Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à...

17
VILLES ET TERRITOIRES LA TRANSITION EN ACTIONS Bâtiments, transports, qualité de l’air : les chantiers ne manquent pas. L’ADEME, grâce à son expertise ainsi qu’à son aptitude reconnue à adopter une vision d’ensemble, élabore des solutions stratégiques. Tout en n’oubliant pas le numérique, qui a profondément changé la donne, les nouveaux usages, les problèmes soulevés par l’ur- banisation massive, mais aussi la volonté des citoyens d’être acteurs de leur avenir. lire p.6 MOBILISATION DONNER À CHACUN LES MOYENS ET L’ENVIE D’AGIR L’ADEME a pour mission d’ac- célérer le passage vers une société plus sobre et solidaire, plus humaine et harmonieuse. Transition qui se fera avec le concours de tous ; des citoyens en particulier, appelés à changer leurs comportements et à passer à l’action. S’ils adhèrent de plus en plus aux mesures mises en place pour gagner la bataille du climat et de la préservation des ressources, ils attendent encore beaucoup des pouvoirs publics. C’est en partant de ce constat, issu de son baromètre annuel, que l’ADEME a défini cette année une partie de sa stra- tégie. Tout en continuant à dif- fuser expertises et conseils, et à s’affirmer comme le bras armé des pouvoirs publics. lire p.12 ÉCONOMIE METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDE Un peu partout, en métropole comme en outre-mer, le chan- gement climatique est une réa- lité que personne ne peut plus occulter. Dans quelques décen- nies, aucun territoire, aucune activité ne sera épargné. Il ne s’agit plus seulement de con- tenir les effets du changement climatique mais de nous y adap- ter. L’économie bas carbone, l’agriculture durable, l’économie circulaire, la finance climat sont autant de pistes et de solutions. Les acteurs économiques ont un rôle éminent à jouer. Loin de sombrer dans la fatalité, ils découvrent que leur engage- ment constitue en lui-même une opportunité. L’ADEME est à leurs côtés. lire p.16 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 juillet 2019 – www.ademe.fr MAINTENANT ENSEMBLE, TRANSITION ÉCOLOGIQUE : Marche pour le climat, Paris, 2018

Transcript of Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à...

Page 1: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

VILLES ET TERRITOIRES

LA TRANSITION EN ACTIONSBâtiments, transports, qualité de l’air : les chantiers ne manquent pas. L’ADEME, grâce à son expertise ainsi qu’à son aptitude reconnue à adopter une vision d’ensemble, élabore des solutions stratégiques. Tout en n’oubliant pas le numérique, qui a profondément changé la donne, les nouveaux usages, les problèmes soulevés par l’ur-banisation massive, mais aussi la volonté des citoyens d’être acteurs de leur avenir. lire p.6

MOBILISATION

DONNER À CHACUN LES MOYENS ET L’ENVIE D’AGIRL’ADEME a pour mission d’ac-célérer le passage vers une société plus sobre et solidaire, plus humaine et harmonieuse. Transition qui se fera avec le concours de tous ; des citoyens en particulier, appelés à changer leurs comportements et à passer à l’action. S’ils adhèrent de plus en plus aux mesures mises en place pour gagner la bataille du climat et de la préservation des ressources, ils attendent encore beaucoup des pouvoirs publics. C’est en partant de ce constat, issu de son baromètre annuel, que l’ADEME a défini cette année une partie de sa stra-tégie. Tout en continuant à dif-fuser expertises et conseils, et à s’affirmer comme le bras armé des pouvoirs publics. lire p.12

ÉCONOMIE

METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDEUn peu partout, en métropole comme en outre-mer, le chan-gement climatique est une réa-lité que personne ne peut plus occulter. Dans quelques décen-nies, aucun territoire, aucune activité ne sera épargné. Il ne s’agit plus seulement de con- tenir les effets du changement climatique mais de nous y adap-ter. L’économie bas  carbone, l’agriculture durable, l’économie circulaire, la finance climat sont autant de pistes et de solutions. Les  acteurs économiques ont  un  rôle  éminent à jouer. Loin de sombrer dans la fatalité, ils découvrent que leur engage-ment constitue en lui-même une opportunité. L’ADEME est à leurs côtés. lire p.16

RAPPORTD’ACTIVITÉ

2018

juille

t 201

9 – w

ww.ad

eme.f

r

MAINTENANTENSEMBLE, TRANSITION ÉCOLOGIQUE :

Marche pour le climat, Paris, 2018

Page 2: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

32

VOUS tenez entre vos mains le premier rapport d’activité de mon mandat de Président. J’espère

que sa lecture vous permettra de saisir le travail réalisé lors de l’année écoulée, mais aussi la variété et le dynamisme des missions de notre Agence, propres à nous permettre d’épouser l’évolution des sujets liés à la transition écologique, dans toutes ses composantes.

Parce que l’ADEME est l’Agence de la transition écologique, elle se doit d’être aussi celle de toutes les transitions qui concourront à la déployer le plus largement possible. La longue liste des sujets sur lesquels nous intervenons dorénavant est là pour étayer ce constat. Il y a certes les métiers que l’on pourrait qualifier d’historiques, mais les choses ont foncièrement changé. Mobilité, plan hydrogène, finance climat, numérique, feuille de route économie circulaire et préparation de la suite législative, alimentation durable, consommation responsable et demain, adaptation au changement climatique. Liste non exhaustive !

Encore une fois l’Agence a su s’adapter, et être au rendez-vous des nombreux chantiers à entreprendre afin d’apporter sa pierre à l’édifice, à savoir, la neutralité carbone en 2050, annoncée dans la stratégie nationale bas carbone par le Gouvernement. Le tout en poursuivant sa mission auprès de ses nombreux partenaires. Les 32 pages de ce rapport illustrent à souhait ces interdépendances et la transversalité des enjeux de la transition écologique.

Forts de notre connaissance et de notre présence sur l’ensemble du territoire, métropolitain comme ultramarin, ancrage fondamental auquel je suis très attaché, nous avons poursuivi et même accentué notre travail de partenariat avec les collectivités afin de les accompagner dans ce chantier de la transition, devenu également au fil des ans un enjeu de cohésion territoriale. Avec l’adoption de la stratégie collectivités, l’Agence s’est dotée d’une véritable feuille de route, co-construite avec les acteurs concernés, pour amplifier l’action des collectivités, sans qui, nous en sommes convaincus, rien de concret ne pourra se faire. La « métropolisation » du territoire, l’impact de la création des grandes régions depuis la loi NOTRe, qui s’accompagnent à chaque niveau

de nouvelles prises de compétences, imposent une nouvelle posture de l’Agence ou encore des nouveaux modes d’intervention. Cette stratégie procède surtout de notre volonté de dépasser le cercle de nos partenaires territoriaux habituels, ces collectivités pionnières sans qui rien n’aurait pu voir le jour, mais qu’il faut absolument élargir. Cette ambition peut se résumer ainsi : pas de zones blanches pour la transition écologique !

Il en va de même des entreprises et de l’industrie. Partenaires de jeu essentiels à qui la nouvelle organisation interne consacre une pleine direction, afin de faire entrer notre économie de plain-pied dans ce challenge. L’enjeu de l’économie de ressource, qu’elle soit de matière ou énergétique, doit devenir une boussole pour les acteurs économiques car c’est une des composantes clés de la compétitivité et donc du maintien de l’emploi sur notre territoire. C’est tout le sens des discussions entamées avec le Cercle National de l’Industrie afin d’établir des stratégies bas carbone pour le secteur de l’industrie, et demain pour le déploiement de l’économie circulaire dans le secteur.

2018 a aussi été l’année de la réactivation de notre Conseil scientifique ; j’y tenais beaucoup. Dans une période où les contre-vérités prospèrent, où la science est bousculée, il m’apparaissait important de lui redonner sa place dans un dialogue régulier - au travers de ce Conseil scientifique présidé par Laurence Tubiana - avec la direction de l’Agence. Sa composition hétérogène, où se mêlent science dite dure et science sociale, ainsi que de nombreux acteurs professionnels, est un gage de qualité et une assurance pour savoir penser en dehors des zones de confort. Dans la même logique, et à l’heure de l’ambition pour la neutralité carbone, j’ai décidé la création d’une direction exécutive Prospective et Recherche, dont le rôle - là aussi en partenariat - sera de préparer les futures transformations, mesurer leurs implications et impacts afin d’éviter de transformer l’opportunité qu’est la transition écologique en épisode anxiogène qui n’aurait pour conséquence que de retarder les décisions et les actions à entreprendre.

Cette dimension de prospective trouve naturellement un écho dans la nouvelle stratégie grand public que nous avons adoptée, et qui vise, de manière innovante, à répondre au besoin d’inciter les citoyens à un changement de comportement réel et durable, et ce, une fois encore, au-delà des cercles militants et déjà convaincus. Là aussi, un changement de posture de l’ADEME est nécessaire afin de répondre aux évolutions rapides de la société et de ses attentes. C’est aussi à ce niveau que sera traité le phénomène des « infox » qui touche particulièrement les enjeux de la transition écologique.

Je mentionnais le numérique un peu plus haut, l’ADEME ne pouvait ignorer un sujet qui modifie lourdement nos usages, nos comportements, l’organisation de la société. C’est pour s’emparer pleinement de ces opportunités, tout en étant conscient de la face négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes lancés dans une ambition numérique, avec un chantier de transformation interne, dont l’objectif est simple : doter l’Agence des meilleurs standards, faire d’elle l’ambassadrice du lowtech et du numérique responsable.

Enfin, 2018 aura été une année chargée en projets et changements internes. Je sais les efforts fournis par chacune et chacun afin de faire aboutir des discussions qui furent parfois compliquées. Il en va ainsi de la vie des organisations, mais je veux aussi par ces lignes rendre un hommage sincère, aux Adémiens, et Adémiennes. Ce sont eux qui font la force et la qualité de l’ADEME. J’ai pleine confiance pour les années à venir.

Arnaud Leroy, Président de l’ADEME

p.4 POLITIQUE TERRITORIALE

TRANSITION ÉCOLOGIQUE : L'ADEME AUX CÔTÉS DES TERRITOIRES

p.6 VILLES & TERRITOIRES

LA TRANSITION EN ACTIONS

p.12 MOBILISATION DU GRAND PUBLIC

DONNER À CHACUN LES MOYENS ET L’ENVIE D’AGIR

p.16 ÉCONOMIE

METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDE

p.24 INNOVATION

INVESTIR L’AVENIR

p.26 RECHERCHE

TRANSITIONS ÉCLAIRÉES

p.28 INTERNATIONAL

ADEME : AGENCE OUVERTE SUR LE MONDE

p.30 INTERNE

UNE ORGANISATION EN MOUVEMENT

p.32 RSE

ADEME, AGENCE DURABLE

ÉDITORIAL

SOMM

AIRE

ÉDITORIAL

AGENCE DE LA TRANSITION “L’ADEME,

ÉCOLOGIQUE”

« L’Agence a su s’adapter, et être au rendez-vous des nombreux chantiers à entreprendre afin d’apporter sa pierre à l’édifice, à savoir, la neutralité carbone en 2050 »

Page 3: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

54

POUR  être à la hauteur des enjeux natio-naux, européens et internationaux, l’accélération du déploiement de

la transition écologique est impérative, et ce, sur l’ensemble du territoire. Mobiliser, faciliter les échanges, développer les réseaux, conjuguer les efforts, donner aux collectivités les moyens d’agir : telle est l’une des missions structurantes de l’ADEME.

UNE STRATÉGIE COLLECTIVITÉS POUR RENFORCER LES LIENS AVEC LES TERRITOIRES Le succès de la transition écologique passe par un engagement plus fort des collectivités sur la durée. C’est dans ce but que l’ADEME s’est dotée en octobre dernier d’une stratégie dédiée. Avec un objectif simple et pragmatique : convaincre les territoires que la transition est une chance pour chacun d’entre eux, qu’elle peut contribuer à maintenir ou à créer des emplois, favoriser la cohésion sociale et la citoyen-neté. Fruit d’une large concertation, cette stratégie détaille les cinq rôles clé que l’ADEME entend endos-ser : être un tiers de confiance, fédérer les acteurs de tout niveau, mobiliser et financer, co-construire, catalyser et démultiplier. S’y ajoutent quatre leviers, propres à renforcer son lien avec les territoires : une approche marketing pour convaincre, des partena-riats et des aides pour agir, des projets innovants pour préparer l’avenir et enfin, une expertise parta-gée pour mieux orienter les choix. Une stratégie spécifique à l’outre-mer, qui tiendra compte de ses défis propres, sera adoptée en 2019.

DES ALLIANCES INÉDITES ET ADAPTÉESRégions, intercommunalités, métropoles : l’ADEME s’est à nouveau imposée en 2018 comme le parte-naire privilégié des territoires, consacrant environ

75 % de son budget à l’action territoriale et près de la moitié de ses effectifs. Forte de son maillage étendu, l’Agence apporte un réel soutien aux démarches de planification, participe à la mise en place de relais sur le terrain, favorise la multiplica-tion d’appels à projets co-financés. La signature, en septembre 2018, d’un protocole d’al-liance avec Régions de France, qui couronne plus de 15 ans d’actions conjointes, illustre cette volonté. Destiné à s’inscrire dans la durée, le protocole s’ar-ticule autour de trois orientations : la mise en place d’une gouvernance commune renforcée en matière d’économie circulaire et d’efficacité énergétique ; l’accompagnement de l’ADEME dans l’élaboration et l’animation d’une prospective énergétique à l’échelle régionale ; la mise en œuvre partagée du Plan de rénovation énergétique des bâtiments. Les intercommunalités sont elles aussi un parte-naire précieux. Lorsqu’il s’agit notamment de déployer le Plan climat-air-énergie territorial. L’ADEME ajuste son accompagnement à leurs spé-cificités, soutenant les moins engagées par le biais d’aides incitatives, proposant aux plus ambitieuses un soutien complet, technique et financier, propre à encourager les actions innovantes. Les directions régionales, qui sont à pied d’œuvre, multiplient quant à elles les accords-cadres avec les métropoles, véritables pôles d’innovation et/ou d’expérimentation. 10 accords ont été signés depuis 2016, dont 5 en 2018 (Toulouse, Metz, Nancy, Strasbourg et Rennes). Dijon, Lyon et Nice sont déjà sur les rangs pour 2019. Enfin, parce que l’engagement des territoires est aussi lié à la question du financement, l’ADEME et la Caisse des Dépôts – Banque des territoires se sont rapprochées, pour proposer des solutions com-munes, région par région. Plus de 6 accords-cadres ont ainsi été signés en 2 ans, dont un cette année, en Guyane. Au moins 4 autres vont voir le jour en 2019,

dans les Hauts-de-France, en Normandie, Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Tous ces partenariats concré-tisent déjà la nouvelle stratégie de l’ADEME.

DE NOUVEAUX CONTRATS POURAMPLIFIER LES ACTIONS LOCALESL’ADEME est mobilisée de longue date sur les approches globales énergie-climat des collectivités locales. Avec un succès certain puisqu’en 4 ans, l’ADEME a signé auprès d’elles 159 contrats d’ob-jectifs énergie-climat, touchant ainsi 60% de la population fran-çaise. Impliquer l’ensemble des parties prenantes pour accélérer le déploiement de la transition écologique nécessite toutefois de repenser parfois les modes de col-laboration, d’accompagnement et d’engagement. Le Plan Climat 2017 annonçait la mise en place des Contrats de Transition Ecologique. Les pre-miers du genre ont été conclus en 2018 et c’est tout naturellement que l’ADEME a participé aux tra-vaux menés par l’Etat, dans ce cadre, en mettant son expertise et ses systèmes d’aides à disposition. Les CTE sont des contrats « sur-mesure » élaborés à partir des besoins de chaque territoire et associant citoyens, acteurs du secteur public, la Région ou l’Etat. Ils établissent de fait une collaboration nouvelle et élargie. En test depuis 2 ans, les Contrats de développement des énergies renouvelables, mis en place par l’ADEME, ont, eux aussi, confirmé leur succès, avec 31 collectivités engagées à ce jour. Une fois enga-gées, les collectivités disposent de 3 ans pour mettre

en place des projets d’énergies renouvelables dans un cadre simplifié et ce, qu’il s’agisse de biomasse, de solaire thermique, de géothermie ou de chaleur fatale, etc. Des contrats du même type ont été mis en place pour aider les bailleurs sociaux, les grandes enseignes commerciales et les entreprises à s’enga-ger dans la transition énergétique. Enfin, dans la foulée de la Feuille de Route Économie Circulaire, l’ADEME a profité des 20e Assises euro-péennes de la transition énergétique, qui se sont tenues début 2019, pour annoncer la création d’un

dispositif ayant pour objectif d’ai-der les collectivités à dresser un état des lieux de leur politique en matière d’économie circulaire et à mesurer leur performance globale afin de déterminer leur stratégie. Pour ce faire, l’Agence met à dis-position des collectivités de nom-breux services qui s’articulent autour de guides et outils, d’une mise en réseau d’acteurs, d’aides financières ainsi que de forma-tions. Elle propose également un référentiel d’actions, en ligne sur le site Optigede, qui décline les 5 axes de la politique « économie circulaire » découpés en 22 orien-

tations. D’autres outils ou programmes enrichiront cette offre déjà étendue en 2019 : un guide pour accompagner les collectivités dans leur évaluation ou encore un label, propre à valoriser les politiques d’économie circulaire les plus ambitieuses. Ce dispositif complète avantageusement les Contrats d’Objectifs Économie Circulaire que l’ADEME propose aux Régions et Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) depuis 2015 et qui les ont aidés à développer leurs compétences et structurer leurs démarches

Convaincue que la transition écologique, source d’opportunités, peut nous permettre de construire ensemble une économie plus solidaire et créatrice d’emplois, l’ADEME a adopté une stratégie dédiée aux collectivités. Elle constitue pour l’Agence, un moyen d’animer la mobilisation des régions et des intercommunalités qui, au plus près des citoyens, jouent un rôle essentiel. Sur un plan plus opérationnel, des alliances inédites se sont nouées cette année et de nouveaux contrats ont vu le jour pour amplifier l’action.

CIT’ERGIE FÊTE SES 10 ANS

Le dispositif Cit’ergie, lancé en 2008, a pour objectif d’inciter les collectivités à renforcer leur ambition politique Climat-Air-Energie. A travers une démarche d’amélioration continue, soucieuse de s’adapter aux réels besoins des collectivités. En pratique : les directions régionales de l’ADEME offrent aux collectivités qui souhaitent s’engager dans la labellisation Cit’ergie un accompagnement technique, un soutien financier, l’animation d’un réseau d’échanges entre collectivités engagées. Cette année, 15 collectivités ont obtenu ou renouvelé le label Cit’ergie, 14 ont accédé au label CAP Cit’ergie, portant le nombre de collectivités engagées à 167 (80 labellisées) pour 20 millions d’habitants couverts (soit 30 % des Français).

Agnès Langevine,Vice-présidente de la Région Occitanie :

« Régions de France est un lieu d’échanges, de formations et de concertation »

Votre région est membre de Régions de France, comment présenteriez-vous cette institution ?Régions de France représente les Régions auprès des pouvoirs publics et des institutions européennes, depuis plus de 20 ans. Organisée en commissions thématiques comme la commission « Transition écologique et énergétique » que je préside, c’est un lieu d’échanges, de formations et de concertation, ouvert aux élus mais aussi aux agents de nos services.

Qu’apporte cette alliance ?Régions de France et l’ADEME ont noué un partenariat solide, à l’image des actions communes menées dans nos territoires. Face à l’urgence climatique, nous partageons les mêmes objectifs en faveur de la transition avec ce souci commun d’accompagner de façon très opérationnelle les acteurs économiques, les collectivités, les citoyens et réseaux associatifs. C’est pourquoi nous travaillons ensemble à des solutions concrètes et des complémentarités d’intervention, en particulier dans le financement des projets, l’élaboration de stratégies nationales et régionales ou le soutien à l’innovation.

