Participer n°656

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) Participer ( Magazine des sociétés coopératives et participatives Septembre . Octobre . Novembre 2015 . Numéro 656 )Rencontres( Pascal Canfin : « Les Scop ont un temps d’avance » )Vie du réseau( Convention nationale : en route vers le Congrès 2016 Vie coopérative : un cercle vertueux pour le développement économique Siège du Groupe Up, passé de 350 à 650 salariés associés en juin 2015

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Ce numéro est consacré à l'animation coopérative : un cercle vertueux pour le développement économique. Au sommaire également : Delta Meca : naissance de la première Scop d'amorçage; familistère de Guise : l'utopie en brique devenue lieu de culture coopérative...

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Convention nationale : en route vers le Congrès 2016

Vie coopérative :un cercle vertueux

pour le développement économique

Siège du Groupe Up, passé de 350 à 650 salariés associés en juin 2015

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Participer. Magazine des Sociétés coopératives et participatives 37, rue Jean Leclaire 75017 Paris - tél. : 01 44 85 47 00, fax : 01 44 85 47 10 • www.les-scop.coopRéalisation : Scopedit, 37, rue Jean-Leclaire 75017 Paris. Gérant : Patrick Lenancker. Rédacteur en chef : Pierre Liret. Secrétariat de rédaction : Corinne Lefaucheux, Carine Dieu-Romastin. Conception, réalisation, appui éditorial : Philem Despiney, Scop In Studio 4, Bruno Chambrillon. Impression : Chevillon Imprimeurs. Dépôt légal : 3e trimestre 2015. CPPAP 1115 T 87741 . ISSN 1264-949X. Abonnement : 1 à 3 abonnements souscrits : 26 € par abonnement, à partir de 4 abonnements 22 € par abonnement. Contact abonnement : 03 80 48 95 37

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Sommaire

p.4 Média Scopp.6 #Scop2016 :

en route vers le 36e congrès national des Scop !p.9 Vie du réseau p.11 Btpp.12 Communication

p.14 Delta Meca : naissance de la première Scop d’amorçage

p.28 Bouyer Leroux, la croissance brique à brique

p.26 Pascal Canfi n : « Les Scop ont un temps d’avance »

p.34 Lectures

)Scop en action(

)Rencontres(

p.16 Vie coopérative : un cercle vertueux pour le développement économique

)Dossier(

Cap sur Strasbourg

es 20 et 21 octobre 2016 aura lieu le 36e Congrès national des Sociétés coopératives et participatives au palais des Congrès de Strasbourg. Dès décembre 2014, la Direction nationale a projeté les grands enjeux et initié un processus résolument participatif qui y conduira.A Marseille en 2012, Benoît Hamon, alors ministre de l’Économie sociale et solidaire, avait appelé à un véritable « choc coopératif ». Force est de reconnaître que la loi sur l’ESS voulue par le gouvernement est devenue réalité, avec une bonne place accordée aux Scop et aux Scic. L’inauguration de la première Scop d’amorçage Delta Meca en Pays de la Loire en juin dernier illustre la pertinence du nouveau dispositif issu de cette loi. Porté par l’action volontariste de l’ensemble des unions régionales et les eff orts prolongés de communication, le développement du Mouvement fait son chemin, mais il y a encore beaucoup à faire pour s’inscrire plus fortement dans le paysage économique et social. C’est l’objectif de la réfl exion prospective qui a été engagée dans la perspective du prochain Congrès et pour laquelle la Convention nationale a marqué une étape importante. Consultation des adhérents, étude sur les mots du Mouvement, ouverture aux jeunes générations et aux autres réseaux, etc. Ont nourri les échanges très participatifs articulés autour des grands chantiers à mener : le Mouvement Scop et la société, l’organisation territoriale du réseau, le lien avec et entre les coopératives adhérentes, les modèles économiques possibles pour demain. Groupes de travail, séminaires, contributions ouvertes via les réseaux sociaux doivent permettre la participation du plus grand nombre à la réfl exion collective tout au long de l’année à venir, avec notamment les Congrès régionaux qui précéderont le rendez-vous de Strasbourg.C’est bien tous ensemble que nous réussirons à formuler ce que peut être le projet coopératif de demain, sa place dans l’économie et sa contribution à notre société en pleine métamorphose.

L

)Ouvertures(

)Actualités(

p.22 Familistère de Guise : l’utopie en brique devenue lieu de culture coopérative

C’est bien tous ensemble que nous réussirons à formuler ce que peut être le projet coopératif de demain, sa place dans l’économie et sa contribution à notre

p.32 Parcours

p.24 Développez votre potentiel coopératif sur le web !

)Enjeux Scop(

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)Actualités(

Delta Meca, située près de Nantes, est la première entreprise à se transformer en Scop en bénéficiant du nouveau dispositif de Scop d’amorçage né de la loi ESS de 2014 ; un dispositif qui permet aux salariés de prendre la majorité du pouvoir dans leur entreprise sans être contraints d’apporter au départ tout le financement.

« Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » De façon très symbolique, tous ceux qui ont assisté à la naissance de la première Scop d’amorçage le 10 juin dernier à Couëron, près de Nantes, ont entendu plusieurs fois cette phrase ! À la fois en conclusion du discours de Carole Delga, qui faisait là une de ses dernières apparitions publiques en tant que secré-taire d’État à l’ESS, et aussi sur la stèle posée à l’entrée de la nouvelle usine de Delta Meca, offerte par les deux proprié-taires cédants à leurs trente-six salariés et futurs associés.Ce n’est donc sûrement pas un hasard si la première Scop d’amorçage, un nou-veau statut créé par la loi sur l’ESS de

juillet dernier, est cette jeune société spécialisée dans l’usinage de pièces en urgence. Lors de son discours inaugural, Christian Caillé, le PDG, a convaincu l’au-ditoire que, dans ses gènes, dès 2008, Delta Meca a déjà tout d’une entreprise collective : « Avec mon associée, Mireille Bréheret, nous voulions montrer qu’on peut préserver des emplois dans l’industrie, tout en faisant évoluer les rapports humains au travail. On met en avant une hiérarchie des compétences plutôt qu’une hiérarchie d’au-torité. La Scop permet une stabilité, l’épa-nouissement personnel et l’amélioration du pouvoir d’achat. C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous avons adhéré au principe de la Scop d’amorçage ».

Naissance de la première Scop d’amorçage

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Préserver l’emploi industrielCe nouveau type d’entreprise permet en effet aux salariés de s’associer en douceur au capital de l’entreprise pen-dant un maximum de 7 ans, tout en étant majoritaires en voix dès le dé-marrage. « Cette innovation est très im-portante, souligne Jacques Cottereau, vice-président de la CG Scop, car c’est un outil supplémentaire pour les gérants de PME qui cherchent à transmettre leur société dans de bonnes conditions. Dans certains cas, comme Delta Meca, c’était compliqué, parce que la valorisation de l’entreprise empêchait les salariés d’en acquérir des parts. Avec des rachats pro-gressifs, cela devient possible. »

La démographie des PME a aussi été un argument dans l’invention du nouveau statut. On estime à 50 000 le nombre d’entreprises de moins de 100 salariés, dont le dirigeant va partir à la retraite dans les prochaines années. « Faciliter la transmission d’entreprises saines est un de nos leitmotiv, poursuit Serge Bou-reau, président de l’UR Scop de l’Ouest. Cela consolide le tissu économique local et les emplois du territoire. Les collectivi-tés locales ne s’y trompent pas, qui sou-tiennent ces entreprises. Dans le cas de Delta Meca, le Conseil régional des Pays de la Loire, au travers du dispositif Capi-tal Scop, a souhaité doubler le montant des parts sociales acquises par chaque salarié, soit 10 000 euros au total pour chacun d’eux. »Mireille Bréheret a expliqué, lors de la visite du nouveau site, à deux pas du précédent dans la zone industrielle de Couëron, que la mise en place d’un crédit vendeur entre les deux proprié-taires et les futurs associés avait permis d’éviter de passer par les banques : « à l’issue des sept ans, nous partirons vrai-semblablement à la retraite. La transmis-sion des savoir-faire se sera déroulée en douceur. Car, il est vrai que passer d’une culture ouvrière à l’état d’actionnaire ne se fera pas en un jour. On a besoin d’un peu de temps ».

Transmission douce L’acculturation semble pourtant se faire rapidement. En fin d’année der-nière, Mathilde, contrôleuse qualité, a répondu à une offre d’emploi de Delta Meca, sans savoir que l’entreprise de-vait se transformer en Scop. « Du coup, c’est plutôt un bonus dans mon choix, indique-t-elle tout sourire. Un homme (ou une femme) une voix, c’est un bon principe pour prendre les bonnes déci-sions. J’ai bien senti que réfléchir collecti-vement était déjà dans la manière d’être de l’entreprise. C’est pourquoi, nous

avons décidé en couple, que j’allais com-mencer à engager les 5  000 euros pour devenir sociétaire. » Le 22 mai dernier, Mathilde a pu commencer son par-cours d’associée, après la validation de la transformation en assemblée géné-rale de Delta Meca.Pour Patrick Lenancker, président de la CG Scop, « c’est bien de ne pas faire une Scop trop vite. Pendant 7 ans, on a le temps d’une transmission douce. Sans nul doute, la Scop d’amorçage va se répandre très vite au service des ter-ritoires. » Il y a déjà une cinquantaine de dossiers à l’étude depuis le décret de janvier dernier définissant le nou-veau statut. Mais Delta Meca a été la plus rapide, s’attirant les louanges de la secrétaire d’État Carole Delga : « on voit que travailler ensemble a été votre fil conducteur. Au travers de son soutien aux Scop, le gouvernement veut privilé-gier l’intelligence collective et le dévelop-pement des entreprises dans une gouver-nance partagée. Nous sommes heureux de voir que Delta Meca participe au choc coopératif ».  

