Magazine nr 74 decembre 2015

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Magazine 74 décembre 2015 Magazine d'information sur la sécurité , les forces de l'ordre en général et la Gendarmerie en particulier.

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SIEGE SOCIAL

7 chemin des vignes

41100 COULOMMIERS-LA-TOUR

Directeur de publication

Christian CONTINI

7 chemin des vignes

41100 COULOMMIERS LA TOUR

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Le MAGAZINE A.G.&C.

est disponible en téléchargement sur l'espace

web de l'association Gendarmes et Citoyens :

http://www.assogendarmesetcitoyens.fr/

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué

à la création, l'édition, la mise en page du magazine et

celles qui ont proposé des articles. Malgré le soin apporté

à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous

échapper, nous vous prions de nous en excuser.

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et photos internet - Collection AG&C - Couver-

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3-Edito « la sensibilisation au dialogue en Gendarmerie commence dès l’école…En théorie. 4-Paris dans la tourmente. 5-La France en guerre ? Avec quels moyens ? Des promesses ? 6-Projet de budget 2016 – Sécurité – Gendarmerie. 9-Usez de vos droits adhérez. 10-Le directeur de la Gendarmerie à l’Assemblée Nationale « avance à pas comptés… » 11-Projet décret concernant les associations professionnelles nationales de militaires : Un sérieux coup de frein à leur création. 14-Brèves d’actualité. 20-La chronique de Champalu (un autre regard sur l’actualité). 24-Lu dans la presse. 31-Le titre ne fait pas le référent comme l’habit ne fait pas le moine. 32-Est-ce cracher dans la soupe que de dénoncer les dérives et lacunes de l’institution. 34-Flic, une bonne analyse d’un membre de cette institution. 35-Il part…nous rentrons… 36-Lu pour vous : Le jour où j’ai mangé mon flingue » de Alain Hamon. 37-Suicides : Nous ne les oublions pas. 38-Flashback : enquêtes judiciaires, entre réalité et fiction. 40-Gend’humanitaire au 4L trophy, aidez les. 41-L’Essor interpelle AG&C sans la nommer au sujet de la manifestation du 14 octobre. 44-Les risques du métier. 46-Le gendarme Padchance, retour sur la condamnation de la France par la CEDH. 48-La boutique AG&C. 49-Nos espaces numériques en chiffres. 50-Nos sponsors et partenaires.

Bonne lecture

MAGAZINE

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La sensibilisation au dialogue en gendarmerie commence dès l'école... en théorie!

Une école gendarmerie, comme tous les ''campus militaires'', est un endroit où on peut connaître brimade et humiliation de la part d'un camarade ou d'un cadre. Où sont les garde-fous quand on sait qu'un commandant d'école aura tendance à ne jamais désavouer un de ses person-nels même si plusieurs dérives ont été remontées par compte-rendu? Stop-Discri, plate-forme mise en valeur dernière-ment par AG&C, n'est qu'un concept pour certains cadres. Le sentiment de toute puissance sur les élèves est parfois constaté par des camarades en école, pas seulement par les élèves d'ailleurs car un cadre détaché m'a fait part récem-ment de son écœurement face à certains comportements indignes de l'Institution. On se permet blagues douteuses ou sanctions collectives et si un élève a l'audace de se ''rebeller'', les représailles sont inévitables. C'est inadmissible de voir cela dans un centre de formation d'une Institution censée faire respecter les textes de loi. Mon second interlocuteur est un élève-gendarme à qui je ne peux m'empêcher de poser des questions sur sa for-mation et sur ce qu'on leur donne comme information sur les associations professionnelles nationales de militaires (APNM) en gendarmerie. La réponse est sans appel... ''on nous a dit que ça n’existait pas et que ça n'existerait ja-mais!''. Si j'étais sarcastique, je dirais que certains cadres ont visiblement eu accès au dernier projet de décret sur les APNM! Concernant Stop-Discri, on leur en parle mais certains cadres ont la vantardise de préciser que si des élèves avaient le malheur de saisir ce service, ça ne changerait rien et qu'ils s'en moquent clairement. La sérénité de ces ca-dres parfois ''hors-cadre'' est déconcertante. Ceci n'est évidemment pas une généralité car certains commandants d'école veillent au grain et j'ai également eu des retours plus que positifs notamment de Montluçon où le nouveau ''pacha'' semble prendre des mesures humaines assez appréciées, comme mettre un terme au jeu de certains cadres de repousser au maximum le départ du vendredi soir par des revues interminables et d'un autre âge, obligeant les élèves, après des journées bien remplies et fatigantes, à prendre la route tardivement ce qui allait à l'encontre des règles élé-mentaires de sécurité routière. Mon troisième interlocuteur est un élève-officier. Visiblement les interventions sur la concertation interne sont plus développées et ils ont la chance d'avoir des interlocuteurs à la hauteur d'un exposé sur cette thématique. Là, ce qui chagrine cet élève, c'est la vision des autres élèves notamment sur le président du personnel militaire (PPM) qu'ils voient comme un frein à leur futur commandement. J'ai dernièrement eu la chance d'entendre à la DGGN qu'aucun officier n'avait jamais été démis de ses fonctions de commandement parce qu'il avait de mauvaises statistiques mais par contre, celui qui serait moins bon en matière de dialogue interne pouvait se voir inquiéter. Il me semble que c'est ni plus ni moins que la vision de notre DGGN qui a fait beaucoup pour le développement de la concertation en gendar-merie, notamment en évaluant les échelons de commandement sur leur capacité à animer le dialogue interne. Il est anormal que certains officiers en devenir aient déjà cette vision tronquée alors que ce sont les chefs de demain. Je suis préoccupé par cette méfiance vis à vis des instances de représentation interne qui entraînera inévitablement une dé-fiance vis à vis des APNM. Ma proposition est simple. Laissons les associations entrer dans les écoles pour pouvoir échanger et informer au mieux nos camarades en formation et ce, quel que soit le cursus Je termine par la citation d'un internaute qui me semble plutôt adaptée à mon propos : « « ''Dichotomie et catachrè-se'', le dialogue social à la française. Opposition des ''acteurs'' sociaux, les ''interlocuteurs'' deviennent des ''partenaires'' qui se traitent en ''adversaires''. Et on s'étonne parce que ça ne fonctionne pas. » »

J'ai eu l'opportunité de discuter avec plusieurs élèves ces dernières semaines, qu'il soit élève-gendarme adjoint, élève-gendarme ou élève-officier, le constat est sensiblement le même. On ne leur prodigue pas forcément la ''bonne parole'', les préjugés et les caricatures ayant visiblement la vie dure. Mon premier interlocuteur est un élève-gendarme adjoint qui, lorsqu'il a un problème pouvant être assimilé à de la discrimination ou du harcèlement, n'a d'au-tre solution que de se tourner vers une association où il a la garantie qu'on ne le ju-gera pas, qu'on ne le dénigrera pas et où il sera guidé avec bienveillance sur une structure interne dont il n'avait même pas connaissance.

Par Lionel DELILLE Président association

Gendarmes et citoyens.

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PARIS DANS LA TOURMENTE Ce 13 novembre à la suite d’une série d’at-tentats commis à Paris ce sont tous les français qui se retrouvent confronté à une violence extrême. Si elle était prévisible rien ne permettait d’imaginer qu’elle puisse atteindre un tel niveau. Des lâches sanguinaires s’en sont pris à des citoyens sans défense qui profitaient de la douceur d’une soirée d’automne pour s’at-tarder aux terrasses de cafés où apprécier des spectacles sportifs ou musicaux. Ces personnes n’imaginaient pas un instant que certains d’entre eux allaient perdre la vie alors que d’au-tres allaient se retrouver marqués à jamais. Certains parlent de guerre mais comment peut-on ap-peler ainsi un carnage effroyable commis par surprise contre des personnes désarmées ? Face à toute cette horreur beaucoup d’en-tre nous sont confrontés à une peur qu’ils ne peuvent maîtriser. Ce climat de peur est le but recherché par les criminels qui espè-rent entraîner notre pays dans la confu-sion. Pour l’Association Gendarme et Citoyens, il faut essayer de passer au-delà de la peur et, tout en restant méfiants, sur nos gardes, il faut continuer à mener une vie aussi nor-male que possible.

Nous avons une pensée toute particulière pour nos camarades des forces de l’ordre, gendarmes, policiers mais aussi douaniers et pompiers, sans oublier les militaires, dont beaucoup étaient déjà arrivés à la li-mite du supportable en matière de condi-tions de travail. Il va leur être demandé en-core et toujours plus pour assurer la sécu-rité et l’aide à leurs concitoyens. Il est à craindre que les jours à venir ne démon-trent combien les réductions d’effectifs et de moyens plongent la France dans une si-tuation de risque maximum. La délin-

quance dont nous parlons fréquem-ment sem-ble bien peu de chose face au terro-risme aveugle, sauvage et sangui-naire qui vient de se manifester dans notre capitale.

Nous pensons à toutes ces familles endeuil-lées qui viennent de perdre un être cher et à tous ces blessés qui souffrent et qui, pour certains, luttent pour leur vie. Nous espé-rons qu’ils trouveront tous le courage né-cessaire pour surmonter leur souffrance. Soyez vigilants sans céder à la peur et une nouvelle fois que tous les citoyens se mon-trent proches de leurs forces de sécurité. C’est ensemble que nous parviendrons à juguler le terrorisme.

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La France en guerre ? Avec quels moyens ? Avec des promesses ?

16 novembre, intervenant devant les parlementai-res, le chef de l'État a fait une série d'annonces sur les plans intérieur et extérieur. Nous souhaitons nous en tenir aux mesures concernant les effectifs de police et de Gendarme-rie. Depuis plusieurs années l’Association Gendarmes et Citoyens dénonce le manque cruel d’effectifs. Nous savons très bien que lorsqu’un responsable politique claironne l’envoi de renforts ici où là, ce sont toujours des renforts provisoires qui ont été prélevés ailleurs. Nous savons aussi que sans ses réservistes la Gendarmerie ne pour-rait plus assurer ses missions. Aujourd'hui les 2000 jeunes gendarmes qui sortent chaque année aux termes de 12 mois de formation, ne suffi-sent même pas à rem-placer les départs pro-grammés d'où le trou à l'emploi que nous dé-nonçons régulièrement. Nous martelons le fait que la simple remise à niveau des moyens en personnels de la Gendarmerie demanderait un chamboulement du système de formation. Si en plus il fallait augmenter les effectifs, non seule-ment le nombre d’écoles est insuffisant mais pour tenir simplement les promesses faites au début du quinquennat il faudrait raccourcir la durée des stages comme ça s’est fait en 1968 lors d’une crise exceptionnelle. Les gouvernants de l’époque, face à cette crise sans précédent, s’étaient rendus compte du manque de moyens humains pour as-surer les missions de la Gendarmerie. Il avait fal-lu palier l’insuffisance du nombre des structures de formation en recrutant en masse et en rédui-sant la durée donc la qualité de la formation. Au-jourd’hui la dissolution de la moitié des écoles provoque un manque évident de structures et la création d’un nouvel établissement à Dijon ne saurait suffire à combler ce manque. Aujourd’hui lorsqu’on annonce la création de 5000 postes dans la police et la gendarmerie dans

les deux prochaines années, il est évident que c’est prendre les français pour des gens crédules, pour ne pas dire autre chose. Comment serait-il possible de créer en deux ans 2500 postes de gen-darmes alors que les augmentations promises en début de quinquennat, 500 par an, n’ont jamais été réalisées. Même lorsque les prétentions ont été revues à la baisse des trois quart de ce qui était prévu pour arriver à 125 par an, rien n’a été fait. Si l’on en croit les révélations de personnes pro-ches de la direction de la Gendarmerie les effec-tifs ont même baissé sensiblement.

De temps en temps on découvre des commen-taires de personnages qui souhaiteraient que l’armée prenne le pou-voir. Que les citoyens se rassurent, elle en serait bien incapable si l’on tient compte de la réali-té de l’état dans lequel elle se trouve. Ce qui est plus grave c’est qu’elle serait bien désarmée en cas d’une réelle déclara-tion de guerre d’un au-tre pays. Nous voyons déjà ce que peuvent commettre une poignée

de fous sanguinaires. Qu’on se rassure, nos gouvernants vont mettre au point une Loi qui donnera au Président de la République la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles en cas d’agressions de notre na-tion. Dommage qu’il ne soit pas possible de lui donner des moyens financiers exceptionnels. Ne perdons pas espoir, des dizaines de milliers de postes devaient être créés dans l’éducation natio-nale, pourquoi n’arriverait-on pas à en mettre en place quelques milliers dans les forces de l’ordre. Nous évitons de nous attaquer de nouveau à la justice, chronophage par ses procédures com-plexes mais, pour apporter une note d'hu-mour, pourquoi ne fournirait-elle pas un renfort aux policiers et gendarmes avec quelques person-nes condamnées à des TIG (travaux d’intérêt gé-néral).

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PROJET DE BUDGET 2016 - SECURITE - GENDARMERIE

Le 22 octobre, l’Association Gendarmes et Citoyens était invitée pour être entendue au Sénat par MM Alain Gournac et Michel Boulant, membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. En raison de l’impossibilité de se rendre à cette invitation, ce sont nos camarades de l’association GendXXI qui nous ont proposé de remettre un document (ci-dessous) dans lequel nous apportions nos réponses aux questions qui nous ont été adressées.

Document de travail de l'Association Gendarmes et Citoyens (AG&C)

--- Sénat 22 octobre 2015 ---

���� Petit historique des associations

dans la gendarmerie dans la période

récente et évolution de ces associa-

tions intervenues depuis l'arrêt de la

CEDH d'octobre 2014 puis depuis la

loi d'actualisation de la programma-

tion militaire. Ces associations se

sont-elles constituées en APNM?

Quelles étapes reste-t-il?

