Curs de lingüística iberoromànica...Curs de lingüística Curs de lingüística iberoromànica...

180
Curs de lingüística iberoromànica Curs de lingüística iberoromànica 2 L’activitat docent i cultural del Lectorat de català de Praga, nascut el 1991 a instàncies del Govern d’Andorra, és amplíssima. Aquest volum mostra dues formacions, impartides pel professor Xavier Frías Conde a aquells estudiants, necessàries per a la seva formació filològica, i que podien constituir un compendi interessant per a altres estudiants universitaris o de batxillerat. La Biblioteca Andorrana Internacional respecta la llengua ori- ginal en què s’impartí cada curs. Biblioteca Andorrana Internacional 2 XAVIER FRÍAS CONDE

Transcript of Curs de lingüística iberoromànica...Curs de lingüística Curs de lingüística iberoromànica...

Curs de lingüísticaiberoromànica

Curs

de

lingü

ístic

a ib

eror

omàn

ica

2

L’activitat docent i cultural del Lectorat de català de Praga,nascut el 1991 a instàncies del Govern d’Andorra, és amplíssima.

Aquest volum mostra dues formacions, impartides pel professorXavier Frías Conde a aquells estudiants, necessàries per a laseva formació filològica, i que podien constituir un compendiinteressant per a altres estudiants universitaris o de batxillerat.

La Biblioteca Andorrana Internacional respecta la llengua ori-ginal en què s’impartí cada curs.

Biblioteca Andorrana Internacional 2

XAVIER FRÍAS CONDE

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 2

Curs de lingüística iberoromànica

La influència àrab en català

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 3

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 4

Curs de lingüísticaiberoromànica

La influència àrab en català

XAVIER FRÍAS CONDE

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 27/8/07 09:11 Página 5

Disseny i maquetació: marc número sis i Jordi PinósImpressió: Impremta SolberCoordinació editorial: Joan R. Marina

© 2001, 2003, Xavier Frías Conde© 2007, Àrea d’Accions InternacionalsSecretaria d’Estat d’EnsenyamentSuperiorMinisteri del Portaveu, Cultura iEnsenyament SuperiorGovern d’Andorra

Aquest volum es compon de dos cursos impartitsper Xavier Frías als estudiants de la UniversitatCarolina de Praga dins del marc de les activitatsacadèmiques del Lectorat de català, dependentdel Govern d’Andorra.

Primera edició: agost del 2007

ISBN: 978-99920-0-452-4

DL: AND. 194-2007

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 6

ÍNDEX

Introduction : La linguistique romane et ibero-romane

Le but de ce travailLa Linguistique RomaneDes termes romane et RomaniaChamps et objets d’étude

Sur les origines du latin et des langues romanes

Les langues indo-européennes. Origines et expansion. Familles linguisti ques indo-européennesÉtapes du latin. Expansion géographique de Rome et de sa langueLe latin vulgaireLe concept de strate : substrat, superstrat et adstratLes différents substrats qui agissent dans la Romania Les principaux superstrats de la Romania

La Romania. Le problème de la classification des langues romanes

La Romania occidentale et la Romania orientale. La classification des romans

Le domaine galicien-portugais

Galicien-portugaisLe portugaisLe galicien

Le domaine asturien-leonais

Asturien-léonaisL’asturienLe mirandais

11

11

12

13

14

15

16

19

19

21

24

29

29

33

38

39

42

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 7

Le domaine castillan

L’espagnol ou castillan

Le domaine aragonais

L’aragonais : entre l’Ibéro-Romania et l’Occitano-Romania

Le domaine catalan

Catalan et occitan

Les systèmes phonologiques des langues ibero-romanes

Introduction Systèmes vocaliquesSystèmes consonantiques

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes

Introduction L’article défini et indéfini PossessifsDémonstratifs Paradigmes nominauxLes paradigmes des pronoms personnels

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes

Désinences des formes non-finites Première conjugaison Deuxième conjugaison Troisième conjugaison Le verbe être

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes

Justification Introduction

45

49

53

60

60

62

66

66

69

72

74

79

90

92

97

103

108

110

110

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 8

L’arabe andalousien Le romandalousien Des différences formelles entre les arabismes castillans-por-tugais et catalansDes différences formelles avec les arabismes franco-italiens Arabisme e romanisme en galicien et portugais Le lexique

La influència àrab en català

Presentació

Introducció

Aspectes lèxics dels arabismes

Evolució fonètica

La toponímia

111

111

113

115

116

118

134

136

145

153

173

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 9

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 10

différences 11

1. INTRODUCTION : LA LINGUISTIQUE ROMANE ET IBERO-ROMANE

0. Le but de ce travail

Traiter de Linguistique Romane en quelques pages est une tâchebien dure, puisqu’il s’agit d’une discipline qui a deux siècles d’histoire.Donc on a dû faire une sélection d’éléments dans le vaste champ decette branche de la Linguistique. On a choisi une série de contenus quipeuvent intéresser un public pas trop familiarisé avec les languesromanes. Alors les éléments que l’on présentera sont le concept deLinguistique Romane avant de commencer plus tard une étude plusdétaillée de la Linguistique Ibéroromane, l’origine du latin et deslangues romanes, la classification des romans et finalement les traits lesplus caractéristiques des propres langues ibéroromanes. Il nous sembleimportant de situer la Linguistique Romane afin d’approfondir dansles langues ibéroromanes, puisque ce contour est tout à fait nécessaire.

1. La Linguistique Romane

La Linguistique Romane (LR) est une discipline créée au 19ème siè-cle par le philologue allemand Frederich Diez qui s’occupe de l’étudedes langues romanes ou néo-latines, qui sont celles qui sont nées à par-tir de la langue latine.

Il n’est pas possible de fixer une date pour établir quand les langueslatines commencent et quand le latin mort comme langue parlée. Ils’agit plutôt d’un continuum évolutif, de telle façon que le champd’étude de la Linguistique Latine et de la Linguistique Romane aientun espace commun d’étude qui atteint une période variable entre le5ème et le 8ème siècles

Donc, dans la LR on analyse les phénomènes évolutifs de tous lesparlers romans, les similitudes et les différences parmi eux, lesinfluences intérieures et extérieures et, finalement, on décrit leurs sys-tèmes phonétiques, morphosyntaxiques et lexicaux, diachroniquementet synchroniquement (voir aussi §3)

Tout au long de cette étude on traitera la question des languesromanes minoritaires par rapport à leur classification –une questionsur laquelle il n’y a pas encore un accord chez les romanistes– et lacaractérisation de leurs parlers, sans oublier l’origine de toutes ces

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 11

12 Introduction à la linguistique ibéro-romane

langues et dialectes. Cependant, on fera plus attention aux langues ibé-roromanes, c’est-à-dire, les langues romanes parlées dans la PéninsuleIbérique.

2. Des termes romane et Romania

C’est assez fréquent de se référer aux langues romanes comme lesromans. Ce vocable est une évolution de l’adverbe latin romanice, quiest lié à latine ; tous les deux signifient « (parler) à la façon latine ».romanice a son origine dans l’adjectif romanus, puisque il se référaità la langue parlée par les romani (les Romains). Déjà à l’époque pos-térieure à la chute de l’Empire Romain, cette dénomination fut utili-sée pour qualifier le mode de parler du peuple, dit romance loqui,moins poli que celui des classes hautes, dit latine loqui.

En outre, romanicus est un terme habituel chez les Romains. Tousles deux vocables, romanicus et romanus cohabitaient en latin, où lepremier était employé pour les objets et le deuxième pour les per-sonnes. Mais c’est pendant le royaume de Charlemagne que les dia-lectes romans avaient subi une forte évolution qui les faisait incompré-hensibles parmi eux. Alors, le terme roman prend la valeur de « langueparlée par le peuple », qui n’est plus le latin parlé par les scolastiques etles scribes.

Par rapport à Romania, aujourd’hui c’est le nom donnée en LRdans les territoires où l’on parle les langues romanes. Ce nom fut réin-troduit au 19 ème siècle, puisqu’il existait déjà au temps des Romains,comme on peut voir dans le toponyme italien Romagna. Evidemment,le nom est formé sur l’adjectif romanus.

Mais roman n’est pas l’unique adjectif employé pour se référer à ceslangues, mais aussi néo-latin, mot crée par le romaniste italienTagliavini.

Par rapport à l’Ibéro-Romania il faut dire qu’il s’agit d’une aireconcrète de la Romania qui comprend la Péninsule Ibérique sauf ledomaine catalan (en ce qui concerne la division de la Romania, voir§10). Cependant, c’est pertinant l’étude du catalan avec les languesibéro-romanes, puisqu’elle s’approche plutôt de cet ensemble que dupropre gallo-roman, tandis que l’autre langue du domaine occitan, lepropre occitan est plus proche du gallo-roman et de l’italo-roman.Étant donné que notre but est de présenter les langues parlées dans laPéninsule Ibérique, il est complètement justifié d’y ajouter le catalan.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 12

Introduction : la linguistique romane et ibéro-romane 13

3. Champs et objets d’étude

Au §1 on a déjà expliqué en quoi consiste la LR. Mais il y faut faireplus de précisions. Si l’on veut essayer de faire une définition de la LR,on pourrait donner celle-ci :

C’est la branche de la Linguistique qui étudie l’origine des languesromanes depuis le latin par rapport aux aspects phoniques, morphosyn-taxiques et lexicaux, ainsi que leur classification, situation géographique,fragmentation dialectale et leur évolution à partir du latin.

Toutefois, l’évolution plus récente des romans est objet d’étude dela linguistique de chaque langue (L. Hispanique, L. Française, L.Italienne, etc.), qui étudieront les variétés modernes de l’espagnol, lefrançais ou l’italien parlées dans d’autres continents. Mais la délimita-tion du champ d’étude de ces disciplines et la LR n’est pas parfaitementfixée, puisqu’un romaniste peut faire des analyses des parlers modernesdialectaux, et un hispaniste peut plonger jusqu’aux premiers temps del’espagnol pour chercher les causes de certains phénomènes actuels. Leschoses deviennent encore plus compliquées quand on établit des par-celles dans la LR, puisque la Linguistique Hispanique n’est pas propre-ment la Linguistique Ibéro-romane. Théoriquement, la première disci-pline a beaucoup de champs en commun avec la deuxième, mais celle-ci dernière possède un champ d’étude plus large, puisqu’elle recouvrela Linguistique Hispanique, la Linguistique Galicienne-Portugaise ettout de même la Linguistique Catalane. Mais en même temps, elle estétroitement liée à la Linguistique Romane générale. En fait, les univer-sités européennes qui possèdent des départements de LinguistiqueIbéro-romane sont peu nombreuses.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 13

14 différences

2. SUR LES ORIGINES DU LATIN ET DES LANGUES ROMANES

4. Les langues indo-européennes. Origines et expansion. Familles linguisti ques indo-européennes

Les langues indo-européennes forment une famille assez large àlaquelle appartiennent presque toutes les langues européennes actuelles(sauf le basque et le groupe finno-ougrien), mais elles ne s’étendentseulement à travers l’Europe, mais aussi par les grandes extensions del’Asie, jusqu’en Inde. Les langues de cette famille sont flexives, selon latypologie de Wilhem von Humboldt et Heymann Steinthal, qui sontdifférentes des langues agglutinantes, comme par exemple l’hébreu etl’arabe, qui sont des langues sémitiques.

L’origine des langues indo-européennes est une question surlaquelle on a beaucoup discuté. Traditionnellement on a situé leur ber-ceau en Inde, mais quelques spécialistes placent leur origine dans d’au-tres aires assez éloignées, comme la Sibérie occidentale. En tout cas,l’arrivée des tribus qui parlaient des langues indo-européennes enEurope eut lieu pendant le deuxième millénaire avant Jésus Christ.Cette famille subit une évolution constante, de telle façon qu’au-jourd’hui on y reconnaît une nombreuse famille de langues, toutesnées d’un tronc commun. La classification la plus habituelle qu’on enfait est celle-ci :

1. Le tocari, éteint, mais qui est connu par des textes antérieurs au 10ème siècle X, découverts au Turkestan chinois.

2. L’indo-iranien : sanscrit, ancien persan, avestique et actuellementhindoustani et bengali (les langues vivantes vont depuis le hindi jusqu’au farsi moderne de l’Iran, en passant par l‘urdu du Pakistan)

3. L’hittite, connu seulement par des textes du deuxième millénaire antérieur à notre ère en Turquie.

4. Le balto-slave, qui comprend deux familles :4.1. Le letton et le lituanien d’un côté, et4.2. Les langues slaves de l’autre, d’où proviennent le russe, bul-

gare, polonais, serbo-croate, tchèque, slovène, slovaque, etc.5. L’illyrien et albanais6. Le germanique, qui s’est divisé en trois groupes :

6.1. Le germanique occidental, d’où sortirent l’allemand, le néerlandais, l’anglais, etc. On y peut tout de même distin-guer deux sous-groupes :

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 14

Sur les origines du latin et des langues romanes 15

6.1.1. Ancien haut-allemand : origine de l’allemand actuel6.1.2. Ancien bas-allemand : origine du néerlandais et l’anglais

6.2. Le germanique septentrional, d’où sortirent les langues scandinaves, dont la plus méridionale est le danois.

6.3. Le germanique oriental, d’où sortit le goth, aujourd’hui éteint.

7. L’hellénique, origine du grec ancien et postérieurement moderne.8. L’italo-celtique

8.1. Le celtique s’étendit en Europe occidentale et seulement comme le breton, le gaélique irlandais et le gaélique écossais sont encore vivantes langues celtes. Pendant les premiers temps du christianisme il existait encore des langues celtes même en Asie Mineure (les galates des lettres de Saint Paul). Celte était aussi le gaulois.

8.2. L’italique, avec l’osque et l’ombrien d’un côté, et le latin de l’autre, d’où sortirent, postérieurement, les langues romanes.

5. Étapes du latin. Expansion géographique de Rome et de sa langue

5.1. Origines et premiers tempsLa zone primitive du latin était la région du Latium, une petite aire

située autour du Mons Albanus, mais même dans cette petite région iln’existait pas une authentique unité linguistique. Ces dialectes furentabsorbés par le latin, mais ils y laissèrent leur trace de substrat, spécia-lement en ce qui concerne le lexique de la campagne. Hors du Latium,dans le district de Falerii, il y existait un autre dialecte latin connucomme phalisque, dont on a conservé assez d’inscriptions.

Les autres langues apparentées avec le latin sont l’osque (parlé aucentre et au sud de l’Italie) et l’ombrien. De ces langues on conserve denombreux témoignages épigraphiques ; toutes les deux furent aussiabsorbées par le latin.

Les langues parlées en Italie en cette époque, avant l’expansion desRomains sont nombreuses. Il en faut mentionner deux, dû à leurinfluence sur le latin primitif : l’étrusque (langue non indo-européenne,au centre de la Péninsule Italienne), le celte (parlé au nord) et le grec(parlé au sud, surtout à l’île de Sicile, et qui est encore parlé en Italie).

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 15

16 Introduction à la linguistique ibéro-romane

5.2. L’expansion du latinLe latin commence donc comme un dialecte local et deviendra la

langue d’un immense empire dont l’histoire de la langue est parallèle àcelle de l’Empire Roman. Après l’absorption des langues et dialectesvoisins, à l’époque du latin archaïque, jusqu’au 3ème siècle a.J.C., Romedomine toute la Péninsule Italique et les grandes îles de laMéditerranée (Corse, Sardaigne et Sicile). Au 2ème siècle on conquiertla plupart de la Péninsule Ibérique, sauf le nord, ainsi que la partieoccidentale des Balkans, la Grèce, une partie du nord de l’Afrique et del’Asie Mineure. Au 1er siècle le pouvoir romain s’étend sur toute laGaule, l’Égypte et les zones plus méridionales des actuelles Suisse etAutriche. Au 1er siècle de notre ère on conquiert la Pannonie, lesrégions les plus occidentales de l’Afrique du Nord, la Bretagne , laThrace et le reste de la Péninsule Ibérique. En ce siècle, on parle déjàdu latin classique comme une langue parfaitement codifiée.

C’est important de remarquer que Rome n’imposa pas sa langue.Les habitants des zones conquises choisirent d’apprendre le latin car ilétait plus utile pour eux. Donc, il y eut une étape de bilinguisme danstous les domaines. En Gaule, le gaulois était encore parlé au 5ème siècle,quand toute la province était presque déjà romanisée. Le besoin d’unelangue commune, la scolarisation et l’emploi administratif du latinfurent des éléments qui favorisèrent la romanisation.

Après le 5ème siècle, beaucoup des provinces tombèrent dans lesmains des barbares et le latin s’est perdu, mais grâce à la romanisationprofonde de certaines zones (à peu près celles qui aujourd’hui compo-sent la Romania), il se conserva, mais dans d’autres, comme la Bretagneou la Germanie, où la présence romane était seulement militaire et cir-conscrite aux villes et cités, le latin disparut. De toutes façons, desrégions fortement romanisées, comme le nord de l’Afrique perdirentaussi le latin après l’arrivée des musulmans. Le cas de la Grèce est assezspécial, puisque le latin ne put jamais substituer le grec comme languede culture, ce fut plutôt le contraire, beaucoup de Romains cultes par-laient le grec.

6. Le latin vulgaire

6.1. Le concept de latin vulgaireLe latin classique était une langue codifiée, normalisée, une koinè

qui n’eut guère de variations pendant des siècles. Mais la réalité de lalangue parlée était bien différente, les gens s’exprimaient en une langue

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 16

Sur les origines du latin et des langues romanes 17

assez plus libre, qui évoluait spontanément et était légèrement diffé-rente selon les diverses régions et les classes sociales. Cette variante a étéappelée latin vulgaire, terme créé par Hugo Schuchardt dans sonouvrage Der Vokalismus der Vulgärlateins (Leipzig, 1866).

Charles Du Fresne, sieur de Canonge, avait déjà publié en 1678 sonmonumental Glossarium mediae et infimae latinitatis, où il recueillitune grande quantité de mots et d’expressions latines tardives, incon-nues en latin classique. La récolte d’ « erreurs » dans les anciens textesépigraphiques au long du 19ème siècle fit penser aux studieux que sousla langue fixée il y avait une autre qui reflétait la véritable langue par-lée. Ce latin vulgaire était le vulgaris sermo auquel se référait Cicéron,quoique sa définition exacte a été un motif de fortes discussions. Onpeut prendre la définition qu’en donne Joseph Herman :

Le latin vulgaire (est) la languée parlée par les couches sociales peu ourien influencées par l’enseignement scolaire et par les modèles littéraires.

Ce même auteur y ajoute trois éléments qui complètent la défini-tion antérieure :

1. depuis le premier moment qu’il existe une langue écrite, il existe aussi une langue parlée (dont les registres les plus anciens sont ceux de Pompée).

2. on ne peut pas proprement parler de textes en latin vulgaire, mais des textes plus ou moins influencés par la langue orale.

3. le latin vulgaire subit une évolution continuée au long de toute son histoire, avec des variations diastratiques et diatopiques.

Le latin vulgaire est, donc, le point de commencement des langueset des dialectes romans, soumis à des influences très diverses, parmi les-quelles il faut remarquer celles des langues des territoires romanisés,qui commencèrent à agir comme des substrats. C’est tout à fait impos-sible de partir du latin classique afin de reconstruire l’histoire desromans, mais c’est le latin vulgaire qui sert au romaniste à l’heure desuivre les pas de l’évolution des langues néo-latines.

6.2. Les sources pour l’étude du latin vulgaireQuand on étudie le latin vulgaire, les sources utilisées sont de deux

types : les directes et les indirectes.

Parmi les sources directes on trouve :

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 17

18 Introduction à la linguistique ibéro-romane

• les inscriptions, qui sont souvent parsemées de formes de lalangue orale, comme on a déjà dit, référées aux épitaphes et lestextes votifs par toute l’aire de l’Empire Romain ;

• les traités techniques d’agriculture, vétérinaire, médicine, etc.,qui sont rédigés par des artisans et des gens des classes inférie–ces manuels étaient souvent traduits du grec– ;

• les textes religieux chrétiens qui circulaient parmi les commu-nautés les plus humbles –mais on ne peut pas oublier que lesPères de l‘Église utilisaient un latin très correcte– ;

• finalement, il y a des modèles de formes vulgaire chez Cicéron et d’autres auteurs dans leurs lettres privées, ou chez Platon, dansson ouvrage Satiricon.

Parmi les sources indirectes on trouve : • Le célèbre Appendix Probi, du grammairien Probus, du 4ème siè-

cle, où il marque une longue série d’erreurs du langage parlé àcôté des formes correctes en latin classique ;

• Les commentaires d’autres grammairiens de la même époque qui essaient de corriger des déviations du standard classique, comme Sévère ;

• Finalement, les reconstructions faites à partir des propres langues romanes.

6.3. Les variétés du latin vulgaireOn y distingue les variétés diastratiques et les diatopiques. Les

variétés diastratiques sont celles qui se réfèrent aux différences qui setrouvent dans toutes les langues parmi la façon de parler des diversescouches sociales. D’habitude les classes élevées ont un langage plus soi-gné et prochain de la langue standard, tandis que les classes basses ensont plus éloignées, leur langage étant assez plus libre. Ainsi, chez lesRomans, la langue parlée par les militaires était assez différente de celledes communautés chrétiennes. On y trouve souvent des argots propres,inconnues par le reste des groupes sociaux.

Les variétés diatopiques se réfèrent aux différences parmi lesrégions qui faisaient partie de l’Empire Roman. On pouvait apprécierdes petites différences entre le latin des Gaulois et celui des Italiens oudes Ibériens. Toutefois, tandis que l’Empire fut une unité politique, ladispersion dialectale ne fut jamais importante, de telle façon que lacompréhension parmi les citoyens de toutes les régions de l’Empire futtoujours possible.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 18

Sur les origines du latin et des langues romanes 19

7. Le concept de strate : substrat, superstrat et adstrat

On a déjà mentionné l’absorption des langues vernaculaires par le latinau long de la romanisation. Ces langues ont partagé une période de bilin-guisme avec le latin avant de disparaître et puis elles ont laissé certaineshabitudes linguistiques chez leurs anciens locuteurs qui ont eu uneinfluence sur le latin. La présence latente de ces langues est le substrat etsa trace y reste, de façon qu’on a considéré les substrats l’une des causes dela fragmentation du latin après la chute de l’Empire Roman. Le substratfournit d’abord des habitudes articulatoires (par exemple, les hispaniquesétaient incapables de faire la différence entre BIBERE et VIVERE), et puis surle lexique (il y a des termes pré-romains dans tous les romans), sans oublierque cette influence peut atteindre les structures morpho-syntaxiques.

C’est tout à fait différent dans le cas des langues des envahisseursqui ne s’imposent pas chez le peuple, mais qui laissent aussi leur trace.Dans ce cas, on parle des superstrats, comme il arriva à la PéninsuleIbérique avec l’arabe ou en France avec le franc, mais ces langues étran-gères ne se conservent plus dans ces territoires.

Finalement, quand deux langues se mettent en contact et lesinfluences mutuelles sont constantes, on parle d’adstrat, comme ilarriva avec le latin et le grec, où le premier prit du deuxième unegrande quantité de vocabulaire principalement du domaine de la pen-sée. Les langues adstratiques ne partagent pas le même territoire.

8. Les différents substrats qui agissent dans la Romania

8.1. Sur le concept de substratL’un des éléments principaux qui sont objet d’étude de la LR sont

les strates. Pour cela il faut avoir une large connaissance de ces languesprimitives des différents domaines de la Romania. Ce n’est pas facile deles détecter dû à la grande évolution qu’ont souffert les éléments subs-tratiques au cours de tant de siècles, ce qui provoque que souvent ilssoient difficiles d’être identifiés. Ce n’est pas toujours possible d’arriverà la langue substratique, mais on peut souvent réaliser sa reconstruction.

Parfois il arrive qu’une langue pré-indo-européenne –comme l’ibé-rien au sud de la France– soit remplacée par une autre indo-euro-péenne –comme le gaulois–, qui plus tard a été également remplacé parle latin. Donc la première est le substrat de la deuxième, et la deuxièmeest substrat de la troisième. Le rapport entre la première et la troisièmeest de sub-substrat.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 19

20 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Il est très compliqué de travailler avec des telles langues, car ellessont très peu connues. Les restes qu’il y a sont d’habitude des inscrip-tions épigraphiques, des matériaux onomastiques, des éléments topo-nymiques et des vestiges lexicaux. C’est aussi très difficile de savoir sile substrat était homogène ou hétérogène.

Pour exprimer un grand nombre de changements en latin on a sou-vent utilisé les substrats, mais il faut appliquer ces théories avec beau-coup de prudence, puisque seulement une certaine quantité de phéno-mènes évolutifs peut être justifiée grâce aux substrats.

8.2. Les principaux substrats de la RomaniaVoici une liste des langues substratiques principales qui agirent

dans la Romania avec les phénomènes qui y sont liés :

1. L’osque-ombrien sert pour exprimer la conversion de /nd/ et/mb/ en /nn/ et /mm/ au centre et au sud de l’Italie, mais il arriveaussi jusqu’au catalan et aragonais, gascon, wallon et picard ettout de même en sarde pour /nd/ > /nn/ et en espagnol pour/mb/ > /mm/ > /m/. Dans toutes ces zones hors de l’Italie il estimpossible de l’exprimer grâce à ce substrat, sauf pour laPéninsule Ibérique orientale (entre Huesca et Lleida), où l’on atémoigné la présence de colons osques.

2. L’étrusque a été considéré l’origine du phénomène toscan de lagorgia toscana, c’est-à-dire, l’aspiration de /p/, /t/, /k/ en [φ], [θ],[x]. G. Rohlfs se montre sceptique devant cette possibilité.

3. Le ligure est reconnu au nord de l’Italie (depuis le Piémont jusqu’enLombardie, arrivant même à des zones orientales du domaine occi-tan. On lui attribue la chute de /l/ intervocalique, mais cela arriveaussi en quelques dialectes vénitiens et en galicien-portugais.

4. Le basque-ibérien1 est propre de la Péninsule Ibérique. Aubasque on attribue l’aspiration de /f/ > /h/ initial en castillan,

1. La question de savoir si le basque et l’ibérien sont un ou deux substrats diffé-rents n’a pas été résolue. À mon avis, il y a de puissantes raisons pour considérer queces deux substrats ont été en contacte et que beaucoup d’éléments ibériens sont expli-cables grâce au basque. Bien sûr, il s’agit d’une question linguistique, pas du tout eth-nique.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 20

Sur les origines du latin et des langues romanes 21

gascon et léonais oriental, mais ce phénomène existe aussi envénitien et en sarde nuorais, et la prononciation forte de /r/ audébut du mot, mais cela aussi existe en sarde campidanais et enoccitan. Le basque perd /n/ intervocalique, comme le galicien-portugais et le gascon, mais il y a aussi d’autres aires de laRomania où cette chute a lieu aussi.

5. Le celte a été considéré le substrat le plus important de laRomania. Son influence se trouve par toute la Gaule et le nordde l’Italie, ainsi que le nord et l’ouest de la Péninsule Ibérique.Pas tous les studieux acceptent que son influence fût aussigrande, puisque on a pensé que l’apparition de la voyelle /ü/ étaitdue à son influence, tout de même la sonorisation des consonnesocclusives sourdes ou la vocalisation des groupes consonantiquesdu type /kt/. En vérité, tous ces phénomènes existent dans desaires où la présence des celtes n’a jamais existé. Le son /ü/ est faci-lement explicable grâce à une réadaptation du système vocaliqueà l’intérieur de quelques langues.

Il faut tenir compte que dans la Romania on parle encore quelqueslangues non romanes, comme le basque (pré-indo-européen), l’alba-nais et le grec dans quelques points de l’Italie méridionale et centrale,le breton en France (mais il y fut introduit au 5ème siècle, dû à l’établis-sement des émigrés celtes qui échappaient de la Grande Bretagne aprèsl’invasion anglo-saxonne).

9. Les principaux superstrats de la Romania

Les strates principales de la Romania sont trois : le germanique, leslave et l’arabe. Le premier est le plus étendu, puisque il atteint la majo-rité de la Romania, tandis que les deux autres ont une localisation plusconcrète : l’arabe dans la Péninsule Ibérique et le slave dans lesBalkans.

9.1. Le superstrat germaniqueLes peuples germaniques envahirent l’Empire Romain dès le 3ème

siècle par le nord et l’est. Parmi ces peuples les plus importants furentles Goths, les Lombards et les Francs, qui entrèrent en Espagne, Italieet France respectivement. Ces invasions, prolongées pendant trois siè-cles, annihilèrent l’Empire Romain.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 21

22 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Sauf en France, l’influence des langues germaniques sur les parlersromans est réduite à des emprunts lexicaux. C’est intéressant de trou-ver des coïncidences entre les frontières établies par quelques-uns deces peuples et la création des différents domaines linguistiques enFrance. Ainsi, le franco-provençal occupe le même territoire que l’an-cien royaume burgonde, bien que l’influence de ce peuple sur la languen’est que lexicale.

Malgré le fort contingent de tribus germaniques qui détruisirentl’Empire Romain, leurs langues n’eurent pas la force de fragmenter lelatin en dialectes. Il semble plus certain que les différences dialectalescommencent dans la période impériale, tout en se consolidant pendantles invasions germaniques grâce à la désintégration politique. En cesens, c’est intéressant de voir les limites entre le franco-provençal et legallo-italique sur le côté oriental des Alpes.

C’est évident que le français est la langue où les influences germa-niques sont le plus remarquables.

9.2. Le superstrat arabeLe superstrat arabe se perçoit principalement à la Péninsule

Ibérique et en Sicile. En Espagne la présence des arabes s’étendit dès le8ème jusqu’au 15ème siècles. Mais comme il arrivait avec les langues ger-maniques, l’influence principale de l’arabe sur les romans ibériquesaffecta le lexique et la phraséologie. Mais il faut faire attention a l’ori-gine des arabismes espagnols et portugais, puisqu’ils viennent presquetous de l’arabe dialectal ibérique, l’hispano-arabe, un dialecte assez pro-chain des parlers nord-africains contemporains. C’est ainsi que l’onexplique les phénomènes phonétiques qu’on y trouve. Alors, au lieu duclassique In šâ’ Allâh (ã[ Ç„ ²É), l’espagnol ojalá et le galicien et portu-gais oxalá viennent du dialectal ušâ’ Allâh.

9.3. Le superstrat slaveLe roumain, isolé depuis très tôt du reste de la Romania, ne subit

ni l’influence germanique ni celle de l’arabe, mais celle des peuplesslaves qui occupèrent les Balkans dès le 6ème siècle, quoique on y trouvedes arabismes aussi, mais ceux-ci sont entrés à travers le turc enépoques assez tardives.

Le superstrat slave fut bien fort sur le roumain et il se perçoit dansle lexique et la phonologie de cette langue romane de l’Orient, maisson influence arrive même à la morphologie, où un grand nombre depréfixes et de suffixes continuent à être employés en roumain moderne.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 22

Sur les origines du latin et des langues romanes 23

9.4 Le superstrat culturel latinIl faut tenir compte du superstrat culturel latin sur tous les romans.

Aux premiers temps des romans, c’était l’Église qui fournit de vocabu-laire culte latin aux romans (sauf en roumain2). Mais cette influence acontinué sans cesse jusqu’au présent, spécialement dans le champscientifique. Ces sont les mots savants, légèrement adaptés aux traitsphonologiques de chaque langue romane. En quelques cas, le mot pri-mitif et le mot savant, tous les deux avec la même origine latine, coha-bitent en roman ; c’est le cas de FRAGILE qui présente en français laforme commune frêle et la savante fragile, ou en espagnol la forme pri-mitive colgar et la savante colocar, du latin collocare.

2. Mais cette situation changea à partir du 19ème siècle, quand l’influence françai-se sur le roumain introduit un grand nombre de formes cultes latines, qui furent adap-tées aux habitudes articulatoires roumaines.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 23

24 Introduction à la linguistique ibéro-romane

3. LA ROMANIA. LE PROBLEME DE LA CLASSIFICATION DES LANGUES ROMANES

10. La Romania occidentale et la Romania orientale. La classification des romans

L’un des plus grands romanistes, Meyer Lübke, fut le premier qui pro-posa la division de la Romania en deux grands blocs, la Romania occiden-tale et la Romania Orientale. Cette distribution est communément accep-tée chez les romanistes et chacune d’elles comprend les aires suivantes :

• La Romania occidentale s’étend par la Péninsule Ibérique, laFrance, les zones francophones de la Suisse et la Belgique, le sudde la Suisse (zone du rhéto-roman) et le nord de l’Italie jusqu’àla ligne Rimini-La Spezia, sauf l’aire du vénitien.

• La Romania orientale comprend le reste de l’Italie, y comprisel’aire du vénitien, sauf le sarde, et puis les aires romanes desBalkans.

• La Sardaigne est considérée une zone indépendante, qui partageassez de traits communs avec les autres deux aires antérieures,l’unique vestige de la Romanité africaine. Cependant, comme onverra au long de cette étude, le sarde partage beaucoup d’élé-ments communs avec l’Ibéro-Romania.