Quels sont vos défis et projets pour la TEE en 2019 ?Nous avons trois actualités majeures en 2019 : la programmation pluriannuelle de l’énergie, le déploiement du service public de la performance énergétique de l’habitat (SPPEH) et la loi en faveur de l’économie circulaire. Les Régions sont au cœur de ces chantiers et disposent de leviers puissants, au-delà des compétences Air-Climat-Energie, comme la formation, le développement économique, l’agriculture ou l’aménagement du territoire. Elles font preuve d’ambition et de volontarisme, comme pour l’éolien flottant, sans toujours trouver un écho favorable et facilitateur au niveau du gouvernement.

TRANSITION ÉCOLOGIQUE : L’ADEME AUX CÔTÉS

DES TERRITOIRES

NOUMÉA

N O U V E L L E - C A L É D O N I EPAPEETE

P O L Y N É S I E

STRASBOURG

BESANÇON

METZ

DOUAI

RENNES

NANTES

ORLÉANS

AMIENSROUEN

HÉROUVILLE PARIS CHÂLONS- EN-CHAMPAGNE

DIJON

LYONCLERMONT- FERRAND

POITIERS

LIMOGES

BORDEAUX

TOULOUSEMONTPELLIER

MARSEILLE

O C C I T A N I E

AJACCIO

C O R S E

G R A N D - E S T

B

O U R G O G N E -

F R A N C H E - C O M T ÉP A Y S - D E - L A - L O I R EB R E T A G N E

N O R M A N D I E

CE N T R E - V A L -

D E - L O I R E

P R O V E N C E -

A L P E S -C Ô T E - D ’ A Z U R

A U V E R G N E - RH

Ô

N E - A L P E S

H A U T S - D E -

F R A N C E

N

O U V E L L E - A Q U I T AI N

E

LE PORT

UN

I O

N / M

A Y OT

TE

BAIE-MAHAULT

G

U A D E L O U P E

MATOURY

G U Y A N E

SAINT-PIERRE

SA

I N

T - P I E R R EE T - M I Q U E L O N

LE LAMENTIN

MA

RT I N I Q U E

Ci-dessus et ci-contre : les directions régionales

de l’ADEME

POLITIQUE TERRITORIALE

L’ADEME est mobilisée de

longue date sur les approches globales

énergie-climat des collectivités

locales.

Page 4: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

76

BÂTIMENTS, LE GRAND CHANTIER45 % de l’énergie du pays, 27 % des émis-sions de gaz à effet de serre : le bâtiment est un secteur-clé en matière de transition énergétique. D’autant plus que nous savons que les citoyens peuvent en être les grands gagnants, la rénovation énergé-tique offrant de réelles opportunités pour améliorer le confort et le pouvoir d’achat des Français. Avant de lancer ce grand chantier, encore faut-il savoir où agir en priorité. C’est dans cette optique que l’ADEME a mené une enquête sur les tra-vaux de rénovation énergétique des mai-sons individuelles. Dévoilé en octobre, et s’inscrivant dans la lignée de l’Observa-toire national de la précarité énergétique, ce panorama révèle un authentique déca-lage de perception entre les ménages et les pouvoirs publics : 1 ménage sur 5 souffre de précarité énergétique, à cause de la mauvaise qualité thermique de son loge-ment ; 83 % des ménages ayant réalisé des travaux s’en estiment satisfaits, alors qu’un quart seulement a un impact énergétique. L’axe de progression est identifié, sachant

que les ménages sollicitent peu les acteurs à même de les accompagner. Seuls 60 % d’entre eux ont bénéficié d’aides finan-cières. L’information et l’accompagnement constitueront par conséquent un levier essentiel pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments.  Un plan national pour rénover les bâtiments La rénovation ne se limite certes pas à l'habitat individuel. Il s'agit d'un enjeu majeur, qu'illustre la présentation en avril dernier, du Plan de rénovation énergé-tique des bâtiments. Fruit de 3 mois de concertation, il propose aides et outils, qui concernent non seulement la rénova-tion des logements mais aussi celle des bâtiments tertiaires ou des édifices publics. L’objectif est ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en réno-vant 500 000 logements par an. La moitié d’entre eux étant occupés par des ménages modestes, ce Plan répond à une autre priorité : venir en aide aux plus fra-giles avec des solutions abordables. L'ADEME y prendra sa part, en s'associant notamment au programme lancé par l’État, la Caisse des Dépôts-Banque des territoires, pour rénover les bâtiments publics. Soutenus par 3 milliards d’euros de finan-cements et une gamme d’outils, ils devront devenir exemplaires en matière d’efficacité énergétique d’ici 2022. 

LE FONDS CHALEUR : ACCÉLÉRATEUR DE PROJETS DEPUIS 10 ANS Qu’il s’agisse de chauffage, d’eau chaude ou des usages industriels, la moitié de l’énergie consommée en France l’est sous forme de chaleur. Mobiliser des énergies renouvelables et de récupération, est donc essentiel pour la transition écologique. Un défi que l’on peut relever aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques mais qui nécessite un financement solide et avisé.  Confié à l’ADEME depuis 2009, le Fonds chaleur en est le fer de lance. Il soutient la production de chaleur ou de froid à partir de biomasse, de géothermie, de solaire thermique, de biogaz et d’énergies de récupération mais aussi sa distribution. La hausse de son budget à 258 millions d’euros en 2018, puis à 307 millions d’eu-ros en 2019, constitue un autre gage de sa pérennité. Plébiscité par tous les acteurs lors de la Semaine de la Chaleur Renou-velable en décembre 2018, il a aussi été salué par la Cour des Comptes pour sa qualité de gestion et son retour sur inves-tissement public. En 10 ans, les 4 300 opé-rations financées ont en effet produit chaque année 25 terawatt/heure d’énergie. Quant aux près de 2 milliards d’euros

engagés par l’ADEME, entre 2009 et 2017, ils ont généré un peu moins de 6 milliards d’investissements, créant ainsi des emplois et de la valeur. Depuis 2009, l’appel à projets Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire (BCIAT), qui vise spécifiquement le déve-loppement de projets de production de chaleur à partir de biomasse supérieurs à 12GWh/an, a permis la réalisation de 106 installations et la production de plus de 6 TWh/an couvrant une diversité de besoins et de secteurs d’activité. En près de 10 ans, les technologies de combustion n’ont cessé de gagner en maturité et en perfor-mance, d’un point de vue énergétique notamment, avec des rendements supé-

rieurs à 85 %. L’édition 2018 de cet appel à projets a permis de soutenir 7 lauréats (pour 70 millions d’euros d’investisse-ments), issus de secteurs d’activités divers et faisant face à des besoins différents, en termes de puissance ou de technologies de production.  Enfin, pour soutenir la filière solaire ther-mique et aider les acteurs qui ont de gros besoins en eau chaude, l’ADEME a lancé en mai 2018 la troisième édition de son appel à projets Grandes installations solaires thermiques. Le dispositif se pérennise puisque sur 20 projets déposés depuis 2015, 5 sont en cours de construc-tion.  

Bâtiments, transports, qualité de l’air : les chantiers ne manquent pas. L’ADEME, grâce à son expertise ainsi qu’à son aptitude reconnue à adopter une vision d’ensemble, élabore des solutions stratégiques. Tout en n’oubliant pas le numérique, qui a profondément changé la donne, les nouveaux usages, les problèmes soulevés par l’urbanisation massive, mais aussi la volonté des citoyens d’être acteurs de leur avenir.

SOLAIRE, UNE ÉNERGIE QUI RAYONNEOutre la rénovation de leur habitat, les Français peuvent réduire leur facture énergétique en produisant leur propre électricité, grâce à l’énergie solaire. Une autoconsommation photovoltaïque dont l’ADEME a souligné le fort potentiel dans un Avis publié en février 2018. Pour les professionnels, dont l’utilisation d’énergie coïncide avec les périodes diurnes et donc d’ensoleillement, il s’agit naturellement d’une énergie idéale. Pour les particuliers, l’ADEME mise sur une véritable appétence, avec le soutien des aides de l’Etat.

UN RÉSEAU POUR LE BÂTIMENT DURABLEDepuis le 17 octobre, un réseau unique regroupe 24 centres de ressources et clusters qui agissent au quotidien pour mobiliser les professionnels sur le terrain et améliorer la qualité et la performance des bâtiments, écologique, énergétique ou sanitaire. Co-animé par l’ADEME et le Plan Bâtiment durable, ce réseau va remplacer les anciens réseaux inter-clusters et le réseau Bâti Environnement Espace Pro. Il a été lancé lors du 7e Congrès national du Bâtiment Durable à Lyon.

LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE LOGÉE À BELLE ENSEIGNEActeur majeur du logement social en France, Action Logement a signé le 3 avril 2018 un partenariat avec l’ADEME. Partenariat dont le but est d’accélérer la rénovation énergétique du parc privé, grâce à des aides et des prêts pour les bailleurs, renforcer les synergies avec les acteurs de la rénovation et améliorer la performance énergétique de l’habitat en optimisant les aides d’Action Logement.

PAYS DE LA LOIRE : UN RÉSEAU DE CHALEUR MODERNISÉ ET ÉTENDU AU MANS MÉTROPOLELa première phase des travaux de modernisation et d’extension du réseau de chaleur du Mans Métropole (qui regroupe aujourd’hui 19 communes situées dans le département de la Sarthe) a été inaugurée le vendredi 16 novembre 2018. En 2020, le futur réseau de chaleur, long de 40 km, sera alimenté à plus de 80 % par des énergies de récupération. L’unité de valorisation énergétique des déchets, qui incinère 140 000 tonnes de déchets ménagers non recyclables et assimilés, a été modernisée afin d'alimenter ce nouveau réseau. Montant de l’aide ADEME : 2 millions d’euros.

LE CENTRE-VAL DE LOIRE VA ACCUEILLIR LA PLUS GRANDE CENTRALE THERMIQUE D’EUROPE

Depuis le 5 décembre 2018, c’est officiel, l’ADEME va financer à Issoudun, une partie de la plus grande centrale thermique solaire d’Europe,

dotée de 15 000 m2 de panneaux solaires. Cette convention de financement a été signée par Arnaud Leroy, Yvan Schaepman, directeur

général de Boortmalt, et Arnaud Susplugas, président de Kyotherm. Le même jour, a eu lieu

une autre signature importante pour la région : celle du Contrat d’objectifs territorial du développement des Énergies renouvelables thermiques par la Région Centre-Val de Loire, conçu pour soutenir la production, d’ici 3 ans, de 1 300 MWh d’énergie renouvelable thermique à travers 15 projets : 6 chaufferies bois, 3 installations géothermiques, 6 installations solaires, dont la future centrale solaire thermique d’Issoudun.

suite p.8

Informer, mobiliser, conseiller : FAIRE  Relais des pouvoirs publics auprès des Français comme auprès des profession-nels du bâtiment, l’ADEME accompagne toutes les parties prenantes pour concré-tiser ces objectifs.  Notamment à travers le dispositif FAIRE, Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique. Lancé en sep-tembre 2018, dans la foulée d’une cam-pagne de mobilisation auprès du grand public, des professionnels du bâtiment et des collectivités, il s’appuie sur un réseau géographiquement étendu, de 400 espaces conseil. Il dispose aussi de son site d’information et de conseil : Faire.fr.   Expérimenter pour faire rayonner les idées Autre élément majeur, pour accélérer la rénovation énergétique : l’expérimenta-tion, que l’ADEME encourage sous toutes ses formes (sociale, économique, techno-logique). En 2018, l’Agence a accompagné 12 projets ExpéRENOS, pendant 2 tri-mestres. Leur but : tester de nouveaux services basés sur les motivations réelles des ménages : le confort chez soi, la pré-servation et l’amélioration de la valeur patrimoniale du bien, la santé, ou encore la réduction de la facture énergétique pour, en fonction des résultats, les déployer à grande échelle.  Plus prospectifs, les Trophées bâtiments responsables ont, quant à eux, récompensé cette année 11 travaux de recherche dans le bâtiment et les énergies nouvelles. Des projets prometteurs, puisqu’écologiques, tout en étant viables sur le plan écono-mique. 

LA TRANSITION EN ACTIONSVILLES ET TERRITOIRES

de l’énergie du pays est consommée dans le bâtiment

45%

La rénovation énergétique des habitations, portée par l’ADEME auprès du grand public à travers la campagne FAIRE.

Page 5: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

98

VÉHICULESÉLECTRIQUES

Li

LE LITHIUM : UN NÉCESSAIRE SUJET D’ÉTUDE POUR L’ADEME Essentiel pour fabriquer les batteries des véhicules électriques, la pérennité de l'approvisionnement en lithium peut présenter des risques. Si le risque d’épuisement des réserves, d’un point de vue géologique est limité à long terme, d’autres formes de vulnérabilités quant à son approvisionnement (économiques, industrielles, géopolitiques ou environnementales) sont en revanche à craindre. C’est pour évaluer ces niveaux de risque – influant directement sur la montée en puissance du parc électrique mondial – que l’IFPEN et l’ADEME ont inclus le lithium à l’étude prospective E4T (Etude Economique, Energétique et Environnementale pour les Technologies du transport routier français), qui analyse les grandes tendances du marché des véhicules et indique notamment que l'électrique est plus adapté à l'usage intensif et aux transports en commun, ou encore, que le véhicule hybride rechargeable est une solution écologiquement pertinente à moyen terme.

VILLES ET TERRITOIRES

Le vélo devrait représenter 9 % de nos déplacements d’ici à 2024, contre moins de 3 % aujourd’hui, selon le Plan Vélo.

Lauréat de l’AMI Territoires d’Expérimentation des Nouvelles Mobilités du-rables, pouvez-vous détailler les contours du projet Cœur de Beauce Mobility ? Le projet est né d’un constat simple. La communauté de communes Cœur de Beauce est un territoire peu dense et ses solutions de mobilité se cantonnent aujourd’hui à l’autosolisme. Sachant qu’elle comprend une zone d’activités, forte de 1000 emplois, que ce chiffre devrait doubler, l’absence de transport collectif constitue un vrai problème. Nous avons donc conçu un système d’autopartage, qui s’appuie sur la mise à disposition de véhicules aux salariés. Il répond à des enjeux énergétiques, environnemen-taux, économiques (la solution est moins coûteuse que la voiture individuelle) et enfin sociaux, puisqu’il favorisera l’employabilité des Euréliens.

En quoi votre projet peut-il aider des territoires similaires à Cœur de Beauce, peu denses et ruraux ? En qualité de territoire-test, nous menons l’ensemble des études préalables, juridiques notamment, ce qui, in fine, établira un modèle propre à être déployé ailleurs. 4 groupes de travail ont été mis en place : pour identifier les besoins, évaluer l’aspect économique, constituer le modèle juridique, établir un dispositif de communication et de formation. Pour ce faire, un grand nombre de partenaires ont été mobilisés, impliqués dans une logique « gagnant-gagnant ». Entreprises et agences d’interim nous ont permis d’établir une cartographie de la zone d’activités. Un expert transport nous a également conseillés et accompagnés.

Quelles sont les prochaines échéances de votre projet ? Nous sommes en phase d’étude et travaillons à ce jour à la levée de points bloquants. L’objectif est de lancer un premier test en juin 2019, sur une période coïncidant avec un pic d’activité, via la mise en place d’un parcours, mobilisant un véhicule de 5 à 9 places, sur un territoire restreint. Nous espérons à terme multiplier les parcours, proposer un service flexible, tenant compte des horaires particuliers de chaque usager. Une application numérique est également en cours de développement pour faciliter la mise en relation des conducteurs avec ceux qui émettent des besoins de déplacement.

suite de la p.7

BOUGER AUTREMENT : UNE RESPIRATION POUR LES TERRITOIRES  Malgré des progrès sensibles depuis 20 ans, l’air que nous respirons n’est pas tou-jours de bonne qualité. Une situation qui met par ailleurs en lumière de véritables inégalités territoriales. Selon l’agence Santé publique France, la pollution aux seules particules fines provoque chaque année 48 000 décès. En cause : l’ensemble des secteurs d’activités et de nos pratiques. Que ce soit en matière de chauffage, dans l’industrie, dans l’agriculture, dans nos modes de déplacement : nous pouvons tous agir. L’ADEME œuvre pour offrir des solutions aux territoires.  Une loi et un Fonds pour combattre la pollution Pour répondre à l’urgence, le gouverne-ment a soumis au débat parlementaire une loi d’orientation sur les mobilités. Présentée en conseil des ministres fin novembre 2018, son contenu s’appuie sur des propositions conçues lors des Assises nationales de la mobilité. Dans la foulée de l’Accord de Paris puis du Plan climat, cette loi, actuellement examinée par le Parlement, entend lutter contre la pollu-

tion atmosphérique en nous soulageant collectivement de notre dépendance à l’automobile.  L’ADEME, de son côté, invite à penser la ville autrement. Principal outil pour l’Agence : le Fonds Air et Mobilité, créé au sein du budget de l’ADEME, pour accom-pagner les feuilles de route sur la pollution de l’air et soutenir des projets favorisant les nouvelles mobilités : solutions pour les territoires à faible densité, développement de l’usage du vélo, incitations aux change-ments de comportements, soutien aux carburants alternatifs… Là encore, la vision se veut à la fois globale et adaptée. Aux côtés des collectivités comme des entreprises, l’Agence mobilise et porte sa force de conviction, accompagne et finance des solutions.  De nos usages découlent aussi les solutions 1 personne sur 5 a changé ses habitudes pour aller travailler, grâce aux Challenges de la mobilité, portés sur le terrain, par les directions régionales de l’ADEME. C’est ce qu’a révélé une étude 1, présentée lors de la semaine de la mobilité, en septembre 2018. Organisés depuis 8 ans, ces challen-ges, destinés à impulser une dynamique de changement collective au sein des entreprises et à promouvoir auprès des salariés des modes de déplacement alter-natifs, ont donc un impact. Qui reste tou-tefois à accentuer, car la voiture est tou-jours considérée comme le mode de transport le plus pratique pour aller au travail, en dépit d’une image dégradée. A contrario, si les modes alternatifs sont de mieux en mieux vus, ils sont aussi toujours considérés comme une solution contrai-gnante. L’Observatoire des Mobilités

Emergentes, réalisé avec L’ObSoCo, confirme quoiqu’il en soit une tendance encourageante : le « tout automobile » s’es-souffle en France, où le nombre d’utilisa-teurs quotidien est passé de 59 % à 50 % entre 2016 et 2018, au profit d’une aug-mentation de l’usage des modes de dépla-cements actifs. Cette tendance, les pouvoirs publics veulent l’amplifier, via le Plan vélo. Avec un objectif clair : que le vélo représente 9 % de nos déplacements d’ici 2024, contre moins de 3 % aujourd’hui. Accom-pagnant le mouvement, bien dans son rôle d’incitateur, l’ADEME a lancé en 2018 un appel à projets pour aider les territoires à développer une politique cyclable. Le suc-cès est considérable puisque 350 collec-tivités y ont répondu. 

Deux autres appels à projets, financés par le Fonds Air et mobilité, ont vu le jour en 2018 dédiés aux « mobilités en territoires peu denses » et « Gaz naturel des véhi-cules ». Grâce à eux, 53 territoires vont pouvoir tester de nouvelles solutions de mobilité plus solidaires, sûres, propres, connectées et intermodales ; 19 nouvelles stations GNV / Bio GNV vont être implan-tées dans des zones sous équipées et ali-menter plus de 570 véhicules.   Les entreprises, également mobilisées L’ADEME, conseillère et facilitatrice, aide aussi les entreprises et les transporteurs à s’organiser. Avec tout d’abord un guide 2 pour les entreprises qui mettent en place un plan de mobilité ; obligatoire depuis le

1er janvier 2018 pour toutes les entreprises de plus de 100 salariés, concernées par un Plan de Déplacements Urbains. Le défi est de taille quand on sait que les trajets domi-cile-travail représentent 1 trajet sur 4 et qu’ils se font en voiture dans 70 % des cas. Pour réduire les émissions de CO2 dans la filière Transport de Marchandises et le transport de voyageurs, l’ADEME a mis en place, fin 2018, le programme EVE 3, financé par le dispositif des Certificats d’économie d’énergie, qui regroupe désor-mais les dispositifs Objectif CO2 4, FRET 21 5, et EVCOM6, auxquels s’ajoute une plateforme pour échanger des données sur l’environnement.  Drones, circuits courts, solutions numé-riques, … Dans la logistique toujours, 4 lauréats vont déployer des solutions inno-vantes pour réduire le poids carbone du transport routier en ville. Et ce grâce à l’ADEME et son appel à projets de recherche LUDSI 7, lancé en avril 2018. 