Éric Larpin

Naissance de la première Scop d’amorçage

« Non seulement Delta Meca est la première Scop d’amorçage de France, mais elle accueille le premier salarié associé mineur, devenu coentrepreneur avec l’accord de ses parents ! »,Patrick Lenancker, président de la CG Scop

Christian Caillé et Carole Delga lors de l’inauguration

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Le partage de l’information

est un des piliers

du management coopératif

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)Dossier(

Formations internes, systèmes de parrainage, forums, recours à des consultants extérieurs, les Scop expérimentent toutes les solutions pour animer la vie coopérative et mobiliser l’engagement et l’esprit collectif de leurs équipes.

Vie coopérative un cercle vertueux pour le développement économique

Dans les Scop et les Scic, le lien entre vie coopérative et performance économique est une évidence. Dans des visées aussi bien économiques qu’humaines, l’ani-mation de la vie coopérative est donc un enjeu majeur, qui explique la grande diversité des initiatives pour animer la coopération au travail.

Partage de l’information« Plus on partage l’information dans l’en-treprise, mieux elle se porte », déclare Syl-vain Cathebras, responsable de la com-munication du groupe Alma, une Scop d’informatique de Saint-Martin-d’Hères (Isère). Au fil de son développement à la fin des années 90, les dirigeants d’Alma ont voulu éviter la dilution des valeurs coo-pératives et l’éloignement des associés - toujours plus nombreux - des prises de décision. Ils ont créé pour ce faire des «  Scopettes », structures décentralisées à l’intérieur de l’entreprise et dotées d’une assez large autonomie pour les

sociétaires. « Avec près de 80 salariés, les discussions s’organisent aujourd’hui à plusieurs niveaux, poursuit Sylvain Cathe-bras, dans la dizaine d’équipes de quelques personnes, dans les quatre Scopettes et avec la direction du groupe ». Aux ins-tances statutaires, assemblée générale et commissions, s’ajoutent des réunions d’équipes et les Alma-cafés, dans les-quels les salariés s’expriment sur tous les sujets de la vie de l’entreprise.Pour aller plus loin, la Scop grenobloise a élaboré l’an dernier un document sur les règles de gouvernance. Il introduit de nouvelles méthodes en matière de res-sources humaines internes, avec le mé-canisme Elva (Élaboration/Validation), qui peut se rapprocher des évaluations à 360 % des managers. D’après Elva, toute personne chez Alma a son mot à dire sur ceux qui dirigent leur équipe, en partant du principe qu’on ne peut pas imposer un responsable à une équipe qui n’en veut pas. Aussi, tous les trois ans, chaque chef d’équipe soumet son bilan et son

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)Dossier(

 

Des outils pour l’animation coopérativeL’accompagnement du Mouvement ScopToutes les Scop et Scic adhérentes de la CG Scop peuvent solliciter au quotidien leur union régionale pour les aider dans leur réflexion et la mise en place d’actions pour faire vivre le projet coopératif. Le Mouvement propose aussi toute une gamme de formations pour y contribuer, à destination des dirigeants comme de leurs équipes et de leurs associés.

Bienvenue en Scop (et en Scic)Cette courte formation prend plutôt la forme d’une journée de sensibilisa-tion, au sein des unions régionales. Elle marque le début du parcours coopératif. Elle existe depuis 14 ans et donne une

première approche des principes coo-pératifs aux nouveaux sociétaires. Les unions régionales organisent aussi dif-férents modules tout au long de la vie en coopérative, pour les dirigeants, comme pour les sociétaires.

Formation CoeptisCoeptis est l’école coopérative de management. Elle délivre plusieurs formations tournées vers l’économie sociale, dont la formation Management des Scic, un module de trois jours cen-tré sur les spécificités de la gouver-nance liée au multi-sociétariat (voir prochaines dates page 9). Coeptis est aussi une Scic, qui développe des for-mations en régions, en proximité des coopératives.

Pass 1La formation Pass 1 a été lancée l’an dernier à destination des associés et futurs associés. Le programme résulte d’un travail collectif de la CG Scop et des unions régionales des Scop qui avant déploiement, ont pu toutes tester le programme avec succès, quels que soient les formateurs, tous passés préalablement par une formation de formateurs obligatoire. Pass 1 dure trois jours et s’adresse aussi bien aux Scop qu’aux Scic, aux coopératives de grande ou de petite taille. La pédagogie de Pass 1 se fonde sur la simulation d’entreprise, une méthodologie et une pédagogie développées avec la société Medialude. La formation délivre une attestation de suivi par le Mouvement Scop.

nouveau projet qui doivent être validés. Il en va de même pour la PDG Laurence Ruffin, évaluée cette année par les sala-riés à l’occasion du renouvellement de son mandat, avec l’aide d’une personne de l’UR Scop Rhône-Alpes ! Le but n’est pas de créer des gérances tournantes, mais de confronter le management aux salariés pour consolider l’entreprise, un dispositif qui demande de l’abnégation et du temps.