(agrément...) Depuis fin juillet 2015, l'Association Gendarmes et Citoyens (AG&C) s'est constituée en APNM. Son conseil d'administra-tion est désormais constitué de 11 gendarmes d'ac-tive, officiers et sous-officiers. Exclusivement nationales, ces APNM seront char-gées de préserver et promouvoir les intérêts des mi-litaires avec une stricte obligation d’indépendance à l’égard du commandement, des partis politiques, des confessions, des organisations syndicales et pa-tronales, des entreprises ainsi que des États étran-gers. Les associations devront se composer de mili-taires de tous sexes et de tous grades. Ces restric-tions sont déjà appliquées par AG&C depuis plus de six années. Nous émettons une réserve sur le fait qu’elles de-vront être exclusivement composées de militaires. S’agissant de la gendarmerie, le contact avec les ci-toyens civils est primordial. Ce sont ces mêmes per-sonnes qui nous soutiennent depuis la création du mouvement gendarmes et citoyens et nous estimons qu’une adhésion au titre de membres sympathisants devrait être possible. Sans bénéficier d’un pouvoir de décision ni d’accès aux responsabilités ces mem-bres pourraient apporter leur avis et leur expé-rience sur les relations entre gendarmes et citoyens. Par ailleurs comment pourrait-il en être autrement

alors que la Gendarmerie a créé une réserve ci-toyenne composée de civils dont on attend qu'ils ap-portent leur expérience, leur savoir faire et même leur poids dans l'administration ou au service de

l'état comme les parlementaires. Une ancienneté minimale d’un an après le dépôt des statuts avait été évoquée dans le rapport Pêcheur. La représentativité sera mesurée en fonction de leur influence, de leur audience, des effectifs d’adhérents, de la diversité des grades et des fonctions représentées ainsi que des cotisations perçues. Est il nécessaire de rappeler que l’AG&C a été créée en 2008 sous l’appellation « associa-tion forum gendarmes et citoyens » par huit militaires de la gendarme-

rie en activité, que ces gendarmes ont reçu l’ordre de démissionner de leurs postes de responsabilité à cette association. Par la suite après évolutions des statuts et de la rai-son sociale, AG&C a poursuivi son action avec dans son conseil d’administration et dans ses membres un grand nombre de militaires de la gendarmerie de tous grades, gendarme adjoints volontaires à of-ficiers supérieurs, militaires du corps de soutien et réservistes. Elle compte actuellement plusieurs cen-taines de militaires de la gendarmerie en activité, sans atteindre les chiffres inaccessibles proposés dans les projets de décret. L’esprit qui prévaut au sein de l’Association Gen-darmes et Citoyens vis-à-vis des instances de concertation ou des instances de représentation pro-fessionnelle (participation locale) va clairement dans le sens d’une collaboration la plus proche pos-sible. Ce rapprochement doit permettre aux repré-sentants du CFMG et des IRP de se sentir appuyés par une association forte et représentative et pour AG&C de bénéficier à travers tout le territoire na-tional de contacts au plus près du terrain tout en renforçant les instances de participation et de re-présentation. …/...

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Les principes de la militarité ont été rappelés : es-prit de sacrifice, disponibilité, loyalisme et neutrali-té. Ses qualités ne veulent pas dire asservissement et obéissance aveugle, nous estimons que le droit d’as-sociation professionnelle va de paire avec un droit d’expression quand des dysfonctionnements où le non respect des règles élémentaires de bonnes conditions de vie sont constatés. Un dialogue cons-tant avec la chaîne de commandement doit être pri-vilégié. L’adaptation de la formule associative qui voudrait exclure du champ des discussions, l’organisation du travail, les restructurations ou encore le vote du budget à l’assemblée nationale etc... nous semble une restriction inconcevable. En gendarmerie lors-que nous constatons l’état déplorable des matériels, les logements indignes pour certains, les conditions de travail dégradées en raison du manque d’effectif qui amène à remplacer des gradés par des gendar-mes adjoints volontaires comment peut-on exiger d’une association professionnelle qu’elle taise ces dysfonctionnements flagrants. Il en est de même lorsqu’une autorité désarme partiellement des gen-darmes mobiles sans tenir compte des rapports de-mandés aux directions des services. Nous estimons que la situation d’un militaire de la gendarmerie injuste en raison de méthodes de commandement injustifiables doit être dénoncée par l’association. La position des gendarmes retraités reste à préciser. Leur participation au bureau ou au conseil d’admi-nistration semble devoir être exclue mais il serait peut-être utile d’envisager un rôle de porte-parole face aux médias pour éviter aux membres en activi-té de s’exposer à des discriminations portant sur l’avancement la notation ou les mutations de la part de la hiérarchie. Si un militaire vient à s’exprimer et que l’autorité hiérarchique estime qu’il a outre-passé son devoir de réserve, il peut s’exposer à un blâme. En définitive ce sera aux militaires en activi-té de préciser les personnes qui seront autorisées à adhérer au APNM et quel sera leur rôle. Le volet financement est un problème crucial. Il est proposé que les APNM ne puissent gérer que les cotisations de leurs membres et les immeubles né-cessaires à la poursuite de leur objet social. S’agis-sant de la gendarmerie rattachée au ministère de l’Intérieur, AG&C s’estime en droit de soulever le déséquilibre flagrant par rapport aux syndicats de police qui perçoivent des sommes importantes de ce même ministère. Il existe également des associations se réclamant de la gendarmerie qui perçoivent des subventions substantielles et bénéficient de locaux et autres aides octroyés par l’institution. Avec des moyens financiers restreints l’emploi d’un salarié n’est guère envisageable.

Dans le cadre de la liber-té d’expression les APNM doivent pouvoir diffuser des supports nu-mériques ou papier (bulletins ou tracts) pour faire connaître leur acti-vité et l’actualité de leur association. La participation des APNM aux diverses forma-tions comme le CSFM, la caisse militaire de sécurité sociale, l’IGESA ou pour de nombreux sujets qui figuraient dans le rapport Pêcheur en particulier celui des décharges de service et les moyens oc-troyés aux responsables des APNM semblent aller dans le bon sens, encore faudrait-il que les seuils de représentativité n'interdisent pas totalement l'accès à ces avancées. AG&C a l'impression que de la loi (et de ses décrets) ne naîtra aucune APNM. Nous aurions le droit d'exister mais nous n'aurions aucun moyen d'être reconnus ou de participer réellement aux instances officielles comme le CSFM rénové. Il reste beaucoup de points de détails à régler mais ils pourront l’être au fur et à mesure de l’évolution des règles de création et de gestion des APNM. Nous continuons de recevoir les adhésions de tous ceux qui veulent soutenir AG&C ou souhaitent s'impli-quer dans notre association. Faute de statuts convenables, nous préférerions ne pas demander notre agrément pour conserver notre liberté d'expression en vue de défendre celle des gendarmes d'active et retraités ainsi que la défense de leurs intérêts. ���� quel bilan tirer des mécanismes de participation et

de concertation depuis une dizaine d'année?

L'AG&C compte déjà dans ses rangs des membres du CSFM, du CFMG et pléthore de membres des instances de représentation locale. Ce n'est pas un hasard si le président de l'AG&C est également pré-sident du personnel militaire et membre du CFMG. Ces instances ne vont pas assez loin et de la frustra-tion des personnels qui s'y impliquent naît le senti-ment que les APNM iront enfin vers un vrai dialo-gue où chaque interlocuteur aura un réel poids. Les instances locales n'ont pas de temps dédié (même si prévu dans des circulaires internes) et peu d'in-fluence sur le commandement local. Le CFMG es-saye de faire entendre sa voix mais a souvent l'im-pression de se faire instrumentaliser. Les APNM, indépendantes de cette hiérarchie pe-sante, ne pourront qu'être une bouffée d'oxygène …/...

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dans le paysage du dialogue interne mais également pour dialoguer avec des organisations extérieures comme les syndicats de police par exemple qui eux, sont reçus par les Ministres de l'Intérieur, de la Jus-tice voir le 1er Ministre pour faire entendre leurs revendications légitimes. ���� quels effets auront les nouvelles prérogatives

conférées aux APNM?

Même si l'idée de base va dans le bon sens, actuelle-ment aucune APNM ne peut remplir les champs trop restrictifs imposés à ces associations par les textes prochainement adoptés. La volonté derrière cette loi est de faire mourir dans l’œuf ces APNM. Nous avons le droit de nous constituer, d'adhérer, de prendre des responsabilités dans ces structures mais celles-ci ne seront de toute façon pas recon-nues comme APNM, alors à quoi bon donner un droit pour ensuite le restreindre. Il est inévitable que les APNM actuelles, si les choses restent in-changées, iront à nouveau devant la juridiction Eu-ropéenne. Les prérogatives évoquées ne pourront donc être mises en application.

���� est-il selon vous né-

cessaire de conférer da-

vantage de prérogatives

aux APNM que la loi ne

leur en donne actuelle-

ment?

Nous n'avons pas encore le recul nécessaire pour aborder ce point. ���� sur le fond, quels sont les principaux thèmes qui

sont actuellement portés par les associations et quels

seront-ils dans les prochaines années?,

Les thèmes sont récurrents. Nous continuerons à dénoncer le trou à l'emploi, l’état déplorable des matériels, les logements indignes pour certains, les conditions de travail dégradées, les actes de com-mandement d'un autre âge, le harcèlement, la dis-crimination, les risques psycho-sociaux et les suici-des qui en découlent. Nos combats restent inchangés pour préserver nos camarades et défendre notre Institution.

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Chers amis, chers camarades, Le droit d’association pour les gendarmes est acquis. Le 27 juin 2015 AG&C a voté ses nouveaux statuts professionnels et l’ensemble du conseil d’administration est composé de gendarmes en activité. AG&C est une association qui a toujours su démontrer son implication au service des gendarmes, il vous appartient, dès aujourd'hui, de nous rejoindre pour former un groupe incontournable. Nous avons besoin de toujours plus de gendarmes d'active pour que notre association puisse représenter le plus grand nombre, des retraités qui peuvent s'exprimer sans risquer de se voir sanctionner et des civils dont la présence montre leur soutien aux gendarmes mais également leur souci d'une sécurité pour tous. L'adhésion de 15 euros est juste destinée à financer notre fonctionnement ce qui serait largement insuffisant sans l'implication des bénévoles qui donne leur temps pour faire vivre cette association. Depuis 2008 AG&C s’efforce de dénoncer les dérives et lacunes, harcèlements, discriminations, matériel vétuste, manque d’effectifs, logements en mauvais état... Ce n’est jamais plaisant mais la Gendarmerie mérite pour ceux qui la servent que nous tirions les conditions d’emploi vers le haut. Pour cela une force de proposition efficace et représentative passe par le plus grand nombre, sans distinctions d’armes ou de corps. Adhérer chez AG&C ce n’est pas être anti Gendarmerie, anti commandement... Comme dans l’ensem-ble de notre société il y a des injustices, des comportements préjudiciables, nous avons aujourd’hui l’occasion de tous participer à l’amélioration de notre quotidien ! Adhésion par soutien, adhésion par passion professionnelle, adhésion pour s’investir, proposer, argumenter, témoigner... Chacun peut trouver sa place dans une force commune de dialogue et d’échange avec l’assurance comme depuis 7 ans d’une indépendance sans failles. AG&C c’est aussi partager son expérience pour aider et sortir de situations compliquées des gendarmes réclamant notre aide de manière discrète et indolore. AG&C ce n’est pas les lauriers, ce n’est pas l’avancement professionnel facilité, ce n’est pas les petits arrangements entre amis, ce n’est pas un pouvoir de nuisance pour passer en force devant ses camarades. AG&C c’est le don de soi, une idée de son métier, des convictions mais surtout de la passion. Nous ne sommes pas un syndicat et nous n'envisageons pas notre avenir comme tel. Nous sommes une association et nous nous associons autour d’idées communes puisées au cœur de ce qui fait la grandeur de notre institution.

Le conseil d’administration

(Pour celles et ceux qui le souhaitent, conformément à l'article 6

des statuts de l'association, vous pouvez nous rejoindre anonymement.

Pour cela il vous suffit de cocher la case correspondante sur le formulaire d'adhésion.)

Adhésion en ligne par paiement sécurisé: http://www.assogendarmesetcitoyens.com/#!asso/cngp

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Devant les parlementaires : Le directeur de la Gendarmerie déclare: « On avance à pas comptés, mais on progresse ».

C’est peut-être le MoonWalk, célèbre pas de danse de Mic-kaël Jackson, qui donne l’impression d’avancer en reculant.

Le 8 octobre 2015, Le Général Favier a été entendu par les représentants de la Commission de la dé-fense nationale et des forces armées au sujet du budget. Nous disons bien « représentants » car lors-qu’on annonce 4 membres présents et 22 absents excusés on découvre l’intérêt que suscite la Gendar-merie près des membres de cette commission, les députés présents s’inquiétant principalement de si-tuations concernant leurs circonscriptions ou pré-tendant que la Gendarmerie s’en sort bien au ni-veau budget (ça n’est pas pire que si c’était plus mal). L’un de ces parlementaires a même découvert que le moral était en hausse, il devrait être plus pré-cis dans la localisation de ce phénomène qu’on puisse prendre modèle. Un premier constat permet de dire que le problème récurrent de la mise en réserve du budget pose toujours les mêmes obstacles au gestionnaire numéro un de la Gendarmerie. Il ne peut en être autrement quand on met en réserve une partie d’un bud-get particulièrement contraint. La présidente de la commission s’est réjouie de moyens supplé-mentaires accordés à la Gendar-merie pour 2016, elle oublie de préciser que cette augmentation est loin de suffire pour absorber ne serait-ce qu’une partie du retard accumulé. Cette année nous n’avons pas retrouvé autant de remarques désapprobatrices et même caustiques, de la part de notre directeur, sur les moyens étriqués alloués à la Gendarmerie. Il a simplement expliqué qu’il allait « adapter les modes d’action par l’inno-vation pour conserver une capacité de manœuvre ». Il a évoqué l’engagement des gendarmes à Dam-martin-en-Goële (mise hors d’état de nuire des frè-res Kouachi) mais aussi le drame de l’airbus de la Germanwings. Il a précisé que sur cette dernière catastrophe « sans hélicoptères, la manœuvre n’au-rait pas été envisageable » certainement une façon de rappeler que la Gendarmerie n’a pu obtenir le remplacement d’appareils anciens et a du décom-mander un nombre important de machines faute de crédits.

Comme pour faire taire certains syndicats de police qui ne cessent de mettre en avant une activité dé-bordante bien supérieure à celle que déploie la Gendarmerie, il a rappelé que cette dernière était engagée sur 95% du territoire au profit de 50 % de la population. Lorsqu’il évoque les créations de postes, le général Favier se lance dans des explications sur les renfor-cements d’effectifs, mélangeant allègrement les an-nées 2015 à 2017, les promesses gouvernementales et présidentielles pour lutter contre le terrorisme ou canaliser l’afflux de migrants, nous arriverions à 500 postes créés en 2016. Le trou à l’emploi n’est plus évoqué mais, connaissant son importance, nous savons qu’il existe toujours.

