Post on 24-Aug-2021
République Algérienne Démocratique et PopulaireMinistère de L’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université Larbi Ben M’HidiOum El Bouaghi
Faculté des Lettres et des Langues
Département De Français
Option : Littérature Générale et Contemporaine
Thème :
Mémoire présenté en vue l’obtention du diplôme de Master
Présenté par : Sous la direction de :
MOUAI Asma Mme. BOUCHENE. Karima
Jury :
Président : M. HADJAR Hamza
Rapporteur : Mme. BOUCHENE Karima
Examinateur : M. NABTI Amor
Année universitaire : 2017 – 2018
Influences et Références dans « la dernière nuit du Rais »
De Yasmina Khadra
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Remerciements
Tout d’abord, mes remerciements vont à Dieu tout puissant pour m’avoirdonnée la force d’élaborer ce mémoire.
Mes plus profonds remerciements vont à mes chers parents. Tout au long demon cursus, ils m’ont toujours soutenue, encouragée et aidée. Aucunhommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour dont ils ne cessent de mecombler et propice à la poursuite de mes études Je vous remercie pour tout lesoutien et l’amour que vous me portez depuis mon enfance et j’espère quevotre bénédiction m’accompagne toujours. Qu’ils trouvent, dans la réalisationde ce travail, l’aboutissement de leurs efforts ainsi que l’expression de ma plusaffectueuse gratitude.
Je tiens à exprimer ici tout mon respect et ma reconnaissance à mon encadreurMadame BOUCHENE Karima, qui a cru en mes capacités, pour l’intérêtqu’elle a accordé de ce travail, pour ses orientations, ses conseils, sa patience etses encouragements. Qu’elle trouve ici l’expression de ma gratitude.
J’exprime ma profonde gratitude à tous les enseignants de l’université deLarbi Ben M’hidi, principalement: Madame ZEGHIB. N et MonsieurBOULAHBAL. K.
Je remercie aussi les membres du jury pour leur participation à l’évaluation dece modeste travail.
Je tiens aussi à adresser mes plus vifs remerciements à ma chère tanteYasmina de m’avoir aimablement aidé et orienté dans mon travail.
Mes remerciements vont aussi à tous ceux ou celles qui ont participé de prèsou de loin à réaliser ce travail.
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Dédicaces
Je dédie ce modeste travail :
A mon cher papa et ma chère maman. Aucun mot ne
pourrait exprimer mon amour éternel et ma
considération pour les sacrifices que vous consenti pour
mon bien être.
A toute ma famille, surtout mes grands parents et ma
tante Yasmina.
A l’enseignante qui a réussi à m’inspirer, à me donner
confiance en moi, Madame Bouchene, merci énormément
de m’avoir donné le courage.
A mes chers amis, mes sœur-copines Hafiza et Chahra.
Et a ceux qui m’ont donné la force de continuer.
A tous ceux que j’aime,
Et ceux qui m’ont soutenue et aidée.
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La littérature est cette production artistique qui offre à l’homme
l’occasion de s’échapper de l’ordinaire et de toutes les créations qui
condamnent son esprit, cette création s’exécute d’une manière paradoxale
car il s’agit d’une communication savante qui porte la marque de deux
préoccupations l’une esthétique (artistique) et l’autre humaine. Quand on
parle de la littérature, on fait appel aux belles lettres, à la poésie, aux
représentations qui reflètent toute la beauté et le pouvoir de l’homme
dans la vie.
La littérature dans ses débuts était lyrique et anonyme mais avec le
développement de la société, elle est devenue la reproduction de la
pensée de l’homme qui est liée à des noms d’œuvres et de créateur
éternellement.
Entre littérature, Histoire, Politique et Société les critiques littéraires
annoncent l’existence de rapports extrêmement nécessaires et des liens
si complexes.
La production littéraire est indicative d’une conscience historique, les
écrivains tels les historiens ont témoignés l’humanité, des injustices, de
la misère et de la trahison du monde, passant du rêve poétique à
l’écriture politique. Ainsi que, l’effet des contestations politiques qui
subsistent des thèmes relatifs sur l’œuvre littéraire.
La pensée politique est identifiée dans des œuvres qui demandent un
statut politique, mais le rapport avec la littérature montre que les idées
politiques existent, dans la façon d’expliquer le roman, de projeter dans
des personnages, de s’incarner dans des situations imaginaire.
Yasmina Khadra est l’un des écrivains contemporains qui traite dans
ses écrits des sujets liés à son actualité, il traite des crises économiques,
identitaires, culturelles et aussi sociopolitiques. La politique joue un rôle
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très important (immense) dans ses romans, son propos littéraires n’est
pas tout à fait politique mais présentant un jugement sur le monde, la
société, le pouvoir… Il ajoute au contexte une signification politique.
Yasmina Khadra est un grand écrivain Algérien son vrai nom
Mohammed Moulesshoul, un ex-officier supérieur de l’Armée
Algérienne. Ce pseudo représente les deux prénoms de son épouse, il les
adopte pour valoriser certainement les femmes en générale et exprimer
son admiration profonde pour elle. Ce choix constitue indéniablement
une façon de concilier la face cachée de l’auteur et le statut de l’officier
supérieur qu’il était au rang de L’ANP (Armée Nationale Populaire).
C’est par le choix de thèmes massivement politiques, il est clair qu’il
s’agit pour Khadra d’en percer les motivations et évaluer la portée tant
morale que politique. Le fait de raconter dans son roman « La dernière
nuit du Raïs » à la première personne les moments les plus intenses de
la vie d’un homme, quelques heures qui précédent la fin est absolument
captivant (les allers-retours dans le temps, les états d’âme, la
résignation, l’espoir de s’en sortir…). Voila tout ce qui a encouragé la
prospection dans ce roman en plus la maitrise de la langue tantôt
poétique, tantôt incisive (mordant) quand le Raïs veut changer de ton :
Nous voulons savoir comment Yasmina Khadra a brossé le portrait d’un
homme a moitié inventé, romanisé : Comment naissent, pensent,
s’imposent et périssent les tyrans : nous avons défié le défi de Yasmina
Khadra.
Nous avons décidé de travailler sur Yasmina Khadra ou Mohammed
Moulesshoul car ses écrits font paraitre la puissance de l’auteur sensible
aux vrais problèmes de la société sans gène ni démagogie. Quand on lit ce
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roman on a l’impression que le président libyen Kadhafi est entrain de
nous parler et c’était grâce au style de l’écriture de l’auteur. Le roman
« la dernière nuit du Rais » est devenue un otage de ses propres délires,
il y a des gens qui sont restés fidèles au Guide Libyen. C’est un héros car
il s’opposait à l’ennemi traditionnel qui est l’occident.
En lisant ce roman que nous avons aimé tant nous avons été attirés
par le grand pouvoir que possède Yasmina Khadra dans la description des
paroles, et singulièrement des sentiments et réactions de Kadhafi et
surtout la manière à travers laquelle il a reflété sa grande influence par le
Rais ce qui nous a conduit à poser les questionnements suivants
constituant notre problématique qui se formule ainsi : Kadhafi
personnage intrigant, tyran et fanfaron ou héros ayant incarné toute
une nation ? Le Rais mégalomane ou personnage frôlant le
sacré ? « La dernière nuit du Rais » est ce que la fin des délires ou le
résumé de vision grandioses d’un héros face à son destin ? Est-ce que
Yasmina Khadra a humanisé Kadhafi ou a-t-il repris le portrait d’un
homme atypique tel que le monde croit le connaitre ? Autrement dit
nous connaissons tous les déboires et les sorties atypiques du Rais
mais connait-on sa personne ? Contracter toute une vie hors paire
dans une nuit un pari. Khadra l’a-t-il gagné comme une prouesse
littéraire ? Peut-on considérer le choix de cette personne comme une
envie d’évoquer sa propre expérience ?
Nous avons émis comme hypothèses ce qui suit :
Yasmina Khadra représenterait Kadhafi autrement, il
reprendrait son portrait humain et stricte.
Le choix de Kadhafi refléterait l’envie de faire appel à sa
propre vie il pourrait se voir à travers lui ?
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Yasmina Khadra pourrait comprendre le Rais et ce serait la
raison pour laquelle il l’a pris comme personnage héros ?
Pour pouvoir infirmer ou confirmer ces hypothèses et atteindre notre
objectif, nous allons faire appel aux approches suivantes :
L’intertextualité et notamment les travaux de Kristeva et Michel
Riffaterre ainsi que Gérard Genette pour démontrer les traces
d’intertextualités présentes dans le roman.
Etude des personnages avec Philippe Hamon et ce dans l’analyse
sémiologique du personnage Kadhafi pour pouvoir dégager les traits et
les comportements qui ont poussé l’auteur à y être influencé
Une étude titrologique nous est importante surtout dans l’analyse du
nom Rais et voir à quel point le titre intervient et contribue à gérer le
lecteur.
Nous allons évoquer à la fois l’étude psychocritique particulièrement
les travaux de Charles Mauron dans l’analyse du mythe personnel de
l’auteur après avoir passé par les quatre démarches qui en constituent et
voir la liaison entre les trois variables dans la vie de l’auteur et celle du
personnage pour en comparer.
Notre travail est composé de deux parties la première est théorique où
nous allons exposer les différentes théories citée dans la partie
précédente.
La seconde partie est analytique. Elle consiste à « l’analyse
sémiologique du personnage » qui sera consacré à l’étude du personnage
selon le théoricien Philipe Hamon. Puis, « L’étude psychocritique » où
nous allons nous baser sur les travaux de Charles Mauron où nous allons
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dégager les composantes de la psychocritique. Ensuite « l’étude
intertextuelle » qui joue un rôle assez important dans notre corpus. Et
finalement « L’étude titrologique » nous allons travailler sur les
recherches du titrologue Léo Hoek et distinguer les fonctions
titrologique pour conclure à la fin et aboutir aux différents constats
obtenus au bout de notre investigation.
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1. Présentation de l'auteur :
Mohamed Moulessehoul est un grand écrivain Algérien né le 10
janvier 1955 à Kenadsa dans le Sahara Algérienne d'un père infirmier et
une mère nomade, pendant la guerre de libération nationale, son père
rejoignit les rangs de l'Armée de Libération Nationale en 1956. Après
l'indépendance, toute la famille quitta Kenadsa et s'installa à Oran.
En 1964, Mohamed Moulessehoul fut confié par son père en sa
qualité de Lieutenant à l'Ecole des Cadets de Tlemcen afin de devenir un
futur officier, il sort sous-lieutenant de l'Académie Militaire de Cherchell,
avant de servir comme officier pendant 36 ans.
Dans les années 1966 l'écrivain découvrit son talent littéraire pour
s'éloigner de son mauvais sort et se consacrer pleinement à l'écriture
« J'ai toujours eu une folie qui s'appelle la littérature »1.
A partir de 1973, il commence à écrire des nouvelles et des romans
en utilisant son vrai nom Mohamed Moulessehoul, puis il emprunte le
pseudonyme de Yasmina Khadra (les deux noms de son épouse) pour
plus de liberté, il explique ce choix :
"Mon épouse m'a soutenu et m'a permis de surmonter
toutes les épreuves qui ont jalonné ma vie. En portant ses
prénoms comme des lauriers, c'est ma façon de lui rester
redevable. Sans elle, j'aurais abandonné. C'est elle qui m'a
donné le courage de transgresser les interdits. Lorsque je lui ai
parlé de la censure militaire, elle s'est portée volontaire pour
signer à ma place mes contrats d'édition et m'a dit cette phrase
qui restera biblique pour moi :
1 http://www.elmoudjahid.com/fr/mobile/detail-article/id/26716, Ecrit par Lynda Graba, Publié le :18.04.2012 à 00:00, Consulté le 05 Décembre 2017.
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“Tu m'as donné ton nom pour la vie. Je te donne le mien
pour la postérité."1
Il quitte l'armée algérienne en 2000 en sortant en retraite après 36 ans
de service pour se consacrer à l'écriture.
