l’achat de testeurs(Greenpeace) permettant dedéceler les cultures contami-nées, et ne manqueront pasde saisir la justice.

Un collectif de 25 avocats dela région et de Toulouse s’estengagé à défendre gratuitementles agriculteurs contaminés.

Des actions d’information et desensibilisation sont prévues dansles villages susceptibles d’êtreconcernés par les semis OGM

avec projection de films et débats.Le 19 avril, le collectif a

arrêté l’occupation de la coo-pérative Lur Berri, en trouvantune issue positive : aucunOGM ne sera vendu ni seméavant le 7 mai. Les travaux quiont démarré pendant cetteoccupation continuent.

Mobilisation générale

Le collectif Anti-OGM duPays Basque s’est uni à 10autres collectifs : Béarn, HautesPyrénées, Landes, Gironde,Haute-Garonne, Gers, Tarn,Tarn et Garonne, Charente etLot et Garonne tous fédérés ausein d’ « Alerte OGM ».

150 militants du collectif«Alerte OGM» occupaient le 2mai à 11h. la Direction Dépar-tementale de l’Agriculture dePau, Bd. Tourasse. 20 militantss’étaient enchaînés sur placepour exiger un moratoire etl’annulation du décret permet-tant la culture des OGM à cielouvert. A la suite d’une ren-contre avec le directeur de laDDA de Pau, celui-ci a trans-mis la demande au cabinet duministre de l’agriculture. A l’AGil a été décidé d’occuper leslieux de façon illimitée, demobiliser les universités etd’être nombreux à se relayer.Le soir même du 2 mai, à20h45, les forces de l’ordreexpulsaient manu militari lesmilitants en faisant au pas-sage quelques blessés, dontThierry. Restaient encore quel-ques enchaînés au balcon.Encore des brutalités policiè-res sur des citoyens pacifistes.

Les associations Cyberac-teurs et Kokopelli ont lancé unecampagne intitulée « SansOGM, semons ! ». Elle proposeaux citoyens de leur envoyer desgraines de maïs doux « Arc-en-ciel inca » et les invite à lessemer pour les réexpédier auministère de l’Agriculture et d’endemander une analyse de non-contamination génétique.

Actuellement 83 % de lapopulation et 63 % des paysansrefusent les OGM. Les 26 et 27février 2007, 16 organisationsorganisaient les Etats Généraux

du Moratoire à Orléans, à l’issude ces deux jours de débats,elles ont lancé l’appel d’Orléansdont les délégués exigent que legouvernement adopte immédia-tement un moratoire sur les cul-tures GM (Génétiquement Modi-fiées) comme lui permet laclause de sauvegarde prévue àl’article 23 de la directive 2001/8,demandent aux élus locaux etrégionaux d’exiger ce moratoire,vu l’interdiction qui leur est faitede prendre les mesures localesnécessaires à l’interdiction deces cultures, demandent auxparlementaires de faire lesdémarches nécessaires auprèsdu gouvernement pour qu’il noti-fie cette décision de moratoire àla commission européenne,demandent au gouvernementd’exiger l’application du mora-toire aux niveaux européen etinternational.

Les Autrichiens l’ont fait. LesHongrois ont suivi l’exemple peude temps après, avec lesmêmes arguments, cette situa-tion nouvelle marque un vérita-ble tournant dans le débat euro-péen sur les OGM.

Partout dans le monde la cul-ture des OGM est à l’origined’innombrables désastres : rui-nes des paysans surendettés,inflation des prix, déforestation,érosions des sols, avancée deszones désertiques et des solsstériles.

« Etant donné l’état actuel del’agriculture dans le monde, onsait qu’elle pourrait nourrir 12milliards d’individus sans diffi-culté. Pour le dire autrement :tout enfant qui meurt actuelle-ment de faim est, en réalité,assassiné. » (Jean Ziegler)

Pour la petite histoire il paraît« COI ! » que les corbeauxmangent les maïs de variétésanciennes, mais ne touchentpas aux maïs OGM, pas si« COI ! ».