Quand le directeur de la Gen-darmerie annonce «le redéploie-ment de 71 postes de l’adminis-tration centrale » s’il s’agit de renvoyer des personnels d’état-major sur le terrain nous ap-plaudissons et nous aimerions que ce soit généralisé à l’échelon national. Lorsque le directeur de la Gen-darmerie en personne estime

que les effectifs sont suffisants pour faire le travail sur le territoire national à condition que les 100 000 gendarmes ( ????) soient bien positionnés nous pou-vons craindre que les politiques de tous bords se saisissent de cette réflexion pour faire barrage à toute augmentation du nombre de gendarmes. S’agissant des moyens, lorsqu’on évoque une « légère » augmentation des crédits qui permettra de maintenir le fonctionnement courant des unités opérationnelles au niveau de 2015, nous compre-nons immédiatement que nous sommes repartis dans le MoonWalk de Mickaël Jackson « on avance à reculons ». Pour preuve l’achat prévu de 2000 vé-hicules quand il en faudrait 3000 pour avoir un parc à peu près correct. De la même manière il est évident que l’état du parc immobilier va connaître une stagnation et qu’il faudra plusieurs années pour espérer un léger progrès si les crédits restent inchangés. …/…

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L’expérience du projet NeoGend avec l’affectation d’une tablette numérique à chaque gendarme sem-ble donner de bons résultats. Il est normal que le numérique apporte une forme de progrès mais ce n’est certainement pas le détachement de gendar-mes dans des maisons de services au public, dans les bureaux de la Poste ou en occupant d’autres locaux les jours de marché pour y accueillir le public que nous obtiendrons des progrès. Ces méthodes d’un autre âge on démontré leur limites, voir leur inutili-té, lorsqu’elles ont été testées il y a plusieurs décen-nies. Le maillage territorial de la Gendarmerie a été évo-qué, sa perte de densité entraînant perte de son effi-cacité est une évidence. Le maintien de petites uni-tés à 4 ou 5 personnels est bien certainement un problème mais posons nous la question de savoir qui a réduit ces unités à des effectifs aussi faibles pour pouvoir les dissoudre ensuite. En 2015 ce sont 80 brigades qui sont redéployées. Dans les commu-nes les contacts avec les seuls maires et la participa-tion citoyenne ne sauraient remplacer un véritable dialogue avec la population. La plainte en ligne n’a pas été mise en avant dans les évolutions, serait-ce un fiasco ? Rien ne pouvait se faire sans évoquer la militarité de la Gendarmerie malgré son rattachement au mi-nistère de l’Intérieur. Le général Favier estime qu’elle est plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 30 ans. Dans ce cas pourquoi avoir en-gagé cette mutualisation avec des civils. Nous sa-vons que la fusion police gendarmerie est impossi-ble mais les différences de traitement entre les uns

et les autres est totalement incongrue ce qui permet au ministre de l’Intérieur de se féliciter tous les jours des services de la Gendarmerie. Il ne suffit pas de se satisfaire du dialogue interne et d’en faire une panacée tout en disant que les asso-ciations professionnelles auront une place à tenir dans le dialogue. Vu les conditions imposées à ces APNM pour qu’elles soient reconnues, il est évident qu’elles ne disposeront même pas d’un strapontin si rien n’évolue. Lorsque le Général Favier démontre l’utilité de la réserve opérationnelle et citoyenne, nous en arri-vons à nous demander si sans elle tout le système ne risque pas de « planter » comme un vieil ordinateur dépassé. Nous avons pu noter que le directeur de la Gendar-merie a su faire passer quelques-uns des problèmes qu’il rencontre mais certainement pas tous. Nous constatons qu’il a adopté une attitude politiquement correcte et il en sera certainement de même devant les sénateurs. Il a utilisé une formule relevée par un des partici-pants : la « perception fine des signaux faibles » peut-être devrait-il envisager la « perception forte de signaux tout aussi forts » en particulier parmi ses personnels. Précisons quand même que ce n’est pas le directeur qui est visé par cette dépression gé-néralisée mais bien tout un système qui traite la maison Gendarmerie comme la bonne à tout faire de la République.

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PROJET DE DECRET CONCERNANT LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES NATIONALES DE MILITAIRES, UN

SERIEUX COUP DE FREIN A LEUR CREATION.

Comme nous l’avons déjà évoqué à plusieurs repri-ses, l’espoir de créations d’associations profession-nelles nationales de militaires (APNM) va se heur-ter à de nombreuses oppositions formulées dans le projet de décret. Comme pour la loi qui a été votée, ce texte ne sera qu’une pâle copie des propositions du rapport Pê-cheur intervenu aussitôt après la condamnation de la France par la CEDH. Nous vous proposons quel-ques un des éléments de ce texte qui sont autant d’obstacles infranchissables.

La représentativité des APNM est vérifiée par le biais du financement par les cotisations. Ce contrôle de financement est-il compatible avec les associa-tions loi 1901 et la discrétion voir une forme de se-cret concernant l’identité de leurs adhérents, seuls les noms des membres du bureau exécutif devant être déclarés. Lorsqu’il est évoqué une adaptation au droit com-mun des associations ne s’agit-il pas, en réalité, d’un contournement discutable de la loi 1901, même si le contrôle est effectué par une commission présidée par un Conseiller d’Etat. Il est évident que des militaires se refuseront à ad-hérer puisque leurs grades et identités seront dévoi-lés à la commission chargée de contrôler les listes de membres cotisants. Le projet de décret détermine les moyens alloués

aux APNM et à leurs fédérations ou unions en dis-tinguant ceux dont ces dernières disposent en pro-pre et ceux dont elles disposent dès lors qu’elles ont des représentants dans les instances de concerta-tion. Les facilités pour ce qui est du temps de ser-vice qui seront accordées restent floues. Pour être comptabilisé comme adhérent à une asso-ciation professionnelle nationale de militaires, le membre, à jour de ses cotisations, doit être placé dans l’une des positions d’activité fixées par le Code de la Défense ou être réserviste ayant souscrit un contrat d’engagement. On veut refuser les militaires retraités et les civils, pourtant dans les armées il existe bien des civils intégrés dans une réserve citoyenne. Pourquoi le citoyen ne pourrait-il apporter son aide et donner son avis sur le droit à la sécurité qui lui appartient. En quoi une adhésion de soutien, de sympathisant, pourrait-elle aller contre l’esprit de ces associations. Leurs conseils, leurs expériences ne sauraient nuire, bien au contraire. C’est bien dans l’esprit de la ré-serve citoyenne qui fait appel à des civils pour ap-porter expérience et soutien. L’effectif d’adhérent imposé relève du blocage pur et dur de la création d’APNM. Comment pouvoir disposer d’un effectif d’adhérents égal ou supérieur à un taux de représentativité d’au moins 1 % et d’au plus 5 % de l’effectif global représenté. De même, on veut imposer un taux de 1 à 5 % d’adhé-rents de chaque groupe de militaires (hommes du rang, sous-officiers et officiers). On va même plus loin en exigeant que les effectifs d’adhérents de ces associations soient issus, selon la proportion des effectifs définie par arrêté du minis-tre de la défense, de trois forces armées, parmi l’ar-mée de terre, l’armée de l’air, la marine nationale et la gendarmerie nationale, et de deux formations rattachées disposant d’un Conseil de la fonction mi-litaire. Les associations professionnelles nationales de mili-taires, ou leurs fédérations ou unions, se déclarent à la préfecture du département ou à la sous-préfecture de l’arrondissement où se situe son siège social, ce qui est dans l’ordre des choses. …/...

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Nous estimons cependant que la déclaration auprès du ministre de la Défense est un nouveau détourne-ment de l’esprit de loi 1901. Par contre, nous ne sommes pas opposés à un contrôle de la légalité des statuts et de la mise en demeure de leur modifica-tion s’ils présentent un contenu illicite. Nous n’a-vons pas lieu de contester un contrôle portant sur le contenu et la légalité des comptes de l’association. Nous notons que seules les associations profession-nelles nationales de militaires, ou leurs fédérations ou unions, représentatives pouvant siéger au conseil supérieur de la fonction militaire se verront éven-tuellement allouer des subventions par l’Etat. La question ne se pose pas dans l’immédiat dans la me-sure où les conditions exigées pour intégrer le CSFM sont totalement irréalistes. On se demande d’ailleurs pourquoi, dans ce cas, réserver 16 sièges aux APNM. Les décharges totales de service pour les membres exerçant des fonctions au sein du bu-reau de direction deviennent inutiles faute de recon-naissance d’une quelconque représentativité pour ces associations. Il est évident que les observations formulées aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat par notre

association AG&C n’ont pas été prises en compte lors de la préparation de ce décret. Nous avions bien compris que les parlementaires nous écou-taient d’une oreille distraite et qu’ils avaient un dis-cours mettant en avant les propositions mention-nées supra et qui venaient directement du rapport Pêcheur présenté fin 2014 mais dont le contenu de-vait être établi de longue date. Il est évident, à nos yeux, que les APNM sont étouf-fées dans l’œuf et que, plus grave, les directives énoncées dans la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme sont au mieux détournées, au pire ignorées. Nous sommes bien éloignés des conditions de créa-tions des nombreux syndicats du ministère de l’In-térieur à qui l’on n’impose ni effectifs représentatifs ni pourcentage de grade dans chaque échelon puis-qu’une partie de ces syndicats sont catégoriels. Cette différence de traitement ne manquera pas d’interpeller nombre de gendarmes, en particuliers ceux qui sont contre les associations mais plus sim-plement favorables à la création de syndicats ou à l’adhésion à ceux qui existent au ministère dont ils dépendent.

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Suite à la manifestation du 14 octobre, le président de la République reçoit

policiers et gendarmes et leur fait…….des promesses.

Le 22 octobre, le président de la République a « confirmé » un plan global (un de plus) destiné aux policiers et gendarmes dont il a reçu les représen-tants. Ces membres des forces de l’ordre ont salué la « mise en place d’un calendrier précis » mais at-tendent de voir les effets budgétaires.

Parmi ces représen-tants on trouve une délégation du Conseil de la Fonction Mili-taire Gendarmerie, une « première ». Il ne fallait pas espérer y voir des représen-tants des associa-tions professionnelles qui attendent les dé-crets d’application de la loi qui va leur per-mettre ou plutôt les empêcher d’exister. Le porte-parole de

cette délégation déclare avoir obtenu la création de 500 postes pour 2016, 40 millions d’euros pour ac-quérir un peu plus de 2000 véhicules (il en faudrait 3000) et 70 millions pour rénover le parc domanial des casernes gendarmerie. Ce camarade était-il li-bre de ses propos ? Car ces chiffres consistent à faire du neuf avec du vieux. Pourquoi ? diraient des politiques. Tout simplement parce que les chiffres des avancées qu’il dit avoir obtenues, sont exacte-ment ceux qui ont été cités par le directeur de la Gendarmerie à l’Assemblée Nationale le 8 octobre devant la commission de la défense et des forces ar-mées. Il y évoquait le budget prévu pour 2016. Est-ce la peine d’aller plus loin dans le décryptage du message présidentiel relayé par le ministre de l’Intérieur ? Pas vraiment puisque tout ne repose que sur des promesses à plus ou moins long terme dont nous savons qu’elles sont rapidement oubliées ou se fon-dent dans un budget déjà préparé de longue date. Les formules éculées : « recentrage sur le cœur de métier », « clarification des missions », « modernisation de la chaîne pénale », « amélioration des carrières », « moyens en véhicu-les et armements » n’ont plus aucun effet sur les

gendarmes. Il faut une forte dose de « militarité » pour accepter ces gesticulations verbales. Si certains syndicats se disent satisfaits «par des ré-ponses claires et précises qui répondent à leurs at-tentes, tout en restant interrogatif sur le finance-ment des mesures » on peut se poser la question de savoir quelle est l’interprétation de leur base. Comme quelques mesures ont été obtenues et de-vraient se mesurer en espèces sonnantes et trébu-chantes, la satisfaction devrait être de mise. Nous pouvons nous interroger sur la forme que prendra, pour la Gendarmerie, le cycle de concerta-tion « dans la gendarmerie comme dans la police » qui s’ouvrira fin novembre pour se poursuivre jus-qu’à fin mars 2016. Nous avons certainement une partie de la réponse dans un extrait du discours du ministre de l’Intérieur : «Les policiers et les gendar-mes se sont entretenus avec le Président, dans le mode d’expression propre à chacun de ces deux sta-tuts » Tout est dit, fermez…….le ban ! Comme toujours nous resterons particulièrement vigilants à l’application des propositions énoncées par le ministre de l’Intérieur et nous ne manque-rons pas d’intervenir en cas d’engagements non te-nus mais aussi en cas de déséquilibre Police/Gendarmerie.

Troubles de l’ordre public : question de vocabulaire.

Un gendarme a été percuté le 21 octobre près de Saint-André-de-Sangonis (34) par un chauffard qui voulait se soustraire à un contrôle et qui a réussi à prendre la fuite. Si heureusement le gendarme s’en tire avec une grosse frayeur, ceci n’autorise pas la presse à parler d’incident. Nous avons trouvé ce qualificatif à deux reprises dans un même article. Cet « incident » est surtout un accident matériel, des violences et voies de fait voire même une tentative d’homicide. Cette façon de banaliser la violence, sur-tout quand elle touche les forces de l’or-dre, finit par excéder poli-ciers et gen-darmes.

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On retrouve ce même terme d’incident lorsque sont évoqués les destructions de l’autoroute A1 dans la Somme fin Août ou dans le village de Moirans (Isère), le 20 octobre, avec des violences et des dé-gradations qui frisent l’émeute. Des bobos bien-pensants vous diront qu’il ne faut pas stigmatiser cette minorité ethnique d’origine tzigane au risque d’être taxé de racisme. Pourtant dans cette communauté il est très fréquent de faire usage de la force pour défier la loi, en particulier en occupant illégalement des terrains privés. Ces per-sonnes font plus facilement usage de la force ou d’armes par destination que le font les forces de l’ordre, surtout quand ces dernières ne sont pas au-torisées à l’utiliser par ordre des représentants de la nation. Pourquoi ces « gens du voyage » se gêne-raient-ils? Neuf fois sur dix ils obtiennent gain de cause et peuvent gonfler leur torse, fiers d’avoir fait plier l’Etat. Dans le même temps nous fêtions le 30e anniver-saire du film « retour vers le futur », on y voyait la splendide DeLorean faire un bon pour passer de 1985 à 2015. Elle aurait pu arriver au milieu d’é-meutes de rue mais l’avenir brossé à l’époque était plutôt rose (sans connotation politique). Les voitu-res volaient, aujourd’hui on les vole ou on les brûle. Comment voyons-nous l’avenir ? Pour répondre, un peu de conjugaison qui nous laisse craindre d’é-voluer de « passé simple » en « futur compliqué » si ceux qui nous gouvernent ne font pas face aux défis qui se présentent pour rétablir ordre et sécurité.