Il publie « Morituri » en 1997, puis en 1998 « Les Agneaux du
Seigneur » raconte et explique parfaitement comment l'Algérie avait
sombré dans les années 90 dans le terrorisme barbare, ainsi qu' « A quoi
rêvent les loups » en 1999 et il rencontra un immense succès grand
public. En 2001 il publie son roman autobiographique « L'Ecrivain » et
son identité tout entière dans "L'imposture des mots" en 2002. À cette
époque beaucoup ont critiqué la majorité de ses écrits.
À cette époque ses romans ont déjà fait des ravages auprès d'un
grand nombre de lecteurs et ont été victimes de beaucoup de critiques.
Yasmina Khadra a ému plusieurs lecteurs dans le monde par sa trilogie :
« Les Hirondelles de Kaboul » en 2002 qui raconte l'histoire d'un couple
afghan sous le régime des Talibans, « L'Attentat » en 2005 un roman
dans lequel un médecin cherche la vérité de sa femme intégrée en Israël
et « Les Sirènes de Bagdad » en 2006 qui relatent l'anarchie d'un jeune
bédouin irakien. Entre-temps, il publie « Cousine K » en 2003, « La part
du mort »en 2004 puis "La rose de Blida" en 2005. Sans oublier son chef
d'œuvre « Ce que le jour doit à la nuit » apparut en 2008. Et en 2015, il
publie "La dernière nuit du Rais".
Il faut savoir que « Les Hirondelles de Kaboul »(2002),
« L'Attentat »(2005), « Les Sirènes de Bagdad » (2006), « Ce que le
jour doit à la nuit » (2008), et "La Dernière Nuit du Raïs » (2015) sont
1 http://www.jolpress.com/algerie-yasmina-khadra-mohammed-moulessehoul-ecrivain-president-abdelaziz-bouteflika-article-822751.html, Ecrit par Sybille De Larocque, Publié le : 05.11.2013 à 06h14,Consulté le : 05 Décembre 2017.
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les œuvres les plus célèbres au niveau international de Yasmina Khadra.
Des prix littéraires lui ont décerné notamment : Finaliste Prix de la
littérature Internationale (Berlin 2010), Prix de la jeune critique (Autriche
2006), C’est le tour
« Les Hirondelles de Kaboul » élu Meilleur Livre de l'année aux États-
Unis par le San Francisco Chronicle et le Christian Science Monitor
(États-Unis 2005), Prix de Salon littéraire de Metz (2003) ; Prix des
libraires algériens (2003). De plus ses œuvres ont été traduits à une
quarantaine de langues ce qui vaut à cet écrivain le titre de l'auteur le plus
lu de la planète au moment où d'autres moyens technologiques de cultures
détournent les gens du Livre qui d'aurait avant n'intéressent qu'une élite.
Yasmina Khadra fait partie d'un mouvement littéraire mondial,
l'écrivain s'inspire des Anciens mais dans des modèles et des contextes
différents, avec une autre richesse du verbe et un apprivoisement de la
langue. Son propos littéraire n'est pas ouvertement politique mais en
présentant un jugement sur le monde, sur la société et son organisation,
sur le pouvoir, il donne au discours une signification politique.
Ainsi Yasmina Khadra comme la majorité des écrivains
contemporains aborde dans ses écrits des sujets liés à son actualité et
traite des crises économiques, identitaires, culturelles et sociopolitiques.
Il relate ses récits dans des styles d'écritures agréables et très émouvant
qu'on peut compter comme des œuvre originales et très riches son écriture
est une localisation du sens qu'il donne au monde. La plume de l’auteur
est comme à son habitude d’un excellent niveau.
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2. Présentation de l'œuvre :
L'œuvre de Yasmina Khadra "La dernière Nuit du Rais" nous dévoile
le coter caché de l'ex-président libyen. Ce dernier a vécu une enfance très
difficile en fait sa famille lui a mentis toute sa vie et il n'a jamais su qui
était vraiment son père, ce mensonge va aussi le poursuivre toute sa vie.
On comprend alors à quel point son enfance a eu des répercussions sur sa
vie. En lisant ce roman on a l'impression que Rais Kadhafi est en train de
parler et c'était grâce au style de l'écriture de l'auteur qui veut se glisser
dans la peau du dictateur libyen, c'est lui qui raconte ce qu'il a vécu et ça
se passe dans 2 ou 3 jours avant la fin de sa vie. Le roman façonne un
personnage complexe dont la cruauté n'a d'égale que son extrême fragilité
nous l'accompagnons dans ses souvenirs d'enfance dans son parcours
militaire, son pouvoir sanguinaire et son lynchage public. Un tyran
assoiffé de pouvoir, exécutant toutes ses vengeances, il reste prudent et se
déclare l'élu de Dieux c'est brusquement retrouvé dans la peau d'un
criminel ordinaire.
Yasmina Khadra nous livre un excellent roman raconté à la 1ère
personne les moments les plus intenses de la vie d'un homme quelques
heures qui précèdent la fin est absolument captivant.
Il est vrai que l'histoire de Mouammar Kadhafi est une véritable
tragédie est un personnage extraordinaire, Yasmina Khadra dresse le
portrait universel de tous les dictateurs, les tyrans et les sanguinaires
déchues les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.
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Le résumé :
Yasmina Khadra consacre les quelques deux cent pages aux ultimes
moments de la vie d’une personnalité autant atypique qu’ambiguë du
Colonel Mouammar Kadhafi qui après gloire se trouve indésirable face à
son destin lâché par toute une Nation, et qu’il ne lui restait que ses
hommes dont la psychologie nous est projetée selon ce que lui décide
qu’ils sont : des êtres faibles et médiocres. Ce roman pourrait
s’apparenter aux mémoires d’un homme d’état mais avec une dimension
théâtrale révélée (scènes). Un huis clos avec le Rais où l’ego de l’ancien
dictateur est si flagrant que l’on penserait avoir affaire à divers
personnages. Il sera donc tout au long du récit d’une plongée dans la vie
et surtout la tête de la damnée, du mort, du vaincu.
La foule a eu raison enfin de son arrogance, son mépris, de son corps et
de son orgueil…
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I. La sémiologie du personnage :
La sémiotique Littéraire c’est la science de signe du langage littéraire
elle recoupe le champ d’autres méthodes, d’autres disciplines qui traitent
aussi des signes de la linguistique. Le Texte littéraire est d’étudier dans
son rapport au hors-texte mais aussi dans son organisation interne. Donc
la sémiotique s’intéresse à la signification telle qu’elle se manifeste dans
le texte, c’est la construction et la proposition d’une organisation
cohérente du sens au service de la lecture et de l’interprétation des faits et
des actes accomplis par les actants qui gèrent et régissent à la fois les
différentes diégèses de son créateur , cet actant reflète et représente
l’idéologie de l’écrivain soit en adaptant une idée ou on la dénonçant, tout
dépend de la situation et du contexte où il fait naitre son texte ; en d’autre
terme cet actant est le porte parole de son créateur qui l’a façonné à sa
guise et l’a pris comme personnage dans son récit , raison pour laquelle
le personnage subsiste l’un des éléments primordiaux qui nécessitent une
étude voire une analyse pour comprendre les visées de l’écrivain quelque
soit son statut et son instance chose qui a été réalisée à merveille par
Philippe Hamon .
1. L'analyse du personnage selon Philipe Hamon :
La sémiotique considère le personnage comme un signe, c’est-à-dire
comme un morphème doublement articulé. Philippe Hamon le définit
comme une construction mentale que le lecteur opère à partir d'un
ensemble de signifiants. En effet, Hamon ne considère pas le personnage
comme une personne mais comme un signe de récit.
On peut classer les personnages d'un récit en trois (03) grandes
catégories :
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Les personnages référentiels : Ils renvoient à une réalité du monde
ou à un concept, ils font référence à des connaissances ou à des
objets concrets. Dans cette catégorie le personnage-référentiel a
une fonction d’ancrage réaliste aidant à la construction de l’illusion
réaliste. Par conséquent, il supporte l’acceptabilité du texte. On
peut trouver des personnages mythologiques, des personnages
historiques, des personnages sociaux. Tous renvoient à un sens
plein et fixe, immobilisé par une culture. Ces noms historiques,
mythologiques ou sociaux demandent à la fois d’être reconnus et
compris.
Selon Hamon toujours, le personnage possède une étiquette sémantique
qui s’effectue progressivement.
Les personnages embrayeurs ou déictiques : Les personnages
embrayeurs peuvent être des auteurs intervenant, des personnages
d’écrivains, de narrateurs- témoins, d’observateurs … c'est à dire
ils dessinent la présence de l'auteur ou du lecteur.
Les personnages anaphores : En ce qui concerne les personnages
anaphores, ils rappellent des données importantes (fonction
cohésive) ou préparent la suite du récit (historien, enquêteur,
biographe...)
Un même personnage peut appartenir en alternance ou simultanément à
plus d’une catégorie.
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2. Les champs d'analyse :
P. Hamon retient trois champs d’analyse :
L’être : Pour Hamon l'être du personnage est la somme de
ses propriétés c'est-à-dire son nom, son portrait physique, sa
psychologie et les qualités que lui prête l’auteur. Il conçoit
l’être du personnage comme le résultat d’un faire passer ou
un état permettant un faire ultérieur alors, son être est
difficilement séparable des autres aspects du personnage.
Le faire : C'est l’ensemble des actions qu’il mène et qui
constituent l’intrigue. Selon Hamon, le faire de personnage
repose sur des rôles thématiques qui renvoient à des thèmes
généraux comme le sexe, l’origine ... etc. Mais aussi sur des
rôles actantiels qui répartissent en trois axes sémantiques : le
savoir, le vouloir et le pouvoir.
L'importance Hiérarchique : Hamon propose six procédés
différentiels repérables à l’analyse immanente de l’énoncé :
a. La qualification différentielle : Porte sur la quantité de qualification
attribuée à chaque personnage.
b. La distribution différentielle : Elle concerne les aspects quantitatifs
: les personnages apparaissent plus ou moins souvent et à et
moments stratégiques ou non
c. L’autonomie différentielle : Elle prend en compte le mode de
combinaison des personnages : si le personnage est important, il
pourra apparaître seul ou avec d’autres et rencontrer la plupart des
autres protagonistes (les déplacements fréquents et la multiplicité
des relations du personnage).
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d. La fonctionnalité différentielle : Elle concerne les rôles dans
l’action, le faire surtout de l’héros : dans la littérature classique
occidentale, cette différentiation joue sur les oppositions qui
suivent :
-Personnage médiateur. -Personnage non médiateur.
-Personnage simplement cité. -Personnage simplement
décrit
-Sujet réel et glorifié. -Sujet virtuel actualisé.
-Réceptionne des adjuvants
(pouvoir).
-Ne réceptionne pas
d’adjuvants.
-Participe à un contrat initial
(vouloir) être.
-Ne participe pas à un contrat
initial pas de vouloir faire.
-Liquide le manque initial. -Ne liquide pas le manque
initial.
e. La pré-désignation conventionnelle : Elle indique que l’importance
et le statut peuvent être définis par le genre et particulièrement le
héros, peuvent être prévisibles.
f. Le commentaire explicite : Il indique le statut du personnage dans
le corps même du texte.
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L’analyse sémiologique du personnage selon Philippe Hamon1
Le personnage
L’être Le faire L’importance Hiérarchique
1. Le nom 1. Les rôles thématiques 1. La qualification
2. Les dénominations 2. Les rôles actanciels 2. La distribution
3. Le portrait 3. L’autonomie
a. Le corps 4. La fonctionnalité
b. L’habit 5. La pré-désignation
c. Le psychologique conventionnelle
d. Le biographique 6. Le commentaire
Explicite
Pour conclure, les personnages sont des systèmes sémiologiques
complexes qui substituent les niveaux comme des actants ainsi que « le
personnage un vecteur de l’idéologie du sujet producteur et un support
de l’investissement idéologique du sujet de récepteur »2.