Qualité de l’air : le fruit de nos efforts Pour aller plus loin dans cette voie,

Quentin Bier, Chargé de Mission Mobilité et Habitat – Communauté de Communes Cœur de Beauce :

« Nous avons conçu un système d’autopartage, qui s’appuie sur la mise à disposition de véhicules aux salariés. »

ILE-DE-FRANCE : UNE COLLABORATION INÉDITE AU SERVICE DE L’ASSAINISSEMENT DE NOTRE AIR Le projet « EQUIT’AIR » s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets européen Urban Innovative Actions. Cette candidature est le résultat d’une collaboration inédite entre l’ADEME et 7 partenaires franciliens visant à mettre en commun des expertises techniques sur la qualité de l’air, la mobilité, l’énergie, le climat, la construction et

l’aménagement, l’évaluation socio-économique et le changement de comportement. Les villes de Villiers-sur-Marne et de Nogent-sur-Marne, EDF, l’École nationale des ponts et chaussées, Airparif, l’Institut d’aménagement urbain d’Île-de-France et Citizing, se sont associés dans ce projet, qui vise à intégrer les enjeux de la qualité de l’air intérieur et extérieur à l’échelle du bâtiment et de l'aménagement. Il se situe dans la lignée de la volonté de l’ADEME de s’appuyer sur l’intelligence et l’imagination collectives.

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : VALENCE ET CLERMONT FERRAND VEULENT BOUGER AUTREMENT

Explorer les freins, qui entravent le

développement des modes actifs

de déplacement, est au cœur du

projet PARCOURA,

lauréat de l’appel à projets AACT-AIR

de l’ADEME, à Valence et Clermont Ferrand. Deux enquêtes à la clé, ont identifié

3 obstacles majeurs : une offre de mobilités douces peu connue et peu pratique ; un urbanisme pensé autour du déplacement automobile ; des conditions de parking très favorables. De quoi envisager des solutions pratiques et concrètes : un code de la rue, une nouvelle signalétique piétonne, des applis pour trouver plus facilement son chemin à pied ou à vélo, ainsi qu’un guide à l’attention des aménageurs, des collectivités et des élus. Avec l’appui de l’ADEME.

suite p.10

Page 6: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

1110

VILLES ET TERRITOIRES

L’ADEME invite le grand public et les professionnels

à construire la ville de demain.

suite de la p.9 et parce que le partage des expériences comme des connaissances constitue un levier des plus efficaces, l’ADEME et le Ministère de la transition écologique et solidaire ont organisé, en octobre 2018, les 4es assises nationales de la qualité de l’air. 350 participants y ont découvert les initiatives les plus inno-vantes et collaboratives du moment, dont un futur programme pour impliquer les familles dans la lutte contre la pollution de l’air intérieur et extérieur, qui sera expérimenté par l’ADEME en 2019. Nos modes de chauffage affectent aussi la qualité de l’air. C’est pourquoi l’ADEME a développé un Fonds Air Bois en parte-nariat avec les collectivités. Il accom-pagne 3 types de projets : des études de préfiguration (indispensable au bon dimensionnement de l’action et au ciblage des messages de sensibilisation) ; des aides financières à destination des particuliers pour les inciter à renouveler leurs appareils non performants de chauf-fage au bois (cheminées ouvertes ou foyers fermés anciens) ; des campagnes de sensibilisation. 14 territoires sont béné-ficiaires à ce jour. 5 lauréats ont été dis-tingués en 2018.  Air intérieur Parce que nous passons 80 % de notre temps dans des espaces clos, la qualité de l‘air intérieur a aussi son importance. Elle s’impose même comme une évidence, sanitaire et écologique. En 2018, l’ADEME y a consacré deux études : Nudg’air, au sujet de l’idée que les Français se font de la qualité de l’air et de l’impact que cela peut avoir sur leurs comportements, à l’intérieur comme à l’extérieur ; CAPQAI traitant du lien entre sol pollué et qualité de l’air intérieur. Sur un plan plus opéra-tionnel, l’ADEME a publié un Guide pra-tique, baptisé Ecol’Air, destiné à l’en-semble des acteurs intervenant dans la vie d’un bâtiment scolaire.  1. Évaluation des changements comportementaux

induits par l’organisation d’un challenge de la mobilité (ADEME – septembre 2018).

2. Guide pédagogique Plan de mobilité entreprises (ADEME, Réseau Action Climat (RAC), CCI France

– mars 2018).3. Engagement Volontaire pour l’Environnement (EVE). 4. Dispositif à destination des entreprises de transport

routier de marchandises. 5. Dispositif à destination des entreprises « chargeurs ». 6. Dispositif à destination des commissionnaires

de transport. 7. Appel à projets de recherche Logistique

Urbaine Durable et livraison en Site Isolé (LUDSI) (ADEME – avril 2018). 

VERS LA VILLE INTELLIGENTE  Abritant désormais 80 % de la population française, les villes n’en finissent pas de gagner du terrain. L’urbanisation massive soulève des questions sociétales, environ-nementales et économiques. Or, une autre ville est possible. Durable et harmo-nieuse, solidaire, intelligente, connectée, soucieuse de ménager des espaces à la nature. Cette autre ville est à imaginer collectivement. C’est l’objet de deux guides, publiés en février 2018. « Faire la ville dense, durable et désirable », à desti-nation des professionnels, montrant que des voies sont possibles pour lier qualité de vie et limitation d’une expansion urbaine coûteuse, tant pour les collecti-vités que pour l’environnement ; « Quelles villes pour demain ? », avisant le grand public des impacts de l’étalement urbain et valorisant les initiatives ambitionnant de construire les villes de demain. Etre acteur de la ville de demain est un impératif, afin de ne pas subir des chan-gements contraints, à l’heure où les ter-ritoires s’interrogent sur la meilleure manière de piloter la transition écolo-gique et tandis qu’émergent de nouveaux modèles économiques et que de nou-veaux usages voient le jour dans la foulée du numérique. Pour aider les territoires à anticiper, l’ADEME a publié fin 2018 le 2e volet de son étude prospective sur les nouveaux modèles économiques urbains, intitulée « Qui gouvernera la ville (de) demain ? », dégageant des pistes pour aider les collectivités à adapter leur pos-ture d’autorité organisatrice, faire face

aux mutations, planifier, réguler. Le 1er volet, publié 2 ans plus tôt, avait analysé les liens entre numérique et financement des services urbains.  Évaluer les opérations d’aménagement  Cette même volonté d’être acteur, implique aussi que les citoyens soient à même de suivre leur propre impact sur l’environnement. Dans le cadre de l’expé-rimentation HQE Performance Quartier, 11 quartiers ont ainsi évalué leur perfor-mance environnementale, entre juin et décembre 2018, sur 3 thèmes : mobilité, énergie/climat et économie circulaire. Le test, porté par l’Alliance HQE GBC France, avec le soutien de l’ADEME, et en lien étroit avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, entend faire pro-gresser la qualité environnementale grâce à des critères d’évaluation objectivés et partagés. Attendus courant 2019, les résultats viendront consolider le référen-tiel EcoQuartiers. 

Articuler les démarches de planification  L’ADEME, à travers sa dimension pros-pective, sa capacité à animer des réseaux, à penser la transition écologique à cha-cune de ses étapes, considère naturelle-ment que la réussite de la transition éco-logique ne se fera pas sans démarches de planification locales. C’est dans ce but que l’Agence a agi sur plusieurs fronts en 2018. Avec, tout d’abord, un ouvrage consacré au mix énergétique 1, coédité avec GRDF. Fruit des travaux d’une cin-quantaine de spécialistes de la planifica-tion, il présente 9 propositions concrètes pour optimiser le mix énergétique à la faveur d’une planification des politiques

publiques locales, lever les freins, iden-tifier des pistes et définir des priorités.  Animé par l’ADEME, le Club STEP 2 crée quant à lui des synergies pour accélérer la transition écologique, grâce à la plani-fication. Il publie, tous les ans, des res-sources éclairant les enjeux de l’ouverture des données énergétiques territoriales pour aider les collectivités à planifier leur politique Énergie Climat. 

Mettre le numérique au service de la transition écologique  Convaincue que le numérique constitue un outil pouvant être mis au service de la transition écologique, l’ADEME affirme son ambition de s’enga-ger au cœur de cette autre transition. Si le numérique bous-cule les acteurs, trans-forme les modèles dominants et en opti-mise le fonctionnement, il offre à la transition écologique trois leviers. 1 – Des offres et des ser-vices qui facilitent la transition (covoiturage, autopartage, pilotage à distance de ses équipements domestiques…). 2 – Des don-nées qui permettent de mieux cerner les attentes et les usages des citoyens. 3 – La possibilité de partager et d’optimiser les ressources, les services, les espaces.  Cette transformation n’aura toutefois de sens que si elle parvient à limiter son impact sur la planète. D’autant que les sec-teurs les plus concernés par le numérique sont aussi ceux qui ont le plus d’influence sur le climat. Il y a 9 milliards d’appareils (ordinateurs, smartphones et objets connectés) dans le monde et ils sont tous

énergivores. La façon dont le numérique se développe requiert donc une grande vigilance ; une vigilance qui n’empêche pas l’ADEME d’être audacieuse à son sujet. Pour ce faire, l’ADEME adopte une pos-ture transversale, associant sa capacité à mettre en place des études, à soutenir l’innovation ou à former et informer sur l’ensemble du territoire. Exemple concret avec Audacities qui ana-lyse les liens entre innovation urbaine, gouvernance et numérique, et établit une cartographie des nouveaux acteurs et des points de rencontre ou de tension entre disrupteurs, acteurs traditionnels de la ville (acteurs publics, entreprises…) et

pratiques des usagers. C o n d u i t p a r l a Fondation Internet Nouvelle Génération (FING) et l’Institut du d é v e l o p p e m e n t durable et des rela-tions internationales (Iddri), avec le soutien de l’ADEME, il s’est traduit par des études de cas, des ateliers et une synthèse de 60

pages.  Etablissant en introduction tout ce que le collectif a observé de déstabilisant dans la ville numérique réelle, il dégage 3 pistes pour agir : mieux gouverner l’in-novation, mieux innover dans la gouver-nance, mieux associer les citoyens.  Autre exemple avec DATACITES, conduit par le Lab OuiShare x Chronos, en parte-nariat avec l’ADEME et la Banque des Territoires, exploration collaborative visant à accompagner les collectivités dans le développement de leurs stratégies d’usage et de partage des données. Un appel à candidatures a été diffusé en août

2018 afin de recruter quatre territoires, villes petites et moyennes, souhaitant développer de telles stratégies, au travers du prototypage de data services urbains, favorisant la transition écologique, éner-gétique et sociétale. Les villes d’Antony, La Rochelle, Poitiers et la Communauté urbaine du Grand Poitiers, ainsi que la Communauté de communes du Bassin de Pompey, ont été retenues. L’ADEME démontre, à travers tous ces pro-jets et partenariats, qu’elle entre pleinement dans les projets de sociétés nouvelles et qu’elle continuera à promouvoir tous les outils permettant d’ériger un monde plus solidaire, désirable et harmonieux   

1. Optimiser le mix énergétique local dans la planification et l’aménagement (ADEME, GRDF – janvier 2018).

2. Club STEP (Synergies pour la Transition Énergétique par la Planification).

L’OCCITANIE, RÉGION À ÉNERGIE POSITIVE EN 2050Engagée dans la démarche Région à énergie

positive (RéPOS) depuis 2017, l’Occitanie a accueilli avec enthousiasme les résultats

de l’étude que l’ADEME a menée sur son territoire en 2018. Des résultats qui

confirment que la transition énergétique aurait de nombreux impacts sur son

économie : – Le produit intérieur brut (PIB) gagnerait 2 % en 2030

et près de 4 % en 2050, par rapport au scénario tendanciel. – La facture d’énergie des ménages baisserait de 56% en 2050,

ce qui augmenterait très fortement leur pouvoir d’achat et aurait des retombées positives sur toute l’économie.

– Quant à l’emploi, l’étude estime un gain de 90 000 équivalents temps pleins. Les secteurs bénéficiaires : la construction, le transport de passagers ou encore les services marchands.

De quoi inciter la région à poursuivre ses efforts en faveur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la sobriété.

Aider des territoires durables grâce à la recherche

Comment la recherche peut-elle aider les professionnels de l’aménagement du territoire face aux enjeux climatiques et environnementaux auxquels ils doivent faire face ? C’est ce que cet ouvrage, fruit de cinq années de recherche urbaine initiée et soutenue par l’ADEME, et rédigé par plus de cinquante chercheurs et techniciens, a tenté d'expliquer. Cet ouvrage illustre les bénéfices de l’approche pluridisciplinaire et présente plusieurs méthodes pour concevoir des territoires plus durables et désirables.

Page 7: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

UNE STRATÉGIE AVISÉE POUR MOBILISER PLEINEMENT Si une majorité de Français reconnaît l’urgence, l’environnement n’est pas encore l’inquiétude pre-mière. Seuls 6 % le placent en tête de leurs préoc-cupations, loin derrière l’emploi ou la dette publique. 39 % d’entre eux se disent toutefois très sensibles à la question, ce qui constitue un niveau historique. Au premier rang des enjeux pour la pla-nète, le changement climatique (31 %). Tandis que le climato-scepticisme (8 %) recule, 7 Français sur 10 considèrent que le lien entre réchauffement et gaz à effet de serre est une certitude ; 66 % pensent que nos conditions de vie deviendront pénibles d’ici un demi-siècle, si rien ne change. C’est la preuve que les discours portés, par l’ADEME notamment, provoquent une prise de conscience. Une prise de conscience accrue mais velléitaire Si près de deux-tiers des Français considèrent qu’un changement de mode de vie est impératif, les volontés individuelles rencontrent encore des obstacles. 51 % d’entre eux considèrent encore ces évolutions comme une contrainte tandis que les bons gestes régressent sur les 10 dernières années. Exemple avec le tri sélec-tif, pourtant peu coûteux et à la portée de tous ou avec les gestes économes en énergie, relatifs à l’éclairage ou au chauffage, en légère baisse depuis 2014.

3 attentes vis-à-vis des pouvoirs publics Si les Français se disent désireux d’agir, ils refusent de porter à eux seuls le poids de la transition écolo-gique. Ainsi placent-ils l’État (55 %) au 1er rang de ceux qui peuvent agir et être efficaces, devant les citoyens (50 %). Leur attente se manifeste à 3 niveaux. 1 – Des mesures pour inciter les ménages à investir dans des énergies nouvelles ou des équipe-ments plus performants. 2 – Des mesures pour régu-ler les marchés. 3 – Un soutien accru aux énergies

vertes. De fait, toutes les mesures potentielles visant à réduire les gaz à effet de serre sont de mieux en mieux acceptées. Seule la limitation à 110 km/h sur autoroute et le projet d’une urbanisation densifiée font l’objet d’une adhésion minoritaire.La plupart des nouvelles technologies de l’énergie (véhicules électriques, photovoltaïque, LED...) rem-portent aussi une belle adhésion, les Français consi-dérant qu’elles offrent plus d’avantages que d’incon-vénients.

Une stratégie pour « embarquer » le grand public De la velléité à l’action, il y a donc encore un fossé, que l’ADEME peut et doit aider à faire franchir. Forte des enseignements qu’elle tire de sa surveillance de l’évo-lution des relations qu’entretiennent les Français avec la question environnementale, l’ADEME a adopté en 2018 une stratégie grand public. Au-delà de sa volonté de mobiliser chaque citoyen au service de la transition écologique, elle se propose d’engager

un mouvement de massification, dépassant les bonnes intentions et les initiatives individuelles, le cercle restreint des publics déjà convaincus. La mise en œuvre d’une approche permettant de mobiliser davantage le grand public est au cœur de cette stratégie. 3 piliers ont également été identifiés pour créer les conditions propices au changement des comportements : confiance, écoute et audace. L’approche consistera in fine à créer des passerelles entre les cibles et 9 thèmes prioritaires : l’habitation ; les vacances/loisirs ; les déchets ; l’alimentation ; la consommation ; la qualité de l’air intérieur ; les éner-gies renouvelables ; les déplacements ; « au bureau ». L’ADEME leur consacrera l’essentiel de ses efforts, recentrera autour d’eux la mobilisation des parte-naires de l’action grand public. En pratique, les mes-sages adressés aux Français évolueront donc pour apporter à chacun la preuve qu’il peut agir vite, bien et simplement. De nouveaux récits verront le jour pour susciter l’engagement. Au-delà de ces messages, les moyens utilisés pour mobiliser les Français vont chan-ger : le numérique constituera un vecteur important, une plus grande diversité d’acteurs sera associée à notre démarche, afin de montrer aux citoyens que l’ensemble de la société s’est mis en mouvement. En prise avec les évolutions du monde et de la société, objective par rapport à celles-ci, déployant ses capacités d’analyse et d’études, l’ADEME s’en-gage ici résolument dans une démarche audacieuse et volontariste. Au service de nos patrimoines com-muns, sociaux, territoriaux, environnementaux  1. « Les Français et l’environnement »

(baromètre 2017 – OpinionWay pour l’ADEME).

L’ADEME a pour mission d'accélérer le passage vers une société plus sobre et solidaire, plus humaine et harmonieuse. Transition qui se fera avec le concours de tous ; des citoyens en particulier, appelés à changer leurs comportements et à passer à l’action. S’ils adhèrent de plus en plus aux mesures mises en place pour gagner la bataille du climat et de la préservation des ressources, ils attendent encore beaucoup des pouvoirs publics. C’est en partant de ce constat, issu de son baromètre annuel 1, que l’ADEME a défini cette année une partie de sa stratégie. Tout en continuant à diffuser expertises et conseils, et à s’affirmer comme le bras armé des pouvoirs publics.

Quand l’énergie se fait citoyenne

Les projets citoyens d’énergie renouvelable sont en plein développement. La preuve : on en compte à ce jour plus de 300, disséminés sur tout le territoire. Bien que témoignant d’une tendance forte envers le photovoltaïque (concernant 2 projets sur 3) ou l’éolien (1 projet sur 5), la méthanisation, l’hydroélectricité ou l’énergie bois mobilisent également. Encouragés par la loi de transition

énergétique, ces projets, qui visent à développer les énergies renouvelables, ont la particularité d’être financés en fonds propres, par les citoyens et les collectivités. Ce financement permet ainsi aux acteurs locaux de peser dans les décisions. 11 000 citoyens sont aujourd’hui engagés dans ce type de démarche. Pour la soutenir, les pouvoirs publics ont mis en place, en janvier 2018, un fonds (EnRciT) de 10 millions d’euros, financé

par la Caisse des Dépôts, le Crédit Coopératif et Ircantec, la caisse de retraite complémentaire des collectivités. Ce fonds devrait soutenir 150 projets sur 10 ans. L’ADEME aide quant à elle ces projets à émerger et propose des formations à disposition des citoyens impliqués. Elle a de surcroît financé une vingtaine d’études préalables en 2018, créé un réseau d’une vingtaine de conseillers et mis en place un centre de ressources, géré par Énergies Partagées Association. Un accord-cadre avec la Caisse des Dépôts organise l’articulation des actions de l’ADEME et celles d’EnRciT.

