Cinq contes droeles.pdf

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Cinq contes drôles, texte de J. Jacquin... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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  • Cinq contes drles,texte de J. Jacquin...

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

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  • Jacquin, Joseph (1866-19..). Cinq contes drles, texte de J. Jacquin.... 1898.

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  • ,afort, dze/

    Jeannot, c'est jpudi aujourd'hui; je compte sur toi pour mener pturer lesoies. Voici tofiT. panier. Tu y trouveras pour ton djeuner des tartines de beurreet une bouteie de vin. Surtout fais bien attention de ne pas laisser les btess'loigner trop de toi, tu 'pourrais les perdre.

    Sois tranquille, maman; je veillerai. Et Jeannot s'en alla, son panier d'une main, sa gaule de l'autre, poussant les

    oies devant lui et chantant gaiement. Jeannot tait content: c'tait son plaisirde courir le long des haies, de manger des mres, de chercher des nids.

    Ce jeudi-l, il faisait chaud. Au bout d'une heure de marche, pendant laquelleil avait attrapp des sauterelles aux ailes bleues et jet des pjerres aux pies,il sentit le besoin de se reposer. Il s'arrta sous unarbre, quitta son chapeau,plaa son panier prs de lui; puis il s'adressa son troupeau:

    Vous autres, dit-il, vous pouvez aller dans le pr, je vous surveillerai d'ici. Les oies agitrent leurs ailes, poussrent deux ou trois: Couin ! Couin !joyeux

    et se mirent couper l'herbe frache avec leur gros bec jaune.Alors, sans plus s'inquiter, Jeannot s'tendit sur un talus et s'endormit.Mais la chaleur devenait accablante et les oies ne tardrent pas chercher

    l'ombre leur tour. Elles revinrenttranquillement, en se dandinant, sous l'arbrede Jeannot. Elles-tournrent un moment autour de leur gardien qui les gardaitsi bien! Puis l'une d'elles, curieusement, fourra la tte sous le couvercle dupanier. Elle allongea le cou, rencontra sous son bec une tartine et., sans segner, gota au djeuner du dormeur.

    Ah! lorsqu'elle y eut got, vous pensez bien qu'elle ne retira pas son cou,et ses compagnes, la voyantfourrager l-dedans, ne tardrent pas s'approcherleur tour. En une seconde le panier fut boulevers et mis au pillage! Jeannotdormait toujours.

    Sa bouteille, renverse, s'tait dbouche. Ma foi! les oies avaient soif; ellesse mirent boire le vin, qui faisait dans l'herbe un petit ruisseau rouge.

    Alors le spectacle fut des plus rjouissants. Les oies, mises en gat par le vin,se mirent courir travers champs en poussant des cris bruyants. Cette fois,Jeannot s'veilla! Il n'tait plus temps.

    Devant son panier et sa bouteille vides, il resta un moment stupfait, puis ilse mit pleurer ses belles tartines et son vin, en se disant que, s'il avait coutsa mre et veill sur son troupeau, c'est lui qui aurait mang son djeuner. MaisQui dort dne!

    v

  • Jk,,'lrop- Petit pre! Veux-tu nous faire un grand plaisir?

    Que faut-il pour cela, mes enfants?

    C'est aujourd'hui qu'on rentre le bl, n'est-ce pas? Permets Lili et moid'aller avec les moissonneurs. Nous serons si contents de ramasser des gerbes!

    C'est entendu. Prenez la petite charrette ne et vous la chargerez.Seulement, emmenez avec vousLucas, le petit garon de la ferme. Vous n'tespas habitus aux travaux des champs, il vous guidera.

    Oui, petit pre, nous voulonsbien. merci!. Lucas.! Lucas.!Lucas ne tarda pas se montrer. Il avait une bonne figure rouge et tait

    coiff d'un bonnet de coton. Ses gros sabots claqurent sur le pav de la couret il s'approcha sans timidit.

    Lili et Georges lui expliqurent longuement ce qu'on attendait de lui. Lucas,fier de son rle de professeur, les couta gravement. En un clin d'il, l'nonfut attel. et en route pour les champs!

    La petite charrette fut installe au bord du chemin, Lili restant dessus pourranger les gerbes que les garonnets lui apporteraient.

    Jamais les enfants ne s'taient tant amuss.

    Oh! mais, dit tout coup Lucas, vous n'emportez pas assez d'pis la fois,m'sieu Georges. Vous tes oblig de faire trop de voyages, et jamais la charrettene sera pleine pour ce soir.

    C'est que, quand on en prend trop, rpondit Georges, on risque de laisserchapper ce qu'on tient.