1 Vincent JOUVE, Poétique du roman, Arman Colin, Paris, 2007, P. 95.2Christiane ACHOUR et Simone REZZOUG, Convergences critiques, OPU, Alger 2009, P. 205.
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II. Psychocritique :
L’œuvre présente toujours pour son créateur un refuge où
s’exteriorise toutes ses peines et ses désirs où tout lecteur y ressent la
présence de la personne voire la personnalité de son auteur, la
psychocritique est dés son élaboration comme théorie a prouvé que l'onpouvait rechercher les reflets de l’inconscient de l’auteur dans sontexte.Par ailleurs, cette méthode littéraire a pour fondement la découverte de
la charpente (la structure) autour de laquelle s’organise l’ensemble de la
production littéraire d’un écrivain et consiste à trouver la diversité des
sujets énoncés. Selon Charles Mauron « On trouve la distinction
psychanalytique entre le contenu manifeste et le contenu latent. »1
La psychocritique est indépendante de l’époque et du genre
littéraire considéré c’est-à-dire que son point d’application est universel,
elle vise la personnalité inconsciente de l’écrivain.« La psychocritique considère la psychanalyse comme une science
indispensable à connaitre et à utiliser, mais elle ne songe pas à guérir,
elle utilise la psychanalyse pour relier une science à un art. »2. C’est-à-
dire que son objectif n’est pas de trouver le « problème » de l’écrivain
mais de repérer les métaphores obsédantes de son œuvre ou l’un de ses
œuvres.
Joëlle GARDES TAMINE et Marie-Claude définissent la
psychocritique comme suit :
« La psychocritique (nF) est une méthode de critique
littéraire forgée par Charles Mauron qui utilise pour
1Charles MAURON, Introduction à la psychocritique, Paris, José Corti, 1963, p. 49.2 Charles MAURON, Des métaphores obsédantes au mythe personnel, Paris, José Corti, 1964, P. 51.
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expliciter l’œuvre littéraire, les leçons de la
psychanalyse. Elle se fonde sur quatre opérations
successives. Les œuvres d’un même auteur sont
superposées comme des photographies, de façon à
mettre en évidence des thèmes, de leurs groupements, de
leurs métamorphoses. Le matériel aussi ordonné en
réseaux est interprété avec les outils psychanalytiques
ce qui permet de mettre au jour l’image de la
personnalité inconsciente de l’écrivain, son mythe
personnel. La dernière étape consiste à titre de contre-
épreuve à vérifier dans la biographie de l’écrivain,
l’exactitude de l’image découverte. »1
Mauron part de l’existence déjà de l’inconscient, «Il rattache lacréation littéraire à trois points essentiels : à savoir le milieu social, lapersonnalité de l’auteur et le langage. »2
Les composantes de la psychocritique :
La théorie psychocritique est basée sur quatre axes : à savoir les
superpositions des textes, les structures et leurs métamorphoses,
l’interprétation du mythe personnel et le contrôle biographique.
Charles MAURON stipule (suppose) que cette méthode est une
méthode de lecture littéraire et c’est grâce à ses quatre opérations qu’on
puisse faire parler le texte.
1 Joëlle GARDES-TAMINE et Marie-Claude HEBERT, Dictionnaire de critique littéraire, 4è édition revueet augmentée, p. 163.2 2 M.Y. Bellal, L’effet personnage dans la mante religieuse de Djamel Ali-Khoja, Mémoire deMagistère, Université de Constantine, 2010-2011, P. 14.
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a) La superposition des textes : « Elle fait apparaître des liaisons
inaperçues. »1 Veut dire la superposition de plusieurs textes du
même auteur pour relever les éléments répétés et perturbateurs.
b) Métaphores obsédantes : Ce sont des images privilégiées d’un
auteur c’est-à-dire qu’on va repérer les différentes images,
expressions, termes, métaphores et symboles qui étaient écrites
inconsciemment par l’auteur.
c) Le mythe personnel : C’est l’image que l’écrivain construit dans
son œuvre d’une manière inconsciente et qui permet de saisir sa
personnalité.
Le mythe personnel c’est « l’expression de la personnalitéinconsciente [de l’écrivain] et de son évolution. »2
d) La biographie de l’auteur : Elle vient justifier les résultats acquis et
vérifier leur rigueur par l’étude de l’œuvre.
De ce fait, nous avons fait appel à la méthode psychocritique de
Charles Mauron, car sa méthode vise à rechercher dans les textes, isole et
étudie l’expression de la personnalité inconsciente de l’auteur, autrement
dit le fait de lire ce qui est entre les lignes et d’éclairer ce qui apparait
sombre aux lecteurs.
1 Elisabeth RAVOUX RALLO, Méthodes de critique littéraires, Armand Colin, Paris, 1999, P. 47.2 Charles MAURON, Psychocritique du genre comique, José Corti, Paris, 1964, P. 141.
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III. Intertextualité :
Le texte est un assemblage de mots et de phrases qu’un auteur
entrelace, il est souvent cousu à sa guise en fonction de raconter une
histoire, apporter des informations, partager un plaisir ou un désir avec le
lecteur. Tout texte a sa propre structure voire sa manière de construire et
d’organiser ses idées et ses pensées sur le plan formel ainsi que
linguistique.
Le texte n’est pas un produit indépendant, il est associé à un ancrage
multidimensionnel. Il renferme trois niveaux : son écriture, sa structure et
sa thématique qui ne peut pas être un produit nouveau et original à
chaque rédaction, car l’auteur ne peut pas échapper à son influence que ce
soit par un autre écrivain ou écriture, qu’elle soit patente ou latente le
premier texte est présent dans le second, cet acte de démontrer ou de
dissimuler son influence et dit « L’intertextualité ».
• L'invention du concept par Kristeva
Le mot « intertextualité », parfois orthographié dans ses débuts avec un
tiret : « inter-textualité », apparaît pour la première fois dans un article de
Kristeva précisément consacré à Bakhtine, intitulé « Bakhtine, le mot, le
dialogue et le roman » et publié dans C r i t i q u e en avril 1967. Cet
article sera repris deux ans plus tard dans le recueil Séméiotikè, mais
entre-temps Julia Kristeva aura continué d'utiliser le terme, notamment
dans le manifeste tel que lien Théorie d’ensemble, paru fin 1968.
Philippe Sollers, un des initiateurs de la collection Tel Quel dans laquelle
Julia Kristeva publie Séméiotikè, lui emprunte également le terme en tant
qu’une interaction textuelle qui se produit à l’intérieur d’un seul texte,
l’intertextualité est issue de la Nouvelle Critique, elle englobe l’œuvre
entière (le titre, les personnages, le contexte…) par rapport à un autre
27
texte. C’est aussi le fait d’introduire ou de projeter dans le texte même un
second qui interagit avec le premier en formant un nouveau produit.
Le concept « d’intertextualité » renvoie à la relation d’intégration que
tout texte entretient avec un ou plusieurs autres textes constituant
« l’intertexte »; La notion a eu à la fois une valeur définitoire (elle définit
la littérature d’un point de vue textuel) et une valeur opératoire1.
Comme toutes notions littéraires l’intertextualité n’a pas pu s’échapper
à la diversité des critiques partant de Julia Kristeva jusqu’à nos jours.
Cette dernière, (Julia. Kristeva) voit que l’intertextualité n’est ni
imitation ni reproduction mais une transposition* d’un ou de plusieurs
systèmes de signes. Elle la considère comme un phénomène qui renferme
des « traces » inconscientes de la mémoire individuelle et collective.
L’intertextualité joue un rôle très important dans la création des œuvres
littéraires, elle indique un complément au dynamisme du texte et à son
sens. Laurent Jenny partage le même point de vue avec J. Kristeva et
traite l’intertextualité comme le résultat obtenu d’un ensemble de
transformation et d’assimilation exercée dans le texte pour produire un
nouveau texte centreur et propose la définition suivante :
« L’intertextualité désigne non pas une addition confuse et mystérieused’influences, mais le travail de transformation et d’assimilationde plusieurs textes opérés par un texte centreur qui garde leleadership du sens. »2
1http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/67-intertextualite.*transposition c’est la réécriture autrement dit le retour perpétuel, le fait de revisiter un mythe, unthème avec une touche d’originalité.2 Laurent JENNY, La stratégie de la forme, In Poétique .N°27. Paris, Le Seuil, 1976, p.30.
28
Pour Roland Barthes, il considère toujours le texte comme un
intertexte, seulement le niveau de présence varie d’un texte à un autre ce
qui le rend plus ou moins détectable par le lecteur qui le reconnait grâce à
ses lectures premières déjà faites auparavant.
« Tout texte est un intertexte, d’autres textes sontprésents en lui, à des niveaux variables, sous des formesplus ou moins reconnaissables: les textes de la cultureantérieure et ceux de la culture environnante […] »1
Pour Nathalie Piégay-Gros l’intertextualité est un moyen pour vérifier
la mémoire et la compétence du lecteur et également identifier les
différents liens qui existent entre le texte A et le texte B, en attribuant une
carte blanche au lecteur pour le faire apparaitre.
« …Si l’intertextualité possède la faculté d’obséder la mémoire,elle va apparaitre comme un effet de lecture et donner parconséquent carte blanche au lecteur : non seulement il luiappartient de reconnaitre et identifier l’intertexte mais sacompétence et sa mémoire deviennent les seuls critèrespermettant d’affirmer sa présence. »2.
L’enseignante Tiphanie Samoyault de sa part ne considère pas
l’intertextualité comme un élément de texte, en revanche elle la classe
parmi les mouvements qui donnent naissance et vie à la littérature, à
travers ses actes de création et de rénovation : « l’intertexte ne serait plus
alors un élément du texte parmi d’autres, ni même seulement une
modalité de la littérature mais son mouvement principal. »3
Le théoricien Michaël Riffaterre ajoute un élément pertinent à la notion
d’intertextualité car elle est liée à un mécanisme de lecteur propre au
texte littéraire, il dégage les rapports entre une œuvre et d’autres qui l’ont
1 Roland BARTHES, Texte (théorie du) » Universalis, 1973.2 Nathalie PIEGAY-GROS, Introduction à l’intertextualité, Paris, Duodi, 1996, p. 15-16.3 Tiphanie SAMOYAULT, L’intertextualité, mémoire de la littérature, Paris, Nathan, 2001, p.7.
29
précédée. Pour lui : «l’intertextualité est la perception par le lecteur de
rapports entre une œuvre et d’autres qui l’ont précédée ou suivie. Ces
autres œuvres constituent l’intertexte de la première »1, il appartient au
lecteur de repérer l’intertextualité de son propre point de vue à travers la
mémoire et l’érudition.
Pour cette définition Riffaterre propose deux (02) catégories
d’intertextualité :
- L’une aléatoire est directement liée à la compétence des lecteurs. M.
Riffaterre confirme : « La perception est donc aléatoire, puisqu’elle
nécessite un certain degré de culture des lecteurs préalable. Elle est aussi
changeante ou progressive. »2
- L’autre obligatoire celle là laisse dans le texte une trace indélébile et
forme la condition essentielle à la réception de l’intentionnalité de
l’énoncé poétique et référentiel propre au message littéraire, l’allusion ici
doit être impérativement repérée. Il a expliqué cette trace indélébile de
l’intertexte dans le passage suivant : « […] Or cette trace consiste en des
anomalies intertextuelles : une obscurité, par exemple, un tour de phrase
inexplicable par le seul contexte, une faute […]. Ces anomalies, je les
appellerai des agrammaticalités. »3
Pour Gérard Genette dans son œuvre Palimpsestes, considère
l’intertextualité comme l’une des cinq classes formant ce qu’on appelle la
transtextualité *
1Michaël RIFFATERRE, La trace de l’intertexte, La Pensée N°215, Octobre 1980, p. 5.2 Ibid.3 Michaël RIFFATERRE, L’intertexte inconnu, Littérature N°41, Février 1981, p. 4.* transtextualité : désigne tout ce qui met le texte en relation, manifeste ou secrète, avec d’autrestextes.