Un défi pour les grandes coopérativesL’animation de la vie coopérative de-vient un véritable défi pour les entre-prises de grande taille. Et encore plus quand le sujet est d’intégrer de nou-veaux sociétaires. Responsable du département Culture Groupe et Per-formance du Groupe Up, Caroline Bri-son aura la lourde tâche d’accueillir 500 nouveaux sociétaires d’ici janvier prochain. Heureusement, elle ne part pas d’une page blanche : l’an dernier, 46 associés ont été intégrés en douceur. «  Chacun d’entre eux a suivi des forma-tions sur le fonctionnement coopératif créées en interne, détaille Caroline Bri-son. Elles durent deux fois deux jours et se déroulent sur le temps de travail. Chaque sociétaire a aussi un parrain qui l’accom-

pagne jusqu’à sa première AG. Enfin, tous les nouveaux associés sont reçus par groupe puis individuellement par la PDG, Catherine Coupet. »

Avec l’arrivée d’un demi-millier de sociétaires supplémentaires, issus des filiales qui n’étaient pas encore des coo-pératives, la gageure est de créer un

Scopettes, Alma-cafés, commissions, assemblée générale… Avec près de 90 salariés, les discussions au sein d’Alma s’organisent à plusieurs niveaux

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Des outils pour l’animation coopérativeParcours Cadres dirigeants de ScopEn partenariat avec la CG Scop, l’Univer-sité Paris-Dauphine propose une forma-tion généraliste diplômante à destination des dirigeants des Sociétés coopératives et participatives. Elle dure trente jours étalés sur dix mois et débouche sur un diplôme d’université (DU) Business Management. C’est déjà la cinquième année d’une for-mation qui rassemble une vingtaine de personnes par promotion. Dans le contenu de la formation : stratégie d’entreprise, gestion financière, animation et leader-ship, droit coopératif, financements de l’économie sociale.

Form.coopPour faciliter le financement ou co-fi-nancement des formations coopéra-

tives et gestionnaires, la CG Scop a créé en 2005 le fonds Form.coop, qui résulte d’une convention paritaire signée avec les cinq confédérations syndicales de salariés. Toute coopérative adhérente de la CG Scop est donc tenue de verser sa contribution de 0,1 % de la masse salariale brute en sus des cotisations légales de formation (en baisse de 0,6 % pour les entreprises de 20 salariés et plus depuis 2015). Form.coop est géré par Uniformation, l’Op-ca de l’économie sociale. En savoir plus  : [email protected]

MaillagesLa succession du dirigeant est une étape clé dans la vie d’une Scop. Elle pose l’enjeu non seulement du bon recrutement du successeur, mais aussi

sentiment d’appartenance et de diffu-ser l’esprit coopératif à l’ensemble du groupe. «  Nous avons élargi le système des parrains, continue Caroline Brison. Et

nous avons aussi mis en place des groupes apprenants, selon une formule dévelop-pée par la Manufacture coopérative. Par groupes de quinze personnes, les futurs associés vont se familiariser avec l’entre-prise, avec le soutien d’un activateur coo-pératif et d’un ambassadeur, venu d’une autre filiale. Pour créer la coopérative de demain, nous faisons le pari de l’auto-for-mation et de l’intelligence collective. »

Instances formelles et informelles Animer ou réanimer la vie coopérative prend tout son sens à l’occasion des grands changements dans la vie d’une entreprise : une reprise, une transmission ou tout simplement un changement de gérant. Lorsque Fabien Besançon a été élu PDG de Synphonat, en novembre 2013, il a pris le relais d’un des fondateurs de cette Scop de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), spé-cialisée dans les compléments alimentaires de santé. Comme la passation a été prépa-rée en amont, il a pu suivre une formation de dirigeants à l’université Paris Dauphine, pour renforcer ses compétences gestion-naires, mais aussi réinsuffler de l’esprit coopératif auprès des 26 salariés de Syn-phonat.« Au-delà des instances statutaires, nous avons mis en place trois comités nouveaux, précise Fabien Besançon. Il y a un comité