Risques psycho-sociaux, un séminaire au ministère de l’Intérieur…… avec ou sans les associations professionnel-les de militaires attachées à la Gendar-merie ? Fin 2014 le ministre de l’Intérieur avait annoncé un plan anti-suicides. Nous ne savons que peu de chose

sur les tenants et les aboutissants de cette grande manœuvre. Les mesures mises en place ont certainement été évoquées lors du co-mité central d’hygiène et de sécurité de la Po-lice nationale qui s’est

tenu le 28 octobre 2015. Il serait prévu un séminaire consacré à ce fléau le 10 novembre au ministère de l’Intérieur, il sera pré-sidé par Bernard Cazeneuve en personne. Nous ignorons quels syndicats et associations seront invités à ce séminaire. Les associations professionnelles de gendarmes vont-elles être concernées ? AG&C en particulier. Nous avions adressé un courrier aux ministres de l’Intérieur et de la Défense pour intervenir dans ce genre de travaux, il n’a pas reçu de réponse. Si une simple délégation comme celle qui a été reçue par le président de la République le 22 octobre est invitée, il n’y aura pas grand-chose à attendre d’un tel séminaire d’autant plus qu’une seule journée consacrée aux risques psycho-sociaux c’est bien peu quand on connaît l’ampleur de ce problème. Source : http://www.info.agencedepresse-credo.fr

Un gendarme se donne la mort dans le Puy-de-Dôme. Nous avons appris le suicide de Frédéric, un gen-darme âgé de 35 ans père de deux enfants de 2 et 5 ans. Il a utilisé son arme de service. La tragédie s’est produite à son domicile le 29 octo-bre dans l’après-midi. C’est le commandant de la brigade de Saint Dier d’Auvergne, qui a découvert le corps. Frédéric avait obtenu l’OPJ, il était très profession-nel et rien ne laissait présager un tel geste. Nous ignorons les causes de ce drame chez ce jeune gen-darme qui a servi en gendarmerie mobile à Mayenne et qui avait intégré depuis un an et demi cette brigade. Nous partageons la douleur de sa famille et assu-rons ses camarades de tout notre soutien. Interview président ho-noraire C. Contini par France Bleu pays d’Au-vergne https://www.facebook.com/AssociationGendarmeset-Citoyens/videos/504047979777343/

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Un policier se suicide. Un brigadier de police âgé de 46 ans appartenant à la CRS 3 de Quincy-sous-Senard (91) s’est donné la mort le 3 novembre. Alors qu’il était en stage au centre de formation à la CRS 9 de Rennes il s’est suicidé dans sa chambre avec son arme. Comme souvent c’est un étouffoir qui est posé sur cette tragédie et l’enquête s’efforcera de déterminer les causes de ce geste. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de ce fonctionnaire.

Encore un suicide dans nos rangs

C’est avec le cœur lourd que nous vous annonçons la perte d’un ca-marde qui était affecté à la bri-gade motorisée de Saint Quentin dans l’Aisne (02), il n’était âgé

que de 41 ans et père de 4 enfants. Des événements professionnels récents ne seraient peut-être pas étrangers à ce geste dramatique. Nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches et apportons tout notre soutien aux ca-marades dans cette épreuve.

Enfin des effectifs supplémentaires ! Nous pouvons nous satisfaire de voir enfin tenues les promesses d’augmentation des effectifs de la Gendarmerie. Dans un contexte de hausse de la délinquance (même si elle devrait baisser en 2017 suite à la mo-dification du système de calcul des statistiques), de l’accroissement des violences à l’encontre des mem-bres des forces de l’ordre et plus généralement de l’ensemble de la population, de l’augmentation des risques terroristes, l’appel des citoyens et des repré-sentants Polices et Gendar-merie a été entendu ! C’est dans un contexte écono-mique difficile que les dépu-tés viennent de voter l’ouver-ture des vannes du recrute-

ment afin de déverser sur la Gendarmerie un flot de nouvelles recrues prêtes à occuper les strapon-tins des irisbus… Le recrutement de 370 nouveaux militaires exclusi-vement destinés à la Gendarmerie Mobile ! C’est une avancée significative après la suppression entre 2010 et 2011 d’une quinzaine d’escadrons soit environ 1500 militaires affectés aux forces mobiles. On enlève 1500 pour rajouter 370, soit 3 gendarmes supplémentaires par escadrons… Le budget sécurité ne parle pas d’ajout d’effectifs dans la départementale car une telle hausse en rap-port aux nombres de brigades nécessiterait de dé-couper les recrues en 4 afin de combler le trou à l’emploi avec homogénéité, un peu d’humanité voyons. « Ici la voix de l'Assemblée», « C’est tout pour le moment »

Nouvelle tragédie dans les rangs de la Gendarmerie.

Le maréchal des logis chef Stéphane Fontaine Af-fecté à la BMO de FONTENAY-LE-COMTE (85) s'est donné la mort le 6 novembre dans son loge-ment de fonction. Agé de 46 ans, il laisse derrière lui une épouse et deux filles. Rien n’a filtré sur les raisons de ce geste et nous ne pouvons mettre en cause qui que ce soit. Nous estimons cependant qu’un sé-minaire d’une journée, le 10 novem-bre, au ministère de l’Intérieur ne saurait permettre de résoudre une situation qui ne fait qu’empirer au cours de ces derniers jours. Les conditions d’emploi et la pression subies par l’ensemble des militaires de la Gendarmerie et les policiers risquent de provoquer de nouveaux actes auto agressifs chez des gens de tous âges et de tous grades. Nos pensées vont à la famille et aux proches de ce militaire à qui nous adressons nos condoléances les plus sincères. Nous partageons le désarroi des ca-marades de Stéphane Fontaine.

Un policier se jette sous un train. Un policier s’est suicidé le 7 novembre en se jetant sur les rails du Thalys sur la commune de

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Louvres (95). Ce fonctionnaire, père de famille et originaire de l’île de La Réunion, travaillait au commissariat du 19e arrondissement à Paris.. Il s’agit du 39e suicide dans la police natio-nale depuis le début de l’année. Il intervient quel-ques jours avant l’ouverture d’un séminaire d’une journée au ministère de l’Intérieur. Au delà des conditions effroyables de ce suicide, nous imaginons l’incompréhension qui doit régner chez les collègues de ce fonctionnaire. Nous adres-sons nos condoléances à sa famille et à ses proches.

Risques psycho-sociaux séminaire place Beauvau.

Comme il fallait s’y attendre les associations telles AG&C n’ont pas été invitées au séminaire organisé au ministère de l’Intérieur le 10 novembre. La Gen-darmerie a été représentée par quelques généraux et gradés supérieurs de la direc-tion générale. Le discours de clôture du ministre de l’Inté-rieur n’est pas de nature à entraîner l’adhésion des for-ces de l’ordre, d’AG&C en particulier: http://w1p.fr/169439

Nuit du 14 au 15 novembre, un policier s’est donné la mort à Paris, le 41e

Ce fonctionnaire, un CRS, a mis fin à ses jours avec son arme de service sur le site de la direction zonale de Paris où il était employé. Nous n’avons obtenu aucun renseignement sur la personnalité de ce policier et les causes éventuelles de son geste qui arrive quelques jours après le sémi-naire organisé au ministère de l’Intérieur. Comment pourrait-on espérer que la situation ré-gresse ou même se stabilise quand on connaît les conditions de travail des forces de l’ordre sur em-ployées. Une catastrophe comme les attentats qui se sont enchaînés le 13 novembre et qui étaient mal-heureusement prévisibles démontre la faiblesse des forces de sécurité. Aujourd’hui la seule solution qui reste à nos gouvernants, qui ont trop longtemps fer-mé les yeux, c’est de demander encore plus à ces hommes et ces femmes qui sont déjà épuisés, au bout du rouleau. Comment croire qu’un séminaire

d’une journée et de belles paroles suffiraient à endiguer le fléau des suicides qui tuent plus de policiers et gendarmes dans les forces de l’ordre que les agressions en ser-vice. Nous assurons la famille et les pro-ches de ce fonctionnaire de toute notre compassion et nous soutenons ses collègues qui ont perdu l’un des leurs.

Soutien à Eléa

Pour l’amour d’un enfant, parcours d’un gendarme ordinaire

Stéphane réalise un rêve, il intègre en 2003 l’école des sous-officiers de Chaumont et fini par rejoindre l’escadron de Gendarmerie Mobile de Mirande dans le Gers pour 5 années. Il obtient son changement de subdivision d’arme fin 2008 et déménage en Corrèze pour servir au sein du PSIG d’Egletons. Au fil des années tombant amou-reux de la région il décide avec son épouse d’accé-der à la propriété et d’agrandir la famille. C’est ainsi que le 9 juillet 2014 né Eléa mais quel-ques semaines plus tard le 24 juillet tout bascule, le médecin annonce que l’enfant est atteint de la triso-mie 21... Pour accompagner au mieux Eléa dans son dévelop-pement les premières années étant primordiales l’é-pouse de Stéphane est contrainte d’arrêter de tra-vailler. …/...

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Le suivi d’Eléa est permanent, c’est un combat au quotidien auquel s’ajoutent les multiples rendez-vous chaque semaine. La hiérarchie Gendarmerie de la compagnie d’Egletons est au rendez-vous pour adoucir le quotidien professionnel de Stéphane dans cette épreuve, l’assistance-sociale ne démérite pas.

Mais c’est sans compter sur les services administra-tifs, la maison départementale des personnes handi-capés (MDPH) en tête... C’est cet organisme qui dé-cide si l’épouse de Stéphane peut percevoir une in-demnité pour compenser sa perte d’emploi afin de s’occuper à plein temps de la petite Eléa car en de-hors de la vie de tous les jours une prise en charge de la trisomie 21 avec sérieux impose plusieurs ren-dez-vous contraignants comme le kiné le mardi, le mercredi psychomotricité, de nouveau kiné le jeudi et pédiatre le vendredi, auquel s’ajoute quelques rendez-vous en centre hospitalier pour des prises de sang, radios, échographie du cœur...

Dès la création du dossier de prise en charge l’ex-pert de la MDPH se veut confiant, la maman d’Eléa devrait bénéficier d’un complément afin de compen-ser la perte de salaire et surtout le coût de prise en charge d'Eléa d’un montant d'environ 1000 € par mois.

Finalement après des mois d’attente la décision est prise, le complément sera de 96 € par mois... La rai-son évoquée est la bonne évolution d’Eléa depuis sa naissance donc elle n’aurait plus besoin de toute l’attention de ses parents et en particulier de sa ma-man qui peut laisser son enfant en crèche et repren-dre une activité professionnelle. Problème, Eléa est allergique à une liste d’aliments longue comme le

bras et en particulier aux protéines de lait ce qui ne permet pas de la laisser en crèche aux heures des repas. Eléa n’ayant que 15 mois ses heures de repas sont 8h, 12h, 16h et 19h... Ce problème d’alimenta-tion nécessite l’achat d’un lait spécial facturé près de 400 € par mois. Eléa ne peut pas être placée chez une nourrice agréée car les intervenants (kiné, pé-diatres...) ne se déplacent pas chez le particulier. C’est donc la descente aux enfers financiers, le cré-dit immobilier amputant de 50% la solde de Sté-phane avec l’impossibilité de vendre car les condi-tions d’emprunts ne le permettent pas dans l’immé-diat, le budget lait fini de tuer le budget du couple. Il ne reste que quelques centaines d’euros pour vi-vre et la banque perd patience. Stéphane va engager un recours auprès de la MDPH qui prendra plu-sieurs mois mais en attendant il risque de perdre sa maison au profit de la banque avec tout ce que cela implique

C’est pourquoi nous appelons au soutien, un petit don pour permettre à la famille de la petite Eléa d’avoir un petit sursis en attendant la suite. Nous avons rencontré Eléa cet été c’est une petite fille dé-bordante d’amour et d’énergie qui ne doit son évo-lution qu’a ses parents, parents abandonnés par l’administration au péril de l’avenir de leur fille.

https://www.lepotcommun.fr/pot/ohzlwl1r

Mentionnons que depuis notre appel, Eléa et ses parents commencent à voir le bout du tunnel avec une prise en compte de leurs dif-ficultés par les services concernés, qu’ils en soient remerciés.

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Bonjour, me voici de retour. Je sors de mon bois où j’ai pu ramasser champi-gnons et marrons sans qu’aucun chasseur ne m’ait pris pour cible ce qui m’aurait empêché de vous donner ma vision de l’actualité. 14 octobre manifestation de policiers pour soutenir leur camarade blessé par un truand évadé mais aus-si pour se plaindre des conditions dans lesquelles ils exercent leurs missions. Le ministre de l’Intérieur tente de calmer une situation explosive la veille du rassemblement. Le jour de la manifestation c’est le premier Ministre qui essaie de désamorcer la bombe. Rien n’y fait plusieurs milliers de policiers et de sympathisant sont présents place Vendôme, ministère de la justice, à Paris et des centaines se rassemblent devant les tribunaux de grande ins-tance de toute la France. Une semaine plus tard le président de la République essaie de tirer les mar-rons du feu en réunissant des syndicalistes de police et des représentants des gendarmes à l’Elysée. A-t-il réussi à calmer une situation explosive ? Rien n’est moins sûr, en tous cas aucun des marrons n’a éclaté en sortant du feu. Je reviens sur ces histoires de statistiques de la dé-linquance. Pour un citoyen ordinaire ce n’est pas facile de comprendre, qu’il s’agisse des accidents, des crimes ou des délits. Pour ces deux dernières infractions, on change le système de mesure réguliè-rement les comparaisons sont bien difficiles d’une année sur l’autre. On ne fait pas de culture du chif-fre, seulement une culture de résultat qu’on me-sure……avec des chiffres. Pour les accidents on ne triche pas, on a même ten-dance à plutôt les augmenter ce qui justifie une « sévérité pécuniaire » toujours plus importante. Je me pose une question, un conducteur sous l’effet de l’alcool, qui a consommé aussi des stupéfiants, qui roule en excès de vitesse et franchit un stop provo-que un accident en blessant des personnes, quelle est l’infraction qui sera retenue comme cause? Conduite sous l’emprise de l’alcool ? Sous l’emprise de stupéfiants ? Vitesse excessive ? Refus de priorité ? Mettra-t-on une buchette pour chaque infraction entraînant l’accident comme s’il y en avait plusieurs ? On va également certainement compter des blessures par imprudence ? Que valent des statistiques dans ce cas ? Ouverture du musée de la gendarmerie à Melun

(77), des amis gendarmes m’ont dit que ça valait le déplacement. Une coûteuse réalisation qui en vaut la peine paraît-il. Surtout ne vous trompez pas d’a-dresse car si vous allez à l’escadron de gendarmerie au lieu du musée, le cadre n’est pas du tout le même. La politique je n’y comprends rien, la gauche ferait la part belle à l’extrême droite pour affaiblir la droite, ça sent l’apprenti sorcier ou plus simplement c’est peut-être se tirer une balle dans le pied. Un parti se plaint de ne pas avoir assez de temps d’an-tenne, d’autres s’en prennent à lui en dénonçant son temps d’antenne trop élevé mais ils le citent sans arrêt. Beaucoup de mot pour ne pas dire grand-chose. J’ai pu lire dans la presse cette magnifique réflexion au sujet des partenaires sociaux qui se sont ren-contrés (sans en venir aux mains) : « syndicats et patrons se parlent et dessinent d'une même main la carte d'un avenir commun. Sonnez hautbois, valsez musette, Noël déboule avant les Fêtes ». Campagne électorale, à chacun sa chanson. D’un côté je remarque ceux qui visent les places de prési-dent de région, calife à la place du calife, pour eux pas de problème, dès qu’ils seront en place ils vont raser gratis. La situation semble plus difficile pour d’autres, ceux qui se sont usés à l’exercice du pou-voir et qui ont plombé les budgets. Pour eux, pas de problème non plus, ils ont dû assumer la politique d’il-y-a-cinq-ans-et-plus mais, c’est promis, ils vont redresser la barre et vont avoir recours à toutes les solutions qu’ils n’ont pas mises en place jusqu’à maintenant. Bref ! C’est promesses contre promes-ses, il suffit d’y croire. Des policiers chargés de la protection des hautes autorités envisageraient de déposer plainte pour non paiement des heures supplémentaires, harcèle-ment pour des brimades par leur hiérarchie et mise en danger de leur vie car leur état d’épuisement leur fait perdre l’hyper-vigilance nécessaire à leur métier. Pourquoi déposer plainte, ils sont à portée de voix, de tous ceux qui leur imposent ce travail, surtout les policiers chargés de la protection de la ministre de la Justice. Si les policiers déposent plainte, les gendarmes vont-ils oser leur emboîter le pas ? Vaste question. …/...