30
La paratextualité que Genette définit comme le lien noué entre les
textes qu’il soit implicite ou explicite, ce lien se manifeste au niveau des
éléments paratextuels
[...] la relation, généralement moins explicite et plusdistante, que dans l’ensemble formé par une œuvre littéraire, letexte proprement dit entreprit avec ce que l'on ne peut guèrenommer que son paratexte: titre, sous-titre, intertitres ;préfaces,postfaces, avertissements, avant-propos, etc. ; notes marginales,infrapaginales, terminales ; épigraphes ; illustrations ; prièred'insérer, bande, jaquette et bien d'autres types de signauxaccessoires, autographes ou allographes, qui procurent au texteun entourage (variable) et parfois un commentaire. »1
Il réserve le terme « d’intertextualité » pour les liens de coprésence
entre deux ou plusieurs textes, il s’agit donc des rapports présentent entre
les textes : la citation, la référence et l’allusion.
1. Citation :
La citation signifie, « action de citer, de rapporter les paroles d’une
personne, un passage d’auteur; paroles, passages rapportés »2, elle est
considérée généralement comme la procédure minimale d'insertion d'un
texte dans un autre, et consiste en la présence effective, dans un texte,
d'un fragment d'énoncé appartenant à un autre énonciateur et ayant fait
l'objet d'une énonciation antérieure. Plusieurs indices peuvent la signaler :
le nom, éventuellement le litre du livre de l'auteur cité (la référence) ; et
la présence, depuis l'ère de l'imprimerie, d'outils typographiques, les
guillemets, et /ou éventuellement l'italique. La mise en exergue est
également possible, et, dans les ouvrages scientifiques, une autre
1 Gerrard GENETTE, Palimpsestes, La littérature au second degré, Seuils, Paris Essais, 1982, p. 102 Grand Larousse de la langue française, tome 2, p. 747.
31
disposition typographique peut être prise, la mise en retrait et en caractère
intérieur du fragment cité, s'il est long.
La citation est une pratique très répandue, et l'une de ses fonctions
principales est l'autorité.
Antoine Compagnon, dans La Seconde Main ou le travail de la
citation, affirme qu'« il n'est plus possible de parler de la citation pour
elle-même, mais seulement de son travail, du travail de la citation »1.
Dans son livre, qui s’appuie sur des formes plus modernes de la citation
et la considère comme une production et non un produit car la citation
n'est pas seulement l'objet que nous lisons entre guillemets, mais aussi
l'acte de prélever dans un texte antérieur.
2. La référence et l’allusion :
La référence et l'allusion vont pouvoir apparaître comme des cas
particuliers de citation ; Antoine Compagnon n'opère d'ailleurs pas de
distinction terminologique fondamentale entre les unes et les autres : il ne
s'agit pour lui que de modalités différentes de la citation.
La référence est le fait de donner le titre d’une œuvre ou le nom d’un
auteur auxquels on renvoie une citation. Elle pousse le lecteur à se référer
à l’auteur ou au livre indiqué. Antoine Compagnon fait remarquer que la
référence oblige à s’éloigner « de la vérité (de l'énoncé) à l'authenticité
(de l’énonciation) »2
1Antoine COMPAGNON, La Seconde Main ou le Travail de la citation, Paris, Seuil, 1979, p. 36.2Ibid., p. 341.
32
L’allusion constitue un fait d’intertextualité implicite, En revanche,relèvent de l'intertextualité les allusions littéraires, c'est-à-dire descitations sans référence. On peut la définir comme une :
« [...] figure macrostructurale, selon laquelle un mêmesignifiant prend un signifié par rapport à un autre signe dudiscours, et un signifié différent par rapport à un ensembled'informations extérieur à ce discours[...] .Il y a doncnécessairement jeu de deux réseaux linguistiques à la foispour que la production de sens soit efficace ; mais il fautque chacun soit homogène et que la rencontre se fasse, aupoint où l'un se ferme et l'autre s'ouvre, par un signecongruent aux deux isotopies »1.
A partir de ce que nous venons d’expliquer, nous avons conçu que
l’intertextualité consiste à déceler les traces d’un texte lu dans un autre,
c'est-à-dire une approche qui permet aux lecteurs d’analyser la nature des
relations qui lient les textes entre eux.
1Georges MOLINIE, Vocabulaire de la stylistique, Paris, P.U.F., 1989, p. 12.
33
IV. Titrologie :
La titrologie c’est l’étude structurale des titres, autrement dit c’est
une référence dans le décodage des textes littéraires. Elle s’intéresse aux
titres des ouvrages, elle a été connue par les travaux des théoriciens : Léo
H. Hoek dans son ouvrage « La Marque du titre »1 où il présente les
problèmes théoriques du titre, et le théoricien Gérard Genette dans
« Seuils »2 dans lequel il traite la manière d’étudier le titre de façon
systématique, dans le domaine de la théorie et la critique littéraire.
« Il est même inévitable de commencer par où l’œuvre
commence, par le point de départ qu’elle se donne, son projet ou
encore ses intentions lisibles sur tout son long comme un
programme. C’est aussi ce qu’on appelle son titre. »3
1. Qu’est ce qu’un Titre ?
« Il faut commencer l’étude du texte par celle de son titre.»4
Le titre constitue une médiation essentielle entre l’œuvre, son
contexte et sa réception. Il est considéré comme une invitation à la
lecture, il nous informe d’une ou plusieurs idées sur ce qui est à
l’intérieur du livre ou de l’œuvre à laquelle il appartient. Pour Gérard
Genette : « le titre est considéré comme l’un des lieux privilégiés. »5
1 Léo HOEK, La Marque du Titre, La Haye, Mouton, 1981.2 Gerrard GENETTE, Seuils, Paris, Le Seuils, 1987.3Pierre MARCHERY, pour une théorie de la production littéraire, cité par Hoek, in La Marque du Titre :Disposition sémiotique d’une pratique textuelle, La Haye : Mouton, Paris, 1981, p. 1.4 Léo HOEK, Op. Cit, p. 1.5Gerrard GENETTE, Palimpsestes, cité par DELACROIX, M, HALLYN, F, ANGELET, C., in Méthodes duTexte : Introduction aux Etudes Littéraires, Editions de Boeck Supérieur, Bruxelles, 1987, p. 202.
34
Le titre est un élément très important de la page de titre, c’est l’état
civil d’un texte qui perpétue un rapport métaphorique avec le récit.
Dans les domaines de recherche le titre est considéré comme l’initiale
d’un texte et sa clé d’ouverture, il nous fait prendre part à un univers de
représentations c’est un micro –texte.
Pour le théoricien Hoek « Le titre désigne, appelle et identifie un
texte. »1. Donc là le titre est utilisé pour montrer une chose afin de
pouvoir la distinguer des autres.
Selon Claude Duchet, « Le titre est déjà dit d’une existence
préexistante au roman. »2
Genette propose une définition pertinente au titre : « Le titre est une
construction et une chose construites dans le but de la réception de la
connotation. »3
La présence de l’intitulé revient à l’écrivain qui est en quelque sorte
son créateur, mais d’après les grands théoriciens ce titre n’est qu’un
message qui contient plus de signification. Donc, l’écrivain est apte à
proposer un titre significatif et original à son œuvre.
1 Léo Hoek, Op. Cit, p. 292.2Claude DUCHET, Une écriture de la socialité, in Poétique10, 1973, p. 453.3Gérard GENETTE, La structure et les fonctions du titre dans la littérature, in Critique N°14, 1988, pp.692-693.
35
2. Les fonctions du titre :
Léo Hoek a suscité son intérêt beaucoup plus sur les fonctions du
titre, il a distingué quatre (04) fonctions :
a. La fonction appellative : Le titre sert à identifier le livre, Hoek
a subdivisé cette fonction en trois (03) autres fonctions :
Fonction déictique : Lorsque le titre renvoie au livre-
objet.
Fonction thématique : Quand le titre identifie le
contenu de l’œuvre.
Fonction générique : Quand le titre dénote la forme de
l’œuvre.
b. La Fonction référentielle : Le titre signifie quelque chose en
soi.
c. La fonction conative : C’est la fonction subjective, autrement
dit le titre va attirer l’attention du lecteur à travers sa tournure,
son ambigüité… donc il pousse le lecteur à découvrir l’œuvre,
il ouvre l’appétit du lecteur.
d. La fonction métalinguistique : L’intitulé ici c’est le médiateur
entre le lecteur, le texte et aussi l’auteur, il enseigne à lire le
contenu. Cette fonction sert à montrer le lien entre le titre et le
texte.
36
3. Types de Titres :
« Les titres objectaux sont des titres qui désignent l’objet, le
texte lui-même (…) [ils] se rapportent aux titres subjectivaux
comme la forme de l’expression à la substance de l’expression. »1
Hoek a proposé dans son article « Pour une sémiotique du titre » deux
(02) types de titres : un titre subjectival et l’autre objectival
Le titre subjectival : Il désigne le sujet du texte, pour Gérard
Genette c’est le titre thématique.
Le titre objectival : Il sert à désigner le texte en tant qu’un objet,
c’est une indication formelle du texte.
1 Léo HOEK, Op. Cit, p. 189.
37
38
I. Analyse sémiologique du personnage :
D’après P. Hamon et ses concepts déjà cités dans la partie précédente,
nous devrions provoquer les suivantes classifications du personnage :
1. Catégories de personnages :
Personnages Référentiels :
Dans notre œuvre, l’écrivain a cité des personnes réelles qui ont
vraiment existées, des personnages historiques, des personnages célèbres,
des personnages sociaux … afin de montrer la réalité intérieure c'est-à-
dire pour construire l’illusion réaliste.
Dés la première page de notre œuvre « La dernière nuit di Rais » nous
constatons que Yasmina Khadra a commencé son récit par des vers du
poète Omar Khayyâm, qui est un grand poète, un écrivain, un philosophe
persan :
Si tu veux t’acheminer
Vers la paix définitive,
Souris au destin qui te frappe
Et ne frappe personne.
Omar Khayyâm
Durant, notre lecture du roman nous constatons que l’auteur a
mentionné des noms des ex dirigeants (présidents) qui ont marqués
l’histoire d leurs pays :
Saddam Hussein : un ancien président de l’Irak, un politicien tyran:
39
« … ce qui était arrivé à Saddam Hussein les menaçait eux
aussi… » (D.N.R*. 1p.41).
« … Qu’est-ce que vous croyez ? Que j’allais me cacher dans un
puits comme Saddam jusqu'à ce que l’on vienne me débusquer … »
(D.N.R. p. 144).
Ben Ali : Ex président Tunisien, un dictateur, le passage suivant
confirme : « Et Ben Ali, mon Dieu ! Ben Ali … cette chiffe molle
en costard de caïd qui roulait des mécanismes au milieu de ses
sbires et qui s’écrasait comme une crêpe devant le dernier des
émissaires venus d’Occident !... » (D.N.R. p. 41), « Il s’est enfui
… Ben Ali s’est taillé » (D.N.R. p. 42). « Je ne suis pas comme
Ben Ali, prêt à me défiler » (D.N.R. p. 133).
Il a même fait appel à des personnages célèbres au monde entier,
dans le passage suivant : « Au Chili, on regrette Pinochet, en
Espagne, Franco, En Irak, Saddam, En Chine, Mao, comme on
regrette Moubarak en Egypte et Gengis Khan en Mongolie. »
(D.N.R. p. 164).
Pendant notre analyse, nous constatons qu’il a y une projection,
c'est-à dire Kadhafi croit qu’il avait des traits communs avec des
Prophètes, il déclare : « Elle m’assurait que je n’avais pas à
rougir de mon statut d’orphelin, que le prophète Mohammed
n’avait pas connu son père, et Issa le Christ non plus »
(D.N.R. p. 92).
