Herri Urrats, la fête des ikastola · naissance de l euskara dans le monde professionnel et dans...

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Herri Urrats, la fête des ikastola Dimanche 14 mai au lac de Saint-Pée-sur-Nivelle Les suppléments du quotidien Supplément gratuit au journal du mercredi 10 mai 2017. Ne peut être vendu séparément

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Herri Urrats, la fête des ikastola

Dimanche 14 mai au lac de Saint-Pée-sur-Nivelle

Les suppléments du quotidien

Supplément gratuit au journal du mercredi 10 mai 2017. Ne peut être vendu séparément

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Supplément gratuit au journal du mercredi 10 mai 2017

Président-directeur général : Olivier Gérolami Directeur général délégué,

directeur de la publication : Patrick Venries N° commission paritaire : 0420 C 86477

Chef de projet : Pierre Sabathié Illustration de Une : Émilie Drouinaud

Secrétariat de rédaction : Carole Suhas Rédaction : Jean-Pierre Tamisier

Publicité : Nathalie Palisse Siège social : Journal Sud Ouest 23, quai des Queyries, CS 20001

33094 Bordeaux Cedex Tél. 05 35 31 31 31

JEAN-PIERRE TAMISIER [email protected]

Comme l’an dernier, les fonds recueillis lors de la 34e édition d’Herri Urrats, la grande fête

annuelle des ikastola qui aura lieu ce dimanche au lac de Saint-Pée-sur-Nivelle, seront consacrés au nouveau lycée Bernat-Etxepare, qui ouvrira ses portes à Bayonne à la rentrée pro-chaine. Cette année Seaska, associa-tion qui fédère les 34 ikastola du Pays basque a choisi pour thème « (H) ai-zu ! », dans lequel on peut trouver un double sens que développe Maia-len Etxemendi, coprésidente de l’as-sociation Herri Urrats.

1 Avoir le droit et interpeller les décideurs

« Haizu veut dire permis, explique Maialen Etxemendi. Il faut l’enten-dre dans le sens où les élèves qui ar-rivent au bac demandent depuis longtemps de pouvoir le passer en basque. Aizu, c’est l’interpellation. Celle adressée aux élus de la Com-munauté d’agglomération Pays bas-que afin qu’ils prennent en main le sujet des constructions d’ikastola. C’est aussi un appel à l’ensemble des habitants du Pays basque afin qu’ils nous aident à réaliser nos projets. »

La revendication d’officialiser la langue basque à tous les échelons de la société reste vive. Herri Urrats est aussi une occasion de rappeler cette aspiration à obtenir la recon-naissance de l’euskara dans le monde professionnel et dans les ser-vices publics.

2 Un succès grandissant et des besoins croissants

Les ikastola, qui concentrent au-jourd’hui plus de 3 500 élèves, ont toutes signé une convention avec le ministère de l’Éducation nationale. Mais elles ont choisi d’assumer des règles spécifiques en matière d’effec-tifs. Elles prennent à leur charge le dédoublement des classes qui attei-gnent 25 élèves en primaire et 22 élè-

ves en maternelle. Elles assument également l’accueil des enfants à par-tir de deux ans. La volonté de se libé-rer de la question du foncier est liée au désir de se consacrer plus forte-ment aux questions éducatives.

Seaska doit, en effet, faire face, de-puis plusieurs années, à une crois-sance des effectifs en primaire. Ce qui a bien sûr engendré une hausse d’effectifs dans les collèges puis un besoin d’espace au lycée. Le collège Xalbador de Cambo, agrandi il y a quatre ans, est de nouveau à satura-tion. L’an prochain, c’est le collège Manex-Erdozaintzi-Etxart de Larce-veau-Arros-Cibits, qui reçoit les élè-ves souletins et de Basse-Navarre, qui va faire l’objet de travaux d’agrandis-sement. Enfin, l’ancien lycée bayon-nais va devenir collège. Ce qui devrait permettre de soulager les autres éta-blissements

3 Herri Urrats, une fête indispensable

Recueillir des fonds n’est pas le seul objet du rassemblement de diman-che. Seaska en a fait un moment es-sentiel consacré à la langue et à la

culture basque. L’organisation de cette grande fête est confiée à Herri Urrats, association satellite de Seas-ka. C’est elle qui chapeaute toute l’or-ganisation, entièrement assurée par les bénévoles des associations de pa-rents d’élèves qui gèrent les ikasto-la.