Gisèle MOUGNOS

Quelques sites à consulter :

http://eh.anti-ogm.orgwww.cyberacteurs.orgwww.moratoireogm.frwww.infogm.org

• ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

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Le 8 mars Réseau Ferré de

France annonçait donc la

poursuite du projet ferro-

viaire selon le scénario 3,

s’asseyant royalement sur

l’expertise indépendante

qui signifiait clairement que

les voies existantes avaient

les capacités d’absorber en

2020 le trafic annoncé par

RFF (trafic induit par un fret

jugé surestimé).

Quelques jours plus tard…

Les premiers ajustementsapparaissaient discrètement :ce sont d’abord des docu-ments du gouvernementautonome basque qui don-nent pour l’autoroute ferro-viaire un nombre de camionscaptés inférieur au moins demoitié à ceux fournis par RFF(1000 camions par senscontre 2000 par RFF).

Puis c’est dans le Sud-Ouestque le directeur général de laSNCF, M. Guillaume Pépy« confirme les malheurs dufret ».On apprend alors que l’auto-route ferroviaire qui devaitaller de Vitoria à Lille s’arrê-tera finalement à Orléans.Cela est lourd de consé-quences. En effet, lesexperts Suisses ont consi-déré que cette autorouten’était pas viable économi-quement. Si en plus on la

raccourcit de la sorte, cesont de nombreux transpor-teurs routiers qui ne serontplus intéressés par ce ser-vice. Car pour les transpor-teurs, monter sur le rail ou lebateau est plus intéressantsi la distance est longue. Atitre d’exemple, les autorou-tes de la mer annoncent1000 camions captés entreBilbao et St Nazaire et 1400camions captés entre Bilbaoet Dunkerque.Le résultat est clair : cetteautoroute bidon destinée àjustifier une voie nouvelle auPays Basque n’était pas ren-table, et aujourd’hui elle l’estencore moins.Soyons clair c’est une mau-vaise décision, mais noussoulignons nos choix ànous : pas de ferroutagegaspilleur de place, d’éner-gie et d’argent (1,3 millionsd’euros pour mettre les tun-nels aux normes). Nous pré-férons le combiné où l’oncharge des containers sur lerail : pas de tunnels à retou-cher, pas de place perduepour les tracteurs descamions, des charges pluslourdes et plus de marchan-dises transportées et plusd’emplois. Ajoutons à celades trains plus longs et onobtient des trains moinsnombreux mais transportantbeaucoup plus de marchan-dises.Ceci dit revenons à notrearticle du journal Sud Ouest,la conclusion serait savou-reuse si elle n’était pas dra-matique : « On peut redou-ter, dans ces conditions, queles murs de camions entre lenord et le sud de l’Europen’aient encore de beauxjours devant eux. »Quand on se rappelle qu’onnous a présenté la nouvelleligne ferroviaire comme l’ou-

til miracle qui allait en finiravec le mur de camions(Gilles Savary dans le jour-nal du Conseil Régional ainsique tous les ténors de l’UMP,l’UDF et du PS complaisam-ment relayés par le journalSud-Ouest) on se rendcompte que maintenant quela décision est prise on enrevient à la réalité et on asorti les canifs pour rognerles mensonges les plus gros.Rappelons que pour notrepart, nous avons toujoursdénoncé cette supercherie.

La fusée sur rail

Bon et maintenant que l’au-toroute-ferroviaire-anti-mur-de-camions prend l’eau,revenons aux voyageurs.Cela n’aura échappé à per-sonne, avec 574 km/h, leTGV a pulvérisé le record dumonde de vitesse. Les coco-ricos ont retenti et la pressea salué « la fusée sur rail ».La presse aime ces expres-sions, on en était à « l’avionsur rail », on est passé à « lafusée sur rail ». Cette nou-velle mérite qu’on imaginel’avenir. Certes les TGV com-merciaux n’atteindront pascette vitesse mais cela préfi-gure l’arrivée de la nouvellegénération de TGV plus rapi-des encore que ceux quisont déjà en service. Avec detelles vitesses (qui ontnécessité 10 km de frei-nage), on peut s’amuser àprévoir quand les garesmoyennes disparaîtront. Carenfin, à de telles vitesses, leTGV n’aura pas le tempsd’atteindre sa vitesse depointe que déjà il faudra qu’ilsonge à freiner. Quel seral’avenir de Dax que le projetfaisait déjà passer de 12allers-retours avec Bordeauxà 4 seulement ? Quel sera