opérationnel, un comité exécutif chargé de la prospective et un comité de pilotage, soit un groupe de douze personnes directement impliquées dans la gouvernance. Nous avons aussi fait évoluer le mode de management, moins pyramidal et plus horizontal, en res-ponsabilisant les visiteurs médicaux sur leur zone commerciale. Tout avance en même temps, la vie coopérative, la responsabilité sociale de l’entreprise (qui nous fait réfléchir à notre impact sur nos parties prenantes) et les résultats. » De fait, la Scop a aujourd’hui un chiffre d’affaires de 3,8 millions d’euros, avec une croissance de 5 % l’an dernier. Synphonat est aussi la première entre-prise de compléments alimentaires à avoir obtenu le label Lucie, qui garantit l’attitude responsable de la société.C’est également à la faveur d’un change-ment de PDG, qu’Euclid Ingénierie, bureau d’études techniques du bâtiment à Beau-mont (Puy-de-Dôme), s’est réinterrogé sur sa dimension coopérative. « Nous sommes une Scop depuis 40 ans, souligne le PDG, Jérémie Jacquart. Mais depuis quelques an-nées, les aspects coopératifs passaient après les projets économiques, ce qui est contre-productif. Afin que les salariés et des parties prenantes puissent se prononcer sur le deve-nir de l’entreprise, nous avons imaginé un forum collaboratif, pour que tout le monde ait la parole sur un pied d’égalité. Le Forum, qui

d’un départ harmonieux du dirigeant sortant, qui, à l’inverse d’une entre-prise traditionnelle, n’a pas de recon-naissance financière des responsabili-tés qu’il a occupées. La succession est qui plus est un enjeu-clé de la transmis-sion du projet coopératif et du maintien ou de la relance de l’esprit coopératif. C’est pour doter les UR Scop d’outils d’accompagnement face à ces enjeux que le Mouvement Scop a développé le programme Maillages avec l’aide de consultants spécialisés en manage-ment de l’économie sociale. Le pro-gramme a permis d’aboutir à une mé-thode et des outils de diagnostic pour accompagner les dirigeants quittant la direction de leur coopérative.

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)Dossier(

a eu lieu cette année, a été préparé six mois à l’avance par un comité de pilotage associant des salariés de tous échelons hiérarchiques. » Pour l’animation du Forum, Jérémie Jac-quart a fait appel à Cultures Trafic, une Scop voisine. Depuis, des groupes de tra-vail (communication, action commerciale) ont été mis en place pour avancer sur les deux pieds de la coopération et du déve-loppement économique.

Enjeu stratégique« AG, conseil d’administration, IRP, cela nous semblait des rendez-vous trop formels et pas assez réguliers pour les salariés », assure De-nis Simiand, PDG de Nea, une entreprise adaptée en Scop, à La Ravoire (Savoie). Cette société de services aux entreprises est devenue une Scop SA en 2008, après avoir été association puis Sasu ; elle em-ploie 200 personnes, dont 85 % de salariés en situation de handicap. L’opportunité de repenser la vie coopérative a été trouvée lors d’un partenariat avec Iseor, un centre de recherches de l’Université Lyon II. « Un chercheur a fait un travail de six mois sur la participation en Scop à partir de l’exemple de notre entreprise, précise Denis Simiand.

Ses conclusions ont été un socle pour réveil-ler la vie coopérative ! Cela a abouti à des groupes de travail en 2014, avec l’utilisation du questionnaire sur le ressenti des associés inclus dans la révision coopérative. Enfin, l’AG de juin dernier a donné aux dirigeants une feuille de route pour continuer à amélio-rer la vie coopérative, au travers d’une nou-velle GPEC pour l’ensemble des salariés, de la poursuite du management par la qualité, mais aussi de la création d’une newsletter et le maintien des groupes de travail. » Confor-té sur le sentiment de bien-être au travail, transcendé par les valeurs coopératives, le PDG de Nea veut désormais améliorer le taux de sociétariat, déjà passé de 7 à 43 salariés en quelques années.Animer la vie coopérative ne va pas de soi. Il faut le vouloir, mais aussi faire preuve de méthode et bénéficier d’expérience. C’est le cas de Dominique Haudiquet, qui a repris au fil des années trois entreprises en difficulté en Scop, en Bourgogne. Selon lui, ces reprises en coopérative de deux impri-meries (Laballery et Chevillon) et d’une entreprise de thermoformage (Scot) ont permis de les relancer et surtout de res-taurer la confiance avec les salariés. Mais

il dit aussi qu’il faut prendre son temps pour faire entrer l’esprit coopératif dans les gènes d’une entreprise. « Dès la reprise, je propose des règles coopératives, affirme Dominique Haudiquet. Plusieurs mesures sont mise en place, notamment le sociétariat obligatoire, la conversion de la participation en parts sociales, et la présence au capital des seuls salariés. Et bien sûr, il faut que les associés aient une information régulière sur la vie de l’entreprise. Après le CA mensuel, il y a une réunion de l’ensemble du personnel pour expliquer tous les sujets traités lors du CA. Le système coopératif permet que tout le monde se sente concerné dans l’entreprise avec des répercussions sur la bonne santé économique. » Mais une fois mis en place, ces dispositifs ne gardent leur sens que s’ils sont régulièrement réinterrogés en interne.C’est tout l’avantage pour les coopéra-tives d’appartenir à un réseau qui peut les accompagner au plan technique sur leur projet de création ou de développement, mais aussi les aider sur l’animation de leur sociétariat et la mise en pratique de la démocratie en entreprise. « Les Scop nous sollicitent, mais on est aussi force de propo-

Vie coopérative, RSE, résultats économiques… Chez Synphonat, tout avance en même temps !