    Ben non, m'sieu Georges! c'est que vous ne savez pas vous y prendre.Tenez,. regardez-moi.

    Cette fois-l, Lucas, pour appuyer ce qu'il disait, saisit en effet une gerbenorme. Il disparaissait tout entier derrire elle. Lili battit des mains avecenthousiasme, et Georges dclara que Lucas tait le garon le plus adroitqu'onet jamaisvu.!

    MalheureusementLucas n'avait pas prvu que la gerbe J'empcheraitde voirdevant lui; si bien qu'au bout de dix pas son pied herta contre une motte, ilchancela, et, patatras! il roula sur le dos pendant que les pis s'parpillaient tous les vents.

    Lili et Georges se mirent rire, rire si fort,. que le petit paysan confusn'osait plus se relever!

    Alors Georges lui cria de loin: Vois-tu, Lucas. Cela ne te serait pas arriv si tu avais connu le proverbe:

    Qui trop embrasse, mal treinl!

  • ulzacttlz on mtierPierrille conduisait son troupeau au pacage. Son troupeau se composait de

    quatre vaches.Tout en marchant il faisait claquer son fouet. -A ct de lui, son chien Riquet sautait, aboyait, allait, venait, empchant le

    btail de vagabonder dans les prs dfendus.Pierrille tait le fils du propritaire du domaine des Trois Peupliers, le

    pre Grosjean, qui tait rput vingt lieues la ronde pour avoir dans sontable les plus belles btes de la rgion.

    C'tait un homme qui aimait la terre; bien qu'il ft l'aise, qu'il et, commeon dit aux champs, du foin dans ses bottes, ce qui signifie de beaux cussonnants, il travaillait lui-mme, tout comme un simple valet de ferme.

    Il tait debout avant que le soleil part sur le coteau. Il allait veiller lesbouviers; il conduisait la charrue dans le sillon, fauchait ses prs, battait son bl.

    Le pre Grosjean s'tait toujours dit qu'il ferait de son fils un solide paysancomme lui.

    Il lui faisait apprendre lire, crire et compter, parce qu'il savait querien n'est plus utile dans la vie.

  • Mais il n'entendaitpas qu'il se dsintresst des travaux de la ferme.Tous les jeudis, jour o l'on ne va pas l'cole, il l'envoyait aux champs..Pierrille chaussait alors ses gros sabots en cur de chne, plaait son d-

    jeuner -un morceau de pain noir, du lard, des pommes, un peu de vin dansson panier, et quittait la ferme en chassant devant lui les bonnes btes, dont lescornes ne lui faisaient pas peur.

    Illes connaissait du reste toutes parleur nom: il y avait la Rousse, la Tachetela Blanche et la Rougeaude.

    On les nommait ainsi suivant leurs couleurs.Elles allaient en gnral bien tranquilles, tondant de-ci, de-l, un coin d'herbe.Il n'y avait gure que la Tachete qui tait un peu mauvaise tte; elle aimait

    vagabonder.Ellen'taitjamais contente de son sortet voulaittoujoursfranchir les haies pour

    allerpatre dans les prs voisins, o l'herbe lui semblait plus grasse et plus verte.Mais Pierrille criait: Oh! la Tachete! Riquet luiaboyait aux jambes, le fouet du ptre la rappelait par son clic-clac

    sonore et la Tachete reprenait sa place docilement.Parfois aussi la Rousse et la Blanche, qui n'taient pas toujours d'accord,

    cherchaient changer quelques coups de cornes.Mais, ds que Pierrille les voyait se regarderde travers, il intervenait encore, et

    tout rentrait dans l'ordre.Ce jour-l, Pierrille s'tait arrt dans un pturage qui n'tait pas trs loin de

    la ferme, et il s'tait confortablement install le long d'une haie vive, o il tait l'ombre, lorsqu'il vit venir lui un petit garon qu'il reconnut aussitt: c'tait lefils d'un riche propritaire du voisinage.

    On l'appelait M'sieu Henri, dans le pays.Son pre tant le maire de la commune, Henri se donnait volontiers de grands

    airs de supriorit.Comme on l'avait mis au lyce, le fils de Monsieur le Maire se considrait

    comme bien au-dessus de ses anciens petits camarades, et c'tait par pure con-descendance qu'il daignait encore leur adresser la parole.

    Bonjour, M'sieu Henri,ditPierrille, poliment.- Bonjour, Pierrille. Vous tes lev de bonne heure,.ce matin.- Comme tu vois. Tu gardes ton troupeau?- Dame, c'est jeudi aujourd'hui. Et vous, vous vous promenez?- Oui. Dis-moi, Pierrille, j'ai soif; tu ne pourrais pas me faire boire du lait

    de tes vaches?