l’avenir des gares de Biarritz,St Jean de Luz et Hendaye,voire quel sera l’avenir de lanouvelle gare d’Ustaritz siproche de celle de Donosti ?Allez donc ! Nos bornés éluspro TGV le savent bien, aumieux on peut espérer unenouvelle génération de TERplus rapides. La nouvellegénération de TGV annoncece que les colloques desgrandes villes européennesdotées de gares TGV annon-çaient depuis très long-temps : « une nouvelle struc-turation de l’espace autour depôles de moins en moinsnombreux et de plus en plusimportants » (Vie du rail du1er au 7 nov. 90).

Mais où va-t-on ? Tout droitet trop vite vers une nou-velle ligne soi-disant desti-née à recevoir 1 à 3 aller-retour TGV et 163 trains demarchandises mais qui enréalité va finir par se trans-former. Quand l’échec dufret lui vaudra un reverse-ment sur les voies existan-tes, nous assisterons à unbasculement de la totalitédu trafic voyageurs sur lanouvelle ligne.

Le tunnel ! le tunnel ! le tunnel !

Ah ! oui, j’oubliais les mau-vaises nouvelles continuentpour les proTGV. Certainsont rêvé d’un tunnel de StPée à Biriatou, passant sousla Rhune. Fini les nuisances,hop ! le vilain et bruyant TGVbalayé comme la poussièresous le tapis, vite fait avantl’arrivée des invités. Les élusdes communes de St Jeande Luz et des bassins de laNivelle et la Bidassoa ontdéclaré que pour eux pasquestion de voie nouvelle

8 • ORTZADAR N° 120 • MAI / JUIN 2007

La nouvelle ligne ferroviaire nepasse décidément pas !

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dévastatrice ni de voie existanteoptimisée, pour eux une seule solu-tion : le tunnel. Ils évitaient ainsi dese prononcer sur le sujet qui fâche.Eh bien il n’y échapperont pas carla lecture de la circulaire fixant lesnormes de sécurité dans les tun-nels ferroviaires est terrible avecl’interdiction totale de croisementsfret dangereux et trains de voya-geurs dans les tunnels de 5 km ouplus (ce qui est le cas du tunnelqu’ils espéraient) et même, pourles tunnels de moins de 5 km, lanécessité de calculer les horairespour éviter les croisements dans letunnel. Alors, il est vraisemblablequ’ils n’obtiendront au mieux queplusieurs petits tunnels. Les voilàdonc le bec dans l’eau. Il y en aura-t-il un pour soulever ce fait incon-testable : RFF savait cela et pour-tant en laissant supposer quehum ! c’était intéressant commeproposition, elle les a baladés.

Les élus sont bien plus clairvoyants quand…

Oui, les élus sont bien plus clair-voyants quand une associationpuissante existe dans leur com-mune. Ainsi on assiste à une trèsforte mobilisation des habitantsd’Ustaritz qui se sont comptés plusde 600 le 23 mars à la réunion d’in-formation. L’association qui s’estcréée avec des gens de tous lesbords compte adhérer au Collectifdes Associations de défense del’Environnement et le débat fait unebrutale irruption dans cette com-mune (voir article dans ce mêmenuméro). Quinze jour plus tard,dans le petit hameau d’Elizaberri, àMouguerre, ce sont 200 personnesqui s’entassent et beaucoup d’en-tre elles suivent la réunion dehors,les portes fenêtres grandes ouver-tes. Le 25 mai réunion d’informa-tion à St Pée, Biriatou aussi bougeen ce sens : réunion le 11 mai à20h et le Sud des landes frémit. Etle 14 avril nous étions plus de 1000selon de journal Sud-Ouest sur lepont St Jacques à Hendaye avecles opposants au Y basque du Sud.