QUAND LE DIGITAL MOBILISE

NOS PROJETS POUR LA PLANÈTE 44 lauréats vont pouvoir mener à bien leur projet dans l’énergie, l’économie circulaire ou la biodiversité. Et ce sont les citoyens qui les ont choisis après sélection par un jury. Lancée lors de la COP 23 par Nicolas Hulot, l’initiative « Mon projet pour la planète » a permis à 1200 particuliers et associations de soumettre leur projet au vote citoyen. Une belle façon de mobiliser la société civile…

AVEC L’APPLI WAG, « WE ACT FOR GOOD » Près de 9 Français sur 10 se sentent concernés par l’environnement et sont prêts à changer leurs habitudes. Mais par où commencer pour aller plus loin ? Quels gestes pratiques adopter au quotidien ? Comment partager son action, pour inciter son entourage ? L’appli WAG de WWF, 100 % gratuite et soutenue par l’ADEME 1, permet de passer à l’action et transforme les gestes de chacun en mobilisation. Deux mois seulement après son lancement, WAG compte déjà plus d’1 million de passages à l’action, 220 000 téléchargements et 36 000 points d’intérêt recensés sur la carte.

DES MOOC POUR PARTAGER LES CONNAISSANCES Avec ses formations en ligne gratuites, ouvertes à tous, dites MOOC 2, l’ADEME répond à un des enjeux relatifs à la transition écologique : accompagner la montée en compétences de tous. Trois nouveautés ont marqué l’année : le MOOC « Objectifs de Développement Durable », réalisé avec AgroParisTech et La Laverie, la série de 5 MOOC « Bâtiment durable » réalisée avec la filière du bâtiment dans le cadre du Plan Bâtiment durable et le 1er MOOC dédié au « Gaspillage alimentaire » en France, conçu avec AgroParisTech et Auchan. 1 – Ainsi que la MAIF et la Poste 2 - Massive Online Open Course

Inauguration des éoliennes citoyennes de Beganne dans le cadre d’ENRCIT.

MOBILISATION DU GRAND PUBLIC

DONNER À CHACUN LES MOYENS ET L’ENVIE D’AGIR

PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR : GREENMIX : L’INTELLIGENCE COLLECTIVE, SOCLE D’UNE MOBILISATION CITOYENNE.

C’est en recherchant de nouveaux moyens de mobiliser les citoyens du Pays

d’Arles sur les problématiques de la Transition énergétique

et écologique, qu’est né Greenmix, dont l’ADEME

PACA est partenaire. Expérience novatrice, organisée en avril, sur trois jours, l’initiative a associé 20 personnes – réparties en six groupes et coachées par des experts – s’étant portées volontaires pour plancher sur des thématiques environnementales (déchets, air, transition énergétique). Chaque groupe a proposé un projet à un jury de professionnels, puis de citoyens. Et plusieurs projets ont ainsi vu le jour, à l’instar de la création d’une consigne alimentaire chez les commerçants de bouche.

12 13

Page 8: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

1514

MOBILISATION DU GRAND PUBLIC

responsable, les aspects néfastes du suréquipement, du renouvellement non justifié d’équipements, les intérêts liés à l’achat de produits durables et répa-rables, sachant que les questions liées à l’obsoles-cence programmée et à la réparabilité constitueront un sujet essentiel pour l’ADEME, avec notamment à l’horizon 2020, l’obligation, instituée par la Feuille de Route Economie Circulaire, d’afficher un indice de réparabilité sur les équipements électriques, élec-troniques et électroménagers. L’ADEME a également valorisé cette année un concept novateur et méconnu : l’économie de la fonctionnalité, via un de ses avis 2. Modèle écono-mique établissant une nouvelle relation entre l’offre et la demande (non plus uniquement basée sur la simple vente de biens ou de services), il adapte l’offre au plus près des besoins réels du bénéficiaire. Ce basculement économique, qui incite le presta-taire à une gestion plus durable des biens ainsi qu’à des pratiques responsables (écoconception, robus-tesse des biens, réemploi, recyclage…), établit une logique différente, apportant de vraies potentialités environnementales.

100 labels triés sur le volet Consommer responsable n’est toutefois pas si aisé. Surtout au regard de la prolifération des logos, sur lesquels un Français sur deux compte pour se repérer. Les fabricants rencontrent, du reste, les mêmes problèmes, à l’heure de choisir les bons labels, pour démarquer leurs produits. L’ADEME se devait d’apporter son expertise et sa volonté d’orienter consommateurs et producteurs.

Un avis et un outil en ligne, recensant plus de 100 labels environnementaux, ont été conçus en ce sens. L’enjeu est de taille quand on sait que les biens de consommation courante représentent 70 % des émis-sions de gaz à effet de serre et qu’ils ont un impact sur la planète tout au long de leur vie. Énergie : un site pour passer au vert Dans la même démarche d’éclaircissement et d’ac-compagnement, l’ADEME fait toute la lumière sur l’électricité verte. Une 1re fois en février, via son soutien au site internet Changeons d’énergie 3, pour que chacun puisse s’informer, puis comparer les offres avant de choisir. Une 2e fois, à travers la publi-cation d’un avis fin 2018, dans lequel l’ADEME recommande de clarifier les offres d’électricité verte, grâce à un référentiel, et de créer un label. Enfin, pour aider les Français à maîtriser leur consommation et faire des économies d’énergie, l’ADEME accom-pagne le développement des compteurs communi-cants Linky, dont le nombre devrait tripler d’ici à 2021. Son avis, publié en septembre 2018, détaille les bénéfices de Linky pour gérer les réseaux d’élec-tricité et intégrer des énergies nouvelles. L’ADEME : partenaire des pouvoirs publics pour promouvoir l’alimentation durable En 2050, la planète portera 9 milliards d’êtres humains. Les enjeux liés à leur alimentation – son juste partage, ses modes de production, son adé-quation à l’environnement – sont donc plus essen-tiels que jamais. L’impact environnemental de ce que nous mangeons est en grande partie produit par l’agriculture ; bien qu’elle soit aussi source de solutions, pouvant contri-buer notamment à préserver la biodiversité (via l’agroécologie, l’agriculture biologique…) ou à stocker du carbone. Or, nous constatons également qu’un tiers de la production mondiale est aujourd’hui perdu, à un stade ou à un autre de la chaîne alimentaire. Rien qu’en France, 10 millions de tonnes sont ainsi per-dues chaque année. Ce qui donne une idée assez précise d’un problème qui concerne citoyens, pro-ducteurs, distributeurs… L’ADEME, qui porte un modèle de société plus juste et solidaire a fait de l’alimentation durable l’un de

CONSOMMATION DURABLE : DE L’INFORMATION À L’ACTIONLa consommation se situe au centre de la mobilisa-tion citoyenne et du changement de comportements. Qu’il s’agisse de consommation responsable, d’éner-gies vertes ou de compteurs communicants, de labels environnementaux, d’alimentation durable, l’ADEME donne chaque année aux Français des repères pour mieux s’orienter et les appeler à remettre en cause un modèle purement consumériste, énergivore et prédateur de ressources, qui met en péril les fragiles équilibres environnementaux. Sans oublier de leur montrer qu’ils ne seront pas seuls… L’envers du consumérisme Au-delà de leur utilité supposée, les objets de nos maisons ont une face cachée. C’est ce qu’affirme une étude 1 de l’ADEME, dont les résultats sont univoques. A titre d’exemple, les meubles et équipe-ments d’un foyer français pèsent 2,5 tonnes (le poids d’un hippo-potame) et épuisent 45 tonnes de matières premières pour leur confection. Quant aux 6 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmos-phère pour garantir leur produc-tion, elles représentent l’équivalent de 6 allers-retours Paris-New York en avion. En marge de cette étude, qui renverse l’imaginaire consumériste et éclaire les conséquences de chaque achat, l’ADEME a pu oppor-tunément établir les prérequis d’une consommation

CLIMAX : ECO-FESTIVAL ENGAGÉ C’est en tant que partenaire du Village de la transition que l’ADEME a participé à l’Eco-festival Climax du 6 au 9 septembre 2018 à Bordeaux. Un événement national et engagé, organisé depuis 2015 pour débattre de l’avenir de notre planète. Au menu, des thématiques aussi diverses que l’effondrement de la biodiversité ou le drame des réfugiés, portées par des personnalités de renom, tels le philosophe Edgar Morin ou encore la primatologue Jane Goodall. Plus de 30 000 personnes et 50 ONG ont participé à cette 4e édition. Au cœur des débats, l’ADEME y a proposé des animations, des ateliers pédagogiques et des side-talks pour échanger autour du bio, de l’alimentation responsable et des énergies nouvelles.

ses thèmes prioritaires, en soutien des pouvoirs publics qui se sont emparés du sujet, via la tenue des États généraux de l’alimentation en 2017. Ce grand débat, qui a réuni l’ensemble des parties prenantes, a débouché sur une feuille de route ainsi qu’une Loi Agriculture et alimentation, votée en octobre 2018. En avril, l’ADEME a contribué à éclairer une partie de ses enjeux, au moyen d’une étude 4, éclairant les effets sociaux et économiques d’une évolution du système ali-mentaire vers des pratiques et des approvisionnements plus durables. L’étude a analysé 5 démarches : l’agriculture biolo-gique, les AOP, le commerce équi-table, les circuits courts de proxi-mité et les Projets Alimentaires Territoriaux, projets élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire ayant pour objectif de relocaliser l'agri-culture et l'alimentation dans les territoires en sou-tenant l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Montrant que tous sont en croissance et à soutenir, établissant des recommandations pour engager tous les acteurs de la chaîne alimentaire en faveur de l’alimentation durable, elle est révélatrice de la stratégie de l’ADEME et des valeurs d’objectivité qu’elle entend porter. A l’heure où la feuille de route issue des États Généraux de l’Alimentation prévoit de favoriser les initiatives locales, l’ADEME s’associe aux PAT via des appels à projets locaux. L’objectif des pouvoirs publics étant de porter leur nombre à 500 d'ici 2020.

Afin de faire progresser ces sujets, elle tente aussi de mobiliser au-delà du consommateur qui ne détient pas seul la clé du problème. Pour ce faire, comme l’illustre le Colloque national « La distribution alimen-taire face au défi environnemental : Pouvez-vous en faire l’économie ? » organisé le 19 juin 2018, au Centre des Congrès de Rennes, par l’ADEME Bretagne, qui a réuni plus d’une centaine d’acteurs de la distribu-

tion, à l’heure où le secteur est en pleine mutation, permettant les retours d’expériences et une juste valorisation des opérations menées par des enseignes déjà engagées dans le défi environne-mental. Enfin, dans la foulée de ces États Généraux, l’ADEME s’est à nou-veau associée à la 4e édition de l’appel à projets du Programme National pour l’Alimentation. Porté par une enveloppe globale

d’1,5 million d’euros (dont 400 000 euros apportés par l’ADEME), articulé autour de 4 axes prioritaires (justice sociale, éducation alimentaire de la jeunesse, lutte contre le gaspillage alimentaire, ancrage terri-torial), il a permis de soutenir 33 projets : initiatives remarquables, exemplaires ou démultipliables 

1. « Modélisation et évaluation des impacts environnementaux des produits de consommation et biens d’équipement ». ADEME, septembre 2018.

2. « L’économie de la fonctionnalité, un nouveau modèle pour la préservation des ressources.”. ADEME, Janvier 2019.

3. Site lancé par l’Observatoire de la consommation responsable « Mes Courses pour la Planète ».

4. « Analyse des enjeux économiques et sociaux d’une alimentation plus durable ». ADEME, Avril 2018.

Qui dit alimentation durable, dit surtout agriculture durable,

c’est à dire diversifiée et équilibrée.

L’ADEME a valorisé cette année un concept novateur et méconnu :

l’économie de la fonctionnalité.

L’information environnementale : clé de la consommation responsable. MAG ADEME & VOUS, novembre 2018

L’ADEME analyse l’impact de l’Ecolabel européenDans le cadre d’un dispositif expérimental lancé par l’ADEME, 20 nouveaux hébergements touristiques français ont rejoint cet été la communauté des 322 hébergements, déjà détenteurs de l’Ecolabel européen en France. Ils bénéficieront d’un soutien technique et financier afin d’obtenir la certification délivrée par AFNOR Certification. Retenus à travers la participation de 5 régions pilotes 1, à l’appel à projets HETEL, lancé par l’ADEME en 2017, à l’occasion des 25 ans de l’Écolabel européen et de l’année mondiale du tourisme durable, leur accompagne-ment permettra d’évaluer les impacts économiques et environnementaux de l’Ecolabel européen en matière de consommation d’eau, d’énergie, de détergents et de production de déchets. Illustration avec le Camping

corse Le Sagone ****, aujourd’hui labellisé, grâce au soutien de l’ADEME. Niché entre mer et montagne, cet ancien domaine agricole qui produit toujours olives et oranges, s’est reconverti en camping. Doté d’une piscine, de terrains de sport et d’une épicerie, il est un lieu de vie et d’emploi pour les habitants. L’établissement a banni pesticides et herbicides, créé une station d’épuration nouvelle génération pour

l’arrosage des espaces verts. Il élève un troupeau de moutons pour l’éco-pâturage et lutte contre le gaspillage alimentaire. L’obtention du label semble pousser le complexe à voir plus loin, puisque la mise en place de chauffe-eaux solaires et de panneaux photovoltaïques est en projet, dans l’optique d’obtenir une complète autonomie énergétique. 1. Corse, Auvergne-Rhône-Alpes,

Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine.

NORMANDIE : ROUEN, 1RE VILLE DE FRANCE À SIGNER UN ACCORD SUR LE CLIMAT

Après presque un an d’engagement intense, la

métropole Rouen-Normandie est la 1re ville de France

à avoir signé un Accord pour le

climat. Officialisé le 29 novembre 2018, en présence du président de la COP 21, Laurent Fabius, cet accord est une déclinaison de l’accord international de Paris sur le climat. Une démarche participative, menée en partenariat avec l’ADEME et le WWF, dans les 71 communes de la métropole, avec toutes les parties prenantes. Objectifs : devenir un territoire 100 % énergies renouvelables en 2050, donc en produire 2,5 fois plus qu’aujourd’hui, consommer 70 % d’énergie en moins, réduire de 80 % les gaz à effet de serre, rénover 200 000 logements… tels sont quelques-uns de ses nombreux engagements.

Page 9: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

EN PHASEÉCONOMIQUES

Il faut décarboner notre système financier de façon drastique.

Passer d’un modèle linéaire, « produire, consommer, jeter » à un modèle circulaire.

Pour les Français, pas de doute, l’urgence est là, même si l’environnement n’est pas leur inquiétude première.

METTRE

AVEC 4 millions d’actifs dans quasiment tous les sec-teurs et métiers, l’écono-

mie verte s’est fortement implantée en France. En 2050, elle pourrait justifier de près d’un million d’emplois supplé-mentaires. Faire de cette perspective une réalité est un des objectifs de l’ADEME. Promouvoir les filières émergentes, inci-ter les acteurs économiques à passer à l’action : l’axe stratégique est clair et à la hauteur de l’enjeu.

UNE ÉCONOMIE BAS CARBONE, DURABLE ET PERFORMANTE Comment faire des économies en pro-duisant sa propre énergie, quand on est un site industriel ? Quelles technolo-gies choisir et pour quel usage ? Quel modèle économique est le plus viable à l’échelle d’une région ? Quand on est agriculteur, utiliser son fumier pour produire du gaz, est-ce rentable ? Parmi la palette dont elle dispose, l’ADEME publie des études dans l’optique de pré-parer l’économie de demain. Concrètes, multisectorielles et objectives, elles permettent aux acteurs d’y voir plus clair avant de s’engager. Les outils d’aide à la décision sont un autre levier essentiel. Pour orienter les territoires et les agriculteurs, l’ADEME a par exemple conçu « Objectif Climat », kit méthodologique pour le suivi et l’évaluation des politiques d’adaptation au changement climatique, ou encore

une base de données, ACYVIA, recen-sant l’ensemble des procédés de trans-formation agro-industrielle. Des dispo-sitifs de soutien existent aussi, pour aider les entreprises à concrétiser leurs engagements. Le tout s’inscrit dans le cadre d’objectifs, fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone et le Plan National d’adaptation au changement climatique (page 18).

POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET PRAGMATIQUE Les dernières études de l’ADEME le confirment : s’engager en faveur du cli-mat peut réduire les coûts d’une exploi-tation et produire des énergies, générer des revenus complémentaires. Deux avantages de taille quand on doit faire face à de fortes pressions économiques. Pour la France, il s’agit d’un enjeu majeur puisque l’agriculture émet 20 % des gaz à effet de serre, ce qui en fait un des trois secteurs prioritaires auprès desquels porter notre action (page 20).

PRODUIRE AUTREMENT, POUR PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT L’économie circulaire constitue une rupture avec notre modèle linéaire, «   p r o d u i r e , c o n s o m m e r, j e t e r   » . Réemploi, lutte contre le gaspillage, réparabilité : tels sont quelques-uns des principes de ce nouveau modèle, désormais portés par les pouvoirs publics par le biais d’une feuille de route à laquelle l’ADEME a contribué et qui ambitionne de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’un cercle vertueux, à travers l’écologie industrielle et terri-toriale (EIT), l ’écoconception ou encore la bio économie (page 21).

L’ADEME, ENGAGÉE POUR UNE FINANCE-CLIMAT L’économie verte a besoin de finance-ments : pour soutenir la recherche, por-ter les technologies à maturité, indus-trialiser les filières. Elle constitue l’opportunité de décarboner notre sys-tème financier de façon drastique, en réorientant les investissements vers des actifs favorables au climat. Jusqu’à 70 milliards d’euros par an seront néces-saires à partir de 2030. Une urgence pour l’ADEME qui fait valoir, en ce domaine aussi, ses qualités d’expert et d’opérateur (page 23).

Un peu partout, en métropole comme en outre-mer, le changement climatique est une réalité que personne ne peut plus occulter. Dans quelques décennies, aucun territoire ni aucune activité ne sera épargné. Il ne s’agit plus seulement de contenir les effets du changement climatique mais de nous y adapter. L’économie bas carbone, l’économie circulaire, la finance climat, l’agriculture durable, sont autant de pistes et de solutions. Les acteurs économiques ont un rôle éminent à jouer. Loin de sombrer dans la fatalité, ils découvrent que leur engagement constitue en lui-même une opportunité. L’ADEME est à leurs côtés.

LES ACTEURS

LE M NDEAVEC

ÉCONOMIE

16 17

Page 10: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

Lecornu, alors secrétaire d’Etat. Un rap-port a concrétisé ses travaux, assorti de 15 propositions, propres à professionna-liser la filière, accélérer les projets, sou-tenir financièrement les agriculteurs. 10 propositions ont été également faites pour le développement de l’éolien, sur le base des travaux d’un deuxième groupe. Outre les études, l’ADEME aide aussi les entreprises à passer à l’action. Lancé fin 2017, le dispositif « TPE-PME Gagnantes sur tous les coûts » 3 a pour ambition d’embarquer 500 entreprises en deux ans. Plus de 300 s’étaient déjà engagées début 2019 ; 55 plans d’actions sont vali-dés, avec parfois de spectaculaires béné-fices à la clé. Le principe du dispositif : un expert accompagne l’entreprise pen-dant un an pour identifier toutes les pertes d’énergie et de ressources, et trou-ver des solutions. Puisque le dispositif est gagnant à tous les coûts, ledit service n’est payé par l’entreprise que si les éco-nomies sont bien au rendez-vous. Lancé cette année, le programme PROREFEI cible quant à lui de plus grandes structures. Son but : former 3 000 référents énergie dans l’industrie, d’ici fin 2020, qui contribueront à optimiser et maîtriser la consommation d’énergie dans leur entreprise, sachant que 10 à 20 % d’économies sur la facture énergé-tique peuvent être réalisées. Les pre-mières sessions de formation, financées par le Dispositif des Certificats d’Écono-mies d’Énergie, ont démarré en novembre.

ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : UNE OPPORTUNITÉSUPPLÉMENTAIRE Si certaines activités et territoires res-sentent déjà les effets du changement climatique, celui-ci impactera toutes nos activités d’ici peu. D’ici 2050, on prévoit une hausse des températures moyennes de 1,3 à 3°C, des vagues de chaleur plus fréquentes, des perturbations du cycle de l’eau. Pour l’ADEME, s’y préparer dès aujourd’hui est un impératif. Et peut-être une opportunité plutôt qu’une forme de renoncement. Cette opportunité, le Parc naturel régio-nal du Vercors s’en est par exemple emparé, en faisant basculer son offre touristique, autrefois dépendante d’une économie basée sur le « tout neige ». La Ville de Rennes constitue un autre exemple remarquable. En plein dévelop-pement, elle a opté pour un programme d’économie d’eau, aboutissant à une baisse des volumes consommés de 30 %. Pour aider ceux qui veulent anticiper, l’ADEME développe aussi des outils d’aide à la décision : Impact‘Climat, outil pédagogique et simple aidant les collec-tivités à entamer une réflexion sur l’adaptation, à travers la réalisation d’un pré-diagnostic de vulnérabilité   ; Objectif’Climat, kit méthodologique per-mettant aux territoires de prioriser, cali-brer, évaluer et séquencer leurs actions dans le temps. S’y ajoutent des outils spécifiques pour les agriculteurs. Pour les aider à s’adapter, l’ADEME soutient le projet européen AgriAdapt, qui intègre un outil de diagnostic de vulnérabilité pour les exploitations agricoles mais aussi les dispositifs régionaux de l’Ob-servatoire Régional sur l’Agriculture et le Changement climatique (ORACLE) qui recueillent des indicateurs clima-tiques et agro-climatiques locaux.

Sur le plan stratégique, l’ADEME a contribué au 2e Plan national d’adapta-tion au changement climatique. Adopté en fin d’année, il a pour objectif de pré-parer notre société en impliquant les principaux secteurs de l'économie : l’agri-culture, l’industrie, le tourisme, les terri-toires. Sur le front de l’adaptation, les chantiers sont nombreux. L’ADEME y prend toute sa part 

PRÈS de 4 millions de personnes travaillent aujourd’hui dans l’économie verte en

France, dans quasiment tous les secteurs, métiers et niveaux de qualification, soit 14% de l’emploi national. L’ADEME a pour objectif de faciliter l’amplification de ce mouvement de fond.

BAS CARBONE : ACCÉLÉRATEUR DE CROISSANCE Aider les entreprises à faire les bons choix constitue l’un des objectifs de l’ADEME. Ceci ne sera possible que si les entreprises disposent de garanties solides. C’est afin de combler leur besoin de perspectives, que l’ADEME produit des études prospectives et met à dispo-sition des parties pre-nantes d’ingénieux dispositifs d’accom-pagnement. L’étude, parue en mars, sur les opportu-nités des énergies renouvelables et de récupération dans l’industrie 1, fait par-tie de ce travail d’ana-lyse et de mobilisa-t i o n . P u b l i é e à l’occasion du salon Global Industrie – associant l’ensemble de l’écosystème industriel – elle montre qu’il est possible de surmonter les freins vis-à-vis de la transition énergétique, et que l’investis-sement dans les énergies renouvelables et de récupération, représente de véri-tables perspectives technologiques et

économiques. Recensant les technolo-gies matures pour produire et auto-consommer de l’énergie sur un site industriel, elle présente l’ensemble des possibilités offertes aux industriels, sec-teur par secteur, en fonction des besoins et valorise la compétitivité des énergies de récupération. Elle détaille également les méthodes visant à intégrer ces EnR&R pour améliorer la performance énergétique et économique d’un site. L’enjeu est essentiel quand on sait que l’industrie est le 3e plus gros consomma-teur français d’énergie. C’est dans la même logique que l’ADEME a conduit dans les Hauts-de-France une étude 2 sur la transition énergétique et les emplois. Celle-ci constitue de fait pour la région un vrai levier de développe-

ment économique et de créations d’em-plois, puisque pour l'ensemble de ses trois secteurs à fort potentiel d'activité (énergies renouve-lables, rénovation énergétique des bâti-ments, transports et mobilité), un gain de p r è s d e 4 7 0 0 0 emplois supplémen-

taires entre 2015 et 2050, pourrait être envisagé. De quoi convaincre les déci-deurs… Autre filière : la méthanisation, sous-ex-ploitée en France, alors qu’elle est la meilleure voie pour atteindre les 10 % de gaz vert en 2030. L’ADEME a participé à un groupe de travail, créé par Sébastien

Nouveaux emplois, nouvelles activités : sur le plan économique, la stratégie nationale bas carbone est source d’opportunités. D’où l’intérêt pour l’ADEME d’accompagner les entreprises et les territoires, de soutenir les filières émergentes, dans une logique de développement durable.

Stratégie nationale bas carbone : l’ADEME table sur 900 000 emplois3 à 4 points de PIB, 900 000 emplois, un pouvoir d’achat en hausse de 4 à 5 % : ce sont là les bénéfices que la France pourrait tirer, d’ici 2050, de la transition énergétique. Telles sont les conclusions de l’ADEME au terme de son évaluation de la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC). Evaluation menée avec le Commissariat général au développement durable, selon le modèle ThreeME1. A plus court terme, le rapport table sur un supplément de PIB de 1 à 2 % et 300 000 à 400 000 emplois en 2030, par rapport au scénario tendanciel.

Dans sa première SNBC, adoptée en 2015, la France s’était engagée à réduire ses gaz à effet de serre de 75 % d’ici 2050, par rapport à 1990. Réajustée et présentée fin 2018, elle vise désormais la neutralité carbone en 2050. Transmise à l’Autorité environnementale, cette nouvelle mouture fait l’objet d’une consultation publique afin d’être adoptée à l’été 2019. 1 – Modèle macroéconomique d’équilibre général multisectoriel d’inspiration néo-keynésienne, conçu pour évaluer les impacts macroéconomiques des politiques publiques, notamment énergétiques et environnementales.

Outre les études, l’ADEME aide aussi les entreprises à passer à l’action, notamment les plus petites.

UNE ÉCONOMIE BAS CARBONE, DURABLE ET PERFORMANTE

600

500

400

300

200

100

0

-100

2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050OBJECTIF NEUTRALITÉ CARBONE

émissions annuelles de GES (en MtCO2eq)

absorptions annuelles de GES (en MtCO2eq)

POUVOIR D’ACHAT +4 à 5 %900 000 EMPLOIS

CRÉÉS

PIB +3 à 4 %

1. Intégration des énergies renouvelables et de récupération dans l’industrie : à chaque secteur ses solutions, étude ADEME, mars 2018.

2. Transition énergétique et emplois au niveau local : une opportunité pour les territoires, Etude ADEME, en partenariat avec l’État, la Mission rev3, le Conseil régional et la Chambre de commerce et d’industrie régionale, septembre 2018.

3. Dispositif lancé par l’ADEME avec ses partenaires consulaires.

EN RÉGIONS L’ADEME BRETAGNE MOBILISE EN FAVEUR

DES « MÉTIERS VERTS » Véritable levier pour la croissance,

les métiers de la transition écologique et énergétique sont en

constante évolution. Ils constituent une opportunité à saisir et à

développer, dans une logique où chacun pourra y trouver son

compte : les entreprises, la société et l’environnement. C’est pour les

promouvoir, mais aussi pour partager et renforcer une culture commune que l’ADEME Bretagne a organisé un colloque autour de ces métiers. Cet événement, qui s’est déroulé le 29 novembre, à la Maison des Associations de Rennes, a associé entreprises, acteurs de l’emploi, de l’orientation et de la formation. En parallèle, parce qu’il s’agit aussi d’être concret, un job dating a été organisé, rassemblant 13 entreprises. Il a permis de proposer 150 postes à pourvoir.

LA GUADELOUPE À L’HEURE DE L’ADAPTATION

Hausse des températures, montée des eaux, érosion, sécheresses… La Guadeloupe est particulièrement touchée par les évolutions climatiques.

Aussi s’organise-t-elle. Depuis plusieurs années, l’ADEME Guadeloupe participe à l’effort

commun, à travers un appel à projets, conduit de concert avec la Région, l’Agence Française de Développement et la Caisse des Dépôts. Accompagner l’élaboration de stratégies d’adaptations aux changements climatiques est son objectif. Le dispositif, ouvert aux collectivités, porte déjà ses fruits sur le terrain, à la faveur de constructions de diagnostics de vulnérabilité, comme dans la Commune de Petit-Bourg, fortement menacée par les risques d’inondation. En 2018, l’appel à projets s’est élargi aux entreprises ; initiative favorablement reçue, puisque de grandes structures y ont répondu, à l’instar du Grand Port Maritime de la Guadeloupe.

ÉCONOMIE : METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDE

18 19

Bénéfices économiques envisagés par l’évaluation de la stratégie nationale bas carbone (voir encadré ci-dessous)

Page 11: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

L’ENJEU est de taille quand on sait que la France est la pre-

mière puissance agricole de l’Union européenne et que l’agriculture compte pour 20 % des gaz à effet de serre du pays. L’agriculture dispose pourtant de solutions techniques pour stocker le carbone, substituer l’usage de res-sources fossiles ou réduire les émis-sions de GES. Ces solutions sont géné-ratrices d’économies et de bénéfices. A titre d’exemple, la production d’éner-gies renouvelables par les agriculteurs peut représenter jusqu’à 15 000 euros de revenus complémentaires par an…

LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE : VECTEUR DE RENTABILITÉ Dans l’ensemble des secteurs écono-miques, les réticences individuelles et collectives constituent un obstacle majeur au déploiement de la transition écologique. Le domaine agricole n’est pas épargné, ce que l’on constate si l’on met en rapport le résultat d’études récentes – mettant en évidence que certaines actions techniques d’atténua-tion (enfouissement des engrais, ferti-lisation organique…) permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, tout en amé-liorant la rentabilité économique des exploitations – et la réalité du terrain, traduisant une certaine frilosité. Le projet de recherche BANCO, inté-grant modélisation économique, enquêtes de terrain (auprès d'agricul-teurs, de techniciens et de conseillers) et une analyse des politiques publiques existantes, s'est ainsi fixé comme objectif d'analyser les freins et les mesures de déploiement des actions d’atténuation à coût négatif dans le secteur agricole. Ses résultats publiés en 2018 révèlent que la majeure partie du potentiel d’at-ténuation se situe dans l’ouest du pays, en Bretagne et en Pays de la Loire, régions d’élevage offrant de réelles perspectives dans le cadre du déploie-

ment de la méthanisation. Le Centre, région de production végétale, est éga-lement distinguée. Au-delà de cette cartographie, l’étude est parvenue à analyser les freins, à les distinguer les uns les autres. Une analyse fine, qui permettra sans doute, à l’avenir, de mieux accompagner les agriculteurs et d’ajuster les politiques publiques visant à les encourager.

PRODUCTION D’ENR : EFFORT PAYANT Autre domaine générateur de revenus pour le monde agricole : la production d’énergie renouvelable. C’est ce que démontre l’étude Agriculture et EnR, qui conforte la place de l’agriculture au cœur des énergies renouvelables. De fait, le monde agricole en produit aujourd’hui autant qu’il consomme d’énergies conventionnelles, ce qui constitue par ailleurs une source de revenus supplémentaires non négli-geables : 1,4 milliard d’euros, 2% du chiffre d’affaires des agriculteurs. Plus de 50 000 exploitations ont fait ce choix ; et ce n’est qu’un début. La

quantité d’énergies nouvelles pro-duites dans le secteur devrait doubler d’ici 2030, tripler d’ici 2050, portée par le développement de l’éolien, du biogaz et du photovoltaïque 

Bergerie solaire à Laparrouquial dans le TARN. 376 modules photovoltaïques pour une puissance installée de 65,8 Kwc. Un modèle durable et rémunérateur.

L’ÉCONOMIE CIRCULAIREPasser d’un modèle linéaire, « produire, consommer, jeter » à un modèle circulaire, où ce qui ne sert plus est réemployé ou recyclé, où la durée de vie des pro-duits est prolongée, tel est le principe de l’économie circulaire. Principe répondant à deux urgences : le traitement des déchets et la préservation des res-sources et matières premières, sachant que certaines d’entre elles sont surexploitées ou en pénurie, que leur accès comme leur partage sont parfois source de ten-sions. 85 milliards de tonnes de matières premières sont consommées chaque année. Si rien ne change, cette consommation atteindra 183 milliards de tonnes en 2050. Conscients qu’une telle fuite en avant n’est plus tolérable, les pouvoirs publics ont défini en 2018 une Feuille de route pour l’économie circulaire, après un an de travaux avec toutes les parties prenantes, citoyens compris. L’ADEME est pleinement impliquée pour lui permettre de concrétiser ses objectifs.

Les 5 objectifs de la FREC :1. –30 % de consommation de ressources en

regard du PIB d’ici 2030 par rapport à 2010.2. –50 % de déchets non dangereux mis

en décharge en 2025 par rapport à 2010.3. 100 % de plastiques recyclés en 2025.4. Économiser 8 millions de tonnes de CO2

par an, grâce au recyclage du plastique.5. Création de 300 000 emplois.

L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ET TERRITORIALE Une piste intéressante pour réconcilier économie et environnement est de stimuler, à l’échelle locale, les échanges de ressources entre entreprises et de géné-rer ainsi des emplois non délocalisables. L’écologie industrielle et territoriale repose sur ce principe, en particulier sur le développement de deux synergies industrielles : la mutualisation de services et d’équi-pements ; la substitution, consistant à faire des déchets d’une activité la ressource d’une autre. Pour faciliter cette démarche, l’Agence a lancé un réseau national des acteurs de l’EIT, appelé SYNAPSE ainsi qu’un portail en ligne, assorti d’ou-tils et d’un espace collaboratif. L’ADEME a égale-ment soutenu 30 initiatives EIT en 2018 (77 sur les trois dernières années).

Sur le terrain, les projets se concrétisent déjà. Parmi ceux-ci, le futur parc 100 % EIT des Portes du Tarn, qui se présente comme un écosystème où tous les acteurs tiennent compte d’exigences environnemen-tales élevées, servant l’intérêt commun et rompant avec le fonctionnement des Zones d’Activités clas-siques. Autre exemple avec l’agglomération Seine-Eure, engagée depuis 2016 dans le Programme natio-nal de synergies inter-entreprises et qui mobilise un nombre croissant d’entreprises autour du partage de ressources. Des résultats concrets sont déjà là pour illustrer cette mobilisation, puisque des études ont été lancées par les entreprises en vue de mutua-lisations ou de substitutions. De premières réalisa-tions ont même vu le jour, notamment autour de flux de mousse polyuréthane.

L’ÉCOCONCEPTIONAllongement de la durée de vie, recyclage facilité, matières premières secondaires : parce qu’elle intègre

l’environnement en amont, puis tout au long du cycle de vie des produits, l’écoconception est un des piliers de l’économie circulaire. Mais aussi un secteur ren-table, comme l’a confirmé une étude 1 de l’ADEME. Les retours d’expérience de 10 entreprises démontrent qu’elle est du reste vertueuse : entre 7 et 18 % d’aug-mentation du chiffre d’affaires, réduction des coûts de production, pouvant aller jusqu’à 20 %, renforce-ment de l'engagement des salariés. Au-delà des résul-tats, cette étude livre des enseignements précieux, constituant autant d’éléments d’accompagnement pour les entreprises qui hésitent encore à franchir le pas. Pour appuyer le développement de l’écoconception, l’ADEME a lancé en 2018 la 5e édition d’un appel à projets. Baptisé Perfecto, axé recherche, développe-ment et innovation, il vise à faire émerger une offre de produits (biens et services) à plus faible impact environnemental. L’Agence a retenu huit projets lau-réats, portés par 23 entreprises, incluant acteurs du numérique, spécialistes du cloud, de l’intelligence artificielle ou des objets connectés, etc.

Repenser notre économie n’est pas irréaliste. L’économie circulaire, l’écologie industrielle et territoriale, l’écoconception, la bioéconomie, nous permettent de produire autrement, en préservant l’environnement. Autant de solutions économiquement viables. L’ADEME s’attache à convaincre ceux qui hésitent encore à s’engager, tout en accompagnant ceux qui œuvrent déjà sur tout le territoire.

En contact avec la nature au quotidien, il n’est paradoxalement pas toujours facile pour les agriculteurs de s’atteler à la préservation de l’environnement, tant la pression économique est forte. Conjuguer leurs justes préoccupations économiques et les considérations environnementales, c’est l’esprit de la Loi Agriculture et Alimentation, votée en octobre 2018. Et c’est aussi ce qui motive l’action de l’ADEME auprès du monde agricole, plus que jamais décidée à le convaincre de passer à l’action durablement.

POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET PRAGMATIQUE

POUR PRÉSERVER AUTREMENT,

L’ENVIRONNEMENT

PRODUIRE

suite p.22

4 principaux modèles identifiés

VENTE D’ÉLECTRICITÉ OU DE GAZinjectés dans les réseaux

(photovoltaïque, méthanisation)

PRODUCTION ET VENTE DE BIOMASSE

pour la production d’énergies renouvelables (cultures

pour les biocarburants et la méthanisation,

bois pour la chaleur)

MISE À DISPOSITION DE SURFACES(éolien, photovoltaïque)

AUTOCONSOMMATION D’ÉNERGIE RENOUVELABLEpour réduire la facture énergétique de l’exploitation (biomasse, solaire thermique, photovoltaïque, méthanisation)

ÉCONOMIE : METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDE

Reconquérir les sites pollués Le sol est une ressource. Pourtant certains sites sont durablement affectés par la pollution qui peut présenter des risques pour la santé et l'environnement. Pour répondre à cet enjeu majeur, l’ADEME déploie trois types d’action, sur les sites, friches et sols pollués : leur mise en sécurité sur demande de l’Etat, un soutien apporté à la recherche et aux projets de reconversion des friches, l’aide à leur prise en compte dans les projets d’urbanisme ou d’aménagement. Cette année, l’ADEME a mobilisé plus de 17 millions d’euros pour sécuriser 79 sites. Mais dépolluer, reconvertir des friches pour en faire des sites durables, nécessite aussi moyens et méthodologie. C’est pourquoi l’Agence a accompagné 125 projets de reconversion depuis 2010, via ses appels à projets « Friches urbaines polluées », tout en participant aux initiatives régionales. Des travaux ont par ailleurs été menés avec

le service géologique national, pour établir une Base de données des analyses de sols urbains, ayant pour but de recenser les teneurs métalliques et organiques des sols de nos villes dans l’optique d’optimiser la gestion des sites pollués et la gestion des terres excavées. Le résultat de ces travaux a été présenté en novembre lors d’une Journée technique d'information et de retour d'expériences, organisée par le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Elle a en outre développé une méthode nationale pour la constitution des référentiels de qualité des sols urbains. L’appel à projets de recherche Gesipol investit quant à lui un autre terrain d’action, puisqu’il a pour ambition de lutter contre les pollutions industrielles, de restaurer la qualité des sols et de valoriser leur ressource foncière. Après les 29 projets soutenus depuis 2013, une nouvelle édition est attendue en 2019.