Les éléments qui ont servi de base pour différencier les deuxgrandes régions de la Sardaigne sont ceux-ci :

a. Sonorisation ou conservation du caractère sourd des occlusives/p/, /t/, /k/ : elles deviennent sonores dans la Romania occiden-tale, sauf en aragonais central et une partie du gascon. En romanoriental elles restent sourdes, sauf en vénitien. En sarde, elles sontdevenues sonores sauf dans le dialecte central (nuorais).

b. Conservation ou perte du –s final : en roman occidental, cetteconsonne s’est conservée, quoique dans les dialectes d’oïl3,

3. On peut encore l’entendre dans les cas de liaison.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 24

La Romania : le problème de la classification des langues romanes 25

quelques-uns d’oc et la plupart du gallo-italien, elle est finale-ment disparue. En roman oriental, cette consonne est disparuetrès tôt. En sarde, le –s finale se conserve dans tous les dialectes.

c. Evolution des sibilantes : elles sont beaucoup plus développéesdans la Romania occidentale que dans la Romania orientale, spé-cialement en ce qui concerne le traitement de <CEI> ; danspresque toute la Romania occidentale on est arrivé au résultat /s/,pendant que dans la Romania orientale on conserve encore lestade archaïsant /tS/, sauf en vénitien. En sarde la situation estdifférente d’après les dialectes : le logudorien et le nuorais sontencore plus conservateurs que le roman oriental (vgr. chelu,ánghelu, ghéneru, fagher [< FACERE], bighinu [< vicinu]), cepen-dant, le sarde campidinien, celui du sud, s’approche du romanoriental : celu, angelu, géneru, fa(gh)er, bixinu /bi´Zinu/.

Mais à partir de cette grande division en deux grands blocs, le sardeà part, les choses sont assez bien compliqués chez les romanistes,puisqu’il y a presque autant de classifications des parlers romans quedes linguistes.

Notre propre classification des parlers romains suit en grande par-tie celle de Pier Bec (1986), mais on a développé surtout ce quiconcerne les parlers de la Péninsule Ibérique :

1. Ibéro-roman1.1. Galicien-portugais

1.1.1. Galicien1.1.2. Portugais

1.1.2.1. Lusitain1.1.2.2. Brésilien1.1.2.3. Mozambicain1.1.2.4. Angolais1.1.2.5. Asiatique1.1.2.6. Créoles de base portugaise

1.2. Asturien-léonais1.2.1. Asturien1.2.2. Léonais1.2.3. Sanabrais1.2.4. Mirandais (parlé au Portugal)

1.3. Castillan ou espagnol1.3.1. Castillan central-septentrional

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 25

26 Introduction à la linguistique ibéro-romane

1.3.2. Andalous1.3.3. Canarien1.3.4. Mexicain1.3.5. Méso-américain1.3.6. Caribéen1.3.7. Espagnol des Andes1.3.8. Argentin1.3.9. Chilien1.3.10. Judaïque-espagnol (ladino)1.3.11. Créoles de base espagnole des Antilles

1.4. Aragonais1.5. Dialectes mozarabes (disparus)

2. Occitano-roman :2.1. Catalan

2.1.1. Occidental2.1.2. Oriental

2.2. Occitan2.2.1. Provençal2.2.2. Languedocien 2.2.3. Auvergnais2.2.4. Limosin2.2.5. Gascon2.2.6. Vivare-alpin2.2.7. Judaïque-provençal (Shuadit)

3. Gallo-roman3.1. Langues d’oïl

3.1.1. Français3.1.2. Wallon3.1.3. Picard3.1.4. Normand3.1.5. Gallo3.1.6. Créoles de base française aux Antilles et Guyane

3.2. Franco-provençal4. Gallo-italique

4.1.1. Piémontais4.1.2. Lombard4.1.3. Ligure4.1.4. Emilien

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 26

La Romania : le problème de la classification des langues romanes 27

5. Rhéto-roman5.1. Groupe occidental : grison

5.1.1. Surselvain5.1.2. Grison central5.1.3. Engadin

5.2. Groupe central : ladin 5.3. Groupe oriental : frioulan

6. Sarde 6.1. Gallurais 6.2. Logudorais 6.3. Campidanais

7. Italo-roman 7.1. Dialectes septentrionaux

7.1.1. Vénitien 7.1.2. Vicentin 7.1.3. Trentin 7.1.4. Belunais 7.1.5. Triestin

7.2. Dialectes centraux 7.2.1. Florentin (base de l’italien standard) 7.2.2. Toscan 7.2.3. Siénnais 7.2.4. Aretin 7.2.5. Corse 7.2.6. Gallurais (en Sardaigne)

7.3. Dialectes meridionaux 7.3.1. Dialecte de Les Marques et romanesque 7.3.2. Dialectes des Abruzzi 7.3.3. Dialectos du nord d’Apulie, Campania et Basilicata 7.3.4. Salentin 7.3.5. Calabrais 7.3.6. Sicilien

8. Dalmato-roman 8.1. Istriote (aussi considéré comme une partie du daco-romain) 8.2. Vegliote (disparu en 1898).

9. Daco-roman 9.1. Megleno-roumain 9.2. Macédo-roumain 9.3. Daco-roumain (roumain littéraire)

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 27

28 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Cette carte situe les langues romanes en Europe : (Courtoisie de Francesc G. Planas)

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 28

différences 29

4. LE DOMAINE GALICIEN-PORTUGAIS

11. Galicien-portugais

Il s’agit du groupe de langues les plus occidentales de l’ibéro-roman,qui comprend surtout la Galice et le Portugal. Le domaine est composépar deux co-dialectes, tenus par langues proprement, le galicien(galego) et le portugais (português), une seule langue jusqu’au MoyenÂge (13ème siècle), connue comme galicien-portugais. Cette languemédiévale eut en ce temps-là une vaste et riche littérature chez les trou-badours.

Aujourd’hui, le galicien et le portugais sont considérés deux languesdifférentes, mais il s’agit probablement d’une question plutôt poli-tique. Nous les étudierons séparément.

12. Le portugais

12.1. Aire géographiqueLe portugais est parlé au Portugal, ainsi qu’à quelques villages espa-

gnols de la frontière hispano-portugaise, tels que Olivenza (Olivença)en Badajoz, Herrera de Alcántara et Cedillo (Ferreira de Alcântara etCedilho) en Cáceres y Alamedilla en Salamanque. Il y a trois villagesdans la province espagnole de Cáceres, Valverde del Fresno (Valverdedo Fresno), Eljas (As Ellas) y San Martín de Trevejo (San Martín deTrevello), dont le parler est sans doute galicien-portugais, mais on dis-cute s’il s’agit d’un dialecte portugais, galicien ou ni l’un ni l’autre.

Hors de l’Europe, le portugais est parlé au Brésil, en Angola, auMozambique et dans quelques anciennes colonies portugaises en Asie :Macao et Timor Oriental. Il y a aussi des créoles de base portugaiseauxquels on se référera après.

De l’autre côte, sur le sol portugais il y a encore des dialectes astu-rien-léonais à la Terra de Miranda, au nord-est du pays, ainsi qu’unparler mixte portugais-espagnol au sud-est, au village de Barrancos,tout prochain de la frontière espagnole.

12.2. Résumé historiqueLe portugais fut né comme langue nationale à partir du 15ème siècle,

où le dialecte primitif galicien-portugais, commun aux deux côtés dufleuve Minho subit les influences des dialectes mozarabes du sud, qui

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 29

30 Introduction à la linguistique ibéro-romane

agissent comme des substrats, tout en s’éloignant de plus en plus dugalicien, lequel suit sa propre évolution sous l’influence de l’espagnol,selon l’expansion du royaume portugais continue vers le sud. La pre-mière capitale du royaume fut Coimbra, mais après la conquête deLisbonne, les éléments centre-méridionaux devinrent ceux qui créèrentle portugais actuel. À partir du 15ème siècle, quand le Portugal était déjàun état unitaire, l’épopée maritime portugaise commence, par la quelleles navigants lusitains arrivent aux côtes de l’Afrique et de l’Asie. C’estalors que des voix africaines entrent en portugais, comme banana,cachaça, cachimbo, candonga, macaco, mandioca, quindim, quitanda,sanzala, etc. et aussi d’autres prises surtout de l’Inde : bengala, biombo,bule, canja, caril, chá, chávena (dérivée de l’antérieure), lacre, leque,madarim, pagode, pária, paxá, pires, tufão, xaile, etc. Au 16ème sièclecommence la conquête du Brésil. Un grand nombre de voix deslangues indigènes américaines passent aussi au portugais : amendoim,ananás, carioca, jacaré, jibóia, etc. Ce sont des voix spécialement prisesdu tupi, la langue majoritaire. Ce même siècle est l’époque dorée de lalittérature portugaise, où se trouve le plus grand écrivain classique enportugais, Luis de Camões, auteur de l’épopée nationale portugaise, OsLusíadas. L’influence de l’espagnol est remarquable à partir de 1580,quand la couronne portugaise s’unifie avec l’espagnole ; quelques-unsdes écrivains les plus importants employèrent aussi la langue deMadrid sur leurs écrits. Ainsi on trouve des emprunts comme repolho(mais en galicien repolo), castelhano (mais en galicien castelán/castelao),cabalheiro (doublet avec la forme patrimoniale cavaleiro, avec des signi-fications différentes), etc. Après l’indépendance du Portugal en 1648,l’influence italienne devient évidente : arpejo, soneto, bússola, mais c’estle latin qui y laisse plus de mots ; ce sont des mots savants qui se pro-pagent vite : adornar, ameno, apto, áureo, austero, etc.

Le système des sibilantes subit un procès de simplification au cen-tre et au nord du Portugal, tout en se simplifiant pendant cette époque.Seulement le nord conservateur a maintenu jusqu’à aujourd’hui le sys-tème le plus archaïsant : le portugais primitif possédait trois pairs desibilantes, mais elles se sont simplifiés en deux ; en même temps, legalicien a subi son propre procès, où les sonores sont tout à fait dispa-rues :

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 30

GALICIEN PORTUGAIS DU PORTUGAIS GALICIEN

PORTUGAIS NORD ACTUEL STANDARD

/s/ /s/ /s//s//ts/ /s™/ /θ/

/z/ /z/ /s//z//dz/ /z™/ /ş/ > /θ/

/S/ /S/ /S/ /S//Z/ /Z/ /Z/

Le domaine galicien-portugais 31

Le lexique portugais suivit à s’enrichir sans cesse pendant le 18ème etle 19ème siècles, spécialement avec des emprunts du français : alarme,atelier, blindar, blusa, boné, camuflagem, chefe, chofer, duche, gafe, gara-gem, guiché, matinê, omelete, restaurante, ruge, sutiã (o soutien), toalete,vitrina, etc. Souvent il s’agit de décalques comme pequeno almoço(=petit déjeuner). Au 20ème siècle l’influence principale, comme il arrivaà toutes les langues romanes, est celle de l’anglais : bar, bife, clube, com-putador, futebol, lanche, livre-serviço, râguebi, sanduíche (o sande), etc.

D’un point de vue historique, le portugais (et aussi le galicien dû àleur origine commune) se caractérise par la chute de /n/ et /l/ intervo-caliques : lua, chão, pau, ceu (de luna, planu, palu et caelu respecti-vement) ; la palatalisation des groupes initiaux avec latérale : chave,chama, chover (de clave, flamma et plovere respectivement). Il estconservateur par rapport à la conservation des diphtongues décrois-sants : /ay/ > /ey/, /aw/ > /ow/, comme en carreira (< *carraira < car-raria) et outro (< *autru < alteru), encore vivants en galicien, maisqui se sont simplifiés en portugais brésilien et dans une bonne partiedu portugais européen : /ey/ > /e/ et /ow/ > /o/, cependant, en portu-gais de Lisbonne la prononciation standard du deuxième diphtongueest /αy/, différente de /ay/ qui se trouve, par exemple, en caixa.

12.3. Traits linguistiquesLe système vocalique du portugais actuel possède huit voyelles

toniques (le galicien n’en possède que sept) : /α/, /a/, /ε/, /e/, /i/, //,/o/, /u/. Toutes ces voyelles peuvent être nasales ou orales, mais la nasa-lité portugaise n’est pas aussi marquée que celle du français. Le portu-gais brésilien possède un système de voyelles atones bien plus stable

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 31

32 Introduction à la linguistique ibéro-romane

que celui du portugais européen. On y distingue cinq voyelles, quanden portugais européen ce ne sont que quatre :

Brésil [a] /´/ /i/ /o/ /u/

Portugal [å] /´/ /i/ /u/

Et par rapport aux voyelles finales, les choses sont aussi différentes :

Brésil [a] /i/ /u/

Portugal [å] /´/ /i/ /u/

En portugais brésilien /j/, /e/ et /i/ après /d/ e /t/ palatalisent cesconsonnes : grande [´grãdZi], até [a´tSε]. En beaucoup de dialectes bré-siliens le /s/ implosif ne se prononce pas, sauf dans l’article : os bonshomens [oz´bõ ´çmes]. Au Nord-Est du pays, /~/ est devenu un simpleson nasal : caminho [ka´mi‚u].

Par rapport aux phénomènes morphosyntaxiques, il faut signaler latendance à l’enclise des pronoms clitiques, un trait vraiment archaï-sant, mais seulement au Portugal, puisque au Brésil l’enclise n’existeplus : fez-me um presente (Portugal) : Me fez um presente (Brésil). D’ungrand intérêt est l’infinitif personnel du galicien et du portugais, lequelpermet l’emploi de l’infinitif dans beaucoup de cas où les autreslangues utiliseraient une clause introduite par que : Convém virmos (=Ilfaut que nous venions). Finalement, l’utilisation de formes composéespour le passé est assez rare en portugais ; en tout cas, le verbe ter a unemploi semblant à avoir en français.

Les dialectes portugais européens les plus importants sont : le min-hoto, le trasmontain (tous les deux au Nord) le beirão (au Centre),l’alentejain (à l’Est), l’algarvien (au Sud). Cependant, les différencesdialectales sont très petites ; les parlers les plus conservateurs par rap-port à la phonétique et au lexique sont ceux du Nord du pays. AuBrésil on y distingue le Nord, le Nord-Est, l’Est, le Sud-Est, le Sud etle Centre. Le dialecte le plus prestigieux est celui du Sud-Est, où setrouvent les grandes villes de Rio de Janeiro et São Paulo.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 32

Le domaine galicien-portugais 33

13. Le galicien

13.1. Aire géographiqueLe galicien fait partie du tronc galicien-portugais comme on a déjà

vu. Son statu quo comme langue est assez récent, et même aujourd’huicontinue le débat sur la question d’une seule langue galicienne-portu-gaise ou bien le galicien et le portugais comme deux langues indépen-dantes appartenant à un même diasystème. En fait, on étudiera ici legalicien comme une langue qui possède son propre standard officieldifférent du portugais, mais sans oublier le fort lien qui existe entre cesdeux langues, tout à fait compréhensibles mutuellement.

Le galicien est parlé dans la région espagnole de la Galice et puis dansles régions voisines de la Terra Eo-Navia (Asturies), Baixo Bierzo et AsPortelas (Castille), ainsi que l’aire de la Serra de Xalma (Extremadura),mais il n’est pas certain que le parler de cette dernière aire ne soit pas legalicien, mai, peut-être, tout simplement galicien-portugais4.

13.2. Principales différences entre le galicien et le portugaisTout d’abord surgit la question des principales différences entre le

portugais et le galicien. On a déjà vu que le traitement des consonnessibilantes est l’une des questions qui sépare ces deux langues. D’unefaçon brève, voici les éléments différents :

1 Domaine phonétiquea. le galicien conserve un vocalisme atone assez plus stable que celui

du portugais, plus prochain du portugais brésilien.b. les voyelles tonique sont sept en galicien et non pas huit comme

en portugais européen, puisque /α/ et /a/ ne sont que /a/ en gali-cien.

c. les sibilantes sonores (voir le point antérieur) se conservent enportugais, mais pas en galicien.

d. le galicien conserve un système plus archaïque de terminaisonfinales nasales, toutes égalées en portugais : gl. : ocasión ~ pt. oca-sião ; gl. pan ~ pt. : pão ; gl. irmán(standard, dialectal irmao) ~pt. irmão.

e. les voyelles nasales ne se conservent plus en galicien, mais ellessont toutes vivantes encore en portugais : gl. cans ~ pt. cães.

4. Cette petite zone très éloigné de la Galice fut repeuplé par des colons galiciensau 13ème siècle. En général, il conserve de grands archaïsmes.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 33

34 Introduction à la linguistique ibéro-romane

f. le galicien ne distingue point entre /b/ et /v/, elles sont toutes ledeux /b/, mais le portugais standard en fait la différence parfai-tement (cependant, le portugais du nord a le même traitementdu galicien).

g. l’ancien son /tS/ se conserve encore en galicien (et en portugaisdu nord), mais pas en portugais, où il est devenu /S/.

2. Domaine morphosyntaxiquea. l’article indéfini féminin présente une forme unha /´uNa/ en gali-

cien, mais il est uma en portugais.b. le galicien fait la différence entre les clitiques d’accusatif et de

datif de la deuxième personne : te (acc.) et che (dat.), tandis quele portugais n’en connaît qu’un seul : te.

c. le galicien a perdu le futur de subjonctif dans le langage parlé,quoique il se trouve encore dans la littérature. Le portugais leconserve tout vivant.

d. la tmèse, c’est-à-dire, l’insertion d’un clitique entre le verbe etl’auxiliaire, ne s’utilise plus en galicien, mais elle continue enportugais. Au lieu de cela, le galicien connaît le futur périphras-tique : gl. heite ver (=hei-te ver) ~ pt. ver-te-ei.

e. les terminaisons verbales présentent souvent des différences.Voici quelques-unes : gl. falades ~ pt. falais (vous parlez, maisdialectal en portugais); gl. son ~ pt. (je suis), gl. dixen ~ pt. disse(j’ai dit), etc.

Il faudrait aussi mentionner les différences lexicales, mais ce seraittrop long. Il suffit de dire que le galicien est plus conservateur dans cetaspect, et que la présence logique d’espagnolismes est immense. Celaest plus notoire dans le lexique quotidien, même en galicien standard,car les termes empruntés de l’espagnol séparent fortement le galiciendu portugais.

13.2. Résumé historique L’histoire du galicien après l’indépendance du Portugal est celle

d’une langue minorée. Après une culture littéraire des plus importantesde l’Europe médiévale, le galicien devint une langue parlée, puisquel’unique langue officielle du pays à partir du 15ème siècle fut le castillan.Pendant tout ce temps il n’eut guère de manifestations écrites en gali-cien. Cette situation arriva jusqu’à la moitié du 19ème siècle, quandgrâce au Romantisme l’intérêt pour la langue et la culture des peupleseuropéens favorisa l’éveil des langues minorées de toute l’Europe. Un

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 34

Le domaine galicien-portugais 35

siècle avant, pendant l’Illustration, un groupe réduit d’intellectuelscommencèrent des études sur l’histoire et l’ethnologie galiciennes, quicomprenaient les premières approches de la langue galicienne et servi-rent comme point de départ. Ces précédents permirent que le galicienrécupérât son statut de langue écrite de nouveau, après quatre sièclesde silence. C’est maintenant quand cette langue commence saRenaissance littéraire (appelée Rexurdimento en galicien) qui continuejusqu’au présent. Pendant presque deux siècles le galicien a cherché sonlieu dans la société galicienne. La question du standard a été dure et ona fait beaucoup d’essais afin d’établir une langue littéraire unifiée, maisce ne fut qu’en 1982 que le procès eut finalement lieu. Le manque d’unstandard parfaitement établi n’empêcha pas l’existence de cette littéra-ture puissante.

L’un des problèmes les plus importants était –et c’est encore– lafixation d’une langue propre d’influences castillanes. Bien sûr ce n’estpas une tâche facile, et la trace de l’espagnol, après quatre siècles d’of-ficialité, n’est pas tout à fait facile à effacer. En fait, on ne peut pasoublier que l’un des facteurs qui ont favorisé que le galicien et le por-tugais se soient éloignes au long de cinq siècles est l’importante castil-lanisation soufferte par le galicien (mais évidemment ce n’est pasl’unique facteur).

Pendant quelques vingt-cinq ans, entre 1920 et 1936 à peu près,une puissante génération d’intellectuels galiciens fixa le chemin à sui-vre par rapport à la littérature et à la langue galiciennes, mais malheu-reusement l’arrivée de la Guerre Civile Espagnole (1936-1939) arrêtala plupart de ces projets ; après le conflit, la plupart de ces intellectuelsse sont exilés en Argentine ou au Cuba, où ils ont suivi une littératured’exil.

L’arrivée de la démocratie en Espagne (1975) permit que la languepouvait acquérir un nouveau statut. Le galicien est devenu co-officielavec l’espagnol dès 1980 en Galice, mais la situation du galicien esttoujours critique. Malgré sa présence aux médias et dans l’enseigne-ment primaire et secondaire, le galicien perd des locuteurs sans cesse.Les générations les plus jeunes ne le parlent plus et dans les grandesvilles (sauf à la capitale de la Galice, Santiago de Compostelle) la pré-sence du galicien est presque inexistante. Paradoxalement, la littératuregalicienne dès 1975 vit ce qu’on a appelé sa deuxième Renaissance.

Il y a quelques média en galicien. D’abord une station de télévisionpublique, la Télévision de la Galice, qui émet toujours en galicien. Il ya aussi des stations de radio, publiques et privées, qui émettent totale-ment ou partiellement en galicien. Il y a un journal en galicien, O

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 35

36 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Correo Galego, et un hebdomadaire, A Nosa Terra. Le reste des journauxsont écrits en espagnol, quoique on y trouve souvent des articles engalicien. Les maisons éditrices galiciennes sont nombreuses, dont lesplus importantes sont Galaxia et Edicións Xerais de Galicia. Dans lesétudes universitaires, la spécialité de Philologie Galicienne prépare lesfuturs professeurs de langue galicienne dans l’enseignement secondaire.

13.3. Le standard galicien actuelLe système orthographique officiel du galicien contemporain est

une adaptation de celui de l’espagnol. Cela a causé une dispute chez leslinguistes galiciens, puisqu’il y a en a deux courants. L’un d’eux, celuiconsidéré officielle, soutient que le galicien est une langue indépen-dante du portugais, donc il n’y a pas besoin de s’en approcher. L’autrecourant, connu comme réintegrationniste, défend que le galicien et leportugais sont la même langue, donc le système orthographique dugalicien devrait être celui du portugais standard, adapté aux habitudesphonétiques galiciennes. La position officielle a pu officialiser un stan-dard propre pour le galicien et celui est le modèle qu’on suivra ici. Cestandard fut approuvé, comme on l’a déjà dit, en 1982. Il a souffertquelques petites révisions jusqu’au présent. Il faut remarquer que lesconflits normatifs des vingt-cinq dernières années n’ont pas favorisé ledéveloppement social de la langue.

13.4. Traits linguistiques Le galicien est considéré assez archaïque. Il s’agit d’une langue qui

n’a guère de fragmentation dialectale. On y distingue trois airesmajeures, des blocs verticaux : bloc occidental, bloc central et blocoriental, et puis un tout petit bloc qui comprend les parlers galiciensdes Asturies et d’une partie de la province de Léon, dit bloc limitrophe.Il y a des auteurs qui considèrent que les parlers de Xalma devraientêtre considérés comme un autre bloc différent.

Par rapport à la phonétique, comme tout le galicien-portugais, il neconnaît pas la diphtongaison des voyelles ouvertes et tient un timbredifférent pour /E/ et /O/. Ainsi, on peut distinguer entre óso /´so/(=os, < ossu) et oso (=ours, < ursu), ou bien présa /´prεsa/ (=presse <pressa) et presa /´presa/ (=proie, < prensa). Le galicien a conservé ledegré originaire du latin vulgaire d’une façon plus fidèle que le portu-gais. Les diphtongues décroissantes se conservent parfaitement,comme on a déjà vu cette question tout en traitant le portugais. Lesanciennes voyelles et diphtongues nasales sont actuellement disparuespartout, sauf dans quelques aires archaïsantes. Dans le bloc occidental,

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 36

Le domaine galicien-portugais 37

principalement, les sons /θ/ et /s/ se sont confondus en /s/, comme enespagnol méridional. Un autre trait caractéristique de tout le galicienoccidental mais qui s’étend aussi à travers d’autres zones, est la pronon-ciation de /g/ comme [h]. Quoique ce sont des prononciations noncondamnées par le standard, elles sont souvent considérées inférieurespar les propres locuteurs de galicien.

Le système des sibilantes sonores, comme on l’a déjà vu, est disparuen galicien. Cela suppose que ce système s’approche du castillan, mais cen’est pas tout à fait égal, puisque ici on conserve /S/, qui est devenu /x/en espagnol. Le galicien conserve toujours /tS/ comme un phonème dif-férent de /S/, tout au contraire de ce qu’il arrive en portugais. Lesanciennes diphtongues nasales sont disparues, puisqu’elles sont actuelle-ment orales. Pourtant, il y a une légère variété dialectale quant aux résul-tats : donc, la forme médiévale irmão, encore portugaise, est irmán dansl’aire occidentale (et celle du standard), pendant que le reste du galicienne connaît que irmao. Pour leom, il est león partout, mais son pluriel esttrès variable : leóns à l’Occident (et le standard), leós (au Centre) et leois(à l’orient, plus proche du portugais leões). Donc, dans la zone occiden-tale sont habituels les pluriels /-ns/ qui font partie aussi de la langue lit-téraire : corazóns (=coeurs), alemáns (=allemands), ruins (=mauvais).

Du point de vue morphosyntaxique, le galicien est souvent moinsévolué que le portugais ; cela se perçoit clairement quant aux dés-inences verbales, comme on a déjà indiqué. En plus, le galicien a déve-loppé une intéressante différence entre les clitiques de 2ème personnesingulier, tout en distinguant entre te (accusatif ) et che (datif ), inconnuen portugais et en général en ibéro-roman, sauf en quelques parlersasturiens orientaux. Ce clitique che a souvent une valeur connuecomme datif de solidarité, sans fonction syntaxique mais avec unehaute expressivité.

L’infinitif conjugué ou personnel est l’un des traits les plus singu-liers de tout le galicien-portugais, partagé aussi par le sarde. Il s’agitd’un infinitif qui présente les désinences personnelles dans toutes lespersonnes, sauf dans la première et la troisième du singulier, de tellefaçon qu’il remplace souvent les clauses complétives. Et dans quelquesdialectes galiciens occidentaux il existe aussi un gérondif conjugué quipossède ces même caractéristiques, mais celui-ci n’est pas admis dans lestandard.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 37

38 Introduction à la linguistique ibéro-romane

5. LE DOMAINE ASTURIEN-LEONAIS

14. Asturien-léonais

Ce diasystème a été d’abord connu comme léonais, grâce à la pre-mière description sérieuse de Ramón Menéndez Pidal, le père de laphilologie espagnole, qui publia son Dialectología Leonesa en 1906. Lediasystème reçut ce nom à cause de l’ancien territoire qu’il occupait, leroyaume médiéval de Léon, qui s’épandit au long d’une bande du nordjusqu’au sud de l’occident ibérique entre le Portugal et la Castille. Plusrécemment on a commencé a appeler ce diasystème asturien-léonais,puisque le parler le plus puissant et tout de même celui qui avait déve-loppait une tradition littéraire au long de son histoire était l’asturien.

Aujourd’hui, on reconnaît une série de dialectes divers, dont seule-ment deux ont atteint la catégorie de langue : l’asturien et le mirandais,le premier en Espagne et le deuxième au Portugal. Tous les dialectes léo-nais ont en commun la palatalisation de /l-/ initial, un trait inconnu engalicien-portugais et en espagnol, mais présent en catalan :

lume > lume (gl), lumbre (es) ; llume (as), lhume (mr) ; llum (ct)lupu > lobo (gl, es) ; llobu (as), lhobo (mr) ; llop (ct)

ainsi que la diphtongaison malgré le yod, presque inconnue en espa-gnol, mais habituel en argonais :

folia > folla (gl), hoja (es) ; fueya (as), fuolha (mr) ; fuella (ar)L’extension actuelle de l’asturien-léonais est assez plus réduite qu’au

Moyen Âge, quand le royaume léonais existait encore. Pourtant, desrestes lexicaux et phonétiques sont encore vivants comme des substratsdans l’espagnol régional des aires qui autrefois ont eu un dialecte astu-rien-léonais.

Actuellement, la classification des parlers asturien-léonais peut êtreétablie ainsi :

• Bloc occidental : asturien occidental, léonais occidental, sana-brais, mirandais, d’autres parlers léonais au Portugal (Guadramil,Rionor).

• Bloc central : asturien central, léonais central.• Bloc oriental : asturien oriental, parlers de la Cantabrie espagnole.Ici on traitera de l’asturien et du mirandais, les deux uniques par-

lers qui possèdent une reconnaissance légale et qui, d’un point de vuesociolinguistique, ont un standard et une certaine tradition littéraire.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 38

Le domaine asturien-leonais 39

15. L’asturien

15.1. Aire géographiqueL’asturien est parlé dans la plupart da la Principauté des Asturies,

sauf dans la bande plus occidentale, dont la langue est le galicien. Onconsidère tout de même que quelques parlers du Nord de la provincede Léon sont plutôt asturiens que léonais.

On calcule que l’asturien est parlé par quelques 500.000 personnes,mais les chiffres ne sont pas exactes, lorsque la langue est assez mêléeavec le castillan dans la plupart des aires. Comme il est habituel dansles langues minorées, l’asturien se conserve mieux dans la campagneque dans les villes.

L’asturien est divisé en trois grands dialectes : l’occidental, le centralet l’oriental. Le deuxième est la base de l’asturien littéraire et standarddû à sa tradition et au fait d’être le dialecte de la capitale et des grandesvilles asturiennes.

L’asturien occidental est d’un point de vue diachronique plusconservateur que le reste des dialectes. Il présente des éléments com-muns avec le galicien, comme la conservation des diphtongues décrois-santes /ey/ et /ow/ et le manque de palatalisation des groupes /kt/ et/ult/ latins ; ainsi feito (=fait) et escuito (=j’écoute) de l’asturien occi-dental contrastent avec fechu et muncho de l’asturien central. Pourtant,ce dialecte présente la diphtongaison des voyelles brèves latines,comme tout l’asturien, même dans quelques cas qui sont inconnu enespagnol (et voici une coïncidence entre l’asturien et l’aragonais) :güeyu (as), güello (ar.) vs. ojo (es) (=oeil).

L’asturien occidental possède le phonème /tƒs/, tout en faitinconnu dans le reste du domaine, mais dont l’origine et développe-ment sont assez proches du sarde et du napolitain. Il ne distingue pasentre les voyelles finales /-o/ et /-u/, qui sont neutralisées en /U/. Celle-ci est l’une des différences principales entre l’asturien occidental et lecentral, où toute les deux voyelles sont clairement distinctes ; d’ailleurs,cette différence vocalique a un jeu morphologique important en astu-rien central (et standard), car il permet de distinguer le masculin duneutre dans les adjectifs, mais on analysera cette question dans la sec-tion des traits linguistiques.

Finalement, l’asturien oriental présente des solutions plus prochesde celles du castillan, puisqu’il s’agit d’un parler de transition. Le /f-/initial latin est /h-/, comme en espagnol ancien, mais il se conserve /f-/dans le reste des dialectes : fonte > h.uente (cf. fonte~fuente), focu >h.uegu (cf.. fuegu). En plus, il a développé le groupe /m´n/ > /mbr/

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 39

40 Introduction à la linguistique ibéro-romane

comme l’espagnol et l’aragonais, et non pas /m/ comme dans le restedu domaine : homine > hombre (cf. home), famine > h.ambre (cf.fame). L’asturien oriental surpasse le territoire asturien et arrive jusqu’àl’orient de la région voisine de la Cantabrie.

15.2. Résumé historiqueL’asturien-léonais fut utilisé officiellement dans les anciens docu-

ments médiévaux, mais tout de suite il fut remplacé par l’espagnol.L’ancien Royaume de Léon s’unit et se sépara de celui de Castille plu-sieurs fois jusqu’à leur fusion définitive au 13ème siècle. Le castillandevint tout de suite la langue quotidienne dans la plupart du territoire,sauf aux Asturies et dans les zones les plus occidentales du domaine, oùil a survécu comme langue familière jusqu’à nos jours.

Aux Asturies, on commença à créer une littérature à partir du 17ème

siècle qui a continué sans cesse jusqu’au présent. Elle a eu presque tou-jours le dialecte central comme sa base, mais l’idée d’une langue astu-rienne n’est commencée qu’à la fin du 19ème siècle, quand on fit denombreux travaux dialectaux. En même temps, la première grammairede l’asturien fut publiée un peu avant la fin de ce siècle-là.

Pourtant, la réalité sociale asturienne ne fut pas aussi forte que cellesgalicienne, catalane ou basque en ce qui concerne la revendication lin-guistique. Cela n’empêcha pas qu’une notable série d’auteurs écrivaientles oeuvres classiques de la littérature asturienne pendant les derniersans du 19ème siècle et le premier quart du 20ème. La Guerre Civile espa-gnole supposa aussi un grand arrêt dans le développement littéraire etsocial de la langue. La castillanisation des Asturies pendant le régimedu général Franco fut plus profonde aux Asturies que dans tout le restedes nations espagnoles avec langue propre. Aux années 70, un grouped’intellectuels asturiens commencèrent la revendication de l’asturien.En même temps, une nouvelle génération d’écrivains arriva enfin, quicontinue jusqu’à aujourd’hui. Entre 1970 et 1980 on étudia l’asturiendans toutes ses variétés et enfin en 1980 on créa l’Académie de laLangue Asturienne, une institution née avec le but de standardiser l’as-turien, mais dont la tâche n’a pas été tout à fait accomplie, dû aux acti-vités politiques qu’elle encore réalise et la négation têtue de la réalité dela langue galicienne dans une partie du territoire géographique astu-rien.