Non décidément, bien ou malemballées, les voies nouvelles nepassent pas.

Victor Pachon

9ORTZADAR •N° 120 • MAI / JUIN 2007

L E Sud-Ouest du 22 mars nousapprend qu’au salon du SIFEL, uninventeur vient de présenter une

innovation prometteuse, une machineà casser les noix. Jusque là, bien sûr,vous vous dites que cette info ne cassepas grand chose (ouaf ! ouaf !). Non cequi est intéressant c’est que si cettemachine est un succès, on espère éviterce qui ce passe tous les ans enDordogne (mais qui doit aussi existerailleurs, dans les régions productricesde noix). Et que ce passe-t-il tous lesans en Dordogne ? Là, je sens que jevous exaspère et j’accouche : tous lesans on envoie 2000 tonnes de noix enMoldavie où elles sont cassées à la main

puis rapatriées en Dordogne. Voilàl’exemple type de transport indécentqui jette des milliers de camions sur lesroutes inutilement. Cet exemples’ajoute au riz bio du sud de l’Italieconditionné en Belgique, aux pommesde terre du nord conditionnées enItalie, aux crevettes hollandaises décor-tiquées au Maroc etc. En finir avec cetype de transport, en le taxant forte-ment, relocaliser de très petites entre-prises sur place, puis, dans un deuxièmetemps, optimiser les infrastructures exis-tantes, et ensuite, oui, favoriser lereport des marchandises sur le rail et lebateau. C’est ainsi que nous concevonsune nouvelle politique des transports.

LA lecture de la Vie du Rail du 3janvier 2007 nous apprend queles transporteurs routiers font

des pieds et des mains pour obtenirl’autorisation de mettre en servicedes camions de 44 t. cela existe déjàen Italie, Belgique, Royaume Uni etaux Pays-Bas. Dans quelques temps, si l’autorisationest donnée, on nous expliquera qu’ilfaut mettre les autoroutes en confor-mité avec ces nouveaux gabarits etainsi de suite…Dans la même page de la Vie du railon nous annonce l’arrivée des trainsplus longs. « Dès cette année, les pre-

miers convois de combiné dépassantles 750m actuels pourraient commen-cer à rouler sur le réseau français »,nous dit ce journal bien informé.Nous, pendant le débat, on aentendu que ces trains là ce n’étaitpas possible car ils pouvaient sedécrocher (à l’exception de la réunionde St Jean de Luz où un responsableSNCF a du admettre la possibilité dece type de train sous le regard désap-probateur du représentant RFF).Des trains plus longs, plus lourds etdonc moins nombreux c’est possibleet ça rend encore plus inutile unenouvelle ligne ferroviaire !

Les transports indécents

44 tonnes et trains plus longs

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L E 25 mars dernier aété célébré à Berlin le50ème anniversaire dela signature du Traitéde Rome donnant

naissance à la Communautééconomique européenne(CEE), devenue l’Union euro-péenne (UE) avec l’entrée envigueur du Traité de Maastrichtle 1er novembre 1993.

Cette commémoration a étél’occasion pour la présidenceallemande de faire une décla-ration visant à relancer le pro-cessus de révision des traités,près de deux ans après le rejetsans appel du Traité constitu-tionnel européen (TCE) par lesFrançais et les Néerlandais.Le 29 mai 2005, les Françaisont clairement refusé le texteproposé, après un débatintense et d’une qualité sanséquivalent ou presque ailleursen Europe. Parce que le TCEvisait, de façon aberrante, àconstitutionnaliser toutes lespolitiques communautaires,les citoyennes et les citoyensont porté un jugement globalsur l’évolution d’ensemble deces politiques européennes,marquées ces dernières dé-cennies du sceau du néolibé-ralisme. Un jugement sansappel car les mauvais résultatséconomique et sociaux de l’UEont désespéré le monde dutravail : les dirigeants ont votéoui à 80 %, mais les ouvriersont voté non dans les mêmesproportions. Logique quand lesmilieux les plus modestesconnaissent surtout le chô-mage et la précarité et sontvictimes d’une aggravationcriante des inégalités et de lapauvreté, tandis que les gran-des fortunes s’accumulent