*D.N.R : La Dernière Nuit du Raïs, KHADRA Yasmina.
40
Personnages embrayeurs / déictiques :
Dans ce type, on trouve des traces de la présence de l’auteur, de
narrateur ou même du lecteur pour établir la relation entre le lecteur et
le récit. « Ils sont les marques de la présence de l’auteur, du lecteur
ou de leurs délégués: personnage porte-parole, chœur des tragédies
antiques, (…) conteur et auteur intervenant (…) Personnages de
peintre, d’écrivains, de narrateur (…) »1
Dans notre corpus, nous avons l’impression que Kadhafi est entrain
de nous raconter son histoire c’est grâce au style du narrateur
Yasmina Khadra qui se met dans la peau de Kadhafi, ainsi qu’il a
utilisé le pronom personnel « je » qui renvoi à Kadhafi : « Je suis
Mouammar Kadhafi. » (D.N.R. p. 12). « Le Bédouin que je suis, … »
(D.N.R. p. 15). « Ma chair est hérissée de frissons » (D.N.R. p. 66).
Le récit se présente comme un dialogue entre l’officier Kadhafi et ses
partisans, pour que nous puissions bien comprendre :
_S’il vous plaît, Rais, ne restez pas là
_ Pourquoi ?leur fais-je. C’est ma ville qu’on détruit. Comment puis-je
regarder ailleurs ou me voiler la face (D.N.R. p. 132).
_ A quoi penses-tu ?
_ A me réveiller, frère Guide.
_ Tu es réveillé (D.N.R. p. 78).
1Vincent JOUVE, L'effet-personnage dans le roman, Presses Universitaires de France, 1992, p.271.
41
Personnages anaphores :
Ce sont les personnages qui font des prédictions, des rêveries …
Dans le début de notre œuvre le narrateur fait appel à son enfance, à
ses souvenirs, les passages suivants confirment : « Quand j’étais enfant, il
arrivait à mon oncle maternel de m’emmener dans le désert. Pour lui,
plus qu’un retour aux sources, … » (D.N.R. p. 9).
« Enfant, j’ai connu la faim, la culotte rafistolée et les savates trouées,
et j’ai longtemps traîné pieds nus sur les cailloux brûlants. »
(D.N.R. p. 16).
Il se souvient même de son premier amour, Faten était la fille du
directeur de son école de Sebha.
« J’ai contracté ce mal sublime qu’on appelle l’amour à l’école de
Sebha, dans le Fezzan tribal(…) … Elle venait parfois nous regarder,
nous les garçons, nous chamailler dans la cour de l’école(…)… Je l’ai
aimée à l’instant où je l’ai vue. Mes insomnies étaient emplies d son
parfums. Je ne fermais l’œil que pour la rejoindre à travers mille
fantasmes. » (D.N.R. p. 58).
Dans le roman nous découvrons que Kadhafi a prédit que quelque
chose de mal s’était passé à son fils Moutassim :
_ Le colonel Moutassim n’aura pas le temps de récupérer le nombre de
véhicules souhaités avant plusieurs heures.
_ Vous êtes en contact avec lui ?
_ Pas par radio. Nous utilisons des estafettes.
42
_ Il est où exactement ?
_ Nous attendons le retour d nos patrouilles de reconnaissances pour
le savoir. (D.N.R. p. 37.)
J’entends une voiture arriver.
Est-ce que mon fils Moutassim qui rentre avec le convoi ?
(D.N.R. p. 45).
_ Et le colonel Moutassim ? Lui dis-je.
_ Il est passé de l’autre côté du point 34.
_ Tu l’as vu traverser les lignes ennemies ?
_ Oui, monsieur, ahane-t-il, sur le point de s’évanouir. Nous l’avons
escorté jusqu’à la limite du district et nous l’avons couvert lorsque les
rebelles ont cherché à le stopper. (D.N.R. p. 46).
L’état de Kadhafi commence se détériore et commence à faire des
cauchemars à cause de ce bouleversement :
Mon cœur manque d’exploser quand j’identifie Vincent Van Gogh sous
le déguisement du cheikh.
Je me réveille en sursaut, la poitrine emballée, la gorge aride : je suis
dans la chambre d’en haut, sur le canapé qui me tient lieu de lit.
Amira est partie.
Je me mets sur mon séant, me prend la tête à deux mains, bouleversé
par mon cauchemar…
43
D’habitude, ma dose d’héroïne me plonge dans un sommeil magnifique
et réparateur. Mais depuis quelques semaines, c’est le même rêve qui
revient chambouler mes rares instants de répit. (D.N.R. p. 67).
2. L’analyse sémiologique du personnage selon Philippe Hamon :
Dans notre analyse, nous allons nous baser beaucoup plus sur l’être et
le faire du personnage principal :
L’être :
a. Nom : Mouammar Kadhafi « Je suis Mouammar Kadhafi »
(D.N.R. p. 12)
b. Les dénominations :
-Le frère Guide, le visionnaire infaillible : « … c'est-à-dire moi, le
frère Guide, le visionnaire infaillible né d’un miracle, … » (D.N.R. p.
11).
-Le Raïs : « je ne crois pas, Raïs » (D.N.R. p. 182). « Mais, Raïs,
puisque je vous dis que c’est vous-même qui avez suggéré
l’évacuation de Syrte. » (D.N.R. p. 36).
-Le tyran : « Quelle image gardera-t-on de moi ? Celle du Guide ou
celle d’un tyran ? » (D.N.R. p. 164).
-Le souverain : « … et je suis Kadhafi, souverain aussi bien sur un
trône qu’assis sur une borne kilométrique. » (D.N.R. p. 16).
c. Le portrait et le corps : /
d. L’habit: /
e. La psychologie :
44
-Un mégalomane : « On raconte que je suis mégalomane. »(D.N.R.
p.88). « Je suis celui par qui le salut arrive. » (D.N.R. p.12).
-Un dictateur : « je ne suis pas un dictateur. » (D.N.R. p. 88).
-Le méchant : « Un peu de tenue, lui crié-je. Tu te crois dans le
patio de ta mère ? » (D.N.R. p. 37).
-Force de caractère: « je suis un brasier rugissant. Une force
surnaturelle s’empare de moi. Je me sens en mesure de tenir tête aux
ouragans. » (D.N.R. p.133).
- Un sanguinaire : « tu n’es qu’un cinglé, Mouammar, un fou à lier
sanguinaire. » (D.N.R. p. 109).
- Triste et nerveux : « Ce fut le jour le plus triste de mon existence.
J’étais allé sur la plage voir la mer se pulvériser contre les rochers.
J’eus envie de hurler jusqu’à ce que l’horreur dans mon regard fasse
reculer les flots. » (D.N.R. p. 63).
f. Le biographique :
Kadhafi un jeun bédouin qui vivait avec son oncle maternel dans le
désert parce qu’il est un orphelin, il appartient à la tribu des Kadhafa, il
était l’enfant béni du clan des Ghous. A l’âge de 7 ans, il a commencé à
étudier à l’école coranique, passant à l’école primaire à Syrte, puis il
poursuit ses études à l’école préparatoire de Sebha il était excité par la
politique, donc il a décidé d faire une carrière militaire alors il poursuit sa
scolarité à Misrata en 1965 a été envoyé au Royaume-Uni pour suivre un
stage au British Army Staff. Et en 1969, il est arrivé au pouvoir grâce au
coup d’Etat.
45
En 2011, la Lybie a connu un vrai bouleversement, elle est touchée par
le printemps arabe, donc le tyran Kadhafi doit faire face à une révolte
populaire, un grand soulèvement explose à Benghazi. Le19 Octobre
Kadhafi décide de quitter Syrte avec ses partisans en s’installant dans une
école abandonnée, la nuit du 20 Octobre, ils ont décidé de s’enfuir de
cette école donc le convoi était obligé de changer la route, soudain un
barrage rebelle, des tonnerres de mitrailles, des rafales interminables, les
rebelles n’arrêtent pas de recevoir des renforts, ils sont tout près . Son fils
Moutassim et ses gardiens ont été blessés, Raïs commence à courir sans
rendre compte ou il va, soudain, il a vu une canalisation de drainage
devant lui, donc il a choisi de se cacher dedans, il se retrouve seul
abandonné par ses gardiens, quelques instants plus tard, des rebelles
sautent dans le fossé, ils commencent à crier : Oui, oui il est là Kadhafi,
c’est lui. Ils l’ont poussé hors la canalisation, les rebelles arrivent en tirant
en l’ai pour que la fête commence « Allahou Akbar … mort au taghout …
Oussoud Misrata, les lions de Misrata… ». Ils l’ont torturé avec tous les
moyens jusqu’à la mort.
A travers cette partie du travail, nous constatons que l’écrivain
concentre sur le psychologique et le biographique plus que les traits
physiques le corps et l’habit
Le faire :
Les rôles thématiques : La vengeance, la misère, la violence, la
mort l’amour …
Le rôle actantiel : Le personnage principal relate toute l’histoire dès
son enfance jusqu’à ses dernières minutes avec tout le détail, il joue un
rôle très important dans le récit car c’est lui le narrateur principal.
46
Le premier pas que Kadhafi a vécu était l’idée de son déplacement au
Sahara avec son oncle : « …, il arrivait à mon oncle maternel de
m’emmener dans le désert. (…), cette excursion était une ablution de
l’esprit. » (D.N.R. p. 9).
Kadhafi a fait ses études militaires à l’Académie militaire de
Benghazi : « Camarade de promotion à l’Académie militaire de
Benghazi. » (D.N.R. p. 30), avant d’être envoyé au Royaume-Uni pour
suivre un entrainement au British Army Staff « je venais de bénéficier
d’une permission exceptionnelle à mon retour du Royaume –Uni où
j’avais effectué avec grand succès un stage au British Army Staff. »
(D.N.R. p. 59).
La demande de mariage à Faten, la fille du directeur, « Ce serait un
honneur pour moi si vous m’accordiez sa main. » (D.N.R. p. 62). Mais
son père a refusé, en lui disant : « Je suis certain que vous trouverez une
fille de votre rang qui vous rendra heureux. » (D.N.R. p. 63).
Ainsi qu’il a séquestré Faten chez lui : « Mes gardes me l’ont ramenée
u matin. En larmes. Je l’ai séquestrée durant trois semaines, abusant
d’elle à ma convenance. » (D.N.R. p. 64).
Quand il est revenu à son pays, il a organisé avec ses fidèles officiers
un coup d’Etat contre le roi Idris :
« La veille du coup d’Etat, dans la nuit du 31 août au 1er septembre
1969, tandis que mes officiers fignolaient l’opération coup-de-poing en
l’absence du roi Idris parti s’offrir une cure à l’étranger, j’étais dans ma
chambre, stressé à mort (...) je me réveillai en hurlant, le corps en sueur.
Mission accomplie ! M’informa-t-on au bout du fil. Le prince héritier a
abdiqué sans résistance. Quand au roi, il est déjà au courant qu’il n’a
pas intérêt à rentrer au pays. » (D.N.R. p. 70).
47
Il s’est débarrassé de l’Armée britannique et ordonne l’Etats-Unis
d’évacuer ses bases militaires en Libye, il confirme :
« Je me mis à réfléchir à un coup d’éclat susceptible de me donner une
plus large visibilité sur le plan international. J’hésitais entre débarrasser
la patrie de la présence des troupes britanniques ou bien reprendre aux
Américains la base aérienne de Wheelus… » (D.N.R. p. 70).
Il est considéré comme l’un des premiers responsables de l’attentat
de Lockerbie et du vol 772 :
« … Que me reproche-t-on au juste ? Les attentats de Lockerbie et du
vol 772d’UTA ? Ce sont les Américains qui ont commencé. Ils ont
bombardé mon palais et tué ma fille adoptive. Ce sont eux qui ont lancé
contre ma force de frappe aérienne de Milaga. » (D.N.R. p. 70).