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A une époque on a conseillé l’usage du diésel, au-jourd’hui il est trop polluant même avec des batte-ries de filtres coûteux sensés éviter le rejet de parti-cules. La Maire de Paris donne l’impression d’exé-crer cette motorisation et les tricheries volkswagen semblent lui donner raison. On va réduire les taxes sur l’essence et son prix (peut-être) augmenter cel-les sur le gasoil (sûrement) et comme c’est les trans-porteurs qui vont trinquer le plus, ils vont devoir augmenter leurs tarifs ce qui fera monter les prix donc les rentrées TVA. En définitive tous les contri-buables mettront la main au portemonnaie. Ecolo-giquement parlant, il faudrait retirer de la circula-tion les véhicules trop vieux qui polluent, des gen-darmes m’ont dit que, vu l’âge et l’état de leurs vé-hicules, ils risquent de devoir marcher à pied ou ressortir la bicyclette. Plusieurs grosses coquilles ont été repérées dans un manuel destiné aux élèves de quatrième. Le spécia-liste de livres scolaires a finalement reconnu cette «importante erreur» : Passé simple du verbe voir : Je vus, tu vus, il vut, nous vûmes, vous vûtes, ils vu-rent. L’Editeur compte lancer une réimpression de son manuel corrigé. Si les manuels se plantent com-ment voulez vous que les enseignants s’y retrouvent et que les élèves découvrent le Français. De son côté la Gendarmerie ne fait pas mieux en interdisant quelques jours avant l’examen officier de police judicaire des codes qui ont été autorisés tout au long de la formation des candidats, un couac retentissant qui va certainement coûter de l’argent qui serait mieux placé ailleurs. Y a-t-il des responsables ? Certainement des « responsables, non coupables ». On nous avait dit que la ministre de la Justice avait renoncé à limiter le défaut de permis de conduire (et d’assurance associé automatiquement) à une simple amende. Comme elle a de la suite dans les idées un décret-discret a été adopté et pour faire bonne mesure il en sera de même pour l’usage de cannabis. Ceci resterait à la discrétion des verbali-sateurs après accord du magistrat. Personnelle-ment je fume du tabac et je conduis ma bicyclette de temps en temps sinon je marche à pied. Saccages en Isère, mutinerie en Savoie : la commu-nauté des gens du voyage a usé de violences pour exiger la sortie de prison de deux des siens. Dans mon secteur il est fréquent que les « fils du vent » s’installent où bon leur semble en faisant fi de la propriété d’autrui. Après de longs palabres et plu-sieurs jours d’occupation, ils finissent par quitter les lieux, impunis. 23 octobre catastrophe routière dans les landes. Un bilan effroyable de 43 morts dont là plupart se sont fait piéger dans un autocar qui a brûlé. Au-delà de

la cause exacte de la collision peut-être peut-on se poser des questions sur l’importance du bilan qui n’a laissé que huit survivants. Avant les autocars étaient équipés de 5 portes, aujourd’hui il n’y en a plus que 2 sur un même côté. Pourquoi ? Gain de places supplémentaires ? Réduction des frais avec de la tôle qui remplace à moindre coût des portes et leur mécanisme ? En tous cas, moi qui suis du « troisième âge », qui arrive encore à m’offrir un voyage de temps en temps, je serai très vigilant à la prochaine occasion sur les moyens de s’échapper d’un autocar accidenté. Peut-être devrait-on adop-ter le système aéronautique ou les hôtesses font une démonstration des moyens de secours avant le dé-collage d’un avion. Au moindre écart, j’ai pu voir que les forces de l’ordre s’attiraient les foudres de quelques organi-sations qui ont pour credo la défense du pauvre dé-linquant face au rouleau compresseur de la police. Le 25 octobre à Marseille un jeune adulte et deux adolescents ont été froidement exécutés à l’arme automatique. Quelles organisations vont-elles inter-venir pour dénoncer cette calamité récurrente dans la ville la plus meurtrière de France. Pourquoi ne pas rétablir les différentes associations qui lutaient contre la peine de mort avant qu’elle soit abolie en 1981. Qu’on le veuille ou non ces exécutions sont bien le fait de truands qui appliquent la peine de mort sans hésitation se faisant juges et bourreaux. Le numérique au secours de la sécurité. C’est bien-tôt parti, à coups de millions d’euros on va trouver des solutions. Pour les gendarmes ce sera une ta-blette numérique par personne, un truc super para-ît-il, chacun se promènera avec la brigade toute en-tière, voire toute la Gendarmerie, dans sa poche. Pour les policiers (et probablement bientôt les gen-darmes, il n’y a pas de raison qu’il en soit autre-ment) ce sera caméra personnelle sur la poitrine. Un calmant efficace probablement, d’un côté pour les policiers qui avaient tendance parfois à outre-passer leurs droits et, de l’autre, pour les troublions qui le font régulièrement. Ce sera la preuve par l’i-mage. Prochaine étape des robo-cop ? Les drones sont déjà à l’essai. Imaginez au championnat du monde une athlète qui emporte les médailles d’or du saut en longueur et celle du 400 m en battant au passage les records du monde, en plus elle obtient les médailles d’ar-gent sur 200 m et sur 100m. Vous vous attendez à un battage médiatique presque aussi important que pour les malversations dans le football mondial. Et bien NON ! …/...

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C’est arrivé fin octobre au Qatar, l’athlète s’appelle Marie Amélie Le Fur, une jeune femme qui force l’admiration par son courage, sa détermination et sa force. Pourquoi n’a-t-elle fait que quelques se-condes dans les journaux télévisés, pourquoi risque-t-elle de rester une illustre inconnue ? Pourquoi ne bénéficie t’elle pas d’une affectation de gendarme adjoint volontaire comme nos champions de la na-tation ? Ne me dites pas que c’est à cause du fait qu’elle est handicapée, qu’elle a perdu une jambe à la suite d’un dramatique accident. Ne me dites pas que tous ces athlètes qui se battent pour des médail-les en handisport ont moins de mérite que les vali-des. Pourtant on pourrait le croire en voyant com-ment leurs exploits sont relayés dans nos médias. Nous connaissions déjà la politique spectacle mais là nous allons atteindre des sommets avec les élec-tions qui approchent. Nous allons de la petite scène tournée dans la cuisine d’une retraitée (inutile d’en rajouter sur la qualité de la mise en scène) au grand show sur fond de muraille de Chine. Tout semble bon pour occuper la scène. Si un couac se fait jour comme l’imposition des petits retraités qui avaient déjà bien du mal à joindre les deux bouts, aussitôt on efface la mesure qui fait tache sur le tableau. Il y aussi la justice spectacle alimentée à coups de fuites qui permettent d’avoir les caméras bien pla-cées pour saisir les images de l’interpellation de deux pilotes qu’on met au frais le temps de les inter-roger. Air-cocaïne, une affaire de « ligne », une af-faire à rebondissements, dans laquelle d’autres fui-tes permettent d’apprendre que l’ancien président de la République est plus ou moins visé puisqu’on va éplucher (de nouveau) ses téléphones pour le géo localiser et s’assurer qu’il n’est pas impliqué dans cette affaire. Il est évident que la justice spectacle et la politique cinéma sont bien imbriquées l’une dans l’autre. Tout ceci n’est pas gratuit et les som-mes englouties pourraient éventuellement être consacrées à d’autres lignes budgétaire qui pour-raient s’avérer plus productives en matière de jus-tice et de sécurité. En ce début décembre j’ai pu me rendre compte que nos gouvernants envoyaient des migrants de Calais dans toute la France par groupes plus ou moins importants, un genre de saupoudrage. J’ai l’impression que l’état veut vider l’abcès de la jun-gle de Calais, pourvu que ça n’entraîne pas une in-fection généralisée. S’il existe, le code des impôts doit être calqué sur le très touffu code du travail. Sans quoi comment ex-pliquer ces détricotages incessants de mesures alors

qu’elles viennent à peine de sortir de Bercy. C’est une chance quand même pour certains dont le très faible revenu se voyait fortement impacté par une un impôt appliqué bien après sa création. Je viens de découvrir avec stupeur que notre « balargone » ou « hexagone » (mieux que le penta-gone américain) semblait coûter une fortune. Ce nouveau siège du ministère de la Défense affiche des sommes extravagantes en matière de loyers mais aussi pour le coût de la moindre modification des installations. Je m’abstiens de donner des chiffres de crainte de porter atteinte au moral de nos trou-pes qui se battent avec des budgets dérisoires et des équipements parfois désuets par rapport à ce qu’on leur demande. Je découvre aussi que les gendarmes et policiers vont être remplacés par des civils sur les autoroutes pour réprimer les excès de vitesse et même au vo-lant des véhicules qui permettent de verbaliser tout en roulant. Peut-être un nouveau débouché pour des chômeurs à la recherche d’un emploi, peut-être du temps à consacrer à d’autres tâches pour les for-ces de l’ordre, sûrement aucune incidence sur le temps de travail des gendarmes qui seront très vite employés à d’autres missions. Permettez-moi d’at-tendre les résultats de cette mesure, si elle est appli-quée, car on ne peut faire sanctionner le non respect des lois par n’importe qui sans risquer des déborde-ments. J’ai appris qu’à partir du 9 novembre la France, elle n’est pas la seule, allait vivre à crédit grâce à des emprunts qui ne vont certainement pas alléger la dette. Ce qui m’étonne c’est qu’on parle sans ar-rêt d’impôts, de taxes mais aussi de contrainte des budgets sans oublier les crédits gelés ou surgelés. Je me pose la question de savoir si nos gouvernants se servent dans les bons ministères, pourquoi pas dans ceux qui affichent des trains de vie sans restrictions. Il est peut être plus simple pour eux de se servir dans les poches d’autres ministères en voix de clo-chardisation mais qui ne peuvent s’exprimer réelle-ment. J’ai du mal à supporter que certaines personnes fassent l’objet de véritables lynchages médiatiques parce qu’ils font une erreur dans un commentaire. C’est la ministre du travail qui a fais les frais de ce comportement. Il faut dire que ce jeu de trivial poursuite n’est pas nouveau, plusieurs fois des mi-nistres se sont fait moquer d’eux parce qu’ils ne connaissaient pas le prix d’une baguette de pain ou d’un ticket de métro. Quel beau métier que le jour-nalisme…..quand certains ne cherchent qu’à pren-dre en défaut leurs interlocuteurs. …/...

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Le 13 octobre, appelant des renforts depuis des semaines, les policiers ont manifesté près du port de Calais, mêlant à leurs rangs des citoyens. 200 à 500 personnes avaient répondu à l'appel ders syndicat. Le 14 octobre, rassemblement de plus de 7000 ma-nifestants s’étaient place Vendôme à Paris sous les fenêtres du ministère de la Justice. Le 3 novembre manifestation de 80/100 des techni-ciens en investigations criminelles à la demande de leurs syndicats. Le 10 novembre : Une centaine de CRS en colère à Nice au sujet du secours en montagne et de la ré-partition des missions. De plus en plus fréquemment, dans ces manifesta-tions, les « partenaires sociaux » du ministère de l’Intérieur se réunissent en intersyndicale et ou-blient leurs dissensions alors que des citoyens de toutes corporations se joignent à leur mouvement. Ces divers mouvements qui se répètent démontrent un ras le bol dans les rangs de la police. Heureusement aucun responsable n’a eu l’idée sau-grenue d’envoyer les gendarmes contre ces manifes-tants, personne ne sait quelle tournure aurait pu prendre une telle mesure car ces militaires subis-sent les mêmes pressions que les policiers. Le 10 novembre, à l’occasion de son séminaire pour combattre les risques psychosociaux, le ministre de l’Intérieur annonce 22 suicides dans la gendarmerie depuis le début de l’année 2015 et 19 en 2014 à la même époque. Même si les chiffres des auto agres-sions dans la police sont en baisse ça n’autorise pas à déclarer que « les choses vont dans la bonne direc-tion » Si en plus on essaie de faire avaler au citoyen

ordinaire que les raisons sont «souvent d’ordre pri-vé » c’est oublier le suremploi et les conditions de travail qui amènent très fréquemment au burn out. Assez de médisance, je retourne dans ma cabane au fond des bois et je fais couper quelques sapins pour décorer les habitations en attendant le père Noël.

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http://info.agencedepresse-credo.fr/

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Séminaire anti-suicide à l’Intérieur

Mardi, 10 Novembre 2015 19:04 Alain HAMON

Au 10 novembre 2015, 40 policiers et 22 gendarmes s'étaient donné la mort Selon l'un des participants au séminaire ministériel anti-suicide qui s'est tenu ce 10 novembre au ministère,c'est Bernard Cazeneuve lui-même qui a communiqué ces chiffres aux représentants du personnel réunis toute la journée pour plusieurs tables rondes. Enfin, représentants du personnel, c'est un bien grand mot ! En effet, si la police avait bien les siens, on notera (et cela fera sans aucun doute plaisir aux asso-ciations représentatives des personnels de la Gendarmerie nationale) que les gendar-mes étaient eux représentés, selon un observateur sur place, par... la direction des ressources humaines et la direction des personnels militaires (!). Et comme le disait une des personnes présentes : «Le grade le moins élevé que nous avons aperçu par-mi les gendarmes présents était celui de... lieutenant - colonel» (!). En attendant, on remarquera que plusieurs des mesures prises par l'administration de la Police natio-nale, et inscrites dans un des documents fournis à la réflexion, concernent l'encadre-ment des personnels. Ceux-ci, quand ils évoquent leur propre mal-être ou celui de certains de leurs collègues, avant que celui-ci se transforme en burn-out qui bascule parfois sur le suicide, dénoncent les mauvaises relations hiérarchiques. Et bien, outre un élargissement des modules de formation des commissaires et des offi-ciers à la problématique du suicide, voilà que l'encadrement de proximité, les briga-diers-majors d'abord, va aussi être formé à l'analyse de ce phénomène, dans le cadre de la formation continue. Or,c'est justement les comportements de certains de ces gradés que dénoncent souvent les policiers de base, qui parlent même de «harcèlement»... Autre mesure : le renforcement de la médecine de prévention. Sauf que, récemment, le docteur Foullon, le médecin-chef de la Police nationale, a évo-qué les difficultés de fidélisation et de recrutement des médecins de prévention... Et puis, il semble que le ministre de l'Intérieur, qui s'est intéressé, entre autres (comme nous), à l'énorme travail réalisé dans les années 2000 par la police de Montréal dans ce domaine, en a tiré des enseignements. Ainsi, des personnels «référents» ont com-mencé à être identifiés dans les services (150 au 01/10/2015). Volontaires choisis parmi les policiers de base, ils doivent être l'interface entre les policiers en difficulté et les différents dispositifs d'écoute et d'aide. Cette mesure découle du fait que les policiers en détresse ont beaucoup de mal à se confier aux psys, à leur hiérarchie ou à leurs collègues les plus proches. Tout étant une affaire de confiance. De confiance et de moyens ! Car le dispositif mis en place par les Canadiens était bien plus com-plet et coûteux. Et dans ce plan anti-suicide de Bernard Cazeneuve, tout est là. La volonté y est sans aucun doute. Mais jusqu'où le ministère de l'Intérieur peut-il aller en matière de moyens ?