avec indécence. Alors que80 % de nos lois sont la sim-ple transposition des déci-sions européennes, sur les-quelles les citoyennes et lescitoyens n’ont quasi aucuneprise, le non au TCE exprimaitclairement le rejet de l’Europenéolibérale.

Malgré cela, le sujet de lafuture politique européenne dela France a été très largementocculté par la campagne prési-dentielle. Or les citoyens doi-vent être informés pour ensui-te se faire entendre ou choisiren connaissance de cause !

C’est pourquoi Attac PaysBasque a organisé le 5 avrilune interpellation publiquedes représentants de plu-sieurs candidats sur la basedes propositions du manifested’Attac présenté par Jean-Marie Harribey présidentd’Attac France sur des ques-tions cruciales :

• Quelle relance institution-nelle pour l’unionEuropéenne ?

• Quelle politique face à latoute puissance de laBanque Centrale euro-péenne privilégiant unEuro fort à toute considé-ration sociale ou mêmeéconomique ?

• Quelle politique suivrepour que nos servicespublics ne continuent pasà être démantelés au nomdu sacro-saint principe dela « concurrence libre etnon faussée » ?

• Comment concilier l’Euro-pe à 27 et une harmonisa-tion sociale vers le haut ?

Ce sont ces questions que lesreprésentants de SégolèneRoyal, François Bayrou, OlivierBesancenot, Gérard Schivardi,Marie-Georges Buffet et JoséBové ont accepté de débattre(à la différence de ceux deDominique Voynet et NicolasSarkozy qui ont décliné notreinvitation).

Nous aurons le 6 mai un nou-veau chef de l’État en France,or le gouvernement allemandtente d’aménager un compro-mis diplomatique, que la prési-dence française de l’UE, ausecond semestre 2008, auraitpour charge de finaliser. Lespays ayant adopté le TCE, leplus souvent par voie parle-mentaire, veulent qu’il soitrepris. En France, les proposi-tions de « sortie de crise »sont variées : mini-traité àadopter le plus vite possiblepar voie parlementaire (N.Sarkozy) – manière inaccepta-ble de contourner la décisiondes Français – ; nouveau Trai-té soumis à référendum auplus tard lors des électionseuropéennes de juin 2009 (S.Royal)

Pour Attac, quels que soientles résultats, il faudra poursui-vre l’interpellation des politi-ques lors des prochaineslégislatives mais aussi dansles mois et les années qui sui-vront. Certains appellent direc-tives « Dracula » les directiveseuropéennes les plus libéralesen matière sociale car ellesprospèrent dans la nuit desdécisions de la Commissioneuropéenne et sont biengênées (rappelez vous ladirective Bolkestein) par leurmise en lumière c’est-à-direleur mise en débat démocrati-que et transparent.

Pour Attac, les politiques del’Union européenne doiventaujourd’hui changer radicale-ment pour montrer la viabilitéd’un autre ordre social fondésur les solidarités nationales etinternationales. Mais aussi laviabilité d’un autre modèle dedéveloppement respectueuxde l’environnement, qui intègreune redéfinition de la richesse,du travail et de la consomma-tion. Cela ne se fera que si lescitoyens maintiennent leurpression en s’informant et enproposant des alternatives ;c’est ce à quoi Attac veutcontribuer en publiant sonManifeste qui critique et pro-pose(1) et en adoptant avec leréseau des autres Attacd’Europe 10 principes pourune autre Union Européenne(2)

Attac Pays Basque continueraelle aussi localement à infor-mer, proposer et interpeller surces questions fondamentales.