GRAND ANGLE

20 21

Page 12: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

LA BIOÉCONOMIEDe l’agriculture aux biodéchets, en passant par l’ali-mentation, la sylviculture, la production d'algues, les produits biosourcés, le périmètre de la bioéconomie est vaste. Et tant mieux, puisqu’elle optimise les res-sources, tout en préservant nos sols, et limite notre dépendance au pétrole. Au cœur de la croissance verte, elle est donc pour l’ADEME un des leviers essentiels de la transition écologique. Aussi l’Agence a-t-elle publié en octobre 2018 une stratégie pour une bioéconomie durable, articulée sur 3 axes : ges-tion durable des sols, des systèmes agricoles et fores-tiers ; développement de systèmes alimentaires durables ; soutien des filières biosourcées durables. Sur un volet plus opérationnel, l’ADEME mène une étude sur la valeur socio-économique de l’alimenta-tion française, avec pour objectif de mieux com-prendre les effets économiques et sociaux d’une alimentation plus durable. Elle soutient également les politiques publiques avec le déploiement de solu-tions environnementales et énergétiques comme la méthanisation ou le bois énergie via le Fonds chaleur et le Fonds déchets par exemple. Coté recherche et développement, elle a retenu, en 2018, 25 projets 2 pour gérer, produire et valoriser les biomasses, qu’elle financera à hauteur de 6,3 millions d’euros

1. Analyse des bénéfices économiques et financiers de l’éco conception pour les entreprises, ADEME, novembre 2017.

2. Appel à projets de recherche GRAINE 2018 « gérer, produire et valoriser les biomasses ».

POUR décarboner la finance, il faudra jouer simultané-ment sur trois tableaux :

faire évoluer notre cadre économique, pour garantir une meilleure rentabilité aux projets durables, inscrire les risques cli-matiques au cœur du système financier, embarquer plus de financements privés grâce à des politiques publiques plus inci-tatives. Alors que la finance se mobilise pour répondre à ces enjeux, l’ADEME s’impliquera au cœur de l’écosystème, fai-sant valoir ses qualités d’expertise ainsi que sa position centrale d’opérateur, réfé-rent des pouvoirs publics. 3 domaines d’actions potentiels sont identifiés par l’Agence : développer une expertise métho-dologique et soutenir l’émergence d’un écosystème de recherche ; contribuer à des référentiels européens et internationaux ambitieux ; stimuler l’offre et la demande d’actifs financiers verts.

L’ADEME, EXPERTE DES FILIÈRES VERTESForte de son expertise des filières vertes et de sa capacité éprouvée à établir des méthodes pour passer à l’action, l’ADEME intervient au sein de deux comités. Le premier accordant aux fonds verts le label « Transition énergétique et

écologique pour le climat » (TEEC) ; le second, « Financement participatif pour la croissance verte » qui autorise les plateformes de crowdfunding à labelliser des projets TEEC. Pour aider les investisseurs à orienter leurs fonds en soutien des enjeux clima-tiques, l’ADEME et le Carbon Disclosure Project ont mis à leur disposition l’outil d’évaluation ACT, qui couvrira tous les secteurs d’ici 2021 (cf. encadré). Enfin, l’Agence a participé aux travaux de l’AFNOR pour finaliser deux normes, qui seront publiées fin 2019 : iso 14 097 1, qui aura pour objectif de guider ceux qui inves-tissent et gèrent des financements pour évaluer les risques liés au changement climatique ; iso 14 030 2, pensée pour fixer les contours des obligations vertes et four-nir l’assurance qu’elles seront généra-trices de bénéfices environnementaux.

L’ADEME, EXPERTE SECTORIELLE Grâce à sa connaissance fine de certains secteurs, l’ADEME aide aussi à mobiliser des financements. C’est le cas avec le Fonds EnRciT, que l’ADEME a doté d’un outil, en collaboration avec les acteurs de terrain et le CDP, créé, permettant de mutualiser les risques des projets d’ENR citoyens.

Sur le front de la transition énergétique, l’ADEME a aussi participé aux préfigu-rations d’expérimentations de tiers financement pour la rénovation des bâti-ments, qu’elle suit afin de mieux en iden-tifier les risques et les modèles écono-miques. Elle a également étudié l’intérêt de dispositifs tel le prêt avance mutation.

L’ADEME, OPÉRATEURQu’il s’agisse de financements directs ou indirects, l’ADEME pilote de nombreux fonds, au service de la transition écolo-gique : Déchets et économie circulaire, Chaleur, Programme investissement d’avenir (PIA), Fonds géothermie ou encore d'investissements de l'environne-ment et de la maîtrise de l’énergie (FIDEME), doté à hauteur de 15 millions d’euros par l’ADEME. L’agence souhaite expliciter son posi-tionnement en matière de financement de la transition écologique et le rendre lisible et visible. Ce n’est qu’à cette condi-tion qu’elle parviendra à établir son rôle d’expert référent. Le développement actuel du marché des obligations vertes, et son accessibilité à tout type d’acteur, les suites du plan d’ac-tion de la Commission européenne sur la finance durable, le financement du plan de rénovation énergétique ou encore le besoin des acteurs du finance-ment de disposer d’une vision prospec-tive de long terme sur la transition éco-logique sont autant de pistes de réflexions et d’actions pour l’ADEME

1. Norme ISO 14 097 : Cadre et principes pour l’évaluation et la déclaration des activités de financement et d’investissement au regard du changement climatique.

2. Norme ISO 14 030 : standardisation de l’émission et de l’évaluation des obligations vertes.

Avec ACT, les investisseurs passent aux actesPour que les entreprises puissent évaluer leur stratégie climat et répondre aux exigences d’un monde bas carbone, l’ADEME et le CDP ont lancé un dispositif, lors de la COP 21. Baptisée ACT (Assessing Low Carbon Transition), cette méthode, reconnue à l’international, note chaque entreprise sur la base de trois critères : sa performance environnementale, la cohérence de sa politique, ses progrès. Expérimenté dans 3 secteurs, l’automobile, la distribution et l’électricité, ACT s'est ouvert aux investisseurs en novembre 2018, notamment aux investisseurs publics, comme la Banque Publique d’Investissement, l’Agence de Participation de l’État, la Caisse des dépôts, l’Ircantec, ou encore le Fonds de réserve des retraites. Ces acteurs pourront ainsi inciter les entreprises de leur portefeuille à adopter le dispositif et à améliorer leur stratégie climat, en cohérence avec leur rôle d’investisseurs responsables.

UNE FINANCE-CLIMAT L’ADEME, ENGAGÉE POUR

Déchets et économie circulaire Opérateur des pouvoirs publics, l’ADEME met en œuvre le Plan de réduction et de valorisation des déchets, ainsi que le Programme national de prévention des déchets 2014-2020. Son levier essentiel, le Fonds déchets a permis d’investir près de 150 millions d’euros en 2018, permettant d’encourager l’écoconception, de rénover des centres de tri, de soutenir le recyclage, de développer la valorisation de déchets sous forme d’énergie ou le recyclage des déchets organiques, de lutter contre le gaspillage alimentaire… Le Fonds déchets s’élargit à l’économie circulaire, dont la Feuille de Route a fixé comme objectifs 100 % de collecte des déchets recyclables d’ici 2025 et la simplification du tri pour chaque citoyen. Aux côtés des entreprises, en 2017 et 2018, l’ADEME a investi 6 millions d’euros dans 26 projets ORPLAST1 pour soutenir les matières plastiques recyclées et inciter les industriels à les utiliser. 80 000 tonnes de matières plastiques recyclées devraient ainsi être réutilisées d’ici trois ans. Aux côtés des collectivités, l’ADEME incite aussi les habitants à réduire leurs déchets ménagers, grâce à la tarification incitative. 5 millions de Français en bénéficient aujourd’hui. L’ADEME considère qu’elle est un outil sans équivalent pour faire évoluer les comportements et ainsi réduire les flux de déchets résiduels collectés, améliorer la valorisation, maîtriser voire amoindrir le coût du service dans le cadre d’une démarche d’optimisation globale. Deux guides sont également parus en 2018 : le premier pour aider les collectivités à mettre en place un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés ; le second, pour proposer des alternatives au brûlage des déchets verts. 1 – Objectif Recyclage PLASTiques (ORPLAST).

Contenir la hausse des températures à 2°C constitue l’engagement fort de l’Accord de Paris sur le climat. Pour le remplir, tous les secteurs devront effectuer leur propre transition. La finance, elle aussi devra évoluer, en réorientant les investissements vers des actifs favorables au climat, investissements qui devront augmenter pour atteindre 50 à 70 milliards d’euros par an d’ici 2030. L’expertise de l’ADEME aide la finance à s’orienter, tout en n’oubliant pas qu’elle peut être un outil précieux.

Anémone Beres, Présidente d’Envie : « La FREC, une bonne nouvelle qu’il s’agit de concrétiser »

Fondé en 1984, le réseau ENVIE, résolument solidaire, fort de 3000 salariés et de 50 entreprises, promeut l’économie circulaire par l’exemple.

Depuis plus de 4 ans, vous êtes présidente d’Envie, réseau solidaire fonctionnant sur le principe de l'économie circulaire. En quoi la FREC est-elle une bonne nouvelle ? Depuis 35 ans, ENVIE est précurseur. Porteur d’un projet conçu très en amont de la directive européenne sur le traitement de déchet ou des plans de prévention. Projet qui, outre le recyclage, valorise la collecte et le réemploi. De ce point de vue, la FREC, qui témoigne d’une large prise de conscience, est une bonne nouvelle. Elle est un moyen d’obtenir des évolutions réglementaires et législatives significatives,

d’adapter les financements. Nous espérons qu’elle permettra de passer d’une logique de traitement industriel du traitement des déchets, à une logique d’allongement de la durée de vie des produits, de préservation des ressources et des emplois.

Que peut-elle apporter à Envie ? L’impact de la FREC reste à mesurer. Elle a certes permis de sensibiliser sur de nombreux sujets mais il reste à concrétiser ses intentions. Un décret, paru fin 2018, pour faciliter la sortie du statut du déchet, est une première avancée. Certains objectifs annoncés de la FREC sont par ailleurs prometteurs : renforcement du rôle des acteurs du réemploi, évolution de la fiscalité, adaptation de la règlementation... Cependant, chez ENVIE, seul acteur présent sur toute la chaîne du déchet, nous constatons encore des difficultés pour obtenir une sanctuarisation des gisements de matériel, qui pourraient être réemployés, dans le cadre d’un modèle vertueux sur le plan environnemental mais aussi générateur d’emplois. Des champs restent à conquérir, essentiels pour ENVIE : une

baisse de la TVA sur les produits issus de processus vertueux d’EC et la définition d’objectifs quantitatifs fixés pour le réemploi.

Plus globalement, quel est le rôle des structures de l'économie sociale et solidaire (ESS) dans l'économie circulaire ? Dans un modèle d’économie linéaire, faire émerger nos modèles est une gageure. Nos structures jouent donc un rôle essentiel, en testant de nouvelles solutions. Ce que l’on a fait il y a 35 ans, en réemployant l’électroménager, nous le réinventons aujourd’hui dans le cadre du projet ENVIE AUTONOMIE grâce auquel nous collectons et réemployons du matériel médical ; fauteuils roulants, lits médicalisés… qui, bien que financés par la collectivité, ne sont pas réemployés après usage. De même nous sommes au cœur d’une expérimentation portée par l’ADEME également pour créer une nouvelle filière de Pièces détachées de réemploi. On touche ici du doigt le rôle de nos structures, qui, à travers leur capacité à prendre des risques, font reculer les freins au changement.

suite de la p.21

GRAND-EST Le 7 novembre 2018, l’ADEME, la Région Grand Est et l’Etat ont organisé un séminaire pour répondre à une question essentielle : « Comment parler de l'économie circulaire aux entreprises ? ». La rencontre s’adressait aux agents issus des relais économiques : Région, Etat, chambres consulaires, collectivités… Une réussite, avec près de 120 participants et un taux de satisfaction mesuré à 100 %. Les objectifs de ce rendez-vous étaient de motiver les agents et de leur donner des éléments de langage pour qu’ils puissent accompagner les entreprises vers l’économie circulaire.

TARIFICATION INCITATIVE EN NOUVELLE-AQUITAINE A travers 2 appels à projets pour les études et la mise en œuvre de la Tarification Incitative et des réunions de sensibilisation locales des décideurs et techniciens, l’ADEME en Nouvelle-Aquitaine a réussi à mobiliser une grande partie des collectivités de la région sur le financement incitatif du service déchets. 22 dossiers d’étude préalable à la mise en œuvre ont été financés (47 % de la population couverte) et 9 dossiers de mise en œuvre (9,3 % de la population). En 2025, la tarification incitative doit être mise en œuvre pour couvrir 38 % de

la population nationale. La Région Nouvelle-Aquitaine aura couvert 16 % de population en 2021, elle s’inscrit donc pleinement dans cet objectif national. En 2019 et 2020, l’ADEME en Nouvelle-Aquitaine relancera ces 2 appels à projets.

BOURGOGNE-FRANCHE COMTÉ : L’ADEME, ACCOMPAGNATEUR D’ENTREPRISES EN TRANSITION

Depuis 2016, la transition énergétique et écologique figure au premier rang

des priorités de la Région Bourgogne-Franche-Comté. C’est dans ce cadre

que la Direction Régionale Bourgogne-Franche-Comté de l’ADEME a mis

en place cette année cinq dispositifs à destination des entreprises locales :

deux appels à projets, une opération TPE-PME « gagnantes sur tous les coûts », un Appel à Manifestation d’Intérêt « Eco-innovez en Bourgogne-Franche-Comté », les Trophées « Eco-innovez en Bourgogne-Franche-Comté ». Couvrant un large spectre de thématiques comme de secteurs d’activités, ils ont pour vocation d’aider les entreprises à s’engager en faveur de la TEE, dans la perspective d’accroître leur compétitivité et de conquérir de nouveaux marchés.

ÉCONOMIE : METTRE LES ACTEURS ÉCONOMIQUES EN PHASE AVEC LE MONDE

EN RÉGIONS

22 23

Page 13: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

2524

APRÈS  7 ans de soutien aux projets inno-vants, l’État a renouvelé sa confiance à l’ADEME, à l’occa-

sion du lancement de son troisième Programme d’in-vestissements d’avenir, dispositif piloté par le Commissariat Général à l’Investissement (CGI) et sous gouvernance interministérielle. Un milliard d’euros lui a été confié pour soutenir l’innovation dans l’en-semble des domaines de la transition écologique et énergétique. L’agence, opérateur du programme depuis 2010, sait qu’il constitue un outil puissant, permettant d’aider les industriels à mettre sur le mar-ché des solutions innovantes. Entre 2010 et 2017, 2,5 milliards d’euros ont été engagés en faveur de 745 projets. Un appui décisif qui a contribué à concrétiser d’ambitieux projets mais aussi à garantir leur déve-loppement. Car ces financements ont un effet ver-tueux. Ils facilitent en effet la levée d’autres types de financements publics ou privés (en moyenne 1 euro provenant du PIA a permis de financer 3 euros de coûts d’un projet) et établissent des collaborations parfois inhabituelles entre différents acteurs : grands groupes, startups, PME, laboratoires de recherche…

 LES 3 AXES DU PIA 3Avec ce troisième programme, l’ADEME et les pou-voirs publics entendent toujours aider les entreprises à innover mais aussi à s’imposer sur les marchés internationaux. Et ce, grâce à 3 dispositifs. 1 – Les

concours d’innovation destinés aux startups et PME. 2 – Les démonstrateurs pour prouver que les inno-vations fonctionnent et franchir le cap de la première commerciale. Et 3 – Les écosystèmes d’innovation performants, pour des projets associant des entre-prises et des instituts de recherche dans le domaine des transports et de la mobilité.

1 – Des concours pour booster l’innovation des start-up et PMEParce qu’il n’est pas si aisé de décrocher des finan-cements, quand on se situe au tout début d’une entre-prise aventureuse, le PIA3 consacre un de ses volets aux startups et PME : le concours d’innovation, conçu pour soutenir des projets innovants portés par des petites et moyennes entreprises ainsi qu’à favo-riser l’émergence de champions français d’envergure mondiale. 33 lauréats ont été retenus à l’occasion d’une 1re vague qui concernait le transport et la mobi-lité durable, l’agriculture innovante, les écosystèmes (terrestres, aquatiques et marins), ainsi que les éner-gies renouvelables, le stockage et les systèmes éner-gétiques. Ils se partageront 12,8 millions d’euros. La 2e vague, qui s’est achevée en octobre 2018, a retenu 25 lauréats dans les 4 domaines suivants : l’industrie, l’agriculture et la sylviculture écoefficientes, l’éco-nomie circulaire, les expositions chroniques et les risques sanitaires, ainsi que la performance environ-nementale des bâtiments. La 3e vague s'est achevée le 14 mai dernier.

2 – Huit appels à projets pour investir le marchéOuverts aux grandes et moyennes entreprises ainsi qu’aux consortiums, les démonstrateurs servent quant à eux à financer non seulement les dépenses liées à l’innovation mais aussi leur expérimentation. Etablir par la preuve que l’innovation fonctionne et passer à la phase commerciale : telle est l’aide qu’apporte l’ADEME, dans un envi-ronnement où il s’agit surtout de vaincre les réticences. 8 appels à pro-jets ont été lancés en 2018, sur les thèmes suivants : énergies renouve-lables, matériaux et chimie biosourcés, réseaux énergétiques optimisés, éco-nomie circulaire et valorisation des déchets, mobilisation de la biomasse et production de nouvelles ressources, bâtiments et îlots à haute performance environnementale, agri-culture et industrie agroalimentaire écoefficientes, industrie ecoefficiente. C’est dans cette même logique, visant à accompagner les entreprises pion-nières, que l’ADEME a créé sa société d’investisse-ment ADEME Investissement (cf. encadré).

3 – Avec la recherche, pour une mobilité et un transport durablesFaire en sorte que les industriels s’intéressent aux thèses ; créer des passerelles entre les laboratoires

ou instituts de recherche et les entreprises, tels sont les enjeux de ce troisième volet du PIA3. Un volet exclusivement consacré au transport et à la mobilité durable, pour les entreprises exploitant les travaux issus de laboratoires de recherche publique ainsi que

les structures qui valorisent la recherche. Un 1er appel à projets 1 a été lancé dans ce but en 2018, avec 150 millions d’euros à la clé.S’y sont ajoutés deux autres appels à projets, hérités du PIA 2. Le premier 2

a pour but d’expérimenter un véhi-cule autonome pour pouvoir le com-mercialiser d’ici à 2022. 12 consor-tiums et 12 territoires se sont mis sur les rangs pour le tester. Le deuxième 3

concerne les services de mobilité, facilitant le parcours des passagers :

information multimodale, planification d’itinéraire, réservation et vente, amélioration des interfaces, etc. Ils sont portés par des opérateurs d’offre de trans-port, des entreprises du secteur informatique ou des territoires

Qu’il s’agisse de technologies ou de services, les innovations en faveur de l’environnement ont parfois du mal à convaincre les investisseurs, surtout les plus pionnières. L’ADEME, dont la position d’acteur de l’écosystème public de soutien à l’innovation est consolidée, est là pour les aider à émerger, au service de la neutralité carbone et de la nécessaire adaptation au changement climatique.

L’ADEME a désormais son propre fonds d’investissementDepuis novembre 2018, l’ADEME dispose d’un fonds de 400 millions d’euros mais aussi d’une structure pour investir et soutenir l’innovation. Avec ADEME Investisssement, elle peut en effet prendre part au capital des entreprises qui développent des technologies pionnières. Un soutien qui évitera aux entreprises bénéficiaires d’avoir recours à un emprunt, à des taux potentiellement lourds, compte tenu de la prise de risque. Ce type d’investissements doit permettre de faciliter l'accès au marché des technologies innovantes.

1 milliard pour le 3e PIA

opéré par l’ADEME

dont

400 millions en fonds propres

L’objectif : aider les entreprises

à mettre sur le marché

des solutions innovantes.