En 1981 on publia la première version du standard asturiencontemporain, qui a subi quelques modifications au long des vingtdernières années. On a essayé d’atteindre un statut linguistique pourl’asturien similaire à celui du galicien, du catalan et du basque, mais les

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 40

Le domaine asturien-leonais 41

résultats sont très pauvres. Seulement en 1998 le parlement asturienapprouva une loi autonomique qui reconnaît l’asturien (et aussi le gali-cien des Asturies) comme langues propres des Asturies, mais sansaucun degré d’officialité. Pourtant, au long de ces vingt derniers ansl’asturien n’a pas cessé de perdre de locuteurs et sa situation actuelle estassez critique, malgré la qualité de sa littérature. La scolarisation enasturien est assez faible dû au manque d’intérêt des derniers gouverne-ments autonomiques. La presse écrite ne possède qu’un hebdomadaireen asturien et il y aussi quelques stations de radio. Quelques maisonséditrices publient toutes les années un petit nombre de livres en astu-rien, mais elles dépendent des aides économiques du gouvernementrégional.

15.3. Traits linguistiquesL’asturien standard, comme on l’a déjà mentionné, est basé sur l’as-

turien central, auquel on a nettoyé les castillanismes les plus évidentset d’autres influences externes. Il présente des caractères vraiment inté-ressants quand on le compare avec les autres langues ibéro-romanes.

C’est une croyance tout à fait trompée celle qui affirme que l’astu-rien n’est qu’un parler de transition entre le galicien et l’espagnol. C’estune langue avec une personnalité bien définie, avec un système para-digmatique et un lexique propres. Pourtant, c’est une réalité suffisam-ment vérifiée que l’asturien et le galicien présentent un continuumlexical différent du reste de langues péninsulaires.

L’asturien connaît un genre neutre, inconnue dans le reste del’ibéro-roman. Il s’agit d’un phénomène hérité partiellement du latin,mais développé d’une façon singulière en asturien central, qui aquelques similitudes avec les parlers italiens du centre. Le genre neutrene se manifeste qu’aux adjectifs et aux clitiques, et parfois aux noms,puisque les articles conservent leur forme masculine et féminine.Donc, le genre neutre accompagne les noms non-comptables, les nomsabstracts et sert, dans les pronoms, comme anaphore d’un élémentantérieur de la proposition. C’est ainsi que l’asturien a développé unsystème de trois terminaisons pour la plupart des adjectifs, dont lesdésinences ont une valeur morphologique :

singulier pluriel

masculin féminin neutre masculin féminin

altu alta alto altos altes

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 41

42 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Le paradigme des noms est beaucoup plus riche que dans les autreslangues ibéro-romanes quand il s’agit de varier le genre et le numéro.Voici quelques exemples :

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

carru carros

vaca vaques

obreru obrera obreros obreres

camin caminos

ciclista ciclista ciclistas ciclistes

rapaz rapaza rapazos rapaces

Du point de vue des verbes, l’asturien a aussi des paradigmes pro-pres, mais pas tellement originaux que ceux des noms et des adjectifs.

16. Le mirandais

16.1. Aire géographiqueLe mirandais est l’autre branche de l’asturien-léonais, parlé au

Portugal. Il n’a que quinze mil locuteurs, qui se trouvent tous dans larégion de Miranda de l Douro (Miranda do Douro en portugais). Ceterritoire, dont l’extension est de 450 km2, fut repeuplé par des léonais,mais depuis le début du royaume portugais, ce territoire a appartenuau Portugal.

16.2. Résumé historiqueLe mirandais a été une langue orale jusqu’au début du 20ème siècle,

quand le grand studieux portugais, José Leite de Vasconcelos, com-mença ses études sur la langue. Elle fut immédiatement reconnuecomme un dialecte asturien-léonais, et non pas comme un dialecteportugais. Le propre Vasconcelos commença à traduire au mirandaisdes textes classiques portugais et à récolter des exemples de la littéra-ture orale du pays. Mais jusqu’aux années 80 du siècle dernier l’intérêtpour le mirandais n’eut pas une influence véritable sur la société miran-

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 42

Le domaine asturien-leonais 43

daise. Au long des années 90 on commença la tâche de standardiser lemirandais, jusqu’à la publication de la Convenção OrtográficaMirandesa (1996), qui a déjà subi trois révisions.

La langue a une reconnaissance légale de l’État portugais grâce àune loi de 1999, qui établie que le mirandais possède un statut delangue co-officielle dans la municipalité de Miranda do Douro. Une loisemblable, comme on l’a déjà vu, n’a pas été obtenue pour l’asturien.

Dès 1987 la langue mirandaise est une matière optionnelle dans lesécoles de la région. L’édition en mirandais est tout à fait faible, mais ellecommence à décoller. Il n’y aucun journal en mirandais, mais au Diáriode Trás-os-Montes on ajoute parfois des articles en mirandais. Récemment,une station de radio en mirandais vient de commencer ses émissions.

16.3. Traits linguistiquesLe mirandais est tout à fait conservateur quand on le compare avec

l’asturien. Du point de vue phonétique, il conserve tout le système de sibi-lantes sonores exposé à §11.1.2. Les diphtongues décroissantes se conser-vent parfaitement aussi, mais les voyelles finales peuvent subir des varia-tions d’après la nature de la voyelle antérieure. Ainsi : rua > rue ; tia > tie(=tante). Les voyelles diphtonguées peuvent apparaître comme desmonophtongues ouverts, de telle façon que le système vocalique miran-dais peut présenter huit voyelles, puisque celles originairement ouvertesdeviennent fermées. Cette particularité ne se reflète pas dans l’orthogra-phie, puisque les diphtongues sont toujours représentés : priessa /´prjesa/[´presa] mais mesa /´mesa/ [´mεza]. Le mirandais connaît le /s–/ liquideinitial : special, studiar, scola, et même spressar, zde (pt. desde), splicar, etc.

L’article défini masculin présente la forme <l>, dont la valeur de laconsonne est fortement vélaire. En plus, les voyelles atones sont tout àfait instables et quelques-unes, comme /e/ et /o/, peuvent disparaîtrefacilement dans la langue orale. Par rapport aux résultats des latéraleslatines, le mirandais est très conservateur si l’on compare avec l’astu-rien, lorsqu’il présente toujours /λ/. Voici la table comparative dumirandais, de l’asturien occidental et de l’asturien central :

LATIN MIRANDAIS AST. OCC. AST. CENTRAL

–LL– /λ/ /tS/ /λ/

L– /λ/ /tS/ /λ/

–LJ–, –K’L– /λ/ /tS/ /y/ /y/

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 43

44 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Par rapport à la morphosyntaxe, le mirandais connaît l’infinitif per-sonnel, comme le galicien-portugais ; en fait, c’est l’unique dialecteléonais qui le possède. Le paradigme verbal ne connaît guère de verbesirréguliers, spécialement en passé simple.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 44

différences 45

6. LE DOMAINE CASTILLAN

17. L’espagnol ou castillan

17.1. Aire géographiqueL’espagnol ou castillan est la langue la plus parlée en Espagne, et il

est la langue officielle de l’État espagnol depuis le Moyen Âge. Son ter-ritoire original était entre le asturien-léonais à l’Occident et le Basqueà l’Orient, mais il s’est épandu par la Péninsule jusqu’à absorber leslangues voisines, c’est-à-dire, l’asturien-léonais et l’aragonais, tout enlaissant les trois autres, le galicien, le basque et le catalan, dans unesituation de langues minorées ou minoritaires.

Après la Conquête de l’Amérique, l’espagnol s’est épandu par laplupart de l’Amérique du Sud (sauf le Brésil) et l’Amérique Centrale.Il y a tout de même une minorité hispanophone de plus de 20 millionsde personnes aux États Unis. Actuellement, il est la langue romane laplus parlée et la troisième langue mondiale, avec presque 400 millionsde locuteurs, après le chinois est l’anglais.

17.1. Résumé historiqueLe primitif dialecte castillan est né au Comté de Castille, un terri-

toire assez réduit au 10ème siècle. Vers la deuxième moitié du 11ème siè-cle, Castille s’épand vers le sud, grâce à la faiblesse des royaumes voi-sins de Navarre et Léon. En même temps, la langue castillane gagne duterrain et produit une oeuvre littéraire comme le Cantar del Mio Cid.

La Castille devient le royaume le plus puissant de la Péninsule et celafavorisa que sa langue devienne la langue officielle. Les premiers effortspour standardiser le castillan et le transformer en une langue de culture,avec la même catégorie que le latin, furent réalisés par le roi Alphonse X,le Sage, au 13ème siècle. Pendant le moyen âge, l’espagnol reçut beaucoupd’emprunts français et occitans, arrivés principalement à travers le Cheminde Saint Jacques. Des mots comme jardín, manjar, vergel ou viaje appar-tiennent à cette époque. Il faut observer que cette influence fut très fortjusqu’au point d’introduire en espagnol (mais aussi dans les autres languesibéro-romanes) le suffixe –aje < -age (< latin aticu). Aux écrits des premierstemps c’est fréquent de trouver la perte de la voyelle finale : noch (actuelnoche), puent (actuel puente), etc., mais cette tendance fut rejetée par lesgrammairiens de l’époque du roi sage et la voyelle finale fut remise partout.

Une autre source d’enrichissement du vocabulaire de l’espagnolmédiéval fut l’arabe. La transmission d’arabismes fut possible grâce aux

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 45

46 Introduction à la linguistique ibéro-romane

mozarabes, les chrétiens de langue romane qui habitaient aux terri-toires arabes et qui laissèrent une quantité immense d’arabismes auxlangues du nord. Seulement un petit nombre d’arabismes pénétra à tra-vers les traductions scientifiques, spécialement grâce à la tâche del’École de Traducteurs de Tolède. L’arabe est la deuxième source dulexique espagnol et portugais après le latin, avec environ de 4000 mots(mais seulement environ de 1000 en catalan).

L’étape finale de la Reconquête contre les musulmans, finie en1942, permettra l’expansion du castillan, qui devint dès lors l’espagnol.Tous les dialectes voisins, comme on l’a déjà signalé, furent absorbés,de telle façon que l’unique langue officielle en Espagne fut le castillan.

Au 16ème siècle il y a une véritable révolution en espagnol. D’abord,la langue s’épand vers l’Amérique, et en même temps il y a un profondchangement phonétique de la langue, laquelle prend sa physionomiemoderne. Ces changements peuvent être reflétés comme ça :

I II III

/tƒs/ /ş/ > /θ/ /θ/

/dƒz/ /Z/ > /D/

/s/ /s/ /s/

/z/

/S/ /S/ /x/

/Z/ /S/

Il faut tenir compte que /q/ > /s/ dans la plupart de l’espagnol.L’espagnol s’enrichit avec le nouveau lexique qui arrive des diffé-

rentes langues indigènes américaines, surtout en ce qui concerne lesanimaux et les plantes : tiburón, patata, tomate, cacahuete, tabaco,cóndor, jaguar, aguarete, chocolate, maíz, colibrí, tiburón, mais il y en ad’autres référées à d’autres réalités : butaca, canoa, caníbal. Beaucoupde ces mots sont passées plus tard à d’autres langues européennes à tra-vers l’espagnol.

Finalement, au 16ème siècle, pendant le royaume de Charles Quint,l’espagnol devient pendant deux siècles la langue la plus importante del’Europe, mais cela n’est pas un obstacle pour qu’il s’enrichissait tou-jours avec plus de vocabulaire emprunté d’autres langues européennes,comme l’italien : escopeta, diseño, modelo, balcón, novela, pantalones,manejar, bisoño, etc., ou le français, dont l’influence continuera

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 46

Le domaine castillan 47

jusqu’au 18ème siècle : sevilleta [anciennement servieta], batallón, bayo-neta, detalle, modista, rango, coqueta, hotel, chalé, croqueta, merengue,jalea, avalancha, burocracia, hacerse ilusiones, bisutería, pichón, besamelo bechamel, cliché, garaje, etc., et tout de même le portugais : merme-lada, chubasquero, chamuscar5.

Les 16ème et 17ème siècles sont connus comme le Siècle d’Or de la lit-térature espagnole, dû aux grands génies comme Cervantes (l’auteurdu Quichotte, Lope de Vega, Calderón de la Barca, Quevedo ouGóngora.

Au 18ème siècle on crée l’Académie de la Langue Espagnole, quicontinue encore sa tâche de fixation de l’espagnol. On fixe l’orthogra-phie définitive de l’espagnol, qui à peu près celle qu’on utilise toujours.

L’indépendance des colonies américaines pendant le 19ème siècle nesupposa pas la fragmentation de l’espagnol. Bien sûr il y a des diffé-rences dialectales importantes, mais celles-ci sont fondamentalementd’ordre phonétique et lexique.

Le 20ème siècle commence avec l’invasion des anglicismes, lesquelssont aussi communs en toutes les langues européennes. Pourtant, l’es-pagnol s’est développé comme un idiome international utilisé pour lecommerce et la politique, qui devient de plus en plus l’une des languesétrangères les plus étudiées dans tout le monde.

17.2. Traits linguistiquesLe vocalisme castillan, tonique et atone, est tout à fait stable et ne

possède que cinq voyelles (cf. le galicien et le catalan qui en ont septtoniques, ou le portugais qui en a huit).

L’espagnol présente une série de traits phonétiques qui le font assezdifférent des langues voisines. D’abord, il a perdu en beaucoup de casG- et J- initiaux latins : hermano (< germanu, frère), helar (< gelare,geler), enebro (< iuniperu, génevrier), le f- initial s’aspire d’abord etpuis il se perd : fornu > forno > horno, femina > fembra > hembra,facere > fazer > hacer, etc. Les résultats de -k’l-, -g’l-, -lj- donnentd’abord /Z/ et après /S/, jusqu’à arriver au moderne /x/, comme on l’adéjà vu. En plus, il a palatalisé les groupes –kt– et –ult– en /tƒS/,comme une bonne partie de l’occitan : factu > fecho > hecho (oc. fach,fait), auscultare > escuchar (mais oc. ascotar, écouter). Ces deux der-niers phénomènes sont attribués au substrat basque. En tout cas, le sys-tème consonantique espagnol est assez reduit.

5. Par contre, castelhano, repolho, justilho ou lhano sont des claires castillanismesdu portugais.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 47

48 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Avec son expansion vers le sud, les dialectes méridionaux présententdes traits singuliers, comme la fusion de /s/ et /θ/ en /s/, lequel s’épan-dit vers l’espagnol américain, ou l’aspiration de /s/ en position implo-sive.

En espagnol américain, le système des pronoms personnels est dif-férent, puisque la deuxième personne du pluriel vosotros (=vous),n’existe plus et elle a été remplacée par ustedes, qui est aussi la formulede courtoisie. Cela a eut un effet immédiat sur les paradigmes verbaux,qui possèdent cinq formes et non pas six comme l’espagnol européen.Au sud de l’Amérique Latine et quelques parts de l’Amérique Centrale,la forme tu a été remplacée par vos, et le paradigme verbal aussi est dif-férent : tú cantas devient vos cantás (=tu chantes).

On ne peut pas oublier qu’il existe encore un dialecte tout à faitarchaïsant, le judéo-espagnol, parlé par les anciens juifs expulsés par lesRois Catholiques de l’Espagne en 1492, où l’on conserve encore lesanciennes sibilantes sonores /z/ et /Z/, ainsi qu’une bonne partie dulexique perdu en espagnol contemporaine. Ce dialecte se conserveencore en Israël et d’autres pays de la Méditerranée Orientale.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 48

différences 49

7. LE DOMAINE ARAGONAIS

18. L’aragonais : entre l’Ibéro-Romania et l’Occitano-Romania

On a déjà dit que le catalan n’est proprement une langue ibéro-romane du point de vue de la classification de Pierre Bec. Pourtant, ilest parlé surtout dans la Péninsule Ibérique et c’est pour cela qu’il estpleinement justifié son inclusion dans la Linguistique Ibéro-romane.Mais étant donné que l’aragonais se trouve, dans le continuum roman,entre l’espagnol et le catalan, on ne peut pas nier que cette langue pos-sède un caractère intermédiaire entre l’ibéro-roman et l’occitano-roman. En tout cas, l’aragonais contemporain a perdu une grande par-tie des traits communs avec les langues occitano-romanes dû à la forteinfluence qu’elle a subi de l’espagnol. Ainsi, au Moyen Âge, on yconservait encore des éléments comme les constructions de quand +Vfutur, qui n’existent plus, ou le possessif pluriel lor (=leur), différentpour la troisième personne du pluriel, qui a été récemment réintroduiten aragonais moderne littéraire. Par contre, on y conserve parfaitementles pronoms adverbiaux en et i/ bi (=y), comme en catalan et occitan,disparus de l’espagnol depuis le Moyen Âge. En même temps, une zonecentrale de l’aragonais, très conservatrice du point de vue phonétique,conserve les occlusives sourdes latines /p/, /t/, /k/ comme le dialectegascon de l’autre côté des Pyrénées, probablement dû à l’influence dusubstrat basque dans tous les deux cas.

On ne peut pas oublier que l’aragonais et l’asturien-léonais possè-dent des traits communs, spécialement du point de vue phonétique,inconnus en espagnol, mais qui sont tout à fait ibéro-romans.

En conclusion, on considère ici l’aragonais comme une langueibéro-romane, mais qui commence la transition vers l’occitano-roman,dont le premier représentant dans la Péninsule Ibérique est le catalan.

18.1. Aire géographiqueComme il arrivait avec l’asturien-léonais, l’aire primitive de l’arago-

nais au Moyen Âge était assez ample. Elle occupait toute la bandeorientale de la Péninsule Ibérique qui courait parallèle à la côte médi-terranéenne, mais sans jamais atteindre la mer. Cependant, la forte cas-tillanisation subie par tout l’ancien royaume d’Aragon a fait que l’ara-gonais aujourd’hui ne soit parlé que dans la région des Pyrénées.

On y distingue donc l’aragonais occidental, le central, l’oriental etle méridional. Le deuxième dialecte est celui qui présente la conserva-

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 49

50 Introduction à la linguistique ibéro-romane

tion des occlusives sourdes, mais il semble que ce phénomène était audébut commun à presque tout l’aragonais. L’aragonais oriental ou riba-gorçain, présente beaucoup d’éléments communs avec le catalan, et ily a des dialectes spécifiques, tout au nord de la frontière entre le cata-lan et l’aragonais, qui sont des véritables parlers mixtes. On ne peut pasoublier que le catalan est parlé dans la bande orientale d’Aragon, doncla transition entre l’aragonais et le catalan devient parfois un casse-têtepour les linguistes, car il devient impossible de tracer une frontièreclaire entre les deux langues dû au croisement d’isoglosses. Cependant,la frontière devient compacte près de Fraga, où le catalan et l’aragonaisétaient déjà des langues importées du Nord.

Autrefois, les régions de langue aragonaise de l’actuel Valenceavaient des traits singuliers, dont les uniques restes sont fossilisés dansl’espagnol régional de ces aires.

Actuellement, l’aragonais ne possède que quelques quinze mil locu-teurs, presque tous à la province du nord, Huesca.

18.2. Résumé historiqueLe Royaume d’Aragon médiéval possédait deux langues officielles :

l’aragonais et le catalan. Cette situation continua jusqu’à l’unificationde la Couronne d’Aragon et celle de Castille en 1479, mais en fait lecastillan était devenu la langue des documents aragonais un siècleauparavant au Royaume d’Aragon, mais non pas dans le Comtat deCatalogne, où le catalan continua comme langue officielle encore pen-dant quelques ans.

Aragon subit alors une forte castillanisation, comme il arriva aussiaux aires de langue asturienne-léonaise. La capitale, Saragosse, devintrapidement un centre de diffusion de l’espagnol.

L’aragonais a dû survivre comme une langue minorée dès lors.Pendant les ans 70 du siècle dernier, un mouvement à faveur de la récu-pération et la normalisation de l’aragonais a commencé a avoir des acti-vités. C’est vers la fin de cette décade-là que l’on fait la première stan-dardisation de l’aragonais contemporain, dont le système orthogra-phique est, comme il arrive souvent chez les langues minorées, uneadaptation fortement phonétique basée sur le système orthographiquede l’espagnol. Cela a permet une unification écrite de l’aragonais, dontla variante littéraire, l’aragonais commun, est une langue de compro-mis supradialectale. En 2000 on en a fait la dernière révision afin d’yajouter des petits changements spécialement morphologiques.

L’aragonais n’a pas une reconnaissance officielle en Aragon. Parcontre, le catalan d’Aragon jouis d’une certaine reconnaissance qui per-

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 50

Le domaine aragonais 51

met qu’il soit présent aux centre éducatifs de la orientale d’Aragon. Lesgroupes qui défendent l’aragonais et le catalan à l’Aragon ont réclaméune loi des langues d’Aragon, mais elle n’a pas été encore réussite, mal-gré les efforts qu’on a fait jusqu’au présent.

18.3. Traits linguistiquesOn a déjà exposé quelques traits surtout phonétiques de l’aragonais

et sa relation avec le groupe romano-occitan. En plus, il faut signalerque l’aragonais a une tendance plus marquée que les autres languesibéro-romanes à la perte de la voyelle finale, laquelle tombait en beau-coup plus de cas dans la langue médiévale. Dans la langue actuelle, ontrouve assez de cas de perte de la voyelle, tant /-e/ comme /-o/ :caminu > camin (cf. espagnol camino, chemin), vitreu beire (espagnolvidrio, verre), molinettu > molinet (espagnol molinete), ferrariu >ferrer (espagnol herrero). Au pluriel, l’aragonais ne prend pas unevoyelle d’appui comme les autres langues ibéro-romanes et il suffitd’ajouter le –s afin de former le pluriel, comme en occitano-roman :canal > canals, diners, maitins, etc. D’ailleurs, l’aragonais présente unecurieuse formation du pluriel en –z due à l’évolution de /ts/ > /θ/ : tot> toz, cantidat > cantidaz, etc.

L’aragonais, sauf au dialecte oriental, conserve les diphtonguesdécroissants comme résultat de la vocalisation des groupes latins –ct–et –ult– : factu > feito (oriental feto, catalan fet, mais catalan d’Aragonfeit), multu > muito (mais catalan molt, sans vocalisation).

Tout l’aragonais n’admet que l’accentuation sur la dernière etl’avant dernière syllabes, comme l’occitan. Donc, des mots savantscomme médico, práctica, rápido, áspero, artículo, deviennent medico,pratica, rapido, aspro, articlo par déplacement de l’accent ou bien parépenthèse là où ce soit possible.

La morphosyntaxe présente des formes de l’article identiques à cellesdu galicien : o, a, os, as, qui alternent avec lo, la, los, las en contour voca-lique, prononcées dans quelques dialectes avec /r/ au lieu de /l/. Il n’y apas de verbes irréguliers dans le passé simple. Le verbe aber conserveencore sa valeur originaire de possession, ainsi que ser et estar ont devenuun seul verbe, avec les formes de l’un et l’autre mêlées jusqu’à former unseul paradigme. De toutes façons, l’aragonais conserve mieux que lecatalan la différence entre ser et aber comme verbes auxiliaires.Parallèlement aux pluriels en –z, l’aragonais possède cette même termi-naison pour les verbes : cantaz, sapez, partiz. D’ailleurs, l’un des traitsplus caractéristiques de l’aragonais est sa conservation des imparfaitslatins inaltérés dans les trois conjugaisons : cantaba, bebeba, partiba.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 51

52 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Les pronoms adverbiaux se conservent parfaitement : Quiers pan ?No, no’n quiero (Veux-tu du pain ? Non, je n’en veux pas), ou : Bas entaUesca ? Si, ya bi boi (Vas-tu à Huesca ? Oui, j’y vais). Le pronom dedatif est li, comme en catalan.

La négation peut être renforcée avec garra, pas, brenca et d’autre élé-ments, d’une façon semblable au catalan et l’occitan.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 52

différences 53

8. LE DOMAINE CATALAN

19. Catalan et occitan

On a déjà mentionné que le catalan n’est pas une langue ibéro-romane. Mais elle peut être étudié avec ces langues par deux raisons :la première est que le catalan est parlé, dans la plupart de son territoirelinguistique, dans la Péninsule Ibérique ; la deuxième est que dans ledomaine occitano-roman, l’occitan est plus prochain du gallo-roman,pendant que le catalan partage beaucoup d’éléments communs avec leslangues du groupe ibéro-roman. En plus, l’un des dialectes occitans,l’aranais, est parlé en Espagne, concrètement à la Vallée d’Aran, enCatalogne, de la même façon que le catalan est parlé au sud de laFrance.

19.1. Aire géographiqueLe catalan est la langue de quelques dix millions de personnes en

Catalogne, le Pays Valencien, les Îles Baléares et l’orient d’Aragon (ilfaudrait ajouter une petite région de Murcia toute prochaine à la pro-vince d’Alacant (Alicante en espagnol), el Carche, dont la langue est lecatalan aussi). Hors de l’Espagne, le catalan est aussi parlée en Andorre(où il est la langue officielle de l’État), le sud de la France le Roussillon)et la ville d’Alguer (italien Alghero, dans l’île de Sardaigne). Il est doncune langue parlée à quatre états européens différents.

Le catalan est traditionnellement divisée en deux grandes aires dia-lectales : le bloc oriental, qui comprend les provinces catalanes deBarcelone, Girona et Tarragona, ainsi que le catalan des Baléares, duRoussillon et celui d’Alguer ; et le catalan oriental, qui comprend laprovince catalane de Lleida, la bande orientale d’Aragon et les troisprovinces valenciennes. Dans ce dense ensemble, il faudrait distinguerentre le catalan de la Catalogne, le catalan valencien et le catalan baléa-rique.

19.2. Résumé historiqueLes premiers documents écrits en catalan sont du 11ème siècle, les

Homilies d’Organyà. Dès ce moment-là, le catalan eut un usage admi-nistratif et littéraire jusqu’en 1716, quand le castillan devient l’uniquelangue officielle de la Catalogne.

Pendant le Moyen Âge il y a une école de troubadours née des tra-ditions lyriques de l’Occitanie. En fait l’occitan ancien fut la langue

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 53

54 Introduction à la linguistique ibéro-romane

utilisée par beaucoup de poètes catalans. L’époque de la pré-Renaissance donna des génies littéraires et humanistes comme RaimonLlull (15ème s.) et des romans comme Tirant lo Blanc.

Pendant un siècle et demi, la langue catalane ne fut utilisée que chezles familles, mais pendant le Romantisme, au 19ème siècle, elle eut sapériode de Renaissance (Renaixença en catalan), parallèle à celle quivécut le galicien. C’est le moment où les écrivains et les philologuesdédient la plupart de leurs efforts à récupérer le temps perdu et à ren-dre au catalan sa place juste dans la société. Ce procès fut plus fort enCatalogne, où la conscience linguistique était plus enracinée. Au PaysValencien les choses ont marché d’une façon assez différente.

C’est aussi pendant ce siècle qui commença la grande immigrationde la population de langue castillane vers la Catalogne. Cela causaqu’un grand nombre de centre urbains possédaient au 20ème siècles desgrandes masses de locuteurs non-catalans, lesquels, dans beaucoup decas, n’ont jamais changé leur langue maternelle, le castillan. Tout celaa favorisé la décatalanisation de l’aire autour de Barcelone.

La standardisation du catalan fut réussie grâce au travail de Pompeui Fabra, le père de la philologie catalane. Ce standard est encore envigueur et reconnaît trois normes pour un seul standard : celle de laCatalogne, celle du Pays Valencien et celle des Îles Baléares.

En 1931 le catalan devint officiel en Catalogne pour la premièrefois après plus de deux siècles, mais la situation finit en 1939 quand lerégime de Franco occupa la Catalogne. La période de la dictature defranquiste interdit l’usage du catalan dans la vie publique pendant lespremiers ans –comme il arriva aussi en Galice et le Pays Basque avecleurs respectives langues. Pendants les années 60 le régime toléra leséditions littéraires en catalan (comme en basque et galicien) et pendantles années 70 la littérature catalane commença à récupérer une certaineproduction littéraire ; il faut remarquer que la grande tradition catalaneactuelle de la littérature enfantine débuta aussi pendant cette décade etactuellement elle est l’une des plus importantes de l’Europe.

Avec l’arrivée de la démocratie en Espagne, les régions de languecatalane récupérèrent la co-officialité du catalan. La nouvelle carteautonomique espagnole, consacrée dans la Constitution de 1978,donna au catalan, au galicien et au basque la catégorie de langues co-officielles avec l’espagnol aux régions où elles étaient parlées.

Pourtant, il y a encore des questions à résoudre. D’abord, un cer-tain groupe de Valenciens n’accepte pas que le valencien fait partie ducatalan. Cette question, qui est évidente pour la philologie, pose desproblèmes politiques. Récemment le gouvernement autonomique

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 54

Le domaine catalan 55

valencien a créé l’Institut Valencien de la Langue, théoriquement auto-nome de l’Institut d’Études Catalanes, l’institution en charge de lastandardisation de la langue catalane. Il s’agit d’un essai de tenir unecertaine indépendance du valencien par rapport au catalan du nord,mais sans oser de casser l’unité linguistique.

La population de langue castillane est toujours un facteur qui favo-rise la décatalanisation des aires urbaines autour de la capitale catalane.Au Pays Valencien, les deux grandes capitales, Alacant et Valence, neconservent guère de locuteurs de catalan et l’espagnol y est presqueexclusivement la langue commune.

Malgré tout, le catalan est présent à tous les niveaux scolaires auxtrois régions de langue catalane. À Catalogne il y a trois stations detélévision qui émettent toute leur programmation en catalan, ainsi quequelques journaux écrits en catalan. Au Pays Valencien, il y a deux sta-tions de télévision, mais seulement l’une d’elles émet le 100% de saprogrammation en catalan valencien ; cependant, il n’y a aucun jour-nal qui se publie exclusivement en catalan. Aux Îles Baléares on reçoitclairement toutes les émissions produites en Catalogne et en plus il y aune station propre de télévision en catalan pour les Îles.

19.3. Traits linguistiquesLes principales différences entre le catalan et l’occitan peuvent être

résumées ainsi :

1 Domaine phonétiquea. le catalan n’a pas transformé /-a/ final en /-o/ comme la plupart

des dialectes occitans : terra /´terra/ vs. tèrra /´tεrro/b. le catalan ne connaît pas la voyelle /ü/ de l’occitan et du gallo-

roman.c. le système vocalique tonique du catalan a sept voyelles, comme

celui de l’occitan, mais d’une nature différente. Le système cata-lan possède : /a/, /ε/, /e/, /i/, //, /o/, /u/. Par contrel’occitan possède : /a/, /ε/, /e/, /i/, /ü/, /o/, /u/.

d. le catalan admet l’accent tonique proparoxyton, mais pas l’occi-tan : pràctica vs. pratica.

e. le catalan connaît la palatalisation de L– initial latin, mais nonpas l’occitan : luna > lluna vs. luna.

f. le catalan ne connaît pas la palatalisation des groupes latinscomme la plupart des dialectes occitans : factu > fet vs. fait, fach.

g. le catalan a simplifié les diphtongues devant yod, mais l’occitanles conserve : folia > fulla vs. fuelha.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 55

56 Introduction à la linguistique ibéro-romane

h. le catalan perd /-n/ finale en syllabe tonique, mais pas l’occitan :caminu > camí vs. camin.

2. Domaine morphosyntaxiquea. le catalan possède un article indéfini pluriel : uns, unes, qu’en

occitan est invariable : de.b. le catalan varie la voyelle /-a/ en /-es/6 aux pluriels, mais cela n’ar-

rive pas en occitan : casa > cases ; casa > casas.c. le catalan connaît les pluriels masculins en <-os>, inconnus en

occitan : grandiós > grandiosos vs. grandiós > grandioses.d. la négation se fait en catalan avec no ... pas/gaire/gens/res, mais en

occitan le premier élément est toujours absent, donc pas après leverbe sert à nier.

e. le catalan emploie le passé périphrastique avec anar, inconnu enoccitan sauf en gascon.

f. les désinences verbales sont assez différentes entre les deux langues.

D’autre part, le catalan présente assez de différences par rapport auxlangues ibéro-romanes. Voici les principaux :

1. Domaine phonétiquea. le catalan perd les voyelles finales sauf /–a/, pendant que l’ibéro-

roman d’habitude les conserves : pauc : ct. poc, es. poco, gl-pt.pouco ; libertate > ct. llibertat, es. libertad, gl-pt. liberdade ;caput > ct. cap, es.gl-pt. cabo ; cauallo > ct. cavall, es. caballo,gl. cabalo, pt. cavalo, punctu > ct. punt, es. punto, gl-pt : ponto.

b. le catalan possède des consonnes géminées inconnues en ibéro-roman : setmana vs. semana ; ametlla vs. almendra (es), améndoa(gl.), amêndoa (pt).