4 2 000 bénévoles mobilisés

L’ensemble de l’organisation d’Her-ri Urrats repose sur l’engagement bé-névole des parents d’élèves. Des groupes de travail sont constitués en leur sein et chacun se voit confier un pan de l’élaboration de la fête. L’un prend en charge la restauration avec tout ce que cela implique de com-mandes à assurer et de logistique. Un autre s’occupe des finances et de la gestion, un autre encore assume la partie communication et un qua-trième s’occupe de tous les produits dérivés.

Le bureau d’Herri Urrats se réunit régulièrement pour assurer le suivi, tandis qu’Estelle Gogni, permanente de l’association, s’occupe de la coor-dination d’ensemble.

5 Les nouveautés de l’édition 2017

Plusieurs nouveautés apparaissent dans l’organisation de cette 34e édi-tion. En particulier, un nouveau point de restauration conçu pour re-trouver l’ambiance des fêtes de vil-lage. Ce nouveau lieu occupera l’es-pace Lapurdi, non loin de l’entrée principale. La plage où jusque-là on dansait, va devenir le lieu d’anima-tions pour les enfants. La grande scène, installée sur l’espace Nafarroa recevra le groupe Ken Zazpi. Grosse affluence en vue.

6 La main levée de Bruno Aguerre

Cette année, c’est au plasticien d’Hen-daye, Bruno Aguerre, qu’Herri Urrats a confié la réalisation du logo de l’édi-tion 2017. Il s’est inspiré d’une perfor-mance réalisée dans une ikastola de Bidassoa, où une grande fresque a été réalisée avec l’apposition des mains des enfants. Il a repris un élé-ment de cette œuvre murale qu’il a retravaillé afin de réaliser une main levée qui semble lancer un appel : « (H) aizu! »

Herri Urrats est, depuis trente-quatre ans, la grande fête de l’éducation immersive dans la culture basque, organisée par les parents d’élèves au profit des enfants. PHOTO ARCHIVES JEAN-DANIEL CHOPIN

HERRI URRATS (H)aizu est le thème de l’édition 2017 de la fête des ikastola, dont les recettes iront au nouveau lycée

Une grande fête où l’éducation est reine

« Retourne ton verre » pour soutenir le lycée ENVIRONNEMENT Dans un souci écologique, l’organisation demande aux visiteurs de rapporter les verres en plastique (ou baso berri en bas-que) qui remplacent désormais les anciens gobelets jetables et nuisi-bles à l’environnement. Les gens qui le souhaiteront pourront aussi lais-ser la consigne demandée lors du retrait du verre. L’argent ainsi réuni sera consacré au financement des équipements du futur lycée Bernat-Etxepare.

L’opération des pommiers prolongée CAMPAGNE Initialement, l’opéra-tion de vente de pommiers, lancée elle aussi afin de recueillir des fonds pour le financement du lycée, devait s’arrêter à la fin de l’année scolaire. Elle a jusque-là rencontré un très grand succès. Mais la période n’est plus à la plantation des arbres frui-tiers. C’est pourquoi il a été décidé de prolonger cette vente jusqu’à la fin de l’année.