Soixante trois ans plus tard, il s’est retrouvé dans une école
abandonnée, (il a sauvé sa peau) : « j’ignore à qui appartient la demeure
mitoyenne de l’école où je réside depuis quelques jours. » (D.N.R. p. 16).
Il a quitté l’école avec un convoi énorme : il affirme :
« Nous quittons l’école dans un tintamarre fou. Dans la hâte, des
voitures se heurtent, d’autres montent sur le trottoir pour se dépêcher
d’intégrer leur place dans le dispositif. Le convoi finit par se discipliner
en empruntant le grand boulevard qui mène vers le littoral. »
(D.N.R. p. 169).
« Des rebelles nous interceptent sur un terrain vague. Mes gardes me
cachent derrière une butte. Les rafales s’enchainent. Un de mes hommes
tombe à la renverse, la main arrachée. » (D.N.R. p. 188).
48
«Je me lève, retire mon gilet pare-balles, le jette par terre abandonne
mon fusil sur place et me met à courir à travers champs en priant qu’une
rafale me fauche et me catapulte loin, très loin de ce monde de
dégénérés. Une grosse canalisation de drainage agricole s’ouvre devant
moi. J’ignore pourquoi j’ai choisi de me cacher dedans. »
(D.N.R. p. 189).
49
II. Analyse Psychocritique :
A l’appui de l’œuvre du notre corpus, nous allons démontrer comment
cette dernière apparait dans ce texte.
Charles Mauron a repris le métatexte Freudien dans la psychocritique
permettant de dévoiler les désirs inconscients de l’être humain afin de
connaitre sa véritable identité.
Le fondateur Mauron, résume cette méthode en quatre opérations
principales :
1. La superposition des textes :
L’écrivain Yasmina Khadra traite souvent dans ses romans le même
sujet et relate aussi des événements réels qui ont vraiment existés, ainsi
qu’il répète des fois les mêmes personnages tell que : Saddam Hussein
dans le roman : « Les Sirènes de Bagdad » dans l’extrait suivant :
« Avant, les débats tournaient autour du pot. Les sabirs de Saddam
veillaient au gain. Pour un mot déplacé, toute la famille était de
portée, les charniers et les gibets poussaient à tout bout de champ. »
(p. 40).
Et même dans notre roman « La Dernière Nuit du Rais », il a parlé
aussi du dictateur Iraquien Saddam Hussein :
« … Que j’allais me cacher dans un puits comme Saddam … »
(D.N.R. p. 133).
50
Mohamed Moulesshoul traite des problèmes sociopolitiques et
sociohistoriques citant parmi ses œuvres : « Ce que le jour doit à la
nuit », « Les Sirènes de Bagdad », « l’Equation Africaine » et « La
Dernière Nuit du Rais ».
2. les métaphores obsédantes / le mythe personnel :
Les écrits de Yasmina Khadra sont des écrits dramatiques, il relate
des situations dramatiques inconsciemment pour enrichir sa production
artistique. Citant quelques passages :
« J’ai honte du gibier que je suis devenu, moi Mouammar
Kadhafi, la bête noire des tout-puissants ; j’ai honte d’avoir fui
devant des morveux et couru comme un forcené à travers champs ;
j’ai honte d’être réduit à me cacher dans une canalisation, moi qui
tapis du doigt sur un pupitre de l’ONU pour mettre en garde les
présidents et les rois. » (D.N.R. p. 191).
« J’ai envie de pleurer, les larmes ne viennent pas, j’ai envie de
sortir à l’air libre et de crier: « je suis là » ; je n’ose pourtant pas
remuer un orteil. » (D.N.R. p. 191).
« J’aurais du m’en douter : un souverain ne peut pas avoir
d’amis, il n’a que des ennemis qui complotent dans son dos et des
opportunistes qu’il réchauffe contre son sein comme des serpents »
(D.N.R. p. 194).
« … Mais le peuple, mon peuple, cette masse dont j’ai accouché
au forceps en me mordant les lèvres, que j’ai magnifiée dans
chacun de mes discours et élevée dans le concert des nations, quel
51
malin l’a-t-il possédée pour que, du jour au lendemain, sans crier
gare, elle fasse abstraction de ce que j’ai édifié pour elle et décide
de me crucifier sur mon propre piédestal ? » (D.N.R. p. 196).
« Je vois tout, la sueur sur les visages tendus comme des
crampes, les yeux à moitié révulsés, la bave épaisse aux
commissures des lèvres, la foule qui se félicite à tour de bras, les
voyeurs en train d’immortaliser avec leur portable l’instant de
toutes les dérives, mais je n’entends rien, pas même le souffle
cosmique qui m’aspire. » (D.N.R. p. 206).
Le mythe pour Charles Mauron : « c’est l’image que l’écrivain se
construit de façon inconsciente dans son œuvre ou dans son texte, et qui
permet de saisir sa personnalité (qui laisse transparaitre la nature de sa
personne) »1.
Pour lui le mythe est appelé le mythe personnel. Autrement dit, le
mythe personnel c’est une structure poétique qui dit de manière
symbolique une vérité profonde à travers les mots, les expressions qui
viennent de manière inconsciente sous la plume de l’écrivain.
A la fin, ce mythe évolue dans le temps et raconte comment l’auteur a
été peu a peu débordé par son drame.
3. La biographie de l’auteur :
Cette dernière opération est basée sur la vérification des résultats acquis
dans notre étude.
1 Charles MAURON, Des métaphoriques obsédantes au Mythes Personnel, op.cit., pp. 211-212.
52
Pendant notre lecture, nous avons distingue qu’il y a des points de
ressemblance entre l’écrivain Yasmina Khadra et le Frère Guide Kadhafi,
et ce que nous confirmons à travers ces passages :
Ils sont tout les deux des arabes, maghrébins et bédouins qui viennent du
Sahara. Yasmina Khadra déclare :
« Par ailleurs, comme Kadhafi, je suis né dans le désert dans une tribu,
au Maghreb, je suis arabo-berbère comme lui, de la même religion, et j’ai
été moi aussi soldat. »1
Des hommes de politique : Mouammar Kadhafi est devenu le président
de la Lybie : « En 1972, trois ans après mon intronisation à la tête du
pays » (D.N.R. p. 64)
Et pour Yasmina Khadra a essayé de se présenter à l’élection
présidentielle algérienne, il affirme« Je confirme me porter candidat à
l’élection présidentielle algérienne de 2014. »2.
Sans oublié l’amour eternel que l’écrivain Mohamed Moulesshoul et
L’ex Rais partagent envers leurs pays : Kadhafi déclare : « Grâce à moi,
et moi seul, le père d la révolution, l’enfant béni du clan des venu de son
désert semer la quiétude dans les cœurs et dans les esprits. » (D.N.R. p.
173). Ainsi : « Je suis né sur cette terre et cette terre sera mon
mausolée. » (D.N.R. p. 132).
1 DAN Burcea, Interview, http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/yasmina-khadra/review/1939151-interview-yasmina-khadra-la-derniere-nuit-du-rais-depuis-toujours-je-voulais-ecrire-mon-antigone-a-moi, publié le : 16 Décembre 2015, Consulté le 31 Février 2018, Consulté le 16 Décembre 2017.2Mohammed AISSAOUI, http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/08/03005-20131108ARTFIG00440-yasmina-khadra-je-veux-changer-les-choses-en-algerie.php, publié le 11 Novembre 2013, Consulté le31 Février 2018.
53
Ainsi que Yasmina Khadra veut lever son pays : « Tout ce que je sais,
c’est que j’ai voulu devenir écrivain.je le suis aujourd’hui »
(D.N.R. p.21).
A la fin, nous pouvons dire que cette opération nous permet de faire
recours à des éléments de la biographie de l’auteur pour lier à ceux du
personnage protagoniste.
Pour conclure, la psychocritique de Charles Mauron est donc une
méthode d’analyse à redécouvrir, puisqu’elle permet de mieux
comprendre le texte et son auteur.
54
III. Analyse intertextuelle :
Nous avons pu remarquer que les pratiques intertextuelles relèvent du
phénomène d’emprunt, d’imitation par les différentes critiques littéraires.
Et à partir de ça nous constatons que la notion d’intertextualité joue un rôle
très marquant dans la création des œuvres littéraires.
Comme nous avons déjà mentionné dans le volet théorique que
l’intertextualité est une notion nouvelle dans la critique littéraire et elle est
assez connue et utilisée dans les récits de Yasmina Khadra. Elle favorise
les allers-retours d’une lecture à une autre en stimulant la mémoire et
ajoutant un plus dans le recueil de lecture.
Selon Riffaterre, l’intertexte est tous les textes présents dans notre
mémoire et qui peuvent être rapprochés de celui que l’on a sous les yeux.
Il a distingué l’intertexte de l’intertextualité en insistant sur la notion de
réception, c'est-à-dire c’est au lecteur de repérer l’intertextualité grâce à sa
mémoire, ses expériences et ses cultures.
Dans notre analyse intertextuelle, nous nous baserons sur les points
suivants :
a. Référence :
L’écrivain Yasmina intègre dans ses récits des références culturelles,
par exemple : Amir Abdelkader, Haroun Rachid, El Mutanabbi …
Dans notre corpus « La Dernière Nuit du Rais » l’auteur fait recours à
des prophètes :
Moïse : « A la manière de Moïse, il jette au sol sa perche qui se
transforme aussitôt en un épouvantable serpent noir, frémissant
55
de toutes ses écailles, la langue fourchue semblable à une flamme
jaillissant des enfers. » (D.N.R. p. 67).
Kadhafi se réfère à des prophètes orphelins : « Elle m’assurait
que je n’avais pas à rougir de mon statut d’orphelin, que le
prophète Mohammed n’avait pas connu son père, et Issa le Christ
non plus. »(D.N.R. p. 92).
Gabriel : « Tu attends que Gabriel vienne t’éventer aves ses ailes,
c’est ça ? » (D.N.R. p. 141).
Rais fait appel a des hommes de politique célèbres : « Toutefois,
j’étais ravis de voir Ben Ali contesté par son cheptel »
(D.N.R. p. 42).
« Sois maudit, Saddam Hussein ! Pourquoi t’es-tu laissé
prendre vivant et exécuter un jour de l‘Aïd ? » (D.N.R. p. 134).
« Je noyautais déjà certaines cellules de protestation et rêvais
d’une grande révolution qui m’élèverait au rang d’un Mao ou
d’un Gamal Abdel Nasser.» (D.N.R. p. 93).
Il a mentionné aussi des personnages qui ont marqués l’histoire de
leurs pays: « Au Chili, on regrette Pinochet, en Espagne, Franco, en Irak,
Saddam, en Chine, Mao, comme on regrette Moubarak en Egypte et
Gengis Khan en Mongolie. ».(D.N.R. p. 164).
Il aussi cité le peintre Van Gogh : « Pourtant, par je ne sais quelle
ironie du sort, Vincent Van Gogh, qui n’appartient ni à ma culture, ni à
mon univers, continue d’exercer sur moi une insondable fascination faite
de frayeur et de curiosité. » (D.N.R. p. 69).
56
«… lorsque Van Gogh se diluait dans sa toile et que dans mon palais
le silence faisait corps avec l’obscurité ce mot me rejoignait sous les
draps et me tenait parfois en éveil jusqu’au matin. » (D.N.R. p. 111).
b. Citation :
Selon Genette, elle se définit comme : « une relation de coprésence
entre deux ou plusieurs textes […] par la présence effective d’un texte
dans un autre, sous sa forme la plus explicite et la plus littérale, avec
guillemets avec ou sans références précise. » 1
L’écrivain illustre ses écrits par des citations afin de montrer sa culture,
prouver le taux de ses connaissances et sa richesse en matière.
Dans notre corpus « La Dernière Nuit du Rais », l’auteur entame son
récit par des vers du poète Omar Khayyâm en forme d’une épigraphe,
Ces vers ont une fonction introductrice du récit.