Hydrogène, solution d’avenirConvertir l’électricité en hydrogène pour le stocker dans les infrastructures gazières, via le procédé power to gas, favoriser l’autoconsommation des énergies renouvelables, développer des solutions de mobilité propres, réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel : tels sont quelques-uns des bénéfices que peut nous apporter l’Hydrogène. Convaincue qu’il incarne une solution d’avenir, l’ADEME a contribué au Plan hydrogène dès sa conception et en est aujourd’hui l’opérateur sur certains points. Avec un Avis1 publié en avril 2018 et un soutien de 100 millions d’euros sur plusieurs années via des appels à projets. Le premier, H2mobilité2, a été lancé fin 2018, pour déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité en constituant des flottes professionnelles pour le transport de personnes ou de marchandises (véhicules d’entreprises, utilitaires, bus, poids lourds, navettes fluviales ou maritimes, engins logistiques). Un dispositif qui s’inscrit parfaitement dans le Plan hydrogène, qui prévoit de déployer, d’ici 2028, 20 000 à 50 000 véhicules légers, 800 à

2 000 véhicules lourds, 400 à 1 000 stations de recharge en hydrogène, alors que l’on constate que les voitures électriques, à batterie ou hydrogène, représentent moins de 2 % des véhicules vendus. Un second appel à projets a été lancé pour soutenir l’hydrogène dans l’industrie (H2Indus), ambitionnant de décarboner les usages du secteur. Il s’inclut dans le second versant du Plan Hydrogène qui vise 10 % d’hydrogène décarboné dans l’industrie d’ici 2023, puis 20 à 40 % d’ici à 2028.

1. Avis L’Hydrogène, un vecteur d’avenir de la transition écologique – ADEME, avril 2018.

2. Appel à projets Ecosystèmes de mobilité hydrogène – ADEME, octobre 2018.

H2

INNOVATION

INVESTIR L’AVENIRLe projet BIOGNVAL, à Valenton (Val de Marne) valorise le biogaz issu du traitement des eaux usées en une énergie renouvelable et facilement stockable : du biocarburant liquide. 6,6 M€ d’investissement dont 3M apportés par le PIA.

1. Appel à projets Accélération du développement des écosystèmes d’innovation performants (ADEIP).

2. Appel à projets Expérimentations Véhicule autonome (EVRA).3. Appel à projets Expérimentation pour le développement

de la mobilité servicielle (EMS).

Page 14: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

2726

LA PROSPECTIVE AU SERVICEDE LA RECHERCHEPrévoir, mesurer, anticiper les effets économiques, sociaux, industriels, énergétiques, des futures trans-formations, c’est essentiel pour orienter la recherche en faveur d’une transition écologique dont nous tire-rons tous les bénéfices. C’est la raison pour laquelle l’Agence mène des travaux prospectifs depuis plusieurs années. Études, scénarios, sur lesquels s’appuie l’État, et qui constituent une matière pré-cieuse.Les scénarios énergie-climat 2030-2050, constituent un exemple éclairant. Enrichis en 2017, ils mettent en lumière la nécessité d’infléchir les politiques publiques, confir-ment la possibilité de réduire massivement, d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie finale. D’autres études sont venues compléter cette vision d’ensemble en 2018. Une étude exploratoire, intitulée « Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ? », montre qu'il existe un gisement potentiel théorique de gaz renouvelable

pouvant répondre à une demande énergétique réduite en 2050, à condition de faire évoluer le sys-tème gazier et de développer la complémentarité entre réseau gaz et réseau électrique. « Trajectoires d’évolution du mix électrique 2020-2060 », publiée en fin d’année, analyse quant à elle les résultats d’une optimisation économique du développement, entre 2020 et 2060, des différentes filières EnR intégrées dans le système électrique français, interconnecté avec ses voisins européens. Cette dernière étude, qui aborde les questions éco-nomiques (coût et opportunités) ou encore la place du nucléaire à long terme, s’intègre dans la contri-bution de l’ADEME à la Programmation plurian-nuelle de l’énergie (PPE), dont le projet, présenté fin 2018 et actuellement en discussion, a pour voca-tion de constituer la feuille de route sur les 10 pro-chaines années, dans l’optique d’orienter les filières énergétiques françaises.

L’ADEME : OPÉRATEUR OBJECTIF DES POUVOIRS PUBLICSL’esprit qui guide la PPE, sa volonté de définir des orientations claires, établies sur la base d’une large consultation, coïncide avec les valeurs de l’ADEME. C’est pourquoi l’Agence avait tenu à nourrir le débat, organisé sur la PPE, entre mars et juin, par la Commission Nationale du Débat Public. En propo-sant notamment une trajectoire de transition éner-gétique ambitieuse mais soutenable par la société, via un Cahier d’acteur, publié sur le site de la CNDP. Pour atteindre ses objectifs, la loi sur la transition énergétique s’appuie aussi sur la stratégie nationale de la recherche énergétique, dont l’ADEME est co-secrétaire du comité de suivi. Volet énergie de la stratégie nationale de recherche, la SNRE est

pilotée de sorte qu’elle puisse identifier les enjeux de R&D et les verrous scientifiques à lever tout au long de la chaîne d’innovation. Ses travaux ont en partie pris appui sur les feuilles de route stratégiques de l’ADEME ainsi que sur ses notes d’opportunité sur les marchés potentiels de diffé-

rentes filières, élaborées pour orienter les appels à manifestation d’intérêt des investissements d’avenir.En 2018, l’Agence a ainsi produit une feuille de route sur la manière dont les systèmes énergétiques territoriaux de demain, recourant davantage aux énergies renouvelables, utiliseront une diversité de vecteurs : l’électricité mais aussi l’hydrogène, le gaz ou la chaleur.

Pour atteindre les objectifs fixés par la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, nos technologies doivent évoluer, tout comme nos modes de production et de consommation. De véritables mutations sont en cours, qu’il s’agit d’anticiper et d’orienter. D’où l’intérêt pour l’ADEME, avec l’appui de son Conseil Scientifique, de faire valoir ses compétences en matière de prospective et de lui faire une place croissante au sein de ses missions.

LA RECHERCHE AU SERVICEDE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUEUn autre moyen d’orienter la recherche est bien sûr de la soutenir. C’est ce que fait l’ADEME à hauteur de 30 millions d’euros par an, avec des projets qui, en termes de maturité technologique, se situent plu-tôt en aval de ceux de l’Agence nationale de la recherche et en amont du PIA, permettant ainsi d’éta-blir un lien entre les uns et les autres.Mais la recherche passe aussi par de nouveaux modes de coopérations. C’est ce que proposent les ERA-NET, appels à projets établissant des réseaux de recherche européens et plus particulièrement d’ERA-MIN2, lancé en octobre 2018 pour contri-buer à la sécurisation de l’approvisionnement de l’Europe en ressources minérales (primaires ou secondaires) tout en veillant à leur gestion durable. L’appel à projets comprend 5 thèmes : l’exploration et l’extraction minière, la conception de nouveaux produits plus efficaces et économes en matières premières, des procédés de production innovants à faible impact environnemental ; des procédés de régénération et de recyclage, un thème transverse concernant les aspects économiques, environne-mentaux et sociétaux.Autre type de recherche innovant : les projets de recherche participative, qui associent experts et citoyens. Audacieuse et convaincue que ce modèle est à expérimenter, l’ADEME a lancé cet été CO3 1, son premier appel à projets du genre. S’adressant aux chercheurs et organisations de la société civile qui souhaitent s’engager ensemble dans un proces-sus de co-construction de connaissances, favorisant la transition écologique et solidaire, l’initiative sus-cite l’adhésion puisque plus d’une centaine de can-didats ont déposé un dossier. Les projets COFERTI et ODYSEYEU font partie des 17 lauréats retenus. Le premier vise à mieux connaître les sols des jardins collectifs urbains en tant que socio-écosystèmes ; le

L’AUTONOMIEÉNERGÉTIQUEDES DÉPARTEMENTS DES ZONES INSULAIRES À L’ÉTUDE…La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé comme objectif l’autonomie énergétique des départements d’outre-mer d’ici 2030. Objectifs ambitieux, plus élevés qu’en métropole. L’électricité constitue un enjeu particulier, les coûts d’approvisionnement en électricité de ces zones insulaires non interconnectées au réseau électrique étant importants. La longue intégration des EnR, en forte croissance, doit aussi être préparée. L’ADEME mène des études pour évaluer comment le mix électrique pourrait contribuer à l’autonomie énergétique d’ici 2030 sur 6 ZNI 1. Elles se veulent un outil d’aide à la décision pour les instances locales, notamment pour lever les freins techniques au développement des EnR. Les résultats, finalisés pour la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique permettent de dresser quelques constats : un mix électrique 100% EnR adapté aux particularités de chaque territoire y est techniquement possible, mais difficilement réalisable pour 2030. Accompagné d’une politique de maîtrise de la demande d’énergie, limitant la sollicitation des potentiels EnR, il devrait permettre une baisse du coût de l’électricité pour ces territoires.1. Réunion, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, Guyane et Corse.

Financement de thèses à hauteur de

3 millions chaque année

La part des énergies renouvelables devrait atteindre

85 %du mix électrique en 2050

et 95% en 2060.

second a pour objectif de prévenir les risques liés à l’érosion des dunes sur l’île d’Yeu.A ces projets de recherche s’ajoutent bien sûr les thèses que l’ADEME cofinance chaque année à hau-teur de 3 millions d’euros : 52 bénéficiaires en 2018, dont les travaux portent sur la pollution de l’air (plus d’une thèse sur quatre) et la bio-économie (une sur cinq), mais aussi sur la ville durable, l’énergie, l’en-vironnement et la société ou l’économie circulaire.Enfin, la recherche s’inscrit bien évidemment dans une logique internationale. C’est ce qui a conduit l’Agence à poursuivre son implication dans l’initia-tive Mission Innovation de la COP21, aux côtés du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, visant notamment à assurer, avec l’Inde, le leadership au niveau international de la thématique de l’inno-vation pour l’accès à l’énergie en Afrique

1. Co-Construction de Connaissances pour la Transition Écologique et Énergétique.

L’éolien offshore : une solution pour atteindre l’autonomie énergétique pour les départements d’outre-mer en 2030. Une ambition forte pour laquelle l’ADEME met à disposition sa dimension prospective.

RECHERCHE

ÉCLAIRÉESTRANSITIONS

Page 15: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

2928

DE LA COP 24… Si l’Accord de Paris, adopté fin 2015, était constitué d’objectifs ambitieux, les États ne s’étaient pas enten-dus sur la manière concrète de les atteindre. L’urgence, réaffirmée cette année, notamment à l’occasion du récent rapport du GIEC, a continué à mobiliser les parties prenantes. Après 3 années de négociation, l’en-semble des règles d’application ont été définies et adoptées. La dynamique a finalement tenu. Membre de la délégation française, l’ADEME parti-cipe aux négociations, notamment à celles relatives au transfert de technologies vers les pays en déve-loppement. Justifiant de son expertise, l’Agence a participé à l’ensemble des COP dont celle qui s’est tenue fin 2018 à Katowice ; COP plus importante qu’il n’y paraît puisqu’elle a permis d’adopter de nouveaux objectifs financiers, suite au désengage-ment américain. L’Agence s’y est impliquée au sein du Comité exécutif de la technologie (TEC), « bras politique » chargé d’orienter les travaux de la COP et des pays en développement, mais aussi au sein du Centre et réseau sur les technologies climatiques

(CTCN), « bras armé » chargé de fournir aux pays en développement une assistance technique. En marge de ce volet officiel, beaucoup d’acteurs non étatiques se sont aussi mobilisés. Leurs initiatives ont été par-tagées lors de side events, dont trois organisés par l’ADEME ; sur l'accès à l'énergie, le dispositif ACT, l'éclairage public dans les pays en développement.

…AUX RENDEZ-VOUS NON ÉTATIQUES L’Agence s’est associée à plusieurs initiatives non étatiques, dont l’Alliance solaire internationale, Climate Chance Afrique, le Sommet mondial de l’action pour le climat et le Programme d’Efficacité énergétique du Bâtiment (PEEB). Lancée lors de la COP21, l’Alliance solaire interna-tionale a tenu son 1er sommet en mars 2018 à New Dehli. Cinq programmes y ont été lancés, notam-ment pour financer le solaire à plus grande échelle. Créé lui aussi lors de la COP 21, le PEEB est un pro-gramme franco-allemand mis en œuvre par l’ADEME et ses partenaires 1, sous l’égide de l’Al-

liance mondiale pour les Bâtiments et la Construction. Son objectif : déployer 1,2 milliard d’euros d’investissement d’ici 2022 pour financer des projets d’amélioration de la performance éner-gétique des bâtiments à grande échelle dans une dizaine de pays émergents et en développement. 5 pays sont à ce jour partenaires : le Mexique, le Maroc, le Sénégal, la Tunisie et le Vietnam. Le Climate Chance Afrique est quant à lui générateur d’échanges prolifiques. Ayant réuni plus de 500 élus et ONG africaines du 28 au 29 juin à Abidjan, pour préparer la COP 24, il a permis la conception de pro-positions et d’une dizaine de feuilles de route, dont deux avec l’aide de l’ADEME : « Bâtiments et Construction durables » et « Accès à l’énergie et effi-cacité énergétique ».

UN CLUB ET UN SALON POUR VALORISERLA « FRENCH ECO-TECH » Promoteur des éco-entreprises, le Club ADEME International est un réseau des plus utiles pour ouvrir les portes des marchés internationaux, faci-liter les échanges, ouvrir des perspectives. Pour aider les 140 entreprises qui l’ont intégré à prospec-ter, l’ADEME a publié un catalogue Export, recen-sant leurs activités, leurs références et leurs contacts. Le Club, aux côtés de l’ADEME, était représenté par 8 entreprises au Sommet mondial de l’action pour le climat de San Francisco. L’innovation française a ainsi pu être présentée à plus de 4 000 entreprises et collectivités locales du monde entier. L’ADEME a également valorisé l’expertise française, au-delà du Club, lors du Salon international Pollutec, dont la 29e édition s’est tenue à Lyon, fin novembre 2018.

Tout nous rappelle qu’il est urgent d’agir pour accélérer la transition vers la neutralité carbone. C’est dans ce but que l’ADEME s’implique bien sûr dans les négociations entre États, mais aussi au sein de coopérations internationales. Dotée d’une expertise reconnue à l’international, forte de relations privilégiées, avec le continent africain notamment, elle valorise et ouvre des opportunités aux entreprises françaises innovantes.

DES SOLUTIONS INNOVANTES SUR TOUS LES CONTINENTS Au-delà de ce rayonnement international, l’ADEME intervient aussi directement pour encourager l’inno-vation dans le monde entier. C’est le cas sur le continent africain, où l’ADEME s’investit de longue date. Sur les neuf projets 2 sélec-tionnés en 2018 pour développer l’accès à l’énergie sans réseau à l’étranger, la majorité d’entre eux repose sur le photovoltaïque et tous se déploieront en Afrique, à l’instar du projet EMPER 3 au Togo, qui a pour ambition d’im-planter des kiosques solaires offrant des services énergé-tiques, tout en soutenant l’entre-prenariat local, grâce au leasing. Ces projets sont certes impor-tants pour ces territoires, ils le sont aussi pour le fleuron fran-çais. Ce que l’on constate, au regard de l’intérêt suscité, auprès des start-up notam-ment, tout nouveaux acteurs à se positionner, ou des 80 dossiers laissés de côté. C’est parce que certains d’entre eux méritaient d’obtenir des financements que l’ADEME a organisé le 7 juin, une journée dédiée. En faveur du climat, les initiatives se multiplient elles aussi. 13 villes africaines ont été choisies par la Commission européenne pour bénéficier d’un finan-cement et d’un accompagnement technique en vue d’élaborer un Plan Climat et une opération vitrine. Pour aider chaque ville à franchir ces étapes, l’ADEME a co-organisé des ateliers. Parce que les besoins de méthodologie et d’outils concrets sont forts et que rien ne se fera sans animation ni concertation.

L’ADEME déploie aussi son action sur le continent asiatique. Des partenariats scientifiques et tech-niques se sont poursuivis au Japon comme en Corée, dans le cadre des accords de coopération. Un accord a été signé en Chine, concernant la ville de Wuhan (8e plus grande municipalité de Chine), sur le thème de la ville durable, avec l’objectif de gagner jusqu’à 25 % d’efficacité énergétique dans certains bâtiments. Très impliquée en Europe – implication qu’elle sou-haite renforcer – l’ADEME échange avec ses parte-

naires en permanence. En marge des accords bilatéraux qui la lient à ses homologues européens, l’ADEME inter-vient via des réseaux tels que le Club EnR. Ce réseau euro-péen d’agences nationales a publié en 2018 un « position paper » sur la précarité éner-gétique et s’est penché sur de nombreux sujets, dont l’infor-mation des citoyens sur la

rénovation énergétique, le benchmark européen de l’ADEME sur le stockage électrique ou la création d’un observatoire européen de l’énergie. De nombreuses initiatives ont en outre été déployées avec l’Allemagne, comme un Innovation day pour le bâtiment à Berlin ou le financement d’un smartgrid transfrontalier entre la Sarre et la Lorraine, ainsi que des jumelages entre collectivités pour protéger le climat 1. L’ADEME, l’Agence française du développement (AFD) et l’organisme

allemand GIZ. 2. Appel à projets : Solutions innovantes pour l’accès à l’énergie

hors réseaux – ADEME – Mai 2018. 3. Projet porté par la PME française Benoo Energies en partenariat

avec des entreprises et ONG togolaises, la Région Nouvelle Aquitaine et une société belge.

BRÈVESMEDENER : SUD ÉNERGIQUE Selon le scénario de transition énergétique à l’horizon 2040 réalisé par MEDENER 1, l’ADEME et l’OME 2, la demande d’énergie primaire du Sud pourrait augmenter de 85 % d’ici 2030. Augmentation notamment liée à la croissance du marché de la climatisation. Aussi, MEDENER a mis sur pied un projet3, soutenu par la Commission européenne, pour augmenter la part des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans la région. En charge d’un volet sur la création d’un réseau d’experts sur la prise en charge des politiques publiques, l’ADEME mobilise son savoir-faire pour mettre en place un observatoire sur l’efficacité énergétique, déployer des bâtiments bas carbone et des équipements innovants. L’Agence a en outre renouvelé ses Trophées de l’adaptation au changement climatique en Méditerranée 4. Il s’adresse aux collectivités locales, aux universités, aux agences publiques, aux ONG, aux entreprises en association avec des acteurs locaux, qui œuvrent en faveur de l’adaptation au changement climatique de l’aire climatique méditerranéenne.

A GENÈVE, UN AIR SANS FRONTIÈRES Depuis le 30 janvier 2018, Suisses et Français travaillent ensemble pour préserver la qualité de l’air du Grand Genève, grâce à un protocole d’accord transfrontalier unique en Europe, PACT’Air, qui se traduit par 14 actions concrètes et novatrices : mise en œuvre de la circulation différenciée en cas de pic de pollution à l’échelle du franco-genevois, expérimentation d’une voie réservée au covoiturage à la douane de Thônex-Vallard, identification et surveillance côté français des installations de chauffage au bois non performantes. Objectifs : diviser par deux les oxydes d’azote (NOX) et diminuer les particules fines de 18% d’ici 2030. 1. Association méditerranéenne des agences nationales

de maîtrise de l'énergie. 2. Observatoire Méditerranéen de l’Energie. 3. Mitigation Enabling Energy Transition in the Mediterranean

Region. 4. Trophées ADEME, avec l’Union pour la Méditerranée,

le Plan bleu et l’Agence des villes et territoires méditerranéens durables (AViTeM).

ADEME : AGENCE OUVERTE SUR LE MONDE

Objectif du PEEB : déployer

1,2 milliard d’investissement

d’ici 2022

INTERNATIONALL’ADEME, acteur de la COP 24, à Katowice.L’ADEME en Asie. Accord signé avec la ville de Wuhan pour promouvoir la ville durable.