2. Domaine morphosyntaxiquea. il faut signaler que les points d) et e) du domaine morphosyn-

taxique du point antérieur sont aussi différents entre le catalan etles langues ibéro-romanes.

b. le catalan conserve parfaitement les pronoms adverbiaux en et hi.c. le catalan fait la concordance du participe avec l’objet : a la teva

amiga, l’he vista (=ton amie, je l’ai vue) vs. a tu amiga la he visto (es).

6. En catalan oriental il n’y a aucune différence entre les deux voyelles finalesactuellement. C’est un trait qui était commun dans le catalan ancien et encore en cata-lan occidental.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 56

Le domaine catalan 57

d. le catalan suit la tendance gallo-romane et italo-romane de prendrela troisième conjugaison pour les verbes originairement inchoatifs :floreix vs. florece (es), floresce (pt.) ; pateix vs. padece (es, pt).

e. le catalan conserve les quatre conjugaisons latines, mais non lesautres langues : perdre vs. perder (es, pt), veure vs. ver (es, pt),entendre vs. entender (es, pt).

3. Domaine lexique : très souvent le catalan s’approche de l’occi-tan et du français par rapport au lexique latin, tout en se choisis-sant des termes inconnus en latin hispanique. Voici une tablecomparative, où l’on voit aussi comme les coïncidences avecl’ibéro-roman existent aussi. Toutefois, on ne peut pas oublierque parfois le catalan et l’occitan présentent des formes propresdifférentes de celles ibéro-romanes et celles françaises :

PORTUGAIS ESPAGNOL CATALAN OCCITAN FRANÇAIS

mais más més plus plus(baléar. : pus)

comer comer menjar manjar manger

trigo trigo blat blat blé

dar dar donar donar donner

mesa mesa taula taula table

chegar llegar arribar arrivar arriver

falar hablar parlar parlar parler

pedir pedir demanar demanar demander

perguntar preguntar preguntar demanar demander

ir ir anar anar aller

saír salir sortir, eixir sortir sortir

voltar volver tornar tornar rentrer

querer querer voler voler vouloir

com con amb amb avec

sempre siempre sempre totjorn toujours

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 57

58 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ainda aún encara encara encore

amanhã mañana demà deman demain

colgar colgar penjar penjar pendre

pequeno pequeño petit petit petit

ser necessário ser necesario caler calre falloir

Les différences principales entre les trois dialectes catalans sontmontrées dans la table suivante :

Baléarique Catalan Valencien Traduction

voyelles toniques/a//´//e//i//ç//o//u/ /a//ε//e//i//ç//o//u/ /a//ε//e//i//ç//o//u/7

voyelles atones/´//i//o//u/ /´//i//o//u/ /a//e//i//o//u/

es, sa, ets, ses el, la, els, les el, la, els, les le, la, les

mos ens ens nous (atone)

som sóc sóc je suis

cante canto cant je chante

cantam cantem cantem nous chantons

cantau canteu canteu vous chantez

cantàs cantés cantés (que) je chantasse

aquest aquest aquest celui

(aqueix) (aqueix) eix celui-ci

aquell aquell aquell celui-là

en venir en venir al venir tout en ventant

tenc tinc tinc j’ai

venc vinc venc je viens

7. Il faut signaler que leur distribution n’est pas égale. Souvent une voyelle ouver-te du catalan correspond à une voyelle fermée du valencien et vice versa.

BAI 1 (1/58):Maquetación 1 20/8/07 11:42 Página 58

Le domaine catalan 59

canti canti cante (que) je chante

cantis cantis cantes (que tu chantes

canti canti cante (qu’) il chante

surtir surtir eixir sortir

tomátiga tomàquet tomàquet tomatetomàtec

gos, gossa gos, gossa ca, cussa chien, chienne

al·lot noi xiquet enfant

Il faut signaler que le catalan de l’aire autour de Valence ne connaîtaucune consonne sibilante sonore, qui sont toutes devenues sourdes.Ce sous-dialecte est connu avec le nom d’apitxat.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 59

60 Introduction à la linguistique ibéro-romane

9. LES SYSTEMES PHONOLOGIQUES DES LANGUES IBERO-ROMANES

20. Introduction

En cette section on presentera les systèmes vocaliques et consonan-tiques des langues ibero-romanes, ainsi que le catalan et le sarde. On la fait d une fac'on schematique afin de simplifier leur presentation ettoujours d un point de vue synchronique. On y fait attention auxvarietes dialectales pourvu qu elles soient remarquables.

21. Systèmes vocaliques

Voici tous les systèmes vocaliques des langues ibero-romanes et dusarde, divises en voyelles toniques, voyelles atones et voyelles finales(atones) :

21.1. Voyelles toniques

GL : /a/, /ε/, /e/, /i/, /ç/, /o/, /u/ PT : /α/, /a/, /ε/, /e/, /i/, /ç/, /o/, /u/ AS : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ MI : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ ES : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ AR : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ CT : /a/, /ε/, /e/, /i/, /ç/, /o/, /u/ en balearique, /e/ n existe pas, mais [´]

21.2. Voyelles atones

GL : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ /o/ et /u/ peuvent parfois se confondre, donc en certains cas il faudrait par-ler d un archiphoneme /U/. PT : /a/, /e/, /i/, /u/ Il faut tenir compte que /a/ est [å] et /e/ est toujours [´]. Au Bresil /o/ atone est differente de /u/. AS : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 60

Les systèmes phonologiques des langues ibero-romanes 61

MI : /a/, /e/, /i/, /o/, u/ ES : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ AR : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ CT : /´/, /i/, /u/ En valencien /a/ et [e] sont différents, ainsi que /o/ et /u/, donc /U/ du cata-lan du nord est /o/ est /u/. En baléarique, on distingue aussi /o/ et /u/ dansla plupart du territoire.

21.3. Voyelles finales

GL : /a/, /e/, (/i/), /o/ /o/ et /u/ peuvent parfois se confondre, donc en certains cas il faudrait par-ler d’un archiphonème /U/, comme il arrivait chez les voyelles atones. /i/est très étrange, mais possible.

PT : /a/, /e/, /u/ Au Portugal, /o/ est possible en position atone quand il s’agit de l’anciendiphtongue <ou>, encore conservé au Nord du pays. Ici aussi, il faut tenircompte que /a/ est [ ] et /e/ est toujours [ ], mais au Brésil c’est /i/.

AS : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ En asturien occidental, ce sont vraiment : /a/, /e/,/U/, tout de même qu’enmirandais. /i/ et /u/ sont très peu fréquents.

AR : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/ CT : /´/, /i/, /u/ Aussi ici, en valencien /a/ et [e] sont différents, ainsi que /o/ et /u/, donc/U/ du catalan du nord est /o/ est /u/. En baléarique, on distingue aussi /o/et /u/ dans la plupart du territoire.

21.4. Voyelles et diphtongues nasales

PT : toutes les voyelles peuvent être nasalisées. Les diphtonguesnasaux sont : /ãi/, /õy/, /ãw/, /e‚y/.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 61

62 Introduction à la linguistique ibéro-romane

22. Systèmes consonantiques

22.1. Systèmes généraux

GALICIEN

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /θ/*, /s/, /S/,

Affriquées /tS/

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/, /η/

Semi-consonnes /j/, /w/

* En galicien occidental il n’existe pas.

PORTUGAIS

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /s/, /S/ Affriquées /v/, /z/, /Z/

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/

Semi-consonnes /j/, /w/

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 62

Les systèmes phonologiques des langues ibero-romanes 63

ASTURIEN

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /θ/, /s/, /S/,

Affriquées /tS/, /ts/*

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/

Semi-consonnes /j/, /w/

* Seulement en asturien occidental. C’est un phonème typique de ce dialecte.

MIRANDAIS*

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /s™/, /s/, /S/, Affriquées /z™/, /z/, /Z/

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/, /η/

Semi-consonnes /j/, /w/

* Le portugais du Nord connaît exactement ce même système.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 63

64 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ESPAGNOL

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /θ/*, /s/, /Ô/** , /x/

Affriquées /tS/

Latérales /l/, /λ/***

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/

Semi-consonnes /j/, /w/

* Seulement en espagnol européen, et pas partout. ** Réalisé [Z] en espagnol de l’Amérique du Sud *** Ce phonème a presque disparu

ARAGONAIS

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /θ/, /s/, /S/, /Ô/, /x/

Affriquées /tS/

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes / /, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/

Semi-consonnes /j/, /w/

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 64

Les systèmes phonologiques des langues ibero-romanes 65

CATALAN

Occlusives /p/, /t/, /k/

/b/, /d/, /g/

Fricatives /f/, /s/, /S/ /v/*, /z/, /Z/

Affriquées /tS/, /t s/

/dZ/, /dz/

Latérales /l/, /λ/

Vibrantes /rr/, /r/

Nasales /m/, /n/, /¯/

Semi-consonnes /j/, /w/

* Seulement en quelques dialectes, spécialement du Sud et celui des Îles Baléares.

22.2. Consonnes géminées

GL : /bb/ en mots savants. /nn/ en mots savants et cumules de verbe suivi d’un clitique. PT : Il n’y en a pas. AS : /nn/ en mots savants. MR : Il n’y en a pas. ES : /bb/ et /nn/ en mots savants. AR : /nn/ en quelques mots savants. CT : /bb/, /dd/, /gg/, /ll/, /λλ/, /mm/, /nn/,

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 65

66 Introduction à la linguistique ibéro-romane

10. LES SYSTEMES MORPHOLOGIQUES NOMINAUX DES LANGUES IBERO-ROMANES

23. Introduction

On essayera de présenter d’une façon simple et claire les principauxparadigmes morphologiques des langues ibéro-romanes et le sarde, de lamême façon que l’on a fait dans le chapitre antérieur avec la phonologie.

24. L’article défini et indéfini

GALICIEN défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. o os un unsfém. a as unha umas

prep. articles

o(s) a(s) un(s) unha(s)

a ao (s) á(s) con co (s) coa (s) dun(s) dunha(s) de do (s) da (s) nun(s) nunha(s) en no (s) na (s) por polo (s) pola (s)

PORTUGAIS défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. o os um uns fém. a as uma umas

prep. articles

o(s) a(s) um(ns) uma(s)

a ao (s) à (s) de do (s) da (s) dum (ns) duma (s) em no (s) na (s) num (ns) numa (s) por pelo (s) pela (s)

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 66

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 67

ASTURIEN défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. el, l’ los un unos, dellos fém. la, l’ les una unes, dellesneut. lo

prep. articles

el / los lo la / les un / unos una / unes

a al / a los a lo a la / a les con col / colos colo cola/ coles de del / de los de lo de las / de les d’un / d’unos d’una / d’unesen nel / nos no na / nes nun / nunos nuna / nunespa pal/ pa los pa lo pa la / pa lesper pel/ pelos pelo pela / peles por pol/ polos polo pola / poles

MIRANDAIS défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. l ls un unsfém. la las ua uas

prep. articles

o(s) a(s) um(ns) uma(s)

a a l(s) a la(s) cun cu l(s) cu la(s) d’un (ns) d’ua(s) de de l(s) de la(s) nun (ns) nua(s) en ne l(s) ne la(s) pa pa l(s) pa la(s) por po l(s) po la(s)

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 67

68 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ESPAGNOL défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. el los un unos fém. la las una unasneut. lo

prep. articles

el / los lo la(s) un / unos una/ unes

a al / a los a lo a la(s) de del / de los de lo de la(s)

ARAGONAIS défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. o, lo, l’ os, los un unsfém. a, la, l’ as, las una unas

CATALAN défini indéfini

sing. plur. sing. plur.

masc. el, l’ els un uns fém. la les una unes

prep. articles

o(s) a(s) un(s) unha(s)

a al(s) a la /les de del(s) de la/les d’un(s) dunha (s) per pel(s) per la/les

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 68

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 69

25. Possessifs

GALICIEN un seul possesseur plus d’un possesseur

un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. meu meus noso nosos fem. miña miñas nosa nosas

masc. teu teus voso vosos fem. túa túas vosa vosas

masc. seu seus seu seus fem. súa súas súa súas

Déterminant : article défini + possessif Pronom : (article) + possessif

PORTUGAIS un seul possesseur plus d’un possesseur

un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. meu1 meus nosso nossos fem. minha minhas nossa nossas

masc. teu teus vosso vossosfem. tua tuas vossa vossas

masc. seu seus seu seus fem. sua suas sua suas

Déterminant : article défini + possessif (sauf en portugais brésilien : Déterminant : possessif ) Pronom : (article) + possessif

ASTURIEN un seul possesseur plus d’un possesseura) déterminant un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. nuesu nuesosmio mios fém. nuesa nueses

masc. vuesu vuesosto to fém. vuesa vueses

masc. so sos so sosfém.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 69

70 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ASTURIEN un seul possesseur plus d’un possesseurb) pronom un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. míu míos nuesu nuesos fem. mía de mio míes de mio nuesa nuesesneut. mío nueso

masc. tuyu tuyos vuesu vuesosfem. tuya de to tuyes de to vuesa vuesesneut. tuyo vueso

masc. suyu suyos suyu suyosfem. suya de so suyes de so suya suyesneut. suyo suyo

Déterminant : article défini + possessif (sauf en portugais brésilien : Déterminant : possessif Pronom : (article) + possessif

MIRANDAIS un seul possesseur plus d’un possesseur

un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. miu mius nuosso nuossos fém. mie mies nuossa nuossas

masc. tou tous buosso buossosfém. tue tues buossa buossas

masc. sou sous sou sousfem. sue sues sue sues

Déterminant : article défini + possessif Pronom : (article) + possessif

ESPAGNOL un seul possesseur plus d’un possesseur a) déterminant un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. nuestro nuestrosmi misfém. nuestra nuestras

masc. vuestro vuestrostu tusfém. vuestra vuestras

masc. su sus su susfem.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 70

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 71

ESPAGNOL un seul possesseur plus d’un possesseur b) possessif un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. mio mios nuestro nuestros fém. mía mías nuestra nuestras

masc tuyo tuyos vuestro vuestrosfém. tuya tuyas vuestra vuestras

masc. suyo suyos suyo suyos fém. suya suyas suya suyas

Déterminant possessif (il ne porte jamais d’article) Pronom : (article) + possessif

ARAGONAIS un seul possesseur plus d’un possesseur

un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. mio mios nueso nuesosfém. mia mias nuesa nuesas

masc. tuyo tuyos bueso buesosfém. tuya tuyas buesa buesas

masc. suyo suyos suyo suyosfem. suya suyas suya suyas

Déterminant : article défini + possessif Pronom : (article) + possessif

CATALAN un seul possesseur plus d’un possesseur

un objet plus d’un o. un objet plus d’un o.

masc. meu meus nostre nostresfem. meva (meua) meves(meues)

masc. teu teus vostre vostresfem. teva (teua) teves (teues)

masc. seu seus llur llursfem. seva (seua) seves (seues)

Le catalan possède aussi un système d’articles référés aux noms de famille (et d’autrescas, comme casa (=maison) : mon pare, mes germans, ma mare, a casa meva.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 71

72 Introduction à la linguistique ibéro-romane

26. Démonstratifs

Il faut signaler que les formes ici dites neutres sont exclusivementpronominales, pendant que toutes les autres peuvent fonctionner soitcomme des déterminantes, soit comme des pronoms.

GALICIEN

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I este esta isto estes estas

II ese esa iso eses esas

III aquel aquela aquilo aqueles aquelas

PORTUGAIS

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I este esta isto estes estas

II esse essa isso esses essas

III aquel aquela aquilo aqueles aquelas

ASTURIEN

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I esti esta esto estos estes

II esi esa eso esos eses

III aquel(li)* aquella aquello aquellos aquelles

* aquelli n’est possible que quand il est un pronom.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 72

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 73

MIRANDAIS

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I este esta isto estes estas

II esse essa isso esses essas

III aquel aqueilha aqueilho aqueilhes aqueilha

ESPAGNOL

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I este esta esto estos estas

II ese esa eso esos esas

III aquel aquella aquello aquellos aquellas

ARAGONAIS

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I iste ista isto, astó istes istas

II ixe ixa ixo ixes ixas

III aquer aquera alló aquers aqueras

CATALAN

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin

I aquest aquesta això aquests aquestes

II (aqu)eix (aqu)eixa això (aqu)eixos (aqu)eixes

III aquell aquella allò aquells aquelles

En catalan de la Catalogne et des Baléares la forme II n’est presque jamais utilisée.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 73

74 Introduction à la linguistique ibéro-romane

27. Paradigmes nominaux

On y ajoute des noms et des adjectifs avec leurs désinences de gen-dre et numéro :

GALICIEN

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

neno nena nenos nenas

alto alta altos altas

rapaz rapaza rapaces rapazas

señor señora señores señoras

pan pans

catalán catalá cataláns catalás

almacén almacéns

importante importante importantes importantes

león leona leóns leonas ¡ lambón lamboa lambóns lamboas

fin fins

animal animais

funil funís

español española españois españolas

amábel amábel amábeis amábeis

posíbel posíbel posíbeis posíbeis

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 74

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 75

PORTUGAIS

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

alto alta altos altas

rapaz /s/ rapaza /z/ rapazes /z/ rapazas /z/

francês /s/ francesa /s/ franceses /z/ francesas /z/

senhor senhora senhores senhoras

catalão catalã catalães catalãs

irmão irmãs irmãos irmãs

armazém armazens

importante importante importantes importantes

leão leona leões leonas

ladrão ladra ladrões ladras

fim fins

animal animais

funil funis

espanhol espanhola espanhois espanholas

amável amável amáveis amáveis

possível possível possíveis possíveis

MIRANDAIS

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

alto alta altos altas

rapaç rapaza rapazes rapazas

francês /s/ francesa /s/ franceses /z/ francesas /z/

senhor senhora senhores senhoras

catalan catalana catalanes catalanas

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 75

76 Introduction à la linguistique ibéro-romane

armazén armazenes

importante importante importantes importantes

lheon lheona lheones lheonas

fin fines

animal animals

funil funils

spanhol spanhola spanhols spanholas

ESPAGNOL

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

alto alta altos altas

rapaz rapaza rapaces apazas

francés francesa franceses francesas

señor señora señores señoras

catalán catalana catalanes catalanas

almacén almacenes

importante importante importantes importantes

león leona leones leonas

fin fines

animal animales

ASTURIEN

singulier pluriel

masculin féminin neutre masculin féminin

neñu neña neños neñes

fierru* fierro fierros

altu alta alto altos altes

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 76

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 77

casa cases

sobrín sobrina sobrinos sobrines

seliquín seliquina seliquino seliquinos seliquines

catalán catalana catalán catalanes catalanes

rapaz rapaza rapazos rapaces

papel papelos

español española español españoles españoles

importante importante importante importantes importantes

* fierru masculin est une ‘barre de fer’, mais fierro, neutre, est le métal. Donc seule-ment le premier admet du pluriel.

ARAGONAIS

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

alto alta altos altas

mozet mozeta mozez mozetas

franzés franzesa franzeses franzesas

senyor senyora senyors senyoras

catalán catalana catalans catalanas

almazén almazéns

libertat libertaz

león leona leons leonas

fin fines

importante importante importantes importantes

animal animals

espanyol espanyola espanyols espanyolas

primer primera primers primeras

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 77

78 Introduction à la linguistique ibéro-romane

CATALAN

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

alt alta alts altes

cosí cosina cosins cosines

francès /s/ francesa /z/ francesos /z/ franceses /z/

senyor senyora senyors senyores

català catalana catalans catalanes

magatzem magatzems

important important importants importants

lleó lleona lleons lleones

fi fins

animal animals

cansat cansada cansats cansades

groc groga grocs grogues

maco maca macos maques

bosc boscos

roig roja rojos roges

primer primera primers primeres

temps temps

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 78

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 79

28. Les paradigmes des pronoms personnels

PORTUGAIS

1PS [+tonique] [–tonique]

Nom eu

Ac meDat

Prep. mimcomigo

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom tu

Acc. teDat

Prep. ticontigo

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. ele(s)

Acc. o(s), -no(s), -lo(s)

Dat. lhe(s)

Prep. ele(s)

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. ela(s)

Acc. a(s), -na(s), -la(s)

Dat. lhe(s)

Prep. ela(s)

Le portugais a une forme de courtoisie o(s) senhores, a(s) senhora(s)qui suit le paradigme de la 3P. Pour le singulier on peut utiliser tu, você,o senhor.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 79

80 Introduction à la linguistique ibéro-romane

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nós

Ac nosDat

Prep. nos connosco

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom vocês

Ac vosDat

Prep. vocês convosco

GALICIEN

1PS [+tonique] [–tonique]

Nom eu

Ac meDat

Prep. mincomigo

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom ti

Acc. te

Dat che

Prep. ti contigo

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 80

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 81

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. ele(s)

Acc. o(s), -no(s), -lo(s)

Dat. lle(s)

Prep. ele(s)

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. ela(s)

Acc. a(s), -na(s), -la(s)

Dat. lle(s)

Prep. ela(s)

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nós

Ac nosDat

Prep. nos connosco

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom vós

Ac vosDat

Prep. vós convosco

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 81

82 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ASTURIEN

1 PS [+tonique] [–tonique]

Nom yo

Ac meDat

Prep. min comigo

2 PS [– [+tonique] [–tonique]

Nom tu

Acc. teDat

Prep. ti contigo

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. él/elli(ellos)

Acc. lo(s)

Dat. -y (-yos)

Prep. él/elli(ellos) sigo

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. ella(-es)

Acc. la(les)

Dat. -y (-yos)

Prep. ella(-es)

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 82

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 83

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nós

Ac nosDat

Prep. nos

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom vós

Ac vosDat

Prep. vós

La forme de courtoisie est vosté(s), qui suit le paradigme de la 3P.

MIRANDAIS

1 PS [+tonique] [–tonique]

Nom you

Ac meDat

Prep. mi comigo

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom tu

Acc. teDat

Prep. ti contigo

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 83

84 Introduction à la linguistique ibéro-romane

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. el(elhes)

Acc. lo(s)

Dat. le(s)

Prep. el (elhes)

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. elha(s)

Acc. la(s)

Dat. le(s)

Prep. elha(s)

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nós

Ac mos, nosDat

Prep. nos

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom bós

Ac bosDat

Prep. bós

La forme de courtoisie est bós, invariable, qui suit le paradigme de la 2P.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 84

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 85

ESPAGNOL

1 PS [+tonique] [–tonique]

Nom yo

Ac meDat

Prep. mi conmigo

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom tú

Acc. teDat

Prep. ti contigo

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. él(ellos)

Acc. lo(s)

Dat. le(s)

Prep. él (ellos) consigo

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. ella(s)

Acc. la(s)

Dat. le(s)

Prep. ella(s)

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 85

86 Introduction à la linguistique ibéro-romane

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nosotros, -as

Ac nosDat

Prep. nosotros, -as

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom vosotros

Ac osDat

Prep. vosotros

La forme de courtoisie est usted(es) qui suit le paradigme de la 3P.En espagnol américain et des Îles Canariennes la 2PP n’existe plus etelle a été remplacée par ustedes. En espagnol de l’extrême sud del’Amérique et en quelques parts de l’Amérique Centrale la personne túest vos.

ARAGONAIS

1 PS [+tonique] [–tonique]

Nom yo

Ac meDat

Prep. yo

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom tu

Acc. teDat

Prep. tu

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 86

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 87

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. er(s)

Acc. lo(s)

Dat. li(s)

Prep. er(s)

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. era(s)

Acc. la(s)

Dat. li(s)

Prep. era(s)

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nusatros

Ac mos,Dat

Prep. nusatros

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom busatros

Ac bos/tosDat

Prep. busatros

adverbiaux [+tonique] [–tonique]

Gen. en

Abl. bi, i

La forme de courtoisie est bosté(s), qui suit le paradigme de la 3P.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 87

88 Introduction à la linguistique ibéro-romane

CATALAN

1 PS [+tonique] [–tonique]

Nom jo

Ac me, ‘mDat

Prep. mi

2 PS [+tonique] [–tonique]

Nom tu

Acc. te, ‘tDat

Prep. tu

3 PS(P) masc. [+tonique] [–tonique]

Nom. ell(s)

Acc. lo(s), el(s), ‘l(s)

Dat. li(s)

Prep. él (elhes)

3 PS(P) fém. [+tonique] [–tonique]

Nom. elha(s)

Acc. la(s), l’

Dat. li(s)

Prep. elha(s)

1 PP [+tonique] [–tonique]

Nom nosaltres

Ac ens, ‘ns, nosDat

Prep. nosaltres

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 88

Les systèmes morphologiques nominaux des langues ibero-romanes 89

2 PP [+tonique] [–tonique]

Nom vosaltres

Ac us, vosDat

Prep. vosaltres

adverbiaux [+tonique] [–tonique]

Gen. en, n’, ‘n

Abl. hi

La forme de courtoisie est vostè(s) qui suit le paradigme de la 2Ppour les pronoms mais la 3P pour les verbes. Il y aussi une forme inva-riable vos qui suit toujours la 2P.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 89

90 Introduction à la linguistique ibéro-romane

11. LES SYSTEMES MORPHOLOGIQUES VERBAUX DES LANGUES IBERO-ROMANES

29. Désinences des formes non-finites

Infinitif

Galicien -ar -er -ir

Portugais -ar -er -ir

Asturien -ar -er -ir

Mirandais -ar -er -ir

Espagnol -ar -er -ir

Aragonais -ar -er -ir

Catalan -ar -er - ´ er, -‘ re -ir

Infinitif personnel

Portugais -ar -er -ir

-ares -eres -ires

-ar -er -ir

-armos -ermos -irmos

-ardes -erdes -irdes

-arem -erdem -irdem

Galicien -ar -er -ir

-ares -eres -ires

-ar -er -ir

-armos -ermos -irmos

-ardes -erdes -irdes

-aren -erden -irden

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 90

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 91

Gérondif

Galicien -ando -endo -indo

Portugais -ando -endo -indo

Asturien -ando -iendo -iendo

Mirandais -ando -endo -indo

Espagnol -ando -iendo -iendo

Aragonais -ando -endo -indo

Catalan -ant -ent -int

Participe

Galicien- -ado -ido -idoPortugais -ada -ida -ida

-ados -idos -idos-adas -idas -idas

Asturien -áu -íu -íu-ada -ida -ida-ao -ío -ío-aos -íos -íos-aes -íes -íes

Mirandais -ado -ido -ido-ada -ida -ida-ados -idos -idos-adas -idas -idas

Espagnol -ado -ido -ido-ada -ida -ida-ados -idos -idos-adas -idas -idas

Aragonais -ato -ito -ito-ata -ita -ita-atos -itos -itos-atas -itas -itas

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 91

92 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Catalan -at -ut -it-ada -uda -ida-ats -uts -its-ades -udes -ides

30. Première conjugaison

30.1. Présent indicatif, présent subjonctif, impératif et imparfait

Portugais canto cante cantavacantas cantes canta cantavascanta cante cantavacantamos cantemos cantemos cantávamoscantais canteis cantai cantáveiscantam cantem cantavam

Galicien canto cante cantabacantas cantes canta cantabascanta cante cantabacantamos cantemos cantemos cantabamoscantades cantedes cantade cantabadescantan canten cantabam

Asturien canto cante cantabacantes cantes canta cantabescanta cante cantabacantamos cantemos cantemos cantábemoscantáis cantéis cantái cantabeiscanten canten cantaben

Mirandais canto cante cantabacantas cantes canta cantabascanta cante cantabacantamos cántemos cantemos cantábamoscantais cánteis cantai cantábadescántan cánten cantában

Espagnol canto cante cantabacantas cantes canta cantabascanta cante cantabacantamos cantemos cantemos cantábamoscantáis cantéis cantad cantabaiscantan canten cantaban

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 92

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 93

Aragonais canto cante cantaba(i)cantas cantes canta cantabascanta cante cantabacantamos cantemos cantemos cantabámoscantaz cantez cantaz cantabázcantan canten cantaban

Catalan canto canti cantavacantes cantis canta cantavescanta canti cantavacantem cantem cantem cantàvemcanteu canteu canteu cantaveucanten cantin cantaven

30.2. Plus-que-parfait

Portugais cantara, -aras, -ara, -áramos, -arais, -aram

Galicien cantara, -aras, -ara, -aramos, -arades, -aran

Asturien cantara, -aras, -ara, -áramos, -arais, -aran

Mirandais cantara, -aras, -ara, -áramos, -arades, -áran

Espagnol había habías había cantadohabíamos habíais habían

Aragonais eba ebas eba cantatoebamos ebáz eban

Catalan havia havies havia cantathavíem havieu havien

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 93

94 Introduction à la linguistique ibéro-romane

30.3. Futur de subjonctif

En galicien, ce temps ne s’utilise que dans la langue écrite. Enportugais il est tout vivant.

Galicien cantar, -ares, -ar, -armos, -ardes, -aren

Portugais cantar, -ares, -ar, -armos, -ardes, -arem

30.4. Passé simple et imparfait de subjonctif

Portugais cantei cantassecantaste cantassescantou cantassecantámos cantássemoscantasteis cantásseiscantaram cantassem

Galicien cantei cantasecantaches cantasescantou cantasecantamos cantasemoscantastes cantasedescantaron cantasem

Asturien canté cantarecantesti cantarescantó cantarecantemos cantáremoscantastis cantareiscantaron cantaren

Mirandais cantei cantassecanteste cantassescantou cantassecantemos cantássemoscantestes cantássedescantanon cantássen

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 94

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 95

Espagnol canté cantasecantaste cantasescantó cantasecantamos cantásemoscantasteis cantaseiscantaron cantasen

Aragonais canté cantáscantás cantasescanté, cantó cantáscantamos cantasemoscantaz cantasezcantón cantasen

Catalan cantí cantés cantares cantessis cantà cantés cantàrem cantéssim cantàreu cantésseu cantaren cantéssin

30.5. Futur et conditionnel

Portugais cantarei cantariacantarás cantariascantará cantariacantaremos cantaríamoscantareis cantaríaiscantarão cantariam

Galician cantarei / hei cantar cantaríacantarás / has cantar cantaríascantará / ha cantar cantaríacantaremos/ habemos cantar cantariamoscantaredes/ habedes cantar cantariadescantarán/ han cantar cantarían

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 95

96 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Asturien cantaré cantaríacantarás cantaríescantará cantaríacantaremos cantaríemoscantaréis cantaríeiscantarán cantaríen

Mirandais cantarei cantariecantarás cantariescantará cantariecantaremos cantaríemoscantareis cantaríeiscantaran cantarien

Espagnol cantaré cantaríacantarás cantaríascantará cantaríacantaremos cantaríamoscantaréis cantaríaiscantarán cantarían

Aragonais cantaré cantarbacantarás cantarbascantará cantarbacantaremos cantarbamoscantarez cantarbazcantarán cantarban

Catalan cantaré cantariacantaràs cantariescantarà cantariacantarem cantaríem cantareu cantaríeu cantaran cantarien

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 96

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 97

30.6. Passé composé

Espagnol he cantado me he lavado he llegado has cantado te has lavado has llegadoha cantado se ha lavado ha llegadohemos cantado nos hemos lavado hemos llegadohabéis cantado os habéis lavado habéis llegadohan cantado se han lavado han llegado

Aragonais he cantato me so lavato so plegatohas cantato te yes lavato yes plegato ha cantato se ye lavato ye plegatoemos cantato mos somos lavatos somos plegatosez cantato tos sez lavatos soz plegatoshan cantato se son lavatos son plegatos

Catalan he cantat m’he rentat he arribat has cantat t’has rentat has arribat ha cantat s’ha rentat ha arribat hem cantat ens hem rentats/-des hem arribatheu cantat us heu rentats/-des heu arribathan cantat s’han rentats/-des han arribat

31. Deuxième conjugaison

31.1. Présent indicatif, présent subjonctif, impératif, imparfait indicatif

Portugais temo tema temiatemes temas teme temiasteme tema temiatememos temamos temamos temíamostemeis temais temei temíeistemem temam temiam

Galicien temo tema temíatemes temas teme temíasteme tema temíatememos temamos temamos temiamostemedes temades temede temiadestemen teman temían

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 97

98 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Asturien temo tema temíatemes temas temi temíesteme tema temíatememos temamos temamos temíemosteméis temáis teméi temíeistemen teman temíen

Mirandais temo tema temietemes temas teme temiesteme tema temietememos témamos témamos temíemostemeis témades temei temíedestémen téman temien

Espagnol temo tema temíatemes temas teme temíasteme tema temíatememos temamos temamos temíamosteméis temáis temed temíaistemen teman temían

Aragonais temo tema temebatemes temas teme temenbasteme tema temebatememos temamos temamos temebamosteméz temáz temez temebáztemen teman temeban

Catalan temo temi temiatems temis tem temiestem temi temiatemem temem temem temíemtemeu temeu temeu temieutemen temin temien

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 98

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 99

31.2. Plus-que-parfait

Portugais temera, -eras, -era, -éramos, -erais, -eram

Galicien temera, -eras, -era, -eramos, -erades, -eran

Asturien temiera, -ieras, -iera, -iéramos, -ierais, -ieran

Mirandais temira, -iras, -ira, -íramos, -írades, -íran

Espagnol había habías había temidohabíamos habíais habían

Aragonais eba ebas eba temitoebamos ebáz eban

Catalan havia havies havia temuthavíem havieu havien

31.3. Futur de subjonctif

Galicien temer, -eres, -er, -ermos, -erdes, -eren

Portugais temer, -eres, -er, -ermos, -erdes, -erem

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 99

100 Introduction à la linguistique ibéro-romane

31.4. Passé simple et imparfait de subjonctif

Portugais temi temessetemeste temessestemeu temessetememos teméssemostemestes temesseistemeram temessem

Galicien temín temesetemiches temesestemeu temesetememos temesemostemestes temesedestemeron temesen

Asturien temí temieretemisti temierestemió temieretemimos temiéremostemistis temiereistemieron temieren

Mirandais temi temissetemiste temissestemiu temissetemimos temíssemostemistes temíssedestemírun temíssen

Espagnol temí temiera, -iesetemiste temieras, -iesestemió temiera,-iesetemimos temiéramos, -iésemostemisteis temierais, -ieseistemieron temieran, -iesen

Aragonais temí temiéstemís temiesestemió temiéstemimos temiesemostemíz temieseztemión temiesen

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 100

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 101

Catalan temí teméstemeres temessistemé teméstemérem teméssimteméreu teméseutemeren temessin

31.5. Futur et conditionnel

Portugais temerei temeriatemerás temeriastemerá temeriatemeremos temeríamostemereis temeríeistemerão temeriam

Galicien temerei temeríatemerás temeríastemerá temeríatemeremos temeriamostemeredes temeriadestemerán temerían

Asturien temeré temeríatemerás temeríestemerá temeríatemeremos temeríemostemeréis temeríeistemerán temeríen

Mirandais temerei temerietemerás temeriestemerá temerietemeremos temeríemostemereis temeríedestemeran temerien

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 101

102 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Espagnol temeré temeríatemerás temeríastemerá temeríatemeremos temeríamostemeréis temeríaistemerán temerían

Aragonais temeré temerbatemerás temerbastemerá temerbatemeremos temerbamostemeréz temerbáztemerán temerban

Catalan temeré temeriatemeràs temeriestemerà temeriatemerem temeríemtemereu temerieutemeran temerien

31.6. Passé composé

Espagnol he temido has temido ha temido hemos temido habéis temido han temido

Aragonais he temito me so mobitohas temito te yes mobitoha temito se ye mobitoemos temito mos somos mobitos ez temito tos soz mobitos han temito se son mobittos

Catalan he temut has temut ha temut hem temut heu temut han temut

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 102

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 103

32. Troisième conjugaison

Le catalan y connaît une flexion forte et une autre faible. On endonne toutes les deux.