Si tu veux t’acheminer
Vers la paix définitive,
Souris au destin qui te frappe
Et ne frappe personne.
Omar Khayyâm
Au fond du texte on trouve d’autres citations :
1Gerrard GENETTE, Op cit., p. 8.
57
-La fameuse expression du Rais: «Venelle par venelle, bâtisse par
bâtisse.» (D.N.R. p. 19).
« La vie n’est qu’un rêve dont notre mort sonne le réveil, se
consolait mon oncle. Ce qui compte n’est pas ce qu’on emporte, mais
ce qu’on laisse derrière soi.» (D. N.R. p. 188).
Il a même utilisé des citations russes : « Le tchorni Khleb »:expression
russe qui signifie : pain noir, et « Yazik moï vrag moï » (D.N.R. p. 51) qui
signifie : ma langue est mon ennemie.
Mouammar Kadhafi a grandi avec le complexe de l’ignorance de son
père biologique d’ailleurs dans le récit c’est souligner que son oncle
maternelle n’a jamais satisfait le besoin de savoir l’origine de son
géniteur:
«… la seule façon de grandir est de tuer le père.»(D.N.R. p. 25). Il
déclare : « La fidélité comme la trahison. On n’attendrit pas le crocodile
en essuyant ses larmes. ». (D.N.R. p.81). « J’étais persuadé qu’il prêchait
le faux pour savoir le vrai. » (D.N.R. p. 115).
« Le silence qui erre à travers mon être m’effraie autant qu’un spectre
dans la nuit » (D.N.R. p. 156).
58
c. L’allusion :
L’allusion se fonde essentiellement sur des références textuelles
connues, pour qu’elle devienne opérante. Dans notre ouvrage il y a plusieurs
mots ou expressions qui font allusion à d’autres éléments en dehors du
texte :
« Je sortirai du chaos plus fort que jamais, tel le phénix renaissant de
ses cendres » (D.N.R. p. 13).
Le mot phénix symbolise l’oiseau mythologique qui renait des cendres,
il traduit l’espoir qu’il nourrit le soulèvement populaire qui a désavoué le
chef providentiel. Le personnage-narrateur (Kadhafi) fait allusion au
prophète Mohammed, il confirme : « Ce n’est pas possible. Le prophète
Mohammed lui-même est critiqué. » (D.N.R. p. 24).
Se référant au prophète faisant allusion aux aléas subis avec sa tribu pour
se justifier et se mettre au dessus de tous les reproches susceptibles de lui
être faits par les Libyens.
Nous considérons les figures métaphoriques comme allusion, par
exemple :
« Je suis Mouammar Kadhafi, la mythologie faite homme. S’il y a
moins d’étoiles ce soir dans le ciel de Syrte et que ma lune paraît
aussi mince qu’une rognure d’ongle, c’est pour que je demeure la
seule constellation qui compte. » (D.N.R. p. 13).
« Ce fut le jour le plus triste de mon existence. J’étais allé sur la
plage voir la mer se pulvériser contre les rochers. J’eus envie de
hurler jusqu’à ce que mes cris fassent taire le vacarme des vagues,
59
jusqu’à ce que l’horreur dans mon regard fasse reculer les flots. »
(D.N.R. p. 63).
Ainsi que, le recours à une terminologie empruntée à l’arabe est
pertinent pour la portée culturelle, civilisationnelle que contiennent leurs
références et significations, Par exemple :
Caïd, qui signifie le dirigeant : «… cette chiffe molle en costard de caïd
qui roulait des mécaniques au milieu de ses sbires » (D.N.R. p. 41).
Le Moudir, c’est le directeur : « le Moudir paumé,» (D.N.R. p.64.)
Kheïma, c’est la tente: « c’est la Kheïma de mon oncle. »
(D.N.R. p.65).
L’aya, c’est le verset coranique : « que s’est-il passé pour que, d’un
coup, l’aya s’inverse » (D.N.R. pp. 176-177).
Allahou aqbar : « Aux cris d’Allahou aqbar ! » (D.N.R. p. 184).
« Allahou akbar… mort au taghout… Oussoud Misrata, les lions de
Misrata… » (D.N.R. p. 199).
60
IV. Analyse titrologique :
La titrologie est une discipline moderne qui s’intéresse le plus aux titres
des œuvres littéraires. Et à partir de cette méthode, nous allons étudier
l’intitulé de notre corpus de recherche « La dernière nuit du Raïs ».
Avant de lire le roman, la première chose qui nous attire l’attention c’est
bien évidement le titre, nous allons directement poser la question suivante :
Pourquoi l’écrivain a choisi ce titre ? Et pourquoi il a utilisé le mot
« Raïs » plutôt que d’autres ? Mais, dès que nous commençons à lire les
quelques premières pages, nous avons pu comprendre sa signification et de
quoi s’agit-il
Dans ce cas, nous allons aboutir les fonctions proposées par le théoricien
Hoek :
1. La fonction appellative :
Cette fonction indique l’identification de l’intitulé, autrement dit
l’écrivain de La Rose de Blida (Yasmina Khadra) a pu nous informer sur le
contexte de son œuvre à travers le titre « La dernière nuit du Raïs », nous
pouvons aussi distinguer qu’il parle des dernières heures du Raïs (de l’ex-
président Libyen) Et grâce à ce bijou (titre) l’auteur nous démontre la
forme et le type de l’œuvre entière.
2. La fonction référentielle :
Le titre est le seul indicateur du contenu, « La dernière nuit du
Raïs » est celle qui a précédé le lynchage de Kadhafi dans son dernier
carré, face à son destin tous les masques tombent et l’auteur, les
témoignages « clé en main », les proches de Kadhafi, a habité son
personnage pour en cerner ses motivations, interroger ses hantises, ses
ambitions, comprendre ses colères en résumant tout un parcours (enfance,
61
amours ratés, rebellions...), enfin tous les paradoxes qui a fait de lui un
tyran. Comment ne partir de rien pour croire être un tout incarné.
Le personnage emblématique est celui de la tragédie, le fossoyeur de
ses rêves par sa demeure et le bâtisseur de son empire, tout ce qui a sorti
le colonel de sa dimension humaine pour devenir une espèce déité mais
qui se construisait à partir des comportements et des événements les plus
odieux et les plus déshonorants.
« La dernière nuit du Raïs » a pu contenir avec tant de vérité et
d’imagination la pensée et le destin d’un dictateur qui en faisant du mal
croyait faire du bien.
« On raconte que je suis mégalomane c’est faux, je suis un être
d’exception, la providence incarnée que les Dieux envient et qui a su
faire de sa cause une religion. » et récapitule : « je meurs en martyr pour
renaître en légende ».
Une nuit résume t- elle le sort d’un tyran ? Comment naissent-ils,
vient-ils-t s’imposent-ils ? Tel est le défi de Yasmina Khadra.
3. La fonction conative :
L’auteur a opté pour ce titre en vue de susciter le lecteur à découvrir
l’histoire et ce qui c’était passé dans cette nuit et pousse le lecteur à
passer d’un lecteur du titre à un lecteur de l’œuvre.
En fait, nous découvrons sa signification qu’après la lecture et c’est ce
qui provoque (excite) la curiosité chez le lecteur.
L’auteur a bien choisi ce titre sous forme de phrase nominale, pour
éveiller l’attention du lecteur et pénétrer plus dans le récit, parce que cette
forme nominale n’est pas assez expressive que d’autres, et nous conduit a
multiples interrogations et interprétations.
62
4. La fonction métalinguistique :
Le lecteur trouve cet intitulé n’est pas suffisamment signifiant (il est
incomplet), car il lui pousse à intervenir de quelle nuit parle-t-il ? Qui est
ce Raïs ? Un arabe ou un étranger ?...
Cette fonction, nous montre que le titre ne peut exister
indépendamment du texte il en fait partie, Hoek confirme « c’est un
microcosme d’un microcosme »1.
L’auteur a choisi le nom Raïs car il s’est inspiré directement du milieu
de Kadhafi et pour rapporter les événements et faire vivre les scènes telles
qu’elles sont.
2. La typologie du titre :
Nous considérons le roman de Yasmina Khadra « La dernière nuit du
Raïs » comme un titre subjectival autrement dit thématique parce qu’il
désigne le sujet du roman, ce titre est considéré comme une introduction,
une découverte de l’histoire.
3. Etude des mots constituants du titre :
Tout d’abord, le mot est un signe linguistique qui se compose d’un
signifiant et d’un signifié.
Le tableau ci-dessous présente les constituants du titre de notre corpus
« La dernière nuit du Raïs » :
1 Leo HOEK, op.cit, p. 73.
63
MotsOrigines
LaArticle défini, féminin, singulier,
déterminant de « dernière ».
DernièreAdjectif qualificatif, singulier,
adjectif de « nuit ».
NuitNom commun, féminin,
singulier.
DuArticle indéfini, singulier,
déterminant de « Raïs »
RaïsNom commun, masculin,
singulier. Qui
signifie : « président » en arabe
dialectal, auparavant on utilise le
mot Rais pour désigner les
personnes que nous respectons et
nous valorisons.
64
65
En guise de conclusion, nous avouons que Yasmina Khadra et malgré
la courte période de ses écrits-par rapport aux autres écrivains qui ont
atteint son succès- il a pu hanté les esprits des lecteurs d’une manière
considérable et occupé des places immanentes parmi les géants des lettres
avec un style reflétant un véritable enchantement .un talent très chargé et
tout à fait poétique où l’imagination se concrétise dans un style agréable
et coulant pour condenser des faits, des émotions, des hantises et des
espoirs.
C’est celui d’un archipel de tribus, a édifié une nation mais la
surréalité du leader, son arrogance et l’absence des projets de société a
fini par enterrer son idéal et avec lui-même dans une scène de vengeances
inouïe dénotant une haine longtemps nourrie par la peur et le silence.
Afin d’arriver à terme de ce mémoire et répondre à notre
problématique qui consiste à dégager les points communs entre la
personne Kadhafi et le personnage de Yasmina Khadra et y découvrir les
traces d’intertextualité nous avons scindé notre analyse en deux partie la
première dite théorique , la seconde analytique ; dans la première partie
nous avons essayé de présenter le corpus ainsi que l’auteur
(biobibliographie) et parler de son style et son écriture et également nous
avons présenter les outils théoriques et les approches sur lesquelles nous
avons fondé note investigation, nous avons commencé par l’analyse
sémiologique du personnage (Kadhafi). Passant par, les types du
personnage. Nous nous sommes basée sur les travaux du théoricien
Philippe Hamon (l’être et le faire).
Puis, nous avons mis en relief les fondements de la psychocritique du
personnage principal selon Charles Mauron et présenter les quatre étapes
principales de l’étude psychocritique et en dégager le mythe personnel de
66
l’auteur à travers son personnage qui se manifeste sous l’aspect d’une
influence exprimée sans cesse dans les différents passages qui montrent à
quel point Yasmina Khadra voire Mohammed Moulesshoul se voit en ce
personnage à vrai dire en cette personne d’El Kadhafi où nous avons pu
distinguer ses composantes essentielles de sa personnalité. Ensuite, nous
avons évoqué l’approche fondée sur l’étude intertextuelle et à repérer les
traces de sa présence dans le corpus en question telles: citation, référence
et allusion.
Une analyse titrologique nous a été bénéfique et indispensable pour
notre travail vu le rôle primordial qu’il occupe dans l’identification et
l’orientation de notre intérêt, dans la seconde partie nous sommes passée
à l’analyse de notre ouvrage à partir de ces approches et nous avons pu
remarquer qu’il y a des points de ressemblances entre le personnage du
roman Kadhafi et l’écrivain Yasmina Khadra, ainsi qu’ils ont la même
culture et les mêmes traditions, c’est vrai qu’ils ne sont pas du même pays
mais ils ont les mêmes principes de vie aussi ils sont passés presque par
les mêmes étapes d’enfance qui a été gérée par les membres des deux
familles.