  • Impossible,M'sieu Henri! Je sais bien garder les vaches, maisje ne saispas les traire. Si vous voulez aller jusqu' la ferme, on vous en donnera unetasse avec plaisir. C'est deux pas.

    Je suis un peu fatigu; veux-tu y aller toi-mme, dis, mon amiPierrille? Tu me feras plaisir.-Je ne demanderais pas mieux.; seulement qui est-ce qui gardera les btespendant ce temps-l?

    Moi, tiens!- Vous, M'sieu Henri?- Pourquoipas?- Vous ne savez peut-trepas?- Comment? Tu veux plaisanter. Moi qui vais au lyce, qui apprends tout,le grec, le latin, la gographie, je ne [pourrais pas faire ce que fait un petitpaysan comme toi!

    C'est vrai, M'sieu Henri, que je ne connais pas autant de choses que vous;mais enfin, je sais garder les vaches, et j'ai bien peur.

    C'est trs facile et je t'assure que.- Bien sr, c'est facile. Enfin! je ne veux pas vous fcher, j'irai la ferme.Mais faites bien attention. surtout la Tachete, qui est une coureuse.

  • Ne crains rien. Donne-moi ton fouet, et va me chercher mon lait. Je mecharge de tout.

    L-dessus, Pierrille s'loigna, pas rassur du tout, mais n'osant rien dire.Lorsqu'il eut tourn le dos, Henri jeta un coup d'il autour de lui.Il vit que la Tachete tait couche, que la Rousse et la Blanche paissaient

    paisiblement.Il s'assit donc, sortit de sa poche Robinson Cruso et se mit lire. Robinson

    Cruso tait son livre favori, il le relisait sans cesse, sans jamais s'en lasser.Or, tandis qu'il tait plong dans l'histoire des aventures du pauvre Vendredi,

    les vaches ne tardrent pas comprendre qu'elles n'taient plus surveilles dutout. D'abord le fouet restait silencieux; puis elles ne voyaient plus autour d'ellessauter en aboyant Riquet qui avait suivi Pierrille.

    Elles rsolurent de profiter de la libert qui leur tait laisse.La Tachete se releva. et s'avana petits pas du ct d'un champ de bl

    vers lequel elle se sentait attire depuis le matin. La Rousse et la Blanche com-mencrent se prparer pour un combat en rgle.

    Henri ne levait toujours pas la tte. Alors la Tachete franchit la haie et sautadans le champ, pendant que la Rousse et la Blanchechangeaient quelquescoupsde cornes.

  • Au bout de quelques instants, le troupeau fut en pleine dbandade.La Tachete foltrait gaiement parmi les bls roux; c'tait un rgal que cette

    paille frache, et ces pis gonfls qui craquaient,broys par sa mchoirepuissante.Elle faisait des bonds comme une jeune gnisse, se roulait dans les sillons.De leur ct, la Rousse et la Blanche ne perdaient pas de temps.Elles s'lanaient furieusement l'une sur l'autre, et mlaient leurs cornes,

    dcides en finir cette fois avec leur vieille querelle.Elles y mettaient tant d'ardeur, qu'elles risquaient certes de se blesser

    grivement.Tout coup, des cris retentirent: Oh! oh! l-bas, le ptre! Cette fois, Henri fut bien oblig d'abandonner l'histoire merveilleuse de

    Robinson.Le propritaire du champ de.bl s'tait aperu des incursions de la Tachete

    sur ses terres et il faisait de grands gestes pour la chasser.D'autre part, les deux autres btes poussaient de terribles mugissements.Henri, ahuri, ne savait o porterses pas. Il agitait son fouet, appelait dses-

    prment l'aide. Mais Pierrille tait loin. H! les deux qui se battent, faisait-il. Vous allez avoir de mes nouvelles.

    Attendez! Mais il se gardait bien de trop s'approcher, peu rassur qu'il tait, et craignant

    les coups de cornes.Et s'efforant de faire sa grosse voix: Voulez-vous bien vous tenir tranquilles! criait-il.Vous devinez comme les btes taient disposes lui obir.De son ct, la Tachete semblait faire la nique au malheureux propritaire

    qui la menaait en vain de son bton.Je vous assure qu' ce moment-l le malheureux Henri rgrettait l'aventure

    o il s'tait engag, et qu'il et donn beaucoup pour tre dans sa chambre lire sans danger son Robinson Cruso.

    Et Pierrille qui ne revient pas, pensait-il.Enfin, Pierrille arriva.Il tait temps.Il portait avec soin un bol plein de bon lait crmeux. Mais quand il vit o

    en taient les choses, il lcha le bol.