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"le titre ne fait pas le référent comme l'habit ne fait pas le moine"

En découvrant le projet de la ministre de l'éduca-tion nationale concernant le harcèlement dans les établissements scolaires qui instituait le « référent » parmi les élèves, je me suis posé la question suivante. Qui a eu cette lumineuse idée ? Je crois que j'ai un début de réponse. Elle a été pompée tout simplement à la Gendarmerie. Les problématiques en matière de sécurité se sont empilées au cours des dernières années à tel point que la gendarmerie, en zone rurale, avait des dif-ficultés à y faire face. Les aires d'accueil des gens du voyage, les violences en milieu scolaire, les dé-marchages sauvages au domicile des personnes âgées, la délinquance des mineurs de plus en plus jeunes, les vols violents dans les commerces, les cambriolages, l'immigration clandestine, etc... sont autant de freins à la mission régalienne et essentielle qui fait le socle de la gendarmerie, à savoir la surveillance générale. Il fallait vite trouver une solution pour juguler ces phénomènes don-nant une mauvaise image de l'Institution. Et un matin, après une très longue cogitation cérébrale nocturne probablement, un « chef » s'est levé, illuminé par une idée qui devait tout révolutionner : le référent ! Issu d'une unité où l'on s'ennuie, c'est légendaire, le référent est choisi parmi les brigadiers les plus brillants ou à défaut, les moins occupés. D'abord on liste ce que veut obtenir notre chef. On veut un référent pour les personnes âgées, on dési-gne l'ancien qui s'occupe déjà des relations avec les retraités de l'Arme. Celui pour les violences scolaires sera choisi parmi les pères ou mères de famille nombreuse, si possible, avec une empathie visible pour les enfants, l'amip parmi ceux qui ont échoué au stage ........ MIP, etc... Et finale-ment on se retrouve avec une liste exhaustive de gendarmes (tous grades confondus) qui non seu-lement doivent exécuter leurs missions habituel-les (plaintes, enquêtes, remise pièces, police route, surveillance de jour et de nuit, interven-tions, transfèrements, présentations, auditions, etc.... - j'ai peur d'en oublier -) mais qui se voient

en plus confier une mission pour laquelle, bien souvent, ils ne sont pas formés. Je n'oublie pas les gendarmes désignés pour renforcer les groupes GELAC, GIR, CID, BOS, pris sur l'effectif des brigades. Et comme si ce n'était pas suffisant, lorsqu'il y a un besoin ponctuel dans une école ou pour une mission, on fait un appel à volontaire « désigné d'office » pour conduire des stagiaires pendant trois ou quatre semaines à CHATEAULIN ou à MELUN. Quand on est confronté au quotidien à ces inep-ties, on finit par ne plus faire le travail de base. Quel commandant d'unité est heureux qu'on lui ordonne qu'un de ses OPJ soit détaché pour plu-sieurs semaines dans une cellule qui lutte contre

tel ou tel phénomène. Il se voit obligé de pallier cette absence avec ce qui lui reste d'effectif. Et quand celui-ci est devenu des plus ténus, il ne lui reste plus qu'à pleurer u n r e n f o r t d e …..............réserviste ! On marche sur la tête ! Alors, moi, je dis STOP ! On tape toujours sur les mêmes. On ne demande pas à un mi-l i t a i r e a f f e c t é d a n s

une brigade de prévention de la délinquance ju-vénile de s'occuper de surveillance générale. Pas plus qu'à un militaire d'un PSIG de conduire des enquêtes judiciaires, à un motard de faire de la surveillance générale ou à un enquêteur d'unité de recherches de gérer les interventions en tout genre et à toutes heures ! Alors pourquoi appli-quer cette injustice à nos brigadiers ? Sont-ils considérés comme des surhommes ou des …............. fainéants ? Il serait temps de recentrer les gendarmes de bri-gades dans leur cœur de métier, puisque c'est la volonté du Directeur Général. L'administration centrale doit ouvrir les yeux sur les dysfonction-nements qui touchent les brigades territoriales, auxquelles on en demande de plus en plus, avec de moins en moins de moyens et d'effectifs, et qui conduisent parfois à un acte irréversible.

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Est-ce cracher dans la soupe que de dénoncer les dérives et lacunes de l’institution ?

Voilà une expression qui ressort occasionnelle-ment sur nos espaces en ligne quand il s’agit de dé-battre sur la base de témoignages du quotidien des gendarmes. Administrant les supports en ligne d’AG&C depuis 3 ans et en particulier la page Facebook j’ai pu constater que ce n’était pas une généralité mais il arrive parfois qu’en réponse au retour d’un gen-darme en difficulté certains par ignorance ou désir de plaire invoquent une fin de non-recevoir citant quelques répliques dénuées de tout arguments « c’est peut être pire ailleurs », « il ne faut pas cra-cher dans la soupe », « on lave le linge sale en fa-mille »... Sans doute ce fameux esprit de cohésion consistant à ignorer son camarade en peine afin de coller au mieux au slogan « Une force humaine » ? Ironie mise à part il est établit et personne ne peut le nier qu’en Gendarmerie et parce que c’est la Gendarmerie la majorité ont des qualités humaines, un sens du devoir sans égal et un désir sans failles de dépas-ser leurs limites pour servir dans l’intérêt de tous. Mais en démocratie la majorité n’est pas la généralité et c’est l’en-semble qui doit être pris en compte, nous ne pouvons lais-ser de côté ceux qui payent des actes de leurs camarades n’ayant pas les qualités requi-ses pour servir avec dignité et humanité. Oui, il existe en Gendarmerie et comme dans toutes les professions des individus serviles, complaisants des dérives ou s’en arrangeant, sans oublier quelques barons lo-caux jamais avares d’appliquer leurs commande-ments avec mépris et suffisance toujours au préju-dice du bon moral des troupes. La raison d’exister d’une association profession-nelle n’est-elle pas justement la critique ? Critiquer est-il forcément l’outil des fainéants aigris ? Quand nous subissons un accroc dans la vie ne sommes-nous pas capable d’être critique avec bon sens et intelligence afin de faire valoir notre position pour améliorer notre condition ? Qui critique en Gen-darmerie ? Les PPM ? Si un grand nombre d’entre eux ne déméritent pas, ne sont-ils pas pour une par-tie des commandements les adjoints au comman-dant de compagnie ? Comment envisager que les paroles soient impartiales quand le système en lui-même ne permet pas une liberté totale d’expres-

sion ? Il en est de même pour le CFMG qui encore une fois malgré la bonne volonté d’une grande par-tie de ses membres est verrouillé en termes de com-munication, le dernier entretien avec le président de la République suffit pour s’en convaincre. AG&C a communiqué dernièrement sur le déblo-cage de fonds au bénéfice de la Gendarmerie, la di-rection générale s’est félicitée et se trouve satisfaite d’avoir obtenue le déblocage de quelques millions d’euros pour boucler l'exercice 2015. Voilà la seule parole valable à prendre en compte et à ne surtout pas critiquer. Bravo, nous avons grappillé quelques millions en périodes de disette. Devons-nous en res-ter là ? Si nous avons un esprit critique intelligent, les chiffres et les faits sont là pour démontrer que c’est non ! Une association professionnelle en Gen-darmerie à toute sa place et sa légitimité car elle est indépendante pour critiquer cette mesure :

Parlons millions, promesse de 40 millions d’euros pour le renou-vèlement des véhicules. Cela re-présente 2000 véhicules. Au-jourd’hui pour respecter les conditions de mises en réformes des véhicules (ça devrait en faire sourire certains : 8 ans et 200 000km) il faudrait acheter plus de 6000 véhicules. Nous avons donc un déficit de 4000 véhicules et il manque 80 millions €. Qui le dénonce ? Est-ce cracher dans la

soupe que de dénoncer cette réalité ? La dénoncer est au préjudice de qui ? Des gendarmes sur le ter-rain réalisant des interventions en Focus de 2006 avec 350 000 km ? Encore des millions, promesse de 70 millions d’eu-ros pour la rénovation du parc domanial. Sur plus de 700 casernes que possède l’Institution environ 400 sont dans un état qui ne permettrait pas de les louer dans le civil et quelques dizaines indignes d’un pays développé Il faudrait, pour avoir un parc sein et digne de la profession, un budget de 200 millions d’euros par an sur 5 ans soit 1 milliard en tout. 70 millions ? Il manque 130 ! Alors, qui le dénonce ? Est-ce cracher dans la soupe que d'énoncer cette vérité objective? La dénoncer est au détriment de qui ? Des gendar-mes habitant des logements sans chauffages avec des champignons sur les murs à cause de l’humidi-té ?

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Finalement, qui reste-t-il faisant parti de l’institu-tion pour être critique ? En l’état et selon les mo-ralisateurs partisans de la bonne soupe, le com-mandement, seul le commandement est compé-tent pour dénoncer les dérives dans la profession, j’ajouterai dans certains cas seul le commande-ment est compétent pour dénoncer les dérives du commandement. De par mes fonctions, je suis souvent le premier contact des divers retours que nous avons et en 3 années, j’ai lu plusieurs dizai-nes de milliers d’interventions d’actives avec plé-thores d’arguments positifs ou négatifs. J'ajoute-rai être le témoin de ces réalités depuis autant que je me souvienne ayant toujours vécu en Gen-darmerie, mais je dois avouer qu’aujourd’hui je ne comprends toujours pas le discours de cer-tains. Le gendarme capable de travailler plus de 300 heures par mois tout en s’occupant de sa fa-mille, balloté sur le territoire au gré de ses affec-tations, aux qualifications professionnelles à faire pâlir un énarque et côtoyant la mort lors d’inter-ventions au service de l’ensemble de la population

quand ce n’est pas au sein même de son unité avec la perte d’un camarade est incapable d’être logique, lucide et cohérent quand il s’agit de faire valoir ses droits écrits noir sur blanc dans les tex-tes car il ne faut pas cracher dans la soupe et que seul le commandement est apte à la critique... C’est irrationnel et incompréhensible ! L’humanité est faite de bon et de mauvais, de considération et de mépris, d’assiduité et de négli-gences mais nous avons là, avec des outils comme les associations professionnelles l’opportunité de la critique intelligente au sein d’une institution multiséculaire n’ayant d’égal que les femmes et les hommes qui la servent avec passion et don de soi. Nous ne crachons pas dans la soupe, nous l’a-grémentons de quelques ingrédients, un peu plus de saveur pour prendre de la hauteur. La critique oui, mais pour construire ! Jérémy Langlade Directeur Technique d’AG&C

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FLIC, UNE BONNE ANALYSE D’UN MEMBRE DE CETTE INSTITUTION

Ça commence par l'effet de surprise puis le dégoût enfin quand ce n'est tout simplement pas un rire jaune (pastis), un regard fripé et accusateur qui vous jette un "Comment tu fais pour faire un métier anti social ? Moi je ne supporterai pas d'être contre les gens toute la journée. " J'avais 20ans, deux minutes de police à mon actif et commençais à comprendre que désormais le regard des autres allait définitivement changer à mon égard. Un regard qui précède en règle générale une anecdote piquante et pseudo-croustillante sur "Gégé" qui a reçu une amende alors que c'était pas sa faute et qu'il en avait que pour 5minutes. J'étais devenu flic donc anti-gens, voilà une première réflexion qui m'avait blessé. Plus tard, comme sûrement d'autres flics en devenir alors que j'aimais bien les nouveaux contacts, je me surprenais à les appréhender, à attendre que la question type "et toi tu fais quoi dans la vie?» soit jetée en pâture au milieu d'une tablée de convives (pas tous idiots heureusement) et ne me révèlent leur vraie nature parfois décevante. Je me retrouvais alors propulsé au centre de répliques de mauvais goût prêt à recevoir des tomates pourries. Je devenais le type qui n'a plus le droit de boire un verre sans se faire taper le coude, ou celui qui ne peut plus parler sans que ses interlocuteurs hors-sujetisent en prunes ou autres bavures. On attend les questions intelligentes qui ne viennent que rarement ou jamais, puis que le sujet s'épuise et à la fin, vous allez dans le sens des autres en niaisant pour avoir la paix. Avec le temps, on ne fait plus attention, une carapace vous recouvre tout entier et on ne sait plus qu'une chose à ce sujet, seul un flic peut comprendre un flic. Flic, c'est 24h/24. On laisse l'uniforme au vestiaire mais on passe le temps à rechercher le mal tout azi-muts pendant des heures, on continue de le faire sur la route qui mène à la maison, puis de la maison au commissariat puis tout le temps ! Avec parfois le sen-timent d'en faire pâtir son entourage en les persua-dant de faire attention à ceci ou à cela, de ne pas fré-quenter tel ou tel endroit à telle ou telle heure. Au début vous racontez avec une certaine jovialité vos premières interventions puis en accumulant les horreurs dans votre tête, vous préférez les garder pour vous en vous promettant de ne jamais repro-

duire ce que vous avez vu, à la maison. Les collèèèèègues, comme on dit avec qui vous parta-gez du stress, des fous rires, plus rarement des lar-mes et que vous avez parfois entendu crier au se-cours à la radio, deviennent un peu votre deuxième famille ; ceux qui ne ressentent pas cela n'ont pas mis un peu de leur âme dans ce boulot. Flic, on le devient, bon ou mauvais. A l'entretien du concours, je me rappelle avoir dit au jury que je vou-lais voir la réalité du terrain en face, depuis j'ai été servi, je ne suis plus le même qu'avant c'est sûr. Alors ceux qui disent que flic c'est être antisocial, je dirai simplement qu'ils n'ont peut être jamais parlé à des femmes battues ou violées, à des mineurs vio-lents sans scrupules et sans avenir, des personnes ancrées dans leur misère et leur solitude. Ils ne se sont Jamais retrouvés des heures durant avec des inconnus à quelques minutes du suicide, ils n'ont jamais eu à mettre des corps oubliés puants et raidis par le temps dans des bâches en plastique. A ceux qui disent que l'on n'est bon qu'à mettre des amendes, que l'on est jamais là où il faut, je pense qu'ils n'ont jamais eu à contrôler des véhicules volés de nuit, à rentrer arme au poing dans des locaux en cours de cambriolages, à se recroqueviller derrière une voiture ou des boucliers pour éviter des projecti-les, ils n'ont jamais été encerclés par une foule hai-neuse prête à en découdre, ils n'ont jamais reçu de victime en pleurs tabassée , menacée, rackettée, hu-miliée, ils n'ont jamais été la seule (ou dernière) ré-ponse dans des quartiers dévastés par la délinquance où ils n'ont d'ailleurs jamais mis les pieds. Les contrevenants mécontents vous répliquent que vous n'êtes pas dans les cités à chasser les voyous. Dans les cités, on vous accuse d'en vouloir à la jeu-nesse en faisant de l'amalgame parfois raciste et lors-que vous contrôlez certaines personnes on vous sert des "est-ce que j'ai une tête de délinquant !?!?" Je ne sais pas ce qui m'attend dans la journée, quel luxe ! Notre métier reste un mystère pour tant de monde, j'ai de la chance d'en connaître les coulisses, pour le meilleur, souvent pour le pire. Parfois, ce boulot me torture, entre erreurs, malaises, impuis-sance et les bonnes affaires. Pourtant ? si c'était à refaire, je signerais de nou-veau. Bastien

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Il part... nous rentrons...