Herri Urrats en bus Comme chaque année, Herri Urrats mettra à disposition du public un grand nombre de lignes d’autobus vers le lac de Saint-Pée-sur-Nivelle. Les bus en partance de Bardos s’ar-rêteront à Urt (pompiers), Lahonce (bar du port) et Urcuit (mairie). Le bus en partance de Mouguerre s’arrêtera à Saint-Pierre d’Irube (Carrefour market). La ligne d’He-lette partira d’Irissarry (8 h 45) et s’arrêtera à Iholdy (8 h 55), Armen-darits (9 heures), Helette (9 h 15) et Louhossoa. Le bus de Mauléon passera par Ordiarp, Musculdy et Larceveau. Deux propositions de ligne depuis Hendaye : départ à 9 heures avec retour à 20 heures et départ à 10 heures pour retour à 18 h 30. Prix du ticket : 5 euros. Détail des horaires et lieux de départ sur www.herriurrats.eus

LES CHOSES À RETENIR

34e édition d’Herri Urrats

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Herri Urratsek aldi oro bere kantu berezia badu. Aur-ten, Hendaiako bertsolari,

Amets Arzallus, aipatuak onartu du, « (H) aizu » ren gaia hitzetan biltzea. Eta, Ken Zazpik, euskal po-po-rock taula gaineko talde izarrak haren musikatzea, kantatzea eta bideo-klip baten egitea.

Santa-Grazin sortu eta Eskiulan, 90 urtez goiti ukanik, zendu zen amatxi baten historia izan du go-goan Amets Arzallusek, bere kan-tua idazterakoan. Bere bizi osoan euskaraz besterik mintzatu eta eza-gutu ez zuena. Euskara bakarrik mintzo zuten pertsonek, trufa eta mespretxua jasaiten zuten ga-raian. Amets Arzallusek ereserki bat eskaini dio askatasunari.

Bere aldetik, Ken Zazpik kantu horren bideoa egitea galdatu zion Gaizka Izagirre filmegileari, jada Zea Mays taldearekin lanean ari de-nari. Eszenarioarentzat, Lander Garroren lankidetza ukan zuten eta pertsonaia nagusiaren gorpuz-teko Durangoko antzerki taldeari dei egin zioten.

Filmatzeak egun bat baizik ez bazuen iraun, muntatzeak aldiz anitz denbora hartu zien. Amets Arzallusen testuaren zentzua iru-dien bidez erakutsi nahi zuen Ken

Zazpik, normal eta anormal de-naren metafora. Honek egin la-na goretsi du : « Erakusten bai-tu, nola euskara egunero lazgar-riki hiltzen ari den ; halaber nola berdin hilt-

zen diren pertsona batzuk… beren ondokoei euskara ez erakatsiz, baz-terketa horren pisua ez gainerat-zeko. »

Itxaropena ez da halere kantuko testutik baztertua. Gero eta haur gehiago hartzen dituzten ikastole-tan euskararen berpizkundea ere ai-patzen du Amets Arzallusek, ar-ratsetako kurtsoak jarraitzen di-tuzten helduak ere gero eta gehiago direlarik. «Euskal Herrian

hori da gure drama eta gure itxa-ropena. »

Egiazko kontzertu bat Herri Urrats kari, maiatzaren 14an, 13 : 45etan, Nafarroa tauladan ema-nen duen saioan, Ken Zazpik ez du kantu hori bakarrik abestuko.

Jon Mikel Arronategi eta Eñaut Elorrieriak kudeatzen duten tal-deak ordubat eta erdiko kontzer-tua emanen du, 2015ean argitaratu zuen « Phoenicoperus » azken al-bumeko abestiak kantatuz, baina ere, lehenagoko zati batzuk, hala nola « Gernika », 2001ean, « Atzo eta bihar » albumean plazaratu zue-na.

Herri Urratseko publikoa asetze-ko doia izanen da hor, eta batez Ken 7 biziki ongi ezagutzen duen publiko gaztea. Talde horren kan-tuak beren haurrengandik entzu-ten usatuak izateak ditu Herri Ur-ratseko arduradunak Gernika tal-dea eskatzera erakarri.

MUSIKA 2017an argitaratu kantuaren kantatzea onartu du euskal talde ospetsuak

Ken Zazpi afixa buru

Eñaut Elorrieta, Ken Zazpiren kantaria. PHOTO ARCHIVES JEAN AROTÇARENA

« Gero eta haur gehiago hartzen dituzten ikastoletan euskararen berpizkundea »

NAFARROA 10 heures : Aldiz, musiciens et lycéens de Bernat-Etxepare. 11 h 15 Muda : Maitena Beheran, chansons pop. 12 h 30 : Zoo, trio hip-hop de Briscous. 13 h 45 : Ken Zazpi. 15 h 30 : Anje Duhalde, rock. 17 heures : Zea Mays. Le groupe biscayen de rock fête cette année ses vingt ans. 18 h 45 : Ekintza, bal punk.