Pour Attac Pays Basque

Claire Deruy

(1) Le Manifeste d’Attac, éditionsMille et Une nuits – 2,5euros.

(2) http://www.france.attac.org

N° 120 • MAI / JUIN 2007

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Elections et Europe

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Dimanche 6 Mai 2007, les Françaisont donc choisi leur président(e).Plaise à Dieu qu’ils auront eu lasagesse d’écarter le grand déma-gogue, récent admirateur deJaurès, Blum et De Gaulle !Monsieur Sarkozy fait peur, il nerecule devant aucun moyen pourarriver à ses fins, c’est-à-dire aupouvoir, soutenu par les puissan-ces de l’argent et de l’industrie :Pinault, Lagardère, Bouygues,Dassault, Bolloré, Arnault, leMEDEF et sa présidente LaurenceParisot, bien entendu, ainsi quequasiment l’ensemble des médiasaux ordres, à quelques exceptionsprès (le Canard enchaîné, CharlieHebdo, Le Monde…) Cela nousrappelle l’arrivée au pouvoir à uneépoque pas si ancienne que ça etdans un pays voisin, d’un autrepetit bonhomme qui a laissé unsinistre souvenir de son passagesur la planète.

La France a eu peur le 21 avril2005, la campagne électorale de2007 avec sa lepénisation desesprits du premier tour et la récu-pération du discours de Le Pen parNicolas Sarkozy, nous laisse lagueule de bois, nous n’avons plusle Front National mais pireencore !

Le pouvoir à tout prix en oppo-sant les Français les uns auxautres : les jeunes contre les vieux,les « travailleurs » contre les chô-meurs, ceux qui se lèvent tôtcontre les fainéants, les « bonsFrançais » contre les immigrés ; undiscours tout de violence et d’ex-clusion, les vieilles chimères de ladroite dure traditionnelle, le dis-cours pétainiste, travail famillepatrie. Comme si ces valeurs luiétaient propres (obéissance, sécu-rité, formatage des esprits). UneFrance revenue à l’avant Mai 68avec son Peyrefitte ses Marcellinet autres Papon.Ce n’est d’ailleurs pas un hasard,si dans ses derniers discours,Monsieur Sarkozy exprime sahaine envers mai 1968, sa hainede la révolte contre les injustices

et l’aspiration aux libertés indivi-duelles.Quant à sa vision de la société, dela responsabilité, de la liberté, dela culpabilité, on croit rêver, cetéventuel futur président fonde sapensée sur une sorte de détermi-nisme génétique dans lequel lesgens naîtraient bons ou mauvaisbêtes ou intelligents, dotés dugène les prédisposant au suicideou du gène de la pédophilie…Certains viendraient au mondeavec un gène spécifique leur per-mettant d’imposer leur volontéaux autres et de diriger leurscongénères par trop ignares. Unevision d’un monde sarkozyen quise rapproche des théories fumeu-ses revendiquées par certaines sec-tes telle que l’église de scientolo-gie. Monsieur Sarkozy n’est- il pasd’ailleurs un fervent admirateurde Tom Cruise, VRP de cettemême église de scientologie, qu’ila rencontré à New York récem-ment, puis reçu à Paris lorsqu’ilétait ministre de l’intérieur. Onpeut d’ailleurs remarquer le peud’empressement des autoritésfrançaises à éradiquer les dérivessectaires, particulièrement ces cinqdernières années.Nous pourrions donc craindre devoir cet homme-là arriver au pou-voir et craindre pour la liberté dela presse, pour les dérives libéra-les, les délocalisations, les mena-ces sur les retraites, le contrat detravail, le droit de grève, la stig-matisation des jeunes des ban-lieues, les rafles d’enfants d’immi-grés illégaux et j’en passe !Mais nous n’avons rien à craindrecar cet homme-là n’existe plus, il achangé, il est bon et à l’écoutedes humbles, c’est cet hommenouveau qu’il nous aurait fallu.

Le général De Gaulle écrivait dans“Le fil de l’épée”, « les Françaissont des veaux ! » Il n’avait pastort et en plus, ils aiment se fairebotter le cul, voire mieux.