32.1. Présent indicatif, présent subjonctif, impératif, imparfait indicatif

Portugais parto parta partiapartes partas parte partiasparte parta partiapartimos partamos partamos partíamospartis partais parti partíeispartem partam partiam

Galicien parto parta partíapartes partas parte partíasparte parta partíapartimos partamos partamos partiamospartides partades partide partiaisparten partan partían

Asturien parto parta partíapartes partas parti partíesparte parta partíapartimos partamos partamos partíemospartís partáis partí partíeisparten partan partíen

Mirandais parto parta partiepartes partas parte partiesparte parta partiepartimos pártamos pártamos partíemospartis pártades parti partíedespárten pártan partien

Espagnol parto parta partíapartes partas parte partíasparte parta partíapartimos partamos partamos partíamospartís partáis partid partiaisparten partan partían

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 103

104 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Aragonais parto parta partibapartes partas parte partibasparte parta partibapartimos partamos partamos partibamospartiz partáz partiz partibázparten partan partiban

Catalan parto parti partiaparts partis part partiespart parti partiapartim partam partam partíempartiu parteu partiu partieuparten partin partien

pateixo pateixi patiapateixes pateixis pateix patiespateix pateixi patiapatim patim patim patíempatiu patiu patiu patíeupateixen pateixien patien

32.2. Plus-que-parfait

Portugais partira, -iras, -ira, -íramos, -ireis, -iram

Galicien partira, -iras, -ira, -iramos, -irades, -iran

Asturien partiera, -ieras, -iera, iéramos, -iereis, -ireren

Mirandais partira, -iras, -ira, -íramos, -írades, -íran

Espagnol había habías había partidohabíamos habíais habían

Aragonais eba ebas eba partitoebamos ebáz eban

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:43 Página 104

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 105

Catalan havia havies havia partit / patithavíem havieu havien

32.3. Futur de subjonctif

Galicien partir, -ires, -ir, -irmos, -irdes, -irem

Portugais partir, -ires, -ir, -irmos, -irdes, -iren

32.4. Passé simple et imparfait de subjonctif

Portugais parti partissepartiste partissespartiu partissepartimos partíssemospartistes partísseispartiram partissem

Galicien partin partisepartiches partisespartiu partisepartimos partisemospartistes partisedespartiron partisen

Asturien partí partierepastisti partierespartió partierepartimos partiéremospartistis partiereispartieron partieren

Mirandais parti partissepartiste partissespartiu partissepartimos partíssemospartistes partísseispartírun partissen

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 105

106 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Espagnol partí partiera, -iesepastiste partieras, -iesespartió partiera, -iesepartimos partiéramos, -iésemospartisteis partierais, -ieseispartieron partieran, -iesen

Aragonais partí partirbapartís partirbaspartió partirbapartimos partirbamospartistis partirbazpartón partirban

Catalan partí partís partires partissis partí partís partírem partíssim partíreu partísseu partiren partissin

32.5. Futur et conditionnel

Portugais partirei partiriapartirás partiriaspartirá partiriapartiremos partiríamospartireis partiríeispartirão partiriam

Galician partirei partiríapartirás partiríaspartirá partiríapartiremos partiriamospartiredes partiriadespartirán partirían

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 106

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 107

Asturien partiré partiríapartirás partiríespartirá partiríapartiremos partiríemospartiréis partiríeispartirán partiríen

Mirandais partirei partiriepartirás partiriespartirá partiriepartiremos partiríemospartireis partiríedespartiran partirien

Espagnol partiré partiríapartirás partiríaspartirá partiríapartiremos partiríamospartiréis partiríaispartirán partirían

Aragonais partiré partirbapartirás partirbaspartirá partirbapartiremos partirbamospartiréz partirbázpartirán partirban

Catalan partiré partiriapartiràs partiriespartirà partiriapartirem partiríempartireu partirieupartiran partirien

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 107

108 Introduction à la linguistique ibéro-romane

32.6. Passé composé

Espagnol he partido has partido ha partido hemos partido habéis partido han partido

Aragonais he partito has partito ha partito emos partito ez partito han partito

Catalan he partit has partit ha partit hem partit heu partit han partit

33. Le verbe être

Prés. ind. Prés. subj. Imp. ind. Passé simple

Portugais sou seja era fuiser és sejas eras foste sendo é seja era foisido somos sejamos éramos fomos

sois sejais ereis fostessão sejam eram foram

Galicien son sexa era fun ser es sexas eras fuches sendo é sexa era foi sido somos sexamos eramos fomos

sodes sexades erades fostes son sexan eran foron

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 108

Les systèmes morphologiques verbaux des langues ibero-romanes 109

Asturien só/soi sía yera fui ser yes sías yeres fuisti siendo ye sía yera foi sío somos siamos yéremos fuimos

sois siais yereis fuistis son sían yeren foron

Mirandais sou seia yera fui ser sós seias yeras fuisti sendo yé seia yera fui sido semos séiamos yéramos fuimos

seis séiades yerais fuistis son séian yéran fuirun

Espagnol soy sea era fuiser eres / sos seas eras fuistesiendo es sea era fue sido somos seamos éramos fuimos

sois seais erais fuisteis son sean eran fueron

Aragonais só siga eba estié ser yes sigas ebas estiés sendo ye siga eba estió estato semos sigamos ebamos estiemos

sez sigaz ebáz estiéz son sigan eban estión

Catalan sóc sigui era fuiésser, ser ets siguis eres foresessent és sigui era fouestat som siguem érem fórem

sou sigeu éreu fóreusón siguin eren foren

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 109

110 Introduction à la linguistique ibéro-romane

12. L’INFLUENCE ARABE CHEZ LES LANGUES IBÉRO-ROMANES

34. Justification

C’est probablement un peu choquant à traiter ici l’influence del’élément arabe chez les langues romanes de la Péninsule Ibérique.Toutefois, la couche arabe a eu une importance énorme dans la forma-tion des domaines linguistiques de la Péninsule Ibérique et sa marqueest visible encore aujourd’hui. On ne peut pas comprendre la physio-logie de ces langues sans connaître et comprendre comme est-elle arri-vée, cette influence. Donc ce chapitre est un essai d’exposer brièvementtout le procès historique.

35. Introduction

Il y a presque 4000 arabismes en espagnol et portugais contempo-rains, qui sont en fait des formes dérivées à partir de 800 voix patrimo-niales. De la même façon, la toponymie d’origine arabe se trouve par-tout dans la Péninsule Ibérique. Mais cette influence eut des consé-quences beaucoup plus profondes, puisque l’arabe a tout à fait changéla structure rythmique des romans ibériques. Ainsi, il a introduit desstructures proparoxytonnes comme azúcar (es), açucar (pt.), ou desstructures oxytonnes finies par voyelle : jabalí (es), javali (pt). Du pointde vue historique et dialectal, la Reconquête changea tout à fait lepanorama dialectal de la Péninsule Ibérique, puisque l’arabe occupa lesterritoires romans primitifs et puis les langues des conquérants occupè-rent à nouveau ces territoires, donc ce sont des langues exportées.

Afin de comprendre la véritable nature de l’influence arabe sur leslangues romanes, il faut analyser d’abor deux éléments très importants,sans lesquels on ne comprendra jamais ni la signification ni la profon-deur de l’influence arabe sur les romans ibériques. Ce sont l’arabe parlépar les musulmans espagnols, l’andalousien, et puis le roman parlédans les territoires sous la domination musulmane, le romandalousienou moçarabe. Ces deux dénominations ont été introduites par le grandstudieux Federico Corrientes.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 110

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 111

36. L’arabe andalousien

Tout d’abord il faut dire qu’on ne peut pas étudier l’arabe coraniquecomme source des arabismes ibériques. L’arabe parlé en Espagne estl’arabe andalousien (andalusí en espagnol). Il s’agit d’un dialecte arabeprochain de l’arabe marocain actuel, mais il faut remarquer qu’il nes’agit d’une langue unifiée, car L’arabe andalousien était un ensemblede dialectes, pas une langue unifiée. Grâce à l’arabe andalousien onpeut comprendre des processus comme le changement de la voyelletonique dans beaucoup de mot :

• al-qaşr > alqaşar

ou d’autres comme les voyelles d’appui, ou bien le déplacement de l’ac-cent :

• jaras > jarás (origine du toponyme Jerez en espagnol)

L’arabe parlé est l’origine de la plupart des mots qu’on trouve dansles langues ibériques, pendant que les mots scientifiques y sont entrésaussi, mais d’une façon très réduite, à travers les manuels scientifiques,c’est une tâche de traducteurs. Le procès d’entrée des arabismes estassez complexe, puisque les langues romanes du Nord n’ont pas été encontact avec l’arabe du sud. D’abord, le romandalousien (espagnolromandalusí) a été le lien. L’arabe y joue le rôle de langue de superstrat,chez les moçarabes, c’est la langue du pouvoir. Presque tous les moça-rabes parlaient l’arabe, c’est-à-dire, ils étaient bilingues. Cet élémentarabe se transmet vers les langues du Nord (galicien-portugais, astu-rian-léonais, castillan, aragonais, catalan) à travers le romandalousien,la langue des moçarabes. Plus tard, la langue des moçarabes se perd,mais les mots arabes y restent par des raisons diverses : ils ont grandprestige et ils désignent souvent des mots inconnus

Le romandalousien devint donc un substrat des langues romanesdu Nord après leur déplacement vers le Sud.

37. Le romandalousien

On a déjà mentionné que c’est la langue de la population originelleromane dans les territoires musulmans. En dépit d’être une langueromane, l’influence de l’arabe chez elle était immense, mais par contre

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 111

112 Introduction à la linguistique ibéro-romane

l’influence du romandalousien sur l’arabe existe aussi, spécialement ence qui concerne le vocabulaire roman entré dans les parlers arabes ibé-riques et l’introduction dans l’arabe andalousien des phonèmes /p/ e/tS/, inconnus en arabe. Il faut remarquer que la première grande adaptation phonétique desarabismes a eu lieu en romandalousien. Puis chaque langue suit se pro-pres habitudes linguistiques. Exemple des diphtongues :

ar. : azzayt, aşşawi, albuh ™ayra

mand. : *azzayt(e), *aççawt(e), *albuhayra

galicien et portugais : açoite/ azoite, albufeira espagnol et catalan : azote, albufera

Mais le romandalousien permet aussi d’exprimer pourquoi il y a desexceptions. Des langues qui conservent les diphtongues présentent desformes sans diphtongues, comme le portugais : aldea (moderno aldeia),alfoz, xeque, aljofre, etc. ; d’autres langues qui d’habitude présentent lemonophtongue conservent le diphtongue, comme l’espagnol : aceite,albeitar. Il y a tout de même des formes doubles (des doublets) :Almudena / Almudaina, Calaceite / Calacete.

L’unique explication pour cet étrange comportement est que leromandalousien présentait des étages diverses d’évolution d’après lesdiverses aires dialectales. Selon Galmés Fuentes (1983 : 141-143, 191-192, 225-226). Les diphtongues décroissants – situation très archaïsante–se trouve dans les parlers de Valence, les Baléares, Séville et Grenade : /ay/,/aw/ (à Grenade aussi /ey/) ; ex. : çapatayr, causa, pendant que lesmonophtongues étaient connus à Tolède et le sud du Portugal, où on netrouve que /ay/ > /ey/ > /e/ et /aw/ > /ow/ > /o/ : sabater, cosa.

Grâce au romandalousien on explique partialement la présence del’article al- fondu avec le nom, propre de la plupart des arabismes ibé-riques. Il semble que le romandalousien possédait un article invariableal, tout à fait égal à celui de l’arabe. De toutes façons, la transmissionde cet article amalgamé est plus fréquente en espagnol et portugaisqu’en catalan. Les proportions sont à peu près : 60% d’arabismes avecal-en espagnol actuel, 74% dans la langue médiévale ; 32% d’arabismesavec al-en catalan actuel.

Il y a aussi une très grande présence d’al dans les toponymes d’ori-gine latin : Alconchel, alpuente, Alponte, Almonte, mais aussi dans des

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 112

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 113

mots ordinaires aussi latins (quelques-uns sont des emprunts duromandalousien) : alpechín (< FAECINU), almorta (< MORTA, dia-lectalement en espagnol almuerta), almena (< MENA), alcayata (<CAIA), albérchigo (< PERSICUS), alpargata, alpiste (< PISTUM),alpendre, etc. On trouve très souvent un changement du suffixe : es.almendra (< AMYGDULA), almuerzo (< ADMORDIU) ; gl./pt :alpendre, alporão, alpantesma, almorzo~almoço ; ct. : alzina ; as. :alcordar, albuertu, etc.

38. Des différences formelles entre les arabismes castillans-por-tugais et catalans

On a souvent signalé que les arabismes catalans manquent fré-quemment d’article amalgamé, si l’ont compare avec les arabismes desautres langues de la Péninsule. Ainsi, l’espagnol et galicien-portugaisprésentent : es/ gl-pt : alcachofa; armazém/armacén – almacén, arra-balde – arrabal, lesquels ont en catalan des formes sans article amal-gamé : ct. : carxofa, magatzem, raval. Cette absence fréquente ne signi-fie pas qu’elle soit absolue, puisque le catalan connaît aussi assez de casdans lesquels l’article amalgamé est présent : arròs, alfabaguera, etc.

L’influence arabe fut plus constante dans le sud du domaine (airevalencienne et baléarique). Cela exprime facilement pourquoi ontrouve plus d’arabismes dans ces zones. Les moçarabes vécurent pluslongtemps dans ces régions et leur transmission des arabismes fut alorsbeaucoup plus forte. Conséquemment, la toponymie valencienne pré-sente al- très souvent : Almusafes, Almoradí, Alzira, etc.

La comparaison générale entre les arabismes du galicien-portugaiset espagnol d’un côté et ceux du catalan de l’autre peut s’établir commeça (G. Salvador; 1968) :

• Existence d’un arabisme en hispano-lusitain et une autre solu-tion en catalan :

xavarin/ javali/ jabalí porc senglar azul blauadelfa baladre

• Existence d’une même étymologie arabe dans tout les deux groupes

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 113

114 Introduction à la linguistique ibéro-romane

alxibe /aljibe (es, pt) aljub

aljubaljube (pt)

• Existence de deux étymologies arabes différentes dans tous lesdeux cas

alarza (es) setrill (ct)

• Existence d’un arabisme en catalan e d’une autra solution en his-pano-portugais

érvedo / madroño / medronheiro albors peón/ pião/ trompo baldufa

• Distribution différente des arabismes catalans

altramuz llobí (nord) tramús (sud)

lande/ bolota/bellota bellota (occidente) glan (oriente)

• La dimension chronologique établit quelque part l’avance del’arabisme espagnol

xesta / giestra retama (mais hiniesta) genesta

• Existence d’arabismes secondaires en catalan

GYPSU > xeso / gesso / yeso / guixGYPSU > ár. AL-JIBS > ct. algeps

• Cohabitation de synonymes en catalan

areny <> ramblaguix <> algeps

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 114

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 115

39. Des différences formelles avec les arabismes franco-italiens

Généralement, les arabismes italiens et français manquent d’articleamalgamé al, plus tout de même qu’en catalan :

ibérique catalan français italien aduna (es) doana douane doganaalbornoz barnús bournous bernussealcanfor càmfora camphre cànforaalgodón/ cotó coton cotonealgodão alquitrán/ quitrà goudron catramealcatrão/ alcatrán azafrán/ safrà safran zafferanoaçafrão azúcar/ sucre sucre zuccheroaçúcar/ azucre

Toutefois, les emprunts arabes entrés à travers l’espagnol ont cetarticle :

espagnol français italien alquimia alchimie alchimia álgebra algèbre algebra almanaque almanach almanacco almirante amiral ammiraglio azimut/ azimut azimuteazimute

Normalement, l’ibéro-roman présente un arabisme là où le françaisou l’italien ont un mot d’origine latine (parfois il s’agit d’un germa-nisme, plutôt dans le cas du français). Le catalan est d’habitude aumilieu des deux options :

ibérique catalan français italien aceite/ oli huil olioazeite aceituna/ oliva olive olivaazeitona

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 115

116 Introduction à la linguistique ibéro-romane

alquilar llotjar louer logare(mais pt.alugar)ahorrar estalviar épargner aggruzzolare(mais pt. poupar) alcalde batlle maire sindaco

(aussi alcalde) almohada / coixí coussin cuscino almofada azotea/ terrat terrasse terrazzoaçoteia

40. Arabisme et romanisme en galicien et portugais

Malgré le grand degré d’affinités entre le galicien et le portugais,c’est très commun que ces deux langues présentent des différencesconsidérables en ce qui concerne l’existence d’arabismes. Le galicien aune tendance plus grande a conserver un terme roman, pendant que leportugais a beaucoup plus d’arabismes (il y a un certain parallélismeavec le catalan de la Catalogne et le valencien qu’on a déjà décrit). Voilàun tout petit échantillon de ce qu’on vient de dire :

galicien portugais leituga alface xastre alfaiate peto algibeira apeiros alfaias livro vello alfarrábio landre bolota moíño de água azenha barbeito alqueire

Toutefois, le portugais n’est pas tout à fait homogène. Par des rai-sons historiques (en fait ce sont les mêmes qu’on a donné pour le cata-lan), le sud du domaine présent une quantité assez supérieure d’ara-bismes, là ou la présence des moçarabes fut plus intense (LindleyCintra;1983) :

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 116

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 117

portugais portugaisdu Nord du Sud maninha, alfeiramachorra espiga maçaroca (e galicien) moínho-de-água azenha porco montês javali (e galego) segada ceifa (e galego) decrua alqueire lande bolota

La cohabitation des arabismes dans les deux aires du domaine per-met de faire la différence lexique ; les doublets sont habituels en por-tugais (aussi en espagnol et dans une certaine mesure en galicien) detelle façon que parfois ils permettent de distinguer entre le portugaisdu nord et celui du sud, tout en continuant la série établie en haut :

cesto cabaz represa, poça albufeira castelo alcáçova sobrenome alcunha vazio alfeire cisterna algibe bolso algibeira lagoa alverca apogeu auge vigia, esculca atalaia moinho-de água azenha lande bolota fonte chafariz feito façanha sujeito, fulanoindivíduo porco-montês javali lenço mandil viva olá, olé queira Deus oxalá

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 117

118 Introduction à la linguistique ibéro-romane

41. Le lexique

41.1. Champs lexiques Ensuite on offrira une liste d’arabismes des langues ibéro-romanes.

Ce n’est pas une liste exhaustive, il s’agit plutôt d’un échantillon par-tiel. On a classifié les entrées lexiques par des champs lexiques.

Armée et administration

amír > emír emir (es, pt, ct, ga, as) amír al-bah™r / amír almirante (es, ga, pt, as), almá almirall (ct)al-3ard alarde (es, ga, pt, as)al-3aríd alarido (es, ga, pt), alarit (ct)ad-dalíl adalid (es), adalil (ct),

adaíl (ga, pt)ad-daraqa > adarqa adarga (es, ct, pt)al-fáris > alféres alférez (es, ga, as),

alferes (pt, ct)al-xanjar > alxanjer alfanje (es), alfanxe (ga, as),

alfange (pt, ct)al-mugawwar almogávar (es, pt, ga, as),

almogàver (ct)aşşayfa aceifa (es), ceifa (ga, pt)aţţabl > attabal atabal (es, ga), atabale (pt)

Villages

adday3a (aldea, finca) aldea (es, ga, as), aldeia (pt)al-hawz alfoz (pt, ga), alhoz~alfoz (es)al-qádí > alkaldi alcalde (es, ga, as)ar-rabad> ar-rabáld arrabal (es),

arrabalde (ga, pt, as), raval (ct)al-wazír alguacil (es, ga), alguazil (pt),

agutzil (ct), aguacil (as)

zÀ¯Çzo_«[ zÀ¯Ç

Šz˜«[�¿z˜«[−Ä«v«[

»£yv«[}z\ «Ç

zk´s«[

y½oe°«[

» Àˆ«[−_�«[

»˜ÀŒ«[{½o«[Š\¤«[�^z«[

z¿{½«[

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 118

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 119

Industrie

al-3anbíq alambique (es, ga, pt, as), alambic (ct)

al-faxxár alfahar, alfar (es)al-madraba almadraba (es, ga),

almadrava (pt, ct)al-káfúr alcanfor (es, pt, ga, as), > alkanfúr càmfora (ct)qálib > kalíb calibre (es, ga, pt, ct, as)al-ma3ádin almadén (es), almada (pt)> almaadénas-sukkar azúcar (es), azucre (ga), açúcar

(pt), sucre (ct), zucre (as)ţalq talco (es, pt, ga, as), talc (ct)zúm zumo (es), sumo (pt),

zume (ga), zumu (as)az-zayt aceite (es, ga, as), azeite (pt)

Agriculture

an-ná3úra > anna3ura noria (es; mais ancien nora, annora), nora (pt, ga)

aş-şáqiya acequia (es, ga), acéquia (pt), > aşşekiya séquia, síquia (ct), cequia (as)aş-şániya aceña (es), azenha, azena (pt),

acea (ga), sínia (ct)

Commerce

dár şiná3a dársena (es), dàrsena (ct)fard fardo (es, ga, pt), farda (ct),

fardu (as)al-funduq alhóndiga (es), alfândega (pt),> al-fondeq, al-fandaq alfándega (ga)qinţár quintal (es, ga, pt, as)rahn > rehen rehén (es), refén (ga), refém (pt)rakúba recua y recova (es),

recova (pt), rècula (ct)

¥À_´˜«[

z\s «[»^zŒ°«[

y½Ÿ\¨«[

`«\£²u\˜°«[

z¨�«[

¥¬�®¼{

d¿|«[

ºy½—\´«[

»Ä£\ˆ«[

»Ä³\ˆ«[

»—\´‡ y[uŠzŸ

¢v´ «[

y\‘´£μ·y»^½§y

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 119

120 Introduction à la linguistique ibéro-romane

ar-rub3 arroba (es, pt, ga, as)ta3aríf tarifa (es, pt, ga, ct, as)marábiţí > marabițí maravedí (es, pt, ga),

maravedís (ct)aţ-ţah™úna tahona (es), atafona (pt)ad-diwán aduana, diván (es), diván (pt),

divã (pt), duana, divà

Vêtements

bábúj babucha (es, ga, pt, as), babutxa (ct)

al-jubba aljuba (es, pt)qabá2 gabán (es, ga, as), gabão (pt),

gavany (ct)al-burnos > albornós albornoz (es, pt, ga),

barnús (ct)

Outils domestiques

jarra jarra (es, pt), xerra (ga), xarra (as), gerra (ct)

qarába > carafa garrafa (es,pt, ga, as, ct)al-h™ája alhaja (es), alfaia (ga, pt),

alfaya, alhaxa (as)al-xumra > alxomra alfombra (es, ga, as)al-qaţífa alcatifa (pt), catifa (ct)al-xilál > alxilél alfiler (es., antiguo alafilel),

alfinete (ga, pt), anfiler (as)al-xurj alforja (es, ct), alforge (pt),

alforxa (ga, as)al-muxadda almohada (es),

almofada (pt, ga)aš-šawár ajuar (es), enxoval (pt, ga),

xugal, xuval (as), aixovar (ct)ţárima > taríma tarima (es), tarimba (ga, pt)ţása taza (es, ga, as), taça (pt),

tassa (ct)

™^z«[»Ÿ¿z˜bÁ‘^[z¯

»³½o�«[²[½¿v«[

i½^\^

»_k«[È_£

‰³z_«[

ºzj

»^[z£»k\o«[

ºz°s«[» À�¤«[ªØs«[

izs«[

ºvs°«[

y[½„«[

»¯y\�»~\�

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 120

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 121

Fruits

al-barqúq albaricoque (es, ga), albaricoca (as), albircoque (pt), albercoc (ct)

al-bádinján berenjena (es), beringela (pt) berinxela (ga), albergínia (ct),

balluţ bellota (es), bolota (pt), bellota (cat. mer.)

ad-dufla > adefla adelfa (es, pt, ga)al-habaqa albahaca (es), alfavaca (pt),

alfàbrega, alfabaguera (ct)al-xaršúf alcachofa (es, ga, as),

alcachofra (pt), carxofa (ct)al-quţn > alqotón algodón (es, ga, as),

algodão (pt), cotó (ct)ar-ruz arroz (es, pt, ga, as), arròs (ct)isfannariya çahanoria > zanahoria (es)

cenoura (pt), cenoira, cenoria (ga), safanòria (ct), cenaoria (as)

tamr hindi tamarindo (es, ga), tamarinho, tamarindo (pt), tamarinde (ct)

assawsan > assusána azucena (es, ga, as), açucena (pt)

azza3farán azafrán (es, ga, as), açafrão (pt), safrà,safranera (ct)

Architecture

al-qubba alcoba (es, ga), alcova (pt)barrí barrio (es)al-asás alicerces (pt, ga),

alazet (aragonés)as-suţayha azotea (es, ga), açoteia (pt)al-qanţara alcántara (es, ant.),

alcântara (pt, ant.)ţábiq > ţabíq tabique (es, ga. pt, as)

¢½£z_«[

²\k³ w\_«[

�½¬^

ŬŸv«[»¤_o«[

�½ƒzs«[

쑤«[

{z«[»¿z´ ~É

¾v´· z°b

μ~½�«[

²[z —|«[

»_¤«[¾z^}\~×[

»ÄoÀ‘�«[ºz‘´¤«[

¥^\�

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 121

122 Introduction à la linguistique ibéro-romane

Animaux

al-3aqrab > al3aqráb alacrán (es, ga, as), alacrão (pt), aliacrà (ct mer.)

fanáka faneca (es, pt, ga), fañeca (as)jabalí jabalí (es), xabarín (ga),

xabalín (as), javali (pt)rá2s > rés res (es, ga, pt, as)at-túna atún (es, ga, as), atum (pt),

tonyina (ct)zaráfa jirafa (es), girafa (pt, ct),

xirafa (ga, as)

Sciences (entrée savante à travers les traductions)

al-jabr álgebra (es, pt), álxebra (ga, as), àlgebra (ct)

al-manáx almanaque (es, pt, ga, as), almanac (ct)

şifr cero, cifra (es, ga, as), zero, cifra (pt, ct)

samt arrá2s cenit (es), zénite (pt), zenit (ct), cénit (ga)

naÍír (assamt) Nadiral-Xawárizmi guarismo (es; ant alguarismo),

algarismo (ga, pt)

D’autres activités

ţaríha tarea (es), tarefa (pt, ga)la3ib naipe (es, pt, ga, as)rabáb > rabéb rabel (es, pt, ga, as), rabell (ct)al-3úd laúd (es), alaúde (pt),

laúde (ga), llaüt (ct)aš-šatranj ajedrez (es), xadrez (ga, pt),

(a)xedrez (as)ţumbúr tambor (es, pt, ct, ga, as)az-zahra azar (es, pt, ga, as), atzar (ct)

]z¤˜«[

»§\´ŸÁ¬_j

}Çy»³½c«[

»Ÿ[y|«[

z_s«[

q\´°«[

z ‡

}Çz«[ d°~

(d°~)zÀ•³Á¯{y[½s«[

»o¿z�`—×]\^yu½˜«[

l³z�„«[

y½_´�ºz·|«[

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 122

L’influence arabe chez les langues ibéro-romanes 123

Mots persans entrés à travers l’arabe

náranj naranja (es), laranja (pt), laranxa (ga), naranxa, llaranxa (as)

yásamín jazmín (es), jasmim (pt), xasmín (ga)

al-fil (elefant) alfil (es, pt, ct, ga, as) šáh jaque (es), xaque (pt, ga, as),

escacs (ct)

Mots grecs entrés à travers l’arabe

ar-ruz arroz (es, ga, pt, arròs (ct)zufayzafa azufaifa (es) ad-daráhim adarme (es)al-kímyá2 alquimia (es, ga, as),

alquímia (pt, ct)silq acelga (es, pt, ga, as), at-turmus altramuz (es, ga), > tarmús tremoceiro (pt), tramús (ct) usţwána zaguán (es), saguão (pt) assukkar azúcar (es). açucar (pt).

azucre (ga, as), sucre (ct) qítára guitarra (es, pt, ct, ga, as)al-3anbíq alambique (es, ga, pt, as),

alambic (ct)al-bayţarí albéitar (es), alvéitar (pt),

albeite (ga)

Mots latins entrés à travers l’arabe

CANALE al-qaná2 alcanal (toponyme) MONASTERIU al-munastír almonaster (toponyme)CASTRA al-qaşr alcázar (es)SITULA as-saţl acetre (es)DENARIU dínár dinarPRAECOQUUS al-barqúq abaricoque (es)

ųy\³ l³y\³

μÄ°~\¿ μÄ°~\¿

−_Z [pil] −À «[¶\ƒ ¶\ƒ

Db.4 {z«[.4.LN@< »Ÿ|ÀŸ{*D"P:¬ ±·[yv«[PL:ÎH Æ\À°À¨«[

F46,8ÎH ¥¬~2,D:ÎH �¯zc«[

FJ@� »³[½�~[.VP"D4H z¨�«Ç

642VD0 ºy\gÀ£–:$4>–46@H ¢__´˜«[

ÊBB4"JDÎH ¾z�À_«[

º\´¤«[ zÄc�´°«[ zˆ¤«[ −‘�«[ y\´¿u ¢¼£z_«[

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 123

124 Introduction à la linguistique ibéro-romane

41.2. D’autres influences

Jusqu’à maintenant on a vu des noms entrés dans les langues ibéro-romanes, mais il y aussi des adjectifs, des suffixes, des interjections, destournement, etc., qui doivent être montés aussi :

• Adjectifs : miskín, sáfy > záfio, sáfio, zafio; hurr > forro, horro;šaríf > jarifo (es), h™azín > hacino (es); káfir (impieux) > cafre;zaǵáll (courageux) > zagal.

• Quelques-uns de ces adjectifs deviennent des noms : barri >bairro, barrio, barri; jabali >xabarin, javali, jabalí, xabaril.

• Peu de verbes : xalaqa > afagar, halagar, afalagar (ct, as); falaka >falquear (pt).