ARABA 10 heures : Otxalde, groupe folk né en 1976, présentera « Ama Lur begira ». 11 h 15 : Hu Kantuz. 12 h 30 : Mutxikoak. 14 heures : Dje Baleti, groupe de Toulouse, pour un bal occitan. 15 h 30 : Huntza, jeunes musiciens gipuzkoar, dans le registre triki pop. 17 heures : Xabaltx, présentera « Loreak Askatu ». 18 h 30 : Holako Deluxe, groupe de bal du Pays basque français.

GIPUZKOA 11 heures : Polliki, de Louhossoa, présentera son dernier spectacle « La Huitième province ». 11 h 30 : Izartxo, groupe de danse d’Ustaritz, avec « Akelarre » inspiré des procès de sorcellerie. 12 h 30 : « Ereintza », prestation basée sur la danse traditionnelle basque, par Alain Maya. 12 h 30 : Tio Teronen semeak, mix de danses traditionnelles et de musiques contemporaines.

Danse et musique toute la journée

Le trio toulousain Dje Baleti. ARCH.DANIÈLE WILLER

34e édition d’Herri Urrats

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Chaude ambiance à prévoir cette année encore avec les concerts. En tête d’affiche, il y aura Ken Zazpi, qui interprète la chanson d’Herri Urrats 2017. PH. ARCHIVES J. -D. CHOPIN

Chaude ambiance en vueSPECTACLES

Pour les plus jeunes, Herri Urrats offre toute une palette d’activités avec comme nouveauté, cette année, une aire de jeu installée sur la plage. PHOTO ARCHIVES ÉMILIE DROUINAUD

De nouvelles propositionsPOUR LES ENFANTS

Le défilé autour du lac est un des moments forts qui illustrent la ferveur qui marque, chaque année, la grande fête des ikastola. PHOTO ARCHIVES PATRICK BERNIÈRE

La traditionnelle manifestationMILITANT

34e édition d’Herri Urrats34e édition d’Herri Urrats

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JEAN-PIERRE TAMISIER [email protected]

«Herri Urrats, tous les pa-rents doivent le noter dans leur agenda dès

qu’ils inscrivent leur enfant dans une ikastola. Moi, ça s’est passé en 2009, à l’école d’Ustaritz. »

Dès cette année-là, Philippe Salles a rejoint la cohorte des bénévoles qui s’investissent dans l’organisation de la fête. « Au début, on m’a proposé de servir au bar. Je savais faire. Ensuite, tout s’est enchaîné naturellement. »

Depuis, Philippe Salles chapeaute le grand bar, situé dans la partie Ara-ba (près de l’entrée, en arrivant de-puis Souraïde). « Sur place, chaque ikastola concernée monte les instal-lations sur son site », ajoute Philippe Salles.

Pour les parents d’élèves d’Ustaritz, il s’agit de mettre en place un comp-toir de 30 mètres, d’installer les réfri-gérateurs et de les approvisionner. Un sacré boulot. « Mais pour nous, c’est une belle journée, sourit le père de famille. C’est le moment où on profite le plus de cette fête. Lorsque tout est en place, on organise l’apé-ro des voisins et tout le monde se re-trouve. Certains parmi nous passent la nuit sur place pour garder les ins-tallations. »

Pour Philippe, comme pour beau-coup de bénévoles qui s’impliquent dans Herri Urrats, la fête signifie de nombreuses réunions de prépara-tion jusqu’à l’heure du déroulement. « Ensuite, tout commence le samedi

à 8 h 30 et ne s’achève que le diman-che soir après le démontage, le range-ment et le nettoyage. »