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Trois questions à Annick Lainé, docteur en sciences de gestion, auteur de “Coopération et management, l’exemple des Scop”, aux Editions L’Harmattan

Où en est l’animation coopérative dans les Scop aujourd’hui ?

La question demeure la même depuis toujours : comment faire pour que la gouvernance coo-pérative s’incarne au quotidien ? Une personne/une voix, ça ne suffit pas. Les coopératives ont donc la responsabilité d’accompagner leurs salariés pour qu’ils soient autonomes. On ne naît pas coopérateur, on le devient. Parmi les Scop de Rhône-Alpes que j’ai étudiées pour mon ouvrage, la plupart ont un projet politique au départ, qui double le projet économique, par exemple pour Alma. Mais, avec l’arrivée de nouveaux entrants, ce projet a généralement besoin d’être revisité. L’animation de la vie coopérative passe largement désormais par la for-mation, qu’elle vienne des outils du Mouvement Scop, des formations extérieures ou de l’au-toformation (comme c’est le cas par exemple dans les coopératives d’activités et d’emploi).

Quels sont les moments forts lors desquels s’exprime la vie coopérative ?

L’AG est évidemment un moment-clé : mais comment la prépare-t-on ? Il faut mettre en place des méthodes pour que tout le monde puisse s’exprimer. Le rôle du management est aussi très important dans la mise en œuvre de la démocratie dans l’entreprise : on parle au-jourd’hui de management bienveillant, qui se rapproche des pratiques coopératives. Le ma-nagement participatif doit accompagner les salariés dans la vie de l’entreprise, notamment au moment du recrutement, lors duquel on embauche un technicien et un futur sociétaire. Il y a beaucoup de questionnements autour du management, qui à la fois incarne l’autorité dans l’entreprise, mais qui est en même temps élu et redevable devant les associés.

Pouvez-vous nous préciser ce qu’est le SCCCORRET, qui permettrait aux coopérateurs d’être véritablement acteurs du système ?

J’ai en effet élaboré cette méthode de management dans mon livre, sur la base d’une mé-thode d’évaluation existante, le Score, et à partir des bonnes pratiques de management coo-pératif que j’ai vécues dans la CAE Oxalis et dans une Scop de la formation. Le Scccorret (système coopératif de communication, de culture, d’organisation, de rémunération, de rela-tions sociales, d’emploi et de transmission) consiste à utiliser les bons outils en fonction des questions que se posent les coopérateurs. Par exemple, des comités coopératifs réguliers, par petits groupes, pour parler de la vie de la coopérative, des agoras coopératives (sur des thèmes plus larges), des visites d’entreprises partenaires, mais aussi des prises de parole en public pour parler de sa coopérative. C’est un outil de management collectif, qui peut être déclenché quel que soit le niveau hiérarchique. Le Scccorret peut aussi être utilisé en lien avec un outil appelé « pyramide de l’équilibre coopératif », qui permet aux associés de s’auto-évaluer sur six dimensions-clés lors des entretiens individuels. Beaucoup de ces méthodes de management existent déjà dans les Scop, mais elles ne savent pas qu’elles mettent en œuvre le Scccorret !

Annick Lainé

« On ne naît pas coopérateur, on le devient. »

Depuis les années 70 et le célèbre quadrilatère d’Henri Desroche, peu d’outils ont vu le jour pour formaliser des outils d’aide à la bonne gouvernance coopérative et aux spécificités du management en Scop. Annick Lainé, docteur en sciences de gestion, s’est penchée sur la question dans l’ouvrage « Coopération & manage-ment, l’exemple des Scop » qui vient de paraître aux Editions L’Harmattan.

sition. On leur apporte un regard extérieur », témoigne Anne Rostand, déléguée de l’UR Scop Midi-Pyrénées. En 2014, l’UR Scop a ainsi animé un séminaire sur l’élaboration d’une charte interne à la demande d’une

Scop. Par-delà les interventions intra-Scop, le réseau organise des rencontres inter-coopératives permettant aux acteurs d’échanger sur leurs pratiques. En Midi-Pyrénées, l’UR Scop a par exemple mis en

place en 2015 une formation sur le conseil de surveillance pour les Scop SARL de 20 associés et plus soumises à cette obliga-tion légale. 