• Un ancien démonstratif espagnol he, fe, encore : he aquí • Un suffixe adjectiveur –í. En catalan mêlé avec –í (< –INU) • fulán (=un individu quelconque) > fulano (es, pt, ga), fulán (as) • mán kán (=qui que soit) > mengano (es) • Une preposition : h™attà > hata (es ant; classique fasta > moderne

hasta par croisement avec FACIES), atá > até (pt) • Des tournements : marra (=una vez) > (de) marras (es); báţil (=

inutile; libre[ment])> (de/en) balde (es, ga, as), (de/em) balde(pt)

• Des interjections : wa šá2 Alláh > ojalá (es), oxalá (pt, ga, as); yaAlláh > hala (es) : wa Alláh > hola (es), olá (pt), ola (ga); olé (es);harre > arre ; yá > ya (particule de vocatif dans les textes duMoyen Âge)

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 124

Bibliographie 125

BIBLIOGRAPHIE

ACEVEDO HUELVES, B. / FERNANDEZ FERNANDEZ, M. Voca bulario delbable de occi dente. Centro de Estudios Históri cos. Madrid, 1932.ADAMS, J.N. (1977) : The Vulgar Latin of the Letters of Claudius Terentianus.Manchester University Press, Manchester.ALARCOS LLORACH, E. (1951) : Gramática estructural, Gredos, Madrid.ALARCOS LLORACH, E. (1982) : El español, lengua milenaria (y otros escritos caste-llanos), Ámbito, Valladolid.ALARCOS LLORACH, E. (1982) : Estudios de lingüística catalana, Ariel, Barcelona.ALMEIDA, M. (1987) : El habla de las Palmas de Gran Canaria, Universidad de laLaguna, Sta. Cruz de Tenerife.ALONSO, A (1967-69) : De la pronunciación medieval a la moderna española, 2 vols.,Madrid.ALONSO, A. (1926) : “La subagrupación románica del catalán”, in RFE 13, 1-38.ALONSO, A. (1947) : “Árabe -st- esp -ç-, español -st- árabe ch-”, in Publications of theModern Association of America 62, 325-338 (reimpreso en Estudios Lingüísticos,Madrid, Gredos, 1967).ALONSO, A. (1954) : Estudios lingüísticos : Temas Hispanoamericanos, Gredos, Madrid.ALONSO, D. (1972) : Obras Completas, tomo 1, “Del Occidente Peninsu lar”, Gredos,Madrid, 291-533. (“Enxebre”, “El gallego leonés de Ancares y su interés para la dialec -tolo gía portuguesa” (en colaboración con Va lentín García Yebra), “El saúco entreGalicia y Asturias (nombres y supersti cio nes)”, “Junio y julio entre Galicia y Asturias”,“Notas sobre léxico y etimología”, “Dos voces portuguesas : estiar, sotaque”, “Gallego-asturiano engalar «volar» (casos y resulta dos de velariza ción de -n- en el dominio galle-go)”, “Gallego bordelo, abordelar (sobre el par de en cuarte en el Nord este Peninsu lar)”,“Dos palabras gallego-asturianas”, “Narraciones orales gallego-asturianas”, “Ganadovacuno en San Martín de Oscos”.ALONSO, M. (1962) : Evolución sintáctica del español. Sintaxis histórica del españoldesde el iberorromano hasta nuestros días, Madrid.ALVAR, E. (1962) : Dialectología española, Madrid.ALVAR, M. (1953) : El dialecto aragonés. Gredos, Madrid.ÁLVAREZ BLANCO, R. / MONTEAGUDO, H. / REGUEIRA, X.L. (19956,1986) :Gramática galega. Galaxia, Vigo.ANDRÉ, J. (1949) : Études sur les termes de couleur dans la langue latine, París.ANGLADE, J. (1921) : Grammaire de l’ancien provençal ou ancienne langue d’oc, París.ARVINTE, V. (1967) : Die deutschen Lehnwörter in der rumänischen Mundarten, Berlín.ASÍN PALACIOS, M. (1920) : “Etimologías árabes”, in BAE 7, 356-65 (y en al-An 6(1936-39), 451-62; 7 (1942), 477-78).

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 125

126 Introduction à la linguistique ibéro-romane

AZEVEDO MAIA, C. de (1977) : Os falares fronteiriços do concelho de Sabu gal e davizinha região de Xalma e Alamedilha, Supl. IV da Revista Portuguesa de Filologia,Coimbra.AZEVEDO MAIA, C. de. (1977) Os falares fronteiriços do concelho de Sabugal e davizinha região de Xalma e Alamedilha. Supl. IV da Revista Portuguesa de Filologia,Coimbra.AZEVEDO MAIA, C. de. (1986) : História do Galego-Português. Instituto Nacio nal deInvestiga ção Científica, Coimbra.BADIA I MARGARIT, A. (1951) Gramática histórica catalana. Ed. Noguer, Barce lona(edición catalana Gramàtica històrica catalanak, Papers Bàsics Tres i Quatre, València,1985).BADIA I MARGARIT, A. (1962) : Gramática catalana, 2 vols., Gredos, Madrid.BADIA I MARGARIT, A. (1964) : Llengua i cultura als països catalans, Eds. 62,Barcelona.BASSOLS, M. Fonética Latina, CSIC, Madrid.BEC, P. (1970-71) Manuel pratique de philologie romane, 2 vols., Picard, París. BEC, P. (1995) : La langue occitane, “Que Sais-je?” Nº1059, Presses Universitaires deFrance, Paris.BOLOGNESI, R. / FRÍAS CONDE, F. X. / HEERINGA, W. : Sardegna fra tantelingue. Il contatto linguistico in Sardegna dal medioevo a oggi. Casteddu / Cagilari :Editziones Condaghes (work in progress) (en imprenta)CARBALLO CALERO, R. (1971) : Gramática Elemental del Gallego Común, Ed.Galaxia, Vigo.CARRÉ ALVARELLOS, L. (1967) : Gramática gallega, A Coruña.CASTRO, I. (1991) : Curso de história da língua portuguesa, Universidade Aberta,Lisboa.CATALÁN, D. (1989) : Las lenguas circunvecinas al castellano, Paraninfo, Madrid[recoge los dos trabajos anteriores].CATALÁN, D. / GALMÉS FUENTES, A. (1954) : Trabajos sobre el dominio lingüís-tico leonés, 2 vols., Madrid.CINTRA, L.F. Lindley (19842) : A linguagem dos Foros de Castelo Rodrigo. Seu confron-to com a dos Foros de Alfaiates, Castelo Bom, Castelo Melhor, Coria, Cáceres e Usagres.Contibuição para o estudo do leonês e do galego-português do séc. XIII, ImprensaNacional-Casa da Moeda, Lisboa.COROMINAS, J. (1960) : “La toponymie hispanique préromane et la survivance dubasque jusqu’au bas Moyen Âge”, in VI Congrès International de Sciences onomastiques,Múnich.COROMINAS, J. (1972) : Tópica hespérica, 2 vols., Gredos, Madrid.COROMINES, J. (1943) : “Noms de lloc catalans d’origen germànic”, in Miscel·làniaPompeu Fabra, Buenos Aires, 108-132.COROMINES, J. (1990) : El parlar de la Vall d’Aran, Curial, Barcelona.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 126

COSERIU, E. (1954) : El llamado latín vulgar y las primeras diferenciaciones. Breveintroducción a la lingüística románica, Montevideo.DIAS, A. E. da Silva (19705) : Sintaxe histórica portuguesa, Lisboa.DÍAZ Y DÍAZ, M. (1962) : Antología del latín vulgar, Gredos, Madrid.DOTTIN, G. (1916) : Les anciens peuples de l’Europe, Klincksieck, París.DUARTE, C. / ALSINA, A. (1984-86) : Gramàtica històrica catalana, Curial,Barcelona.ELCOCK, W. D. (1960) : The Romance Languages, Faber & Faber, Londres, 1960.ELCOCK, W.D. (1938) : De quelques affinités phonétiques entre l’aragonais et le béar-nais, París.ELIA, S. (1978) : “Pronúncia quinhentista do português”, in CILFR 14, 197-219.FABRA, P. (1968) : Gramàtica catalana, Teide, Barcelona.FABRA, P. (1983) : La llengua catalana i la seva normalització, Eds. 62, Barcelona.FRADEJAS RUEDA, J.M. (1997) : Fonología histórica del español, Visor, Madrid.FRÍAS CONDE, F. X. “A lingua galega en Asturias. O difícil camiño cara ao subes-tándar”. In Revista de Literatura Catalana, Gallega y Vasca, VI. UNED, Madrid, 155-168. 1999. FRÍAS CONDE, F. X. “Los derivados de ILLE e ILLUD en el gallego de Asturias”.Revista de Filología Románica 10, UCM, Madrid, 1993, pps. 241-252. FRÍAS CONDE, F. X. “O galego asturiano ou eonaviego : uma contribuição para adialectologia galego-portuguesa”, in Seminário de Linguística, 3 (1999) Universidadedo Algarve, Faro . Artículo de dialectología. 89-105 FRÍAS CONDE, F. X. “Proposta de notas normativas do galego de Asturias”. In A Freita10 (I parte, pp. 40-50, 1997) y n&ordm; 11 (II parte, pp. 46-55, 1998). Eilao, Asturias. FRÍAS CONDE, F. X. “Sobre os bloques dialectais do galego : unha nova proposta”.In Revista de Filología Románica. pp. 241-256. N&ordm; 14. Tomo I Madrid, 1997. FRÍAS CONDE, F. X. (1999) : “El sanabrés”. In Anuario del Instituto de EstudiosZamoranos “Florián Ocampo”. Diputación de Zamora FRÍAS CONDE, F. X. (2002) : “An Overview of Galician Socilinguistics” inPreceedings of the I International Workshop of Minority LinguisticsFRÍAS CONDE, F. X. (2002) : “Su galitzianu, su catalanu e su sardu : comente arrib-ar a una standardizatzione. Modellos e circustántzias”, in Atti del I ConvegnoInternazionale sulla Lingua Sarda. Freie Universität Berlin. Berlin.FRÍAS CONDE, F. X. O galego exterior ás fronteiras administrativas. VTP, Gijón, 1999. FRÍAS CONDE, F. X. “A fronteira entre o galego e o asturiano”, in Revista de FilologíaRománica, Universidad Complutense de Madrid (no prelo / en imprenta / in progress). FRÍAS CONDE, F. X. / LOPEZ SILVA, X.A. : “ As construccións con “se” en galego :o problema da súa natureza e clasificación”, in Actas do I Congreso Internacional deLingüística. Universidade de Santiago, campus de Lugo, in Xosé Luís RegueiraFernández & Alexandre Veiga Da gramática ó diccionario. Estudios de lingüística galega.Santiago de Compostela : Universidade, 2001

Bibliographie 127

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 127

128 Introduction à la linguistique ibéro-romane

FRÍAS CONDE, F.X. “Consideraciones alrededor del género neutro en asturiano”, inModerne Sprache 44, pp. 1-15. 2000.FRÍAS CONDE, F.X. “Relatório sobre a língua galega nas Astúrias”, in Agália 63/64,AGAL. Santiago de Compostela, 2000. 109-138FRÍAS CONDE, F.X. El gallego exterior a las fronteras administrativas. Edición en CD-ROM. Universidad Complutense de Madrid, 2001.FRÍAS CONDE, F.X. Notes de lingüística asturlleonesa. VTP, Gijón (2001) FRÍAS CONDE, F.X. : “O elemento árabe en galego (I)”, in Revista de Filoloxía Galegae Portuguesa 1, A Coruña : Universidade da Coruña, 2000, 157-171.FRÍAS CONDE, F.X. : “O continuum entre galego e asturiano en Asturias, é xustifi-cábel?”, in A Freita 15, MDGA : Eilao (Asturias), 10-14. 2000FRÍAS CONDE, F.X. : Tópicos e atópicos : a relación do galego coa lusofonía I EncontroInternacional da Lingua Galega. Santiago de Compostela 2001 (no prelo / en impren-ta / in progress)GALMÉS FUENTES, A. (1983) : Dialectología Mozárabe. Gredos, Madrid.GARGALLO, J.E. (1990) : Guía de lingüística románica, PPU, Barcelona.GRIERA, A. (1949) : Dialectología catalana, CSIC, Madrid.GUITART, J.M. / ZAMORA, J. (1984) : Dialectología hispanoamericana, Salamanca.GUITARTE, G. (1955) : “El ensordecimiento del zeismo porteño”, in RFE 39, 260-283.HAADSMA, R.A. / NUCHELMANS, J. (1963) : Précis de latin vulgaire, Wolters,Groninga.HARRIS, M.B. / VINCENT, N. (eds.) (1987) : The Romance Languages, CroonHelm, Londres.HAUDRY, J. (1979) : L’indo-européen, «Que sais-je?», PUF, París.HENRÍQUEZ UREÑA, P. (1962) : El castellano de España y el castellano de América,Caracas.HERCULANO DE CARVALHO, J. (1958) : Fonética e fonologia mirandesa. Coimbra.HERMAN, J. (1970a) : Le latin vulgaire, “Que sais-je?” PUF, París.HERMAN, J. (ed.) (1987) Latin vulgaire, latin tardif, Niemeyer, Tubinga.HUBER, J. (1986) : Gramática do Português Antigo, Fundação Calouste Gulbekian,Lisboa.HUBSCHMID, J. (1960) : Mediterrane Substrate mit besonderer berücksichtigung desbaskischen und der westöstlichen Sprachbeziehung, Francke, Berna.HUMBOLDT, H. Von, (1959) : Primitivos pobladores de España y Lengua Vasca,Minotauro, Madrid (versión original : Prüfung der Intersuchungen über die UrbewohnerSpaniens vermittelst der Vaskischen Sprache, Berlín, 1821).INSTITUTO DA LINGUA GALEGA (1990) : Atlas lingüístico galego. Vol. 1 :Morfoloxía verbal, Fundación Barrié de la Maza, A Coruña. INSTITUTO DA LINGUA GALEGA (1995) : Atlas lingüístico galego. Vol. 2 :Morfoloxía non verbal, Fundación Barrié de la Maza, A Coruña.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 128

JUNGEMANN, F. (1953) : La teoría del sustrato y los dialectos hispano-romances y gas-cones, Gredos, Madrid.KONTZI, R. (ed.) (1982) : Substrate und Superstrate in den romanischen Sprachen,Wissenschaftliche Buchgeselschaft, Darmstadt.KOSCHWITZ, E. (1894) : Grammaire historique de la langue des Félibres, Greifswald.KREMNITZ, G. (1981) : Das Okzitanische. Sprachgeschichte und Soziologie. Niemeyer,Tubinga.KRÜGER, F. (1914) : Studien zur Lautgeshichte westspanischer Mundarten auf Grundvon Untersuchungen an Ort und Stelle. Hamburgo.KRÜGER, F. (1925) : “Mezcla de dialectos”, in Homenaje a Menéndez Pidal, tomo 2,Madrid.KUEN, H. (1932-34) : “El dialecto de Alguer y su posición en la historia de la lenguacatalana”, in AORLL 5, 212-277; 7, 41-112.KUHN, A. (1935) : “Der hocharagonische Dialekt”, in RLiR 11, París.LAKOFF, R.T. (1968) : Abstract Syntax and Latin Complementation, MIT Press, CamLAPESA, R. : (19849) : Historia de la Lengua Española. Gredos, Madrid.LAUTENSACH, H. (1933) : “Die portugiesischen Ortsname, ein sprachlich-geo-graphische Zusammenfassung”, in Volkstum und Kultur der Romanen 6, 136-165.LEITE DE VASCONCELOS, J. (1886) : Língoas raianas de Trás-os-Montes. Porto.LEITE DE VASCONCELOS, J. (1901) Estudos de Philologia Mirandesa, tomos I / II,Lisboa. Reedición de los dos volúmenes por la Câmara Muni cipal de Miranda doDouro en 1992 e 1993.LEITE DE VASCONCELOS, J. (1901) : Esquisse d’une dialectologie portugaise. París.Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) (1991) : Vol. 5/2. Okzitanisch,Katalanisch/ L’ occitan, Le catalan., Niemeyer, Tubinga.LLORENTE MALDONADO, A. (1963-64) : “La toponimia árabe, mozárabe ymorisca en la provincia de Salamanca”, in MEAH 12-13, 84 y ss.LOCKWOOD, B.W. (1972) : A Panorama of Indo-European Languages, HutchinsonUniversity Library, Londres.LOPES, D. (1969) : Expansão da língua portuguesa no Oriente nos séculos XVI, XVII eXVIII, reedición de Portucalense Editora, Porto.LORENZO, E. (1966) : El español de hoy, lengua en ebullición, Gredos, Madrid.LRL II/2 (1995) = HOLTUS, G. / METZELTIN, M. / SCHMITT, C. (eds.) :Lexikon der Romanistischen Linguistik. Band II,2. Die einzelnen romanischen Sprachenund Sprachgebiete vom Mittelalter bis zur Renaissance / Les différentes langues romanes etleurs régions d’implantation du Moyen Âge à la Renaissance. Niemeyer, Tubinga.LRL V/2 (1991) = HOLTUS, G. / METZELTIN, M. / SCHMITT, C. (eds.) :Lexikon der Romanistischen Linguistik. Band V,2. Okzitanisch, Katalanisch / L’occitan,Le catalan. Niemeyer, Tubinga.MACHADO, J.P. (19672) : Origens do português, Lisboa.

Bibliographie 129

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 129

130 Introduction à la linguistique ibéro-romane

MAÍLLO SALGADO, F. (1983) : Los arabismos del castellano en la Baja Edad Media(Consideraciones históricas y filológicas), Salamanca.MALMBERG, B. (1961) : “Linguistique ibérique et ibéro-romane, problèmes etméthodes”, in StL 15, 57-113.MARCET, P. (1987) : Història de la llengua catalana, Teide, Barcelona.MATOS, L. (1963) : História da expansão da cultura portuguesa no Mundo, InstitutoSuperior de Ciências Sociais e Política Ultramarina.MEGGENEY, W. W. (1997) : “Sub-saharan lexicon in Afro-Brazilian Cantigas de pre-tos velhos (Umbanda) as clues to slave demography”, in Iberoromania 45, 26-43 .MEILLET, A. (1928) : Esquisse d’une histoire de la langue latine, Hachette, París.MEILLET, A. (1964) : Introduction à l’étude comparative des langues indo-européennes,Klincksieck, París.MENÉNDEZ GARCÍA, M. (1963) : El Cuarto de los Valles (Un habla del Occiden teAsturiano). BIDEA, Oviedo, 1963.MENÉNDEZ PIDAL, R. (1933) : “El lenguaje del siglo XVI”, in Cruz y Raya VI.MENÉNDEZ PIDAL, R. (1950) : Manual de Gramática Histórica Española. EspasaCalpe, Madrid.MENÉNDEZ PIDAL, R. (1952) : “Modo de obrar el sustrato lingüístico”, in RFE 34,1-8.MENÉNDEZ PIDAL, R. (1952) : Toponimia prerromana hispana, Gredos, Madrid.MENÉNDEZ PIDAL, R. (1962) El dialecto leonés, I.D.E.A., Oviedo (reedición pues-ta al día).MENÉNDEZ PIDAL, R. (1962) : “A propósito de L y LL latinas. Colonización sud-itálica en España”, in BRAE 34, 165-216.MENÉNDEZ PIDAL, R. (198719) : Orígenes del Español. Espasa Calpe, Madrid.MERINGER, R. (1923) : Lingüística indoeuropea, Madrid.MICHELENA, L. (1979) : “La langue ibère”, in Actas del II Coloquio sobre Lenguas yCulturas prerromanas de la Península Ibérica, Salamanca, 23-29.MOLL, F. de B. (1991) : Gramática Històrica Catalana. Universitat de València,València.MOLL, F. de B. (1993) : El Parlar de Mallorca. Ed. Moll, Palma de Mallorca.MOLL, F. de B. (199312) : Gramàtica catalana (referida especialmente a les Illes Balears),Palma de Mallorca.MONTEIRO, C.L. (19522) : Português da Europa e Português da América. Aspectos daevolução do nosso idioma, Rio de Janeiro.MONTENEGRO, A. (1949) : Osco y umbro, Madrid.MOURA SANTOS, M.J. (1967) : Os falares fronteiriços de Trás-os-Montes, separata daRevista de Filologia Portuguesa, tomo II, vol. XII-XIV, Coimbra.NAGORE LAIN, F. (1976) : El aragonés de Panticosa. Gramática. IEA. Huesca, 1986.NAGORE LAÍN, F. (1989). Gramática de la lengua aragonesa. Mira Editores,Zaragoza, 1989.

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 130

NEIRA, J. (1955) : El habla de Lena, Oviedo.NEIRA, J. (1982) : El bable. Estructura e historia. Ayalga Ediciones. Gijón.NETO, S. da Silva (19572) : Manual de Filologia Portuguesa. História, problemas e méto-dos, Presença, Rio de Janeiro.NETO, S. da Silva (1970) : História da língua portuguesa. Presença. Rio de Janeiro.OLIVER ASÍN, J. (1928) : Origen árabe de rebato, arrobda y sus homónimos, Madrid.PENSADO, J. L. / PENSADO RUIZ. Santiago.

Bibliographie 131

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 131

BAI 2 (59/132):Maquetación 1 20/8/07 11:44 Página 132

différences 133

LA INFLUÈNCIA ÀRAB EN CATALÀXavier Frías CondeC.E.S. DON BOSCO. UNIVERSIDAD COMPLUTENSE DE MADRIDI.S.E.I.T. CLUNY. UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE PARIS

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 133

134 Introduction à la linguistique ibéro-romane

1. PRESENTACIÓ

Al llarg d’aquestes pàgines ens proposem analitzar la influència quel’element àrab ha tingut sobre la llengua catalana. Per açò hem partit delsconceptes tradicionals dels estrats com a elements que serveixen per expli-car per què hi ha una quantitat tan considerable d’elements d’origen àraben aquesta llengua, però ens ha calgut comprendre quin fou el paper quehi van tenir els mossàrabs, la població cristiana de llengua romànica dinsels territoris musulmans, ja que el concepte tradicional d’adstrat àrab noserveix per explicar la forta influència àrab a les llengües romàniques dela Península, perquè es tracta de quelcom molt més complex.

Tot i que considerem que el català no és pròpiament una llenguaiberoromànica, més aviat pertany a un grup diferent, l’anomenat occi-tanoromànic segons proposa Pierre Bec, en aquest cas sí que hemcomptat el català com a llengua iberoromànica atesa la seva coincidèn-cia amb el castellà i el galaicoportuguès pel que fa a la presència d’ara-bismes. Però, és clar, que si comparem les llengües iberoromàniques iel català, les primeres han manifestat una empremta d’arabismes moltmés gran, com hom podrà comprovar al llarg d’aquest estudi. D’altrabanda, dins el domini català, els arabismes són molt més nombrosos alsud del domini, al País Valencià i fins i tot a les Illes Balears, a causa dela presència més prolongada d’àrabs i mossàrabs en aquests territoris.Açò es pot apreciar fàcilment en la toponímia, sent el nombre de nomsde llocs molt inferior a Catalunya que al País Valencià.

El nostre estudi té diverses parts, però no hem tractat del català iso-ladament, sinó que en general l’hem comparat amb les llengües pròpia-ment iberoromàniques, tot i que només en aquells punts on totesaquestes llengües coincideixen (generalment no hem inclòs aquells ele-ments més nombrosos però específics del castellà i del galaicoportuguèsque no es troben en català). La primera part és una anàlisi dels factorsextralingüístics amb especial atenció als mossàrabs i llur parlars, elromandalusí. La segona presenta breument el lèxic d’origen àrab. Latercera se centra en l’evolució fonètica des de l’àrab fins al català. Laquarta i última presenta una selecció de topònims d’origen àrab dins elterritori catalanoparlant amb les etimologies dels noms de lloc.

No es tracta, però, d’un estudi exhaustiu que necessitaria molt mésespai. Volem fer una visió global del que suposa l’element àrab en lallengua catalana. Hem utilitzat alguns materials ja publicats per nosal-tres que fan referència a tots aquests fenòmens, especialment dins eldomini galaicoportuguès, però que són molt útils per comprendrequin és el paper dels mossàrabs en tot aquest procés.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 134

Presentació 135

Per facilitar la ubicació dels topònims dins les províncies espanyo-les, hem usat els antics codis de les matrícules d’automòbil. Per tant, elsterritoris del domini lingüístic català resten així: B: Barcelona, T:Tarragona, L: Lleida, GI: Girona, V: València; CS: Castelló, A:Alacant; IB: Illes Balears. A més, altres províncies que tenen zones dellengua catalana: H: Osca (es. Huesca), Z: Saragossa (es. Zaragoza),TE: Terol, MU: Múrcia. La resta de codis pertanyen, com hem dit, aaltres províncies de fora del domini lingüístic català.

No vull acabar aquesta presentació sense agrair a en Francesc G.Planas les seves correccions i els seus comentaris respecte a la llengua ila toponímia.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 135

136 Introduction à la linguistique ibéro-romane

2. INTRODUCCIÓ

2.1. Propòsit

Ens proposem de fer un estudi introductori de la influència de la llen-gua àrab sobre la llengua catalana, sense perdre de vista les altres llen-gües iberoromàniques —com ja hem indicat—, puix que en aquestdomini, el lèxic àrab és el segon més important desprès del llatí.Sempre s’ha parlat del substrat àrab per explicar la seva penetració dinsles llengües iberoromàniques, però com ja vàrem demostrar en algunarticle, l’entrada d’arabismes no es pot explicar per una qüestió desubstrat sinó que és deguda a l’important paper que van jugar els mos-sàrabs com a pont entre les llengües iberoromàniques del nord i l’àrab.Sense ells, probablement les llengües iberoromàniques no tindrien totala quantitat d’arabismes amb la qual compten avui.

2.2. Ubicació

Els àrabs es van estar a la Península Ibèrica des del segle VIII fins alXVI, com és perfectament sabut. Llur presència tan prolongada deixàuna profunda marca en les llengües iberoromàniques de manera que lasegona font d’adquisició de lèxic d’aquestes llengües, com ja hem dit,és d’origen aràbic.Gràcies a la presència dels àrabs sobre terra peninsular i la posteriorreconquesta del territoris del centre i el sud, la fragmentació dialectal ala Península Ibèrica va ser molt més petita que a França o Itàlia.Vicente García de Diego en diu al respecte (1950:56):

Sin la invasión mahometana, España sería igual que Francia, untablero de varias decenas de dialectos vulgares, formados según lascaracterísticas de cada región.

Aquesta influència es percep gairebé exclusivament en el lèxic i poc enla resta dels àmbits lingüístics, tot i que alterà substancialment el ritmeaccentual dels romanços ibèrics, com es veurà més endavant. L’àrab,però, no va introduir cap so nou en les llengües romàniques, com hompensà durant molts anys (així, Antonio de Nebrija pensava al segle XVI

que la /x/ castellana era una influència àrab).

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 136

Introducció 137

2.3. La qüestió del substrat i de l’adstrat

La influència de l’àrab sobre les llengües romàniques ibèriques haestat tradicionalment considerada com una influència d’adstrat, la qualcosa no és exacta com ja vàrem demostrar en algun estudi previ (Frías;2000:162-63). En aquella ocasió, dibuixàvem un panorama nou perexplicar quin era el paper de l’andalusí i del romandalusí.Cronològicament, la situació canvia segons les distintes èpoques; és adir, que durant tot el temps de contacte araboromànic la situació fouvariable. Hi hem distingit tres fases, relativament delimitades:

1a Fase: la relació entre el romandalusí i l’andalusí és de superstrat.Podem considerar que aquesta fase va des del segle VIII fins al XII apro-ximadament. L’àrab és la llengua dominant i el romandalusí és la llen-gua dominada, en una situació de bilingüisme diglòssic. A poc a poc,el llatí, la llengua escrita culta i religiosa dels mossàrabs perd terreny iés substituïda per l’àrab. Açò permet, a més, que l’àrab impregni més imés les estructures del romandalusí, que segueix sent una llenguaromànica, però fortament arabitzada.

2a Fase: L’avanç dels romanços septentrionals cap al sud assimila lespoblacions mossàrabs. Aquestes van perdre aviat llurs dialectes, però nosense abans influir en els parlars importats del nord. Si el romandalusíes torna un substrat de les llengües del nord, és clar que els elementsàrabs que hi tenien passen també als romanços dels conqueridors; lla-vors, aquell element àrab és també un substrat. Aquesta nova etapa lapodríem ubicar entre els segles XI i XV. No podem oblidar-hi les pobla-cions de moriscos que queden als territoris conquerits; molts dels àrabsmusulmans que continuen vivint en aquestes zones coneixien elromanç i van tenir un efecte similar al dels mossàrabs sobre les llengüesimportades del nord.

3a Fase: coincidint amb la fase anterior, les traduccions que durant elsdarrers segles de l’Edat Mitjana hom fa des de l’àrab (i en menor mesurades de l’hebreu) als regnes cristians, van permetre l’entrada d’un impor-tant cabal d’arabismes lèxics (i fins i tot sintàctic que va tenir una influèn-cia molt gran en la literatura d’aquell temps). En aquest cas, les relacionsentre el romanç i l’àrab literari (no l’andalusí, és clar) són d’adstrat.

Per tant, la situació estratificada de l’àrab respecte als romanços éstriple. Hom calcula que en espanyol i portuguès hi deu haver al voltant

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 137

138 La influència àrab en català

de 4000 arabismes lèxics entre formes primitives i derivades, mentreque en català aquesta xifra és considerablement inferior, no més de1500, però amb la curiosa situació que són molt més nombrosos a leszones del sud del domini (País Valencià i Balears), a causa de la presèn-cia més prolongada de mossàrabs i moriscos en aquests territoris.També entre el gallec i el portuguès hi ha una diferència substanciald’arabismes, sent més nombrosos al sud de Portugal que al nord, i mésencara que en gallec, però en aquesta darrera llengua hi ha molts méstermes àrabs dels que normalment hom pensa (X. Frías Conde; 2000).No podem oblidar igualment la gran quantitat de topònims d’origenàrab que hi ha per tota la Península, però també amb major predomi-ni a les zones del sud.

2.4. L’àrab andalusí: la seva importància

Abans ja hem fet referència a l’àrab andalusí com a font per als estu-dis araboromànics ibèrics. La raó per estudiar-lo amb més cura és sim-ple: els arabismes iberoromànics solen adaptar-se a les característiquesdialectals de l’andalusí. Seria impossible explicar des de l’àrab clàssicformes de topònims com Jerez (es) o Gerês (pt), perquè ni el romanç lesva deformar tant ni l’àrab clàssic les pronunciava així. Llavors, per alsnostres estudis partirem d’un triple procés:

1. Forma de l’àrab clàssic antic1:{1} < }zk > jaras

2. Forma pròpia de l’andalusí{2} jerés

3. Forma romànica que en deriva:{3} Jerez (es), Gerês (pt)

Pel que fa a la naturalesa homogènia o heterogènia de l’andalusí, undels principals experts sobre aquests parlars, F. Corrientes (1977:1-2),els descriu com a una garba de dialectes, i hi afegeix:

1. Quan ací ens referim a l’àrab clàssic, no volem dir l’àrab clàssic actual, que ésdel segle XIX, sinó a l’estàndard àrab utilitzat com a llengua escrita i dialectalitzada acada zona arabòfona. Sobre aquests detalls, hom pot consultar el nostre estudi (Frías;2001), revista Ianua.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 138

Introducció 139

El árabe hispánico es un haz dialectal resultante de la interferenciadel sustrato y la interacción de los dialectos traídos a la PenínsulaIbérica en el siglo VIII por unos cuantos miles de árabes. (...) Hemos lla-mado al árabe hispánico haz dialectal y no dialecto (...) [porque] elnúcleo común predominaba y las características locales eran mínimas.

El dialecte andalusí més conegut és el nassarita, el dialecte deGranada, tal com es parlava al segle XV durant la fase final de laReconquesta, gràcies als estudis de Pedro de Alcalá. Cal dir, a més, quel’andalusí granadí estava fortament influenciat pels parlars romandalusinsi també pel castellà, que ja en aquell temps era una llengua amb suficientprestigi. D’aquesta manera s’expliquen no sols la gran massa lèxica romà-nica, sinó també l’entrada de sons desconeguts en àrab com /p/ i /tS/.

2.5. El romandalusí

2.5.1. La importància del romandalusíSi en el punt anterior hem vist la importància de l’andalusí en tot

aquest procés, no és menys la que hi té el romandalusí. Ja hem afirmatque la gran majoria dels arabismes lèxics introduïts a l’iberoromànic hovan fer a través del romandalusí, on es produeix la primera adaptaciófonètica, potser la més important abans d’incorporar-se als romançosdel nord.

El procés es pot esquematitzar de la manera següent:

Àrab clàssic antic

Àrab andalusí

Dialectes romandalusins

Romanços del nord

Per a una anàlisi més completa de la qüestió mossàrab, vegeu el nos-tre treball anterior a X. Frías (2000: 165-170). Afegirem, emperò,alguns elements de substrat romandalusí que ens ajudaran a compren-dre certs comportaments fònics en les llengües del nord.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 139

140 La influència àrab en català

2.5.2. La qüestió dels diftongsPel romandalusí es pot explicar per què en espanyol es troba en

alguns casos el diftong /ey/ i, en canvi, en portuguès les formes monof-tongades /e/ i /o/, quan açò va respectivament contra llurs tendènciesevolutives. No és difícil d’explicar des del romandalusí, vist que hihavia dialectes que ja coneixien la monoftongació i d’altres que conser-vaven encara els diftongs primaris romànics en diferents graus: /aw/ ~/ow/ i /ay/ ~ /ey/

Aquesta és una qüestió a la qual Galmés Fuentes hi va dedicar unestudi profund. Segons aquest autor (1983:141-143, 191-192, 225-226), al segle XIII la situació entre els dialectes romandalusins és enca-ra força conservadora. A València, Balears, Sevilla i Granada, es conser-vava sovint /ay/ (encara que a Granada ja hi havia /ey/, com encara espot veure a la toponímia) i també /aw/, ja fos primari o secundari,sense que hi hagi notícies de /ow/. Però a Toledo (1983: 79), en canvi,sembla que el normal era /ey/ amb bastants casos documentats demonoftongació en /e/, tot i que s’hi manté /aw/. Amb tot, ens semblamolt probable que /o/ s’assolís en algunes zones, com al sud dePortugal, per dues raons:

1. Perquè el portuguès del sud pronuncia carpinteiro com a[k�rpin6´teru], a més de que <ou> en la llengua estàndard sonasempre /o/, pronunciació que irradia des del sud; ambdues pro-nunciacions són, segurament, atribuïbles al substrat mossàrab.