Une journée particulière Durant de longues heures, la fête des ikastola est, pour ceux qui la font vi-vre, synonyme d’une intense activi-té. « C’est vraiment une journée par-ticulière, confirme Philippe. Mais on sait que l’on veut y être. D’ailleurs, nos enfants sont là pour nous pousser. Il serait impensable de ne pas y partici-per. »

Les 90 familles de l’ikastola d’Usta-riz sont présentes. Des bénévoles viennent également d’autres écoles

immersives. « C’est l’association qui gère ensuite la répartition des gens. Du coup, tout le monde se rencon-tre. On ne reste pas chacun dans no-tre coin », commente Philippe Salles. Pour le bar dont son ikastola a la res-ponsabilité, une équipe de 150 per-sonnes est nécessaire. Des groupes se succèderont toutes les quatre heu-res, entre 9 heures et 21 heures.

Pour Philippe, cette 34e édition se-ra sa dernière année en tant que res-ponsable. Mais il sait déjà qu’il sera de nouveau présent l’an prochain. « Je reviendrai bien sûr, comme l’heu-reux bénévole de base que j’étais au début. »

Les bars d’Herri Urrats, gérés bénévolement, servent des milliers de personnes. PHOTO ARCHIVES ÉMILIE DROUINAUD

BÉNÉVOLES Les parents d’élèves de l’ikastola d’Ustaritz gèrent le grand bar d’Araba. Dimanche, ils seront 150 à se relayer pour le service

« Heureux bénévole »

Herri Urrats met un point d’hon-neur à proposer aux visiteurs une restauration facile d’accès, mais ba-sée sur les produits de qualité. Cette année, le secteur Lapurdi accueille une grande nouveauté avec l’instal-lation d’un chapiteau de restaura-tion.

Pour 18 txartel, on peut s’asseoir et déguster le traditionnel zikiro avec ses haricots, fromage, dessert et café. Ce repas herrikoi, voulu dans une atmosphère de fête de village, sera animé par l’ensemble Kontra-banda. Les billets sont en vente sur place et à l’avance (à Elkar à Bayonne, au Xaia à Ciboure, à Kuxkul à Saint-Jean-Pied-de-Port ou Xuriatea à Has-parren).

Pour ceux qui aiment manger le zi-kiro en sandwichs, ils pourront tou-jours en trouver, comme par le pas-

sé. Le repas cidrerie aussi se tiendra à l’endroit habituel, à Lapurdi. D’au-tre part, toujours à Lapurdi, dès 8 h 30 et jusqu’à 11 heures, un petit-déjeuner œuf ventrèche sera propo-sé.

Pintxo et zikiro Pour le reste, on trouvera tout au-tour du lac de quoi satisfaire son ap-pétit et ses papilles, avec les pintxos de l’association Eusko Label, ou en-core avec le zikiro, gigot d’agneau à la broche à la mode basque.

À Araba, les membres de l’ikastola de Sare confectionnent une savou-reuse paella maison. Lomo, ventrè-che, txistorra épicée, fromage label-lisé Idoki. Du tout, il est consommé plusieurs centaines de kilos à cha-que édition d’Herri Urrats.

Côté boissons, si la bière prend une part importante au cours de la journée, le cidre est lui aussi un pro-duit très prisé par les visiteurs. Za-piain, l’historique cidrerie d’Astigar-raga, y écoule chaque année environ 11 000 litres. J.-P. T.

RESTAURATION Un nouvel espace avec repas à table et animation musicale est proposé

Ambiance de fête de village à l’heure du repas

Manger est aussi un des plaisirs proposés à Herri Urrats. ARCHIVES E. D

Pour ceux et celles dont ce sera la première fois autour du lac de Saint-Pée-sur-Nivelle, il est possible d’acquérir immédiatement les bons réflexes. Savoir commander ou se renseigner en euskara parti-cipe évidemment de la dynamique de la journée. Un vocabulaire de base peut toujours être utile. Salmentak, ce sont les stands ins-tallés à l’entrée des lieux, qui ven-dent toutes sortes de bijoux, sacs li-

vres et autres T-shirts. Txartelak ou les fameux tickets qui servent de monnaie dans l’enceinte d’Herri Urrats. Ils permettent d’acheter nourriture et boisson, qui se disent respectivement janaria et edaria.