Nous avons retenu que les faits par lesquels est passée la Lybie ont
ardemment marqué l’auteur de « La dernière nuit du Raïs » qui n’a
épargné aucune envie pour démontrer son chagrin et influence par ses
événements où il partage la douleur avec le peuple libyen au point de
prendre cette conjoncture et contexte pour en faire la thématique de son
œuvre.
Yasmina Khadra semble être fortement marqué par Kadhafi et à pu
réussir le défi de comprendre le président à qui il a donné le nom Raïs ,
non d’une manière anodine cependant parce qu’il se voit en lui ce leader
67
dont les attitudes et le comportement sont inexplicables, un bédouin issu
des tribus dans le désert infini or il n’a pas cessé d’être le président
énigme, incompris par son peuple plus que les étranger, à ce propos
pourrait on dire que cette interprétation de l’essence de Kadhafi et son
arrogance donnée par Yasmina Khadra est –telle vraiment la véritable
exposition de son être ? Et est ce qu’on peut dire qu’il subsiste le
président impénétrable ?
68
69
Bibliographies
I. Corpus d’étude :
KHADRA, Yasmina. La dernière nuit du Rais, Alger: Casbah, 2015.
II. Autres ouvrages cités :
KHADRA, Yasmina. Les agneaux du Seigneur, Paris: Julliard, 1998.
KHADRA, Yasmina. A quoi rêvent les loups, Paris: Julliard, 1999.
KHADRA, Yasmina. L’écrivain, Paris: Julliard, 2001.
KHADRA, Yasmina. Les hirondelles de Kaboul, Paris: Julliard, 2002.
KHADRA, Yasmina. Cousine K, Paris: Julliard, 2003.
KHADRA, Yasmina. La part du mort, Paris: Julliard, 2004.
KHADRA, Yasmina. La rose de Blida, Après la lune, 2006.
KHADRA, Yasmina. L’attentat, Paris: Julliard, 2005.
KHADRA, Yasmina. Les sirènes de Bagdad, Paris: Julliard, 2006.
KHADRA, Yasmina. Ce que le jour doit à la nuit, Paris: Julliard,2008.
KHADRA, Yasmina. Qu’attendent les singes, Paris: Julliard, 2014.
70
III. Ouvrages Théoriques :
ACHOUR, Christiane et REZZOUG, Simone. Convergences
Critiques, Alger : OPU, 2009.
BARTHES, Roland. « Texte (théorie du) », Universalis, 1973.
BARTHES, Roland. Le plaisir du texte, Paris : Seuil, 1973.
COMPAGNON, Antoine. La Seconde Main ou le Travail de la
citation, Paris : Seuils, 1979.
GENETTE, Gérard. Palimpsestes, cité par DELACROIX, In Méthodes
du texte : introduction aux Etudes littéraires, Bruxelles : Editions de
Boeck Supérieur, 1987.
GENETTE, Gérard. Seuils, Paris : Seuils, 1987.
GIGNOUX, Anne-Claire. Initiation à l’intertextualité, Paris : ellipses,
2005.
HAMON, Philippe. Pour un statut sémiologique du personnage,
Poétique du récit, Paris : Seuil, 1977.
HOEK, Léo. La marque du Titre, La Haye : Mouton, 1981.
JENNY, Laurent. La Stratégie de la Forme, Paris : Seuils, 1976.
JOUVE, Vincent. La Poétique du Roman, Paris : Armand Colin, 2007.
JOUVE, Vincent. L’effet personnage dans le roman, Paris : Puf
écriture, 1992.
MARCHEREY, Pierre. Pour une théorie de la production littéraire,
cité par HOEK, In La Marque du Titre : Disposition sémiotique d’une
pratique textuelle, La Haye : Mouton, Paris, 1981.
71
MAURRON, Charles. Des Métaphores Obsédantes au Mythe
Personnel, Paris ; José Corti, 1964.
MAURRON, Charles. Introduction à la psychocritique, Paris : José
Corti, 1963.
MAURRON, Charles. Psychocritique du genre Comique, Paris : José
Corti, 1964.
MOLINIE, Georges. Vocabulaire de la stylistique, Paris : P.U.F, 1989.
PIEGAY-GROS, Nathalie. Introduction à l’intertextualité, Paris :
Duodi, 1996.
RAVOUX RALLO, Elisabeth. Méthodes de Critique Littéraire, Paris :
Armand Colin, 1999.
SAMOYAULT, Tiphanie. L’intertextualité : mémoire de la littérature,
Paris : Nathan, 2001.
IV. Mémoires et thèses consultés :
BELLAL, Mohamed Yacine. L’effet Personnage dans la Mante
Religieuse de Jamel Ali- Khodja, Thèse de Magister, Université de
Constantine, 2010.
BEN DAAMOUCHE, Samra. Yasmina Khadra : Un Humaniste
Contemporain dans un Contexte Idéologique et Politique de Conflits et
Stratégie de Succès, Thèse de Magister, Université de Batna, 2009.
KINED, Moustafa. Approche titrologique de la trilogie de Yasmina
Khadra « les Sirènes de Bagdad », « L’attentat », « Les Hirondelles de
72
Kaboul.», Mémoire Master Académique, Université Kasdi Merbah
Ouargla, 2014.
SLIMANI, Ismail. L’Ecriture Autobiographique Chez Yasmina
Khadra : Un Acte de Résilience, thèse de Magister, Université de Batna,
2005.
V. Articles/ Revues:
BURCEA, Dan. Interview Yasmina Khadra, «La dernière nuit du Raïs» :«Depuis toujours, je voulais écrire mon «Antigone» à moi, Internaute,16/12/2015.DE LAROCQUE, Sybille. http://www.jolpress.com/algerie-yasmina-khadra-mohammed-moulessehoul-ecrivain-president-abdelaziz-bouteflika-article-822751.html, 05.11.2013 à 06h14.
DUCHET, Claude. Une écriture de la socialité, In Poétique N°10,
1973.
GENETTE, Gérard. La structure et les fonctions du titre dans la
littérature, In Critique N°14, 1988.
GRABA, Lynda.http://www.elmoudjahid.com/fr/mobile/detailarticle/id/26716, 18.04.2012à 00:00.
RIFFATERRE, Michael. La trace d’intertexte, La Pensée N°215, 1980.
RIFFATERRE, Michael. L’intertexte inconnu, Littérature N°41, 1981.
73
VI. Siteographie
http://www.espacefrancais.com/categorie/litterature-francaise/
http://www.linternaute.com/biographie/yasmina-khadra/.
https://www.lisez.com/auteur/yasmina-khadra/33820.
http://www.philomag.com/blogs/le-monde-de-petite-poucette/yasmina-
khadra-jai-choisi-le-prenom-de-mon-epouse-comme-pseudonyme.
http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/67-
intertextualite.
http://www.tv5monde.com/programmes/fr/programme-tv-gost-
yasmina-khadra/12972/.
VII. Dictionnaire :
Dictionnaire de français Larousse, Larousse Bourdas, France, 1997.
Dictionnaire Grand Larousse Tome 2.
74
Résumé :
Dans ce travail, nous nous sommes intéressé à notre thème derecherche : « Entre influence et référence chez Yasmina Khadra dansson roman : La dernière nuit du Raïs », l’un des célèbres écrivainsalgériens d’expression française, où nous avons traité les tracesintertextuelles présentent dans l’œuvre, elle nous a permis de faire appel àplusieurs disciplines littéraires : l’étude du personnage, la psychocritiqueselon Charles Mauron et la titrologie.
Cela nous a permis de démontrer la prise de Kadhafi comme unpersonnage référentiel à la fois dans la vie de l’auteur et dans ses écrits.
Mots clés : La mégalomanie, l’arrogance des dictateurs, la
vengeance.
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Abstract :
In this works, we are intressed in our research « Between Influence andReference in Yasmina Khadra his novel : The Last Night of the Rais »,one of the famous writers Algerian speaking French, wereabouts wetreated the intertextual traces present in the artwork, it permitted to appealto various literary disciplines: the study of the character, psycho criticismaccording to Charles Mauron and titrology.
It allowed us to demonstrate the main character (Kadhafi) as areferential figure in both the author's life and his writings.
Key Words : megalomania, the arrogance of dictators, revenge.
ملخص
روایتھ: في ھذا العمل، نحن مھتمون بموضوعنا "بین التأثیر والإشارة لیاسمینة خضرا في
، حیث رنسیةالف، من بین احد اشھر الكتاب الجزائریین الناطقین باللغة للریس"اللیلة الأخیرة
صات عالجنا الآثار المتداخلة الموجودة في الروایة، كما سمح لنا بالاستعانة بمختلف التخص
.واندبیة منھا: دراسة الشخصیة والنقد النفسي وفقاً لتشارلز مورون وكذلك دراسة العنالا
وكتاباتھ.فھذا سمح لنا بإظھار شخصیة القذافي كرقم مرجعي في حیاة المؤلف
.الكلمات المفتاحیة: جنون العظمة ،عجرفة الدیكتاتوریین، الانتقام
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE………………………………… 05
Partie Théorique
Chapitre Présentatif
1. Présentation de l’écrivain ………………………………………..12 Style d’écriture……………………………………………14
2. Présentation de l’œuvre…………………………………………. 15 Résumé …………………………………………………....16
I. Etude sémiologique ……………………..……………………….....18
1. Les catégories du personnage selon Hamon ……………………..…191.1.Catégories des personnages référentielles ………………… …...191.2.Catégories des personnages embrayeurs …………………...…...191.3.Catégories des personnages anaphores.........................................19
2. Les champs d’analyse …..……………………….……………….…202.1.L’être…………………………….……………………………....202.2.Le faire ……………………………………………………….....202.3.L’importance hiérarchique ……………………………………...20
II. Etude psychocritique …………………………………………..231. Les composantes de la psychocritique………………………….…...24
1.1.La superposition des textes……………………………………...251.2.Métaphores obsédantes………………………………….……....251.3.Le mythe personnel………………………………………….…..251.4.La biographie de l’auteur…………………………………….….25
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III. Etude intertextuelle
L’intertextualité ………………………………………..26
a. Citation……………………………………………………30b. Référence et allusion…………………………………….......31
IV. Etude titrologique1. Le titre selon Léo Hoek………………………………………...332. Les fonctions du titre ……………………………….………….35
2.1.La fonction appellative …………………………………….352.2.La fonction référentielle …………………………………...352.3.La fonction conative …………………………………….…352.4.La fonction métalinguistique ………………………….…...35
3. Types de titres ………………………………………………….363.1.Le titre subjectival………………………………………….363.2.Le titre objectival…………………………………………...36
Partie Analytique
Chapitre Premier: Analyse du personnage ………..……381. Catégories du personnage principal……………………………..38
1.1.Personnage Référentielle …………………………………...381.2.Personnage Embrayeurs/ déictique …………………………401.3.Personnage Anaphore ……………………………………….41
2. L’analyse sémiologique du personnage selon P. Hamon………...432.1.L’être…………………………………………………………432.2.Le faire……………………………………………………….45
Second Chapitre : Analyse psychocritique…….…………491. La superposition des textes………………………………......492. Les métaphores obsédantes et le mythe personnel…………..503. La biographie de l’auteur…………………………………….51
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Troisième Chapitre: Analyse Intertextuelle ……….….……...54
Analyse intertextuelle……………………………....…………………54
a. Référence……………………………………………..………….54b. Citation ……………………………………………….…………56c. L’allusion………………………………………………………...58
Quatrième Chapitre: Analyse titrologique…………………...601. Les fonctions titrologique……………………….…..........................60
1.1.La fonction appellative…………………………………………601.2.La fonction référentielle ……………………...……………......601.3.La fonction conative………………………………...………….611.4.La fonction métalinguistique ………………………..………....62
2. La typologie du titre …………………………………......................623. Etude des mots constituants du titre ………………………………..62
CONCLUSION ……………………………………………………..64
Références bibliographiques…………………………………………68
Résumé…………………………………………………………………74