Fatigué, je suis. Déçu, je suis. Triste, je suis. Rien à voir avec la future sortie de Star Wars... Je suis si... comment dire... impuissant devant tant de mauvaises nouvelles. Je ne fais pas ce métier pour lire que mes camarades partent. Je ne fais pas ce métier, si méconnu, si critiqué, pour apprendre que certains n'ont pas eu la force, le courage, le soutien, l'aide dont ils ont pu avoir besoin. Je ne suis pas là pour pointer du doigt, spéculer, juger... J'ai juste envie qu'on arrête de faire cette politique (dans un sens général) de l'autruche... Marre de lire des "on ne savait pas".. des "c'était quelqu'un de discret".. des "si on avait su"... Nous vivons dans un monde d'égoïstes et notre corporation n'échappe pas à cette règle. Quel que soit notre service, nous ren-trons le soir (...). Nous avons nos procédures à suivre, nos soit-transmis... Nous avons la pression, les questions, les statistiques... Non... on ne "se balade pas toute la journée"..

Non, on "ne fait pas chier le monde". Non, l'argent des amendes ne rentrent pas dans notre poche. Non, je n'ai pas de honte à plomber ce ****** d'alcoolo parce que ce mec peut être celui qui va renverser votre gamin à l'entrée de votre lotissement... Non, je n'ai pas de honte à priver vo-tre famille d'un père qui bat ses en-fants et sa femme depuis tant d'an-

nées. Oui, je suis celui qui va vous dire que vous faites trop de bruit. Oui, je suis celui qui va vous dire que, ce soir, vous avez un peu trop bu.. et qui va faire en sorte

que vous gardiez votre permis.. quand même... Je ne suis pas une machine, je suis hu-main et si, plus personnellement, je n'ai pas de famille que je rejoins cha-que soir, je fais en sorte que la votre puisse être entière quand vous rentre-rez ce soir. Je supporte de moins en moins de voir mes camarades partir pour des rai-sons diverses. Je perds un camarade, un frère d'arme.... Je ne suis pas là pour vous faire chier, je suis juste là pour faire en sorte que, en rentrant, tout le monde soit là.... C'est aussi çà, mon job… *Win*

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Dans notre magazine N° 27 de janvier 2012 http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_janvier_2012_352_mj Nous avions publié l’article suivant traitant de la police scientifique avec un peu d’humour. Au cours de ces trois dernières années qu’a donné le progrès en la matière ?

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Depuis la publication de cet arti-cle il est incontestable que la police technique et scientifique a fait de ré-els progrès. L’institut de recherches criminelle de la Gendarmerie a chan-gé de locaux ce qui devrait le rendre encore plus performant. Sur le plan financier il ne semble pas que les grands laboratoires soient im-pactés par la maigreur des budgets même si, sur le terrain, on demande aux techniciens de proximité d’être économes avec les faibles mais cou-teux moyens mis à leur disposition et surtout de ne pas solliciter le labora-toire central si le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les gens de l’IRCGN ont su montrer leurs capacités dans le crash d’un avien dans les Alpes mais aussi dans un dramatique accident de car dans les Landes. N’oublions pas les travailleurs de l’ombre qui traitent de la cybercrimi-nalité.

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Le journal interpelle

l’Association Gendarmes et Citoyens sans la citer.

Suite à L’appel de l’Association Gendarmes et Citoyens à soutenir les policiers lors de la manifestation du 14 octobre l’essor de la gendarmerie a publié un communiqué d’une douzaine de lignes dans lequel il mettait en cause notre association (sans la citer) pour ce que nous pouvons qualifier « d’atteinte au statut militaire » et « syndicalisme sous-jacent ». Comme des questions étaient for-mulées des réponses on été apportées (précisons qu’il s’agit uniquement de mem-bres de l’association). Aucun membre d’au-tres associations (de retraités en particulier) n’a jugé utile de se manifester. L'ESSOR > ACTUALITÉS > GENDARMES ET MANIFESTATION : L’AVIS DE "L’ESSOR DE LA GENDARMERIE" Gendarmes et manifestation : l’avis de "L’Essor de la Gendarmerie" Au moment où des milliers de policiers ma-nifestent à Paris et en province après qu’un policier a été grièvement blessé par un mal-faiteur en cavale et fiché, "L’Essor" rappelle quelques évidences alors qu’une association de défense des gendarmes a appelé à se join-dre au mouvement. Peut-on défendre le statut militaire de l’Arme tout en appelant à manifester? Peut-on défendre le dualisme police/gendarmerie et se mettre, en manifestant, sur le même plan que les policiers ? Les débats ne doivent-ils pas se cantonner à l’intérieur de la Gendarmerie ? A charge pour la hiérarchie de l’Arme de faire re-monter les inquiétudes et les questionne-ments de la base vers le pouvoir politique. "L’Essor de la Gendarmerie" | Le 14 octobre 2015 | Commentaires Jérémy Langlade Le 14 octobre à 17:14 Bonjour, l’association en question n’était présente et n’a été représentée d’aucune fa-çon lors de ce rassemblement. L’association

en question par honnêteté et décence étant donné les faits ayant amenés à ce rassemble-ment a appelée ceux qui le souhaitaient et individuellement, familles, citoyens de tout horizon à apporter leurs soutiens lors de ces divers rassemblements. Cette sortie de l’Es-sor en direction de l’Association Gendarmes & Citoyens qui assume totalement ce sou-tien tronque la réalité ! De plus ce rassem-blement ne fait pas écho à diverses revendi-cations de « la masse salariale » mais au dé-ficit de justice en rapport à la qualité des prestations des serviteurs de la loi, les forces de l’ordre ! Je suis curieux et j’attends de lire prochainement dans les colonnes de l’ESSOR DE LA GENDARMERIE com-ment la Gendarmerie Nationale en interne (en famille) va tirer vers le haut la mise en œuvre des procédures judiciaires sous la res-ponsabilité de la place Vendôme. (L’Essor doit posséder des cartes sur certaines préro-gatives que la Gendarme aurait en secret). Nous soutenons de fait ce rassemblement dont les grandes lignes rappellent le dis-cours du Général Soubelet il y quelques temps. Général téléporté de l’autre côté du globe... Mis de côté ce piètre détournement de la réalité on se demande qui sert qui ? Enfin pour l’indépendance on repasse-

ra ! Ne pas soutenir l’engagement des forces de l’ordre dans leur ensemble face aux lacunes persistantes de la justice depuis plusieurs années que ce soit policiers ou gen-darmes est au mieux de lâcheté au pire du mépris (ou les deux c’est selon). Bref... Il y a encore quelques décennies sans doute que la direction civile de l’Essor indépendant de la Gendarmerie aurait réclamée la guillotine pour ses dizaines de milliers de gendarmes descendus dans la rue en 2001 (ce qui n’a jamais été le cas ici). Le directeur technique d’AG&C

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CORDOBA Le 15 octobre à 10:03 Bonjour. Si la hiérarchie des gendarmes (lesquels sont confrontés quotidiennement aux mê-mes problèmes que les policiers) montait davantage au créneau pour que cesse le harcèlement de la Justice à notre encontre, peut-être certaines assos ne sentiraient pas obligées de compenser la carence de la DGGN. Et encore, ont-ils simplement appelé les personnes qui se sentaient concernées, à réagir, c'est tout. Mais les gendarmes, en bons militaires ha-bitués à l'attentisme de leurs Chefs, doi-vent commencer à apprécier la situation, puisqu'ils sont restés sagement dans leurs casernes. Ceux qui les commandent doi-vent être du même acabit que ceux qui criaient au scandale en décembre 2001, lorsque d'autres étaient montés au créneau pour leur faire avoir des avantages qu'ils ne renient pas aujourd'hui. S'ils le pouvaient, Marianne et le pauvre Jean Moulin pleureraient aujourd'hui. Nous avons signé dans la Gendarmerie pour défendre des valeurs que nos gouver-nants abolissent. Ils font de la France un pays livré aux criminels en tous genres. Et c'est nous qui ne respectons pas le contrat ? ? ? Ce n'est plus de la loyauté de la part des militaires, ça devient de la com-plicité. Lorsqu'on se tait à ce point-là, c'est qu'on cautionne ! S'ils le pouvaient, bien d'autres se join-draient à Marianne et Jean Moulin. Mais ils sont morts pour nous faire obtenir une liberté et une sécurité que nous ne sommes plus capables de faire respecter, par la faute de dirigeants qui nous ont trompé par des paroles mensongères, avant les élections. Thierry GUERRERO Le 15 octobre à 11:32 Malhonnêteté intellectuelle ou mala-dresse ? Je m’interroge.... Je suis le Vice-

Président de l'Association Gendarmes & Citoyens et j'ai été contacté par téléphone aujourd'hui à 11h34 très précise, concer-nant justement la manifestation par un " journaliste " de L'ESSOR. A la question " serez vous présent à la manifestation ? " la réponse a été claire et précise. Aucune re-présentation de l'association ne sera pré-sente, que ce soit le Président, le Vice-Président ou tout autre membre du bu-reau. Par contre, il n'est pas exclu que des membres y soient à titre perso. Nous soute-nons de fait nos collègues policier. Nouvelle question du " journaliste " : Est il possible d'être mis en relation avec un membre pré-sent sur la manifestation ? Nous aimerions avoir son point de vue en tant que Gen-darme et si il le faut, nous pouvons le faire a visage couvert . Ma réponse : A visage couvert ??? Mais pourquoi ?? Il y a bien longtemps que nous n'agissons plus de la sorte, nous n'avons rien à cacher. Je de-mande si nous avons des membres sur place et je vous mets éventuellement en re-lation..................................... Je pense avoir été clair, alors pourquoi tenter de faire croire que nous avons appelé à une mani-festation des Gendarmes ????? Ne tentez pas de décrédibiliser les APNM, les militai-res de la Gendarmerie ne sont pas dupes, et du coup, vous pourriez bien perdre la votre. Christian CONTINI, Le 15 octobre à 17:16 Pour répondre précisément à chaque ques-tion de l’Essor : Peut-on défendre le statut militaire de l’arme tout en appelant à manifester ? De quel statut militaire parle-t-on celui qui musèle les gendarmes et permet de les em-ployer au-delà du raisonnable ? Pourquoi pas, les policiers n’ont pas le droit de ma-nifester non plus, dès l’instant où ils le font en civil et hors de leur temps de travail il ne semble pas y avoir de problème il doit en être de même pour les gendarmes en re-pos et leurs sympathisants. Après tout ce sont bien nos gouvernants qui ont rattaché

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la gendarmerie au ministère de l’Intérieur pourquoi n’auraient-ils pas les mêmes droits que les policiers. Peut-on défendre le dualisme police/gendarmerie et se mettre, en manifestant, sur le même plan que les policiers ? De quel dualisme parlez-vous ? Il existe bien un dualisme entre les divers syndicats de police et ils l’ont mis de côté pour défendre le respect de leur profession mais aussi la vie et l’intégrité physique des femmes et des hommes qu’ils représentent. Il n’était donc pas du tout incongru qu’AG&C ap-pelle les gendarmes et les sympathisants à venir soutenir ce mouvement puisque les militaires de la Gendarmerie sont aussi mal traités sinon plus que les policiers. Les débats ne doivent-ils pas se cantonner à l’intérieur de l’arme à charge pour la hiérarchie de faire remonter les inquiétu-des et les questionnements de la base vers le pouvoir politique. ? Cette question, c’est de l’humour peut-être ? Nous connaissons tous les résultats de cette confiance dans les hautes sphères de la gendarmerie qui amène l’absence de progrès. Les person-nels supplémentaires qui n’existent pas dans la réalité, les véhicules, les caserne-ments et le matériel pourri. Lorsque le gé-néral Soubelet a voulu exposer publique-ment aux politiques représentants de la na-tion les problèmes rencontrés par les gen-darmes face à la justice, il s’est retrouvé sur la touche. Ne dites surtout pas qu’il a eu une promotion, tout le monde sait bien que c’est une sanction pour avoir osé dire la vérité. Pourquoi critiquer ? Vous faites bien re-monter les problèmes qui existent alors comme d’autres qui le font pourquoi ne pas avoir appuyé l’association gendarmes et citoyens dans la position qu’elle a prise en appelant à soutenir les policiers dans un combat qui devrait aussi être celui de tous les gendarmes. L'éditeur de "l'Essor" Le 16 octobre à 09:49

C'est le point de vue de M. Contini, mais nous ne sommes pas d’accord avec lui… (Ceci nous l’avions compris) Adjudant ER Arnaud CHADELAT Le 16 octobre à 19:53 ... (...) ... après qu’un policier a été griève-ment blessé par un malfaiteur en cavale et fiché, L’Essor" rappelle quelques évidences alors qu’une association de défense des gendar-mes a appelé à se joindre au mouvement. Je ne dirai pas qu'à l'ESSOR vous vieillis-sez, car tout comme vous je peux me tar-guer d'être plutôt "jeune depuis plus long-temps que certains" ! Mais cet état ne vous donne pas le droit de ne plus lire correcte-ment, ni même d'interprété à votre sauce le véritable fond 'une parution. Nulle part l' A.G&C n'a appelé à manifester au côté de nos homologues Policiers. Celai n'empêche pas qu'on puisse se sentir parfaitement "solidaires" de leur ressenti et de leur ac-tion, ni de les soutenir ouvertement pour l'occasion. Comment pourrait-il d'ailleurs en être au-trement puisque nous faisons le même mé-tier ? Quant à compter aveuglément sur notre haute hiérarchie pour faire remonter au-près de nos politiques les problèmes ren-contrés par les personnels sur le terrain, l'âge ne vous a visiblement apporté aucun enseignement et pire, vous avez perdu la mémoire ! Demandez donc au Général SOUBELET ce qu'il en pense... Mais je crains pour le coup que son expérience à lui risque au-jourd'hui de le faire rester sur sa réserve… En tous cas merci d’avoir eu la fran-chise et le professionnalisme d’avoir publié intégralement les commentai-res qui montrent dans quel esprit cet appel à manifester a été diffusé.