Garagardoa, c’est évidemment la boisson la plus bue pendant cette journée : la bière. On peut en commander une seule, « garagar-do bat, otoi » (une bière s’il vous plaît) ou bien plusieurs si l’on est

généreux : « bi, hiru, lau, bost, sei, zazpi garagardo (2, 3, 4, 5, 6, 7 biè-res). Évidemment, on répond par un milesker, qui veut dire merci, une fois servi.

Certains et certaines lui préfere-ront toutefois le cidre, qui se dit sa-garnoa. Et pour la cidrerie, il fau-dra demander sagarnotegia.

Si, comble de chance, le soleil est de la partie, les enfants (et les au-tres) pourront se jeter sur des glaces, ou izozkiak. À la fin du repas, c’est kafea, le café qui vient faciliter la digestion. Les plus gourmands pourront l’accompagner de bixkotxak, des gâteaux.

Comme à Herri Urrats, il n’y a pas que la bière qui compte, on pourra aussi se rafraîchir aux points d’eau, qui se disent ura eda-teko.

Sur le plan pratique, il peut aus-si être utile de savoir demander où se situe la Croix-Rouge, ou Gurut-ze-Gorria. Dans la même veine, pour tout besoin de renseigne-ment, argibideak, ce sont les points d’information disséminés autour du lac.

Komunak, ce sont évidemment les toilettes, elles aussi installées en divers points. Pour les parents, qui auront parfois des problèmes de

couche à gérer, niñien xokoa, le coin des enfants est tout indiqué.

Herri Urrats, c’est aussi une fête qui respecte le plus possible l’envi-ronnement dans lequel elle s’ins-talle. Pour cela, les bestazale, ceux qui font la fête, utiliseront des ba-so berri, des verres réutilisables. Il de-vront être ramenés à la fin de la journée à la consigne, konsiña. Za-karrontziak, ce sont les poubelles, alliées imparables pour une jour-née réussie.

Et pour ceux et celles qui vou-draient aller plus loin que ces quel-ques mots, il y a évidemment les cours du soir. Besta on !

LEXIQUE Pour les non-bascophones, la journée de dimanche peut être une bonne occasion de s’initier à la langue basque. Voilà de quoi débuter

Les mots à connaître pour commander et se repérer

34e édition d’Herri Urrats

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JEAN-PIERRE TAMISIER [email protected]

Il serait difficile de faire une grand-messe des ikastola sans qu’elle ne soit aussi une grande

fête pour les enfants. Ce domaine est confié à Angeluko Kimua ikastola. Pantxika Larre en préside l’associa-tion de parents d’élèves. « Élève, j’ai vu la création d’Herri Urrats et lorsque j’étais collégienne, nous participions déjà au fonctionnement du coin en-fants de la fête, avec la mise en place de la pêche aux canards et d’autres animations. Comme internes, on passait aussi nos soirées à préparer les lots. Depuis cette époque, Herri Ur-rats a beaucoup évolué, de même que les propositions faites aux en-fants. »

Les espaces destinés aux plus jeu-nes sont désormais au nombre de trois. Dans la zone Gipuzkoa, se trouve l’estrade des magiciens, où se déroulent également des pièces de théâtre et le bal des enfants.

Pour mettre en place les diffé-rents rendez-vous, l’équipe d’An-geluko Kimua travaille notam-ment avec l’association Irrien La-gunak.

La zone Araba accueille le bar sans alcool à la disposition du jeune public d’Herri Urrats, un des premiers espaces créés à leur in-tention et qui constitue un des lieux les plus prisés. On y trouve aussi les structures gonflables pour les plus jeunes, ainsi que des activités sportives, particulière-ment dans les disciplines de sport adapté mais également un mur d’escalade, des trampolines, un ro-déo, des jeux géants tel un baby-foot, etc.