(1) En allemand : ein Volk, einReich, ein Führer… mais aussi :arbeit macht frei !

11ORTZADAR •N° 120 • MAI / JUIN 2007

Un Peuple, unPays, un Chef(1)

Risques industriels et communicationDepuis l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en septembre 2001, laréglementation a évolué et impose aux sites classés pour la protectionde l’environnement, de communiquer avec les riverains quant aux ris-ques encourus. Cet accident a relancé la méfiance des riverains, voiredes salariés, par rapport à la sécurité des installations industrielles.De la pédagogie vers les populations riveraines, visant à expliquer lefonctionnement des installations, notamment dans une installationSEVESO seuil haut, la dangerosité des produits utilisés et les effortsengagés en matière de sécurité démontrés permettront à ces popula-tions de mieux comprendre les enjeux du site ; elles pourront mêmeaccepter l’éventualité d’un incident.Les obligations des sites industriels où ont été relevées des pollutions est laparticipation à un SPPPI (secrétariat permanent pour la prévention despollutions industrielles), qui regroupe les industriels, les administrations,les associations, les experts. Les SPPPI sont centrés sur les rejets au niveaud’un bassin industriel et sont animés par les DRIRE (Direction Régionale dela Recherche de l’Industrie et de l’Environnement).Pour les sites SEVESO seuil haut, les CLIC (Comités Locaux d’Information etde Concertation) sont des structures dédiées aux risques sur des sites oubassins industriels. Appuyés par des experts, les gestionnaires de risque,riverains, salariés et associations donnent leur avis sur les plans d’urgence,actions et documents utilisés par les sites comme moyens d’information.

La politique des industriels doit être :

A - Entamer le dialogue en interne sur les questions spécifiques à la sécu-rité, pour noter les points forts et les mettre en avant, mais aussi, surtoutles points faibles du site, pour les corriger immédiatement. Il ne s’agit pasde s’acheter une virginité pour le site en lançant des démarches de com-munication, mais d’agir pour améliorer ses performances. Ensuite c’estvers les salariés, qu’il faut entamer la démarche. Vivant dans l’usine, ilssont les premiers concernés, ils sont par ailleurs membres d’associationslocales, voire élus municipaux. Premiers porte- parole du site, il est essen-tiel qu’ils puissent répondre aux questions.

Les cinq erreurs à éviter :

• Tenir les salariés à l’écart de la communication • Cacher des informa-tions à la communauté • Attendre une crise pour entamer le dialogue• Préférer le jargon à un langage clair • Minimiser ou dissimuler lesrisques réels.

B - Monter un panel de consultation. Les CLIC intègrent de fait les parte-naires sociaux des entreprises ; il est important de ne refuser personnedans ces panels, chacun doit s’exprimer et toutes les questions doiventêtre acceptées..La tradition du secret doit disparaître, ainsi la communica-tion sur le site doit être la plus large possible.

C - Faire connaître ses actions et ses activités. Modifications de process, sibesoin est, assurer la crédibilité en agissant vite par exemple lorsque desodeurs gênent les riverains en vue de les éradiquer, procéder de mêmepour les nuisances sonores. Une bonne idée est d’associer son nom à desdémarches de sécurités plus globales. Ainsi ARKEMA a développé un par-tenariat avec la Croix Rouge pour former des secouristes, en associant dessalariés de l’entreprise. En faisant comprendre aux communautés environ-nantes l’utilité de ce qui est produit ou stocké sur un site à risques, ondéveloppe son acceptabilité sociale.

Sur la zone Industrielle du port de Bayonne, si quelques efforts sont ànoter, il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de transpa-rence quant aux activités pratiquées, aux nuisances sonores et olfactives, àla sécurité générale du port, aux rejets atmosphériques d’ADA et de lazone industrialo-portuaire en général.