Eric Larpin

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Familistère de GuiseL’utopie en brique devenue lieu de culture coopérativeLe Familistère occupe une place à part dans l’histoire coopérative : celle d’une utopie réalisée. Pendant 120 ans, les familistériens vont vivre, travailler, s’instruire et se divertir dans un lieu dont ils ont la propriété collective. Un lieu emblématique qui vient d’être reconnu 2e meilleur musée d’Europe.

e Familistère, c’est d’abord «  l’aventure d’un homme qui a voulu off rir les équivalents de la richesse à ses employés », rap-pelle Alexandre Vitel, directeur

adjoint du musée créé sur le site. Né en 1817 près de Guise (Aisne), le jeune Jean-Baptiste Godin est vite confronté aux eff ets de l’industrialisation sur les populations les plus fragiles et s’ouvre aux idées socialistes de l’époque, dont celles de Charles Fourier, initiateur du phalanstère, qu’il souhaite mettre en pratique. La fortune gagnée grâce à une idée de génie – l’utilisation de la fonte dans la fabrication des poêles de chauf-fage –, lui permet de traduire l’expé-rience fouriériste : « associer capital et travail – dans la réalité, jusqu’à réaliser l’utopie ». La construction du « Versailles du peuple » démarre en 1846 : corps d’habitation pour les employés, magasins coopératifs, lavoir-piscine, théâtre et écoles mixtes et obligatoires, et ce avec des techniques de construction innovantes et écologiques qui inspirent encore les architectes d’au-jourd’hui. Pour pérenniser le projet et or-ganiser la solidarité entre ses membres, Godin crée l’Association coopérative du capital et du travail. Les échelles de sa-laires et l’accès aux services sont fondés sur le mérite et le niveau d’engagement dans le projet collectif.Hasard de l’histoire, le projet perdure jusqu’en juin 1968. Faute de réinvestis-sements après-guerre et face à la concur-rence mondiale, les descendants des familistériens n’ont d’autre choix que de revendre l’usine. Les écoles deviennent publiques, et tout le reste est laissé à l’abandon. L’utopie aura vécu près d’un siècle.

Un musée d’envergure européenneDès les années 1970, des élus et des associations veulent pourtant remettre sur pied cette « utopie en brique ». Mais Il faudra attendre les années 1990 que le Conseil général de l’Aisne sollicite une agence culturelle pour rédiger le pro-gramme Utopia et faire du Familistère un lieu de renommée internationale, avec 5 000 m² d’exposition, une programma-tion théâtrale d’une douzaine de spec-tacles par an, des logements, des écoles et des jardins ouverts à tous… Pour la qualité de ses relations avec le public et son rapport avec les populations locales, le Familistère vient de remporter le deuxième prix de l’European Museum of the Year Award aux côtés du Rijksmu-seum d’Amsterdam et le prix Siletto 2015, un prix d’« excellence » qui récompense « le travail avec la communauté locale et l’implication des bénévoles ».Mais que reste-t-il de l’aventure coo-pérative ? « Aujourd’hui, la coopération

L

se trouve dans les actions que l’on met en place avec les habitants, dans les actions culturelles développées par le théâtre, dans des rencontres architecturales autour de la valorisation de cet héritage coopératif, dans le réseau des porte-voix, dans la mixité des usages », assure Alexandre Vittel. « Nous recevons beaucoup d’écoles et d’uni-versitaires. Avec la crise, l’économie capita-liste pose question. Or, ici, nous présentons une solution coopérative qui a duré 100 ans. Il n’est pas dit qu’on n’y revienne pas un jour, une fois le projet stabilisé ». 

Hélène Spoladore

)Ouvertures(

40 salariés équivalent temps plein63 000 visiteurs en 2014www.familistere.com

En chiff res…

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)Parcours(

Issu d’un cursus économie/gestion et communication, Olivier Hue a occupé le poste de responsable sponsoring sportif dans de grandes entreprises parisiennes avant de se baser à Toulouse en 2010.

Entrepreneur dans l’âme, il tente d’abord de monter sa propre structure coopérative avant de rejoindre l’Imprimerie du Parc en 2013 en tant que responsable dévelop-pement et marketing associé. A travers la formation Parcours Dirigeant menée avec Paris Dauphine, Olivier Hue se pré-pare à prendre la gouvernance de la Scop qui prend le virage du numérique et se développe depuis deux ans : + 35 % de chiff re d’aff aires entre 2013 et 2014. A 35 ans, ce jeune coopérateur audacieux est aussi engagé dans le Mouvement Scop, au Comité d’engagement fi nancier régional (CEFR) et au conseil d’administration de l’UR Scop Midi-Pyrénées, pour y affi rmer ses valeurs et revendiquer la place des nouvelles générations dans ces instances :