Les lycéens en renfort Sous chapiteau, les plus petits se voient proposer différents par-cours ludiques. Les lycéens de Ber-nat-Etxepare proposent de ma-quiller les enfants et vont en plus, cette année, organiser des jeux de type ballon prisonnier. Une pyro-graveuse sur bois fait aussi dé-monstration de son savoir faire et connaît chaque année un grand succès en permettant aux enfants de graver leur nom sur un mor-ceau de bois.

L’ensemble de l’organisation de ces différents espaces est placé sous la responsabilité des parents

d’élèves de l’ikastola angloye, qui fêtera ses vingt ans au mois d’octo-bre prochain.

« Tous les parents d’élèves de l’école sont sollicités pour participer à l’organisation, explique Pantxika Larre. Il faut être présent toute la journée pour s’assurer du bon fonctionnement de toutes les ani-mations, travailler derrière le bar et assurer la surveillance de tous les instants. »

HAURREN XOKO Trois espaces sont entièrement consacrés aux enfants afin de leur proposer de nombreuses activités

La grand-messe des enfants

Trois espaces et de multiples animations sont proposés aux enfants. PHOTO ARCHIVES ÉMILIE DROUINAUD

Depuis trois ans, les collégiens et ly-céens des établissements immersifs de langue basque peuvent participer à Erronka, un défi composé d’une sé-rie d’épreuves à accomplir en groupe. Elles font appel à l’habilité, à la force, à la rapidité, à l’intelligence et à la culture. Y participeront des équipes des classes de 3e des collèges Xalba-dor, Piarres-Larzabal et Manex-

Erdozainzi-Etxart et des élèves de seconde du lycée Bernat-Etxepare. Ils s’affronteront lors d’épreuves de slackline (forme de funambulisme), bumper ball (grosses balles transpa-rentes et remplies d’air dans lesquel-les il faut se glisser), surf paddle et pédalo. Toutes les épreuves se dé-rouleront sur la plage côté Nafarroa, de 12 heures à 14 heures.

LE DÉFI ERRONKA

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Jean-François Matéo préside l’as-sociation des parents d’élèves du lycée Bernat-Etxepare. Comme

les 300 élèves qui y sont inscrits, il vi-vra, en septembre prochain, la pre-mière rentrée dans les nouveaux murs de cet établissement privé sous contrat. Mais beaucoup de tra-vail reste à faire.

« Sud Ouest » Où en est la construction du lycée ? Jean-François Mateo Les bâti-ments doivent être livrés début juin et l’internat au début du mois de juillet. Il restera à mettre en place les équipements.

Vous entrez dans de nouveaux lo-caux. Qu’est-ce que cette rentrée a d’important ? Ce projet était essentiel parce qu’il nous a donné l’occasion d’ouvrir une filière technologique de services à la personne et deux filières pro-fessionnelles, vie locale et com-merce. Nous ne nous limitons pas à l’enseignement de la langue bas-que. Nous avons une vision globale de la société. Notre espoir est de ré-pondre aux attentes et que nos élè-ves trouvent, après leur passage au lycée, une place dans les secteurs des formations proposées. Nous avons voulu bâtir un projet péda-gogique solide pour amener les en-fants jusqu’au bac.

Pourquoi avoir voulu développer ces filières technologiques et pro-fessionnelles ? Jusque-là, comme nous n’avions pas de filière professionnelle, envi-ron 30 % des effectifs venus des col-lèges partaient vers les établisse-ments qui en proposaient. Nous avons dû engager une course con-tre la montre. On avait fait la de-mande des filières professionnelles et technologiques en octobre 2016, mais la réponse, favorable pour deux de nos trois demandes, n’est in-tervenue qu’en décembre dernier. Les filières nouvelles ont été mises en place en lien avec les entreprises des secteurs concernés.

Où en êtes-vous sur le plan des effectifs ? Du côté des élèves comme des enseignants ? Il y a aujourd’hui 260 élèves dans l’actuel lycée. Il y en aura 300 à la rentrée dans les nouveaux locaux. Mais nous savons d’ores et déjà qu’une extension sera nécessaire d’ici deux ans. Une parcelle de ter-rain est déjà réservée à cet effet.