Page 12: UUUnnn ppprrriiinnnttteeemmmpppsss sssaaannnsss … · siège social de la coopéra-tive Lur Berri, aucun OGM n’aura été vendu ni semé avant le 7 mai. Voir dossier pages 6 et

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OO rtzadarrtzadarTél / Fax : 05 59 31 85 82 — Courriel : ortzadar @ bigfoot.com

Abonnement à ORTZADARBimestriel - 1 an : 13€

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Ortzadar - Alternative Pays Basqueest édité par l'association loi 1901 du même nom

Commission paritaire n° 0711 G 88241Directeur de la publication : Jean-Maurice FAYE

Mise en page et illustrations : José-Antonio AGUIRREImprimé sur les presses de l'imprimerie Artisanale à Bayonne

« rencontre sur les docks »

AU PROGRAMME DUFestival organisépar le Cinémal’Atalante, desdocumentaires

d’une grande qualité. Lethème retenu est celui dela Parole, parole mena-cée, aliénée, confis-quée…

« WE FEED THE WORLD »Un film d’Erwin Wagenhofer

Le film débute par unescène hallucinante. Destonnes de pain jetées aurebut, chaque jour, parcamions entiers. De quoinourrir quotidiennementla deuxième villed’Autriche !Le documentaire montreavec une pédagogiesobre et rigoureuse, terri-blement efficace, lesmécanismes de l’écono-mie mondiale, qui remplitla panse des uns etaffame les autres.À la puissance et l’hégé-monie de l’industrie ali-mentaire occidentalecorrespond exactementle sous-développementet la pauvreté des paysdu Sud.Les séquences parlentd’elles-mêmes, juste souli-gnées par les commen-taires de Jean Ziegler,rapporteur de l’ONU pourle droit à l’alimentation.Les mécanismes fous del’économie occidentale,subventions à l’agricultureintensive, rationalisation

industrielle de la produc-tion alimentaire condui-sent à une surproductionqui s’écoule sur les mar-chés africains incapablesde lutter contre ce« dumping » commercial.Ainsi, à Dakar, sur le plusgros marché africain, ontrouve des légumes euro-péens moins chers que laproduction locale !Les paysans africainspeuvent bien s’échinerdix-huit heures par jour, ilssont laminés par laconcurrence des paysriches.Et pendant de temps lesdémagogues et populis-tes de tous poils n’ont pasde mots assez durs pourstigmatiser l’immigrationet les immigrés.Le fossé NORD-SUD secreuse sous nos yeuxindifférents. Jean Zieglerne mâche pas ses mots, les enfants qui meurentde faim meurent assassi-nés…

« LE PAPIER NE PEUT PAS ENVELOPPER LA BRAISE»Du cinéaste cambodgienRithy Pan

Pendant plusieurs semai-nes, Rithy Pan a partagéle quotidien d’unedizaine de prostituéescambodgiennes, entas-sées dans le « Building »,une bâtisse délabrée desenvirons de Phnom Penh.Jeunes, très jeunes, pous-

sées par la misère,vendues par leurs pro-ches ou attirées parles lumières de la ville,elles sont tombéesdans les griffes d’unemère maquerelle quiles exploite et lesvend au plus offrant.À travers ces femmes,Rithy Pan revisite l’his-toire du Cambodgeprofondément trau-matisé à la suite dugénocide perpétrépar les Khmers rouges.Rithy Pan évoque ces« enfants de l’après-guerre élevés dansles camps de réfu-giés, dont les famillesse sont retrouvéessans ressources et

sans savoir faire… »Avec beaucoup dedélicatesse, d’empa-thie, Rithy Pan filmeces très jeunes fem-mes emmurées dansl’horreur d’un destinimpitoyable.Dénuement matériel,opprobre social,maladies, ces femmesviolentées quotidien-nement ont perdu toutespoir.

« Quand un hommecouche avec moi,dit l’une d’elles, ilcouche avec unemorte… »

Avec ce film, Rithy Pan leur rend justiceet dignité.

Par

chan

tal

poch

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Des ressources en eau contaminées… Un poison pour leurs enfants !

« Quand un homme couche avec moi, il couche avec une morte… »