2. Perquè només des del romandalusí s’expliquen formes monof-tongades com:alfoz (< alh�awz) o xeque2 (< šayx) i aldea (antic per aldeia, on hiha una iod antihiàtica, típica del portuguès; compareu amb elgallec i asturià aldea), aljofre (< aljawhar)

Encara que en espanyol i català els diftongs romànics són monof-tongats segons llurs hàbits fonètics, hom troba, però, alguns exemplesde diftong conservat, tant en el lèxic com en la toponímia:

< dÃ|«[ > az-zayt > azeite (pt), aceite (es), i derivat azzaytún > azei-tona (pt), aceituna (es)

2. No obstant, es coneix una forma antiga portuguesa xeique (C. Michaëlis;1946:305)

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 22/8/07 17:06 Página 140

Introducció 141

< zÀ_«[ > albayţar > albéitar, (es) albeite (ga), alveitar (pt).< »´Ãv°«[ > almudayna > Almudaina (PM), però Almudena (M),

amb el diftong tractat segons els hàbits castellans.< vÃ{»˜¬£ > qala3at Zayd > Calaceit (TE), però també es coneix

Calacete.< » Äˆ«[> aşşayfa > aceifa (es), ceifa (ga, pt)

El normal és que en espanyol i català hi hagi monoftongació, men-tre que en galaicoportuguès es conserven els diftongs decreixents

< ½«[ > assawţ > assot (ct), açoite (pt), azoute (ga), azote (es)< ºzÄo_«[ > albuḥayra > Albufera (ct), Albufeira (pt)

Una segona raó per explicar per què es conserva el diftong en certscasos en català i castellà és que aquests mots van tenir una entrada enla llengua, quan la tendència a la monoftongació ja no era vigent. Unaltre element característic de molts arabismes iberoromànics és el pas-satge de /st/ i /§ÿ/ a /tst/ i finalment a /ts/, que veurem més endavant.

2.5.3. L’amalgama de l’article als arabismesÉs molt probable que calgui també atribuir al romandalusí l’amal-

gama de l’article àrab <al> a una gran quantitat d’arabismes del galai-coportuguès, però que sorprenentment llur nombre és molt menor encatalà i pràcticament inexistent en les altres llengües romàniques (i elscasos que hi ha són normalment manlleus castellans a aquestes llen-gües).

Només acudint a uns pocs exemples, podem veure com el castellà iel galaicoportuguès presenten <al-> en molts casos en què el català noté l’article àrab aglutinat:

Galaicoportuguès Castellà Català

azucre / açúcar azúcar sucre

almacén / armazém almacén magatzem

alcatifa (alfombra) catifa

algazara algazara gatzara

alcanfor / alcânfora alcanfor càmfora

Però hi ha molts altres casos en els quals el català sí que presental’article coincidint amb les altres llengües iberoromàniques:

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 141

142 La influència àrab en català

Galaicoportuguès Castellà Català

arroz arroz arròs

alcoba / alcova alcoba alcova

alcovite alcahuete alcavot

alfil alfil alfil

anil añil anyil

Els casos d’arròs i anyil semblen no tenir l’article amalgamat, peròno és així. Ja des de l’àrab, la /l/ s’assimilava a la consonant següentsempre que aquesta fos una sibilant, una dental, /n/ o /r/. Doncs, laforma àrab seria AL-RUS > AR-RUS i així la varen rebre els mossàrabs. Ipel que fa a anyil, el procés és encara més complex: AL-NÍL > AN-NÍL,d’on prové annil; després, el tractament de /nn/ va rebre diferents trac-taments segons cada llengua iberoromànica: /n/ en galaicoportuguès i/ø/ en català i castellà. Tractarem d’aquest fenomen, des d’un punt devista fonètic, més endavant.

La qüestió de l’amalgama fou objecte de nombrosos estudis i sen’han tret conclusions molt diverses. Steiger (1948-1949: 1-62) hi for-neix una explicació de tipus psicosocial que no serveix per explicar totel fenomen, tot i que és una raó que cal tenir en compte. Ell afirma quel’amalgama de l’article i el nom no és exclusiva de l’iberoromànic sinóque hom també troba la mateixa situació als manlleus àrabs del berber:lmenún, lebtix, lmäsmäs.

La teoria de Steiger va ser recollida per Corrientes (1999: 59), tot ique aquest segon autor no ho contempla com a un mecanisme psico-social, sinó que explica que una bona part dels pobladors musulmanspeninsulars eren berbers i que aquesta tendència passà també al roman-dalusí.

Hom pot, fins i tot, parlar de xifres pel que es refereix a la presènciade l’article amalgamat en aquestes llengües. Els arabismes amb <al-> encastellà (i en galaicoportuguès les xifres serien similars) són el 60%, men-tre que al segle XIII eren el 74% segons Solà-Solé (1968: 275-285); encanvi, aquesta xifra es redueix al 32% en català, menys de la meitat. Lesraons que forneix aquest autor per explicar el nombre menor de casosd’amalgama de l’article són dues: la primera, que el català presenta unamajor resistència a acceptar esquemes aliens; la segona, que en catalàoriental les vocals /a/ i /e/, en posició àtona, es neutralitzen en [�], la qualcosa provocaria que es confongués l’article romànic amb l’àrab.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 142

Introducció 143

El segon argument sembla poc convincent, puix que en catalàoriental es confon l’article el amb la contracció al, la qual cosa, en certscasos, pot donar lloc a confusió, probablement major que la que esproduiria per confondre <al-> amalgamat amb el. D’altra banda, encatalà antic l’article masculí no era el, sinó lo (i ho és encara dialectal-ment), el qual no provocaria cap confusió, i menys encara en femení,on <al-> mai es pot confondre amb la. Així i tot, les coses no són deltot clares per explicar per què en català hi ha més casos d’article amal-gamat. Podem acceptar la primera raó de Solà-Solé, però sembla insu-ficient. La qüestió segueix encara oberta.

Però tornant als motius que expliquen l’amalgama en general en lesllengües iberoromàniques, a més de l’explicació donada abans perSteiger i Corrientes, caldria recórrer també a motius interns del roman-dalusí. L’article determinat, en aquests dialectes, va sofrir un procésd’unificació com en àrab (X. Frías; 2000: 171), probablement per lainfluència del superstrat, la llengua dels dominadors:

ILLU > eloILLOS > elos > el >alILLA > elaILLAS > elas

Aquesta forma única i invariable de l’article en romandalusí estàcopiosament documentada (Galmés Fuentes; 1983;113) i és l’únicaque apareix en tota la toponímia romandalusí: Alpuente, Alconchel,Almonte, etc.

Per tant, el romandalusí identificà l’article propi i l’àrab i així eltransmeteren. I van fer el mateix amb els topònims i altres termes comalberge (es. albérchigo > PERSICU), alcayata (es., < CAIA), alpendre (ga-pt,“rafal”). La tendència a interpretar aquest <al-> com a part integrant demolts vocables es va estendre al romanços del nord, sobretot, en caste-llà. Aquests són alguns exemples —tots romànics— amb <al-> assimi-lat: almadreña (es., junt amb madreña) de *MATERINEA, almena (es) deMENA, almendra d’AMIDDULA (però gallec améndoa i portuguès amên-doa, així com català ametlla) i alborzo (es) d’ARBUTEU, alpiste (< PIS-TUM), alpechín (< FAECINUS), almorta (i dialectalment almuerta (<MORTA); en asturià hom troba albuertu (< ABORTU); en portuguès apa-reix en alporão, alpantesma, etc. La tendència a incloure la síl·laba <al-> inicial arribà a l’asturià alcordar (< ACCORDARE). En català es percepen ILICINA > alzina.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 143

144 La influència àrab en català

2.5.4. El fonema /t�/

Aquest fonema es troba en bastants topònims de tota la Penínsulaque han conservat llur nom mossàrab. Al domini català hi ha: Elx,Llutxent o Fornalutx. A la resta dels dominis: Carabanchel al castellà iAlconchel al portuguès, en els quals hom hi veu a més el sufix –iel (<–ELLU) que perviu juntament amb –uel (< –OLU) en infinitat de topò-nims.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 144

Aspectes lèxics dels arabismes 145

3. ASPECTES LÈXICS DELS ARABISMES

3.1. Camps lèxics

Els arabismes es troben en molts camps lèxics, que van des de lavida quotidiana fins al llenguatge científic i tècnic. A part de la termi-nologia culta, que ja hem comentat que penetrà a través de les traduc-cions, tota la resta entrà mitjançant els mossàrabs

Aquesta no és pas una llista exhaustiva d’arabismes. Només s’hireflecteixen els més comuns, no sols en català, sinó també en les altresllengües iberoromàniques agrupades per camps lèxics3. Hem donat l’e-timologia en primer lloc i després les formes resultants en iberoromà-nic.

No hem inclòs un gran nombre d’arabismes que sí existeixen en lesaltres llengües iberoromàniques però que manquen en català, algunstan comuns com l’espanyol aceite i portuguès azeite, que en català ésoli, d’origen llatí, o l’espanyol i el portuguès tabique, que en català ésenvà. En alguns casos concrets, l’arabisme es troba en el català del sudo meridional (valencià), però no existeix en el català del nord; enaquests casos hem marcat el vocable com (cat. mer.)

3.1.1. Vida militar

amír > emír (príncep) emir (ct, es, pt, ga)amír albḥar almirall (ct),/ amír almá almirante (es, ga, pt)al3aríd (protesta)4 alarit (ct), alarido (es, ga, pt)addalíl (guia) adalil (ct), adalid (es),

adaíl (ga, pt)addaraqa adarga (ct, es, ct, pt)> adarqa (escut)alfáris > alféres (genet) alferes (pt, ct), alférez (es, ga),alxanjar alfange (ct, pt),

3. Prenem alguns dels exemples oferts per Iorgu Iordan i Maria Manoliu en elManual de Lingüística Románica, volum II, pp. 133-144, variant-ne l’etimologia queaquests autors donen en alguns dels casos. També hem afegit alguns elements que nofiguren en aquest estudi.

4. En tot cas, es tracta d’una forma antiga. Avui s’usa Š[zc—É <3itiráÍ > amb aquellvalor.

zÀ¯Çzo_«[ zÀ¯Ç

�¿z˜«[−Ä«v«[

»£yv«[

}z\ «Çzk´s«[

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 145

146 La influència àrab en català

> alxanjer (punyal) alfanje (es), alfanxe (ga)almugawwar almogàver (ct),(qui fa incursions) almogávar (es, pt, ga)aţţabl > attabal tabal (ct), atabal (es, ga),(tambor) atabale (pt)

3.1.2. Administració

adday3a aldea (ct, es, ga, as),(aldea, llogaret) aldeia (pt)alqádí > alkaldi (jutge) alcalde (ct, es, ga, as)arrabad > arrabád raval (ct), arrabal (es),

arrabalde (ga, pt, as) alwazír (ministre) agutzil (ct), alguacil (es, ga),

alguazil (pt)

3.1.3. Indústria

al3anbíq alambí (ct), alambique (es, ga, pt)

almadraba (cop, tall) almadrava (pt, ct), almadraba (es, ga)

alkáfúr > alkanfúr càmfora (ct), alcanfor (es, pt, ga)

qálib > kalíb calibre (ct, es, ga, pt)as-sukkar sucre (ct), azúcar (es),

azucre (ga), açúcar (pt)ţalq talc (ct), talco (es, pt, ga)

3.1.4. Agricultura

aşşáqiya > aşşekiya sèquia, séquia, síquia (ct), acequia (es, ga), acéquia (pt)

aşşániya sínia (ct), aceña (es), azenha, azena (pt), acea (ga)

y½œ°«[

−_�«[

»˜ÀŒ«[

Š\¤«[�^z«[

z¿{½«[

¥À_´˜«[

»^zŒ°«[

y½Ÿ\¨«[

`«\£z¨�«[

¥¬�

»Ä£\ˆ«[

»Ä³\ˆ«[

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 146

Aspectes lèxics dels arabismes 147

3.1.5. Comerç

dár şiná3a dàrsena (ct), dársena (es), fard (càrrega) farda (ct), fardo (es, ga, pt), qinţár quintar (ct),

quintal (es, ga, pt)rakúba rècula (ct), recua i recova (es),

recova (pt)ar-rub3 arrova (ct), arroba (es, pt, ga)ta3aríf tarifa (ct, es, pt, ga)marábiţí maravedís (ct),> marabiţí maravedí (es, pt, ga)(propi dels almoràvids)ad-diwán (administració; sofà)5 duana, divan (ct), aduana,

diván (es), diván (ga), divã (pt)

3.1.6. Indumentària

bábúj babutxa (ct)6, babucha (es, ga, pt)

qabá2 gavany (ct), gabán (es, ga), gabão (pt)

alburnus > alburnús barnús (ct), albornoz (es, pt, ga)

3.1.7. Objectes d’ús corrent

jarra gerra (ct), jarra (es, pt), xerra (ga)

qarába > carafa garrafa (ct, es, pt, ga)7

alqaţífa catifa (ct)8, alcatifa (ga, pt)

5. El terme àrab posseeix ambdós significats i, com es pot veure, ha deixat unadoble marca en alguns dels romanços ibèrics, tot i que amb significats diferents, a causade llur entrada en diferents moments. Duana és anterior que divan, però deriva d’unaforma adduwána < addiwána.

6. Aquest terme entrà a través del francès babouche en el s. XIX, segons Coromines.La forma catalana sembla ser un manlleu del castellà.

7. Entrada probablement a través de l’italià caraffa.8. El significat que adquireix de catifa és propi de l’àrab andalusí, perquè en àrab

clàssic significa “vestit de seda”.

»—\´‡ y[uŠzŸy\‘´£

»^½§y

™^z«[»Ÿ¿z˜bÁ‘^[z¯

²[½¿v«[

i½^\^

È_£

‰³z_«[

ºzj

»^[z£» À�¤«[

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 147

148 La influència àrab en català

alxurj alforja (ct, es), alforge (pt), alforxa (ga)

aššawár aixovar (ct), ajuar (es), enxoval (pt, ga)

ţárima tarima (ct, es),> taríma (llitera) tarimba (ga, pt)ţása tassa (ct), taza (es, ga),

taça (pt)

3.1.8. Plantes

albarqúq albercoc (ct), albaricoque (es, ga), albircoque (pt)

albáðinján albergínia (ct), berenjena (es), beringela (pt), berinxela (ga),

ballúţ bellota (cat. mer.)9, bellota (es), bolota (pt)

alḥabaqa alfàbrega, alfabreguera (ct), albahaca (es), alfavaca (pt)

alxaršúf carxofa, escarxofa (ct), alcachofa (es), alcachofra (ga, pt),

alquţn > alqoţón cotó (ct), algodón (es, ga), algodão (pt)

ar-ruz arròs (ct), arroz (es, pt, ga)isfannariya safanòria (ct), çahanoria >

zanahoria (es) cenoura (pt), cenoira, cenoria (ga)

tamr hindi (dàtil indi) tamarinde (ct), tamarindo (es, ga), tamarinho, tamarindo (pt)

assawsan > assusána assutzena (ct), azucena (es, ga),açucena (pt)

azza3farán safrà, safranera (ct), azafrán (es, ga), açafrão (pt)

9. En català del nord es diu gla, del llatí GLANDE. Succeeix igual entre gallec iportuguès, on el primer té landra, llatí, front al portuguès bolota, àrab.

izs«[

y[½„«[

»¯y\�

»~\�

¢½£z_«[

²\k³ w\_«[

�½¬^

»¤_o«[

�½ƒzs«[

쑤«[

{z«[»¿z´ ~É

¾v´· z°b

μ~½�«[

²[z —|«[

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 148

Aspectes lèxics dels arabismes 149

3.1.9. Arquitectura

alqubba (cúpula) alcova (ct, pt), alcoba (es, ga)barrí (exterior) barri (ct), barrio (es),

bairro (ga, pt) alqaşr alcàsser (ct), alcázar (es, ga),

alcáçar (pt)

3.1.10. Animals

al3aqrab > al3aqráb aliacrà (ct mer.), alacrán (es, ga), alacrão (pt)

attúna tonyina (ct), atún (es, ga, as), atum (pt)

zaráfa girafa (pt, ct), jirafa (es), xirafa (ga)

3.1.11. Ciència

aljabr àlgebra (ct), álgebra (es, pt), álxebra (ga)

al-manáx (clima) almanac (ct), almanaque (es, pt, ga)

şifr zero, xifra (ct)10, cero, cifra (es, ga), zero, cifra (pt)

samt arrá2s11 zenit (ct), cenit (es), zénite (pt), cénit (ga)

nadír (assamt) nadir

3.1.12. Altres elements

rabáb > rabéb rabell (ct), rabel (es, pt, ga)

10. La forma àrab şifr fou llatinitzada com a ZEPHYRUM que esdevindria en ita-lià zero, forma adoptada per quasi totes les llengües romàniques. De la culta deriva,alhora, cifra.

11. Segons Coromines, la forma zenit es podria atribuir a una mala lectura dezemt, forma que es percep com a més coherent a partir del vertader ètim samt > semt.

»_¤«[¾z^

ºzˆ¤«[

]z¤˜«[

»³½c«[

»Ÿ[y|«[

z_s«[

q\´°«[

z ‡

}Çz«[ d°~

(d°~)zÀ•³

]\^y

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 149

150 La influència àrab en català

al3úd (pal; llaüt) llaüt (ct), laúd (es), alaúde (pt), laúde (ga)

ţumbúr (instrument de corda) tambor (ct, es, pt, ga)az-zahra atzar (ct), azar (es, pt, ga),

Al mateix temps, l’àrab ha servit com a transmissor en la introduc-ció de termes d’altres llengües, algunes tan remotes com el farsi o elsànscrit, però també d’altres molt més properes com el grec i, fins i tot,el llatí. D’aquestes dues últimes llengües, en mostrem alguns dels ter-mes introduïts a través de l’àrab:

Termes d’origen grec:

arrus (ja s’ha vist)alkímyá2 alquímia (pt, ct),

alquimia (es, ga), atturmus > tarmús tramús (ct),

altramuz (es, ga), tremoceiro (pt),

assukkar (ja s’ha vist)qítára guitarra (ct, es, pt, ga)al3anbíq (ja s’ha vist)

Termes d’origen llatí:

CASTRA alqaşr (ja s’ha vist) DENARIU dínár dinar PRAECOQUUS albarqúq (ja s’ha vist)

3.2. Influències secundàries

En bastants casos, els termes catalans, i en general iberoromànics,no procedeixen directament de l’àrab, però no hi ha cap dubte que llurforma o estructura ha sofert alguna influència d’aquesta llengua. Sovintun fenomen ja es podia trobar latent en romanç, potser amb un origenllatí, es va desenvolupar o reforçar completament per la influència del’àrab.

u½˜«[

y½_´�

ºz·|«[

Db.4 {z«[PL:ÎH Æ\À°À¨«[

2,D:ÎH �¯zc«[

.VP”D4H z¨�«[642VD0 ºy\gÀ£–:$4> –46@H ¥À_´˜«[

zˆ¤«[ y\´¿u ¢½£z_«[

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 150

Aspectes lèxics dels arabismes 151

3.2.1. L’addició de {a-} amb valor causatiu verbalL’addició de la vocal protètica <a-> té un sentit causatiu en àrab en

la dita quarta forma verbal <−˜Ÿ[>, afa3al, és a dir, una estructura{aKKvKa}, front a la primera {KvKvKa}. Eva Salomonski (1944) vaafirmar, fins i tot, que era una influència àrab, tot basant-se en el fun-cionament comparatiu entre l’àrab i els romanços.

El valor causatiu àrab es pot comprovar en els següents exemples,on apareixen la primera i la quarta formes de determinats verbs:

1a forma 4a formaðazina (=estar trist) > aðzana (=entristir)karuma (=ser honrat) > akrama (=honorar)mát (=morir) > amáta (=matar)daxala (=entrar) > adxala (=introduir)

Eva Salomonski va fixar-se en matar i amatar del castellà antic perarribar a tal conclusió, tot basant-se en altres verbs amb valor causatiuen aquesta mateixa llengua, com aminorar, acalorar, ablandar. Però laqüestió és que tots aquests verbs tenen el seu origen en el llatí amb lapreposició prefixada {AD-}. Així i tot, aquesta autora atribueix la sevamajor presència en les llengües iberoromàniques a la influència de lamateixa construcció en àrab, amb el prefix {a-} de valor causatiu.Aquesta teoria sembla massa plausible, i explicaria perfectament l’ori-gen matar en totes les llengües iberoromàniques, vist que podria deri-var de l’àrab mát (=morir) a través de la seva forma causativa amát, laqual es reflectiria en el castellà antic i encara en l’asturià amatar.Aquesta opinió és també admesa per Carolina Michaëlis deVasconcellos (1946: 304), on explica que aquesta veu és un terme deljoc d’escacs i que encara es conserva com a nom: mat (ct.), mate (es.,ga., pt.). Coromines, emperò, li cerca un origen llatí poc convincent.

3.2.2. Els sufixos {–í} i {-ona}El sufix {-i} és molt abundant en català, especialment per designar

gentilicis. El seu origen és clarament llatí, {–INU}, però la seva evoluciól’ha confós amb el prefix àrab, fins al punt que la seva presència encatalà es molt més gran que en castellà o galaicoportuguès. És així quecoincideixen l’àrab i el català per designar els gentilicis de ciutats comBarcelona – Baršilúna, puix que en català és barceloní i en àrab barše-lúny.

També és influència àrab el canvi de la vocal final dels topònimsromans acabats en {–ONA}, no exclusiu del català: OLISIPONE > Lisbone

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 151

152 La influència àrab en català

> Lisbona > Lisboa (/n/ cau en portuguès); BARCINONE > Barcelona;TARRACONE > Tarragona. L’àrab no té /-e/ final, de manera que la vocalfinal s’adaptà als hàbits articulatoris d’aquesta llengua, que té /-a/ comvocal final pròpia del gènere femení.

3.2.3. L’expressió de temps futur i passatÉs molt normal en iberoromànic utilitzar expressions de futur i pas-

sat amb valor adjectival amb una clàusula de relatiu. El seu ús avui ésexclusivament relatiu al futur en les llengües iberoromàniques, però enàrab s’usa també amb expressions de passat. Heus ací els exemplesromànics: l’any/el mes que ve (ct), el año/mes que viene (es), o ano/mêsque vem (pt), o ano/mes que vén (gl). Tal estructura s’utilitza igualmenten àrab:

< ÁÎ\j¾x«[®½Ä«[ > alyawm allaDi já2iy (=l’any que està venint)< a\Ÿ¾x«[®½À«[ > alyawm allaDi fát (=l’any que va passar)

En català no existeixen moltes de les altres influències no lèxiquesque sí que es troben en galaicoportuguès i castellà12, especialment lesreferides a elements morfològics i fins i tot sintàctics que van entrar enaquestes llengües. El català en va quedar fora; per tant, la gran majoriadels elements àrabs que hom troba en aquesta llengua són meramentlèxics, àdhuc les influències secundàries a les quals fèiem referènciaabans.

12. Ens referim a elements com aquests: a) demostratius: há (he aquí) > hé > ahe(es ant), afé (pt ant) > he (es) en les combinacions he aquí, hete aquí. En català vet aquítrobem elements llatins, com en francès voilà. b) indefinits: fulán (=un qualsevol, ental) > fulano (es, pt, ga), mán kán (=el que sigui) > mengano (es); c) preposicions ilocucions diverses: hattà > hata (es ant; clàssic fasta > modern hasta por encreuamentamb facies), atá > até (pt); marra (=una vegada) > (de) marras (es); báţil (= inútil; lliu-re[ment])> (de/en) balde (es, ga), (de/em) balde (pt). d) interjeccions: wa šá2 Alláh(=vulgui Déu) > ojalá (es), oxalá (pt, ga); harre > arre (es); yá: antiga partícula de voca-tiu que es troba en textos antics castellans.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 152

différences 153

4. EVOLUCIÓ FONÈTICA

4.1. Un llarg procés

De la mateixa manera que el català ha sofert una evolució d’ençà elllatí, els termes àrabs s’han hagut d’adaptar a la fonètica del català (i deles altres llengües romàniques de la Península).

Ja en un primer moment, tal com hem esmentat abans, la primeraadaptació dels arabismes fou la que van patir en boca dels mossàrabs,els quals adaptaren mínimament aquests termes. La segona adaptacióva ser ja en les llengües del nord, en un moment en què aquestes llen-gües encara es trobaven en procés de formació. No obstant, els arabis-mes no arribaren tots plegats en un determinat moment de la històriadel català ni dels altres romanços ibèrics, sinó que llur incorporació foumolt lenta, al llarg de diferents segles.

Tampoc no podem oblidar que l’àrab andalusí presentava les sevespròpies característiques dialectals i que no podem pas partir de l’àrabclàssic com a llengua d’origen de la immensa majoria dels arabismes,com també hem explicat. Per tant, oferim un esquema de l’evoluciódels fonemes àrabs al català, per la qual ha estat inevitable fer compa-racions —quan ha calgut— amb les altres llengües iberoromàniques.

4. 2. Evolució del vocalisme

D’entrada, l’àrab clàssic només posseeix tres vocals, amb valor llargi breu. Són aquestes: /a/, /a:/, /i/, /i:/, /u/, /u:/. Des d’un punt de vistafonètic, les breus són una mica més obertes que les llargues (com tambésucceeix en anglès amb /i:/ i /i/ o /u:/ i /u/). Aquest grau d’obertura,malgrat ser petit, féu que el parlants dels diferents romanços, en algunscasos, les interpretessin com a vocals diferents. Això explicaria per quètrobem en català, castellà i galaicoportuguès casos molt nombrosos de/e/.

Hi ha un element que caracteritza els manlleus àrabs del catalàenfront dels de les altres llengües. Es tracta de la manca de vocal para-gògica, puix que el català no en té necessitat com passa en les altresllengües, a causa dels seus plurals consonàntics. Així, el terme àrabalmanáx és almanac en català però almanaque en espanyol i galaicopor-tuguès, on la vocal paragògica és un element adoptat en aquestes duesllengües.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 153

154 La influència àrab en català

En principi no sembla gaire clar que l’àrab andalusí distingís entrevocals llargues i breus. Probablement els dos fonemes havien confluïten un de sol, de manera que la distinció entre vocals llargues i curtesen àrab andalusí era una qüestió probablement tan sols fonètica. Enqualsevol cas, a través del filtre del romandalusí, el valor llarg o breu esva perdre amb seguretat.

Àrab cl. Andalusí Romanç Comentaris

/a/ > /a/ > /a/ Hi trobem el fenomen de l’‘imala’,molt estès en els parlars àrabs occiden-tals actuals. La ‘imala’ provoca que lavocal central es mogui cap a la posicióinicial, en dos o tres graus, depenentdel dialecte (en andalusí es troben elsdos graus): /a/ > [e] > [i]. Normalmentes distingeix entre dos tipus d’‘imala’:

• ‘Imala’ condicionada: que es pro-dueix perquè en la següent síl·laba hiha /i/: şáqya > şíqya > síquia.• ‘Imala’ espontània: que es produeixsense influències de vocals veïnes i queafecta principalment /a:/ més que /a/.Exemples d’imala en el domini català:

< ®Ø~Á´^ > Bani Salám > Beni Salém> Binissalem o Benissalem (IB)La ‘imala’ s’inhibeix en presència deles consonants velars (tafxím) i aixòs’aprecia en els romanços:

<[½¤«[> alaqwás > Alaquàs (V),Lacuás (MU)

<»À³\ˆ«[> aşşánya > sènia, sénia i sínia(ct), aceña (es), azenha (pt)

L’‘imala’ possiblement es va generalit-zar a l’Al-Andalus només després del

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 154

Evolució fonètica 155

segle XIII, quedant limitada al períodenassarita. Els exemples anteriors aaquesta època eren considerats vulgarsperò deixaren llur empremta en elsromanços.

> [�] > /�/ Aquest fenomen és més freqüent enportuguès però també hi ha exemplesen català.

< …§[z¯ > Marrákiš > Marrokoš >Marroc

< ºzˆ^ > Başra > Başara > Başora >Bassora

< ][zƒ > širáb > šaráb > xarop, aixa-rop (ct), xarope (ga-pt), però espanyoljarabe (antic xarabe) sense labialització.

< »Ÿ\°«[ > almasáfa > almusáfa >Almussafes (V)

< »_¤«[ > alqabba > alcova (ct, pt),alcoba (es)

Cal tenir en compte que els prefixosmu-, ma- i mi- s’intercanvien fàcil-ment en àrab dialectal, la qual cosa ésaplicable no sols a Almussafes sinótambé a altres casos.

[æ], [e] /e/ És un canvi molt freqüent en tots els dialectes àrabs actuals, especialmentquan es tracta d’una vocal curta i hi haconsonants velars a prop. En andalusíva passar sovint a [e] i així va aparèixeren els romanços:

< zÀ¯[ > (príncep) amír > emír > emir

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 155

156 La influència àrab en català

< Á´^ > (fills de) bani- > beni- > Beni-(de molts topònims)

/i:/ /i/ /i/ En general es manté, especialment quanera llarga i resultava tònica.

< μÀ¨¯ > miskín > mesquí (ct), mez-quino (es), mesquinho (pt), mesquiño (ga)

< ºz¿|k«[ > (l’illa) aljazíra > Alzira (V),Algeciras (C)

/i/ [�], [e] /e/, /i/ El seu timbre oscil·lant arribà al romanç.Cal tenir en compte que /e/ pot venirtant de [æ] com de [�]. Per tant, moltsovint /a/ i /i/ àtones àrabs conflueixenen una /e/ romànica, la qual cosa succe-eix encara als diversos dialectes àrabs.

< »˜´ˆy[u > (casa de construcció) dárşiná3a > dàrsena

< μÀ¨¯ > (miserable) miskín > mes-quí (ct), mezquino (es), mesquinho (pt)

/u/ /u/ En presència de labiovelar:

< »³[½Ãv«Ç > ad-diwána > ad-duwána >duana (ct), aduana (es)

/u:/ /u/ /o/ Poques vegades /u/ es conserva. En la majoria dels casos passa a /o/.

< ²½°_« > laymún > llimó, llimona(ct), limón (es, ga), limão (pt).

< ª½o¨«[ > alkuћúl > alcoholPerò:< `k«[ > (pou) aljubb > aljibb/aljubb> aljub (ct), però: aljibe (es), alxibe(ga), algibe i aljube (pt)13

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 156

Evolució fonètica 157

/u/ /u/ /o/ Igual que abans. No és en absolut refutable que /u/ > /o/ ([o]) succeís acausa de la percepció que en tenien elsparlants dels romanços del nord:

< 쑤«[ > (cotó) alqoţn > alqoţon >cotó (ct), algodón (es, ga), algodão (pt)

4.3. Evolució dels diftongs

L’àrab andalusí es va mostrar molt conservador pel que fa al mante-niment dels diftongs. Fins i tot, als darrers temps les monoftongacionseren força escasses, per la qual cosa les monoftongacions romàniques esdeuen a un procés panromànic, on segurament el romandalusí no hi vatenir res a veure, puix que aquest dialecte era, en general, molt conser-vador en aquest aspecte.

En posició àtona, els diftongs van perdre el primer element, la qualcosa és molt freqüent en els dialectes àrabs actuals):

laymún > limún > llimó, llimona (ct), limón (es, ga), limão (pt).

Els diftongs secundaris resultaren tenir poca predisposició a monof-tongar. Açò és degut a que la forma clàssica, amb atur glotal o amb aynes va interpretar com a un hiatus en romanç. La majoria d’ells no arri-baren a monoftongar en romànic. Steiger (1932) manté també aquestateoria, com es pot veure tot comparant el simple aşşawt > assot14 (es.azote, ga. azoute, pt. açoute) amb alqá2id > alcaid (es, ga-pt alcaide).Igualment, Federico Corrientes (1977: 31) hi està d’acord, tot dient-ne:

This could only mean that, in Arabic loanwords, Romance monph-thongization did not always obtain because of the speaker’s awarenessthat these were foreign words

13. Amb una diferència de significat, perquè algibe és depòsit, com en espanyol,però aljube és una presó.

14. De totes maneres, hi ha un fenomen curiós en català, i és que s’hi conservenmés casos de diftong que en castellà, quan totes dues llengües mostren tendència a lamonoftongació. Així, almudayna > Almudena (M), però Almudaina (IB), o šayx >xeque (es. an., mod. jeque), però xeic.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 157

158 La influència àrab en català

Així i tot, aquesta tendència no sempre s’acompleix i hom pot tro-bar exemples de monoftongació de diftongs secundaris, a causa, proba-blement, d’una incorporació molt primitiva en romanç:

< u[½¤«[ > alqawwád > alcavot (ct), alcovite (ga, pt), però espanyolalcahuete amb el diftong conservat.