Olivier Hue, de l’Imprimerie du Parc, fait bouger les lignes

Après un diplôme d’ingénieur « industrie et environnement » à Nancy, Nathalie Mett-ling travaille deux ans aux Etats-Unis en tant que consultante pour des entreprises françaises dans le domaine de l’environ-nement. Elle revient sur ses terres natales avec l’envie d’exercer dans le secteur de l’épuration végétalisée. Un premier contact avec le réseau de bureaux d’études Aqua-tiris la conduit à rencontrer Georges Reeb, fondateur et gérant de l’Atelier Reeb créé il y a 20 ans. Par un concours de circons-tances, elle intègre en juin 2012 ce bureau d’études strasbourgeois, spécialisé dans l’assainissement collectif, principalement pour les eaux usées domestiques com-munales, mais aussi pour les effl uents industriels et agricoles. Très rapidement, M. Reeb fait part de son désir de partir à la retraite et diff érentes solutions sont envi-sagées pour la cession de l’entreprise.A l’été 2013, l’idée de la Scop fait son che-min grâce à Etienne Dantan, le directeur technique, qui avait entendu parler de ce

Nathalie Mettling, 28 ans, co-gérante de l’Atelier Reeb> ALSACE

> MIDI-PYRÉNÉES

statut. « On a pris contact avec l’Union régio-nale des Scop qui a été très disponible. On était enfi n soutenu, on n’était plus seul, y compris dans l’évaluation fi nancière de la société.  » Déjà associé au capital de la SARL et le plus ancien dans la société, Etienne Dantan se voit confi er la gérance de l’Atelier Reeb transformé en Scop en avril 2014. Nathalie Mettling prend en main la partie commer-ciale et administrative, en tant que co-gé-rante. Le passage en Scop s’inscrit dans la

- J’ai lu un truc sur l’économie collaborative, je connaissais pas.

- Faut sortir un peu… Perso, je trouve ça vraiment bien comme principe. Des gens qui se font confiance, qui échangent, ça va dans le bon sens…

- Ça ne va pas durer un truc comme ça.

- Tu rigoles ? Si la MAIF s’est déjà engagée à leurs côtés,c’est pas pour rien, tu peux leur faire confiance.

- En parlant de confiance…si tu pouvais mieux tenir l’échelle…

Aujourd’hui, on cohabite et on covoiture, on coinvente et on cofinance. On partage des idées, des connaissances,

des expériences et des biens. La MAIF s’engage pour cette société collaborative où les gens se font confiance pour mieux

vivre ensemble. Par exemple, la MAIF s’investit avec la société d’autopartage

, afin d’inventer et développer

ensemble des modes de déplacement plus responsables et plus durables. On a tout à gagner à se faire confiance.

Pour tout savoir, rendez-vous sur : consocollaborative.com

MAIF - Société d’assurance mutuelle à cotisations variables - CS 90000 - 79038 Niort cedex 9. Filia-MAIF - Société anonyme au capital de 114 337 500 € entièrement libéré - RCS Niort : B 341 672 681 - CS 20000 - 79076 Niort cedex 9. Entreprises régies par le Code des assurances.

Pourquoi croire en une société plus collaborative ?

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continuité : « on prenait déjà les décisions ensemble de façon collégiale, on connaissait les rémunérations des autres… ». Cependant, la jeune femme de 28 ans reconnaît « qu’on se projette plus à long terme qu’avant ». Face à la concurrence accrue et la baisse du nombre de marchés, « c’est une nécessité pour nous d’innover et de regarder ce qu’on peut proposer comme prestations dans des domaines connexes (compostage…) ». Dans cette droite ligne, l’Atelier Reeb candidate pour un projet de recherche multiparte-naires subventionné sur trois ans dans le but de lancer à terme un nouveau produit. Enfi n, après un an de négociations, la Fédé-ration professionnelle des entreprises du secteur de l’épuration végétalisée (FEVE), a vu le jour en octobre dernier, réunissant six membres fondateurs dont l’Atelier Reeb, afi n de faire reconnaître l’excellence de la profession auprès des donneurs d’ordre.www.atelier-reeb.fr

Corinne Lefaucheux

« Aujourd’hui, les jeunes ne créent pas des Scop pour les mêmes raisons qu’il y a 30 ou 40 ans, où il s’agissait plus d’une opposi-tion au capitalisme », explique le futur di-rigeant. « Cela semble naturel aux jeunes de vouloir entreprendre en collectif, de par-tager la gestion de l’entreprise, de se pré-occuper de l’environnement, de l’insertion, de l’habitat…, dans le même courant que l’économie collaborative. » Convaincu par le modèle coopératif, Olivier Hue, veut bouger les lignes, à l’image du Mouve-ment Scop qui encourage les jeunes à s’engager dans les instances de décision régionales et nationales. www.imprimerieduparc.fr

Fanny Dive

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