Il y a 30 enseignants au lycée ain-si qu’une vingtaine de personnels administratifs, surveillants et pour le restaurant scolaire. L’établisse-ment est dirigé par notre associa-tion de parents d’élèves qui donne délégation au directeur pour assu-rer la gestion et le fonctionnement.

Où en êtes-vous de l’équipement ? Nous y travaillons depuis un an. La campagne de vente de pommiers

destinée à récolter des fonds pour équiper le lycée a été au-delà de nos espérances. Nous avions besoin d’investir 300 000 euros. L’élan de générosité extraordinaire suscité par la vente des pommiers nous a déjà permis d’obtenir la moitié de cette somme. Du coup, le pommier va devenir le symbole de l’établis-sement. Nous organiserons un ren-dez-vous en décembre, lors de la dernière distribution d’arbres, pour remercier tous ceux qui nous ont aidés. Plus de 2 000 pommiers sur ceux que nous a fournis le verger conservatoire ont été achetés.

Qui a acheté ces pommiers ? Il y a eu de nombreux particuliers, mais aussi des communes du Pays basque nord et du sud. Ici, Sare, As-cain, Hendaye, Mauléon, etc, en ont

acheté. Cette idée a parlé aux gens. Il s’est passé quelque chose de formi-dable et il y a eu de très belles his-toires. Un couple qui a fêté ses soixante ans de mariage à deman-dé comme cadeau à ses invités qu’ils achètent des pommiers. Seas-karen Lagunak, qui réunit les an-ciens élèves, a lancé un appel et 15 000 euros ont été récoltés. Une partie des pommiers achetés sera plantée sur la parcelle de deux hec-tares mise à notre disposition par la commune de Bayonne. Cela va nous permettre de créer une pom-meraie qui sera appelée Les Vergers de l’euskara, avec des variétés au-tochtones du Pays basque comme mamula, apez sagarra, peatxa ou eri sagarra. D’ici cinq ans, nous es-pérons pouvoir vendre des pom-mes et du jus de pomme.

Quel type de relations souhaitez-vous nouer avec le quartier de la ci-té Breuer dont le lycée est voisin ? Nous avons déjà pris contact avec les associations du quartier. Un pro-jet de grande fresque est en prépa-ration afin de permettre l’expres-sion de toutes les cultures réunies dans cette cité. Pour chauffer le ly-cée, nous allons aussi être les pre-miers adhérents du projet de chauf-ferie au bois lancé par la Ville de Bayonne.

Nous avons envie que les élèves vivent le basque comme une cul-ture et une richesse de plus, tout en maîtrisant les autres langues. L’idée est qu’ils vivent leur culture pleine-ment sans complexe et avec l’envie de la faire partager. Propos recueillis par Jean-Pierre Tamisier

ENTRETIEN Le nouveau lycée Bernat-Etxepare connaîtra sa première rentrée en septembre, à Bayonne. Jean-François Mateo, président de l’association des parents d’élèves, l’attend avec impatience

« Le nouveau lycée est très attendu »

Jean-François Mateo devant le bâtiment en cours d’achèvement du nouveau lycée Bernat-Etxepare, qui proposera de nouvelles filières dès la prochaine rentrée scolaire. PHOTO JEAN-DANIEL CHOPIN

DES DATES

1969 Naissance de la première ikastola à Arcangues, avec 5 élèves. Aujourd’hui, les effectifs globaux, de la maternelle à la terminale, sont de 3 500 élèves.

1985 Première classe de seconde du lycée Bernat-Etxepare au sein du collège Xalbador de Cambo. En 1996, le lycée déménage dans les murs de la CCI à Bayonne. Il intégre en 1998 l’ancien collège Jean-Jacques-Rousseau de Bayonne.

2017 Le 4 septembre prochain, le lycée Bernat-Etxepare, situé avenue du 14-Avril 1814, connaîtra sa première rentrée.

34e édition d’Herri Urrats