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18 octobre, Dinan (22). Un enfant de 3 ans tombé dans la Rance, ses parents et le commandant de la compa-gnie de Gendarmerie de Dinan se sont jetés à l’eau pour retirer l’enfant de l’eau glacée. 19 octobre, Châtellerault (86). Un conducteur de 24 ans force un barrage et se rebelle lorsque les policiers veulent le sortir de sa voiture immobilisée. Il sera conduit en psychiatrie. 19 octobre, Poitiers (86). Un homme de 29 ans, psychologiquement instable et agressif armé d'un stylo avec lequel il menace de se blesser doit un maîtrisé par une décharge électrique. 20 octobre, Corbeil-Essonnes (91). Un trentenaire atteint de problèmes psychiatriques avait menacé le per-sonnel soignant avant de prendre la fuite de l’hôpital. Lors de son interception l’homme en pleine crise a blessé un policier puis s’est jeté sur une policière avec ses couteaux. Elle a utilisé son arme le blessant mortel-lement à l’abdomen. Le patient avait commis un meurtre au couteau en 2009. 21 octobre, St-André-de-Sangonis (34). Une voiture fonce sur un motard de la gendarmerie et le percute alors qu’il est à l’arrêt. Le militaire est légèrement blessé. Le conducteur a pris la fuite. 22 octobre, Flers (61). Après l’arrestation de deux jeunes dealers de 16 et 17 ans, la voiture de police est cail-lassée par une bande et les incidents se poursuivront. La maison du maire est visée par un cocktail Molotov puis le commissariat. 23 octobre, Le Lude (72). 3 gendarmes ont été alors qu'ils tentaient de séparer trois individus en pleine alter-cation, un père et ses deux fils qui se sont retournés contre les militaires. 25 octobre Clichy-sous-Bois (93). Des graves incidents se sont produits après un accident mettant en cause un deux-roues non homologué. Les pompiers ont été agressés puis Les forces de l’ordre à coups de projectiles divers. 27 octobre, Marseille (13). Un policier de la Brigade anti criminalité a tiré ce mardi sur un homme d’une qua-rantaine d’années, le blessant aux lombaires. L’homme, présumé voleur à la roulotte en fuite, était en train d’agresser son collègue avec un couteau. 27 octobre, Perpignan (34). Un individu de 28 ans a été repéré par les policiers de la PAF alors qu’il jetait des objets par-dessus le mur de la prison. Il a foncé sur les fonctionnaires dont l’un est parvenu à crever une roue du véhicule en utilisant son arme. Le voyou a été intercepté par les gendarmes. Le véhicule contenait de la drogue et des téléphones portables. 29 octobre, Téghem (59). 3 gendarmes blessés par des jets de pierre dans un camp de migrants lors d’une opération de contrôle. 29 octobre, Mayotte. Les forces de l’ordre sont intervenues pour une « embrouille de bar ». 6 policiers se sont retrouvés en face d’une vingtaine de jeunes. Un fonctionnaire a été poignardé un morceau de lame de 7,5 cm est resté planté dans son dos. 30 octobre, Le-Mans (72). Un individu à moto armé d’une carabine déambulait dans les rues. Poursuivi par un policier il n’a pas hésité à le braquer. Le fonctionnaire a tiré en l’air. L’homme a pris la fuite. 31 octobre, Angoulême (16). Intervenant sur une brouille dans un couple séparé, les policiers ont du user du taser pour neutraliser l’homme fortement alcoolisé qui s’était jeté sur eux. 31 octobre, Niort (79). Une patrouille de police dû rebrousser chemin après avoir été attirée par une fausse alerte. Les fonctionnai-res se sont retrouvés face à une dizaine d'individus menaçants et le visage caché par des masques de Scream. Leur véhicule a été endommagé.

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31 octobre, Les Mureaux (78). Une patrouille de police est tombée dans un guet-apens. Les policiers ont aperçu un feu de poubelles avant de devenir la cible de plusieurs dizaines d’assaillants. 1er novembre, Clermont-Ferrand (63). Sept personnes, dont deux policiers, ont été légèrement blessées par des tirs de carabine à plombs dans une fête foraine lors d'une bagarre entre forains et plusieurs dizaines de jeunes. Le site a été fermé. 5 novembre, Lyon (69). Un automobiliste de 45 ans en semi-liberté, sans permis, a refusé d’obtempérer à un contrôle de police. Il a pris l’A6, a défoncé une barrière de péage et a fini par percuter de plein fouet un véhicule de Gendarmerie dont des occupants on t été légèrement blessés. 6 novembre, Topulouse (31). Des policiers ont tiré à 4 reprises sur un véhicule qui refusait de s'arrêter et qui leur a foncé dessus délibérément. L’homme a pris la fuite.,

6 novembre, Poitiers (86). Un policier a été mordu par le pilote d'un scooter de 28 ans qui était en infraction. 7 novembre, Toulouse (31). Agression de plusieurs coups de couteau sur un fonctionnaire de police de la SNCF à la gare de Tou-louse. 7 novembre, limoges (87). Une poursuite se termine en émeute avec des policiers blessés, des véhicules incendiés et des interpella-tions. Tout a commencé avec une simple tentative d’interception d’un véhicule en excès de vitesse. La voiture des gendarmes qui poursuivaient le contrevenant a été percutée, un des policiers arrivé en renfort a été blessé à la suite du caillassage. Par la suite des véhicules ont été incendiés. 9 et 10 novembre, Calais (62). Violences entre migrants qui perturbaient le trafic routier et forces de l'ordre à proximité de la « jungle » de Calais. 27 blessés légers du côté des policiers. 11 novembre, Montpellier (34). Ivre et sans permis, il caillasse les policiers et leur montre ses fesses avant de remonter dans un véhicule qui sera intercepté. 11 novembre, Angoulême (16). Il tente de mettre le feu à une crèche, menace les policiers avec un poignard et se rebelle violem-ment. 15 novembre, Campagne-les-Wardrecques (62). Trois individus ont été interpellés par la police et la gendarmerie. Ils avaient été repérés alors qu’ils coupaient le grillage de la prison de Longuenesse, ils ont foncé sur les policiers. Des coups de feu ont été tirés par les policiers durant l’opération. Ce sont les gendarmes qui ont interpellé les fuyards. 17 novembre, Paris (75). Un policier ouvre le feu sur le voleur de voiture. Légèrement blessé il avait tenté de renverser un commis-saire 17 novembre, Vinay (38). Une Mercedes, signalée volée a été prise en chasse par les gendarmes. Le conducteur s’est dirigé vers Grenoble. Il a forcé deux barrages. A chaque fois des gendarmes ont fait feu et un pneu a fini par éclater. 18 novembre, à Ifs (14). Deux motards de la police prennent en chasse une voiture signalée volée. Bloqué dans une impasse le conducteur de 26 ans, fait une marche arrière et percute l’un des motards qui fait feu en direction du véhicule. Le fuyard a été re-trouvé alors qu’il tentait de mettre fin à ses jours. 18 novembre, Saint Denis (93). Lors de l’assaut mené contre une équipe de terroristes par les hommes du RAID, cinq d’entre eux ont été blessés heureusement sans gravité.

Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive car de nombreux cas de violences et d’agressions sur les membres des forces de l’ordre échappent à nos recherches dans la presse. Merci à notre partenaire police réalités qui fait un travail remarquable pour recenser toutes

ces agressions ou accidents. http://policeetrealites.wordpress.com/

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N° 70 - Padchance et la condam-nation de la France par la CEDH suite au refus d’associations et de syndicats

Au cours de l’été 2014, l’association souligne l’action de ces généraux de Gendarmerie qui ont osé mettre à plat, devant les parlementaires repré-sentant la nation, les difficultés rencontrées par l’institution. Ces comportements au cours du der-nier semestre sont acceptés différemment par les décideurs politiques. Une certitude, les gendar-mes apprécient cette liberté de parole. Cette façon de s’exprimer se prolongera-t-elle dans l’avenir, rien n’est moins sur. Lorsque l’association dénonce des dysfonctionne-ments de l’institution, elle ne manque pas de sui-vre les suites données. Jeter un pavé dans la marre c’est bien, encore faut-il mesurer l’impor-tance de la vague qu’il provo-que. Un cas très médiatisé concerne le suicide du lieute-nant Grégory Girard comman-dant la brigade de Saint Amand Montrond. Il s’était donné la mort en laissant un écrit dénonçant le harcèlement dont il était victime. Neuf mois après la tragédie, le Parquet de Bourges classe cette affaire sans suite. Le Procureur se base sur l’enquête interne me-née par l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale dont les conclusions estiment que l’infraction de harcèlement moral n’était pas constituée. Comment peut-on être juge et partie dans un dos-sier ? D’autre cas d’orientations des investigations sont également révélés à l’occasion d’autres en-quêtes menées par ce service interne à la Gendar-merie et attaché à sa direction. Déçus par cette conclusion, les membres du conseil d’administra-tion de l’association décident la publication de la lettre du lieutenant Girard. Cet été 2014 voit également des épouses de gen-darmes dénoncer publiquement des conditions de logements inadmissibles. Le relai par AG&C en-traîne immédiatement l’arrivée de témoignages divers et variés sur la page facebook ou par l’in-termédiaire de notre rubrique contact sur notre site officiel.

AG&C poursuit sa ligne éditoriale en dénonçant ce qui touche la condition de certains de nos ca-marades ou en commentant les différentes posi-tions qu’il s’agisse de la hiérarchie ou de décisions de nos gouvernants. Octobre 2014, c’est un coup de tonnerre dans les milieux militaires français. La CEDH condamne la France qui refuse associations professionnelles et syndicats dans les armées. Même si cette issue était prévisible c’est une avancée gigantesque pour les militaires en général et les gendarmes en

particulier. Cet événement at-tendu depuis longtemps par les membres d’AG&C et les nom-breux sympathisants promet beaucoup de travail pour Pad-chance qui va devoir diriger la manœuvre pour remettre les clés de la maison aux gendarmes en activité qui voudront bien pren-dre les rênes. C’est une quasi unanimité chez les politiques pour dénoncer la décision de la CEDH qu’ils di-sent incompatible avec l’état mi-litaire. Certains vont même jus-qu’à remettre en cause le juge-ment de cette Cour. Du côté des armées on met déjà en avant les dispositifs existants « qui donnent satisfaction » et

devraient pouvoir continuer à assurer la concerta-tion avec quelques aménagements. Monsieur Pêcheur conseiller d’Etat, ayant été missionné par le Président de la République, le 12 octobre, pour conduire une étude sur les réponses à apporter à la condamnation par la CEDH, un courrier et adressé au chef des armées pour indi-quer que les responsables d’AG&C sont tout dis-posés à répondre aux questions de M. Pêcheur. La réponse du chef de cabinet explique, en une quinzaine de ligne, qu’il n’y a aucune raison de préjuger des conclusions du rapport Pêcheur mais il n’est fait aucune allusion à la proposition de ré-pondre aux questions du rapporteur. …/...

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A la même époque un drame s’est produit à Si-vens (81) avec la mort de Rémy Fraisse, un mili-tant écologique tué accidentellement par une gre-nade envoyée par un gendarme. Il s’en est suivi une attaque en règle des forces de l’ordre par de nombreux médias sans parler des politiques de certains milieux anarcho-bobo-ecolo-facho etc...L’association retiendra surtout comment le Général Favier, directeur de la Gendarmerie est monté en premières lignes pour soutenir et défen-dre ses hommes avec des propos qui ne souf-fraient aucune contradiction et qui ont été appré-ciés unanimement dans la famille Gendarmerie. 19 décembre, le conseiller Pêcheur rend son rap-port sur les suites de la décision de la CEDH. Comment peut-on en deux mois rendre un rap-port complet de 110 pages sur un changement aussi important que l’introduction du droit d’associa-tion dans les armées ? La ré-ponse semble très simple, tous nos décideurs savaient que cette condamnation par la CEDH était assurée et, comme ils sont loin d’être bêtes, tous leurs argu-ments étaient prêts pour acquies-cer au jugement mais surtout pour préparer une « tambouille » qui permette d’autoriser des associations « à minima » en privilégiant le sys-tème de concertation existant qui reste bien docile. Comme de bien entendu les associations qui au-raient pu apporter la contradic-tion on été laissées à l’écart. Pour AG&C il s’agit de commu-niquer le plus possible sur ce rapport et les incohérences proposées. Janvier 2015, avec les attentats contre le siège du journal Charlie Hebdo, l’assassinat d’une poli-cière municipale, froidement abattue, puis une prise d’otage dans une supérette et les manifesta-tions qui s’en suivent, l’actualité tourne en boucle autour de ces événements dramatiques et relè-guent au second plan les autres sujets d’actualité. AG&C continue cependant de dénoncer toutes les agressions, tous les suicides, toutes les difficultés rencontrées par les forces de l’ordre. Mission d’information sur l’état d’avancement de la manœuvre des ressources humaines du minis-tère de la Défense. C’est pour être entendu par

deux députés que Padchance et son ami le mous-quetaire Berrichon se rendent à l’Assemblée Na-tionale. Une nouvelle fois ils exposent, document à l’ap-pui, la vision de l’association sur les futures asso-ciations professionnelles. Dès cet entretien il semble bien que les parlemen-taires ont des idées bien arrêtées sur ce qu’ils veu-lent de la part de futures associations profession-nelles de militaires. Leur vision colle au plus près du rapport pêcheur et des personnes qui lui ont soufflé son contenu : Projet d’associations à mini-ma. Simple audition de « courtoisie » pour essaye de faire croire qu’on donne la parole à des associa-tions. Au résultat le rapport rendu par cette mis-sion d’information n’apportera rien de positif et les arguments d’AG&C seront à peine effleurés.

Une constante avec les politi-ques qui écoutent les responsa-bles de l’association mais ne les entendent pas. Face aux argu-ments donnés par AG&C on retrouve toujours ce « dialogue » existant en Gen-darmerie par le CFMG et la participation locale et qui donne entière satisfaction. Dans ce rapport les blocages revien-nent en proposant d’imposer un nombre minimum d’adhé-rents pour avoir le droit d’exis-ter, un nombre impossible à atteindre et qui n’est pas impo-sé aux syndicats de police. Après cette seconde étape il faut attendre la troisième avec le vote de la loi.

En mai fait ce qu’il te plait ! Ce n’est pas le cas pour AG&C qui reçoit une lettre émanant de la direction de la Gendarmerie qui lui enjoint de re-tirer de la vente un écusson brodé sous prétexte qu’il porte la grenade bois de cerf de la Gendar-merie. Un modèle déposé en 1991, année du bicen-tenaire de la Gendarmerie. Pourquoi cette inter-diction alors que de nombreuses association et pu-blications arborent cette grenade sans autorisa-tion. Quel intérêt d’interdire cette vente dont les béné-fices sont destinés à venir en aide aux familles de militaires en difficulté comme d’autres associa-tions qui utilisent aussi cette grenade ? favoriser les uns ? Nuire aux autres ?

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