4.4. Evolució del consonantisme

Normalment, les consonants geminades no han tingut cap efectesobre els romanços, i eren tractades com a simples, un fenomen que jaarrenca del propi andalusí. Les úniques excepcions a aquesta normaforen /ll/ i /nn/, les quals tractarem més endavant. Per tant, les conso-nants que oferim com a simples en els següents quadres poden perfec-tament ésser dobles etimològicament, però llur tractament és el mateix.

Àrab cl. Andalusí Romanç Comentaris

/b/ /b/ /b/ És així en la majoria dels casos:al-barqúq > albercoc (ct), albaricoque(es, ga), albricoque (pt), al-burnus > barnús (ct), albornoz (es,pt, ga)

/v/ /v/ Succeeix sovint en català i portuguès.En el català actual de bona part deCatalunya no és més que una qüestióortogràfica perquè no hi ha distincióentre /b/ i /v/.

<»^zŒ°«[> almadraba > almadrava(ct, pt), almadraba (es, ga).

<»˜z«[ > arrub3a > arrova (ct, pt), arro-ba (es, ga).

/f/ És un cas molt estrany, però hi ha algun exemple:

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 158

Evolució fonètica 159

< »^½zs«[ > al-xarrúfa > garrofa (ct),però algarroba15 (es), alfarroba (pt, ga).

/p/ Hi ha bastants casos. La presència de /p/ en àrab andalusí és un fenomenque ha estat mencionant abans i queha estat afavorit pel romandalusí. Enandalusí existia una variant velaritzada[pʨ] de /b/ que en romànic s’identifi-cà amb /p/ en tres casos: a) en posiciófinal, b) geminada i c) a prop de con-sonant velar16:

< »‘^[y > (fortalesa) rábiţa > Ràpita(Ta), però Rábida (H), Ràbade (LU).

< ][zƒ > (beguda) širáb > xarop, aixa-rop (ct), xarope (ga, pt), però espanyoljarabe

< ]Øj > (aigua de roses) juláb > juléb> julep (ct), julepe (es), julepo (pt),xulepe (ga)

La presència de /p/ en final absolut ésnormal en català, ja que /-b/ > /-p/automàticament:

< ]zs«[ > (lloc deshabitat) alxarb >Alfarb (V)

< ][|¯ > (claveguera) > almizáb >Misep (A)

/f/ /f/ /f/ És la solució més general:

15. La /g/ castellana i catalana per /x/ àrab és relativament normal. Vegeu-ho mésendavant.

16. Altres casos iberoromànics, desconeguts en català, són: < `Ä^|«[ > (raïms, pan-ses) az-zabíb > azzibíb > acipipe (es); < ]z«[ > (most) arrubb > arrope (es), però portu-guès arrobe.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 159

160 La influència àrab en català

< »ˆ ˆ «[> alfaşfaşa > alfals (ct),alfalfa (es, pt, ga)

<−À «[ > (l’elefant) alfíl > alfil

/m/ /m/ /m/ És la solució més general.laymún > llimó, llimona (ja s’ha vist)

En posició final, en gallec, castellà iportuguès /-m/ > /-n/ (fins i tot alfa-quim en portuguès no representa /-m/, sinó vocal nasal), però en català síque s’ha mantingut:

< ±~\£ Á´^> Baní Qásim > Benicàssim(A)

< ±«\~ Á´^ > Baní Sálim > Binissalemo Benissalem (IB)

Probablement per hipercorrecció elcatalà presenta /-m/ a magatzem demaxázin (cf. espanyol almacén i portu-guès armazém).Corrientes (1977: 36) admet que /-m/> /-n/ era normal al dialecte andalusíde Granada, la qual cosa afavoriria latendència romànica de /-m/ > /-n/.

/w/ /w/ /vo/ És un tractament normal en romanç perquè el diftong, especialment en posi-ció inicial, era prou estrany:alqawwád > alcavot (ja s’ha vist)

/gw/ És el cas més comú de wádi (=riu), fre-qüent als topònims: Guadalest (escàsen català, però habitual en espanyol iportuguès; en aquesta segona llengua,a més, wádí > odi-). També:alwazír > agutzil (ct), alguacil (es),aguazil (pt), aguacil (ga)

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 160

Evolució fonètica 161

/v/ diwán > divan

/j/ /j/ /ø/ Normalment en posició intervocàlica:

< ²½À·Á´^> Baní Hayyún > Benifaió (V)

/t/ /t/ /t/ Normalment es conserva igual, sense sonorització.

< » Ä¤«[ > alqaţífa > catifa (ct), alca-tifa (pt)

/d/ /d/ /d/ Es conserva a la majoria dels casos:addiwana > duana (ja s’ha vist)

/t/ Normal en posició final, però també en altres casos (cf. alcavot):

<u½˜«[ > al3úd > llaüt (ct), laúd (es),alaúde (pt, ga)

< v¬_«[> albalad > albalád > Albalat(V)PeròBaní Mawdúd > Benimodo (V)

/ţ/ /t/ /t/ En àrab clàssic aquesta consonant tenia un caràcter velar, però als registresmés baixos va acabar no distingint-se:

<mz > ţarḥ > (deducció) tara

<²[z£ > qiţrán > quitrà (ct), alquitrán(es), alcatrán (ga), alcatrão (pt).

< ]½«[ > aţţúb > tova (ct), peròadobe (es, pt, ga)

/d/ /d/ A més, /ţ/ es va confondre en molts casos amb /d/, de tal manera quetambé pot presentar /d/ en romanç,

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 161

162 La influència àrab en català

com hom ha vist a l’exemple anterioren castellà, gallec i portuguès; peròtambé en portuguès antic existia alga-drom en lloc del modern alcatrão.

Cal tenir en compte que la /d/ romà-nica fou transcrita en àrab com a /ţ/.Doncs, topònims com Granada oCórdoba presenten en àrab les formesGarnaţa i Qurţuba, respectivament.

/n/ /n/ /n/ Normalment es conserva, excepte en gallec i portuguès on pot caure enposició intervocàlica, segons les ten-dències d’aquest diasistema.En català és normal que es perdi enposició final, seguint també una ten-dència pròpia d’aquesta llengua:miskín > mesquí

< ²½Ä·Á´^> Baní Hayyún > Benifaió (V)

< ²¼zÀs Á´^ > Baní Xayrún >Benifairó (V)

/-ñ/ Només en català en posició final:

< Æ\_£ > qabá2 > qabán > gavany (ct),gabán (es)

La /-n/ protètica va ser tractada comen afany, menys en català.

/nn/ /nn/ /ñ/ ca, es; Hi ha casos de palatalització, especial-/n/ ga, pt ment quan es tracta d’entrades prime-

renques, quan encara /nn/ > /ñ/ enromanç:

< −À´«[ > (el Nil) > anNíl > anyil (ct),añil (es)

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 162

Evolució fonètica 163

/�/ /�/ /�/ En general es conserva en totes lesposicionsqaşr (ja s’ha vist).

/l/ És possible en posició final absoluta17:

< zÀ ´«[ > (trompeta) annafír > anafil(ct, pt, ga), añafil (es)

< y\´£ > qinţar > quintalalwazír (ja s’ha vist).

Ø Hi ha alguns casos:

< zk´s«[ > alxanjar > alfange (ct, pt),alfanje (es), alfanxe (ga)

/d/ Molt escàs:

<zÀc´°«[> almunastír > Almonacid(V, CU, GU, SO, TO, Z) peròAlmonesir (CS).

/r/ /r/ /r/ La geminada s’interpreta igual, com a forta. És molt freqüent quan hi haassimilació de l’article:arrus (ja s’ha vist)

/θ/ /θ/ /t/ La interdental es va conservar en an-dalusí, i tot que avui és normal enalguns romanços (castellà, gallec), al’època medieval era desconeguda. Les

17. Sobre aquesta qüestió, afirma Corrientes (1977: 43. n.51):As long as for the Sp[anish] Ar[abic] documents do not yield <l> spelling for those

items, we may assume that the change took place in Romance, especially in cases of mul-tiple spelling, some of them being closer to known Arabic forms.En qualsevol cas, no ens sembla que el canvi /�/ > /l/ sigui tan freqüent als roman-

ços del nord, per la qual cosa podríem considerar la possibilitat que la transformacióes dugués a terme en romandalusí, com també passa en la actualitat en els dialectesmeridionals de l’espanyol.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 163

164 La influència àrab en català

grafies medievals usades per transcriu-re-la foren molt diverses: <t>, <c/ç> o<s>. N’hi ha poques mostres en català,però heus ací algunes:

< hÃvo«[ > (el Hadith) > al-H¥adiθ >alhadet (medieval)qiθara > guitarra (ja s’ha vist).

/�/ /�/ /dz/ Són molt pocs els exemples catalans. En les altres llengües les solucions sónmolt variades: /d/, /z/, etc.

< ²w[Ì°«[ > almúá�in > muetzí (ct),almuédano (es), almuadem (pt)18

També sembla clar que en aquest casla interdental es va conservar en àrabandalusí.En canvi, a báDinján > albergínia (ct),berenjena (es), berengela (pt), berenxela(ga), el procés hauria estat /�/ > /dz/ >/dZ/ > /Z/ en català, però /�/ > [δ] >/d/ > /�/ a les altres llengües, sent elstres últims passos romànics.

/d/ /d/ /ld/ En un primer moment, tots els roman-ços ibèrics van presentar aquesta solu-ció pel valor velar del fonema àrab. Al’oïda dels parlants de les llengüesromàniques va sonar /ld/ i així va que-dar en molts exemples:adday3a > aldea (ct mer., es, ga), aldeia(pt)alqáêi > alcalde

18. El català muetzí, i també l’espanyol almuecín (antic almuezín), s’expliquen perassimilar /�/ àrab a /dz/ romànic. Fins i tot és possible que /�/ > /z/ ja tingués lloc enàrab, com passa actualment amb la pronunciació de cultismes en bastants dialectesàrabs (com per exemple a Egipte).

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 164

Evolució fonètica 165

< ^z«[ > (els voltants) arrabad > arrabád > raval (ct, on s’ha produït lareducció típica /-ld/ > /-lt/ > /-l/ enposició final), arrabal (espanyol antic,i en topònims, arrabalde), arrabalde(ga-pt).

/d/ Sembla que els vocables amb aquesta forma són d’entrada posterior dins lallengua:

< Šz˜«[ > (mostra) al3ard > alardo19 (ctmer., amb sufix augmentatiu), alarde(es, ga, pt)

/t/ /ţ/, /z/, /t/, /d/ Aquest fonema es va perdre molt aviat /d/ en andalusí per confusió amb d’altres

de la sèrie dental. Quan va passar alromànic va prendre diferents solucions,representades gràficament <t>, <z/ç> o<d>. El que sembla evident és que /d/ i/t/ van confluir en andalusí, com tambésucceeix en molts dialectes àrabs actuals.

< y½ ’ > ţafúr > tafur (ct, pt, ga),tahur (es)

< z •°«[ > (el victoriós) almutaffar >Almudàfer (V, L), Almudáfar (HU).

/s/, /ş/ /s/ /ts/ La /s/ àrab tenia una pronunciació molt avançada cap al paladar: [sʑ], peraquest motiu en romanç s’interpretàcom /ts/. No obstant, en català presen-ta sovint /s/ <ss> a causa de presentar elpas /ts/ > /s/. A més, la velar ja no es dis-tingia de la no velar en àrab andalusí:

19. Simulacre de combat entre moros i cristians celebrat anualment amb motiu dela festa patronal en algunes localitats valencianes, DIEC.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 165

166 La influència àrab en català

tása > tassa (ct), taza (es, ga), taça (pt).

< ºzˆ˜°«[ > (molí d’oli) alma3şára >almàssera (ct mer.), almazara (es, ga),almaçara (pt)

/š/ És possible en alguns casos20:şifr > xifra (ct), però cifra (es, pt, ga)

Aquesta sembla una tendència del totromànica, que en iberoromànic té certparal·lelisme amb termes llatins: SAPO-NE > xabón (ga), jabón (es), però sabó(ct), savão (pt); SURDU > xordo (ga),però sord (ct), sordo (es) i surdo (pt).

/š/ /š/ /š/ Normalment es va mantenir igual en romànic21.aš-šawár > aixovar (ct), ajuar (es),enxoval (ga-pt)šaráb > xarop, aixarop (ct), jarabe (es),xirope (ga-pt)

< ºy\„_«[ > (bona notícia) albašára >albišra > albíxeres (ct), però: albricias(es), alvíçoras (pt), albízoras (ga), alví-zoras (as)

/z/ /z/ /dz/ Contra el que es podria pensar, /z/ àrab no s’identificà amb /z/ romànica,sinó amb /dz/, en un clar paral·lelismeentre /s/ àrab i /ts/ romànica. En totcas, aquesta /dz/ després va seguir elsmateixos processos que si tingués pro-

20. El procés invers, és a dir, que /s/ romànic fos transcrit com /š/ en àrab, està per-fectament documentat. Una mostra en són els topònims: HISPALIS > Išbíliya, OLI-SIPONE > Lišbúna, etc. De fet, bastants topònims tenen modernament /š/, car delllatí van passar al romanç a través de l’àrab: SAETABIS > Xàtiva, SARAMBA > Xarama(actual Jarama a Madrid).

21. En espanyol modern va arribar a /x/ segons les seves tendències fonètiques.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 166

Evolució fonètica 167

cedència romànica, arribant a /z/ enportuguès actual i /θ/ en castellà i gallec(confluint, per tant, amb /ts/ àrab iromànica). El català és l’única llenguapeninsular on /dz/ s’ha conservat en lamajoria dels casos degut a la seva per-manència en la llengua actual22:alwazír > agutzil (ja vist).

< ºy[|œ«[ > (loquacitat, soroll) alǵazzá-ra > gatzara (ct), algazara (es, ga),algazarra (pt)

< ²|s°«[ > almaxzin > magatzem (ct),almacén (es), armazém (pt), armacén (ga)

/�/ En alguns casos però amb el procés sofert ja en romanç:

< » [y{ > ziráfa > girafa (ct, pt), jirafa(es), xirafa (ga)

< Áb\³{ > (individu de la tribu berberZeneta) zanáti > zenéti > genet (ct),jinete (es, però antic genete), ginete(pt), xinete (ga)

/d�/ /g/ /g/ En un primer moment, la gim <i> de l’àrab va tenir aquesta pronunciacióvelar. S’ha considerat que és unainfluència iemenita (però és també nor-mal en àrab egipci del nord). La prova

22. Aquest procés es pot resumir d’aquesta manera segons les diverses llengüesromàniques ibèriques:

• /ts/ romànic i àrab > /s/ en portuguès, gallec atlàntic i català (però /s/ velar enca-ra al nord de Portugal); > /θ/ en castellà i la majoria del gallec (així com en asturià i enaragonès).

• /dz/ romànic > [D] en castellà, gallec i català antics > /θ/ en castellà i gallec, peròØ en català modern; > /z/ en portuguès.

• /dz/ àrab > igual que /dz/ romànic en espanyol, gallec i portuguès; > /dz/ en català.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 167

168 La influència àrab en català

que va ésser així als primers temps estroba en el molts topònims llatins queels àrabs van transcriure amb /g/, algunsdels quals tindran després /d�/:GALLAECIA > Jallíqíya > GaliciaTAGUS > Tajuh > Tajo (es), Teijo (pt)

/�/ /�/ Ja es troba en una segona fase, quan aquesta era la pronunciació pròpia del’andalusí. Cal observar que en aquestdialecte àrab tenia un valor fricatiu(com al nord d’Àfrica i al Líban enca-ra avui), mentre que en àrab clàssic ésafricat. Per tant, /�/23 es troba a lamajoria de les veus romàniquesaljubb, ja vist

< »_k > jubba > jupa (ct), chupa (es)

/l/ /l/ /l/ Es va conservar normalment, excepte intervocàlica en alguns exemples galai-coportuguesos segons els hàbits fònicsd’aquest diasistema.alqala3a > Alcalá.Gairebé tots els casos que presentenl’article al- assimilat valen com aexemples.

/ll/ /ll/ /λ/ Paral·lelament al que succeïa amb /nn/, /ll/ presenta molts de casos depalatalització en català i castellà

< »¬œ«[> alǵulla > argolla (ct, es), argo-la (ga)

< ½¬^ > ballúţ > bellota (ct mer.,es), bolota (pt)

23. Cal no oblidar que /�/ evolucionà al segle XVI a /�/, trobant-se en aquest estatactualment tot el gallec i quasi tot l’asturlleonès, mentre que posteriorment en castellàva seguir evolucionant fins a /x/.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 168

Evolució fonètica 169

/k/ /k/ /k/ Normalment conservada.alkimyá2 > alquímia (ct, pt), alquimia(es, ga) alkáfúr > càmforakáfir (infidel) > cafre

/q/ /q/, /k/, /k/ És una de les possibles solucions25:/g/24 alqiţrán > quitrà (ja s’ha vist).

albarqúq > albercoc (ja s’ha vist).

<»_¤«[ > alqubba > alcova (ct, pt), alco-ba (es, ga).

/g/ I l’altra:addaraqa > darga (ct), adarga (es, pt, ga)qabá2 > gavany (ct), gabán (es, ga),gabão (pt), qaráfa > garrafa (ct, es, pt, ga)qíţára > guitarra (ct, es, pt, ga)

/x/ /x/ /k/ Era un altre fonema desconegut en els romanços ibèrics, ni el castellà d’aquellaèpoca el posseïa, però si /h/ aspirada deF- inicial llatina. Doncs va tenir moltsdiferents tractaments. El tractamentcom a /k/ té una base clàssica, vist queel fonema /x/ va ser transcrit en llatícom <ch>. Es tracta, però, del fonemaromànic més a prop de /x/ àrab:

<t_ƒ > šayx > xeic (ct), jeque (es), xeque(pt, ga).

24. Als dialectes àrabs aquest fonema ha sofert molts canvis diversos. Fent-ne unarevisió molt ràpida, podem afirmar que /q/ es conserva a bona part del Magrib i Iraq,ha evolucionat a /g/ a Tunis, Líbia, alt Egipte, ha esdevingut /k/ a Jordània i s’ha con-vertit en atur glotal al baix Egipte, Líban, Palestina i Síria.

25. Probablement la diferència de tractaments es deu als diversos moments d’en-trada dels arabismes al romanç. Mentre l’hispanoàrab va mantenir /q/, aquest fonemaes va transcriure com a /k/ romànic, però posteriorment /q/ > /g/, i es va identificaramb el romànic /g/. En qualsevol cas, Corrientes (1977:53) afirma que /q/ àrab iden-tificat amb /g/ romànic és a causa de la sonorització que havia sofert el fonema àrab.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 169

170 La influència àrab en català

< » _¬r > xalífa > califa

<»Ÿ½ƒzs«[ > alxaršúfa > carxofa,escarxofa (ct), alcachofa (es, ga), alca-chofra (pt)

En algunes ocasions no es va conservar:alfaxxár > Alfara (topònim de Valèn-cia), alfar (es), però Alfacara (GR)

/g/ També és possible:xarrúfa > garrofa (ct), algarroba (es),però portuguès afarrobamaxzin > magatzem (ct)

/f/ És a causa de la manca de distinció entre /x/ i les altres aspirades, comveurem més endavant:alxanjar > alfange (ct, pt), alfanje (es),alfanxe (ga)alxurj > alforja (ct, es), alforge (pt),alforxa (ga)

/R/ /R/ /g/ En àrab era una consonant fricativa (de fet és la /R/ uvular francesa) men-tre que en romànic és oclusiva, però engeneral totes dues es varen identificar,vist que hom hi intuïa /G/. En tot cas,sembla que en andalusí aquest fonematambé es podia confondre amb /x/, elqual també pot presentar /g/ enromanç com hem vist abans.alǵazzára > gatzara

Ø Va succeir així en alguns casos, quan ja en àrab <ǵ> es va confondre amb <3>.Això explica per què en alguns casosno ha deixat cap mena d’empremta:

< v¿zœ«[ > (el crit) al ǵaríd > alarit (ct),alarido (es, pt, ga), però en portuguèstambé algarido.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 170

Evolució fonètica 171

/3/ /3/ Ø Aquest fonema gutural, propi de l’à-rab, no va ser reconegut i es va perdreen gairebé tots els casos, assimilant-loa la vocal anterior o posterior. No esconserva en maltès:

< Á^z— > 3arabí > àrab (ct), árabe (es,ga, pt)

< z°—> 3umar > Omar

<²[z —|«[ > azza3farán > safrà (ct),azafrán (es, ga), açafrão (pt).

/g/ S’ha confós amb aquest fonema romà-nic en alguns casos a causa del seucaràcter gutural:

< »À^z˜«[ > (la llengua àrab) al3arabiya> algaravia (ct, pt), algarabía (es, ga)

< ºu[z˜«[ > (ballesta) al3arráda > alga-rrada (ct, es, pt, ga)

/ḥ/ /ḥ/ /f/ L’àrab clàssic té tres jocs d’aspirades, però /ḥ/ es va confondre amb /h/ alsregistres més baixos, sense oblidar quefins i tot /x/ va entrar en aquest joc deconfusions. Doncs, podem afirmarque, en els registres més col·loquials,les tres consonants havien de compor-tar-se més o menys així:

/x//h/ [h]~[ḥ] (arxifonema /H/)/ḥ/

En romanç fou molt freqüent identifi-car l’aspirada amb /f/, segurament através de /h/ > [H] > /f/:

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 171

172 La influència àrab en català

< ºzÀo_«[ > (llac) albu∂ayra > Albufera(ct), Albufeira (pt)

/h/ /h/ /f/ En general va tenir el mateix tracta-ment de /ð/:

< ²½À·Á´^ > Baní Hayyún > Benifaió(V)

Ø Va desaparèixer en posició implosiva: azzahr > atzar (ct), azar (es)

/�/ /�/ Ø L’atur glotal és un altre element típica-ment semític. Existeix en alemany(però sense valor consonàntic) i ensard per fonètica sintàctica en algunsdialectes —quan /k/ desapareix enquedar intervocàlica, com su cane quees pronuncia /su�´anε/ en lloc de lamés usual /su´γanε/. Normalment nodeixa cap mena d’empremta enromanç:al-kímyá2 > alquímia (pt, ct), alquimia(es, ga) almu2adin > muetzí (ct), almuédano(es), almuadem (pt), muecín (ga)

Així i tot, quan queda en posició finalabsoluta és freqüent que en iberoro-mànic prengui una consonant paragò-gica26:al-qabá2 > gavany (ct), gabán (es, ga),gavão (pt)

26. Altres exemples iberoromànics: < Æ[z¨«[ > alkirá2 > alquiler (es); alqaná2 < al-qaná > -canal (de topònims); albanná2 > albanné > albañil (es), alvanel (pt).

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 172

différences 173

5. LA TOPONÍMIA

5.1. Els topònims àrabs

Dins el domini lingüístic català la presència de topònims variadependent del nord o del sud. A Catalunya no hi ha una gran quanti-tat de topònims d’origen àrab, mentre que a les Illes Balears i especial-ment al País Valencià llur nombre és altíssim. L’explicació d’aquestadiferència és històrica. La presència dels musulmans a Catalunya foumolt més curta que a la resta del domini. A més, com succeïa amb elsarabismes lèxics, els mossàrabs hi tenen un paper important, puix quela majoria d’ells tenien noms àrabs.

Només volem donar algunes notes respecte a l’estructura que pre-senten els topònims d’origen àrab en català. D’entrada, sobta el grannombre que comença per beni-. Això és a causa del costum àrab d’ano-menar les localitats fent referència als descendents del fundador. Benisignifica fills (de), la qual cosa fa referència als pobladors, que eren fillsdel fundador. Doncs, aquesta estructura d’un nom en nominatiu mésl’antropònim en genitiu és molt corrent, com veurem més endavant.Aquesta estructura té una certa semblança amb la llatina VILLA + antro-pònim en genitiu, on molt sovint només resta l’antropònim. Però nosols apareix beni en plural, també alguna vegada hi trobem bin, en sin-gular, i en alguns casos masa, forma romanitzada de manzil, veu quesignifica llar, el més equivalent probablement al VILLA dels romans.

També la menció d’una característica del terreny és un element quetenen en comú tant la toponímia d’origen àrab com d’origen romà;com hom veurà al llarg de la presentació (Cf. lloc ombrívol, claveguera,etc.).

Per a aquest estudi, hem seguit bàsicament les etimologies deFederico Corrientes (1977). Tots els topònims que hem pres d’ell vanmarcats amb un asterisc (*). Tota la resta són nostres. No podem fer uninventari complet de tota la toponímia d’origen àrab al domini català,per a la qual caldria un espai molt més gran que aquest; no obstant,hem triat aquells que ens semblen més interessants, ordenats alfabèti-cament segons llur forma actual i assenyalant la província on es troben.Cal dir que molts dels topònims aquí presentats tenen una forma igualo semblant en altres parts de la Península Ibèrica, però només tracta-rem els topònims catalans.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 173

174 La influència àrab en català

5.2. Topònims àrabs

Abenromà (A): ibn Rumán*: el fill d’en RumanAdaia (V, IB): aêêa3ya* : aldea, llogaretAdemús / Ademuz (V): addamús*: lloc ombriuAlbaida (V): albayêa* : la blancaAlbatera (A): alwatíra*: el camíAlberic (V): alwaríq*: fullat, amb forma de fullaAlbufera (V, IB): albuћayra: el llac (en realitat és “mar petit”, diminu-tiu de baћr, “mar”).Albuixec (V): abu Isћáq* : el pare de n’Isaac Alcàsser (V): alqaşr : fortalesaAlcossebre (CS): alkuzáybar*: el petit coriandre o celiandre Alcosser (V): alquşayr : el petit palau. És el diminutiu de alqaşr, “alcàs-ser”.Alfacs (els) (T, A): alxaqq*: barranc Alfarb (V): alxarb*: lloc inhabitatAlgaida (IB): alġayda*: matollAlgímia (CS, V): aljami3*: la mesquitaAlgorfa (A): alġurfa: cambra, habitacióAlmàixara (CS): almašjara*: boscos Almàssera (V): alma3şara*: premsa del viAlmizep (A): almizáb*: la clavegueraAlmudaina (IB): almudayna: la ciutadellaAlzira (V): aljazíra*: l’illaBenicolet (V): bani Xulayd*: els fills d’en CulaidBenifaió (V): bani Ħayyún*: els fills d’en HaiunBenifairó (V): bani Xayrún*: els fills d’en CairunBenifaldó (IB): bani Xaldún*: els fills d’en CaldunBenifaró (V): bani Hárún: els fills d’en HarunBenifato (A): bani Fatћún*: els fills d’en FatunBenigàlip (A): bani Ԍálib*: els fills d’en GhálibBenijòfar (A): bani Jawhar*: els fills d’en JàuharBenimodo (V): bani Mawdúd* : els fills d’en Maudud.Benissalem o Binissalem (IB): bani Salám* : els fills d’en SalamBinigomar (IB): bani 3umar*: els fills de n’OmarCarxe (el) (MU): xarj : sortida, eixidaCatamarruc (A): iqtá3 almaћrúq*: feu del crematCatarroja (V): iqtá3*: feu. Només el primer element és àrab; el segonés romànic.

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 174

La toponímia 175

Guadalaviar (V): (al)wádi alabyaê*: el riu blanc (actual riu Túria)Massalcoreig (L): manzil Qurayš*: la llar d’en QuraixMassanassa (V): manzil Naşr*: la llar d’en NàsserMofarès (IB): mufarríj*: agradableOlocau (V, CS): al3uqáb*: l’àligaOrba (V, A): awroba*: una certa tribu berberRafal (V, IB, A): raћl*: rellevament. També presenta les formes Ràfol(A,V) i Rafel (A) Ràpita (T, L): rábiţa*: fortalesaSueca (V): suwayqa* : mercat petitVinaixa (L): ibn 3ayša*: el fill d’en Jesús

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 175

176 Introduction à la linguistique ibéro-romane

BIBLIOGRAFIA

ALONSO, A. (1947): “Árabe -st- esp -ç-, español -st- árabe ch-”[reimpreso en EstudiosLingüísticos, Gredos : Madrid, 1967], en Publications of the Modern Association ofAmerica 62, 325-338 ––– (1957): “Las correspondencias árabigo-españolas en los sistemas de sibilantes”, enRFH 8, 12-76.ALVAR, M. “Arabismos”, entrada na Enciclopedia de la Cultura Española I, 404-406.––– (1957): “La raíz árabe n-q-l ‘transportar’ y el andaluz añeclí(n) ‘artesa de azuda’”,en MEAH 6, 87-97.––– (1956): “El arabismo (an)nā’ūra y su difusión en la toponimia peninsular”, en BF16, 1-13.ASÍN PALACIOS, M. (1920): “Etimologías árabes”, en BAE 7, 356-65 (e en al-An 6(1936-39), 451-62; 7 (1942), 477-78).––– (1942) [1940]: Contribución a la toponimia árabe en España, Madrid-Granada.––– (1943): Glosario de voces romances registradas por un botánico anónimo hispano-musulmán (siglos XI-XIII) (Madrid)AUSTRIA, L.S. d’ (1902): Voci di origine araba nella lingua delle Baleari (Florencia).BADIA I MARGARIT, A.M. (1954): “>Alcalde<. Difusión de un arabismo en catalán”, enHomenaje a Millás, I, 67-82.CINTRA, L.F. (1983): Estudos de Dialectologia Portuguesa, (Lisboa: Sá da Costa).COROMINAS, J. (1937): “Mots catalans d’origen àrabic”, en BDC 24, 1-81.––– (1987): Breve diccionario etimológico de la lengua castellana (Gredos: Madrid).CORRIENTE, F. (1966): “Hacia una revisión de los arabismos y otras voces con étimosdel romance andalusí o lenguas medio-orientales en el Diccionario de la RealAcademia Española”, en BRAE LXXXVI, 55-18.––– (1977): A Grammatical Sketch of the Spanish Arabic Dialect Bundle (Madrid:Instituto Hispano Árabe de Cultura).––– (1999): Diccionario de arabismos y voces afines en iberorromance (Madrid: Gredos).CUNHA SERRA, P. (1967): Contribuição topo-antroponímica para o estudio do povoamen-to do Noroeste Peninsular (Lisboa).FLEISCH, H. (1986): Études de l’Arabe dialectal. Dar el-Machreq. Beyroth. 1986. FRÍAS CONDE, F. X. (2000): “Algunos paralelismos evolutivos entre el árabe vulgar ylas lenguas románicas”. en Ianua, 1, outono 2000. http://www.iaga.com/ianua/arabo-rromanico.htm––– (2000): “O elemento árabe en galego (I)”, in Revista de Filoloxía Galega ePortuguesa 1, A Coruña: Universidade da Coruña, 2000, 157-171.GALMÉS FUENTES, A. (1983) Dialectología mozárabe (Madrid: Gredos)IORDANU, I. / MANOLIU M. (1989) [Tradución e adaptación de M. Alvar]: Manual deLingüística Románica, vol II. (Gredos: Madrid). LAPESA, R. (1984): Historia de la Lengua Española (Madrid: Gredos).

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 176

Bibliografia 177

MILLÀS VALLICROSA, J. (1927): “Notes semítiques. Cedulets en àrab vulgar d’origenaragonès”, in Estudis universitaris catalans 12, 59 y ss.NETO, S. da Silva (1992): História da língua portuguesa (Presença: Rio de Janeiro).NOLL, V. (1996): “Der arabische Artikel al und das Iberoromanische”, en Romaniaarabica. Festschrift für Reinholdt Kontzi zum 70 Geburstag, 299-313 (Tubinga: Narr).OLIVER ASÍN, J. (1928): Origen árabe de rebato, arrobda y sus homónimos (Madrid).––– (1942): “’Alijar’, ‘Alijares’”, en al-An 7, 153-164.SABBAGH, M. (1932) Diccionario arábigo-español (México)SALOMONSKI, E. (1944): Funciones formativas del prefijo a-, estudiadas en el castellanoantiguo (Zúrich)SANCHÍS GUARNER, M. (1951): “De toponimia arábigo-valenciana”, en RevistaValenciana de Filología 1, 259 e ss.SOLÁ-SOLÉ, J. M. (1968): “El artículo al- en los arabismos del iberorrománico”, enRPhil 21, 275-278.STEIGER, (1932): Contribución a la fonética del hispanoárabe y de los arabismos del ibe-rorrománico y el siciliano (Madrid).––– (1943) “Zur Sprache der Mozaraber”, en Homenaje a Jud, RH 20, 624-714.––– (1948-1949): “Aufmarschtrassen des orientalischen Wortgutes”, en Vox 10, 1-62.––– (1955): “La penetración del léxico arábigo en el catalán y el provenzal”, en CILFR7, 555-570.––– (1963): The Origin and Spread of Oriental Words in European Languages, (NovaIorque).TAVANI, G. (1986): A poesía lírica galego-portuguesa (Vigo: Galaxia).VASCONCELOS, C. Michaëlis de (1946): Lições de Filologia Portuguesa (Lisboa).VERNET, J. (1960): “Toponimia arábiga”, en ELH I, 561-576.WILLIAMS, E.B. (1951): Do latim ao português (Rio de Janeiro).

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 177

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 178

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 179

BAI 3 (133/178):Maquetación 1 20/8/07 11:45 Página 180