    Eh ben! Eh ben! Eh ben! fit-il. C'est du joli. Allez, Riquet, allez bon chien. Mon cher Pierrille,

    comiaenelt-enri.

    C'es bon! C'est bon, interrompit le ptre brusquement, nous causerons tout l'heure. Pour le moment, j'ai mieux faire que de bavarder.

  • Il se mit lui-mme courir pour sparer les combattantes, tapant sur leursmuffles bras raccourcis, avec le manche de son fouet, pendant que Riquetramenait la Tachete. En quelques instants, l'ordre fut rtabli.

    Mais Pierrille tait furieux.Il se campa rsolument devant Henri et s'cria: Hein! Est-ce que j'avais raison? C'est bien possible que vous soyez au

    lyce, que vous appreniez le latin, la gographie et encore tout ce que vousvoudrez. H ben! il aurait mieux valu qu'on vous apprt tout simplement le

    proverbe que M'sieur l'instituteur nous a enseign: Chacun son mtier, lesvaches seront bien gardes. Voil mon avis, Monsieur Qui-sait-tout-faire !.Et je crois qu'il est bon!

    L-dessus, il lui tourna le dos.Henri ne rpondit pas et s'en alla, la tte basse. Mais il parat que la leon lui

    a profit, qu'il ne se] vante plus de tout connatre, et qu'il est presque devenumodeste. )

    Ajoutons qu'il eut la'dlicatesse de payer, sur sa bourse personnelle, les dgtsqui avaient t commis par la Tachete dans le champ de bl, et que le pro-pritaire rclamait au pre de Pierrille.

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    M. Beloiseau, et son domestique Franois, sont connus de tout le pays.On sait, par exemple, que M. Beloiseau est un paresseux, et que, s'il passe des

    journes entires dans son cabinet, ce n'est pas pour y lire les livres de sabibliothque, mais pour y dormir dans son grand fauteuil, les pieds surla table.

    On n'ignore pas, du reste, que Franois n'est pas plus courageux que sonmatre, et qu'au lieu d'pousseter les meubles ou de cirer les souliers, il billetout le jour, en regardant si son travail ne se fait pas tout seul.

    On sait que M. Beloiseau est gourmand, et que, sans inviter ses amis, caril n'en a pas, il mange les meilleurs plats et boit les meilleurs vins. Il y a tou-jours sur sa table des fruits savoureux, et dans son verre les crus les plusvants.

    On n'ignore pas non plus que, pendant que son matre digre, Franois, son tour, se rconforte avec les restes de la table. Franois, lorsqu'il a soif,connait le chemin de la cave, et, sans demander la permission, c'est labarrique mme qu'il se rafrachit: aussi est-il souvent ivre.

    On raconte qu'un soir d'hiver il neigeait sur la ville. La terre tait blancheet glace. Une bise aigu pntrait dans la chair comme des pingles.M. Beloiseau tait sorti pour aller au thtre. Il tait emmitoufl dans unelongue pelisse. Ses mains taient protges par des gants fourrs et d'paissesbottines lui tenaient chaud aux pieds.

    Une pauvre femme vint passer. Ah!comme elle tait misrablementvtue!Elle marchait pieds nus sur la terre gele. Dans ses bras, un bb grelottait etpleurait.

    Ayez piti, mon bon monsieur, murmura-t-elle, nous n'avons chez nousni pain, ni feu. Donnez-moi un petit ou.

    Passez votre chemin, rpondit M. Beloiseau, il fait trop froid pour sortirla main de la poch. Vous repasserez.

    Le lendemain ce fut une autre histoire. Une petite boiteuse demandaitl'aumne, marchant pniblement, appuye sur deux bquilles. Elle vint frapperchez M. Beloiseau. Le matre tait sorti; mais Franois veillait.

    Ici, nous ne donnons pas aux fainants, s'cria-t-il avec colre. Dtale,paresseuse, ou je te ferai marcher plus vite qu'avec tes bquilles.

    Aussi, quand les braves gens de l'endroit rencontrent M.Beloiseau ouFranois, ils ne les saluent pas, et, les regardantavec mpris, ils disent:

    Tel matre, tel valet.

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    Bertall. MademoiselleJacasse.

    Pierre l'Irrsolu.

    Jean le Paresseux.

    Monsieur Hurluberlu et ses dplorables

    aventures.

    BiUrtud (P.). Les Vacances de Dob etLisette.Fallfaii la Tulipe.Cimj(Albert). Spectacles enfantins.

    France (A.).Nosenfants.

    Fills.et garons.Iluetot(Mm