Kiosque solaire au Togo – Projet EMPER

Page 16: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

31

CONSTRUIRE L’ADEME DE DEMAIN Lancé fin 2017, le projet RH 2020 s’est concrétisé début 2018, à travers un accord de méthode et un calendrier des négociations visant à réviser le cadre convention-nel de l’ADEME. Plusieurs négociations ou plans d’ac-tions ont ainsi été lancés ou mis en œuvre. C’est le cas de l’égalité professionnelle, avec un accord signé début 2018 ou avec le télétravail, reconduit jusqu’à fin 2019. La négociation sur la qualité de vie au travail n’a pas pu aboutir à un accord majoritaire, malgré l’accord d’un syndicat sur l’ensemble des dispositions et de l’ensemble des organisations syndicales sur l’aspect « droit à la déconnexion ». Cependant, un plan d’actions sur la charge de travail a été mis au point. Des outils d’aide à sa maîtrise ont été conçus et expérimentés. Des formations ont été proposées aux managers pour faciliter l’accompagnement des collaborateurs. Deux autres négociations sont sur la table : sur le temps et la convention de travail.

ACCOMPAGNER LES COMPÉTENCES ET LES PARCOURS Deuxième chantier important de l’année : la gestion

anticipative et préventive des ressources humaines, qui a fait l’objet de nombreuses actions ; à commen-cer par une cartographie des emplois et des compé-tences. 550 collaborateurs scientifiques et tech-niques ont en outre pris part à la campagne 2018 de référencement des compétences ; campagne qui sera étendue à toutes les fonctions en 2019. Pour affiner les attentes des équipes et mieux les accompagner, la Direction des Ressources Humaines a en outre mené 130 entretiens de carrière complétant les entretiens professionnels conduits par les managers. Enfin, le plan de formation 2018 s’est traduit par 3 600 jours de stages. En matière d’emploi, l’Agence a vu baisser ses effectifs avec 886 Equivalents Temps Plein et 894 Equivalents Temps Plein Annuel Travaillé en 2018. Quant aux rémunérations, un benchmark a été conduit en 2018 avant de lancer les négociations en fin d’année.

L’ADEME DIGITALE A l’ère de l’open data, l’ADEME est convaincue qu’il est possible de faire de la transition numérique un levier essentiel de la transition énergétique. C’est

en ce sens – et parce qu’elle croit au partage des connaissances et de l’information – qu’elle a conçu DATADEME, un hub de données climat, air et éner-gie. C’est pour répondre à l’ensemble de ces enjeux qu’une fonction d’administrateur général des don-nées a été instituée. Fonction dont la mission sera de coordonner l’action de l’Agence en matière de données, d’élaborer une stratégie de valorisation, de traitement voire de commercialisation de celles-ci. C’est sous son autorité que l’ADEME a par ailleurs mis en place l’application du Règlement Général sur la Protection des Données des personnes phy-siques. Adaptation que l’Agence mène avec succès, en informant le plus grand nombre. Parce qu’open data ou non, elle reste aussi soucieuse de participer au renforcement de la protection des données per-sonnelles de ses interlocuteurs.Engagée dans un véritable processus de transfor-mation numérique, l’Agence n’est toutefois qu’au commencement d’une entreprise plus large, qui concerne non seulement l’administration et la valo-risation des données qu’elle produit, mais aussi un usage plus efficace et raisonné du numérique

Gestion des compétences, équilibre vie privée-vie professionnelle, égalité professionnelle, parcours de carrière, qualité de vie au travail, valorisation de la co-construction : l’ADEME a poursuivi sa transformation en 2018, avec des pratiques de travail renouvelées et (inter-)connectées. Focus sur les avancées de l’année en matière d’organisation du travail (RH 2020), de gestions des talents (GPEC) et de numérique.

UNE ORGANISATIONEN MOUVEMENT

INTERNE

ACCORDS-CADRES ET CONVENTIONS 201830 janvier

FNAUFédération Nationale des Agences d’Urbanisme

13 février

AFNORAssociation Française de Normalisation

3 avril

ACTION LOGEMENT

17 juillet

ANRUAgence Nationale pour la Rénovation Urbaine

27 septembre

RÉGIONS DE FRANCE

30

DIRECTRICE DE CABINET : K. LefeuvreCONSEILLÈRE : C. Marek

CONSEILLÈRE EUROPE ET INTERNATIONAL : M. d’Adesky

DIRECTION DES

RESSOURCES HUMAINES

D. Ménager adj. P. Chepin

SERVICE DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES

HUMAINES A. Lemasson

SERVICE GESTION ET

PILOTAGE DES RESSOURCES

HUMAINESL. Proutière

NOUVELLE-AQUITAINE

L. Poitevin (DR) M. Debayle (DRD) L. Thibaud (DRD) M. Anglade (DRA)

CENTRE- VAL DE LOIRE

M. Amjadhi (DR)

ÎLE-DE-FRANCE M. Gioria (DR)

J.M. Chaumel (DRA)

NORMANDIE F. Legentil (DR)

E. Prud’homme (DRD)

BRETAGNE G. Petitjean (DR)

J.N. Guerre (DRA)

PAYS-DE-LA-LOIRE

F. Dumaitre (DR) B. Lacroix (DRA)

HAUTS-DE-FRANCE

H. Pignon (DR) A. Jacques (DRD) B. Frimat (DRA)

GRAND-EST J. Betton (DR)

A.-M. Delange (DRD) T. Baig (DRD) C. Reif (DRA)

PÔLE UNION EUROPÉENNE

P. Masset

PÔLE NÉGOCIATIONS ET INITIATIVES

MULTI-LATÉRALES

L. Caillierez

PÔLE COOPÉRATIONS RÉGIONALES ET

BILATÉRALEST. Meraud

AUVERGNE- RHÔNE-ALPES

J. d’Assigny (DR) A. Duval (DRD) J. Roisil (DRA)

BOURGOGNE/FRANCHE-COMTÉ

B. Aubert (DR) J.-L. Saublet (DRD)

OCCITANIE M. Peyron (DR)

F. Guillot (DRD) E. Gouardes (DRA)

PROVENCE-ALPES-CÔTE-

D’AZURJ. Colosio

(DR par interim) F. Viot (DRA)

CORSEC. Fabre (DR)

SERVICE SYNTHÈSE

ET GESTION RÉGIONALES

G. Fabre

SERVICE DES POLITIQUES TERRITORIALES

E. Vésine adj. P. Robert

GUADELOUPEJ. Roch (DR)

GUYANES. Pons (DR)

RÉUNION-MAYOTTE

J.-M. Bordage (DR)

REPRÉSENTATIONS TERRITORIALES

NOUVELLE- CALÉDONIE :C. Rantien

POLYNÉSIE FRANÇAISE :

C. Haugomat S. Ouiazem

ST-PIERRE ET MIQUELON :R. Guillot

MARTINIQUEJ.F. Mauro (DR)

SECRÉTARIAT GÉNÉRALN. Leandri

SERVICE DU PILOTAGE DE LA PERFORMANCE ET DU BUDGETE. Brevelet

SERVICE FINANCES GESTION

F. Albert

SERVICE ENVIRONNEMENT

DE TRAVAIL ET INFRASTRUC-

TURESS. Granseigne

SERVICE ACCOMPAGNE-

MENT DES PROJETS DE SYSTÈMES

D’INFORMATIONP. Leclerc

SERVICE PROFESSION- NALISATION DES ACHATS

M. Bernard

DIRECTION DES

AFFAIRES FINANCIÈRES

J.-M. Ambrosiani

DIRECTION INFORMATIQUE

ACHATS LOGISTIQUE

M. Viot

PRÉSIDENT A. Leroy

DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉF. Boissier

DIRECTRICE DÉLÉGUÉE À LA TRANSFORMATION D’ENTREPRISE

N. Boeglin

CONSEILLER DIRECTEUR SCIENTIFIQUE

F. MoisanBUREAU DE BRUXELLES

CELLULE STRATÉGIE NUMÉRIQUE

K. Lefeuvre

CELLULE QUALITÉ TRANSVERSALITÉ RSE J.-M. Bouchereau

DIRECTION EXÉCUTIVE DE L’EXPERTISE ET DES PROGRAMMES

M.-C. Prémartin adj. D. Marchal

SERVICE RÉSEAUX

ET ENERGIES RENOUVELABLESJ.-M. Parrouffe adj. B. Khebchache

adj. R. Gerson

SERVICE FORÊTS ALIMENTATION

ET BIOÉCONOMIE J. Mousset

adj. E. Machefaux

SERVICE BÂTIMENT

G. Aymoz adj. N. Dore

SERVICE MOBILISATION ET

VALORISATION DES DÉCHETSJ.-C. Pouet

adj. K. Filmon

SERVICE INDUSTRIES. Padilla

adj. T. Gourdon

SERVICE TRANSPORTS ET MOBILITÉJ. Almosni adj. Y. Tremeac

adj. M. Pasquier

SERVICE CLIMAT H. Lefebvre adj. R. Bellini

SERVICE PRODUITS ET

EFFICACITÉ MATIÈRES

J.-C. Caudronadj. R. Guastavi

CELLULE MOBILISATION

DES ENTREPRISES

MISSION BUDGET GESTION

MÉTHODES

PÔLE FINANCEMENT ET PROGRAM-

MATION IA

J. Donon

PÔLE SUIVI DU

FINANCEMENT ET

VALORISATION IA

R. Le Bars

PÔLE GESTION

IAP. Rivallin

PÔLE INVESTISSE-

MENT IA

SERVICE CONSOMMATION ET PRÉVENTION

P. Galio

SERVICE EVALUATION

DE LA QUALITÉ DE L’AIR

N. Herbelot

SERVICE FRICHES URBAINES ET

SITES POLLUÉSP. Philippe

adj. B. Roqueplan

SERVICE ORGANISATIONS

URBAINESD. Sanna

DIRECTION DE L’INSPECTION GÉNÉRALET. Laffont

AGENCE COMPTABLED. Chauvin adj. C. Tourpin

DIRECTION EXÉCUTIVE DES TERRITOIRES

N. Soudon adj. G. Fabre

DIRECTION EXÉCUTIVE PROSPECTIVE

ET RECHERCHE

V. Quiniou-Ramus adj. A. Varet ; adj. thém. P. Jolivet

DIRECTION EXÉCUTIVE DE LA

MOBILISATION POUR LA TRANSITION

ÉCOLOGIQUEA. Breitenstein

SERVICE MOBILISATION

DES PROFESSIONNELS

C. Crosadj. H. Bortoli

SERVICE DIGITAL & CO

C. Nirup

SERVICE MOBILISATION

CITOYENNE ET MÉDIASV. Martin

SERVICE AFFAIRES

JURIDIQUES L. Morinière

DIRECTION ENTREPRISES ET

TRANSITIONS INDUSTRIELLES

F. Lefèvre adj. N

DIRECTION DE L’ACTION RÉGIONALE

EST

J. Colosio

DIRECTION EUROPE ET

INTERNATIONALD. Campana

adj. P. Masset

DIRECTION VILLES ET

TERRITOIRES DURABLESJ. Caire

adj. J. Ransquin

DIRECTION ECONOMIE

CIRCULAIRE ET DÉCHETS

M. Cheverry adj. N. Huck-Frelier

DIRECTION DE L’ACTION RÉGIONALE

OUEST

G. Guyonvarch

DIRECTION PRODUCTIONS

ET ENERGIES DURABLES

R. Chabrillat adj. B.Genthon

ORGANIGRAMME JUIN 2019

DÉCHETS ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE

57,4 % de la population couverte par des programmes territoriaux ambitieux en matière de prévention, de gestion des déchets et d’économie circulaire.

706 837 tonnes de déchets triés, recyclés, revalorisés : soit 58 710 camions poubelle !

FORMATION

27 282 participants aux colloques et aux formations organisés par l’ADEME (ou structures sous licences).

SITES POLLUÉS TRAITÉS

236 dont 163 sites pris en charge sur arrêté préfectoral.

AIRAttribution de fonds air-bois à

11 collectivités pour améliorer la qualité de l’air dans les territoires prioritaires.

BÂTIMENTS

28 M d’habitants couverts par une Plateforme territoriale de la rénovation énergétique.

ENERGIE

2,4 TWh d’énergies durables supplémentaires produits, soit plus de

240 000 logements chauffés ;

130 unités de méthanisation pour produire du gaz vert.

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE

1 campagne de communication « FAIRE » pour sensibiliser les ménages aux actions de rénovation énergétique.

183 000 personnes conseillées dans les Espaces Info Énergie :

69 % ont engagé des travaux de rénovation énergétique, pour un montant moyen de 13 200€, soit un impact généré d’1,65 MM€.

AIDES ATTRIBUÉES

500 Md’aides accordés, en soutien à plus de 4 000 opérations

164,5 Md’aides accordés au titre du PIA, sur 78 opérations

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT

52nouvelles thèses retenues (dont 44 cofinancées)

146actions soutenues liées à la recherche (projets, actions d’animation et de communication…)

24 Mengagés pour soutenir 112 projets de recherche, essentiellement au travers d’appels à projets de recherche (APR)

CHALEUR RENOUVELABLE

259 M

DÉCHETS ET ÉCONOMIE

CIRCULAIRE

150 M

DÉMARCHES ÉNERGIE/CLIMAT TERRITORIALES

22 MSITES POLLUÉS ET FRICHES

20 MAIR ET MOBILITÉ

16 M

COMMUNICATION NATIONALE/FORMATION

10 M

BÂTIMENT ÉCONOME EN ÉNERGIE

45 M

RECHERCHE

27 M

AUTRES PROGRAMMES

26 M

BUDGET INCITATIF 2018 :

574 M

DR : Direct•eur•rice régional•eDRD : Direct•eur•rice régional•e délégué•eDRA : Direct•eur•rice régional•e adjoint•e

Page 17: Bâtiments, transports, qualité n oubliant pas le numérique, D ...négative du numérique, à savoir sa consommation énergétique, le rapport aux matériaux, que nous nous sommes

32

ODD #7 & #11 / ENERGIES / VILLES & COMMUNAUTÉS DURABLES Immeuble FAIRWAY : nouvel environnement des salariés parisiens de l’ADEME

FAIRWAY : le nouvel environnement de travail HQE des salariés parisiens de l’ADEME

C’est en juin 2018 que les Adémiens parisiens ont emménagé à Montrouge, au sein d’un bâtiment engagé dans une démarque Haute Qualité Environ-nementale. Premier immeuble labellisé Minergie 1 en France, il permet à l’ensemble des Adémiens, ainsi qu’aux visiteurs, de bénéficier d’espaces confortables, modernes, favorisant la transversalité et la collabo-ration, tout en répondant à l’impératif de limiter notre impact environnemental. Pour découvrir les alentours, des flâneries urbaines ont été organisées à l’heure du déjeuner. L’initiative a d’ores et déjà per-mis à une cinquantaine de participants de se fami-liariser avec les villes de Montrouge et de Malakoff, leur patrimoine historique, leur potentiel artistique, commercial et social.

La DR Grand Est (site de Strasbourg) championne du défi “Au boulot à vélo ! ” Ce challenge créé et organisé par le CADR 67, avec l'Eurométropole de Strasbourg, encourage l'usage du vélo sur les trajets domicile-travail et profession-nels. 299 établissements se sont inscrits à l'édition 2018. Plus de 8 200 cyclistes se sont affrontés, par-courant 600 000 km, soit 14 tours du monde et 100 tonnes de CO2 évités ! L’ADEME Grand Est a rem-porté le premier prix de sa catégorie (public, 3 à 20 salariés).

ODD #12 / CONSOMMATION RESPONSABLE Une Cantine Durable à Angers

Inauguration de la cantine durable d’Angers, en présence d’A. Leroy et d’A. Pulvar

L’ADEME soutient le développement sur les terri-toires de « Mon Restau Responsable », dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation pour la Nature et l’Homme, co-fondateur de la démarche avec le réseau Restau’Co. Ladite démarche, gratuite, s’adresse à des restaurants collectifs dont la volonté est de proposer à leurs convives une cuisine saine, de qua-lité, respectueuse de l’environnement. L’ADEME a formalisé son engagement avec la cantine d’Angers, le 5 juin 2018, en présence d’Arnaud Leroy et d’Audrey Pulvar, alors Présidente de la FNH. Cet engagement, qui requiert l’implication de tous et un suivi régulier, s’articule autour de 4 piliers – le bien-être des convives, la mise en place d’une assiette responsable, les éco-gestes, l’engagement social des convives, du personnel, avec les acteurs du territoire.

Journée Mondiale du ramassage de déchets Autre sujet essentiel, autour duquel l’ADEME engage concrètement son organisation : le ramassage des déchets. Le 15 septembre, les salariés d’Angers ont en ce sens participé au World Clean up Day, initia-tive qui conjugue action concrète et incitation à une mobilisation citoyenne par l’exemple. Bilan : environ 350 kg de déchets collectés par une soixantaine d’Adémiens, triés pour un éventuel recyclage ; une pleine remorque de déchets en tout genre suite au nettoyage des rives de l’île Robinson, située dans la

Zone Natura 2000 des Basses Vallées Angevines. L’événement a par ailleurs fédéré près de 35 000 personnes en France sur 1 100 points de collecte. 13 millions de personnes dans le monde.

ODD #14 & #15 / BIODIVERSITÉ L’ADEME, attentive à la biodiversité

Lotus sacrés installés dans les bassins du site de Sophia Antipolis favorisant la biodiversité

L’ADEME, où qu’elle se trouve, prend en considéra-tion l’environnement qui l’entoure. C’est le cas sur le site de Sophia-Antipolis, dont les actions à l’égard de la biodiversité sont remarquables ; tant sur la flore (traitement des arbres, attaqués par des parasites) que sur la faune (mise en place de dispositifs pour préserver les espèces, maintenir l’équilibre de l’eco-système). A Angers, l’ADEME a mis en place l’éco-paturage ; méthode écologique qui permet de gérer les espaces verts de manière différenciée avec le précieux concours d’herbivores. L’ADEME a pro-fité de l’occasion pour s’associer au programme de sauvegarde d’une race particulière d’ovins : le mou-ton solognot, dont la protection est soutenue, depuis 2013, par une soixantaine d’éleveurs 1. Label suisse imposant une consommation conventionnelle en Energie

Primaire de 40 KWh/m²/an.

ADEME, AGENCEDURABLE Adoptés en 2016 par les États Membres de l’ONU, les 17 objectifs

de Développement Durable, traduisent les enjeux auxquels nous devrons collectivement répondre, à l’horizon 2030. Porteurs de justice, de solidarité et d’équité, ils nous concernent tous et recueillent un écho logique auprès de l’ADEME, qui porte depuis de nombreuses années le projet d’une société plus harmonieuse, sobre, soucieuse du devenir de l’humanité et donc de l’environnement au sein duquel elle évolue. Cette volonté de prendre sa part dans le déploiement de la transition écologique, s’illustre dans ses initiatives.

RSE

ADEME — Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’EnergieSiège social : 20 Avenue du Grésillé 49000 Angers

Conception et création : Agence BastilleImprimé en juillet 2019 sur les presses de l'Imprimerie de la Centrale, à Lens Crédits photos :Couverture, mobilisation : JJ Georges / creativecommons.org

p. 2, Président : J. Chiscano p. 5, Agnès Langevine : D.R.p. 6, Femme avec outil : Arnaud Bouissou - Terra Homme sur toit : ADEMEp. 8, Quentin Bier : D.R. Jeune femme vélo : B2M Productionsp. 9, Voiture électrique : Arnaud Bouissou - Terra

p. 10-11, femme urbain : Dong Wenjie p. 12-13, Photo ENRCIT : Énergies en Pays de Vilaine / Natacha Roullé WAG : WWF INTL. / Claudio Santana / The StandP. 15, panier légumes : Westend61P. 17, La Terre : NASA

p. 20, Panneaux solaires et troupeau : ADEMEp. 22, Anémore Bérès : D.R.p. 23, pots finance plante : Pixabay p. 24, BioGnval : SIAAPp. 26, femme laboratoire : Stéphanie Fuentes - ADEMEp. 27, éoliennes : ADEME

p. 28, Urbain : MOAimage p. 9, kiosque solaire EMPER : Benoo Energies COP 24 : ADEMEp. 32, immeuble Fairway : © Apple Maps Groupe autour d’Audrey Pulvar : D.R. Lotus sacrés : D.R.

ISBN : 979-10-297-1315-6

www.ademe.fr